Voilà un bon moment que la terreur de Blackman règne sur Poudlard, nous n'avons presque plus de signes du monde externe, j'ai envoyé une lettre pour prévenir ma mère mais c'était pas facile de lui expliquer la situation sans déverser toute ma haine dans cette lettre, on m'a prévenu qu'il fallait que je fasse profil bas et si ils contrôlent une lettre qui dit que je déteste Blackman que je coopère avec certaines personnes pour apporter de quoi vivre convenablement aux né-moldus, que j'enfreins le règlement plus qu'une fois je ne vais pas finir dans un bon état. J'ai toujours du mal à accepter ce genre de situation, j'ai encore du mal à me dire que certains d'entre nous sont morts à cause des mangemorts, je déteste ne rien pouvoir faire de concret pour que ça s'arrête et j'y pense jour et nuit. D'ailleurs je crois que depuis cet événement j'ai des cernes qui ne font qu'augmenter sous les yeux à force de ne plus dormir, ou de mal dormir. Mon corps a l'habitude que parfois je ne dorme pas beaucoup voir pas du tout la nuit, mais en général je me rattrape la nuit d'après avec un gros sommeil de bébé, là j'ai pas eu de sommeil tranquille depuis la nuit d'Halloween et ça commence à être chiant de se réveiller la nuit, la boule au ventre, rêvant que Sloane se fasse maltraiter, Ashley frapper, revoyant le visage de Daniela autrefois si doux, maintenant couvert d'un hématome important. Tout ça me retourne les tripes. Alors voilà, me changer les idées me ferait du bien, j'en ai parlé avec Perrin hier qui avait peut-être remarqué mes cernes, j'ai besoin de ne plus penser à tout ça pendant un moment, mais je ne pensais pas que Perrin pouvait me proposer CA ! En effet par, me changer les idées, je pensais faire un truc cool, mais lui m'a proposé quoi ? Qu'on se retrouve aujourd'hui au parc pour une petite "thérapie insectes". Oui j'ai donné un nom stupide mais c'est ça en gros, lui est très content de pouvoir partager sa passion, mais moi avec ma phobie à la con je me retrouve presque systématiquement en PLS, enfin les deux seules fois où on a eu l'occasion de faire ce genre d'après-midi.

Alors voilà, juste après le déjeuner, j'ai laissé Max en plan à la table, prétextant que je devais me dépêcher pour "un truc important". Je suis monté au dortoir et j'ai enfilé ma robe et mon écharpe, parce que le temps commence à être vraiment froid par ici et je n'ai pas envie de me les peler. Puis j'ai descendu les escaliers, jusqu'à la grande porte qui mène au dehors du château. A mon grand étonnement la brise fraîche qui me passa sur le visage au moment où j'ai mis mon premier pieds hors de Poudlard, ne fut pas désagréable, le soleil était au rendez vous alors même s'il faisait frais, le rayons réchauffaient quelque peu mon corps et au final je n'avais pas aussi froid que ce que je pensais. Mais ma satisfaction ne fut pas très longue quand je me rappelais enfin pourquoi j'étais ici. Dans quelques instant j'allais devoir me ridiculiser devant Perrin. Jamais j'aurais pensé que quelqu'un d'autre à part Sloane et Phoebe pouvaient être au courant pour ma peur incontrôlable des insectes et petites bestioles dans le genre. Cette peur me suit depuis un bon bout de temps, depuis petit, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Quand je vois les bêtes marcher tout rapidement avec leur petites pattes j'ai des haut le cœur, le fait de me dire qu'elle puisse me monter dessus et aller où elle veut me terrorise, rien que d'y penser là, j'ai des frissons. Les araignées je n'aime pas trop ça non plus, quand elles marchent vite ça me met hors de moi, mais certaines bêtes me font bien plus peur que les araignées. Mais Morelle, l'animal de compagnie du Gryffondor que je vais voir, est une araignée aussi grosse que sa main, et celle là j'avoue, elle me retourne carrément l'estomac.

Perrin m'avait dis qu'il m'attendrais à la lisière de la Forêt interdite alors je décide enfin de m'avancer lentement, laissant la brise traverser mes cheveux que je devrais songer à bientôt couper, ils commencent à être trop longs et je ne supporte pas ça. Pendant un moment je songe à rentrer à la salle commune, sous prétexte qu'il fasse trop froid pour rester dehors, mais ça ne serait que mentir malhonnêtement, parfois je sors la nuit sans même ma cape et je n'ai pas froid, alors je ne vais pas me mentir en disant qu'il fait trop froid maintenant, je suis juste mal à l'aise, totalement mal à l'aise. Dès que j'aperçois la tête de mon ami près des arbres je sens mon estomac se nouer, je sais que Morelle est toujours là quelque part, pas loin quand je suis avec lui, mais là j'ai l'impression que je la sens déjà grimper sur mon bras de ses pattes velues et je crois que j'ai déjà l'estomac en vrac, alors quand il m'aperçois et m'offre un sourire, je lui rends un semblable de sourire qui doit plus paraître comme une contraction forcée et dérangeante du visage. Je me sens ridicule à flipper, on dirait une fillette de huit ans, mais c'est plus fort que moi. « Salut Perrin... » dis-je d'un ton faussement enthousiaste. « Tu vas bien ? » demandai-je toute de même, parce que on ne sait jamais, quelqu'un peut être mal du jour au lendemain alors je préfère toujours demander, avec sincérité, pas le typique 'ça va ?' juste par réflexe, en général c'est parce que je veux vraiment savoir si la personne vas bien, mais là je ne me fais pas trop de soucis pour lui mais plutôt... Pour moi.

Je crois que je regrette, je regrette trop d'être descendu les escaliers là. Je regrette d'avoir franchi la porte, je regrette d'avoir lu la lettre de Perrin... Je regrette tout en fait. Bon, je suis certainement entrain de dramatiser quelque peu, je ne vais pas mourir... Mais je ne comprends quand même pas pourquoi j'ai ce fichu soi-disant courage de mes deux qui me force à faire des choses, et au final je finis blanc comme la neige à vouloir m'enfuir n'importe où dans le monde. Je sais, je suis carrément en train de sur-dramatiser, mais c'est comme ça, je pense que tout à le monde, plus ou moins, à une phobie, genre, la peur incontrôlable qui nous met carrément hors de nous, non ? En tout cas moi j'en ai une, et j'ai beau n'avoir aucune idée pourquoi, cette phobie me torture, surtout que je dois faire gaffe à ce que personne ne le sache parce que je n'imagine pas les dégâts si Poudlard entier savait que je flippe des insectes... Enfin bon, bien entendu un secret ne peut être totalement caché et certains le connaissent. Certains comme Perrin par exemple. J'ai confiance en lui, il me connaît bien, et je le connais aussi très bien, mais comme il a cette passion pour les petites bestioles, il ne peut s'empêcher de vouloir m'initier à ces choses. Il pense que ça peut m'aider à surmonter ma peur, peut-être que c'est vrai, mais en attendant, alors que je marche en direction de la Forêt interdite, je me sens vraiment pas bien.

Mais une fois arrivé et mes salutations brèves faites, le sourire de mon ami installe une chaleur dans mon ventre qui me détend petit à petit. Après tout, il connaît l'ampleur de ma peur et l'a déjà subi, alors il sait très bien qu'il ne doit pas abuser avec moi, je sais que je peux lui faire confiance alors je me laisse totalement faire, après tout pourquoi pas, peut-être qu'il a raison, ça peut m'aider à supporter ma peur. « Je vais bien. Je me garde de te retourner la question, tu me sembles encore plus pâle qu'hier ! Tu ne vas pas être malade au moins ?  » je vois qu'il est vraiment sincère et inquiet lorsque qu'il me pose cette question alors je me contente de respirer un bon coup et tente un sourire cette fois ci un peu plus sur. « Non ça va, je me contiens, c'est juste... L'adrénaline » dis-je avec un semblable de rire nerveux. Au fond c'est vrai, j'ai un petit sentiment qui me pousse à retrouver ce courage qui m'a aussi poussé à sortir de mon lit ce matin, ce courage qui me donne envie de combattre ma peur et de vaincre ma faiblesse. Je hausse les épaules, de toute manière je suis lancé maintenant, et je ne comptes pas me défiler (même si j'en ai un petit peu envie). Mais lorsque l'angoisse commence déjà à remonter Perrin me calme en une fraction de seconde en m'indiquant qu’aujourd’hui, pas d’araignées et pas de choses trop dégoûtantes. Ces simples paroles ont le don de faire redescendre l'angoisse qui m'envahissait et je me sens soudain un peu plus motivé, d'ailleurs, le fait d'aller dans la Forêt me plaît, j'aime bien cette forêt et c'est un endroit tranquille pour ce genre de moments.

« J'ai hâte de voir ce que t'appelle pas trop dégoûtant alors ! Allons y ! » dis-je d'une voix bien moins tremblante que toute à l'heure. Je ne sais pas vraiment ce que Perrin compte me montrer, mais je lui accorde ma confiance toute entière alors j'espère qu'il ne la brisera pas. Mais bon, ça m'étonnerai bien trop de lui, s'il y a bien quelqu'un qui n'a jamais trahi ma confiance c'est bien Perrin. Mis à part Phoebe bien entendu, je lui accorderai ma vie tellement j'ai une confiance aveugle en elle. Mais l'heure n'est pas là, je suis en direction de mon pire cauchemars, et pourtant mon angoisse commence à retomber... Je pense qu'elle ne reviendra que quand je serais face à l'obstacle en question. Du coup nous nous mettons en direction de la Forêt, d'un pas assez rapide mais sûrement tout de même, après tout ce n'est pas pour rien qu'on appelle ça la forêt interdite.

« Et euh.. Du coup, on va faire quoi en fait... ? » demandais-je d'une hésitation étonnante, ce n'est pas dans mon habitude de faire des pauses et d'hésiter quand je parle, décidément je ne suis pas si bien que ça je crois.

Je me suis lancé dans quelque chose maintenant, je n'ai plus de retour possible. Bien sûr je pourrais dire à Perrin que j'ai mal à la tête, que j'ai froid, que je ne me sens pas bien, que j'ai oublié de faire un devoir, j'ai un paquet d'excuses bidons pour retourner dans la salle commune et me cacher avec Phoebe pour que personne ne me touche et que je renie toute existence de bestioles en tout genres. Mais j'ai accepté la proposition de Perrin alors je ne vais pas me dégonfler, je trouve ça gentil de sa part de vouloir m'aider à vaincre ma peur. Évidemment pour lui c'est fabuleux de pouvoir partager sa passion, mais ça représente beaucoup pour moi et sincèrement j'ai compris que je peux lui faire confiance. Alors hors de question de me défiler ! Je sais que je vais avoir peur, mais qui sait, franchement, les moldus le disent bien, c'est qu'en affrontant sa peur qu'on peut la vaincre ! Alors je vais l'affronter, peut-être qu'aujourd'hui ne suffira pas, mais je vais évoluer, je dois bien non ? Je ne m'imagine pas plus tard faire venir ma mère chez moi pour qu'elle fasse sortir une araignée où un cafard de ma chambre, ça serait ridicule. Je crois que Perrin est un peu mal à l'aise, il doit certainement flipper un peu de ma réaction aussi, j'imagine pas comment je me sentirais si quelqu'un commence à faire une crise de panique devant moi ! Non, je ne ferais pas de crises de panique, c'est sur. J'en ai fait rarement et quand c'était le cas, j'étais forcément tout seul, à ma merci, dans une situation vraiment critique (par exemple la fois où j'étais enfermé dans ma chambre car il y avait une grosse bestiole immonde sur la poignée de ma porte, l'horreur, rien que d'y penser j'en ai les frissons). Là, je serais en compagnie de mon ami qui sait y faire avec les bestioles et sait très bien comment je peux réagir face à ma peur, alors je peux lui faire confiance.. Oui, oui je le peux. D'ailleurs, je suis très gratifiant qu'il n'ait pas amené son araignée, j'ai fini par accepter sa présence, mais ce n'est jamais une partie de plaisir quand je sais qu'elle n'est jamais très loin, au moins là, ça me fait un poids en moins !

Nous nous enfonçons donc d'un pas soutenu dans la Forêt, j'observe les alentours, analysant le paysage, alors que je me demande où nous allons, d'ailleurs je ne tarde pas de faire part de mon questionnement à mon camarade. « Juste une petite exploration dans une grotte, rien de bien méchant.  » dit-il d'une voix agréablement douce qui a le don de calmer un peu ma respiration. Une grotte, ça va, j'ai déjà exploré des grottes dans ma vie, qu'est-ce qu'il pourrait y avoir de bien méchant là dedans ? Un frisson me parcourt le dos et je chasse rapidement toutes les pensées qui fusaient dans ma tête. Ce n'est vraiment pas le moment d'imaginer les pires scénarios, vraiment. « Tu n'es pas claustrophobe j'espère ?  » ajoute-t-il perplexe. Je souris légèrement, il ne manquerait plus que ça tiens, claustrophobe ! En réalité je n'ai jamais eu ce genre de peur, je ne dirais pas que j'adorerais passer ma vie dans un espace confiné dans lequel on peut à peine bouger un bras, mais de là a être claustrophobe, non, pas du tout ! Au contraire, j'ai toujours adoré les ascenseurs et les cachettes ou endroit petits, je trouve ça tellement confortable.

« Oh non, ça serait le comble ! Mais ne t'inquiète pas, une seule phobie me suffit déjà ! » dis-je sur un ton léger. On a tous une peur irrationnelle de quelque chose... Bon, peut-être pas jusqu'à la phobie, mais il y a toujours un maillon faible chez quelqu'un ! Le plus souvent il s'agit de la mort, ce qui est totalement compréhensible, mais on peut avoir peur de tout, c'est pas vraiment quelque chose que l'on choisit je crois, d'ailleurs je n'arrive pas à me souvenir quand j'ai commencé à avoir peur des insectes et autres bestioles de ce genre... Je sais juste que j'en souffre depuis un boooon moment. Au bout d'un moment de marche nous finissons par arriver non loin d'une montagne où une petite entrée est visible et automatiquement je plisse les yeux, comme pour voir un avant goût de ce qui m'attend. A côté de moi, je peux sentir Perrin commencer à s'animer d'excitation, c'est un peu sa passion tout ça alors je peux très bien comprendre, mais moi c'est pas l'excitation qui m'anime. Mon cœur se met nouveau à battre un peu plus vite, mais je l'ignore et avance avec le Gryffondor jusqu'à l'entrée de la grotte. « Alors on y va ? Toujours prêt ? Parce que, si tu préfères, on peut prendre une pause avant d'entrer. Ce n'est pas un problème pour moi ! » Un faible sourire s'affiche sur mon visage, pas la peine de faire durer le suspens, ça ne ferait qu'aggraver ma situation je pense et si je me met à trop réfléchir je vais finir par laisser tomber au dernier moment. Non, il est temps que je prenne mon courage à deux mains. Alors je fixe l'entrée, d'un œil déterminé et avance d'un pas. « Non, c'est maintenant où jamais. » déclarais-je d'un ton déterminé.

Si on m'avait dis il y a quelques années qu'un jour j'irais volontairement dans la forêt interdite avec un ami pour faire face à ma grande phobie des insectes, j'aurais rigolé et aurait déclaré que c'est impossible. Sauf que si, et nous sommes justement arrivés dans cette clairière. Pourquoi devais-je avoir peur ? Je suis en compagnie d'un bon ami et je ne risque vraiment rien ! Ce n'est pas comme si les bêtes peuvent me tuer ou me blesser, sincèrement... Alors après un moment d'hésitation où je fixe l'entrée de la grotte comme pour me convaincre qu'après y être entré je ne pourrais plus faire demi tour, il faudra que je prenne mon courage à deux mains. C'est pas ce qu'on est censé être à Gryffondor ? Les courageux ? Honnêtement je n'en doute pas, mais il y a certaines choses qui nous dépassent. Mais cette fois ci c'est la bonne et je ne m'attarde pas pour le faire comprendre à mon ami. Alors Perrin s'enfonce dans l'entrée de la grotte et je le suis prudemment, je ne sais pas où, quand et à quoi on va être confronté à quelque chose mais je ne peux m'empêcher d'avoir la tension dans tout mes muscles, comme si mon corps savait exactement ce qu'il allait se passer. L'obscurité commence à nous engloutir et je n'attend pas une seconde pour allumer le bout de ma baguette grâce à un lumos afin d'éclairer mon chemin. Nous nous mettons rapidement en route et ce moment de balade en grotte me détend je dois dire. J'ai l'impression que ce n'est qu'une simple découverte et je me surprends même à sourire à certains moments, lorsque je manque de tomber minablement. Nous marchons déjà depuis plus de dix minutes en descendant sous la terre et je me dis que le rouge et or a bien fait de me demander si je suis claustrophobe parce que là il faut dire qu'on est bien loin de l'air libre. Je ne vais pas dire que le confinement tel quel me fait du bien, mais je n'ai pas trop de soucis à me dire qu'au dessus de moi il n'y a que roche et terre, après tout il y a plus d'une sortie et Perrin connaît cet endroit. Soudain je vois la pente commencer à remonter et instinctivement je comprend que nous ne tardons pas à arriver à destination.

«  En haut de la pente, ça bifurquera sur la droite, et le sentier continuera sur plusieurs mètres encore, mais on attendra notre destination au bout à quelques unes à peine.  »

Je hoche la tête et nous nous mettons de nouveau à marcher, remontant la pente cette fois ci et rapidement la montée s'arrête et nous tournons à droite comme me l'a indiqué mon ami.

« Heureusement que tu m'as demandé au préalable si j'étais claustro, parce que si c'était le cas je pense que j'aurais déjà été évanoui ! Mais sincèrement cette grotte est impressionnante, tu en fais des découverte ma foi ! » dis-je assez impressionné.

J'imagine qu'il a l'habitude de faire ce genre d’escapades à la recherches de créatures magiques ou de quelconque choses à découvrir sur la nature. Je trouve ça super et ça lui donne tout de même un grand côté aventurier, surtout quand on voit cette grotte. Après quelques pas Perrin se tourne vers moi me montrant une légère ouverture dans la roche. « C'est par-là ! » Je déglutis. Bon, je ne sais pas si le fait qu'une lumière bleu glaciale émane de ce passage me rassure, mais je commence à sentir une dose d'adrénaline me motiver à avancer. C'est la curiosité et l'inconnaissance de ce qui m'attend qui a pris part de moi maintenant et dès que mon ami s'est glissé habilement par l'ouverture, je me tortille un peu pour le rejoindre.

Et c'est alors que je me retrouve plongé dans une caverne aux reflets bleu-argentés flottant partout autour de nous. Mon premier réflexe est de lever la tête vers la source de lumière, et je remarque rapidement qu'il ne s'agit d'autre que des rayons du soleil. Mais un petit bruit me fait sursauter et lorsque je pose mon regard sur la façade à ma gauche j'aperçois un amas de scarabées en cristal. Mon sang ne fait qu'un tour et je sens mon cœur s'accélérer alors que je me tourne brusquement vers Perrin, cherchant un refuge, le regard perdu. Mais lui semblait émerveillé, content, souriant...

« Alors, les petites bêtes, elles ne sont pas toutes dégoûtantes ! Tu vois, elles peuvent être magnifiques elles aussi ! » 

Pendant un moment je me contente de fermer les yeux et inspirer profondément alors qu'un autre bruit me fait sursauter. Instinctivement je me rapproche de Perrin gardant mon regard fixe sur son visage pour ne pas voir ce qui nous entoure de partout sur les murs. Je dois avoir l'air d'un gamin de dix ans, heureusement que c'est Perrin qui est avec moi parce que j'imagine pas la honte si quelqu'un comme Isidore me voyait dans cette situation. Des scarabées... Des scarabées tout autour de moi, des centaines ! Par la barbe de Merlin dites moi que je vais me réveiller d'un instant à un autre dans mon lit, en sécurité dans la couette.... Sauf que le grand sourire du gryffondor me ramène a la réalité me donnant presque un sentiment de culpabilité. Nous avons fait tout ce chemin, il a pris la peine de m'emmener ici, fier de me montrer la... Beauté, de ces créatures qui le passionnent, et moi je ne pense qu'à être dans mon lit ! Ce n'est pas juste pour lui. Après une profonde inspiration, je décide enfin de détourner le regard qui était alors fixé sur mon ami et de le poser sur les bestioles ornant les murs. Un frisson me parcours alors que je sens soudain que je me mord l'intérieur de la joue, les bras en crois sur ma poitrine comme pour me recroqueviller sur moi-même. Après cinq minutes où j'ai les yeux vides, fixés sur les cristaux vivants qui diffusent cette merveilleuse lumière, tentant de réguler ma respiration, d'apprivoiser ma vue, d'accepter toutes les émotions en moi, je sens mes muscles se détendre. Par contre l'ambiance n'est pas détendue, je peux sentir le regard de mon ami posé sur moi, je n'ai toujours rien dit, je dois paraître stupide.

« Désolé tu... Tu as raison. C'est pas si... dégouttant. » lâchais-je la voix tremblante.

En fait, Perrin à vraiment raison, tant que les scarabées ne font pas de bruit ou ne bougent pas, ils ont vraiment un côté fascinant... Comment est-ce possible qu'il soient d'une telle composition ? On dirait vraiment des diamants, des pierres précieuses. Je me surprends même à faire un pas en avant, tentant de voir un peu mieux les créatures mystérieuses, j'ai presque l'impression d'oublier qu'il s'agit d'insectes. Le fait qu'ils ne soient pas noirs enlève le côté si répugnant...

« C'est incroyable qu'ils... » je ne finis pas ma phrase alors qu'un des scarabées bouge et fait tomber un deuxième sur le sol. Un gémissement de peur incontrôlable sort de ma bouche et je fais un pas en arrière cherchant le refuge d'un corps humain. Mon cœur est de nouveau en train de battre alors que mon regarde croise à nouveau celui de Perrin. « Qu'ils soient en crystal. » lâchais-je dans un souffle. Ils sont fascinants mais pas quand ils tombent de nulle part sur le sol.