Journée fort ordinaire. Vous savez cette journée où la routine est bien installée? Celle où on se lève le matin en regrettant de s’être couché un peu trop tard. Qu’on va prendre le petit-déjeuner bien tranquille avant d’aller en cours. La journée se passe sans aucune embuche. Les cours sont forts intéressants, du moins pour moi, et la journée se termine comme si rien n’était. On retourne dans nos dortoirs, on fait nos devoirs bien tranquilles, on va manger ensuite avant d’aller dormir. Bah, j'étais pas mal rendu à l'étape de ... Prendre une marche dans les couloirs? Oh, je ne cherchais pas la grosse aventure. Je recherchais plutôt à éviter d’aller m’enfermer dans les dortoirs à attendre que les heures passent tout simplement. Résultat de tout cela? J’étais maintenant en train de me promener tout bonnement dans les couloirs. Comme un rien m’amusait, je pouvais simplement prendre les escaliers et voir où tout cela m’amenait. Parfois je montais, d’autre fois je descendais. Je dois l’avouer, il n’avait rien de très palpitant dans tout cela.

Venons au fait maintenant. Où est-ce que j’étais maintenant rendu? Encore une fois, je vais vous décevoir grandement. J’étais juste rendu au sous-sol. Oui, rien de palpitant. Je m’en excuse presque. C’est après quelques temps, je me rendis compte réellement de l’endroit. Mais surtout de la régularité avec laquelle certaine personne semblait faire quelques corvées. À bien y penser, j’avais remarqué ceux-ci bien avant mon arrivé au sous-sol. C’est soudainement que le tout avait fait son chemin jusqu’à mon cerveau. Je savais bien qui était ses personnes, mais je ne m’étais jamais rendu compte de leur nouveau rôle dans le château. Je m’arrêtai brusquement quand je réalisai qui était au coin du couloir. Anthony. Je souris et d’un pas un peu plus rapide, je m’approchai de lui.

C’est là que le petit jeu commença. Pour ceux n’ayant pas eu la chance de le voir encore, c’est bien facile. Anthony est du genre… borné et il avait moi, borné aussi. Mais, c’est ce mais qui fait toute la différence, beaucoup joueuse. Et nous avions pris l’habitude de bouder l’un et l’autre lorsque nous nous croisions. C’était amusant et c’était surtout un défi de voir qui allait craquer en premier. Anthony était très bon dans ce jeu. Faut dire qu’il avait beaucoup plus d’expérience dans le domaine que moi. Mon côté pétillant reprenait facilement le début. Sans parler que si j’avais besoin ou tout simplement envie de lui dire de quoi, l’attente était beaucoup trop longue pour pouvoir le dire. Ok, je faisais tout pour avouer complètement que j’avais perdu. Toutes excuses étaient bonnes. Même les plus farfelus. Et là, « Oui, mais j’avais tel ou tel chose à te dire d’important! » était devenue la phrase un peu trop souvent dite.

Bref, tout allait bien. Ou presque. Anthony ne semblait pas participer du tout. C’était un brin frustrant quand même. Pourquoi il refusait? J’étais quand même là pour lui changer un peu les idées. C’était supposé être positif comme approche et non négatif. Il faisait des corvées. C’est nul de faire des corvées. J’étais là pour lui mettre un petit sourire dans le visage et rendre ça moins pénible. Et lui ne répondait pas? Je peux vous dire que je boudais pour vrai là! Voyons voir qui allait gagner cette fois-ci!

Je ne sais pas pourquoi, mais je dois avouer que j’adorais ce petit jeu. Surement la petite pointe de défi dans tout ça. Par contre, j’étais tellement préoccupée à vouloir absolument jouer que je n’avais pas réaliser dans quel état était mon ami. Je ne sais pas si c’était l’innocence d’une enfant ou le déni de voir la réalité des né-moldu! La réalité d’un ami. Anthony était à genou dans un placard remplie de poussière. C’était même totalement illogique qu’il doive nettoyer cela. Les cachots étaient sales de nature. Pourquoi les nettoyés? Peu importe, j’étais maintenant présente et je pourrais le faire sourire un peu. Pour cela, il fallait que ça soit lui qui craque en premier. Et, nous étions loin de cela. Enfin, je pensais que nous étions loin de ça. Il ne prit même pas le temps de jouer plus de deux secondes !! Occupé? Oui, je comprenais. Je crois. Non. Enfin si. Mais, je n’en demandais pas gros là. Je demandais à peine une minute de son temps! Ce n’était pas la fin du monde quand même.

Moi qui était sur le point de sourire, je le perdis bien assez vite. J’étais même légèrement en colère. Même si j’avais juste envie de prendre le balai et de lui taper sur la tête avec avant de partir en bougonnant … Je décidais de rester. Sauf que ça ne semblait pas lui plaire du tout. Je croisai les bras.

« Oui ! Oui, j’aurais bien aimé que tu souris. Pas que tu me boudes pour de vrai… Pourquoi tu me parles ainsi? Je te donne la chance de prendre un peu de répit et jouer un peu c’est bien non? Ça semble si enmerdant comme travaux. Je ne comprends pas ta réaction! »

Ou, je ne veux pas la comprendre. Ce n’était toujours pas clair dans ma tête. Pourquoi tout ce changement et pourquoi eux devaient subir cela. C’était triste. Vraiment. Et, je n’aimais pas les choses tristes. C’était en partie la raison pour laquelle ce jeu m’amusant tant. Il me permettait d’oublier tous les petits bobos autour de moi. Mais finalement… Je semblais l’empirer. Alors que je voulais lui faire vivre un petit moment joyeux, je semblais lui faire vivre l’enfer. Malgré tous les évidences, j’étais toujours dans le déni volontairement de cette histoire. Le couloir était vide. Ou presque. Il n’avait personne qui pouvait le punir de me parler un peu. Je pourrais même l’aider à la limite. Pourquoi réagir ainsi?

« Je ne t’ai pas demandé de tout bousiller ton travail pour moi. Je t’ai demandé de sourire ou plutôt de jouer un léger moment. Tout petit! Comme à l’habitude. Mais, ça semble bien dur pour toi. »

Ou bien entendu, je ne comprenais pas l’importance des corvées. S’il ne les faisait pas ou s’il ne finissait pas à temps, il allait se faire punir. Et ça serait de ma faute. Il m’en voudrait surement. Et là, je perdrais un ami assuré! Je ne pouvais pas lui en vouloir, je le savais. Alors pourquoi je restais aussi fâchée de sa réaction? Peut-être que je n’étais juste pas habituer à ce qu’on me rejette ainsi. Raison valable ou non. On va se le dire, j’étais boudeuse de nature. Désoler?

Feat Allia RIVERS

Un jeu, une habitude

Je n'ai ni le cœur, ni la tête, ni même le corps à rire, mon ventre est trop douloureux. Ce n'est pas un caprice, ça ne l'est plus. Les problèmes que je rencontre sont bien plus sérieux : parce que si quasiment tous les sorciers sont tarés, la plupart sont bisounours, pas les mangemort malheureusement. Allia est peut-être mon amie, ou ce qui s'en rapproche le plus à Poudlard, mais je n'ai pas de temps à lui consacrer, pas même le temps de lui en expliquer la raison. Mais bon, c'est une grande fille, elle va bien s'en rendre compte toute seule plutôt que de rester planter comme une idiote. Mais non, l'idée qu'on puisse se faire torturer tous les deux à cause d'elle et son de jeu auquel je ne participe plus ne lui monte pas au cerveau. Moi, je n'oublierais plus jamais cette information et je vais visiblement devoir le lui rappeler.

J'ai minimisé mes mots, inutile de s'attarder plus que nécessaire, pas Allia. Elle a raison, je suis dur avec elle, mais c'est parce que les temps le sont. Ce n'est pas de mon plein gré mais puisque que je ne lui veux pas de mal, c'est nécessaire. "Et je serais censé te remercier ce soir quand j'aurais pas fini à temps ma corvée. Bien sur, je ne dirai pas que je t'ai parlé, je ne suis pas comme ça. Mais à ton avis, je tiendrais combien de temps, avant de rejeter la faute sur toi ? Oui c'est emmerdant, mais je préfère ça à souffrir. Pas toi ? "

C'est sorti tout seul, je n'ai pas su m’arrêter à temps. Ma rancœur est finalement trop lourde pour qu je puisse la garder pour moi et je ne peux pas tout décharger sur mes camarades de cachots, ils ont autant, sinon plus, d'ennuis que moi. Allia semble sur son petit nuage, à peine au courant de la situation actuelle et ça m’énerve. Elle attend toujours un sourire qui, aussi bizarre que ça puisse paraître, ne semble pas décidé à se montrer sur mes lèvres. Finalement, après un long soupir, je prend mes deux doigts pour étirer mes lèvres, histoire qu'elle se rende bien compte que ce n'est pas de bon cœur que je lui donne ce qu'elle attend.

"C'est bon ? Tu as quelque chose à me dire oui ou non ? Parce que si un mangemort ou une Narcissa bis débarque, on est pas bien !" Faites qu'elle comprenne ! " C'est pas que je veux pas te parler, hein ! Mais c'est juste pas possible" J'aurai pu m'excuser, je l'aurais fait si j'avais eu un peu plus de recul mais c'est tout ce que je suis parvenu à dire pour excuser mon comportement. Maintenant, qu'elle se décide. Qu'elle me pardonne ou non, qu'elle fasse à sa guise mais qu'elle fasse vite, c'est tout ce qui importe !

code by Silver Lungs

HJ:

J’encaissa les paroles d’Anthony sans rien dire. Il n’avait pas grand-chose à dire non plus. Car malheureusement, il avait raison. Mon petit jeu et tout cette histoire était en train de le mettre en retard dans ses corvées. Et si jamais il se faisait prendre, alors là, ça allait mal aller pour lui. Et possiblement pour moi aussi. Je déglutie. C’était plutôt raide comme réponse. Je ne m’attendais nullement à cela. En même temps, je ne comprenais pas l’importance de ses corvées jusqu’à maintenant. Dans ma tête, je ne voyais pas pourquoi il ne pouvait prendre une petite pause et recommencer par la suite. Dans ma tête, je ne voyais pas l’enfer que les nés-moldus vivaient. Non, je n’étais pas aveugle. Oui, j’étais un peu trop naïve et ce n’est jamais le fun quand la réalité nous rattrape rapidement. Il me fit un semblant de sourire avec ses doigts avant de me demander si ça m’allait. Je hochai tranquillement la tête négativement. Mon visage non plus n’avait plus de sourire. Ce n’était plus drôle du tout.

Je tournai la tête de gauche à droite pour voir si une personne venait. Non personne. Peut-être que je pourrais l’aider à reprendre le retard? Non, il ne semblait pas du tout vouloir mon aide. Je haussai les épaules. J’essayais de remettre un petit sourire sur mon visage. Ok. C’est bon. Je comprenais.

- Désolée. Je ne voulais pas te nuire.

Non, je ne boudais. Ce n’était pas du boudage, j’étais juste… triste? Déçue? Un mélange des deux surement. Je me tournai dans l’idée de retourner à mes occupations. Du moins, j’essayais de penser à cela. Mais… Nah. Il serait stupide de refuser mon aide quand même. Ou même de me le demander. J’étais déjà là et c’était à cause de moi qu’il avait pris du retard. Je marchai environ trois ou quatre pas, très lentement. Espérant presqu’il allume un peu. Mais non. Je levai la tête vers le plafond avant de me retourner vers lui d’un coup sec.

- Oh allez là! Tu vois bien que je suis là et que tu as besoin d’aide. Pourquoi je ne t’aiderais pas? On serait deux, ça reprendrait le retard, causer par moi en plus, pardon hen… Je ne réalisais pas… Enfin, on peut tout arranger vite tout ça. On garde un œil que personne arrive afin de ne pas se faire prendre. Si une personne arrive, je peux faire semblant de quitter tout simplement non?

Je lui fis un gros sourire. Je croisai les bras. De toute façon, je ne lui laissais pas réellement le choix.

- Et… Je tiens seulement à te dire… Je m’excuse. Je ne pensais pas que c’était ainsi. Je veux dire. Je savais. J’entendais les dires, j’ai vu. Mais, je ne réalisais pas. Peut-être que je ne voulais pas voir. Tu sais comment j’aime mon petit monde merveilleux. En rien du tout je voulais qu’on vienne péter ma bulle. Tu l’as fait. Sauf que je ne t’en veux pas. J’en avais besoin.

Maintenant, c’était l’heure de faire le ménage. Enfin, s’il me laissait l’aider. Ou si je devais le forcer…

Heureusement que je n’avais pas eu à chercher d’autres arguments afin de le convaincre de me laisser l’aider et reprendre le retard que je lui avais causé. Faut dire que je n’en avais pas beaucoup d’autre. N’importe qui trouverait cela stupide de me voir faire cela. Faire les tâches des nés-moldus de façon volontaire et simplement car on voulait passer un peu de temps avec ladite personne. Bon, il avait aussi me que je devais trouver un moyen de réparer mon tort. Je hochai la tête prête à aller voir pour trouver un autre chiffon pour l’aider. Mais voilà qu’il posait la question auquel je n’y avais pas pensé. Un alibi. Maudit. Je ne sais pas moi. Je haussai les épaules. Je trouverai bien sur le moment si jamais. Non? Ce n’était surement pas la réponse qu’il voulait entendre.

- Déjà, c’est un pur hasard que je sois ici. Je me promenais tout simplement. Je doute que cela soit suffisant par contre comme excuse. Encore moins le fait que je voulais juste te montrer comme faire ton travail. Je risque de me ramasser moi-même a en faire… Le faire volontairement c’est une chose, être obliger, c’est autre chose… Je dois avouer que je n’ai pas beaucoup d’idée sur la chose. Avec de la chance, personne ne viendra ou j’aurai le temps de le voir ou l’entendre et je pourrai subtilement quitter la place ?!

Je fouillai ici et là afin de trouver un fameux chiffon et commencer le travail. Beurk, ce n’était vraiment pas super et ça devait faire très longtemps qu’on n’avait pas fait la poussière ici. Après tout, c’était logique, nous étions dans la seule place où la poussière revenait plus vite que la lumière. J’arrêta de frotter quand il me demanda comment je pouvais être aussi naïve. Comment avec tout ce qui se passait, j’étais arriver à ne pas voir. Faire comme si tout allait bien. C’est simple, c’est tellement plus facile de vivre ainsi que de voir que ses amis, que des personnes qu’elle considérait encore et pour toujours des sorciers aussi égaux que moi devaient souffrir simplement car leurs parents étaient des moldus. Comme si on choisissait nos parents, notre famille tout court. Ce n’était vraiment pas correct de juger ainsi. Au fond, me renfermer dans mon monde était simplement un moyen de défense pour me protéger psychologiquement.

- Je ne sais pas… Je le voyais surement. C’est quand même impossible de ne pas le voir… Enfin je crois. C’était comme si inconstamment j’avais réussi à toujours cacher le tout dans le fond de mon cerveau. Que celui-ci ne voulait pas transmettre l’information. Je ne sais même pas comment t’expliquer cela. Je suis encore à me demander si je cherche pas un moyen de ne toujours pas voir. Je dois avoir un côté trop sensible qui fait en sorte que ça m’atteint plus que je le pense. Je suis désolée?

M’excuser alors que je ne faisais tout de même rien de mal. Ce n’était pas totalement ma faute. Enfin, surement, mais malgré tout, j’avais l’impression de n’avoir aucun contrôle sur ça. Si ça décourageait certaines personnes, moi ça me faisait légèrement paniquer. Sur quel autre aspect de ma vie je n’avais point de contrôle ainsi. Combien d’évènement avais-je manquer de cette façon? Je haussa les épaules légèrement à mes pensées en continuant de nettoyer cette poussière atroce.