Depuis les événements tragiques, je n’avais pas beaucoup quitté le dortoir ni la salle commune. Vivre dans un tel climat et surtout….surtout….me souvenir d’avoir vu mourir l’une des élèves de ma maison n’était pas quelque chose de facile à vivre. J’essayais de relativiser, comme toujours, mais l’image de Knoxslay Baxter (morte en me protégeant, clairement) ne cessait de me revenir en tête. Les temps étaient durs pour moi et je sentais qu’ils l’étaient pour tout le monde. Je n’avais participé à aucune manifestation clandestine organisée excepté le Quidditch qui me permettait de me changer un peu les idées. Le reste n’était pas vraiment à mon goût et je n’en voyais pas l’intérêt. Nous n’étions pas remis des événements, j’en avais la certitude et j’espérais que la situation allait changer très vite, à Poudlard. J’avais vaguement entendu parler de certains élèves qui s’étaient rangés du côté de Blackman mais je n’y prêtais pas plus attention que ça, me centrant sur Allia, Edward et sur les cours pour ne pas entrer dans une spirale infernale. Je ne voyais pas grand monde, excepté les gens des cours, les têtes habituelles, moins les nés-moldus qui n’avaient pas trop de choix que de se plier aux exigences du directeur. Personne ne se plaignait vraiment, mais nous étions beaucoup à penser certaines choses de tout ce qui se passait à Poudlard. La mort de McGonagall, il fallait en parler aussi, je la trouvais tragique, trop rapide et révoltante mais….depuis quand avais-je ce genre de pensées moi ? J’étais toujours positif et assez éloigné de toutes les préoccupations de mes camarades de classe…Quoique pour une fois, il n’était pas question de préoccupations quelconques et générales, mais vraiment de choses importantes…Voir ma famille me manquait et j’avais hâte de pouvoir rejoindre la maison, ne serait-ce que pour une semaine, afin d’avoir un semblant de sentiment de retour à la normale.

En ce début de matinée, j’avais sauté le petit déjeuner, préférant aller attendre directement devant la salle de classe et continuer de lire le bouquin que j’avais commencé la veille au soir. J’étais tellement en avance sur les devoirs donnés que j’avais largement assez de temps pour me pencher sur des lectures persos…. Je ne m’attendais pas à ce qu’un hibou me barre le chemin pour me distribuer du courrier. Je n’en recevais quasiment jamais, du moins pas tous les jours et pour le coup, je n’attendais rien. Je dépliais le petit morceau de parchemin y découvrant une écriture que je trouvais jolie et agréable à lire. Une écriture de jeune fille, je n’avais pas besoin de voir la signature pour en être certain. C’était Tracy. Sans raison valable, un petit sourire étira mes lèvres lorsque je pris connaissance de sa proposition (était-ce une proposition ou un ordre…. Les nanas ! On ne sait jamais trop comment les interpréter). Si je comprenais bien, elle voulait que je me rende sur le terrain de Quidditch en fin d’après-midi pour m’entraîner en sa compagnie… Sa compagnie ne me dérangeait pas (bien au contraire !) mais je n’ignorais pas que tous nos faits et gestes étaient surveillés et que me promener sur le terrain de Quidditch alors que nous avions interdiction formelle de jouer serait mal vu…

Me promettant d’y aller en dépit des conséquences, je me concentrai de nouveau sur mon bouquin puis sur les cours avant d’en arriver à la fin de l’après-midi. Je passais rapidement au dortoir, m’habillant chaudement, puisque c’était de rigueur pour ne pas succomber à une pneumonie (ou autre) avant la fin de l’hiver, avant de me diriger sur le terrain de Quidditch. En chemin, je calquais enfin mes pensées sur elle : Tracy. Que dire à son sujet ? Elle était jolie…très jolie et trop jolie et je m’agaçais tout seul en me disant que j’avais tendance à remarquer ce détail au lieu d’en privilégier d’autres. Elle était de nature gentille, j’en mettais ma main à couper même si je ne connaissais pas grand-chose d’elle. Elle avait de la volonté, ce qui n’était pas négligeable et même souhaité, lorsque l’on fait partie d’une maison aussi chouette que la notre. De plus, elle avait osé avouer ne pas maîtriser du tout le vol et avait montré beaucoup de motivation pour apprendre à s’améliorer ce qui me faisait toujours un peu sourire. Il y avait certaines filles qui donnaient l’impression d’êtres nées pour être dans les airs, d’autres qui avaient plus une réaction de crainte et de retenue face à l’exercice. Tracy allait y arriver si elle prenait un peu plus de confiance, j’en étais certain. Parmi mes réflexions se trouvait aussi la question de sa position, il me semblait avoir compris que certaines personnes étaient contre elle… Cela signifiait-il qu’elle avait décidé de se rallier à la cause de Blackman ? Je n’en avais pas la moindre idée mais j’espérais tout de même que non…

J’arrivais assez vite sur le terrain, jetant un coup d’œil sur les gradins et près des vestiaires pour voir si elle se trouvait quelque part. Le mot venait bien d’elle, hein ? Je me posais la question un instant avant de l’apercevoir et de m’approcher d’elle, resserrant autour de moi veste et écharpe. Elle voulait voler par ce temps ? Pourquoi pas… j’étais prêt à voler par tous les temps ! Arrivé à sa hauteur, je pris la parole sans attendre pour dire : « Hey ! J’crois que je ne connais pas meilleures conditions pour s’entraîner à voler : Le vent et la neige ! » Je lui adressais un sourire amusé juste avant de regarder le ciel en constatant qu’il ne neigeait plus pour le moment, mais cela pouvait reprendre à tout moment. J’ajoutais : « A moins que tu avais juste envie de me voir ! » Je haussais un sourcil taquin avant de dire : « Je comprends… mais je ne suis pas sûr qu’on ait vraiment le droit d’être ici… tant pis… je suis partant pour tout. Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? Ça va ?? » Je l’interrogeais du regard ne pouvant m’empêcher de lui sourire. Le terrain avait toujours été libre d’accès, je ne voyais pas pourquoi cela devait changer…

La jeune femme m’attendait à l’endroit prévu. Il n’était pas question d’une petite blague mais d’une réelle envie de sa part de faire une petite partie de Quidditch et je devais bien avouer être ravi qu’elle ait pensé à moi pour ça. J’étais loin d’être le meilleur dans l’exercice et en plus, elle pouvait trouver un mec populaire et agréable à regarder, ce qui lui donnait d’autres petits avantages, mais c’était à moi qu’elle l’avait demandé et j’étais bien décidé à l’aider au mieux. Là était le but de notre petite rencontre. Connaissant le contexte actuel, je n’étais pas sûr que la rencontre fût une excellente idée mais j’avais pris le parti de faire comme si tout était normal. Cela passait par le Quidditch et le plaisir de voler qui perdurait même par temps de pluie et en plein hiver. Tracy m’avait envoyé une lettre pour me parler d’une fête clandestine qui devait avoir lieu. Clairement, cette fête n’était pas faite pour moi, j’estimais qu’elle n’avait pas lieu d’être et je pensais encore à Knoxslay, une élève de notre maison qui était morte à mes côtés le soir d’Halloween, je voulais un soir de Noël calme à penser à Allia et à mes parents avec un bon bouquin, un bon feu de cheminée et une boîte de chocolat à épuiser… Sûrement un peu cliché mais j’assumais largement ! Noël était une fête de famille, ma famille me manquait et j’avais Allia dans la salle commune, pas de raison de me rendre dans une fête organisée même si bien sûr, les intentions des organisateurs étaient honorables.
C’est dans cette lettre que Tracy m’avait parlé de ses convictions. Je n’avais pas d’avis là-dessus car elle me disait de lui faire confiance, ce qui ne fonctionnait pas avec la plupart des autres. Que pouvais-je penser de tout ça sans savoir ? J’avais juste envie d’oublier Blackman et penser qu’il allait dégager au plus vite pour laisser place au calme et à la normalité à Poudlard. Pourquoi Tracy s’était-elle mise du mauvais côté ?! C’était le mauvais côté, je n’avais que très peu de doutes là-dessus. Peut-être que notre entrevue me permettrait d’en savoir plus, mais je ne tenais pas à faire tourner cela en discussion sérieuse et dramatique. Le Quidditch en premier, les soucis pro-sang-pur ensuite…

La réponse de la jeune femme à ma petite phrase introductive me fit sourire et je lui répondis simplement d’un air faussement sûr de moi : « Mon talent… il va résister aux intempéries…. Par contre, ma petite santé va avoir du mal à s’en remettre. Tu n’as pas encore côtoyé un mec qui a un rhume, on dirait…. On aura des lits côte à côte à l’infirmerie j’espère ! » Je lui adressais un petit sourire sincère puisqu’évidemment, je plaisantais. J’avançais ensuite vers le terrain à ses côté. Rester sur place n’était pas une bonne idée, il fallait bouger et vite ! A première vue, la jeune femme semblait contente d’être là et elle souriait. La perspective de changer d’air en jouant au Quidditch (ou de s’assurer un ticket d’entrée à l’infirmerie à cause du temps) semblait lui plaire et c’était mon cas également. En pleine préparation et alors que je lui faisais part de mes doutes quant à notre présence ici, la jeune femme me tendit un petit parchemin qui me fit grincer des dents. Je ne l’avais pas dans les mains et heureusement… il aurait pu finir en miettes et c’était dire, je ne m’énervais quasiment jamais ! Mais là…. L’objet même de la note ne me dérangeait pas, mais la personne qui nous autorisait à nous entraîner n’était pas celle dont je souhaitais voir le nom écrit sur un bout de parchemin. Parce qu’il en avait quelque chose à foutre de nos BUSEs ? D’ailleurs, en parlant de ça, Tracy n’était pas encore arrivée à ce stade ce qui me fit sourire sans pour autant oublier le reste. « Et cet enfoiré va m’autoriser à t’inviter après notre entraînement j’espère … » commençais-je ironiquement avant de poursuivre : « …j’ai quelque chose à te demander et surtout : je dois me faire pardonner. » Je croisais son regard avant d’écouter ce qu’elle avait elle-même à me dire. Je hochais simplement la tête pour la proposition de faire un tour de terrain pour commencer et j’écoutais les nouvelles du quotidien que j’avais demandé juste avant. Cette dernière avait l’air d’aller bien mais il fallait que je creuse encore car je n’étais pas persuadé d’avoir eu tout ce que je pouvais obtenir de la question « ça va ? ». Tracy me demanda à mon tour de mes nouvelles en mentionnant Noël. Je ne pouvais éviter le sujet et faire semblant de rien et je lui répondis à mon tour en disant : « Oui… je faisais quelque chose de très intéressant. Je te l’expliquerai quand tu auras accepté mon invitation d’après entraînement…car bien entendu je ne compte pas demander l’autorisation de Blackman. Cette conversation fait partie intégrante des choses dont je dois me faire pardonner. En dehors de ça, tout va bien. On peut toujours trouver mieux, bien sûr mais ça va... » J’étais prêt, tout comme elle, à commencer à voler. Si la pluie s’accentuait, je craignais de l’efficacité de notre entraînement et surtout de la durée de notre volonté. Il n’était pas agréable de voler dans de telles conditions, mais personnellement, cela m’aidait à ne penser à rien d’autre qu’à la sensation et à la douche brûlante qui m’attendait juste après, sans compte les couvertures chaudes et mon lit…l’effort en valait la peine.

Je m’envolais sans plus attendre en disant à la jeune femme : « Prête ?! Je suis le plus dur à affronter. Je vais y aller doucement…si tu le mérites bien sûr. » Je la taquinais un peu, voire même beaucoup… Il n’était pas question de rester sur les petites questions de Blackman et de camp, je m’amusais avec Tracy et je faisais la part des choses pour ne pas mélanger deux sujets de conversation. Cette dernière voulait s’entraîner et c’était ce que nous allions faire dans la bonne humeur. Pendant un certain temps, je volais à ses côté avant de lui crier quelques petites phrases du style : « Tout va bien ?! » ou encore « On contourne les anneaux ? » C’est au bout d’un certain temps de vol simple que je lui proposais la chose suivante : « Allez, on se lance dans l’accélération ? Une course simple depuis cet anneau jusqu’à l’anneau opposé. Si tu tiens la route, on fera un exercice plus cool, ça te va ? » Je tournais le regard vers la jeune femme, histoire de m’assurer si elle allait bien. Moi, je prenais beaucoup de plaisir à voler et je ne regrettais absolument pas le déplacement, pour le vol et pour bien d’autres choses…

Je ne savais pas si c’était une bonne chose ou pas, mais je faisais toujours en sorte d’éviter le sujet « Blackman » et « situation de Poudlard ». Il était beaucoup plus simple de se dire que nous avions encore des occasions de rire et d’avoir un quotidien presque normal. Que pouvions-nous faire de plus pour les nés-moldus à part leur témoigner notre soutien ? J’espérais que les choses rentreraient vite dans l’ordre, en attendant, je faisais mon possible pour conserver un semblant de normalité….ce qui m’aidait largement à penser à autre chose. Ma petite élève de Quidditch non plus n’avait pas engagé la conversation à ce propos et j’étais d’avis pour dire qu’elle avait raison. Je penchais la tête d’un air intéressé quand elle me fit savoir qu’elle me ferait un thé au retour au château. Elle ne pensait quand même pas que j’allais oublier ça, non ? Curieusement, cette idée me fit penser que tous les moments qu’elle passerait à jouer au Quidditch avec moi ou à jouer les infirmières ne seraient pas ceux où elle se mettrait dans la peau de ceux qui soutiennent Blackman. Cela ne lui allait pas ! Je chassais aussitôt la pensée avant de répondre à la suite de ses paroles : « Hey, c’est toi qui viens te frotter à moi pour jouer au Quidditch, les microbes seront les seuls à décider si tu es une hôte qui en vaut la peine ! » Je lui lançais un sourire en coin, pas en reste de paroles supplémentaires que je gardais pour moi. Pas question d’être déplacé ou d’avoir l’air de l’être.

Je profitais de la suite de notre conversation pour glisser une petite insulte à Blackman, il l’avait mérité. Cela me permettait aussi de rappeler à Tracy à quel point je ne le portais pas dans mon cœur. J’estimais d’ailleurs avoir 100% raison de penser ainsi, personne ne pourrait me faire changer d’idée. Je haussais les sourcils à ce qu’elle me disait concernant le fait que je sois son « héro » avant de prendre la parole pour dire : « Nan… je l’ignorais. Je dois être modeste où je peux me vanter du statut ? » Avec un petit rire, j’écoutais la suite concernant mon « erreur » et ce pourquoi je devais me faire pardonner. C’était un fait, je le devais et ce même si cela n’avait aucune importance pour la jeune femme. Elle me pardonnait sans même savoir, ce qui me fit légèrement sourire. Je lui répondis alors en disant d’un air faussement grave : « J’ai fait quelque chose de mal… » Je plissais les yeux pour lui donner l’air de lire dans ses yeux (avec un peu d’exagération quand même, plaisanterie oblige !) « …et je vois l’ombre de la curiosité passer dans tes yeux. » Je riais un coup avant d’ajouter : « Je suis déjà pardonné ?! Bonne nouvelle… mais je ne sais pas si je me pardonne moi-même ! Si en cherchant bien, j’ai quelques circonstances atténuantes qui excusent mes actes … mais bon… tu sauras tout à l’heure ! » Je riais de plus belle avant de reprendre : « Ah ! Retour de l’ombre de la curiosité dans tes yeux !!! » Je la taquinais, j’aimais ça et j’étais quasiment persuadé qu’elle ne m’en voudrait pas. Qui allait manquer une occasion de rire un peu ? Et l’occasion était bien là, je me retenais clairement de rire quand elle pensa que ça n’allait pas pour moi. Tout allait pour le mieux, je n’étais pas à plaindre le moins du monde comparé à certains. Je la tirais alors délicatement par le bras tout en lui disant : « Ça ira quand on aura quitté le sol, mais je t’écrirai quand même, allez allons-y ! » Quelques temps après, nous étions dans les airs pour commencer à s’entraîner un peu.

Les conditions climatiques étaient horribles et clairement décourageante mais Tracy ne lâchait pas l’affaire pour autant. Elle semblait déterminer à continuer et moi, je jouais mon rôle de « héro » (Ah ! Est-ce qu’elle avait eu raison de me dire ça ?) du mieux que je pouvais tout en luttant de mon côté contre le vent et la pluie. En disant à la jeune femme que nous allions pouvoir accélérer, je pensais à une réelle accélération, une vraie course comme il pouvait m’arriver d’en faire avec Ed’… une de celles qui menace celui qui a le plus d’audace de tomber de son balai à tout instant. Mais j’avais trop vite oublié que la jeune femme n’était pas aussi à l’aise sur un balai, d’autant plus avec une telle météo ! Elle me rejoignit dans les airs à son allure et je réalisais que la technique n’était pas la bonne ; il allait falloir que JE m’adapte à elle et pourquoi pas attendre qu’elle prenne confiance par elle-même ? Me calant à sa hauteur, je l’entendis me demander si elle n’était pas trop nulle et quel serait l’exercice cool. « C’est très bien comme ça. Comment tu le sens ? » Elle n’avait pas l’air à l’aise du tout. Il fallait que je prenne un peu la température avant de lui proposer autre chose…et la laisser voler librement. « Tu n’auras plus peur de rien après avoir volé dans de telles conditions. » Je lui parlais, restant à côté d’elle en volant tranquillement près des anneaux qu’elle avait réussi à atteindre. Elle me fit sourire avec ses dernières paroles. Intérieurement, je pensais « S’il y a les faveurs qui vont avec, pourquoi pas ! » mais hors de question de traduire cette pensée en paroles. Déjà parce qu’elle était un peu plus jeune et parce que cela ne me ressemblait pas. Personne n’entend mes pensées, si ? Je lui proposais alors : « Allez, direction les anneaux à l’opposé du terrain… Je te déstabilise un peu en cours de chemin, ça te va ? Aies confiance ! Tu ne pourras pas rester crispée sur ton balai et t’y accrocher tout le temps. Tu es prête à ça ? » Peut-être que j’allais trop vite, mais j’avais dans l’idée de lui bloquer un peu le passage ou passer un peu trop près d’elle en lui donnant de légers coups de coude pour tester gentiment son équilibre. J’attendais juste de savoir comment elle se sentait et si elle était prête pour ce genre d’exercice. Pour ma part, voler était un plaisir et j’oubliais quasiment tout, me centrant sur la sensation et sur la charmante élève que j’avais aujourd’hui.

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'Le Hasard' : 3

Je mettais un point d’honneur à ne surtout pas suivre l’avis de quiconque et garder ma propre idée sur la situation : Mieux valait privilégier un quotidien tout à fait normal sans pour autant ignorer ce qui se passait pour les nés-moldus. D’après moi, une parfaite connerie complètement scandaleuse et injuste mais visiblement, nous n’avions pas notre mot à dire et les secours venant de l’extérieur tardaient à venir. Le mot d’ordre était devenu la patience et j’avais la chance de ne pas être si mauvais dans l’exercice même si je n’étais pas à plaindre. Je fuyais la Grande Salle pour de multiples raisons évidentes et cela m’allait bien comme ça ; je n’étais pas adepte de la foule, encore moins des petits jeux de Blackman qui ne faisaient rire que lui. J’avais le sentiment que la position de Tracy était floue. Sûrement parce que je ne cherchais pas à en savoir plus et parce que j’étais en dehors de toutes les petites guerres qui pouvaient faire rage entre les élèves. Néanmoins, le climat général et les petits échanges entre élèves que j’arrivais à surprendre me renseignaient clairement sur la situation. Narcissa avait assez de mauvais caractère pour laisser entendre qu’elle n’avait pas une once de pitié pour les nés-moldus, d’autres en faisaient de même, mais Tracy ? Douce, gentille, sérieuse, mignonne et relativement discrète … Je ne voulais pas m’avancer, mais je n’y croyais pas une seule seconde ! En attendant d’avoir l’occasion d’en savoir plus (et j’attendais qu’elle se présente d’elle-même, cette occasion…) je ne me préoccupais pas plus que ça de cet aspect des choses, préférant mettre en position numéro 1 l’objet de notre rencontre : voler. Les conditions climatiques avaient toutes les chances de nous remettre les idées en place.

Les instants qui avaient précédés le démarrage de la petite activité prévue s’étaient soldés par de petites plaisanteries et franchement, je ne demandais pas mieux qu’une conversation légère. Tracy était souriante et la pluie ne semblait pas l’effrayer le moins du monde… Les microbes en revanche…. c'était une autre histoire ! Sa réponse me fit sourire et je haussais les épaules avant de dire à mon tour : « Je les invite un peu plus longtemps avec l’espoir de pouvoir les refiler à quelqu’un qui le mérite. » Je me penchais légèrement vers elle avant d’ajouter : « Tu n’es pas dans la liste. » Je lui lançais un petit clin d’œil après avoir repris ma position initiale et avant de commencer à prendre le chemin du terrain tout en poursuivant notre conversation qui s’était rapidement centrée sur mon statut de héro qui ne faisait aucun doute… Ouais…enfin ma modestie bien cachée pensait dur comme fer que j’en étais un, ce n’était pas le cas mais l’occasion était assez bonne pour en profiter. J’écoutais la jeune femme me dire que je pouvais me vanter sans prendre la grosse tête avant de lui répondre : « Ça reste à voir…. Ça va peut-être dépendre de l’attitude de la groupie… » Je la défiais du regard en riant avant de m’amuser à la voir chercher à comprendre ce pour quoi je devais me faire pardonner. Elle saurait bien assez tôt, je nous imaginais bien pouvoir le faire après avoir subi le temps et la pluie pendant un certain nombre de minutes sur le terrain. Les agissements pour lesquels je devais me faire pardonner avaient une gravité moindre comparé à tout ce que nous voyions ces derniers temps à Poudlard… mais c’était un fait. Je pinçais les lèvres dans un sourire avant de lui dire ce que je pensais : « Tu vas savoir… Un petit peu d’exercice pour le mériter. » Sans plus attendre, je décollais pour nous lancer.

Les premières minutes se passèrent relativement bien ; Tracy avait réussi à parcourir le terrain et à m’éviter quand je tentais de la déstabiliser un peu. Même si c’était son cas, je ne doutais pas d’elle et de sa réussite… Je haussais furtivement les sourcils, impressionné, à la fin du petit exercice : « Joli ! » En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, nous étions arrivés près des anneaux et je volais près de la jeune femme en lui criant (pour couvrir le bruit du vent) : « J’ai affaire à une pro qui se fait passer pour débutante ! Tu voulais juste passer du temps avec moi, avoue ! Les dix minutes de délai pour mon aveu son passées, mais tu te débrouilles tellement bien qu’il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin, n’est-ce pas ? » Je lui adressais un petit sourire malicieux et taquin avant de reprendre (difficilement) mon sérieux pour dire : « Étape numéro deux ? Descente vers le sol ? On vole un peu en bas et on remonte à mon signal ? Dis moi si ça te parait trop difficile… okay… ? » Je la regardais du coin de l’œil avant de tourner un peu en rond non loin d’elle et de commencer à descendre. Secrètement, j’avais peur qu’elle ne m’avoue pas son véritable ressenti et qu’elle accepte ce que je lui proposais malgré la peur ou un certain malaise. Là n’était pas le but, je voulais simplement qu’elle prenne un peu de confiance et qu’elle s’habitue tout simplement à voler à n’importe quelle distance du sol tout en anticipant les contraintes qui pouvaient survenir à tout moment. Le vent et la pluie étaient des contraintes non négligeables et elle les gérait plutôt bien !

Je n’étais pas contre le retour rapide au château pour un thé ; la jeune femme me suggéra l’idée qui me plut aussitôt. Sauf qu’avant, il y avait la séance de Quidditch et elle n’y échapperait pas… Clairement, je lui avais fait savoir que je profiterai de l’instant pour lui dire quelques petites choses que j’avais à lui dire depuis un certain temps. Nous n’arrivions pas à nous croiser suffisamment et rien ne s’arrangeait depuis la nouvelle situation à Poudlard. Je m’enfermais le plus possible et évitais de croiser trop de monde excepté ma sœur, pour voir si cette dernière se portait bien. Résultat des courses, il avait fallu l’organisation d’un entraînement au Quidditch pour que je puisse enfin parler à Tracy. En dépit du mauvais temps, la séance était plaisante, j’étais content de pouvoir me défouler un peu même si je ne le faisais pas comme j’aurais pu le faire avec les membres de l’équipe. Tracy avait besoin d’un petit coup de main pour gagner de l’assurance en vol et nous y travaillions quand des occasions se présentaient… Elles étaient bien trop rares et l’interdiction de jouer au Quidditch n’arrangeait pas les choses, loin de là. On dit merci Blackman, n’est-ce pas ?! La jeune femme s’était admirablement bien débrouillée sur son balai et j’espérais qu’elle n’en doutait pas. J’étais là pour le lui faire savoir et je comptais bien le faire. L’idéal serait que je pense à quelque chose à lui faire faire en particulier pour la prochaine fois qu’elle accepterait de venir s’entraîner.

Je lui adressais un petit sourire quand elle me fit entendre qu’elle ne pouvait pas faire plus. Ce qu’elle venait de faire était déjà bien pour quelqu’un qui ne gérait pas bien le vol ! Elle était en progrès, n’était-ce pas ce qu’il fallait retenir ? D’ailleurs, elle glissa dans sa phrase l’idée de la « prochaine fois », ce qui m’amusa. Faire la même chose par un temps un peu plus agréable était sans doute une bonne idée et je me promettais intérieurement d’être le premier à lui proposer, à l’avenir. Je me dirigeais tranquillement vers le sol avant de toucher terre, tandis que la jeune femme en faisait de même. Malgré la pluie, j’étais bien content d’avoir volé pendant un petit moment et j’avais hâte que la saison se termine et que le printemps arrive et nous permette de jouer un peu plus souvent… Enfin… mon idée était peut-être totalement utopique puisque nous n’avions le droit de rien. Nous n’étions là que grâce à Tracy et son choix de suivre Blackman…. Je me renfrognais légèrement en y pensant, me disant même qu’il me serait impossible de lui proposer quoique ce soit… excepté au Balcon du Monde et encore, c’était risqué, je ne voulais pas dévoiler la combine à ceux qui étaient proches de Blackman. Quand Tracy réclama encore une fois les aveux, je lui adressais un petit sourire malin avant de prendre mon balai en main tout en lui disant : « Tu ne me laisseras pas partir sans savoir, n’est-ce pas ? Viens… » Je l’entraînais vers les vestiaires qui nous abriterait pendant un instant. Une fois à l’intérieur, j’attrapais deux serviettes avant de lui en tendre une…. L’endroit n’était plus fréquenté en ce moment et je regrettais de ne pas pouvoir faire les débuts de match ici, comme cela aurait dû se passer… Je m’installais un instant sur un banc avant de déposer mon balai contre le mur. Je ne pouvais m’empêcher de gagner du temps, pas parce que je ne voulais rien lui dire, mais la voir curieuse était plutôt drôle, une vraie nana. « Bon, laisse moi d’abord te dire que tu as bien géré ; il n’y a pas un autre prof dont tu me caches la présence, rassure-moi ? » Je plaisantais, mon sourire en témoignais. Je repris la parole quelques secondes après, appuyant mes coudes sur mes genoux pour commencer à lui dire : « Tu as en partie mentionné la ‘chose’ dont je dois me faire pardonner tout à l’heure… Ce n’est pas si grave que ça mais… pour moi ça l’est ! Je n’ai pas l’habitude d’agir comme ça. Tu m’as envoyé une lettre avant Noël, pour demander de mes nouvelles, mais également pour m’inviter à la petite réunion clandestine qui y était organisée. Je t’ai royalement ignorée et saches que je l’ai fait de mon plein gré et volontairement… Il aurait pu s’agir d’un oubli, mais il n’en est rien. Je le regrette, j’ai eu le temps d’y réfléchir… Sur le coup, je me suis dit que cette fête clandestine était une très mauvaise idée ! Je venais de voir Knoxslay mourir en tentant de m’aider et je ne comprenais pas comment il était possible d’envisager « une fête ». Mais surtout, j’étais bel et bien en colère contre toi. Je ne comprenais pas comment il était possible de suivre les idées de cet homme sachant qu’il était à l’origine de la mort de plusieurs personnes. Je ne le comprends toujours pas d’ailleurs, et je ne me vois pas faire confiance à quelqu’un qui suit Blackman mais… j’ai pris la décision de me préoccuper de mes idées avant tout. Et elles ne changeront jamais, Blackman est un salaud, il finira par perdre la partie et ça, j’en suis persuadé. Quant à toi, j’ai choisi d’attendre d’entendre tes explications et de les accepter… J’me dis que rien ne pourra m’empêcher de tout faire pour essayer de te faire comprendre que ta décision n’est pas la bonne. J’en suis persuadé. Tu es gentille, mignonne… Je suis désolé pour l’absence de réponse à ta lettre… J’ai quand même manqué une occasion de profiter d’une si belle invitation. Désolé aussi pour ce que j’ai pensé de toi, je n’ai pas forcément l’envie d’être mis dans le même panier que tout le monde. » Mais il était difficile d’agir de manière neutre sans comprendre. Tracy était bien trop jeune pour décider d’elle-même qu’elle suivait les idées de Blackman, non ?! Quelqu’un devait lui dicter ce qu’elle faisait ou alors… elle avait de mauvaises idées en tête qu’il allait falloir lui retirer bien vite.

Nous avions mérité d’être à l’abri après un bon petit entraînement sous la flotte. Je ne savais pas vraiment si la jeune femme était satisfaite de ce qu’elle avait accompli, mais pour ma part, j’étais content de constater qu’elle avait au moins la motivation et le courage de se donner la peine de s’améliorer. Elle avait déjà tout gagné, de par sa bonne volonté. Une fois dans les vestiaires, la jeune femme me parla de son blocage, ce qui me décrocha un petit sourire : « On reprendra quand tu seras prête… Tu dois être la seule à prendre la peine d’affronter tes craintes, si ce n’est pas une preuve que tu es tout sauf nulle ! » Je lui lançais un petit clin d’œil avant de m’asseoir avec une serviette entre les mains. La douche serait la seule chose qui nous permettrait d’être parfaitement réchauffés….il allait en plus falloir retraverser le parc. Je plaisantais ensuite en mentionnant un autre prof imaginaire que moi, histoire de taquiner un peu la jeune femme et pour lui faire dire que j’étais LE SEUL héro qui l’aidait avec le Quidditch. Elle pouvait trouver mieux… largement mieux… Fursy, Snow, Aniek, Daniela Cooper, Phoebe… ils étaient tous biens meilleurs joueurs que moi…. Le Quidditch était un simple passe temps auquel j’aimais bien m’adonner, mais je ne brillais pas forcément… Sa réponse me fit sourire et je pris un air pleinement satisfait, fier d’être le seul à jouer le rôle de prof avec Tracy.

Puisqu’elle était curieuse et que j’avais bien compris que je ne pourrais partir sans avoir parlé, je n’attendis pas bien longtemps avant de commencer à lui dire le petit mystère qui était sur le tapis depuis le début de notre rencontre.
J’avais décidé de ne pas y aller par quatre chemins. Il fallait que je dise à la jeune femme la petite chose qui était nécessaire à dire. Il était évident que je m’en voulais de n’avoir pas répondu à sa petite lettre, de n’avoir pas participé à la petite soirée organisée et d’avoir clairement manqué une occasion de passer un petit temps en compagnie de cette fille… Les circonstances avaient été trop particulières pour moi…trop fraîches…sans compter que j’avais horreur des « réunions » où il y avait possiblement du monde et du bruit. Si je lui parlais de ça, c’était parce que j’y pensais encore et que je regrettais évidemment mon silence et ce qui l’avait provoqué. Je ne savais pas quelle serait la réaction de la jeune femme en lui parlant, j’allais jusqu’au bout des choses et de mes pensées en essayant de ne rien omettre et je la laissais réagir… Elle me demandait de ne pas la juger et j’estimais que c’était le moment pour lui dire : « C’est ce que j’ai fait sur le coup, quand j’ai compris dans quel camp tu étais. Si je te le dis aujourd’hui, c’est parce que j’ai eu le temps d’y réfléchir. Je ne te juge pas, mais je continue à croire – et à te faire savoir – que ça ne devrait pas être compliqué…comme tu as l’air de me le faire comprendre. J’ai mes opinions, tu as les tiennes. Je l’accepte, mais je ne vais pas m’empêcher de te faire savoir ce que je pense : Je pense que tu n’as rien à faire dans ce camp là… ça ne te ressemble pas. Tu n’as rien à voir avec Narcissa… ou Naïa. » Je haussais les épaules avant de reprendre : « Il doit y avoir une explication, j’en suis bien conscient. Et tu ne peux très probablement pas me la donner… c’est pas grave, j’accepte ! Mais tu vas devoir accepter ce que je pense aussi… le camp que j’ai choisi et mon avis sur le choix que tu as fait… » Je lui adressais finalement un mince sourire encourageant. Je n’étais pas en train de lui dire qu’elle était dans le panier des « bêtes noires » mais il fallait simplement fait avec nos divergences, et elles étaient de taille ! « Pourquoi est-ce que je cours un danger en étant d’accord avec la résistance ? C’est un peu bête à dire, mais je pense que chaque personne qui appartient au camp de la résistance est prête à subir … Je me fous royalement d’être mis dans un cachot, torturé ou mal traité, tant qu’on ne touche pas à ma sœur. L’important, c’est de soutenir ses idées jusqu’au bout…. Nan ? » Je l’interrogeais un instant du regard avant de scruter les environs. Le vestiaire…totalement abandonné n’était pas franchement accueillant, mais il me rappelait quelques souvenirs sympas.
La jeune femme me posa finalement une nouvelle question et je reportais mon regard sur elle avant de dire : « Partir où ? » Je lui adressais un petit sourire, ne la quittant pas des yeux « Rentrer chez moi à Luton dès qu’on pourra sortir d’ici, oh ça oui ! » En réalité, je voyais où elle voulait en venir en me posant cette question, mais je fis semblant de ne pas comprendre pour redonner une petite légèreté à la conversation.

Je le savais bien, le Quidditch et les progrès à faire n’étaient sûrement pas dans les priorités de la jeune femme… Elles n’étaient pas les miennes non plus et il n’y avait rien de plus évident, mais d’un autre côté, penser à autre chose et garder un semblant de vie normale était une solution non négligeable. Il fallait vivre, ne pas se laisser abattre et avoir l’espoir que tous les nés-moldus enfermés puissent en faire de même bien vite. En attendant, pour rester dans cette volonté de positiver, je fis comprendre à Tracy qu’elle faisait de bons efforts et qu’il n’y avait donc aucune raison pour qu’elle ne parvienne pas à s’améliorer encore. Cette dernière me fit rire quand elle parla de militer pour que je devienne capitaine de l’équipe. Mouais… je n’avais pas le sentiment d’avoir l’âme d’un capitaine ! Et Fursy était très bien à sa place, moi dans la mienne au poste de Poursuiveur. Je lui répondis par un simple sourire, ne voulant pas m’aventurer sur un terrain trop glissant avec les matchs de Quidditch qui avaient encore lieu clandestinement et auxquels je participais. Je ne savais pas si Tracy était au courant de ça, mais peu importe, elle avait le sourire, c’était sûrement ce qui comptait le plus pour moi.

Notre petit séjour au vestiaire ne fut pas des plus agréables. J’avais promis à la jeune femme de lui expliquer pourquoi j’avais un petit regret et, de prime abord, ce dernier concernait la lettre à laquelle je n’avais pas répondu. Sauf que, naturellement, la conversation se fixa sur la question du camp de chacun et des positions de Blackman vis-à-vis des nés-moldus. Je ne regrettais pas d’avoir été honnête en lui disant que savoir qu’elle était d’accord avec la cruauté infligée aux nés-moldus, ne m’avait pas plu. Avais-je pour autant pris la décision de ne plus la voir ou de la juger trop vite ? Non ! J’avais réfléchi tout en me remettant du petit choc de la mort de Knoxslay. Cette dernière m’avait quand même épargné…et elle en avait payé le prix. Il m’était arrivé de me dire que j’étais en cause mais finalement… Blackman et toutes ses conneries étaient les seuls fautifs. Tracy ne répondit pas grand-chose à tout ce que j’avais à lui dire et, au bout du compte, je ne savais pas vraiment ce qu’elle en pensait. Pourquoi ne me disait-elle pas qu’elle assumait d’être dans ce camp et qu’elle acceptait l’idée de ne pas juger le choix différent que nous avions fait tous les deux ? Je n’y comprenais pas grand-chose et je l’écoutais simplement me dire qu’elle ressentait de l’inquiétude. Je n’en avais pas me concernant, mais la concernant, ELLE, oui ! C’était un échange qui n’avait pas beaucoup de finalité et je décidais de me taire à mon tour tout en la regardant et en l’écoutant parler… Je ne voulais pas trop parler de mes parents pour ne pas être en « bad », l’interdiction de sortir de Poudlard était assez difficile à vivre, sûrement pour beaucoup d’entre nous.

Je n’ouvris la bouche qu’à la fin, quand elle me formula à voix haute son espérance que rien ne change entre nous. Haussant les épaules, je lui répondis simplement : « J’espère aussi…. » Et cela ne dépendait pas que de moi. Je lui avais dit tout ce que j’avais sur le cœur, à savoir que la solution était d’accepter les choix de l’autre. Je ne voyais rien d’autre et j’acceptais le choix qu’elle avait fait, non sans difficultés. J’avais tout de même le sentiment qu’elle évitait beaucoup de questions et cela était dérangeant. Je n’allais pas insister plus sur la question mais ne pas en savoir plus était vexant, de mon point de vue. Secrètement, j’avais envie de la protéger et surtout, d’y arriver, comme je parvenais à lui faire avancer dans ses capacités sur un balai… mais je n’en avais que très peu d’occasion car il me manquait beaucoup d’informations… du moins, c’était le sentiment que j’avais. Finalement, elle n’avait peut-être pas besoin de moi, voilà ce qu’il fallait que j’intègre. Rester le « prof de Quidditch » était aussi un rôle qui m’allait.
La jeune femme me proposa de rentrer et je n’attendis pas avant de me lever en hochant la tête. Il était inutile de poursuivre… Je n’avais pas plus de réponses et jouer au Quidditch n’était pas possible. Elle avait raison, il fallait rentrer. « Oui… on y va… prête ? » Je m’apprêtais à courir jusqu’au château, sachant pertinemment que nous arriverions trempés à bon port. Mon objectif était une bonne douche chaude qui me donnerait également la possibilité de réfléchir.