Une dizaine de feuille froissé en boule débordait de la poubelle. Cela faisait des heures que j’étais assise là devant mon bureau à réfléchir par quoi j’allais débuter. Écrire une lettre à son géniteur n’est pas aussi facile que ce que l’on imagine surtout lorsque cela fait 6 ans que vous le côtoyer mais que vous ne le lui avez toujours pas révélé la vérité… Par quoi commencer ? Son départ précipité après la nuit de ma conception ? La mort de maman ? Mes multiples vies dans des familles d’accueil ou orphelinat ? Pourquoi me poser autant de question alors que lui ne connaissait même pas mon existence. C’était à peine s’il m’avait regardé hier lors de mon premier cours de l’année. Et si je débutais par quelque chose de moins personnelle. « Salut papa, ton cours de hier était intéressant mais je ne suis pas d’accord avec toi sur ton analyse sur les sombrales. ». Ou pas… Je froissai la feuille et la lançai à la poubelle.

Je me levai et me dirigeai vers la fenêtre. Il était impossible pour moi de continuer à me taire. Je l’avais tant cherché... Cela ne faisait qu’une année que j’avais compris qui il était. Je m’assis sur le rebord de la fenêtre et me mis à me remémorer toutes les choses que j’aurais souhaité partager avec lui.

Je m’étais toujours sentie si seule et sans famille… Comme seul souvenir de ma mère, je conservais une vieille photo d’elle sous mon oreiller ainsi qu’un vieux livre qu’elle me lisait petite. Elle était morte lorsque j’avais quatre ans et m’avait laissé seule dans un monde encore inconnu pour moi : celui des moldus. La première famille qui m’accueille voulu se montrer aimante et compréhensive malgré mes colères et ma bizarrerie. Ils ne parvinrent jamais à comprendre mon obsession pour un vieux bouquin que j’avais hérité de ma mère. Pendant deux ans, ils cherchèrent à créer un lien avec moi mais rien ne fit. Je restai pour eux un parfait inconnu peu loquace. Ils finirent par me ramener à un nouvel orphelinat. A six ans, je fus adopté par un vieil homme anglais et sa femme qui m’emmenèrent à Londres. Je finis par découvrir en fouillant leur galeta qu’il s’agissait d’un « ami » de la famille de ma mère. Le vieil homme l’avait soutenu et caché durant la guerre de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Malgré tout ce qu’ils firent pour moi, je ne parvins jamais à leur pardonner leur mensonge. À dix ans, je fis ma première fugue. Je la justifiai en prétendant vouloir retrouver mon père. Les services sociaux sorcier cherchèrent à soutenir ma famille mais rien n’y fit, je continuais à me montrer ingrate et mon comportement se dégradait. Ils finirent par se trouver face à une réalité qui ne leur plaisait pas. Ils devaient me révéler que mon père était un sorcier et qu’il avait quitté l’univers moldu. Malgré leur révélation, je continuais mes errances dans les rues londoniennes à la recherche d’information sur mon père auteur de mon vieux grimoire.

Un matin de Juin 2016, je reçue ma lettre pour Poudlard. Je passai quatre ans de rêve dans mon nouvel univers. Je me sentais enfin à ma place et ne vivait plus dans la fuite et la recherche d’identité. Toutefois par un heureux hasard, je finis par apprendre par la bibliothécaire que mon géniteur était enseignant à Poudlard. Il me fallut une année pour découvrir qu’il s’agissait de Johnson. Cela me troubla énormément. Je ne pouvais pas dire qu’il s’agissait de mon enseignant favoris. Il était souvent dure et avait une approche pédagogique assez ennuyeuse. Malgré cela, je fus contrainte d’admettre que nous avions de nombreux points communs. Cela fait maintenant quatre mois que j’étais de retour à Poudlard et que je cherche un moyen de rentrer en contact avec lui afin de le connaître non pas comme un enseignant froid et distant mais comme le père que je n’avais jamais eu. Je regardai par la fenêtre le grand parc où se promenait le professeur Johnson et me demandai comment allais-je lui annoncer qu’il était mon père.

Mère : Morte à mes quatre ans, elle était une cracmol. Elle était fille unique. Bien que ses parents fussent déçu qu’elle n’ait pas de pouvoir, ils la cachèrent et firent tout leur possible pour l’aider. Elle fuit l’Angleterre durant la guerre et voyagea beaucoup en Europe. Il semblerait qu’elle s’était toujours sentie responsable de la mort de ses parents. Je n’ai qu’une vieille photo d’elle. Je lui ressemble beaucoup. Elle aussi est brune aux yeux bruns. Elle porte un petit sourire malicieux et semble heureuse. Dans mes peu de souvenirs, elle était douce et aimante. J’en garde une belle image même si je lui en veux de ne pas avoir parlé de mon existence à mon père. La famille Lewis me raconte beaucoup de chose sur ma mère. Il semblerait qu’elle voyait toujours le meilleur chez l’autre et les gens l’aimaient.

Père : C’est mon professeur de soins aux créatures magiques. Il ignore qu’il est mon père. Plus le temps avance plus je crains la révélation. Toute mon enfance, j’ai idolâtré l’auteur de ce bestseller moldu que j’imaginais drôle, juste et brillant. Je dois malheureusement admettre que ma rencontre avec ce dernier ainsi que sa réputation m’ont vite désillusionné.

Famille Lewis ; Robert et Susan : Je leur en ai fait voir de toutes les couleurs mais je sais qu’ils ne m’abandonneront jamais car il s’agit de belles personnes. Je ne leur ai jamais fait ressentir ma reconnaissance pour tout ce qu’ils ont fait pour moi mais je pense qu’ils le savent au fond d’eux. Malgré tout ce que je peux dire, je dois l’admettre, ils sont comme mes grands-parents de cœurs.

Nos adieux sur le quai 9 3/4 furent bien plus efficace que ceux de mes camarades. Une simple accolade à chacun et un « à Noël » de ma part et me voici partit pour le Poudlardexpress. Je n’ai jamais été très à l’aise avec les au revoir et à la vue de nos relations durant cet été, j’étais assez persuadée qu’ils devaient être enchantés de me voir partir. Robert et Susan étaient de magnifiques personnes à qui j’en faisait voir de toutes les couleurs. Ils m’avaient tout offert en mémoire de ma défunte mère mais moi, du bas de mes onze, je ne pouvais pas le comprendre. Je me montrai en colère contre le monde entier.

L’intérieur du train ressemblait à n’importe quel train. Je cherchai un compartiment vide et m’assis. Je me mis à rêvasser de Quidditch, de ce que ma mère aurait pu ressentir dans ce train si elle avait été une sorcière, de ce que mon père avait pu ressentir lors de sa première rentrée scolaire et finalement à tout ce que je faisais subir à Susan et Robert. Mes rêveries furent réduites en cendre lorsque deux garçons rentrèrent dans mon compartiment dans de grands éclats de rire. Je les regardai perplexe. Ils me dirent que tous les compartiments étaient pleins et me demandèrent s’ils pouvaient s’asseoir. Ils semblaient également en première année. J’acceptai. Il était peut-être temps pour moi de faire des efforts vis-à-vis des autres être humain. Nous discutâmes de Quidditch et de magie. Jamais je n’aurais pu m’imaginer en me levant ce matin que l’avenir me préparait du positif.

Après des heures de discussion enflammé nous arrivâmes à la gare de Pré-au-Lard. Je fus alors séparée de mes deux nouveaux amis. Je suivis le garde-chasse jusqu’au barque. La découverte du château fut époustouflante. Tout semblait si irréelle. Le stress commença à m’envahir lorsque j’entendais mes camarades discuter d’un test que nous allions passer pour déterminer notre maison. Certain parlait d’un combat avec un troll, d’autre de test d’ascendance. Je me sentais si fébrile que mes souvenirs restèrent flou jusqu’à cet instant précis…

« Clip, clap, clip, clap… » plus les pas s’approchaient de moi, plus mon stress augmentait. J’étais assise sur ce petit tabouret dans la grande salle en de ce grand château qu’était Poudlard avec tous les regards posés sur moi et j’attendais mon destin. L’ambiance de ce château était bien différente de tout ce que j’avais connu avant. En effet, ici, tout semblait froid et sale. Le château ressemblait plus à une maison hantée qu’à un palais de la reine moldu. « Clip, clap, clip, clap… ». Je me remémorai mon tout ce que Robert et Susan m’avait appris sur la magie. « Clip, clap, clip, clap… ». Le bruit cessait. Je levai la tête et vue une grande femme élégante à l’air sévère. Je tentai de lui sourire mais rien ne vint mais yeux se mirent à la scruter. Elle portait une magnifique robe de sorcière vert émeraude, ses cheveux étaient coiffés d’un chignon parfait et ses yeux malicieux m’observait derrière de petite lunette carrée. Je la regardai quelque peu stressé. En voyant son regard si sévère, je perdis mes mots. J’eue le sentiment que cette minute dura des heures. Nous restâmes figés à nous jauger. Enfin comme par magie, elle tendit vers moi un vieux chapeau poussiéreux. Je fus surprise lorsque la directrice le mis sur ma tête et que j’entendis une petite voix me susurrer à l’oreille :

- Mmh…. Ah je vois….