« Vous gardez cette poche de glace sur votre œil pendant trente minutes et vous pourrez quitter l’infirmerie, jeune homme. N’oubliez pas la pommade, matin et soir jusqu’à lundi. Trois jours, vous vous souviendrez ou bien je dois exiger de vous que vous veniez me rendre visite deux fois par jour pour que je vous l’applique moi-même ? »

Avec un sourire tordu, Jaspe confirma au Magicomage qu’il avait bien compris et qu’il n’y avait pas besoin de le prendre pour un boursouflet. L’homme leva un sourcil avec un air sévère, mais Jaspe assura :

« Ça va, je vous dit. Pas moyen que j’oublie, en plus, je sens ma pommette quand parle ! Matin et soir, pendant trois jours. Et trente minutes de glace sur mon œil, j’ai bien compris. »

Son ton devait être un peu désinvolte, car son interlocuteur contra aussitôt :

« Vous n’êtes pas passé loin d’être éborgné, jeune homme. Quelques millimètres et le coup était pour votre orbite. Ne prenez pas tant de risques. »

Si chaque mouvement n’avait pas été si douloureux pour chaque partie de son corps, Jaspe aurait répondu d’un éclat de rire… jaune. Il savait, ce mec, de quels « risques » il avait tenté de s’enfuir ? Les coups, les privations, et d’un seul coup une véritable bataille. Une course de nuit dans la forêt et une bagarre avec des Aurors, sincèrement, il avait vu pire. Le brun était courbatu de partout, mais ça n’était pas si différent d’un matin après une nuit dans les cachots. Et son corps avait été marqué d’autres bleus, cette année. Son œil avait été épargné, la belle affaire, tout était dans le « quelques millimètres ».

« Je peux y aller ? »

Grande première dans sa vie, il n’avait aucune envie de bavasser, du moins pas avec ce type. Ils étaient gentils, les Magicomages, mais ils étaient adultes, et n’avaient aucune idée de ce qui s’était passé entre les murs de Poudlard. Ou peut-être que si. Mais peu importait.

« Dans trente minutes ! »

Le ton entendu et le clin d'œil complice énervèrent Jaspe au plus profond de son être. Cette colère, loin de ses habitudes, ne lui ressemblait pas, lui donnant l'impression qu'il ne se reconnaissait plus, mais il ne comprenait pas où était la source de tout ce mal être. Vivement, comme si cela pouvait lui permettre de se retrouver, il prit le parti de faire quelque chose d'irréfléchi. Dès que le Magicomage eut le dos tourné, Jaspe se défit de la poche de glace, qu'il jeta d'un geste sur le lit. Il se leva, jeta un œil de l’autre côté du rideau, vérifia que personne ne l’empêcherait d’atteindre la porte, et il se précipita dans le couloir. En oubliant la pommade, bien sûr. Tant pis, le bleu mettrait plus longtemps à s'estomper, lui donnant un look d'aventurier pour quelques semaines.

L'adolescent sortit sans de l’infirmerie sans croiser personne, et se retrouva un peu démuni sur le palier du deuxième étage de la ferme. Il n’était pas heureux de la retrouver, celle-là, surtout dans ces conditions. Pas de baguette — confisquée par les Aurors pour quelques jours —, pas de balai —
pris par les hommes de Blackman à Poudlard —, pas d'autres vêtements que ceux qu'il avait emmené avec lui dans sa fuite — tous laissés dans sa malle, et surtout sur et autour de son lit dans le dortoir des sixièmes années —. Nul, tout était nul et tout allait mal. Après cette année moisie, il aurait pensé pouvoir profiter, au moins un peu, de sa famille pendant l'été ! Cette pensée agit comme un électrochoc. Sa famille !
Jaspe comprit soudainement ce qui le rendait si méconnaissable, frénétique et énervé. Jusque-là, la potion que les Aurors, puis les Médicomages, lui avaient administré avait laissé son cerveau dans une sorte de brouillard. Mais penser à ses frères et sœurs l’avait soudainement réveillé, plus surement qu’un seau d’eau dans la tête.
Sage, Kenny, où étaient-ils ? Étaient-ils saufs, blessés ? Non, pas blessés, il les aurait vus dans l’un des lits. Il fallait qu’il parte à leur recherche, maintenant.

Instinctivement, Jaspe se précipita vers l’étage. Il ouvrit à la volée toutes les portes qu’il trouva sur son chemin, sans faire de différence entre celles des dortoirs des garçons et des filles. Quelques cris effarouchés répondirent à sa hardiesse, on lui envoya même un oreiller au visage, mais l’adolescent n’en avait rien à faire. Il ne trouva ni son frère ni sa sœur à cet étage. Sans perdre de temps, il dévala les étages, passant particulièrement vite devant l’infirmerie au cas où on aurait remarqué son évasion, et se retrouva au rez-de-chaussée. Il passa en coup de vent dans la salle à manger, vers les cuisines et déboula sur la terrasse. Personne. Sa cheville tirait un peu.

« Quelqu’un a vu Sage ? SAGE ? KENNY ? »

Il avait demandé ça à la cantonade, mais n’attendit même pas qu’on lui réponde, le brun sauta par dessus un transat et partit en trombe vers la cours et les champs. L’angoisse commençait à lui vriller le ventre, et il se rendit compte qu’il criait les prénoms de son frère et de sa sœur sans s’en rendre compte. Sa course folle finit par le mener jusqu’à dans un champ à proximité, où il put donner à sa voix sa pleine puissance. Sans réponse, il posa ses avant bras sur ses cuisses et prit un instant pour respirer. Un bruit derrière lui le fit sursauter, et il se retourna vivement. Un garçon était apparu dans le blé en train de pousser, pas très grand, les cheveux bruns en bataille, un sourire sarcastique sur le visage. Son petit frère.

À l’avis de Sage, la ferme était nettement mieux que les cachots sombres et humides dans lesquels il venait de passer les derniers mois. Beaucoup plus accueillante c’était peu dire. Depuis deux jours qu’il avait été transporté ici et on voyait déjà de grands changements sur l’humeur du jeune garçon. À son arrivé ici, il avait cru que tout allait pour le mieux. Il avait vu Kenny et assumé qu’elle allait bien. Jaspe était manquant à l’appelle, mais le serpentard savait que son frère referait surface tôt ou tard. Il ne devait pas être bien loin, sans doute qu’il avait seulement décidé de sécher le discourt d’accueil. Sauf que Sage n’avait pas réussi à trouver son grand frère par la suite. Le poufsouffle était proprement parlant introuvable ! Kenny était à l’infirmerie un bras assez amoché et plusieurs égratignures, mais pas Jaspe. Lui il n’était juste pas là et son absence eu tôt fait de rendre Sage très nerveux. On lui avait raconté ce qu’il s’était passé dans les cachots alors que lui, il était dans la salle de bal. On lui avait tout dit en détail. Les rebelles venus les libérés, le voyage jusque dans le parc puis tout le reste. Kenny s’était bien chargé de lui faire un récit détaillé de la nuit de la bataille, mais dans le récit de sa sœur, il manquait deux éléments importants pour Sage ; Jaspe et Jayden. Où étaient donc passé son frère et son meilleur ami ?

Il avait passé une partie de la journée à chercher comment s'occuper. Si on lui disait qu'il ferait mieux de se présenter aux cours de rattrapage, c'était ce que Kenny croyait tout du moins, il n'en avait pas la certitude pour sa part. Voyez-vous, Sage se demandait bien où cela le mènerait ces cours là. Il était évident qu'il ne le laisserait pas passer en troisième année, il avait manqué plus de la moitié de l'année parce qu'il était trop occupé à récurer les sols ou nettoyer les cheminées comme Cendrillon. Fallait pas se berner, il était clair qu'il n'allait pas passer en troisième année, alors à quoi bon se farcir des cours de « rattrapage » si c'était pour revoir la matière l'année suivante pendant qu'il reprendrait sa deuxième année? Il n'en voyait aucun intérêt. S'il se plaisait à reprendre des cours comme ceux de sortilèges, de métamorphose ou de potions, il n'avait aucune envie de se farcir les grandes années des goblins ou la guerre des géants et il ne savait quoi d'autre. À la place, il préférait s'occuper autrement. Comme par exemple, un bon jogging dans les champs. En plus de lui changer les idées, ça le mettrait en forme ce qu'il avait besoin d'être puisqu'il considérait sérieusement intégrer l'équipe de Quidditch cette année. Tant qu'à reprendre son année comme un loser, il gagnerait quelques points en jouant dans l'équipe et lui permettant de rafler la coupe. Ce serait une double victoire puisqu'il pourrait aussi couper l'herbe sous le pied de cette Joanne-je-suis-trop-géniale-en-tant-qu'attrapeuse.

Il avait alterner la course et la marche pendant un bon bout de temps évitant de passer devant la ferme. Après tout, il ne voulait pas qu'on vienne lui demander ce qu'il faisait là à courir. Un plan pour que quelqu'un lui pique sa place dans l'équipe. Le mieux était de garder son plan secret le plus longtemps possible. Il était déjà bon en vol, connaissait des acrobaties qui pourraient être bien pratiques que son frère lui avait enseigné. Tout à joggant, Sage pensait à cet avenir si parfait qu'il s'imaginait pour l'année suivante. Comment il se voyait briller à la perfection dans cette équipe victorieuse qui serait la sienne. « SAGE? », furent les mots qui vinrent interrompre son flot de rêverie dans son esprit. Il crut divaguer en imaginant la voix de son frère. Que ferait Jaspe au milieu d'un champ? « KENNY? » Cette fois, ça ne faisait aucun doute, il ne rêvait pas. Il avait vraiment entendu. La voix de Jaspe, mais de où? « SAGE? » Le jeune serpentard se dirigea vers le son de la voix de son frère courant de toutes ses forces. Lorsque, dans son champ de vision, apparut enfin la silhouette de son aîné, il arrêta sa course pour passer à la marche. Il n'arrivait toujours pas à y croire. Jaspe était là? Il était réellement là? L'apprenti sorcier considéra pendant un moment de se pincer pour voir s'il divaguait. Après tout, il rêvait tellement de voir Jaspe depuis trois jours qu'il pouvait très bien rêver. Surtout après avoir couru comme il venait de le faire. La fatigue pouvait très bien avoir raison de lui.

Un sourire espiègle sur le visage, il s'avança vers celui qui devait être son frère, ou du moins, il l'espérait. Les mains sur les genoux, le Jaspe dont il ignorait s'il était un mirage ou la réalité, tentait de reprendre son souffle. Il finit néanmoins pas relever la tête, posant son regard dans les yeux de Sage. Le sourire du jeune serpentard changea pour un mélange de moquerie et de sarcasme lorsqu'il aperçu l'oeil de son frère. Jaspe avec un œil au beurre noir! On aura tout vu! « Tu te prends pour Rocky Balboa? Aurais-tu embrassé la carrière de boxeur sans me prévenir par hasard? » Sage laissa aller un petit rire en s'arrêtant aux côtés de son frère. « Tu as décidé de jouer à karaté kid avec les mangemorts et tu ne m'as même pas invité? Tu parles d'un frère sérieux! Il veut garder tout le fun pour lui tout seul, même pas capable de partager! » Un sourire sur le visage, le jeune adolescent ne lâchait plus le brun de yeux de peur qu'il ne disparaisse. Il avait encore peur que ce ne soit pas réel, que Jaspe ne soit pas vraiment là. Si tel était le cas, il ne savait pas ce qu'il aurait fait.

Il devait être passé pour un fou aux yeux de la moitié des personnes présente à la Ferme, aujourd’hui. Tous ceux qui l’avaient vu passer, en panique, le dévisageraient ce soir au repas, perplexes et attendant à moitié un autre pétage de plombs. Si l’été se révélait aussi intéressant que celui de l’année passée, c’était de toute façon tout ce qu’il y avait à faire : attendre que les autres fassent des trucs sortant de l’ordinaire, pour pouvoir en discuter, encore et encore et encore. Tout était bon pour s’occuper l’esprit, y compris, et surtout, chercher dans les défauts des autres.
Il venait d’offrir à tous ceux qui s’ennuyaient ferme de quoi discuter pendant au moins trois jours, ou du moins jusqu’à ce qu’un autre estropié, malade, blessé, dépressif et inquiet sorte de l’infirmerie, ce qui n’allait pas tarder. Si les Médicomages se débrouillaient bien, ils pourraient permettre à Jaspe d’être oublié d’ici à la fin de l’après-midi. Il fallait juste qu’ils gèrent bien le timing de la prochaine « libération ». Et puis au pire, à nouveau, Jaspe en avait vu d’autres, au cours de l’année passée. Ca n’était pas quelques chuchotements qui allaient le faire se terrer dans un dortoir.

L’urgence, en ce moment, ça n’était pas les rumeurs, les on-dits et les racontards. L’urgence, c’était son frère et sa sœur, les deux personnes les plus importantes de sa vie à Poudlard, et parmi les plus importantes de sa vie en général. Et pas simplement parce que les parents le tueraient sur place s’il était arrivé quelque chose à ses cadets. Une seule égratignure sur la joue de Kenny, et il se la verrait reprocher jusqu’à la tombe. Si Sage avait pris un coup semblable à celui que lui-même avait pris, les reproches seraient pour sa pomme, Jaspe était prêt à le jurer. Mais, encore une fois, ça n’était évidemment pas que pour ça qu’il fallait qu’il retrouve ses deux Sinclair. Il était arrivé tellement de choses atroces au cours de l’année. Et tellement de gens avaient du mourir au cours de la bataille de Poudlard. Si Kenny ou Sage se trouvaient parmi les disparus, jamais Jaspe ne pourrait s’en remettre. Abandonnait-on la magie à la suite d’un traumatisme ? Il ne le voulait pas, mais si c’était une possibilité… Non. Il voulait retoruver son frère et sa sœur, et il les retrouverait.
Même s’il devait soulever chaque épi de blé de ce champ à perte de vue, même s’il devait démonter la Ferme pierre par pierre et même s’il devait interroger chaque personne habitant entre les murs de cette grange. Penser à tout ça lui permis de reprendre son souffle, et il allait recommencer sa course quand un bruit dans son dos attira son attention. Était-ce déjà quelqu’un qui allait se moquer de son hystérie passagère ? Ou bien le médicomage, qui avait découvert son absence ? Ou encore un prof, qui allait lui demander ce qu’il faisait, alors qu’un cours de rattrapage de Sortilège avait commencé dix minutes auparavant ?

Jaspe, sans sa baguette, se sentit revenir à la nuit dans la forêt interdite. Il savait qu’il n’était pas en danger, que la ferme était Incartable, que le pire qui pouvait lui arriver était d’être engueulé par un Médicomage faussement amical. Mais c’était le traumatisme qui avait le droit de cité, dans son corps depuis quelques temps, et il ne pouvait rien y faire.

« Qui est là ? » lança-t-il à cantonade, essayant de faire disparaître l’inquiétude de sa voix. Le résultat fut mitigé, un pauvre croassement qui faisait suite à ses grands cris quelques instants auparavant.

Personne ne répondit. Mais un garçon était apparu dans le blé en train de pousser, pas très grand, les cheveux bruns en bataille, un sourire sarcastique sur le visage. Son petit frère. Son visage était un peu rouge aussi, comme s’il avait couru. Une image apparut dans la tête de Jaspe, ce cliché des deux amis se retrouvant après plusieurs mois et courant l’un vers l’autre, au ralenti, avant de se jeter dans les bras l’un de l’autre. En pleurant.
Ils n’en n’étaient pas là. Ils étaient deux frères, deux ados, et s’ils s’enlaçaient ça serait de manière franche et virile… Jaspe lutta contre son envie de se jeter sur son petit frère. Il avait eu tellement peur, ces dernières minutes. Tellement, tellement peur.

« Tu te prends pour Rocky Balboa? Aurais-tu embrassé la carrière de boxeur sans me prévenir par hasard? »

Premiers mots, une moquerie. Il n’avait pas changé, en quatre jours, même après avoir survécu à une bataille. Il était capable de sourire et de faire de l’humour. Alors, Jaspe l’était aussi.

« Je l’ai eu en fuyant, tu te doutes bien. Ils ont pas eu faux en me collant chez Poufsouffle, j’aurais eu l’air malin, en rouge et or, à courir loin de l'action… »

Sage s’avança.

« Tu as décidé de jouer à karaté kid avec les mangemorts et tu ne m'as même pas invité? Tu parles d'un frère sérieux! Il veut garder tout le fun pour lui tout seul, même pas capable de partager! »

« J’ai tout fait pour t’envoyer des signaux, mais je pense que mes sorts se sont perdus dans la masse des autres… Il va nous falloir autre chose que des étincelles, la prochaine fois qu’on voudra se faire signe au milieu d’une bagarre. Ah, tu vois, pas Serdaigle non plus et ça n’est pas étonnant. »

Bon, et maintenant… Sage était juste à côté de lui, et c’était trop d’angoisse rassemblée. Jaspe ouvrit les bras et se jeta sur son frère pour se serrer dans les bras.

« Viens ici, » murmura le grand avant de frotter la tête du petit brun avec enthousiasme. Ca n’était pas une embrassade clichée, comme dans les films, c’était, bien, deux frères qui se retrouvaient et qui cachaient leur inquiétude et leur affection derrière des gestes brusques et des idioties. Et c’était très bien quand même.

Sage s'était laissé guidé par la douce – pas du tout – voix de son frère. Il avait entendu ses cris alors qu'il se baladait dans les champs, loin de tout le monde. En fait, il venait de faire un jogging pour se changer les idées. Après tout, ne pas avoir de nouvelles de Jayden et Jaspe l'avait rendu un peu à cran. En dehors de Kenny et Elliott, il n'y avait pas grand monde de très intéressant par ici. Sage avait donc dut se rabattre sur sa solitude la majorité du temps. Il avait finit par arriver à la hauteur de son frère qui lui semblait encore être un mirage. Difficile de croire qu'il était bien là! Il avait une de ces têtes! Le serpentard ne se garda pas de le lui faire remarquer en se moquant carrément de son œil qui laissait imaginé que Jaspe c'était battu avec un géant tellement il était bleuté et enflé. Les moqueries de son petit frère ne semblèrent pas le déranger puisqu'il lui répliqua du tact au tact : « Je l’ai eu en fuyant, tu te doutes bien. Ils ont pas eu faux en me collant chez Poufsouffle, j’aurais eu l’air malin, en rouge et or, à courir loin de l'action… » La réplique de Jaspe fit rigoler. Le deuxième année n'était pas d'accord avec son frère. Il n'aimait pas beaucoup les gryffondors, mais il ne voyait pas du tout pourquoi Jaspe ne pourrait pas faire partie de cette maison. Aux yeux de Sage, son aîné avait suffisamment de courage et de force pour vaincre n'importe qui. La maison des courageux lui irait comme un gant. Il ne voulut pas le contredire mais se permis quand même un petit commentaire. « Y a tout un tas de gryffondors qui ont tentés de fuir... » Il ne voulu pas entrer dans le détail ou approfondir le sujet donc il enchaîna avec une blague sur karaté kid mentionnant comment on l'avait mis de côté. Évidemment, le jeune serpentard n'avait eu aucune envie de participer à cette bataille ou de fuir, mais il aurait largement préféré être avec Jaspe plutôt que d'avoir passé la soirée caché derrière un sofa dans la salle de bal. « J’ai tout fait pour t’envoyer des signaux, mais je pense que mes sorts se sont perdus dans la masse des autres… Il va nous falloir autre chose que des étincelles, la prochaine fois qu’on voudra se faire signe au milieu d’une bagarre. Ah, tu vois, pas Serdaigle non plus et ça n’est pas étonnant. » Cette fois, le commentaire de Jaspe sur la maison le fit froncer des sourcils. Non, les aiglons ce n'était pas pour son frère. Il y avait pas moyen de faire asseoir Jaspe Blaine Sinclair assez longtemps pour qu'il termine un devoir en une seule fois alors l'envoyer à serdaigle, ce serait une grave erreur de jugement. Non pas qu'il n'était pas intelligent, bien au contraire, ce n'était juste pas le genre de type à passer des heures à étudier. « Et serpentard alors? Moi je veux bien que tu viennes m'y rejoindre. Ce serait cool comme y a déjà Kenny et moi! » Les verts et argents ne seraient sans doute pas la maison idéal pour son aîné, mais Sage rêvait quand même qu'ils se retrouvent tous les trois ensemble. Ça aurait été tellement génial! Malheureusement, le choixpeau en avait décidé autrement. À la place, Jaspe était dans la même maison que cette peste de Jade Shepherd...« Pour les étincelles, faudra trouver une solution... Tu penses quoi des flèches comme Robin des bois ? Pas de risque que quelqu'un nous pique notre idée ! » En plus, ça faisait un arme plutôt cool pour se défendre !

Le deuxième année était maintenant à la hauteur de son frère. Il avait une vue imprenable sur les stigmates laissé par la fuite de son aîné et ses altercations avec mangemorts. Qui avait bien pu réussir à l'amocher ainsi? Il fallait ne pas y être allé de main morte pour en arriver à ce résultat. Malheureusement pour lui, Sage n'eut pas le temps de poser de question que le poufsouffle l'attrapa et se mis à lui frotter la tête avec enthousiasme. « Viens ici! » Sage se débattit du mieux qu'il pouvait, repoussant son frère qui avait une emprise un peu trop forte sur lui. Sa petite taille n'était pas à son avantage dans ce joyeux chahut fraternel. « Lâche moi gros nigaud! » ,lâcha-t-il se débattant toujours. Il poussa Jaspe dans le ventre – seul endroit qu'il arrivait à atteindre – ce qui eu pour effet de le faire reculer de deux pas laissant la chance à l'adolescent de se dégager. Les yeux brillants de malice, il leva les deux poings comme pour se défendre. « Tu veux t'battre c'est ça!? », s'exclama-t-il d'un ton joyeux. Son frère lui avait drôlement manqué. Même si, vu de l'extérieur, ils pourraient donner l'impression de se bagarré, c'était leur manière à eux de se montrer qu'il s'aimait. Et puis, c'était bien plus amusant que les grands discours dégoulinants d'amour!