C’était quoi cet endroit ? Tout était… différent. A entendre beaucoup de ses camarades, ce lieu ne semblait pas étranger pour tout le monde. Pour elle, cependant, c’était l’inconnu, et pour le moment elle était plus que stressée. Elle ne savait pas où aller, elle ne savait pas qui était là et elle ne savait pas quoi faire de sa peau. Heureusement, une dame (Auror ? Personnel de cet endroit ? Aucune idée…) avait eu l’amabilité de l’aiguiller et de lui recommander d’aller installer ses affaires dans le dortoir. Elle l’y accompagnerait. Bien. Silencieuse, elle la suivit docilement et l’écouta attentivement lui expliquer ce que représentait la ferme et qu’elle y était en sécurité. Au bout de quelques minutes, elle atterrit dans un dortoir qui avait l’air confortable, lumineux et chaleureux. Des affaires y étaient déjà installées et elle remarqua avec grand plaisir que les siennes s’y trouvaient aussi. C’était avec un certain soulagement qu’elle ouvrit sa valise, y retrouvant des objets qui lui importaient. Elle remercia la femme avant de commencer à installer ses affaires dans l’endroit fait pour. Bien qu’elle soit un peu rassurée, elle se sentait encore bien angoissée, ne sachant pas si ses proches étaient là. Tasha. Elliot. Tracy. Alaska. Edward. Allen. Etc. Ca occupait son esprit en permanence et elle stressait à l’idée qu’il leur soit arrivé quelque chose. Elle ne savait même pas ce qu’il s’était passé au château ! Enfin un peu, juste ce que l’Auror lui avait dit, parlant d’une révolte, d’une façon de libérer les nés-moldus et l’emprise des Mangemorts sur le château… mais où étaient-ils ? Ou se trouvaient ses amis ? Et pourquoi n’avait-elle rien vu venir ? Pliant et dépliant le même débardeur depuis quelques secondes, elle sursauta, se faisant sortir de ses pensées, quand la porte s’ouvrit annonçant l’arrivée d’une de ses camarades, sans doute. Du coin de l’œil, elle surveillait la porte, se disant qu’à la prochaine personne qui rentrait, elle lui demanderait si tous ses proches étaient là, sans exception ! Pour le moment, le stress la bouffait et elle avait l’impression d’être totalement perdue… en sécurité, loin de son père et sa tante… rien ne le rassurerait autant que d’être à Galway. Pour le moment, attendons de voir si elle pourrait obtenir des infos sur ceux qui lui importaient.

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“Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours.”

Megan, Tracy & Alaska

J’ai essayé de fuir. Je l’avoue, je ne vais pas le cacher et je n’en ai absolument pas honte. J’ai vu la brèche ouverte et je me suis dit, qu’il fallait que je parte. J’avais peur, j’étais même terrifiée. Vous pouvez me traiter de lâche si vous le voulez. Vous avez même le droit de me juger, allez-y. De toute façon, le jugement je m’y suis habituée maintenant. Aujourd’hui, aussi triste que cela puisse paraître, les gens jugent les autres avec une telle facilité…c’est affligeant. Mais j’ai mes raisons. Je sais pourquoi j’ai tenté ma chance. Et je suis persuadée que si vous aviez vécu le quart de ce que j’ai vécu durant cette année scolaire, vous devez comprendre. Sinéad et Perrin étaient avec moi. Sinéad était blessée, elle s’était déboîtée l’épaule. Mais comme d’habitude elle a fait peur d’un courage tellement incroyable… Elle courait, sans s’arrêter. Malgré la douleur que cela lui infligeait. Elle est tellement courageuse. Son frère jumeau lui aussi l’a été. Il courait tellement vite, j’avais même l’impression que pour lui c’était un jeu d’enfant. Il a été courageux lui aussi. Et puis il y avait moi… Ils n’auraient jamais dû me prendre avec eux pour cette fuite. Au début, malgré le fait que je ne tenais qu’à moitié sur mes jambes j’ai réussi à courir. Je crois que c’était l’excitation et l’adrénaline mélangé. Et puis petit à petit la réalité a fini par me rattraper. Je n’y arrivais plus. C’était beaucoup trop difficile. Un point de côté m’a obligé à m’arrêter. Et puis, soyons honnête à ce moment-là je me suis retrouvée confronté à deux solutions : soit je m’arrêtais, soit je continuais et je risquais d’infarctus. Alors le choix était plutôt vite fait. Jamais mon cœur n’avait battu aussi fort et aussi vite qu’à ce moment-là. Mes jambes ne supportaient plus du tout le poids de mon corps. C’était terrible. Et puis un inconnu m’a intercepté. Il me semblait être quelqu’un de confiance, mais je n’avais vraiment pas envie de partir avec lui. Je voulais reprendre ma course, et partir avec les jumeaux. Partir loin, très, très loin… Mais j’avais dépassé mes limites, et mon corps me disait stop. Alors j’avais décidé de faire confiance à cet inconnu, et j’avais demandé à Perrin et Sinéad de recommencer à courir. À la base ils voulaient partir, et pour moi il était hors de question qu’ils me suivent je-ne-sais-où avec cet homme que je ne connaissais pas. Mais les Gryffondor en ont décidé autrement et ils sont restés avec moi… Croyez-moi quand je vous dis que je suis touchée de ce geste. Ils ont décidé de ne pas m’abandonner, et pour cela je ne pourrais jamais les remercier assez. Mais je m’en veux, parce que à cause de moi ils ne sont pas chez eux comme ils le voulaient. C’est de ma faute. Je suis vraiment nulle.

Je suis arrivée à la ferme ce matin. Dès mon arrivée, ils m’ont emmené à l’infirmerie. Tout le monde autour de moi s’agitait, et ils m’ont fait un check-up complet. Je n’avais aucune blessure. Aucune apparente du moins. Parce qu’à l’intérieur, la blessure était bel et bien profonde. Et elle va mettre du temps à cicatriser. Si elle cicatrise un jour… Ils m’ont pesé, et j’ai perdu dix kilos. C’est là que tout le monde a commencé à s’affoler. Il faut que je reprenne du poids et vite, c’est ce que les infirmiers m’ont dit, je dois donc prendre deux compléments alimentaires par jour. Ces trucs ne sont vraiment pas bon. Mais bon ils sont ultra caloriques et riches en vitamines et j’en ai beaucoup besoin. Alors je les prends sans rien dire. Une fois les examens terminés on m’emmène chez le psychomage. J’y suis restée un bon moment. Je suis traumatisée, ça se voit sur mon visage. Et le diagnostic a été plutôt clair et facile à poser, il m’a dit que j’étais en état de stress post-traumatique. C’est une névrose apparemment, qui se soigne, il m’a expliqué un peu. J’ai donc un traitement à prendre, et un suivi régulier. Je suis fatiguée, alors après mon rendez-vous je monte dans le dortoir. Je n’ai vu personne que je connais pour l’instant, je ne sais pas où sont mes amis… je n’ai toujours pas croisé Oliver, alors qu’il n’était même pas là le soir de la révolte. Lentement, et difficilement je monte les deux étages. Une fois arrivée j’expire un bon coup et je pousse le porte de la chambre. Un peu plus loin, j’observe deux silhouettes que je reconnais immédiatement. Megan ! Elle était ici ! Et Tracy aussi ! Pour la première fois depuis mon arrivée je ressens comme un sentiment de soulagement, presque de bonheur. « Megan ? » Je referme la porte derrière moi, et je pose mon regard sur la brune. « Tracy ? » Ma gorge est nouée, et je sens les larmes monter. Mais je lutte, je ne veux pas pleurer. Lorsque mes deux camarades se retournent vers moi, je m’avance vers elles. Et puis je prends Megan dans mes bras dans un premier temps. Je la retrouve. Enfin. Elle m’a tellement aidé cette année. Je la serre contre moi, tellement soulagée. Et puis je me recule de quelques pas et je regarde Tracy. Malgré tout, je suis contente de la voir, et soulagée aussi. Nous ne sommes pas redevenues aussi proches qu’avant, mais nous étions toutes les deux dans la même galère pendant les quelques mois où elle nous a rejoint. Après tout de même quelques secondes d’hésitation, je m’avance vers elle et je la prends dans mes bras. Elles vont bien. Elles sont là, avec moi…

C’était tout nouveau ici. C’était tellement… calme. Dans le bon sens du terme hein, mais c’était assez étrange d’être dans un endroit où on était là pour vous rassurer et non vous faire peur. Ca faisait juste quelques heures que Megan venait d’arriver mais elle sentait la peur la quitter peu à peu. Bon, ce n’était pas non plus gagné mais elle gardait bien en mémoire que, elle, elle avait eu beaucoup de chance, et ce sur beaucoup de points.
Elle pliait depuis plusieurs secondes le même haut, perdue dans ses pensées. Jusqu’au moment où la porte s’ouvrit et qu’elle loupa un battement de son cœur, ressentant la peur refaire surface. Oh… non mais elle était dans un dortoir, pas de quoi être effrayée ! Elle n’osait pas vraiment regardé mais elle reconnut immédiatement la voix qui s’éleva. « Megan ? » Elle fit volte-face, les yeux grands ouverts en voyant Tracy, ses yeux commençant à s’embuer tant elle était heureuse de la voir ici. « Oh mon dieu… tu vas bien ? Où est-ce que tu étais passée ? » Lui demanda-t-elle tout en s’approchant. Elle voyait bien que son amie était tout aussi émue qu’elle et sans réfléchir, ne prenant même pas la peine de répondre, elle prit sa main et l’attira tout contre elle, étant soulagée de pouvoir la serrer tout contre elle et de voir qu’elle allait relativement bien. Les larmes lui coulèrent des yeux alors qu’elle lui souffla : « Je… j’ suis désolée Tracy de… de n’pas avoir été suffisamment là pour… pour toi. » Puis elle s’écarta un peu, gardant ses mains sur ses bras, la regardant en détail, peu certaine de sa bonne santé… oui, il y avait eu des rumeurs qui brisaient encore le cœur de Megan. Elle n’eut pas le temps de répondre que son regard se posa de nouveau sur la porte qui s’ouvrit une fois de plus. Il y avait du monde ici… Un large sourire prend place sur ses lèvres alors qu’elle voit Alaska. « Megan ? » Alors ça c’était le pur bonheur ! Ses deux amies aiglonnes dans le même dortoir, ici même, sous ses yeux, et non enfermées… ça valait le soulagement qu’elle ressentait. Toujours émue, elle ne pouvait cacher son émotion de les retrouver toutes les deux, et encore plus quand elle voit les deux jeunes filles se regarder avec la même émotion. Arrivée au niveau de la jeune Euston, Alaska la prit dans ses bras à son tour et ses larmes se remirent à couler, tellement rassurée de la savoir elle aussi ici. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il leur était arrivé pendant la révolte mais le plus important était qu’elle soit là, saines et sauves, ou tout du moins le plus qu’elles pouvaient ! Megan aurait tellement aimé être plus présente pour les deux Serdaigle, leur apporter plus, les soulager… elle ne pouvait même pas expliquer la joie qu’elle ressentait de les voir ici à ses côtés. Alaska se recula et prit Tracy dans ses bras. Elle se disait qu’elles avaient besoin de cela, c’était indéniable. Avec un sourire rassurée, elle vint les entourer toutes les deux de ses bras, leur disant chaleureusement : « Ce que ça fait du bien de vous retrouver les filles ! Vous m’avez tellement manqué ! ».

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Megan, Tracy & Alaska

Cette ferme m’a l’air c’être un endroit assez agréable au fond. Peut-être que si je l’avais découverte d’une autre manière j’aurais pu l’aimer. Peut-être bien oui. Alors c’est donc à ça que va ressembler mon été ? Entre les cours de rattrapage, les rendez-vous chez le psychomage et passer au moins deux fois par jour à l’infirmerie ? Je n’imaginais pas la liberté comme ça. Pas du tout. Je ne me sens pas libre. Je suis toujours obligée de suivre une certaine routine, moi je ne voulais pas être ici. Je voulais juste rentrer chez moi pour retrouver mon père. Mais je n’y suis pas parvenue. J’ai été nulle, et faible comme toujours. Je me suis arrêtée de courir parce que je n’avais plus la force de continuer. Perrin et Sinéad vont m’en vouloir. Pourtant moi je leur ai demandé de me laisser derrière et de continuer à courir. Mais ils ont préféré rester avec moi. Au moins j’ai ma meilleure amie avec moi ici. Même si, en fait, elle voulait rester chez elle. Je m’en veux tellement. Je ne suis qu’une moins que rien. J’ai l’impression de rater tout ce que j’entreprends, c’est terrible comme sensation. Je lâche un soupir à cette pensée qui me déprime encore plus. J’ai envie d’aller m’allonger, de découvrir un peu plus le dortoir. Alors je décide de monter. Et je peux vous assurer que monter deux étages quand vous êtes aussi faible que je le suis, ce n’est vraiment pas facile. Voilà, je me sens encore plus inutile et pathétique. Je monte alors, à mon rythme, c’est-à-dire assez lentement. Et une fois que je suis arrivée à destination je me laisse un petit instant pour retrouver un rythme respiratoire plus correct. Et puis je pousse doucement la porte. Je ne suis pas seule, j’aperçois au loin deux filles. Que je reconnais presque immédiatement. Quasiment instantanément, les larmes me montent aux yeux. J’avance vers Megan et Tracy, et je prends d’abord la blonde dans mes bras, et puis après un petit moment d’hésitation, je serre également Tracy contre moi.

C’était bien de ce genre de moment dont j’avais besoin. Je me retrouvais avec mes deux camarades. Elles vont bien. Tout va bien pour elles. Je remarque tout de même que Tracy a des béquilles. Ça n’a pas l’air très grave, mais ça veut donc dire qu’elle a été blessée et cette pensée me fait légèrement grimacer. Je ne sais pas ce qu’il adviendra de notre amitié à Tracy et moi. Je sais que bien sûr que oui une partie de moi lui en veut toujours d’avoir été aussi cruelle avec moi. Et je pense que je lui en voudrais toujours. Mais on a tous le droit à une seconde chance, non ?! C’est ce que j’essaye de me dire. Tracy a fait des erreurs. Oui, elle m’a fait souffrir. Mais elle le regrette. Et je pense qu’elle a bien compris qu’elle était la responsable dans l’histoire. Je pense qu’il faut juste me laisser du temps, notre relation avancera. Mais je n’ai pas envie de forcer les choses. Je viens essuyer les quelques larmes qui avaient coulées sur mes joues et au même moment Megan nous entoure de ses bras. « Ce que ça fait du bien de vous retrouver les filles ! Vous m’avez tellement manqué ! » Commence dans un premier temps Megan. Et puis Tracy enchaîne. « Vous aussi vous m’avez manqué… Je me suis tellement inquiétée de pas vous retrouver ici… » Leurs paroles me touchent, alors je me remets à pleurer un peu. Je me sens tellement conne… Mais cette fois ce sont des larmes de joies, de soulagement plutôt. La joie, le bonheur, ça me paraît impossible à atteindre à présent. « Je suis tellement rassurée de vous voir ici saines et sauves… » J’ai la gorge nouée. Je n’ai pas réellement vu Megan depuis tellement longtemps… Tracy et moi nous nous voyions tous les jours aux cachots. Je me retourne vers celle-ci. « Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » lui demandais-je en montrant ses béquilles d’un signe de tête. Je me doute que c’est à cause de la bataille, mais je ne peux m’empêcher de lui demander.

Megan avait vraiment du mal à réaliser que ses deux amies, ses deux anciennes camarades de dortoir, ces deux jeunes filles enfermées dans les cachots se tenaient devant elle. Elle ressentait un surplus d’émotion l’envahir. Oh, c’était une bonne émotion mais ça jouait quand même sur sa respiration qui était plus difficile à contrôler. Elle était tellement soulagée ! Megan ne réfléchit pas trop à ce qu’il se passa par la suite, elle avait l’impression d’être dans le flou, dans une bulle qu’elles seules avaient investie. Des étreintes, des larmes, de la joie… tout ça était presqu’incroyable ! Evidemment qu’elles lui avaient manqué… Elle s’était retrouvée seule dans le dortoir pendant plusieurs mois, sans ses camarades, bien que ce soit un peu différent avec Tracy. Mais la jeune Euston était déjà passée à autre chose, elle avait été cherchée des infos auprès de Narcissa, elle avait tentée de comprendre… Et la voilà qui culpabilisait de ne pas avoir vu clair dans le jeu de la brunette. Une amie devait se rendre compte de ce genre de choses, n’est-ce pas ? Sauf si elle était juste déçue et obnubilée par la façon dont elle avait traité Alaska… pas de doute, il y avait de ça. L’inquiétude, la peur… Elles l’avaient toutes les trois ressenties à des degrés différents et Megan savait très bien qu’elle était celle qui s’en sortait le mieux dans l’histoire.

Après leur dernière étreinte à trois, elle suivit le regard d’Alaska jusqu’aux béquilles de Tracy, en en aillant fait totalement abstraction quand cette dernière était rentrée dans le dortoir, bien trop focalisée sur la jeune fille en elle-même et le fait qu’elle était tout simplement là. L’aiglonne avait souri aux mots « on est en sécurité maintenant » de Tracy, n’étant malheureusement pas si sûre qu’elle mais se forçant à y croire. Elle était là depuis quelques heures, elle n’était pas encore convaincue par la sécurité du lieu. De toute façon, elle ne se sentirait pas à son aise tant qu’elle n’aurait pas rejoint son père et sa tante à Galway, et surtout tant qu’elle n’aura pas eu la certitude que tous ses proches étaient ici, sains et saufs… Après tout, Alaska et Tracy étaient les premières qu’elle voyait, et c’était déjà beaucoup de soulagement ! Elle espérait sincèrement que ça continue comme ça…
Elle acquiesça d’un signe de tête aux paroles de la blonde, contente elle aussi de les savoir ici, relativement bien. Cependant, son regard se dirigea aussi vers Tracy quand Alaska lui demanda ce qu’il lui était arrivé, s’interrogeant sur leur arrivée aussi. Elle laissait la jeune fille s’exprimer avant de demander à ses deux amies, intriguées, les sourcils légèrement froncées : « Mais… Vous êtes ici depuis quand ? » Parce qu’il fallait dire la vérité, elle était un peu perdue, désorientée, et complètement fébrile face à tout ça.

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Megan, Tracy & Alaska

Revoir mes amies me fait du bien, ça me soulage. Mais je ne pense pas que ça sera suffisant pour me remonter entièrement le moral. Enfin je crois même qu’à ce niveau-là on ne parle même plus d’une simple petite baisse de morale, c’est bien pire que ça. Mais je sais qu’elles vont bien. Puisque je les vois, elles sont là en face de moi. C’est tellement beau que ça me paraît presque irréaliste. J’ai l’impression de rêver. Peut-être que je rêve vraiment d’ailleurs, qui sait ? Il se peut que dans quelques minutes je me réveille, dans les cachots. Et je vais me rendre compte que personne n’est venu nous libérer, personne n’est venu nous aider. Non, personne… Le retour à la réalité des cachots serait violent. Trop violent. Je ne pense même pas que je serais capable de me relever. J’ai envie de me pincer pour voir si je vais me réveiller… Mais j’ai peur. C’est trop beau pour être vrai. Nous sommes libres… Je suis tellement heureusement d’être avec Megan. Je n’ai pas passé du temps avec elle depuis tellement longtemps. Beaucoup trop longtemps, nous allons avoir pas mal de choses à rattraper. Et puis aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai l’impression de ne pas avoir vu Tracy depuis des semaines entières. Alors qu’elle était aux cachots avec moi il y a encore quelques jours de ça. Tracy a l’air d’aller relativement bien. Si on oublie le fait qu’elle doit se déplacer avec des béquilles. La pauvre…elle a dû être blessée pendant la bataille. J’espère que ce n’est pas trop grave. C’est pour ça que je lui ai demandé ce qui lui été arrivé. « Je… je m’occupais du service… au bal… Aniek et Snow… ils se sont disputés… et puis y a eu du sang… Je me suis pris un sortilège en tentant de sortir… Milo a limité les dégâts, mais on est restés bloqués ensuite… » Elle a l’air d’avoir du mal à en parler. Je pense que ce sont des images, des scènes, une soirée qu’elle a envie d’effacer de sa mémoire. Je ne l’interromps pas, je la laisse prendre son temps. Je n’ose pas imaginer ce qu’elle a pu voir dans cette salle de bal. Elle parle de sang, et je ne pense pas que c’était une petite goutte de sang par-ci par-là. Je pense que ça devait être une véritable boucherie. « Dan… il a failli mourir… et Roxy aussi… » Mon cœur se pince, il manque un battement, et là je me sens paniquer. Dan a failli mourir ?! Pardon ?! Comment ?! Non… je ne peux pas….Je ne veux pas. Sous le choc, ma bouche s’entrouvre légèrement et je pose mes mains sur celle-ci. Et là, je me mets à imaginer tous les scénarios possibles. Il est encore vivant j’espère ?! Oui bien sûr que oui, elle a dit qu’il a failli mourir. J’ai peur de lui en demander plus. J’ai peur qu’elle m’annonce une terrible nouvelle. « Oh mon Dieu… Qu’est-ce qu’il s’est passé…Dan… il a failli… enfin je veux dire… comment il va ?! Il est à Sainte-Mangouste ?! Il est ici ? » On sent la panique dans ma voix, je suis arrivée il y a à peine quelques heures, je ne sais rien encore, je ne sais pas où sont mes amis… Dan…non je ne peux pas le perdre lui aussi… Elle continue alors son récit…d’horreur. « J’ai cru qu’ils étaient… qu’on allait… que j’étais… Enfin ils ont réparé mes côtes, et mon pied va déjà mieux. D’ici quelques jours je n’en aurais plus besoin. Et pour le reste, je dois voir le neuromage et le psychomage en fin de semaine. » Je hoche une fois la tête. Elle va bien donc. Enfin physiquement du moins, parce qu’après tout ce qu’elle a vu cette nuit-là, je ne serais pas étonnée que psychologiquement ça soit autre chose. Je pose simplement ma main sur la sienne, en signe de réconfort. Je pense que de toute façon, dans ce genre de moment, quoiqu’on dise, ça ne changera rien.

« Mais… où vous étiez passées, vous ? Vous avez pu voir enfuir ? » J’ai honte… J’ai envie de lui dire que j’ai essayé de m’enfuir, mais j’en ai un peu honte. Ça fait très lâche. On risque de me juger pour ça… « Je… J’ai essayé de m’enfuir… Avec Sinéad et Perrin…On a essayé… On a couru. Mais…Je n’avais plus aucune force. Je n’ai pas réussi à suivre le rythme. Je me suis arrêtée et…un je suis tombée sur un Auror. » Je l’admets tout de même, un peu honteuse. Mais j’avais peur, et fuir me semblait être la solution la plus adéquate. En plus, à cause de moi les jumeaux ont raté leur fuite. Je suis vraiment nulle…à tous les niveaux. Je suis nulle. Tout simplement [i]nulle[/b], pathétique, ridicule. « Mais… Vous êtes ici depuis quand ? » Je regarde Megan. Elle vient d’arriver elle aussi ?! Je laisse Tracy répondre, dans un premier temps en puis je réponds à mon tour à sa question. « Je suis arrivée ce matin… Et on m’a tout de suite emmené à l’infirmerie. Et puis après dans le bureau du psychomage… Et toi, tu viens d’arriver ? » Je demande donc à Megan avant de m’asseoir sur mon lit. J’ai du mal à rester debout trop longtemps, je manque tellement de force que j’ai l’impression que je ne vais plus jamais pouvoir être comme avant.

Retrouver les deux personnes qui avaient partagé son dortoir pendant plusieurs années était d’un soulagement sans nom. Elle les observait et elle ne put que regarder Tracy avec curiosité quand Alaska lui demanda ce qu’il lui était arrivé. Le regard posé sur son pied, Megan ne put s’empêcher de froncer légèrement les sourcils, sentant l’inquiétude s’emparant d’elle. Avait-elle souffert d’une quelconque façon ? Au fond, elle n’était pas certaine de vouloir le savoir… « Je… je m’occupais du service… au bal… » Elle était mal, ça se voyait. Elle était gênée, comme perturbée, et ça n’aidait pas à calmer le stress montant de la blondinette. « Aniek et Snow… ils se sont disputés… et puis y a eu du sang… Je me suis pris un sortilège en tentant de sortir… Milo a limité les dégâts, mais on est restés bloqués ensuite… » Megan ne comprenait pas vraiment. Elle ne savait pas du tout comment s’était organisé le bal, elle était à la bibliothèque avec Matrim et tout cela lui semblait bien lointain. Cependant, elle sentait le malaise de Tracy et c’était assez pour sentir ses entrailles se serrer en entendant parler de sortilège pris. La suite faisait battre son cœur avec appréhension, même si elle ne connaissait pas vraiment les personnes citées. L’empathie parlait d’elle-même. « Dan… il a failli mourir… et Roxy aussi… » Elles allaient vraiment se refaire tout ça ? En reparler à s’en sentir mal ? Megan n’était pas certaine d’y être encore prête. « Oh mon Dieu… Qu’est-ce qu’il s’est passé…Dan… il a failli… enfin je veux dire… comment il va ?! Il est à Sainte-Mangouste ?! Il est ici ? » Le regard de la jeune Euston se posa machinalement sur Alaska alors qu’elle semblait réagir à l’évocation de l’un des prénoms. Megan, de son côté, ne pouvait même pas laisser un son sortir de sa bouche tant penser, ou repenser à tout ça, la tétanisait. « J’ai cru qu’ils étaient… qu’on allait… que j’étais… » Megan avala sa salive avec difficulté tant les mots de son amie lui faisaient mal. Comme si elle revivait ce moment et qu’elle n’arrivait plus à s’en défaire. « Enfin ils ont réparé mes côtes, et mon pied va déjà mieux. D’ici quelques jours je n’en aurais plus besoin. » Ses yeux de nouveau sur Tracy, elle la détailla sans vraiment s’en apercevoir avant de fixer ses béquilles. « Et pour le reste, je dois voir le neuromage et le psychomage en fin de semaine. » Il semblait que ce soit un peu le cas de tous, si elle avait bien compris, non ? Elle ne savait plus vraiment, tout paraissait flou et elle ne savait plus ce qui était normal ou non. La main d’Alaska s’abandonna sur celle de Tracy en guise de soutien et du côté de Megan, ses mains tremblaient légèrement, au point de les cacher dans les poches de sa jupe, définitivement pas prête pour ce genre de conversation.

« Mais… où vous étiez passées, vous ? Vous avez pu voir enfuir ? » Devaient-elles vraiment parler de fuite ? Parce que pour ce qui était de Megan, elle culpabilisait énormément et elle se sentait incroyablement honteuse de n’avoir pensé qu’à elle, guidé par son effroi, à ce moment précis. On ne luttait pas contre ces choses-là, n’est-ce pas ?! « Je… J’ai essayé de m’enfuir… Avec Sinéad et Perrin…On a essayé… On a couru. Mais…Je n’avais plus aucune force. Je n’ai pas réussi à suivre le rythme. Je me suis arrêtée et…un je suis tombée sur un Auror. » Egoïstement, Megan se sentit soulagée de savoir qu’elle n’avait pas été la seule à vouloir fuir. Et elle comprenait Alaska. Elle aussi était tombée sur un Mangemort et elle se sentit soulagée d’apprendre qu’elle était avec Perrin… jusqu’au moment où une interrogation effrayante s’installa en elle. « Perrin… Il… il va bien ? Il était avec toi ? » Comme elle l’avait fait avec Tracy, elle la détailla, passant de l’une à l’autre des deux jeunes filles. « Vous… enfin vous êtes là, c’est le plus important. » Lança-t-elle dans un souffle, comme pour trouver de quoi se rassurer, ses mains toujours tremblantes cachées dans ses poches. Elle ajouta quand même, baissant la tête : « J’ai… j’ai aussi tenté de fuir. Je suis sortie de la bibliothèque et… enfin en voyant… tout ça, j’ai paniqué. J’étais avec Matrim et on a été séparé et… et… ça a été très vite. » Disait-elle les larmes aux yeux, tremblantes. « L’agitation, puis le silence, courir et courir encore, Allen et… et l’Auror et… plus rien. Tout le monde est ici ? » Demanda-t-elle à ses amies, comme suppliantes, espérant être dans les derniers à être arrivée ici et que tous soient sains et saufs.
A son tour, la jeune blonde leur demanda depuis combien de temps elles étaient là, un peu surprise de voir certaines installations bien ancrées dans le dortoir. « Ça doit bien faire quelques jours… Quatre ? » Quatre jours ici ? Mais… mais que s’était-il passé entre temps ? Megan était totalement perdue, elle n’avait plus de notion du temps et avait l’impression de devenir folle, ne sachant pas exactement ce qu’elle avait fait, où elle était pendant tout ce temps et qui elle avait laissé derrière elle. Le regard que lui lança Alaska montra qu’elle n’était pas la seule à être surprise, haussant doucement les épaules face à cet étonnement. « Je suis arrivée ce matin… Et on m’a tout de suite emmené à l’infirmerie. Et puis après dans le bureau du psychomage… Et toi, tu viens d’arriver ? » Megan la regarda s’assoir sur son lit avant d’en faire de même, épuisée et à bout de nerf. Il lui semblait que son histoire était similaire à celle d’Alaska, et elle répondit simplement : « Je viens d’arriver. Une… dame, m’a dit de m’installer et qu’après je devrais subir quelques examens. J’imagine que ça va être… comme toi. » Dit-elle avec un nouvel haussement d’épaule, toujours intriguée par cet endroit. « Vous croyez vraiment qu’on peut avoir confiance en cet endroit ? » Demanda-t-elle avec beaucoup d’intérêt, son regard passant de Tracy à Alaska. Et en plus de tout ça, elle devait retenir ses nombreuses questions et ses inquiétudes concernant tous ses proches… Elliot, Tasha, Edward, etc. Allaient-ils tous bien ? Etaient-ils là ? Elle se faisait la promesse de les chercher et de le vérifier par elle-même, se sentant plus méfiante que jamais.

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