Aux côtés de Jill à l'arrivée de la cabane hurlante, il était à présent nécessaire de les séparer. Elles s'en doutaient depuis le début que se retrouver ensemble serait un immense coup de chance, alors à défaut, elle avait prié pour tomber avec l'une ou l'autre de ses rares amies. Alors que les groupes se formaient, Octavia se retrouva finalement aux côtés d'un groupe uniquement féminin. La poisse. Shaelyn Caldwell était la pire de toutes, mais le rang de Saskia Frowein et le statut de Serafina Fargerland ne la rassuraient pas des masses. Elle se retint de commenter la scène et se fit toute petite. Si elle était venue affronter cet Halloween, c'était avant tout pour vaincre ses peurs, et vaincre cette hystérie qui s'emparait d'elle dès qu'elle ne sentait pas en sécurité. Personne n'avait sa baguette. Elle était déjà en panique. Elle jeta un coup d'oeil à la chevelure brune de sa meilleure amie qui s'évapora dans l'ombre de la nuit, puis chercha une figure familière à laquelle se raccrocher. Oliver. Ils étaient devenus un peu distants à cette rentrée, mais Octavia savait qu'elle pouvait encore compter sur lui en cas de véritable problème. Et autant dire que l'inverse lui semblait évident.

Le peloton avait avancé, et elle se dépêcha de les rattraper à grandes enjambées, les bras croisées dans son pull oversize. Elle se mordit la lèvre, se demandant si elle ne s'éclipserait pas discrètement pendant que personne ne pouvait la voir. Ca aurait été facile, dans le noir, de justifier qu'elle les avait perdues dans la Cabane Hurlante. Les élèves étaient nombreux, la nuit était tombée. Le périple au sein de la Cabane est long et répétitif. Hall d'entrée poussiéreux, salle à manger poussiéreuse, escaliers poussérieux. Ils grincent sous leurs poids plumes et une porte s'ouvre en grinçant. Après un regard entendu avec les autres, elles entrent, Octavia le cœur battant.

En la traversant, le décor change. Elles sont dans une maison totalement normale, moldue à en croire la télévision et l'électroménager dans la cuisine ouverte sur le salon. Elles se sont arrêtées pour observer les lieux. Octavia se retourne, mais la porte a disparue. Son sang se glace et ses cordes vocales se bloquent. Aucun son ne sort de sa bouche. Sa respiration s'accélère, elle meurt de chaud. Son regard se plonge dans les flammes de la cheminée, qui l'attirent. Un bon feu. Elles ne pouvaient pas simplement s'asseoir dans les canapés et se raconter des histoires qui font peur ? Non, parce que le bruit qui vient de monter, sourd et agaçant. Ce grésillement de fond lui délie la langue et lui libère les membres. Elle avance jusqu'au centre de la pièce et tend l'oreille, incapable de reconnaître cet étrange bruit. Un ventilateur qui a des ratés ? Une tondeuse ? Un mixeur ? Les bruits de pas se font entendre, la poussière se détache et flotte dans la lumière tamisée. Le sang lui monte à la tête et elle a besoin d'action, là de suite. Impossible d'attendre que cette créature vienne à elles sans établir une stratégie, ou réagir !
« Euuuuh, je sais pas vous, mais j'ai pas vraiment envie de découvrir ce que c'est ... » Un nouveau bruit sourd retentit et la fait sursauter. Elle jette un œil partout, s'approche du feu et saisit une bûche du tas à côté, servant à l'alimenter. Pas que cette arme improvisée la fasse vraiment se sentir en sécurité, mais au moins, elle pourra se raccrocher à quelque chose ! « On descend à la cave, histoire de se donner du temps ? » Simple proposition pour visiter brièvement les lieux, tout en réfléchissant à d'autres solutions peut-être plus adéquates. La jeune fille essaie d'ouvrir l'une des deux portes en bois en tirant de toutes ses forces vers elle.


3-5 : La porte s'ouvre sans offrir de résistance. On peut vite se réfugier dans l'autre pièce !
1-2-4-6 : La porte reste bien fermée. Elle a beau essayé de pousser également - on ne sait jamais - la porte reste scellée.

À l'arrière du groupe, Octavia détaillait ses partenaires du soir pour appréhender leur état d'esprit respectif et leurs réactions par rapport aux mystères qu'elles allaient vivre ensemble. La poufsouffle rêvait que ce soit simplement un escape game, où elles devaient simplement résoudre des énigmes en cascade afin de trouver les clés qui leur permettraient de sortir de la galère dans laquelle elles s'embarquaient. Cette maison hantée lui donnait l'impression d'un labyrinthe. Le fait que la porte se ferme dans un cliquetis annonciateur, Octavia se sentait piégée, comme lors du cours de métamorphose où le Professeur Maxwell les avait enfermé pour donner classe, et les aider à affronter leurs peurs. Elle respirait par saccades, essayait de calmer son cœur qui s'emballait sans qu'il ne se passe rien. Elle devait se prouver à elle-même, et aux autres qu'elle était capable de se contrôler, de faire ressortir le peu de sang-froid qu'elle possédait. C'était un défi de taille, mais elle ne voulait plus perdre face devant Shaelyn. Pas sous ses insultes, pas une deuxième fois.

Lorsque le bruit de moteur se mit en marche, ses poils se dressèrent sur ses avant-bras. Elle était totalement paniquée, mais se sentait plus forte lorsqu'elle voyait les autres dans le même état qu'elle. Et soudainement, elle se détendit. Les trois princesses qui l'accompagnaient géraient moins qu'elle. Les trois princesses à ses côtés avaient vécu avec une cuillère en argent dans la bouche pendant toute leur vie, et l'an passé, elles n'avaient pas connu un véritable enfer. Elle était la plus armée des quatre pour affronter cette épreuve, quoiqu'il se dresse derrière cette porte en bois et cet escalier. « Vous avez entendu ça ? Ça n'augure rien de bon ... » Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase que la porte du haut s'ouvre doucement. Ce n'est pas le grincement qui devrait les inquiéter, mais plutôt le fait de pouvoir mettre un nom sur ce bruit détonant : une tronçonneuse. L'homme se précipite dans les escaliers et se jette sur Shaelyn. Octavia n'oubliera pas l'horreur de cette mort. C'est vrai, elle avait peut-être souhaité la mort de Shaelyn à plusieurs reprises, mais pas dans de pareilles conditions. Elle hurle en voyant le sang gicler sur le tueur et la jeune femme s'effondrer comme un pantin sans marionnettiste. La vision d'horreur repasse dans son cerveau. Elle sue à grosses gouttes, ses muscles jusqu'alors tétanisés semblent reprendre contenance alors que le tueur relève la tête vers les trois survivantes, avide de sang et d'horreur. Saskia s'enfuit dans un élan de survie. Octavia ne lui en tient pas rigueur, elle ferait pareille si elle était poursuivie par Monsieur Tronçonneuse. L'odeur de l'essence lui prend au nez et elle sourit, devenant légèrement hystérique. Elle comprend que la bûche dans les mains ne lui sert à rien, et elle tente simplement de briser la fenêtre du salon en lançant la bûche de toutes ses forces à l'intérieur. Avec chance, cela leur ferait une issue de secours pour s'extraire de ce cauchemar !

Octavia est satisfaite du résultat, mais ne s'arrête pas sur cette victoire. Elle est déjà près de la cheminée, à la recherche d'une bûche à moitié calcinée par les flammes. Elle se tourne vers Serafina, et lui fait entrevoir rapidement son plan. « Cherche un truc inflammable ! De l'essence, un aérosol, de l'huile, de l'alcool, ... ! On va l'enflammer, ce salopard ! » Lui seulement, si possible, sinon, la maison. La blondinette n'a aucune arme pour venir en aide à Saskia, et c'est vrai que détourner l'attention du tueur vers elle ne lui semble pas judicieux pour sa propre survie. La voix de la verte et argentée lui parvient à moitié, étouffée par le son de la tronçonneuse qui ne veut pas cesser. « S'il vous plaît faites que cette satanée porte cède , je ne mérite pas de mourir si jeune. » Des larmes lui brouillent les yeux dans ce cauchemar horrible. Elle sait qu'elle ne peut pas sauver Saskia. Elle sait qu'elle agit comme une folle. Elle sait qu'elle doit suivre son instinct de survie, à tout prix. Elle examine ses options. Il lui reste la possibilité de se barricader à l'étage, dans la pièce de laquelle venait le type à la tronçonneuse, de s'enfuir par la fenêtre, dont elle venait d'exploser la vitre sans problème, ou bien de tester la dernière porte, qui leur permettrait peut-être de trouver de quoi se défendre contre cette agression à sens unique. Octavia, en panique et en pleine crise d'hystérie, se saisit de la pince en métal posée à côté de la cheminée pour attraper une braise écarlate qu'elle renverse dans le fauteuil. Elle répète le mouvement à plusieurs reprises pour augmenter la vitesse de l'incendie qu'elle aimerait déclencher ...

Dé n°1 :
1 - 2 - 4 - 6 : la vitre explose en milles morceaux, et pourra leur servir d'issue de secours, si elles ont le temps de s'y engouffrer.
3 - 5 : Octavia hésite entre du double-vitrage ou un sortilège de protection, mais la bûche rebondit contre la vitre et manque de l'assommer.

Dé n°2 :
1 - 3 - 5 - 6 : et ça marche. Rapidement, le cuir du fauteuil commence à fondre et le rembourrage s'enflamme naturellement. Voilà qui devrait un peu prendre de court ce psychopathe qui n'aime pas leur charmante visite ...
2 : les braises dévorent le fauteuil, mais beaucoup trop lentement. Vite, une idée pour mettre le feu !
4 : ça fonctionne pas. Octavia est certaine que ce fauteuil est ensorcelé et qu'il ne brûlera jamais ! Vite une autre idée !


Oubliez pas les filles que vous avez droit à 3 réussites et 3 échecs (et non 1 réussite pour 5 échecs ) !