La terrasse, un endroit parfait pour prendre l’air ou s’installer tranquillement avec un bouquin. « Allez viens, on va se poser là bas. » Avait répété Betty pour la cinquième fois à sa sœur. Celle-ci avait secoué la tête, l’air maussade, mais rougit par la suite en pointant du doigt l’infirmerie. « Ok je vois, tu préfères rester au chevet de ton, Betty fit des guillemets avec ses doigts, « ami », je comprends. Remets-toi Mia, il va pas mourir il a juste une fracture à la jambe. » Sur quoi, Mia Powell avait lancé à sa sœur un énorme coussin qui lui atterrit en pleine face. Elle ricana et s’éloigna alors en la laissant seule. Plus les jours avançaient, plus Betty apprenait à relativiser sur sa propre situation. Elle redevenait la Betty de bonne compagnie, celle qui tente toujours, volontairement ou non, de soigner les maux des autres.

Elle était toujours inquiète par l’amnésie d’Anoushka, les blessures de certains élèves mais surtout, le traumatisme de la plupart des nés moldus. Elle aurait tant voulu faire plus pour eux qu’elle se montrait particulièrement serviable avec tout le monde. Elle n’hésitait pas à proposer son aide, pour n’importe quelle tâche, aidait à préparer à manger, essayait de donner des nouvelles aux élèves via son oncle Auror qui les avaient escorté jusqu’ici. Bref, Betty agissait en bonne Gryffondor : Elle faisait tout son possible.

En franchissant la porte fenêtre qui menait à la terrasse, Betty aperçu Malia assise à une petite table. À côté d’elle, un gros volume de potion. Betty haussa les sourcils et afficha un sourire ravi. Betty était une très bonne élève en potion. C’était la matière qu’elle adorait le plus, et sa mère lui avait dit que cela allait de paire avec son don pour la cuisine. Chez Weasley & Weasley, beaucoup d’articles étaient basés sur des mixtures magiques d’une grande invention, Betty les adorait pour cela et pensait qu’il s’agissait d’une grande magie. Elle voulait faire de l’art des potions son métier plus tard… Si elle en aurait l’occasion du moins. Conservant son sourire, Betty prit une chaise et s’installa face à Malia, la tête dans les mains.

Elle s’empara du livre de potion et le feuilleta. Malia avait été victime de l’oppression contre les nés moldus. Elle avait, comme beaucoup, prit du retard sur son apprentissage de la magie. Betty la connaissait un peu, elle savait que c’était une matière qu’elle affectionnait également. Elle s’attarda un instant à regarder la touffe de cheveux de Malia, le visage caché dans ses bras, et fût prise d’un élan d’affection pour elle, d’empathie profonde. Elle secoua la tête et éleva doucement la voix : « Le filtre de Mort Vivante… Difficile à réaliser parce qu’il faut vraiment être attentif aux étapes. Mais c’est le secret d’une potion réussie. » Lorsqu’elle rencontra le regard de Malia, Betty eu un grand sourire avant de refermer l’ouvrage qui se trouvait sur la table. « Comment tu vas ? » Demanda-t-elle en lui touchant le bras avant de glisser ses mains dans les poches de sa robe. Ses cheveux étaient relevés en une queue de cheval informe, des mèches rebelles s’échappant de toutes parts.

« On pourrait trouver du matériel de potion pour s’entrainer, je sais pas bien si c’est possible de se procurer tout ça. Je dois avoir encore mon kit d’ingrédient dans mon sac. » Commenta Betty sur le ton de la conversation comme pour encourager Malia à espérer un regain de motivation pour rattraper son retard scolaire. Après tout, c’était injuste que Poudlard ne prenne pas ce retard involontaire des élèves victimes lors de la rentrée prochaine. Betty était sûre que tout allait s’arranger pour eux. Elle faisait, en attendant, son possible pour les aider à relever la tête.