Le temps filait à une vitesse bien trop faramineuse. L’Halloween était maintenant derrière eux depuis bien trop longtemps. Des longs mois à respirer l’humidité et la poussière dans les cachots. A ne dormir que quelques heures, secoués par la peur et n’avoir à disposition que quelques restes de repas qui ne donnerait presque pas envie aux plus nécessiteux. Les conditions étaient loin d’être les plus idéales. Les plus jeunes comme les plus vieux souffraient de ce train de vie inhumain. C’est ainsi, une soirée après une énième douche aussi glacée que le cœur du nouveau directeur, que Niamh prit une décision. Assise contre la paroi de la salle de bain improvisée, son regard fixé sur la paume de ses mains, elle se mit à réfléchir. Ses mains étaient sèches, abîmées par les nombreux travaux qu’ils devaient réaliser chaque jour. Tandis que son bras tendu prenait appui sur son genou, sa main tremblait.

Emprise d’une vague de frustration, elle serra son poing, rougissant ses phalanges. Emma avait raison… Pourquoi devaient-ils simplement se contenter de la situation ? Après tout… Ils avaient beau être des Sorciers, eux n’en restaient pas moins des êtres dotés d’intelligence. Et parfois l’intelligence pouvait prendre le dessus sur la force. Fermant les yeux, elle repensa à ce que son père lui avait dit, une fois : Chaque pierre construit un édifice. Une seule manque et un rien peut le faire sombrer. Ce souvenir la fit réagir intérieurement, si bien qu’elle se redressa aussitôt de l’assise sur laquelle elle se trouvait. Bien évidemment ! Seuls et divisés, brimés et sans aucun contact externe, ils ne pouvaient rien. Ils n’étaient pas rien… Ils étaient seulement dispersés. C’est étrange à quel point il suffit d’une seule personne pour faire changer tout un point de vue. Si Emma ne s’était pas mise en colère, aurait-elle simplement réagit ? Très certainement que non. Elle se serait engluée dans sa léthargie, en songeant que tout cela était injuste, mais qu’ils n’y pouvaient rien, puisqu’on les privait de tout.
La jeune apprentie Sorcière se redressa d’un coup, requinquée de toute sa motivation. Sourcils froncés et torse bombé, elle prit la décision de trouver un moyen de se sortir de là. Elle et tous les autres nés-moldus. Sa petite révolution personnelle était en marche déjà depuis quelques temps dans son esprit. Cela avait commencé avec ces messages codés dans les livres de la bibliothèque avec Scorpius, puis par l’occasion d’entrer dans l’équipe de Quidditch clandestin qui s’était présenté. Mais ce n’était que des moindres choses… Rien n’avançait réellement. Ce fut donc avec grande détermination qu’elle se lança à la recherche d’une page de manuel dans ses nombreuses affaires scolaires, toutes prêtées par Emma. Il était hors de question qu’elle loupe son apprentissage magique, simplement car un Monsieur se croyait de race supérieure.

Il lui fallu bien une dizaine de minutes avant de ne retrouver ce qu’elle cherchait réellement. Ou du moins, ce qu’elle espérait trouver. Une moitié de page, arrachée à un livre dont elle ne connaissait pas le titre, notant quelques informations concernant l’existence des capes d’invisibilités. Outre ces histoires de Reliques, il existait bel et bien des moyens de construire soit même des Capes d’invisibilités. Pourquoi un tel engouement autour de ces capes, me diriez-vous ? Cela faisait parti du plan. Avec une telle cape, ils pourraient s’infiltrer n’importe où et récolter des informations qui pourraient compromette les sangs purs à la tête de l’école. Ou peut être trouver leur point faible… ? Niamh ne savait pas encore vers quel bord se tourner. Lorsqu'elle se retourna, sa feuille en main, son regard se posa immédiatement sur une jeune femme de maison commune. Callie Mulligan, la capitaine de l'équipe de Quidditch, qu'elle avait enfin osé aborder dans l'espoir de pouvoir participer à l'équipe de Quidditch. Si elle se souvenait bien des quelques brides d'informations qu'elle eut sur elle... La jeune femme participait aux cours de soin des créatures. Qui dis créature magique dis... Oui ! Bien évidemment ! Sa feuille toujours en main, elle s'avança jusqu'à Callie, le regard déterminé. Une nouvelle fois, elle irait au culot, tout simplement.

- Callie ! Dis-moi, tu… Tu suis bien des cours de Soins aux créatures magiques, non ? Enfin… Avant, tu sais. Pas maintenant, parce qu’on a plus accès vraiment aux cours, ajouta-t-elle, un peu hésitante dans ses propos.

Comment savoir après tout, si Callie allait accepter de lui venir en aide ? Qui pouvait être assez fou pour risque une petite séance de torture public post-banquet ? Niamh et son inconscience face au danger, certainement. Néanmoins, elle voulait tout prévoir. Jusqu’à mentir de toute pièce sur la création soudaine de son binôme avec Callie. Néanmoins… Il fallait d’abord commencer par le commencement et engager la Poufsouffle dans sa nouvelle mission.

C'était la peur qui les faisait perdre encore et toujours et qui les engluait, chaque jour davantage, dans cette situation instable. Alors, Callie avait décidé de ne plus avoir peur. De ne plus se contenter d'obéir à tout et n'importe quoi sans broncher, sous prétexte que ne rien dire rendrait peut-être les choses moins insupportables. Que neni ! Pitoyable espoir. Les mangemorts demeuraient insensibles à ce genre de petites attentions. En agissant de la sorte, la rouquine marchait elle-même sur sa propre dignité et ne le supportait plus. Non, seule, elle ne pourrait rien faire de très extraordinaire contre leurs geôliers mais avant de voir les choses en grands et espérer réussir des miracles, il valait mieux commencer par des petits trucs ici et là. Des trucs plus abordables. Comme s'occuper de soi, par exemple. D'essayer d'améliorer légèrement son confort, voir également celui d'un faible comité parmi ses camarades, grand maximum. Non, ce n'était pas du tout la question de ne pas apprécier certaines personnes – même si c'était un peu le cas – mais plutôt celle de rester discrets. Ce n'était pas le moment de laisser croire à un regain d'espoir de leur part. Pas maintenant qu'ils avaient l'impression que l'emprise était moins dure qu'au départ. C'était dur de faire des choix pour décider de ceux qui auraient le droit ou non à un coup de pouce. La jeune femme se consolait en repensant aux sourires reçus en échange, notamment à celui du petit Anthony qui l'avait motivé à agir plus souvent pour les autres. Un immense sourire apparût brièvement sur ses lèvres quand elle tira de sa valise un gros pull à col roulé, vert. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus beau mais en plus d'avoir une forte valeur sentimentale, ce vêtement tenait chaud et était confortable. De quoi endurait le froid et l'humidité des cachots plus aisément. En même temps que le sien, Callie en avait piqué deux autres sales la dernière fois, totalement au hasard et qu'elle avait remis à leurs places une fois propres et secs. En temps normal, les nés-moldus n'avaient pas le droit de laver leur linge en même temps que celui des autres résidents du château mais elle avait osé faire une exception. Et pas qu'une, en fait. Ce n'était qu'un acte de résistance infime, comme le coup des biscuits mais ça faisait du bien au moral, ça donnait une certaine satisfaction. En plus, ce n'était pas très risqué, ce qui lui permettrait de le faire plus souvent et de potentiellement encourager d'autres à le faire. Après tout, qui s'amuserait à vérifier l'appartenance de chaque vêtement en train de sécher dehors ? Personne, normalement. Ce serait idiot. Et arrangeant. La jeune femme misait tout là-dessus. Comme quoi, les nés-moldus ne pouvaient affronter Blackman et sa bande de moutons directement mais avaient malgré tout des moyens indirectes de lutter. Il suffisait que d'autres tirent avantage de leurs corvées. C'était forcément possible. Callie y croyait dur comme fer mais avant de tenter de convaincre ses camarades, elle préféra s'enrouler dans une couverture pour essayer de dormir. Toutes les occasions étaient trop bonnes pour récupérer un peu d'heures de sommeil.

A peine installée contre le mur, enroulée comme un saucisson et appuyée sur son oreiller, Callie commença à piquer du nez. Le royaume des rêves ne lui faisait pas de cadeaux en ce moments mais elle persistait à glaner le plus d'heures possible de sommeil. Elle en avait cruellement besoin, comme tout le monde. Les corvées épuisaient toutes ses forces et même plus. Il fallait bien reprendre de l'énergie quelque part. Et puis le temps paraissait moins long et moins pénible en dormant. Bien que ses cauchemars étaient affreux, elle ne refusait jamais de les affronter. C'était mieux que d'attendre impuissante que quelque chose de nouveau se passe. Tant pis pour son petit ami, elle ne verrait pas si aujourd'hui c'était à son de leur porter un petit quelque chose. Dans l'état où elle était, ce n'était pas grave. Il ne manquerait rien. Et elle non plus. Elle avait tellement honte quand le regard d'un proche non né-moldu se posait sur elle. La jeune femme ne saurait pas profiter du moment présent, trop court de toute façon. Elle préférait se faire oublier dans un coin et cacher son visage. Elle osait rarement se regarder dans un miroir ou dans un reflet et même sans ça, elle devinait aisément les poches noires sous les yeux et ses joues creusées par la faim. C'était vraiment affreux. Parfois, il lui arrivait de penser qu'elle serait dans cet état, sûrement pire, quand elle sortirait et ça lui zappait le moral de savoir que c'était la première image d'elle depuis des mois qu'elle renverrait à sa famille. Elle avait honte. Son sourire n'était déjà plus qu'un souvenir. Elle passa machinalement dans ses cheveux puis remonta un peu plus la couverture sur elle. Elle aurait tellement aimé ne plus en sortir, rester comme ça jusqu'à ce qu'on les sorte de là... Elle se sentait doucement partir vers le monde des rêves – ou plutôt des cauchemars – le marchand de sable passait mais avant que ce dernier ne puisse achever son travail, une voix féminine la ramena dans la réalité. «  Callie ! Dis-moi, tu… Tu suis bien des cours de Soins aux créatures magiques, non ? » Niamh... La jeune n'avait pas la force de l'envoyer balader. Elle ne l'aurait pas fait de toute façon mais ce n'était pas une raison de surgir si bruyamment, si ? Son sourire était en décalé avec la quasi constante mauvaise humeur de Callie qui se demandait ce qui pouvait bien cogiter dans la tête de sa camarade pour être si débordante d'énergie. Le temps de se remettre les idées en place, cette dernière reprenait déjà. Hé, doucement ! Son cerveau tournait un peu au ralenti, là... « Enfin… Avant, tu sais. Pas maintenant, parce qu’on a plus accès vraiment aux cours » Elle lui parlait de quoi déjà ? Ah oui, le cours de Soins aux créatures magiques. Pourquoi lui parlait-elle de cours ? Les nés-moldus n'avaient plus le droit d'y assister depuis la bataille. A moins que cette règle ait récemment changer mais la jeune femme peinait à y croire. « Oui... Je suivais mais pourquoi tu me demandes ça ? Et surtout maintenant ? » Ça arrivait un peu comme un poil sur la soupe et c'était curieux. Connaissant Niamh, la réponse n'allait pas du tout lui plaire...

En règle générale, lorsque quelqu’un semble se reposer ou dormir, il est convenu de ne pas aller la déranger ou même de la réveiller. Pensez-vous que Niamh eut pensée une seconde à cette règle sociale et de bienséance ? Fichtre que non ! Lorsque la jeune Sorcière avait une idée en tête, il était difficile de l’en déloger. Encore plus dès lors qu’il s’agissait de trouver des réponses à ses questions. Alors, accroupie à côté de Callie, elle était tout à fait déterminée à pouvoir mettre en place le plan qu’elle avait imaginé. Seulement, elle n’avait suivit aucun cours sur les Créatures Magiques. Elle en voyait déjà bien trop chez ses parents… C’était d’autres choses qu’elle voulait découvrir. Enfin, là n’était pas le sujet.

- Je sais, c’est soudain. Mais j’ai besoin d’informations. Sur des créatures magiques. Et comme je n’ai jamais étudié ça… Ou ouvert de livres… Je comptais le faire, mais je l’ai reporté à plus tard. Et maintenant, on ne peut plus en lire, elle s’arrêta quelques instants, avant de reprendre de plus belle : Enfin ! Là n’est pas la question.

Non, réellement pas là où elle voulait en venir.

- Est-ce que tu as déjà étudié les Demiguises dans tes cours ?

L’air totalement sérieux, Niamh fixa la Capitaine de leur équipe de Quidditch. Au fond, elle ne savait pas si elle devait lui révéler son idée… Elle ne savait même pas si c’était réalisable ou non, concrètement. Mais une chose était sûre, elle allait faire tout son possible pour au moins essayer. Une fois, ou deux… ? Elle ne savait pas. Tout dépendrait des informations que Callie allait pouvoir lui donner…

- J’ai vraiment besoin de savoir si tu sais où on peut les trouver d’habitude… Genre, s’ils ont un habitat de prédilection. Il me semble avoir entendu qu’il était possible de les étudier ici. C’est qu’ils doivent être dans les terres du château, non ?

Son cerveau se mit à nouveau à tourner à vive allure et à réfléchir à d’autres solutions possibles. Peut-être pouvait-elle profiter d’une corvée dans la bibliothèque pour trouver des informations sur eux… ? Ou demander qui, parmi les nés-moldus, pouvait en avoir plus sur eux… Mais cette technique était plutôt risquée. Au moins de monde était au courant, au plus ses chances d’y arriver discrètement était grandes. L’espoir brillant dans ses yeux, Niamh misait pas mal tout sur les réponses que pouvait lui apporte sa camarade de mauvaise fortune. Ce parchemin de notes des cours qu’Emma lui avait donné représentait à lui seul un espoir nouveau qu’elle ne voulait pas voir disparaître. Ce parchemin qu’elle avait prit, tel un brouillon, était au final une mine d’or. Comme quoi, un recto à lui seul pouvait contenir bien plus d’idées que l’on ne le croyait. Malheureusement, ce peu d’informations, malgré l’espoir qu’elles portaient, demandaient un peu plus de connaissances approfondies. Comme ces fameux Demiguises, tiens. C’était bien beau de parler de leurs seyantes fourrures argentées, mais rien sur le plus important. Où les trouver et surtout, comment les approcher…

Trois petits mots et quelques informations notées sur la La cape d’invisibilité. Une lueur d’espoir suffisamment grande dans le cœur de la jeune Sorcière qui voyait peut-être enfin un moyen d’améliorer leurs conditions, même temporairement.

Il faisait vraiment très froid dans les cachots du château, l'humidité traversait les vêtements chauds et les couvertures polaires sans aucune vergogne. Callie aurait tellement voulût s'installer devant la cheminée de la salle commune des blaireaux pour se reposer et se réchauffer en paix. Pour fermer les yeux et oublier un peu. Les gens qui pensaient que dormir longtemps était une perte de temps n'avaient certainement jamais dû vivre dans un cadre de vie aussi dégradant. Certes, la vie était trop courte pour ne pas vouloir en profiter au maximum mais il y avait aussi certaines circonstances exceptionnelles qui justifiaient de désirer tourner la page au plus vite. Cet emprisonnement forcé durait depuis fin octobre, c'était beaucoup trop long. La jeune femme plongerait volontiers dans un sommeil qui ne prendrait fin que lorsqu'on viendrait les sauver des griffes des mangemorts. Comme dans le comte de la Belle au Bois Dormant. Sauf qu'elle n'était ni belle, ni une princesse et qu'elle ne voulait guerre d'un baiser du prince charmant. Elle avait bel et bien un copain mais au vu de leurs positions différentes, il était bien difficile pour leur relation d'évoluer sainement. Il était là sans être là. Ce n'était pas sa faute et pas non plus celle de la rouquine. C'était celle de Blackman. Ils bousillaient leurs vies sous tous les angles. Que se passerait-il quand tout ça prendrait fin ? Pourraient-ils tous reprendre une vie normale ? Faire une simple croix sur tout cette année et passer aussitôt à autre chose ? Même en retournant vivre parmi les moldus, la jeune femme ne pensait pas s'en remettre tout de suite. Il faudrait du temps. Se battre pour se reprendre en main. Est-ce qu'elle en aurait la force ou deviendrait-elle un mollusque sans volonté. Il y avait tellement de choses qui l'attendaient à la sortie et en même temps, pas tant que ça. Et à quoi bon se poser tout un tas de questions alors qu'elle n'avait pas la moindre idée de quand elle serait enfin libre. C'était inutile. Elle se faisait du mal toute seule. Comme si les corvées, les jeux malsains de leurs geôliers et les regards ne suffisaient pas. Dernièrement, même sa marque sur le dos de la main gauche avait recommencé à lui lancer. Plus que jamais, Callie sentait pesait d'être une sorcière née-moldue. Elle ne regrettait pas ses racines pour autant, elle reconnaissait juste à quel point il était difficile de se faire une place dans la communauté sorcière. Heureusement que tous n'étaient pas aussi avant-gardistes.

Heureusement que tout n'était pas toujours noir, qu'il y avait des petits rayons de soleil parmi leurs camarades pour égayer certaines journées, de temps en temps. Niamh en faisait incontestablement partie. Elle était dynamique et son joli sourire donnait l'impression que leur réalité était en fait tout autre. Que les mangemorts n'étaient qu'un vilain cauchemar et que cette journée était tout à fait banale. Que dans peu de temps ils reprendraient les cours le plus normalement du monde. La rouquine ne pensait jamais dire ça un jour mais ça lui manquait de ne plus aller en cours. En fait, c'est ce que ça représentait qui lui manquait le plus. La liberté de bouger, la liberté d'être ce qu'elle était vraiment et la liberté de voler. Ils devaient se cacher pour jouer au Quidditch. Interdiction de pratiquer la discipline sorcière la plus populaire, c'était le monde à l'envers. A cause de la présence d'élèves nés-moldus dans les équipes. En même temps, les sorciers nés-moldus représentaient aujourd'hui une grande partie, il fallait s'y attendre. Sans eux, que deviendraient les équipes officielles ou tout simplement la communauté sorcière ? Le directeur devrait mettre ses fiches à jour et se rendre à l'évidence comme quoi son combat était vain. Callie en avait marre de payer pour des événements avec lesquels elle n'avait rien à voir. C'était tellement injuste... En plus son amie avait fait resurgir son intérêt pour les soins aux créatures magiques. Rester dans les cachots alors que d'autres pouvaient suivre sa matière préférée la faisait rager. « Je sais, c’est soudain. Mais j’ai besoin d’informations. Sur des créatures magiques. Et comme je n’ai jamais étudié ça… Ou ouvert de livres… Je comptais le faire, mais je l’ai reporté à plus tard. Et maintenant, on ne peut plus en lire. Enfin ! Là n’est pas la question. » Non, là n'était pas la question. La jeune femme ne pouvait pas l'aider si elle n'avait pas connaissance de la créature qui intéressait Niamh. « Est-ce que tu as déjà étudié les Demiguises dans tes cours ? » Et bah voilà, elles y venaient. Oui, elle l'avait sûrement dû le voir en cours. Le nom lui disait quelque chose et la jeune femme n'avait jamais séché un cours de cette matière là. Même ceux avec Johnson, pourtant le pire professeur du monde dans le domaine. Elle connaissait forcément. Il lui fallait juste un petit peu de temps pour remettre le doigt sur ses connaissances. « Euh... Oui. Il me semble que ce sont des créatures assez rares et beaucoup recherchées... » Pour quoi, ça elle ne se rappelait plus. Avec un peu de chance, ce n'était pas nécessaire pour aider son amie...

« J’ai vraiment besoin de savoir si tu sais où on peut les trouver d’habitude… Genre, s’ils ont un habitat de prédilection. Il me semble avoir entendu qu’il était possible de les étudier ici. C’est qu’ils doivent être dans les terres du château, non ? » Elle plaisantait, n'est-ce pas ? Des créatures magiques dans les environs de Poudlard. A moins que le professeur en ait fait amener pour un cours, non. Ce serait surprenant, en fait, mais avec lui Callie préférait se méfier. Enfin, ce n'était pas ce qui la préoccupait le plus. Pourquoi Niamh avait-elle autant besoin envie de trouver des demiguises maintenant ? Pour quoi faire ? Son cerveau fonctionnait à plein régime. Ses cours remontaient à la surface mais trop lentement. Ces singes étaient recherchés pour leurs poils qui servaient à... Impossible de s'en souvenir. « On les étudie en cours, oui. C'est dans le programme mais il n'y en a pas dans l'enceinte de Poudlard si c'est ce que tu veux savoir. A moins qu'ils ne se rendent invisibles. » Mais oui, c'est ça ! On les recherchait activement pour les propriétés de leurs poils. « Non, ne me dit pas que tu espères faire une cape d'invisibilité ? » Ça ne pouvait être qu'une blague. Sérieusement... Niamh avait perdu la tête ? Oui ce serait chouette mais c'était surtout impossible. Ou alors elle avait une idée en tête. Mais quoi ? Callie n'avait plus sommeil tout d'un coup, elle s'était redressée sur son matelas et fixée son amie avec des yeux ronds. La folie commençait-elle à faire des ravages dans leurs rangs ?

Réussir à extirper une idée de l’esprit de la jeune Niamh était à peu près aussi difficile que de déjouer la surveillance des barrières magiques de l’école. Tant que l’affaire n’a pas l’effet qu’elle escomptait, elle ne sera pas du genre à abandonner. Une infimité, un minuscule espoir que pouvait apporter cette idée –génialissime à ses yeux– suffisait à faire grandir cette flamme qui brillait dans ses yeux. C’est ainsi qu’elle fixait actuellement Callie, misant sur les connaissances d’une 7eme année ayant suivit des cours de soins aux créatures magiques. Dans le pire des cas, Niamh savait que la bibliothèque regorgeait d’informations à leur sujet. Mais elle manquait de temps pour lire correctement ce qu’elle voulait dans les manuels. A moins de demander à Emma de lui recopier certaines pages ? Ou Scorpius ? Non… Elle leur en demandait déjà trop. Le Serpentard l’aidait déjà énormément dans ses recherches généalogiques… Elle ne pouvait décemment pas lui en demander plus. Il prenait déjà des risques.
Lorsque Callie affirma qu’il s’agissait de créatures assez rares, l’expression de la jeune Poufsouffle se fit déçue... C’est bien ce qu’elle en avait comprit. Beaucoup recherchées ? Zut. Ce n’était pas pour leurs affaires… Ces créatures savaient donc quoi faire pour survivre et surtout fuir les Sorciers qui les pourchassaient. Cela voulait dire que son comportement allait être adapté aux causes proximales –était-ce bien ça le mot que sa mère lui avait expliqué ?– et par conséquent, réactif face à l’attrape. Déjà qu’ils avaient le don de se rendre invisible… Mince affaire qui n’était en rien pour l’arranger. Niamh pinça ses lèvres, réfléchissant. C’était complexe, bien plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé.

- Poudlard en possède. Je ne sais pas combien, mais c’est inscrit dans un des manuels de la bibliothèque… J’espère juste que le manuel ne date pas trop… Je ne sais absolument pas combien de temps ça vie, un Démiguise…

Toujours accroupie, la jeune fille s’était perdue dans ses réflexions, cherchant une solution et surtout les questions qu’elle pouvait encore poser à Callie pour en savoir plus. Elle ne revint à la réalité qu’une fois que ses oreilles eurent entendu le mot « Cape d’invisibilité » sortir de la bouche de sa camarade d’infortune… Les yeux de la jeune fille roulèrent jusqu’à elle, choqués. Clairement, elle n’avait pas su faire preuve d’assez de discrétion… C’était loupé. Regardant à droite, puis à gauche, afin de s’assurer que peu de monde verrait ou comprendrait son approbation, elle se tourna finalement vers Callie pour acquiescer de la tête seulement en guise de réponse. Ce livre qu’elle avait ouvert pour laisser son message codé à Scorpius l’affirmait. Mais elle n’avait strictement pas pensé à vérifier la date de l’information… Niamh plaça son index devant ses lèvres pour faire signe à sa camarade de ne pas affirmer plus ses objectifs.

- S’il te plait, garde ça pour toi… Je préfère mieux que ça ne s’ébruite pas. Déjà parce qu’on est suffisamment surveillés, mais parce qu’il est difficile de mener à bien quelque chose de secret si trop de monde est au courant.

Le son de sa voix se fit faible, mais suffisante pour que Callie la distingue correctement. Voyant qu’elle était totalement réceptive et curieuse, Niamh se dit qu’elle pouvait en partager un peu plus sur ses plans auprès d’elle… Après tout, elle était la Capitane de leur groupe clandestin de Quidditch, on pouvait lui faire confiance pour garder des secrets et vouloir agir contre les Mangemorts.

- Imagine les endroits où l’on pourrait se rendre … ? Déjà pour améliorer nos conditions vitales… Parce que bon, la bouffe… Bref, on vit sur le même tempo. Mais on pourrait également s’en servir pour aller plus loin. Comme retrouver nos baguettes ? Ca pourrait nous être fortement utile… On en aurait pas besoin forcément de suite, mais si ça tourne mal… Ou si les gens veulent changer leurs places. On a bien vu avec Winslow… La magie sans baguette c’est grave dur.

Niamh prit une grande inspiration en fermant les yeux.

- Je me suis dit que c’était toujours mieux que de tourner en rond… Sérieux, les cachots ça rend fou. J’ai l’impression de plus trouver de sens dans tout ça. Les choses se répètent et s’empire… On s’enlise dans notre propre boue. Et je refuse de me regarder, de nous regarder tous couler.

Quand quelqu'un avait une question au sujet d'un cours, il allait généralement voir un intello. A raison, la garantie d'une réponse complète et surtout juste était plus grande. La jeune femme était donc surprise de répondre aux interrogations de sa camarade. Non pas que ça ne lui faisait pas plaisir, bien au contraire, c'était juste un peu surprenant d'être prise comme une sorte de source de savoir sur un truc. Elle en était flattée. Après, c'est vrai qu'elle s'était toujours mieux dépatouillée en cours de soins aux créatures magiques qu'ailleurs. Question de préférences et de goûts. Et elle qui avait longtemps imaginé que ses connaissances en la matière ne lui servirait jamais, était aux anges. Elle leur trouvait enfin une utilité. Ou plutôt, elle se trouvait enfin une utilité. Peu importe ce que Niamh comptait faire ensuite avec ces informations, elle l'aurait aidé. Bien sûr, si elle pouvait faire davantage, Callie ne disait pas non. C'était pas comme si elle était très occupée. Le truc, c'est qu'elle ne voyait pas vraiment quoi faire de plus. Elle avait probablement ruiné les espoirs de son amie en quelques secondes. «  Poudlard en possède. Je ne sais pas combien, mais c’est inscrit dans un des manuels de la bibliothèque… J’espère juste que le manuel ne date pas trop… Je ne sais absolument pas combien de temps ça vie, un Démiguise… » Ah ouais ? Vraiment ? La jeune femme n'en avait jamais entendu parler. Soit elle avait manqué une partie du cours pour une raison totalement inconnue, soit cette information était une blague, soit les professeurs avaient volontairement gardés le silence dessus. Enfin dans toutes les cas, cette information changeait la donne. C'était incroyable. Callie n'en revenait pas et dans sa tête faisait le tour de toutes les choses que ça signifiait. Il y en avait beaucoup. Trop pour qu'elle puisse les ignorer. Ses dernières ressources s'activèrent tandis que son regard scrutait celui de son amie pour chercher à comprendre quelle était sa motivation. « Je ne sais pas exactement mais je pense que ça peu vivre un bon moment puisqu'ils ont la possibilité de se rendre invisibles quand ils se sentent en danger. » Quelle chance. C'est une capacité que la jeune femme leur envier et qui lui donna une idée sur les possibles intentions de son amie...

« S’il te plait, garde ça pour toi… Je préfère mieux que ça ne s’ébruite pas. Déjà parce qu’on est suffisamment surveillés, mais parce qu’il est difficile de mener à bien quelque chose de secret si trop de monde est au courant. » Callie acquiesça. C'est vrai que tout se savait très vite dans ces cachots. Même dans le château en entier. Parce que tout se répétait très vite. Elle leva la tête deux secondes histoire de vérifier que personne ne laissait traîner des oreilles indiscrètes et comme il lui sembla que non, se retourna vers Niamh. « Excuse moi, ça m'a surprise. » Et il y avait de quoi. Elle avait vu juste. Sa camarade comptait partir à la recherche d'un demiguise pour lui voler ses poils et se faire une cape d'invisibilité. Ce serait une super bonne idée si seulement c'était possible. « Ces bestioles sont hyper dures à attraper. » Aucune des deux n'avaient ni les connaissances, les techniques, sans oublier les outils. Il faudrait plus d'un miracle pour qu'elles puissent y arriver. Et il faudrait déjà un pour les trouver. Une grosse galère en perspective... « Imagine les endroits où l’on pourrait se rendre … ? Déjà pour améliorer nos conditions vitales… Parce que bon, la bouffe… Bref, on vit sur le même tempo. Mais on pourrait également s’en servir pour aller plus loin. Comme retrouver nos baguettes ? Ca pourrait nous être fortement utile… On en aurait pas besoin forcément de suite, mais si ça tourne mal… Ou si les gens veulent changer leurs places. On a bien vu avec Winslow… La magie sans baguette c’est grave dur. » Le pire, c'est qu'elle parvenait à l'emballer. Niamh n'avait pas tord, sur aucun point et donnait envie à la septième année de se bouger les fesses, de tenter puisqu'elles avaient une idée de ce qui pourrait les aider bien que ce soit déraisonnable. Callie se mordit les lèvres. L'enjeu en valait quand même largement la chandelle. C'était une idée comme une autre dans le fond et elles n'avaient rien à perdre. Est-ce que ça servait à quelque chose qu'elle demande du temps pour réfléchir.

« Je me suis dit que c’était toujours mieux que de tourner en rond… Sérieux, les cachots ça rend fou. J’ai l’impression de plus trouver de sens dans tout ça. Les choses se répètent et s’empire… On s’enlise dans notre propre boue. Et je refuse de me regarder, de nous regarder tous couler. » Les paroles de Niamh la touchait droit au cœur. Elle avait complètement raison. Les cachots les rendaient fous, les rendaient mous. Pas la peine de chercher bien loin, Callie savait très bien l'image qu'elle renvoyait. Ce n'était franchement pas glorieux. Elle en avait honte, depuis le début, sans pourtant trouver la force de renvoyer autre chose. Peut-être que là c'était le bon moment. Elle s'extirpa doucement de sa couverture, ramenant par la même occasion sa volonté perdue au fil des semaines. Elle était toute près, prête à s'enflammer, il suffisait juste de paroles et d'actes pour rallumer la flamme. Ce qu'était justement en train de faire la quatrième année. « Tu as un sacré grain, tu le sais ? Et je dois en avoir un aussi car tu as gagnés, je te suis. Après tout, je ne peux pas te laisser mener des recherches sans la moindre idée où commencer et je n'ai pas envie de te laisser prendre des risques toute seule. » Ceci dit, Callie ne savait pas non plus où commencer à chercher mais la première idée qui lui venait à l'esprit était le parc. « Alors, c'est quoi ton plan ? Tu en as un ? Tu veux aller les chercher quand ? » Il leur faudrait préparer des excuses, voir à quel moment elles étaient libres toutes les deux, s'assurer que personne ne les soupçonnerait... Des trucs dans le genre, quoi... Dans quoi elle s'était encore embarquée ?

Un sacré grain, disait-elle ? Bien évidemment que Niamh avait un sacré grain. C’était même loin d’être nouveau. Il n’y avait qu’elle pour inventer des histoires rocambolesques et farfelues, lors des soirées au coin du feu de la salle commune. Il n’y avait qu’elle pour aimer laisser des indices mystérieux un peu partout autour d’elle et jubiler dans l’attente de voir ses victimes tomber dans ses espiègleries. Il fallait également avoir un grain pour traverser l’immense flaque d’eau à l’entrée du parc, pieds joins et dans la bonne humeur. Enfin… De bonne humeur seulement si le soleil est là en même temps. Les journées pluvieuses, elle était bien trop boudeuse pour profiter de ce plaisir-là.
Alors, quand la Capitaine de l’équipe annonça qu’elle en avait clairement un aussi, un large sourire apparu sur les lèvres de sa cadette. Non sans une certaine fierté d’avoir embarqué quelqu’un dans son enthousiasme, elle était rassurée de ne pas être seule face à tout ça. Savoir qu’au moins une personne, comme elle, désirait faire changer leur condition… Ca n’avait pas de prix.

- Comme tu dis, ils sont méga durs à trouver… Du coup je ne sais pas trop si on va vraiment réussir à en trouver un. Mais le livre sur les créatures magiques disait qu’il y en avait ici. Mais j’ai oublié de vérifier la date… J’aurai dû vérifier la date, je le savais !, fit-elle en soupirant, exaspérée d’elle-même.

A trop vouloir se renseigner à ce sujet pour impressionner et discuter avec Phen, elle en avait oublié l’essentiel… Vérifier l’état des informations. Si le livre datait de plus de cent ans… Elle n’était pas sûre de la longévité de cette espère, alors… Tout cela deviendrait à quelque part problématique.

- Enfin, bref. Ne partons pas défaitiste. S’ils doivent être quelque part, ça serait sûrement dans le parc… Ou près de la serre… J’espère juste qu’ils n’ont pas une préférence pour la forêt interdite, ça serait trop risqué…, la jeune sorcière se tut quelques instants, réfléchissant. J’avais pensé enquêté lors de la corvée où y faut couper la pelouse… C’est le meilleur moment pour observer les alentours attentivement.

Niamh tordit sa bouche, insatisfaite.

- Je sais… J’ai un plan qui n’est pas vraiment un plan, en fait. C’est pour ça que je voulais te demander si tu en savais plus ou non, sur eux… Pour mettre en place quelque chose d’élaboré. J’ai juste songé à aller enquêter du côté du parc, puisqu’on a des corvées là-bas… Et..

Elle s’arrêta en plein milieu de sa phrase, tandis que son regard se tournait vers son matelas.

- C’est peut être rudimentaire, mais… J’ai chipé un petit sac de farine. J’me suis dit qu’il fallait trouver un moyen de les rendre visible si jamais quelque chose se produisait…

La Poufsouffle jaugea son aînée, se demandant si elle n’était pas juste ridicule en ce moment. Ce qui était même très certainement le cas.

- Oui… C’est ridicule. T’as le droit de le dire !

Qu’importait l’immensité du ridicule, elle était clairement amusée par tout ça. Après tout… Si elles réussissaient, ce serait la plus belle des victoires. Et dans le cas contraire… Elles se seraient amusées avec une recherche stupide, le temps de s’évader quelques instants de tout ça. C’était mieux que rien, après tout, non ?

Sa camarade était folle et son idée encore plus. Avec les mangemorts à la tête du château, elles étaient pieds et mains liées, incapables de faire autre chose que les corvées imposées. C'était frustrant à accepter mais pour le moindre changement, les nés-moldus ne pouvaient uniquement compter sur leurs alliés. De l'intérieur, si ils trouvaient le courage pour agir et de l'extérieur, à condition que cette aide dont tout le monde parlait depuis le début existait vraiment. En fait, personne ne savait réellement ce qui se passait dehors, ce n'était que des suppositions dont l'objectif était de maintenir l'espoir. Toutes les lettres contenant des informations gênantes aux yeux de leur geôliers étaient systématiquement reprises et dans la mesure du possible, les auteurs étaient sévèrement sanctionnés. C'est ce qu'il s'était passé pour le préfet des Poufsouffle. Voilà, être dépendants des autres comptabilisaient plusieurs inconvénients. Dans le fond, Callie comprenait les raisons de son amie, elle voulait agir pour ne pas se laisser sombrer et pour limiter les dégâts de ceux qui tentaient régulièrement de les aider. La jeune femme se sentait coupable pour tous ceux qui avaient subi des punitions horribles en cherchant à leur rendre rien qu'un peu, le quotidien moins pénible. Elle se sentait responsable d'une partie de leur souffrances et intérieurement, bouillonnait. Elle avait besoin de faire un truc, parce qu'elle n'avait jamais su rester passive. C'était plus fort qu'elle mais jusqu'à présent, elle n'avait pas su trouver quoi. Maintenant oui. Certes, l'idée de Niamh n'était pas ouf et ses chances de réussites étaient très faibles mais si il y avait du vrai, alors il pourrait y avoir une avancée vers la fin de leur calvaire. « Comme tu dis, ils sont méga durs à trouver… Du coup je ne sais pas trop si on va vraiment réussir à en trouver un. Mais le livre sur les créatures magiques disait qu’il y en avait ici. Mais j’ai oublié de vérifier la date… J’aurai dû vérifier la date, je le savais ! » Si un livre le disait, ça valait le coup d'essayer. Après, effectivement, si son amie avait vérifier la date avant de commencer la moindre petite recherche ça aurait été mieux. Qui dit que le livre ne datait d'une trentaine d'années en arrière, voire beaucoup plus et que la présence d'un Demiguise dans les environs n'étaient plus vraies. C'était un sacré coup dur, l'enthousiasme de Callie venait de prendre un coup. Pas celui de sa camarade. « Enfin, bref. Ne partons pas défaitiste. S’ils doivent être quelque part, ça serait sûrement dans le parc… Ou près de la serre… J’espère juste qu’ils n’ont pas une préférence pour la forêt interdite, ça serait trop risqué… J’avais pensé enquêté lors de la corvée où y faut couper la pelouse… C’est le meilleur moment pour observer les alentours attentivement. » Le parc, à la limite ça pouvait être vérifiable mais pour la serre ils auraient besoin de quelqu'un d'autre. Pour la forêt interdite aussi, mais pour l'instant ça ne faisait pas parti de leur champs de recherche. « Tu as moyen de retrouver le livre ou de demander à quelqu'un de le faire pour connaître la date ? Parce que si nous nous mettons en danger pour une information qui date de très longtemps et n'est sans doute plus vrai, on aura l'air bien bêtes. » Elles n'avaient pas les mêmes priorités, ça commençait bien...


« Je sais… J’ai un plan qui n’est pas vraiment un plan, en fait. C’est pour ça que je voulais te demander si tu en savais plus ou non, sur eux… Pour mettre en place quelque chose d’élaboré. J’ai juste songé à aller enquêter du côté du parc, puisqu’on a des corvées là-bas… Et... » Non, il y avait de bonnes idées, c'était pas con. En fait, c'était juste au niveau de la réalisation que ça faisait défaut, car elles n'étaient pas libres de leurs mouvements. Le mieux aurait été d'informer un élève de leur intention et de lui demander son aide mais encore ça montrerait une fois de plus à quel points le nés-moldus dépendaient des autres sur tous les points. « Je suis d'accord, c'est une bonne occasion. Tu retournes quand dans le parc ? » De son côté, Callie y était allée récemment alors ce n'était pas pour tout de suite. C'était pas gagner pour aider son amie. « C’est peut être rudimentaire, mais… J’ai chipé un petit sac de farine. J’me suis dit qu’il fallait trouver un moyen de les rendre visible si jamais quelque chose se produisait… » Et après Niamh critiquait son propre plan. Mais non, il n'y avait pas de raisons. Callie resta stupéfaite, non pas parce que c'était idiot mais le contraire. C'était même une excellente idée, la farine permettrait de repérer le Demiguise. Il ne fallait juste pas en jeter à tord et à travers parce que si on repérait leurs traces, on se poserait des questions et ce n'était pas le tout qu'on remonte jusqu'à elles. « Oui… C’est ridicule. T’as le droit de le dire ! » Callie leva les yeux au plafond, à quel moment elle avait dit ça ? Son amie se faisait peu confiance mais elle avait tord de se sous-estimer. Elle avait de l'imagination et c'était très utile. A son tour, Callie jeta un œil autour d'elles avant de reprendre la parole. « Mais non, ce n'est pas bête du tout ? On pourra repérer les Demiguise comme ça. La farine fera l'affaire, pas besoin d'autre chose. C'est parfois avec les choses les plus simples qu'on réussit le mieux. » Phrase basique, certes mais c'était totalement vrai pour le coup. « Par contre, tu comptes jeter de la farine en même temps que tu coupes l'herbe ? » Niveau discrétion, on pouvait faire mieux. « Même si on arrive à avoir des pistes, il faudrait sortir dans le parc à un autre moment que celui des corvées. C'est-à-dire, la nuit pour avoir le moins de risques de se faire prendre.je ne vois pas d'autre moment pour tester le coup de la farine. » Un plan dangereux en perspective, mais ce n'était pas ce qui gênait Callie. Elle était prête à se lancer dedans maintenant, mais combien de temps leur faudrait-il pour avoir des pistes sérieuses à exploiter ? Parce qu'elles ne pouvaient pas sortir toutes les deux nuits pour aller enquêter. Ce serait vraiment chercher les ennuis. Ce n'était pas le tout d'avoir un bon plan, il fallait également trouver le moment idéal pour l'appliquer.

Avant de commencer la mission, il allait falloir qu’elles puissent trouver et surtout vérifier l’information concernant les Demiguises. Malgré le travail qui allait les attendre avant de pouvoir réellement mener le plan à exécution, Niamh ne pouvait s’empêcher d’être euphorique rien qu’à voir que la Capitaine partageait son entrain. Une nouvelle mission et une nouvelle camarade d’enquête ! Que pouvait-elle demander de plus !?

- Ma prochaine session à la bibliothèque sera dans une semaine… Je viens juste de la faire. La tienne est quand ? , demanda-t-elle

C’était ce que Niamh avait prévu initialement : Faire un premier repérage le lendemain dans le parc, puis lors de la prochaine session à la bibliothèque –si le parc n’avait pas été concluant – vérifier plus d’informations sur les Demiguises. Il devait sûrement avoir plus de livres qui en parlent que ça… Même si celui du magizoologue –dont elle avait oublié le nom, zut !– était quand même pratique. Elle y avait même plus un dessin-croquis d’une pate de cette créature, permettant grâce à sa mémoire, de repérer d’éventuelles traces dans la neige. Mais ça, c’était une autre histoire…

Demain ! J’ai celle de la pelouse demain ! Et tu sais quoi ? J’ai prit la farine parce que le temps est pluvieux. Toute la neige a fondue… Grâce à la neige on pourrait super bien suivre les traces de pas ! Et voir un déplacement en direct si jamais quelque chose de non-visible se déplace dans les environs. Ils en annoncent bientôt… Mais c’est long d’attendre…

Malgré tout l’enthousiasme dont elle pouvait faire preuve, la jeune Poufsouffle se sentait tout de même démunie. Rares étaient les personnes à vouloir embarquer dans ses délires extraordinaires, maintenant qu’ils n’étaient plus dans la cours du primaire. Malgré tout, les paroles de Callie la rassurèrent énormément. La jeune fille se mit donc de nouveau à réfléchir à voix haute, mauvaise habitude qui était sienne.

- Mmh … Le mieux serait d’enquêter en premier, pour la date assurément… La nuit, tu dis ? P’t’être que si la chance est avec nous, il va neiger dans les prochains jours. Mais… Est-ce que c’est pas dangereux, la nuit … ?

Niamh releva son regard vers Callie, soudainement plus aussi sûre qu’elle ne l’était avant. Après tout, elle n’avait jamais dérogé au règlement… Elle s’amusait à le contourner subtilement, mais jamais aussi ouvertement. Vivement, elle secoua sa tête comme pour remettre ses idées en place.

- Je…T’es vraiment partante pour m’aider à les trouver … ? Je veux dire… J’ai souvent des idées bizarres ou farfelues… Généralement, c’est plutôt des regards de travers qu’on me donne. Ca me surprend un peu, ah ha… Désolée !

Allons, Niamh… Ce n’était pas le moment de flancher ni de commencer à douter de la loyauté des personnes prêtes à t’aider. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir être rassurée au moins une dernière fois.