Déprimée, c'était le mot. Déprimée, frustrée, fatiguée. Je resserrais les bras autours de mes genoux, considérant sérieusement la possibilité d'y enfouir le visage. Un cocker amputé des quatre membres n'aurait pas semblé plus affligé que je l'étais. Prostrée au bas des marches, j'écoutais distraitement la grande salle bourdonner de vie. Cliquetis de verres, de couteaux, de fourchettes couverts par les conversations les plus diverses dans la cacophonie la plus totale. Sans parler des odeurs de viande en sauce, de farce et de petits légumes qui auraient dû me faire monter l'eau à la bouche. En l’occurrence, j'avais plutôt la nausée. Ma tête, mon estomac... Même combat ; la première gavée d'incompréhension, le second d'amertume. J'en avais marre, tout simplement. Marre d'avoir le cul entre deux chaises. Marre d'être toujours, toujours celle à faire des compromis. Marre, surtout, d'être prise pour une conne. Tout ça pour les beaux yeux d'Ashley. Je tirais nonchalamment sur ma cravate, desserrant le nœud encore d'avantage, le regard rivé sur le couloir désert ou sur rien en particulier. Tout mon corps me semblait froid, engourdi comme au sortir d'une chambre froide, plongé dans une léthargie absolue. Eussé-je songé – à croire que les mauvais sentiments me faisaient parler comme un roman français du 18ème – à étirer mes membres engourdis, qu'aussitôt j'y aurais renoncé. Bouger ? Quelle idée... Quelques doigts de pieds, à la rigueur, pour être bien certaine que le froid ne les avait pas décollés du reste – savait-on jamais... Et puis, je tirais sur ma cape, cherchant à m'y envelopper entièrement. Parce que quand même, ça caillait sa race. Et qu'Ashley fréquentait Chuck. Mais pour l'amour du ciel, que n'aurais-je pas donner pour éviter ça ! Voir Chuck souriant comme un ange, auprès d'une Ashley qui faisait bien volontiers de même... Gerbant, vraiment. C'est qu'il n'avait pas froid aux yeux, ce cher Chucky. Aux dernières nouvelles, Ashley était encore ma meilleure amie, et ce, même si nos échanges se faisaient toujours plus rares et gênés. Cela dit, son audace payait bien, apparemment, puisqu'en toute connaissance de cause, Ashley fraternisait avec l'ennemi. J'en étais restée pétrifiée, dans un état d'hébétude tel que j'en avait fini sur ces escaliers. Tout ça n'avait aucun sens. Faire une crise de jalousie à Faolan pour se rapprocher de mon ancien copain une semaine plus tard... à quoi cela rimait-il ? Cette fille m'épuisait, elle et sa manie de rendre les choses les plus simples complètement tordues. Cela faisait près d'un an que je m'échinais à conserver notre amitié en état, presque un an que j'avançais à tâtons dans le noir : trois pas en avant, six pas en arrière. Pas étonnant que cela finisse par me miner le morale. Je n'avais même pas le cœur à m'énerver, roulée sur moi-même comme un culbuto en manque d'affection. J'étais simplement là. Pas soif, pas faim. Envie d'avoir la paix, besoin de réconfort. J'avais juste ce besoin viscéral d'entendre de la bouche d'un autre que tout cela n'était qu'un énorme quiproquo d'un destin foireux qui s'était emmêlé momentanément les pinceaux, que ce n'était qu'une crise passagère et que fatalement, j'allais retrouver Ashley, que Chuck ne serrait plus une ombre au tableau et qu'elle allait laisser Faolan tranquille, comme elle l'avait toujours fait jusque-là. Si seulement... Interpellée, je relevais soudainement la tête, croisant un regard azur bien connu.
« Snow... »
Je ne l'avais même pas entendu arriver, trop occupée à m'imaginer qu'une bonne âme me délivrait de mon cafard, ne serait-ce qu'en affirmant des inepties inouïes que j'aurais gobées sans faire de difficultés. Je ne songeais ni à me relever, ni à esquisser le moindre sourire factice. A quoi bon faire semblant ? Ce n'était que Shiver, et pas le pire des trois.
« Salut. » soufflais-je d'une voix morne.
A ce stade, chaque silence me mettait plus mal à l'aise ; il fallait bien combler. « Tu... euh... as une miette sur le menton. »
Ouais, bravo O'Connor, c'est vrai que c'est beaucoup mieux maintenant... Sans rire...
Dernière édition par Sloane M. O'Connor le Jeu 15 Déc - 16:53, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Dim 9 Oct - 18:39
❝ Only Human ❞Sloane & Snow C'était une journée comme une autre à Poudlard, après la rentrée, la monotonie avait repris son cours au sein de l'école. Cela ne m'enchantais pas vraiment de reprendre le chemin des cours mais c'était ma dernière année alors je faisais tout pour en profiter au maximum. C'est vrai, je sais ce que j'ai pour le moment, j'ignore ce que me réserve l'avenir. J'espère qu'il sera radieux et pleins de beaux contrats mais toutes les belles promesses que j'ai entendu jusque là pourraient ne rester que des promesses. Pour être honnête, le tableau c'est un peu noircie quand on nous a annoncé le départ de Crawford. Je dois bien avouer que j'étais déçu. Il ne me doit rien, il n'avait pas à me le dire en avance qu'il comptait partir mais bon, quand même, j'aurais aimé être prévenu. Je fais quoi moi maintenant ? Il m'offrait de bons conseils et un entrainement particulier, sans lui je me retrouve à mon point de départ. Alors certes, j'ai eu un an pour me perfectionner et c'est toujours mieux que rien, c'est évident, mais j'aurais aimé avoir toutes les chances de mon côté en quittant Poudlard. J'aurais aimé pouvoir dire aux potentiels recruteurs que j'ai été coacher par un ancien joueur professionnel, ça à de la gueule sur un CV. Certes je pourrais toujours le dire mais ça remontera à un an, ils vont se demander ce que j'ai gardé comme conseils et si mon niveau n'a pas chuté ... Evidemment je ne montre rien à mes amis, mais ça me froisse un peu son départ. Il a certainement une bonne raison mais au fond je m'en fous, ça ne suffira pas pour me faire avaler la pilule. Egoïste et capricieux ? Oui et alors ?
Mais bon, l'annonce du départ de Crawford datait de la rentrée, depuis de l'eau avait coulé sur les ponts. Je lui en voulais toujours mais je me concentrais sur mon équipe et sur nos chances de gagner la coupe cette année. Hors de question de se la faire rafler de nouveau, elle était à nous. Je testais les personnes motivées à faire parti de l'équipe, les niveaux n'étaient pas trop mauvais mais certains étaient visiblement meilleurs que d'autres, à n'en pas douter. Je me centrais aussi sur mon propre entrainement. Je ne pouvais pas attendre de mon équipe un excellent niveau si moi-même je n'étais pas à la hauteur, ce serait vraiment débile. Mais j'étais quelqu'un de très discipliné quand il s'agissait de sport et j'avais acquis de très bonnes habitudes grâce à mon père. Je courais tous les matins, je travaillais mes réflexes très régulièrement et je volais dès que j'en avais l'occasion. Le tout était de se tenir prêt face à n'importe quelle situation. J'avais également un régime assez stricte, je ne m'adonnais pas ou très rarement à des boissons alcoolisées par exemple, je n'en voyais pas vraiment l'intérêt. Je n'avais pas besoin d'alcool pour m'amuser et passer un bon moment avec mes amis, eux faisaient ce qu'ils voulaient, tant qu'ils ne tentaient pas de me forcer. Le peu de fois où j'ai bu, je n'étais pas bien le lendemain, je n'ai pas vu l'intérêt de recommencer. Mais je respectais le choix des autres de se bourrer la gueule tous les quatre matins, j'avais au moins l'occasion de bien me foutre de leur gueule le lendemain au réveil.
(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Dim 16 Oct - 12:57
Le rire de Snow m'étonna un instant, et je consentis à relever le regard sur sa dentition ultra bright de spot publicitaire. Contre toute attente, cela m'arracha un faible sourire. Parce que Shiver avait un rire débile, et que c'était exactement le genre de petits détails irrésistibles dont j'avais besoin ces derniers temps. Des fossettes, j'aspirais à voir des fossettes aux coins des lèves. Snow se rapprocha, notant ma mine sombre. Je secouais la tête. Non, effectivement, je ne devais pas avoir l'air dans mon assiette. Difficile de manquer l'étonnement contenu dans sa voix. Désolée, Shiver, il y avait du cassage de mythe en perspective... C'est qu'il n'avait pas l'habitude, le pauvre chéri, et il n'était pas le seul. En colère, je pouvais l'être souvent, et déçue, parfois haineuse, violente – surtout avec Chuck, toujours plus avec Chuck. Cependant aucun, non aucun de ces sentiments dignes d'un sith des mauvais jours n'impliquaient de rester tétanisée en position fœtale au pied d'un escalier. Quoi de plus tonique qu'une colère noire ? Quoi de plus passionné qu'une haine profonde ? J'aurais mille fois préféré embraser l'étincelle de révolte que je sentais poindre dans ma poitrine, que de me laisser aller à cette tristesse mélancolique qui m'aspirait toute force. Frapper Chuck pour se croire tous les droits, frapper Ashley pour transformer notre amitié en roulette russe ; voilà qui m'aurait semblé bien plus constructif. Snow semblait m'interroger du regard, mais je me voyais mal m’épancher ouvertement sur mes problèmes avec Ashley. Avec qui pouvais-je le faire d'ailleurs ? Andrew, peut-être. Lui avait quitté Poudlard, il portait sur la situation un regard objectif, contrairement à Faolán, qui était pourtant un trésor de compréhension, ou même Snow. Il y avait des précédents entre eux, malgré tout.
« Problèmes relationnels, tu connais ça... » éludais-je.
Sans doute, oui ; il était raisonnable de penser que tout le monde en passait par là, un jour ou l'autre. Si même Cendrillon, la gentille potiche soumise de service ne pouvait pas saquer ses belles-sœurs, je voyais mal qui aurait pu y échapper. D'ailleurs, je fréquentais Noel depuis des années, et il aurait fallu être sacrément dupe pour ne jamais relever la moindre tension entre lui et Snow. Oh, du côté fraternel, je n'avais pas à me plaindre, mais le destin se vengeait ailleurs... Et Ashley faisait une cible de premier choix. C'était rageant. Que pouvais-je encore faire, hein ? Encore une discussion miraculeuse ? Encore ma main frappant sa joue, ou son poing frappant ma pommette ? Et jusqu'à quand cet équilibre retrouvé durerait-il ? Jusqu'à la prochaine fois qu'Ashley croiserait Faolán dans un couloir et se sentirait obligée de lui cracher sa jalousie au visage ? Ça en devenait grotesque... J'étais épuisée de me battre contre ce qui ressemblait de plus en plus à une fatalité. Alors quoi ? Était-ce si difficile de m'accepter avec toutes les facettes de ma personnalité, de me prendre telle que j'étais, sans chercher à gommer ce qui déplaisait ? Je plantais mon regard dans celui de Shiver, en éprouvant – étrangement – un certain apaisement. A bien y regarder, lui non plus n'avait pas l'air au meilleur de son humeur.
« Ça t'est déjà arrivé de te sentir... comme... impuissant ? De te dire que quoi que tu fasses, quelques soient tes efforts, la situation échappe à ton contrôle ? »
Il y avait plus anodin, comme question, mais quelque-part, cela me soulageait d'exprimer à voix haute le fond de ma pensée. Je ne savais pas trop comment Shiver allait réagir. Au fond, j'appréciais compagnie, et pour le moment, je n'avais pas très envie qu'il me laisse.
Dernière édition par Sloane M. O'Connor le Mer 26 Oct - 19:23, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Mer 19 Oct - 22:12
❝ Only Human ❞Sloane & Snow « Problèmes relationnels, tu connais ça... »
Cela allait faire 7 ans que je connaissais Sloane et même si je l’avais déjà vu en colère ou autre, je l’avais quand même plus souvent vu de bonne humeur et souriante. Il était donc étrange de la voir ainsi ce soir. Tout le monde avait des baisses de morale, c’était humain, mais quand ça arrivait à des gens comme elle, c’était plutôt étrange. Je ne savais pas trop ce que je devais faire. Devais-je rester ou partir ? On se connaissait sans se connaître, on n’était pas des amis, je l’appréciais et il nous était arrivé de traîner ensemble une ou deux fois, mais sans plus. J’ai cru comprendre qu’elle était proche de Noel, mais c’était normal, ils partageaient la même maison et le même poste, ça rapprochait forcément. Du coup je me demandais si ma présence serait vu comme quelque chose de bénéfique ou de gênant. Après je n’étais pas le genre de mec à me poser un milliard de questions donc je décidais de rester un peu pour faire la conversation et lui demander ce qui n’allait pas et si elle me répondait tant mieux, sinon tant pis. Si elle voulait être seule, elle serait me le faire comprendre, je n’avais aucun doute à avoir sur la question. « Comme tout le monde je crois ... » Il fallait être honnête, j’étais humain moi aussi, j’avais donc connu des problèmes de ce genre là dans ma vie. Il n’y a pas si longtemps que ça, c’était tendu entre January, Noel et moi. On s’est rendu compte qu’on s’était éloigné et visiblement au lieu de tenter d’arranger les choses, on les avait fait s’empirer. Au delà de ma fratrie avec qui il y avait encore des hauts et des bas, mais qui dans l’ensemble allait quand même mieux au niveau relationnel, j’avais eu quelques problèmes avec d’autres personnes. Acacia me détestait parce qu’elle était persuadée que j’étais sorti avec elle que pour son titre et son argent. Il est évident que je ne vais pas me voiler la face, ça a aidé, mais je n’étais pas avec elle que pour ça. Je n’ai pas eu envie de chercher plus loin, je l’ai laissé faire parce que ça m’avais saoulé, mais depuis c’était un peu la guerre avec elle. Ce n’est pas toujours évident avec son frère Abel, il me tape parfois sur le système même si c’est un mec que j’apprécie. Et puis il y a aussi Aurora qui m’en veut visiblement parce que je suis sorti avec Lalie. J’ai pas trop compris pourquoi, on est plus ensemble depuis longtemps, pourquoi ça la dérange autant que je sorte avec Lalie ? Elle ne s’est jamais expliquée sur ça et je n’ai pas l’impression qu’elle le fera un jour. Bref, tout ça pour dire que oui, je sais ce que c’est quand des problèmes relationnels nous tombent dessus, ce n’est jamais agréable … « Ashley ? » Pour être parfaitement honnête j’ai balancé Ashley par pur hasard. En fait je ne connais pas tous les amis de Sloane, je sais juste qu’elle traine beaucoup avec Ash du coup ça ne m’étonnerais pas que ce soit elle, surtout en connaissant le personnage. Mais bon après c’est peut-être pas du tout elle …
« Ça t'est déjà arriver de te sentir... comme... impuissant ? De te dire que quoi que tu fasses, quelques soient tes efforts, la situation échappe à ton contrôle ? »
(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Mer 26 Oct - 22:18
Je regardais Snow. Pour la première fois de mon existence, je le regardais vraiment. Non pas comme une icône intouchable, le beau gosse idéalisé à jamais exclu de ma boule à neige pleine de paillettes - mon petit monde, quoi, ma bulle à moi -, mais comme un gars, qui se confiait à une fille. Tu parles d'une révélation... Il m'avait fallu plus de sixf ans pour réaliser que Snow était un type comme un autre. Je me sentais conne, un peu déboussolée, aussi. Un nouveau mythe volait en éclat. Fini de jouer. Les compteurs étaient remis à zéro, au moins le temps d'une conversation, si ce n'était moins. Je la fermais, j'écoutais, je compatissais. Car enfin, sa colère avait du sens. J'étais à cent lieues de connaitre Shiver sous toutes les coutures, toutes ses passions, les rêves de sa vie. A la vérité, je n'en connaissais un. Snow voulait devenir joueur de Quidditch professionnel. Oh, d'autres diraient que tous les gamins de Poudlard se voyaient dans la peau de Viktor Krum, et toutes les gamines dans celles de Ginny Weasley - des clichés, toujours plus de clichés. Premièrement, Snow n'avait plus dix ans, et à l'âge ou la plupart se résignaient à suivre bien docilement les plans de carrières préétablis par papa, maman et à faire leurs études de droits magiques, lui continuait de se raccrocher à sa passion coûte que coût - et bordel ce que c'était beau... Deuxiémement, il bottait des culs sur un terrain de Quidditch, et s'imposait, objectivement, comme le meilleur espoir de la nouvelle génération anglaise - s'il vous plait ! Troisièmement, il n'y avait pas plus réfléchi comme plan d'avenir que celui de Shiver. Considérant que mon futur se résumait, jusqu'alors, à un brouillard insondable digne du Londres de Sherlock, je ne pouvais que me montrer admirative devant un si beau projet. J'ignorais que Snow avait pris des cours privés avec Crawford, mais cela tombait sous le sens. C'était un ancien joueur adulé, qui avait toutes les cartes en main pour ouvrir à Snow les portes du monde professionnel. D'après ses dires, Snow en avait bavé pour se plier aux exigences de ce coach d'exception. Et puis un beau jour, Crawford avait fait ses valises. Adieu les entrainements privés. Ciao le ticket VIP pour le monde professionnel. Ne restait qu'un espoir déçu et un goût diffus d'amertume au fond de la bouche. Retour à la case départ - ou presque. Il y avait de quoi péter un plomb. Au final, je n'étais pas la seule à en avoir gros sur le cœur. « Pardon… je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça... » finit il par ajouter.
Je haussais les épaules, toujours pas décidée à bouger de mes marches. Un limaçon, j'vous dis, pas plus solide que de la morve de troll. Au moins, Snow était resté.
« Disons que tu as simplement répondu à ma question. » ironisais-je avec un faible sourire.
Je reprenais d'un ton plus sérieux :
« Je suis désolée pour Crawford. Vraiment. Pour ce que ça vaut, à mes yeux, tu n'es pas un élève lambda. Ton niveau est bien au dessus de celui d'un élève lambda. »
J'aimais bien parler de Snow. C'était plus simple, de se concentrer sur Snow. Ça me permettait d'oublier... l'autre et... l'autre numéro deux. Disons plus simplement, de les chasser de ma tête un instant. Cependant, il fallait croire que tout déni m'était interdit, même pour quelques instants. Ashley était là, dans un coin de ma tête, et Shiver venait me le rappeler bien malgré lui. Qu'est-ce qu'il se passe, Slo ? Pourquoi cet air triste ? Pourquoi, dis ? Ingénument, il avait plus tôt glissé le nom d'Ashley. Dans le mile. A croire que c'était l'évidence même. Parler ou ne pas parler, telle était la question. J'hésitais. J'hésitais vraiment.
« C'est Ash. C'est pas au beau fixe ces temps-ci avec elle. » concédais-je finalement.
Ashley, toujours Ashley... Ça en devenait lassant, à la longue. Mais moi, je n'arrivais pas à me lasser d'elle. On repassera, pour le choix de meilleure amie. Il y avait des fois où j'en arrivais à penser que... que tout serait plus simple sans elle. C'était pourtant inimaginable.
« Je sais pas... C'était peut-être une erreur de calcul depuis le début. Peut-être qu'on a juste forcé et forcé alors qu'on aurait jamais dû devenir amies. Après tout, on est vraiment différentes. Mais... j'me suis toujours dit que... ça ne devait pas compter, en amitié, et j'm'accroche, comme une conne. »
Je riais, c'était nerveux, je crois. Un petit rire sordide et désabusé. Et dire que Snow assistait à ça... Je secouais la tête.
« C'est nul de t'embêter avec ça. C'est pas ton problème, et puis t'as bien d'autres choses en tête. Franchement, c'est juste... c'est naze. »
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(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Sam 29 Oct - 23:35
❝ Only Human ❞Sloane & Snow « Disons que tu as simplement répondu à ma question. »
Je m'étais légèrement emballé, il faut bien l'avouer. Je crois que ça vient du fait que j'ai l'impression de ne pouvoir en parler à personne. Mon frère et ma soeur m'adulent et je refuse l'idée qu'ils se rendent compte que je ne suis pas aussi merveilleux qu'ils le pensent et que je suis loin d'être aussi sûr de réussir qu'ils l'imaginent. Je sais qu'Hunter, Fao et Aniek m'écouteraient et me conseilleraient certainement mais je n'ai pas envie pour le moment de leur en parler, quant aux autres, je préfère les laisser dans l'illusion que j'ai une vie parfaite et que rien ni personne ne pourra se mettre au travers de mon ascension et que bientôt je serais le nouveau joueur numéro 1 du Quidditch professionnel. Sloane aurait pu rester dans l'ignorance si je ne l'avais pas croisé ce soir et si ses questions ne m'auraient pas conduit à m'ouvrir malgré moi. C'est assez étrange quand on y pense, on n'est pas ce que l'on appelle des amis, pourtant en cet instant je me sens proche d'elle. Peut-être que c'est parce que nous passons par la même phase en ce moment, pour des choses certes très différentes, mais finalement cela revient au même au bout du compte. Sa tristesse fait un peu écho à la mienne, même si dans mon cas, je sais que je trouverais une solution, dans le sien c'est moins sûr, même si pour le moment j'ignore encore de quoi il s'agit. Je me sens malgré tout un peu con de m'être autant confié et surtout de m'être mis en avant immédiatement, comme si c'était elle qui était venue à moi et non l'inverse. Je me rends compte que je suis tellement imbu de ma personne que même quand les gens sont déprimés, il faut encore que l'on parle de moi pour que je me sente bien et que je reste. En règle générale je m'en fous, mais en cet instant ça me gonfle un peu. « Merci ... ça fait toujours plaisir de l'entendre dire ... surtout quand c'est sincère ... On verra bien si ce sera suffisant pour percer !! » Je le pensais vraiment, je savais que j'étais au dessus des autres et cela ne provenait pas seulement de mon égo surdimensionnés, mais ça n'empêchait pas que j'étais plutôt content d'entendre de la bouche d'une autre personne, pas particulière proche qui plus est, que j'étais un bon joueur. Ca ne changerait rien à mon destin mais ça me confortait dans l'idée que je pouvais continuer à croire dans mon rêve. Et si elle le pensait, on pouvait espérer qu'elle ne serait pas la seule. Il fallait que je continue les entrainements, que je persévère, que je continue à suivre les directives de Naël et peut-être que tout se passerait bien ... l'espoir fait vivre en tout cas.
« C'est Ash. C'est pas au beau fixe ces temps-ci avec elle. »
Pour être parfaitement honnête, je n'ai jamais compris ce qui liait Ashley et Sloane. A mes yeux elles sont totalement différentes et je me suis toujours demandé comment avait commencé leur amitié. Je suis conscient qu'on peut-être différents et extrêmement bien s'entendre. Même si nous nous ressemblons sur beaucoup de points avec Aniek, il y a un différent qui pourrait nous séparer à tout moment si on le laissait faire : la pureté du sang. Je déteste quand je l'entend prétendre que certaines personnes valent mieux que d'autres sous prétexte qu'elles sont de sang pur. Je trouve ça d'un cliché déconcertant et affligeant et je ne comprendrais jamais comment une fille aussi intelligente qu'elle peut encore y croire aujourd'hui. Mais on sait que ça pourrait nous diviser alors on évite d'aborder le sujet, parce qu'on tient à notre amitié et qu'on peut malgré tout compter l'un sur l'autre. J'ose espérer que c'est pareil du côté de Sloane et Ashley et que malgré leurs différents, visiblement nombreux aux dires de Sloane, leur amitié continuera à survivre. « Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que t'arrive à douter autant de votre amitié ? » Parce que finalement c'était ça la question : quelle était la raison de ce doute ? Qu'avait fait Ashley pour que Sloane commence à se poser des questions sur son amitié avec elle et se demande s'il ne faudrait pas tout arrêter. Après je ne connais pas leur histoire et même si je trouve parfois Ashley insupportable, je sais que c'est une bonne batteuse et qu'il peut lui arriver parfois d'être cool. On ne peut pas vraiment dire qu'on se connaissent vraiment mais sa présence ne me dérange pas. Je lui en avais longtemps voulu de nous avoir abandonné, causant en partie la perte de notre équipe, mais elle a su faire amende honorable, alors j'ai passé l'éponge.
« C'est nul de t'embêter avec ça. C'est pas ton problème, et puis t'as bien d'autres choses en tête. Franchement, c'est juste... c'est naze. »
(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Ven 30 Déc - 17:21
Je fixais Snow d'un air ouvertement curieux. J'avais envie de lui demander. Pourquoi tu ne t'en fous pas, hein ? Dis moi pourquoi. Mystère et boule de gomme. Loin de me faciliter la tâche, il finit par me demander si j'avais froid et depuis combien de temps je jouais les martyrs sur mes marches. Je songeais qu'au fond, il appréciait peut-être simplement de jouer les chevaliers servants, de pousser le vice jusqu'à devenir le parfait reflet du héros de film pour adolescentes. Ce héros là, ce sportif incroyablement branché et populaire qui finissait toujours immanquablement par larguer la reine du bal pour se jeter dans les bras de la miss geekette du bahut, celle que même l'appareil dentaire postiche et les lunettes de potiche ne parvenait pas à rendre repoussante – non, même pas les cheveux coiffés au barbelé. Je souriais malgré moi, secouant la tête. Que je chasse les clichés, ils revenaient aussitôt au galop. J’acquiesçais malgré tout. Oui, j'avais froid. Et non, je ne savais pas depuis quand j'étais assise là. Peut-être deux heures... Oui, cela me passait au dessus de la tête. Et oui, j'allais finir par répondre à ses questions dans l'ordre et me décider à lui raconter le nœud du problème. Avec des mots. Et des phrases. En tous cas, autre chose que des hochements de tête, mouvements d'épaules et monosyllabes.
« Si ça t'intéresse... »
Je soupirais. Encore. La joie de vivre je vous dis. « Ashley a fait une scène à Faolán en lui reprochant de me... piquer à elle. Et... »
Regard pathétique en direction de Snow. Le retour du bébé phoque. Pas étonnant que Shiver se soit arrêté. S'il voulait jouer les supers sauveurs pour les supers désespérés, j'avais la gueule de l'emploi, malgré tout. Peut-être pas le curriculum, mais la tronche, sans aucun doute.
« Elle traîne de plus en plus avec Chuck. Mon ancien copain. Vas-y, je t'en prie, ne te gêne pas pour me rire au nez. Si je pouvais je... Je me collerais des baffes. »
Je frissonnais, enfouissant momentanément mon nez sous ma cape alors qu'un courant d'air traversait le couloir. Bah tiens, il ne me manquait plus qu'une gastro pour tomber plus bas que terre. « Au passage, si l'envie te prenait de m'en mettre une, ce serait avec grand joie mais... j'ai la molaire sensible depuis deux jours, donc ça tombe plutôt mal. »
J'esquissais un nouveau sourire qui s'estompa lentement. Je réfléchissais. C'était facile de tout mettre sur le dos d'Ashley, sur celui de Chuck, sans me remettre en question un seul instant. Et si le problème venait de moi ? Peut-être qu'il venait de moi. Peut-être que je n'étais pas une assez bonne amie, peut-être que le comportement d'Ashley découlait du fait que je ne la soutenais pas assez. Après tout, elle traversait une période difficile et... Mais pour l'amour du ciel, pourquoi Chuck ? Et s'ils sortaient ensemble et si... Merde. Pas question d'être la marraine d'une mini Ashley Bowman, plutôt me crever les yeux et m'exiler comme ce brave Œdipe. Lui non plus n'avait pas eu beaucoup de chance dans la vie. Tuer son père et baiser sa mère , rien que ça,. Que pouvais-je faire, moi, si Ashley voulait tuer Faolán et baiser Chuck ? Tout ceci se résumait en un problème cornélien, dans sa plus stricte définition. Du Corneille, je vous dis, et même pas la consolation de demander conseil à l'auteur. Il n'aurait sans doute pas été d'une grande aide, de toute façon. Il avait tout piqué à Sophocle.
« Enfin, voilà toute l'histoire, si on veut. Un résumé en tous cas. Rien de très palpitant, tu vois. Pas trop déçu j'espère ? »
Non, vraiment, rien de palpitant, au contraire. Je commençais d'ailleurs à en avoir ma claque de jouer la femme statue. Un peu plus et j'allais finir par fusionner avec les marches du château... Je remuais un peu, évaluais l'état de mes jambes. L'essai ne fût pas très concluant, hélas, autant tenter de tenir debout sur un bloc de jelly.
« Un coup de main ? » dis-je en tendant le bras vers Snow.
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(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Mar 10 Jan - 21:12
❝ Only Human ❞Sloane & Snow « Si ça t'intéresse...Ashley a fait une scène à Faolán en lui reprochant de me... piquer à elle. Et... Elle traîne de plus en plus avec Chuck. Mon ancien copain. Vas-y, je t'en prie, ne te gêne pas pour me rire au nez. Si je pouvais je... Je me collerais des baffes. »
Après quelques instants de silence, elle finit par me dire ce qui n'allait pas. Ashley, ça j'avais compris, mais ce que je tenais à savoir, c'est ce qu'elle avait fait. Visiblement cette chère Rosenbach faisait un caprice parce qu'elle n'était pas la priorité de Sloane. Qu'est-ce qui lié Slo à Fao ? Aucune idée pour être honnête, il ne m'en a jamais parlé. En plus de ce caprice, Ashley se rapprochait de l'ex de Sloane. Pourquoi ? Pour faire chier son monde ? Ca ne m'étonnerais pas connaissant le personnage. Parce qu'elle a découvert qu'elle avait un coeur ? Non je ne crois pas, il ne faut pas trop pousser non plus. Visiblement cette situation était pesante pour Rainbow's girl et elle ne savait plus trop où se placer dans cette histoire. Là pour être honnête, je ne savais pas trop quoi lui répondre, alors dans un premier temps, je me contenta de rire. C'est vrai, c'est un peu absurde comme problème. C'est comme si Aniek me faisait la tronche parce que je passe trop de temps avec Fao ou Lalie. Bon pour être honnête, j'ignore ce qui lie vraiment Slo et Fao, du coup j'ai dû mal à trouver un véritable point de comparaison. Je sais que ce n'est pas le sujet principal de la discussion et elle aura largement le droit de me frapper si elle le veut mais moi ça m'intrigue. Pourquoi ? Je l'ignore, j'ai envie de savoir ... « Faolán ?! Qu'est-ce qui se passe entre vous ? Je ne savais pas que vous étiez ensemble ... » Je vais mettre ma curiosité sur le compte d'un manque flagrant d'information visiblement assez crucial sur mon meilleur ami. Je connais toutes les amourettes d'Aniek, ce serait quand même un comble si je n'en savais pas autant sur mon meilleur pote. Lui il va m'entendre quand je vais le recroiser, il aurait au moins pu me mettre dans la confidence. En plus c'est pas comme s'il devait craindre ma réprobation parce qu'elle est née moldue, il sait très bien que je m'en moque complètement et il sait aussi que malgré nos nombreuses différences, je l'aime bien. Bon, on ne se connait pas beaucoup, elle est beaucoup plus proche de mon frère que de moi, mais je ne sais pas, quand je la croise, je passe généralement un bon moment ...
« Au passage, si l'envie te prenait de m'en mettre une, ce serait avec grand joie mais... j'ai la molaire sensible depuis deux jours, donc ça tombe plutôt mal. »
Je ris une seconde fois, ne prenant pas vraiment au sérieux ses propos. Je ne frappe jamais une fille. C'est vieux jeu, je vous l'accorde, mais je me vois mal frapper une personne qui ne pourrait pas me rendre la monnaie de ma pièce, donc ce qui fonctionne avec quasiment l'ensemble des filles - oui certaines sont baraquées quand même - fonctionne aussi avec les poids plumes et les plus jeunes que moi. De toute façon, en règle général, je ne me bats pas. Je ne prétends pas que ça n'arrive jamais, bien entendu, le sang m'est déjà monté à la tête comme n'importe qui, mais ça reste assez rare malgré tout. J'ai la force physique pour rétamer quelqu'un ou au moins pour rester debout quelques temps, mais ça ne m'intéresse pas. Après je ne dis pas, il y a bien quelques personnes que j'ai envie d'encastrer contre un mur, mais je préfère les ignorer. « Désolé, je ne frappe pas les filles ... ma mère m'a bien éduqué ! » Ce qui est assez vrai, soit dit en passant. Et puis quand on a une famille comme la mienne, tu ne penses pas à frapper les filles pour le plaisir. Ma soeur est une force de la nature qui mérite d'être protégée et non abimée sauvagement. Ma mère est d'une douceur sans borne et d'un amour incommensurable pour ses gosses. Quant à mon père, il idolâtre ma mère et vit dans son monde. Je n'ai pas été élevé pour être un macho. Je ne prétends pas que j'agis toujours parfaitement bien avec la gente féminine, certes, mais j'évite au mieux de me foutre de leur gueule. Jamais je ne leur mens ou je ne les trompes. Alors certes, je me lasse vite, mais j'ai toujours été honnête avec elles, je ne recherche pas le grand amour, je pense à ma carrière avant tout. « Bon je vais poser une question con mais ... ce serait si dérangeant s'ils finissaient ensemble ? » Je n'y connais rien à leur histoire, pour être honnête et ça ne me touche pas particulièrement. Je suis désolé que ça la touche autant mais moi franchement je ne suis qu'un spectateur dans cette histoire. Si c'est vraiment fini avec Chuck, pourquoi ça dérangerait vraiment Sloane que sa meilleure amie sorte avec son ex. Certes je peux concevoir que ça soit étrange au début, mais ça arrive ce genre de choses ...
« Enfin, voilà toute l'histoire, si on veut. Un résumé en tous cas. Rien de très palpitant, tu vois. Pas trop déçu j'espère ? »
(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Sam 28 Jan - 14:38
La question de Snow, arrivant comme un cheveu sur la soupe, m'avait vraiment prise au dépourvu, si bien que j'assimilais le reste de ses parles, classant le tout dans un coin de ma mémoire, décidant d'y répondre une par une, une fois qu'il en aurait terminé. Cette première question... Je n'étais pas certaine de comprendre. Il.. ignorait ce qu'il se passait entre moi et Faolán ? Comment ça, il ne savait que nous étions ensemble ? Mes yeux s'écarquillèrent comme des billes. Ensemble, moi et Fao ? Fao et moi, en couple ? Je secouais la tête vivement.
« Non ! Non, non, non, non, NON ! »
Ça n'était pas vraiment la première fois que quelqu'un suggérait l'idée d'un « nous » entre Faolán et moi, or tout le monde n'était pas aussi proche de mon cher et tendre meilleur ami proclamé que Snow l'était. Aux dernières nouvelles, selon les dires de Faolán lui-même, les deux garçons étaient très proches, et mon amitié avec le gryffondor ne datait pas d'hier. Comment se faisait-il que Snow puisse ignorer une telle chose ? Est-ce que Fao était toujours aussi secret à son égard ? Ou est-ce que cela ne concernait que notre relation – platonique, cela va s'en dire, rien de plus qu'une belle et grande relation d'amitié.
« Fao est comme un frère ! »
Bon, d'accord, on tombait en plein cliché. Sans compter mon ton indigné de donzelle effarouchée, qui grimpait dans les aigus. « Lui et moi... Non. Ça sonnerait vraiment comme un inceste. Ça m'étonne que tu ne sois pas au courant. Ça fait des années maintenant que lui et moi sommes... amis. Juste amis. Sans ambiguïté. Je veux dire... non. Il n'y a pas moyen. Il y a plus de chance que je fonde pour toi plutôt que pour Faolán, c'est dire... »
Merde. Cette comparaison ne semblait pas aussi tendancieuse, formulée au fond de ma petite tête. Le fond de ma pensée ne ressemblait pas à ça. Du moins, je ne croyais pas. L'inverse serait vraiment intriguant. Et étrange. Voire bizarre. Merde. Je mettais cela sur le compte de mon cerveau congelé, priant pour que Snow ne relève pas, ce qui, jusque-là, ne semblait pas être le cas. Le tout était passé, semblait-il, comme un hibou à la poste. Passons, et vite. Quelle avait été sa seconde interrogation, juste après qu'il ait déclaré que non, il ne frappait pas les femelles – ce qui était tout à son honneur bien sûr. Ah oui. Ashley et Chuck. L'éventualité d'Ashley et Chuck, tous les deux. Échangeant des câlins. Des bisous. Et plus encore. Cela serait-il dérangeant ? Sur une échelle du malaise, graduée jusqu'à dix, je serais facilement montée jusqu'à quinze.
« Bien sûr, ce serait dérangeant. Ça peut paraître égoïste mais... je n'ai vraiment pas envie que ça arrive. Ça ne s'est pas … vraiment bien terminé avec Chuck. On est toujours en froid. Alors non, je ne veux pas le voir mettre sa langue dans la gorge d'Ashley, ni maintenant, ni jamais. »
C'était honnête, ni plus ni moins. Je n'avais rien à cacher, mais je n'allais pas m'étendre sur tous les détails inutiles de ma rupture avec Chuck non plus. Ça n'avait pas été simple à gérer, à l'époque. Force m'était de constater que ça ne l'était toujours pas. Chuck et Ashley, Ashley et Chuck... Bien sûr que c'était ridicule, risible, pitoyable et ô combien niais d'en faire toute une montagne. Mais hé ! Jusqu'à preuve du contraire, on ne se refaisait pas. Je ne savais pas trop quoi penser du commentaire de Snow. J'étais peut-être un peu vexée. D'accord, ce n'était peut-être pas une grosse histoire marquante, digne de figurer dans les faits divers. Cela dit, cela me tenait à cœur. Je ne lui avais pas raconté, il ne savait pas par quoi Ashley et moi étions passées, après son retour à Poudlard. Il ne connaissait rien des efforts déployés pour passer outre ses longs mois d'absence et ses nouveaux démons. Tout ça pour quoi ? Pour qu'elle soit jalouse de Fao ? Et pour qu'elle se rapproche de la seule personne dont la simple évocation continuait de me blesser, comme un couteau planté dans le dos ? D'accord, ce n'était pas la seconde guerre mondiale, mais cela me touchait, moi. Oui, je fus certes, un peu vexée, sur le moment, mais cela aurait été un comble d'en vouloir à Snow et je n'en fis rien. Je passais outre. Il faisait tout pour se montrer agréable, après tout et j'aimais qu'il soit là. Je n'envisageais même pas de lui tirer la tronche. Shiver se décida finalement à me relever, avant qu'il ne faille faire fondre le bloc de glace qui menaçait de se former sur toute la surface de ma peau, voire, me décoller des marches au chalumeau. Tenir sur mes deux jambes, sans aide, était déjà un immense pas en avant, et peu importe que j'eus l'air d'un Bambi à peine né, tremblotant sur ses pattes à peine plus larges que des cure-dents. Je ne m'attardais pas trop sur le fait que sans la présence salvatrice de Shiver, je n'aurais, probablement, pas bougé d'un iota. Il n'avait pas besoin de savoir à quel niveau olympique je pouvais, assez aisément, pousser le pathétique - bien qu'il en ait eu un aperçu, ma foi, assez éloquent. Oh et puis quoi ? Il aurait pu s'en douter, depuis le temps. Cela faisait plus de six ans que je mutais, ponctuellement, en une drama queen en puissance, parfois, juste sous son nez. Il avait quand même bien dû finir par le remarquer, que j'en faisais toujours des tonnes ! Un frisson me parcourut l'échine alors que je tentais, en vain, de me frotter les avant-bras, en quête d'une circulation sanguine correcte et d'un peu de sentiment de chaleur. Mes doigts n'étaient pas plus faciles à manipuler que des Mister Freeze restés trop longtemps au congélateur, et je percevais leur froideur même à travers les couches de vêtements. Je relevais un regard étonné sur Snow, qui s'escrimait à enlever sa cape, puis son pull, qu'il finit par me tendre. Cela m'arracha un sourire. Shiver jouait peut-être les chevaliers servants, mais il le faisait bien, et quel chevalier digne de ce nom laisserait une demoiselle grelotter de froid sans réagir ? Je suivais son conseil, retirait rapidement ma cape et enfilait son pull sans broncher.
« Tu sais, il y a d'autres moyens de se réchauffer. » glissais-je l'air de rien, le visage angélique.
Le pull de Snow était – évidemment - trop grand et me tombait sur les cuisses. Il n'en demeurait pas moins que son contact était doux et qu'il sentait bon le propre. Je remis ma cape, attendant que mon corps se réchauffe de lui-même.
« Merci Snow. »
Je lui souriais chaleureusement, sincèrement reconnaissante. Il avait été génial, sur ce coup-là.
« T'es vraiment adorable. »
Sans prendre le temps de songer au pourquoi du comment, je me collais contre Snow pour une étreinte, qui se prolongea pour une simple et bonne raison : ce mec était vraiment confortable. Après tout c'était mignon, innocent, et je n'étais pas vraiment pressée de bouger.
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(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Mer 1 Fév - 12:37
❝ Only Human ❞Sloane & Snow « Non ! Non, non, non, non, NON ! Fao est comme un frère ! »
Définitivement je suis totalement à côté de la plaque. Est-ce moi le coupable dans cette histoire ou mon meilleur ami ? La faute incombe certainement au deux. Lui parce qu'il ne me parle pas assez de sa vie et de ses proches et moi parce que je ne lui pose pas assez de questions. A moins qu'il me l'ait déjà dis mais que je l'ai oublié. Pour être honnête, c'est peut-être un peu de ça. On parle souvent de nos amis respectifs, mais ce sont des discussions au milieu d'autres discussion et le sujet n'étant pas forcément des plus intéressants, on oublie, en tout cas moi je le fais. Il m'a certainement parlé plusieurs fois de Sloane mais pour me dire quoi exactement, je ne saurais le dire. Après tout, Slo et moi n'avons jamais été très proche, il est évident que c'est pas forcément le genre de détails que j'ai retenu. Pourtant, malgré tout, je ressens une pointe de soulagement quand elle me dit qu'ils ne sont pas ensemble et qu'il est plus comme un frère pour elle que comme un potentiel copain. C'est bête, j'en suis conscient, elle a le droit de faire ce qu'elle veut mais je ne sais pas, je préfère ça plutôt qu'elle m'annonce qu'ils sont ensemble ou qu'elle aimerait bien qu'ils le soient. Ca ne me ferais pas parti pour autant, mais je devrais me rendre à l'évidence que la place est déjà prise et par mon meilleur ami qui plus est. « Lui et moi... Non. Ça sonnerait vraiment comme un inceste. Ça m'étonne que tu ne sois pas au courant. Ça fait des années maintenant que lui et moi sommes... amis. Juste amis. Sans ambiguïté. Je veux dire... non. Il n'y a pas moyen. Il y a plus de chance que je fonde pour toi plutôt que pour Faolán, c'est dire... » Ok donc là très clairement je trouve la situation amusante. Déjà le timbre de sa voix est très loin d'être celui qu'elle utilise au quotidien - et fort heureusement pour nous j'ai envie de dire - du coup c'est amusant de la voir réagir de cette façon. C'est amusant qu'elle réagisse comme ça, à se justifier alors qu'elle ne me doit rien. C'est vrai, même s'il se passait quelque chose avec lui, elle en aurait le droit. Mais le sourire que j'affiche ne ressemble pas à de la moquerie, mais plutôt à une certaine forme de plaisir. Il y a plus de chance que je fonde pour toi ue pour lui. J'aime entendre ça. Bien entendu je ne vais pas le lui dire, mais ça me fais quand même quelque chose. Bon après si c'est son frère de coeur, appelons le comme ça, il est évident que même moi j'ai plus de chance que lui de sortir avec elle, mais quand même, j'ai envie de voir les choses sous un autre angle et me dire que malgré tout ce qu'elle dit, je lui plais un peu. Qu'est-ce que je raconte ? ... « Il faut croire que je n'ai pas fais très attention à ce qu'il me disait ... ou qu'il n'en parle pas beaucoup ... je ne sais pas trop. » Autant ne pas mettre la faute que sur moi, ça serait stupide, même s'il y a quand même fort à parier que j'ai un gros problème d'écoute. Pourtant j'adore Fao et ça ne m'a jamais dérangé qu'il me parle de sa vie et de ses potes, mais je ne sais pas, les infos ne doivent pas rester dans ma caboche. « Quant au fait que tu fondes pour moi, je n'en avais aucun doute ... Tu craqueras, ne cherches pas à lutter !! » Finir sur une pointe humoristique, histoire que ça ne devienne pas trop sérieux et que ça crée un malaise. Et puis ça a toujours fonctionné comme ça entre nous, je ne vois pas pourquoi ça changerait. On se taquine, on s'envoie des piques, on se tourne autour en plaisantant et voilà, rien de plus, hein ?
« Bien sûr, ce serait dérangeant. Ça peut paraître égoïste mais... je n'ai vraiment pas envie que ça arrive. Ça ne s'est pas … vraiment bien terminé avec Chuck. On est toujours en froid. Alors non, je ne veux pas le voir mettre sa langue dans la gorge d'Ashley, ni maintenant, ni jamais. »
Ca je peux le comprendre, c'est un peu égoïste de la part de Sloane de ne pas vouloir sa meilleure amie et son ex ensemble mais ma foi, ça reste compréhensible. Quand une personne avec qui on est resté quelque temps et avec qui ça c'est très mal fini se rapproche d'une personne qu'on aime, on aimerait bien encastrer cet enfoiré contre un mur plutôt qu'il rerentre dans notre vie sans qu'on en est donné son accord. Mais ma foi, elle ne va pas forcément avoir son mot à dire, je n'ai pas l'impression qu'Ash soit du genre à demander l'accord de Sloane pour sortir avec qui que ce soit et je doute que Chuck prenne en compte l'avis de son ex pour choisir sa nouvelle copine. Même si, pour être honnête, j'ai du mal à comprendre comment Chuck fait pour supporter Ashley et pire encore, envisage de sortir avec elle. Elle est jolie, le problème n'est définitivement pas là, mais elle est chiante. Elle est lunatique, pas délicate pour une noise et dieu qu'elle sait y faire quand elle a décidé de casser les pieds aux gens. Je crois que je l'étoufferais dans son sommeil s'il devait m'arriver de sortir avec elle. Pourtant je sais que ce n'est pas une méchante personne et je l'apprécie, à ma manière, mais jamais je ne pourrais la considérer comme une amie. « wouhai ... je comprends .... malheureusement ma grande, je doute qu'ils te demandent ton avis pour foutre leur langue dans la gorge de l'autre, comme tu le dis si bien ... » Lui dis-je en plaisantant, tapotant gentiment ma main sur sa cuisse, au niveau du genoux en signe de réconfort. Je sais qu'elle ne trouve pas la plaisanterie amusante et qu'elle trouve que cette histoire a un goût amer mais il faudra bien qu'elle s'y fasse, tôt ou tard, s'ils le décidaient, elle n'aura plus le choix de devoir faire face à ce qu'elle redoute le plus. « T'as qu'à sortir avec quelqu'un pour les faire chier ... C'est vrai, c'est bien joli de s'occuper de la vie amoureuse d'Ashley, mais elle en est où la tienne ? » Lui demandais-je peut-être un peu trop sérieusement à mon goût. Au fond de moi, j'avais envie de connaître la réponse, mais je n'avais pas forcément envie qu'elle le comprenne ... « Je veux dire, en dehors de fondre totalement pour moi ... t'as quelqu'un d'autre en vue ? » Pas sûr que ce soit mieux, même si la boutade du début essaie de cacher l'intérêt de la question.
« Tu sais, il y a d'autres moyens de se réchauffer. »
(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Ven 10 Fév - 0:48
Je restais collée à Snow. Je restais collée à Snow et j'aimais ça. Le mouvement de sa main dans mon dos m’apaisait. J'oubliais Chuck, j'oubliais Ashley. Et je n'aspirais plus qu'à rester là. Au chaud. Tout contre lui. Je ne cherchais plus à m'en étonner ; je ne voulais plus m'étonner de rien du tout. Cette journée avait quelque-chose de surréaliste, mais les bras de Snow, eux, étaient bien réels. Ce qu'ils faisaient là et comment nous étions arrivés à parler de... ma vie amoureuse ou même... de la langue de mon ex dans la bouche de ma meilleure amie.... je m'en foutais royalement. Fondre ou ne pas fondre pour Snow, telle n'était pas la question. Accepterait-il seulement de me servir de bouillotte pour quelques instants encore ? Je voulais bien répondre à toutes ses questions, pourvu qu'il ne bouge pas d'un pouce.
« Si j'ai le droit à un câlin à chaque fois que je fais une bonne action, compte sur moi pour devenir un bon samaritain ! »
J'enfouissais le visage dans son épaule, étouffant un éclat de rire.
« Ne dis pas des choses pareilles à la légère ! C’est dur de résister à un bon samaritain, même pour moi, et je pourrais m’habituer à l’idée de faire des câlins à Snow le bon samaritain. Tu te défends dans la catégorie matelas chauffant. »
Taquineries, tout n’était que taquineries avec Shiver. Pas que ça me déplaise de le charrier sur la qualité de son rembourrage. Il n'avait pas l'air plus dérangé que ça, de toute façon. Peut-être parce qu'il n'y avait rien de dérangeant là-dedans, au fond. Ca aurait pu l’être. Pour une raison ou une autre ça ne l’était pas. J’oubliais un peu trop facilement que j’avais grandi avec Snow, que je répondais quotidiennement à ses boutades depuis près de sept ans, qu’il me faisait sourire, et même rire, parfois, au détour d’un couloir. Il faisait partie de ces repères si bien ancrés qu’on en finissait par croire qu’ils resteraient toujours là, immuables. C’était des conneries bien sûr. L’année prochaine, Snow serait loin d’ici, sans doute à faire le beau sur un balai, au milieu d’un stade en délire plein à craquer de groupies en pâmoison, retenant leur souffle à chaque mouvement de biceps. Jolie scène pour une de ces fins heureuses à la soupe Disney, dans laquelle je figurerais peut-être. Dans les gradins. En train de gober des chocogrenouilles et de me plaindre de ces groupies infernales et brailleuses, incapables d’apprécier un match à sa juste valeur. Et je me plaindrais de Snow. Je m’en plaindrais parce que s’il n’avait pas eu les yeux si bleus, j’aurais peut-être eu une chance de profiter du match tranquille. Et je dirais à toutes ces pauvres filles enfiévrées, que moi, j’avais été faire un tour dans les bras de Snow. Elles m’écouteraient incrédules détailler le soutien fabuleusement confortable apporté par son torse. J’aurais peut-être un copain, à mes côtés, que ma mascarade rendrait jaloux. Pour l’heure, il n’y avait pas de copain, personne en vue et en somme, pas la plus petite esquisse de relation. Les séances de « cap ou pas cap » avaient cessé avec Lloyd dès la fin des grandes vacances. Après cet interlude incertain passé à chercher les lèvres de l’autre sans se soucier des applications, chacun avait naturellement repris sa place d’ami. Au fond, je crois qu’on avait besoin tous les deux de quelqu’un, une personne en particulier, pour se rappeler qu’on pouvait plaire, lui le bagarreur et moi la bariolée. Cela nous avait fait du bien. C’était fini et il n’y avait plus personne. Je n’avais besoin de personne. Je ne faisais pas partie de ce genre de filles en perpétuelle recherche d’un partenaire. Avais-je d’ailleurs jamais cherché à me caser ? Chuck m’était un peu tombé dessus, à l’époque. J’avais pris les choses comme elles venaient. Tout c’était très bien déroulé jusqu’à ce que j’essuie un violent retour de balle. A contrecœur, je m’éloignais de Snow – juste ce qu’il fallait pour voir son visage.
« Tu sais, j’vais pas sortir avec un mec pour rendre Chuck jaloux. Un jour ou l’autre, je réussirai à m’en foutre de ce mec. »
Je réfléchissais quelques instants, hésitante, avant de reprendre. « J’ai personne en vue de toute façon. Et ce n’est pas un problème. Pas que je sois fermée aux rencontres, seulement je n’ai pas besoin d’un mec à mon bras pour me sentir bien dans mes pompes. D’ailleurs, tous les mecs n’ont pas comme toi la trempe d’un chevalier servant. » ironisais-je avec un large sourire.
Tiens, voilà qui était curieux. J’avais pourtant voulu dire « samaritain ». A croire que l’image de Snow en armure rutilante était bien trop alléchante.
« Et toi alors, Mr le grand séducteur ? A part t’enorgueillir d’être plus tentant que la perspective d’un inceste, que fais tu de ton sourire ravageur ? Il y a bien quelqu’un, pas vrai ?»
Je songeais à Noel, qui serait sûrement jouasse que je lui apporte le nom de la nouvelle idylle de Snow sur un plateau. Depuis Lalie, les ragots à propos des amours de Snow se faisaient discrets, à peine quelques murmures timides sur telle ou telle demoiselle dont il voudrait attirer les faveurs. Ce n’était pourtant pas le choix qui manquait parmi les prétendantes au titre de favorite. Oh non, le choix ne manquait pas… Des esthètes, toutes ces filles, des fanas du paraître. C’était con. Snow valait bien plus qu’un physique.
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(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Mar 14 Fév - 10:42
❝ Only Human ❞Sloane & Snow « Ne dis pas des choses pareilles à la légère ! C’est dur de résister à un bon samaritain, même pour moi, et je pourrais m’habituer à l’idée de faire des câlins à Snow le bon samaritain. Tu te défends dans la catégorie matelas chauffant. » Sloane était dans mes bras, cherchant certainement une pointe de réconfort et de la chaleur humaine. Rien de mal à ça et rien d'extraordinaire non plus. On est tous humain, on a besoin parfois d'être avec une autre personne sans forcément penser à mal. Un sourire, une tape amicale, une caresse dans le dos ou sur la main, un câlin, un baiser sur le front, rien de tout cela ne révèle une attirance particulière pour la personne, juste une forme d'attachement amical, un respect pour l'autre et une envie d'offrir du réconfort. Alors oui, nous sommes enlacés ensemble dans le Hall, vers les marches pour descendre vers les cachots, mais cela ne veut rien dire. Certaines mauvaises langues y verront un début d'idylle, moi j'y vois juste une envie de soutenir l'autre. Il est vrai que l'on ne se connait peut-être pas suffisamment pour faire ce genre de choses, mais on se côtoie depuis 7 ans, il est évident qu'on s'est habitué à la présence de l'autre. Il est vrai que je ne peux pas nier que je trouve Sloane plutôt jolie, même si elle est loin d'incarner mon idéal féminin, elle est elle, entière et c'est ce que j'aime. Elle s'en fout si les gens n'aiment pas ses couleurs ou sa façon de voir les choses, elle continue, coût que coût parce que c'est ce qu'elle est et qu'elle ne veut être rien d'autre. Elle ne se laisse pas influencer par une quelconque mode ou des gens, elle trace sa route comme elle le peu. Je sais qu'Aniek ne l'aime pas et ne comprend pas pourquoi moi je l'apprécie mais j'ai appris à la respecter et à la voir comme elle est vraiment, une personne entière, prête à tout pour ses proches, souriante, n'aimant pas se prendre la tête. En fait, nous avons quelques points en commun elle et moi et je commence lentement à m'en rendre compte. « Que veux-tu, j'ai de l'expérience dans le domaine, j'ai eu le temps d'améliorer ma technique pour qu'elle soit parfaite ... Alors arrête de lutter et laisse toi aller dans les bras de Snow le bon Samaritain ! » On plaisante, on se charrie, voilà ce que l'on aime bien faire tous les deux. On est capable d'avoir des discussions sérieuses, la preuve il y a quelques instants, mais on aime rester sur une pointe de légèreté. Et puis je crois qu'il vaut mieux pour tous les deux que l'on reste sur le ton de l'humour dans cette position actuelle. Non pas que je trouvais ça désagréable de l'avoir dans mes bras, bien au contraire j'aimais beaucoup, mais histoire que l'on ne se monte pas la tête inutilement. Elle n'est pas ce que je recherche chez une fille, elle n'a pas d'argent, vie dans une famille moldue et n'aura ni argent, ni réputation, ni situation sociale intéressante à m'offrir. Et moi je doute que ressembler au prince charmant de ses rêves. Elle me trouve trop surfait, très certainement, recherchant plus quelqu'un comme elle pour affronter la vie. Pourtant, en cet instant, je n'ai pas envie de la lâcher ou de la voir s'en aller. Pourtant il le faudra bien et ce sera mieux pour nous deux, mais quelque chose a changé entre nous. Ce petit jeu que nous avons commencé ensemble commence à prendre une tournure étrange et j'ignore si j'apprécie ou non la façon dont ça évolue.
« Tu sais, j’vais pas sortir avec un mec pour rendre Chuck jaloux. Un jour ou l’autre, je réussirai à m’en foutre de ce mec. » Ca reste compréhensible et louable de sa part de ne pas tomber si bas. Pourtant elle n'aurait pas été la première, ni la dernière à le faire. Faire souffrir son ex comme il a pu nous faire souffrir, c'est dans la nature de l'homme. Au moins Sloane ne cherche ni à nuire à Chuck, ni à se servir d'un autre mec pour le faire souffrir. On pourra au moins lui reconnaitre ça. Et je trouve ça bien qu'elle ait suffisamment de recule pour agir en adulte et ne pas lui rendre la monnaie de sa pièce. Même si, pour être honnête, j'ignore ce qu'il lui a fait pour qu'elle soit si en colère. « C'est très louable de ta part, beaucoup auraient choisi le chemin de la facilité pour se venger ... Tu es plus adulte qu'eux ... » C'est peut-être ça, grandir. Franchement je l'ignore, je n'ai jamais été dans la situation de Sloane. En général c'est moi qui largue ou alors cela vient d'un commun accord, comme avec Lalie. Je n'ai jamais connu de peine de coeur, peut-être parce que je ne me suis jamais autorisé à aimer. Je sais que ça parait étrange mais l'amour rend faible et je n'ai pas envie de m'affaiblir et d'oublier mes rêves. Je veux devenir riche et célèbre, je veux briller sur un terrain de Quidditch, je veux pouvoir faire ce que je veux, quand je le veux, sans avoir à regarder mon compte en banque et pleurer. Alors peut-être que je ne serais jamais heureux en amour parce que celle que j'aurais épousé ne sera là que pour mon propre intérêt, mais au moins je serais heureux sur les autres plans, n'est-ce pas suffisant ? Je ne prétends pas que si je tombais amoureux d'une autre personne que celle incarnant mon idéal féminin je ne parviendrais pas à mes rêves, mais loin d'être de la même façon ... « J’ai personne en vue de toute façon. Et ce n’est pas un problème. Pas que je sois fermée aux rencontres, seulement je n’ai pas besoin d’un mec à mon bras pour me sentir bien dans mes pompes. D’ailleurs, tous les mecs n’ont pas comme toi la trempe d’un chevalier servant. » J'esquisse un sourire, sans savoir si c'est parce qu'elle vient de m'avouer qu'elle n'avait personne en vue ou parce qu'elle disait qu'aucun n'avait ma capacité à être un bon chevalier servant. Je sais qu'elle me voit comme ça et qu'elle n'est pas la seule. Certains diront que c'est volontaire, que c'est l'image que je veux donner mais ceux qui me connaissent vraiment savent qu'il n'en est rien. Je ne lui ai pas donné mon pull parce que je savais que j'offrirais une bonne image et je ne la câline pas pour marquer des points, tout cela me vient naturellement, sans vraiment que j'en prenne conscience. Je ne sais pas, c'est normal. Alors peut-être que ma soeur January m'a formaté sans le vouloir à devenir un chevalier servant ou que je me suis auto-formaté pour rendre heureuse ma soeur, je l'ignore mais rien n'est calculé. J'aime venir en aide aux gens, c'est plus fort que moi. Je n'ai pas envie qu'elle attrape la mort, ni qu'elle soit triste et si je peux faire quelque chose, alors oui, je le fais, que cela plaise ou non. « Tu n'auras qu'à m'envoyer celui qui t'aura taper dans l'oeil, je me chargerais de le former pour qu'il devienne un parfait chevalier servant. » Lui dis-je en plaisantant.
(#) Sujet: Re: Only Human ♦ Snow & Slo Lun 27 Mar - 23:54
Quoique puisse en dire Snow, j’étais loin d’être très adulte. Quel genre d’adulte irait se précipiter dans la gueule du grand méchant loup la bouche en cœur ? C’était bien un truc d’ado, de midinette de quinze ans. Je ne m’étais pas jetée dans les bras de Snow – pas littéralement -, mais au fond, il était peut-être plus proche de gagner son pari qu’il ne le croyait. Il avait réussi à m’étonner, et c’était un bon point pour sa bouille de Don Juan angélique. Au commencement de la fameuse relation avec Chuck, je l’avais découvert, sous toutes les coutures, et je me souvenais avoir aimé les différentes facettes de sa personnalité. A présent j’étais face à Snow, et j’aimais ce que j’en voyais, peut-être, un peu trop pour mon propre bien. Plusieurs barrières venaient de tomber ce soir-là, à mes risques et périls. Les dernières ? Je croyais bien que non, mais le fait est que je n’avais jamais été quelqu’un de très réaliste. J’avais un don particulier pour croire ce qui me chantait. A six ans, je croyais dur comme fer qu’un loup-garou se pointait dans le jardin les jours de pleine lune. Je l’entendais grogner et renifler à ma fenêtre, près à m’avaler tout rond. Résultat, un yorkshire noctambule – celui des voisins, qui se faisait une joie de venir gambader gaiement de temps à autre sur notre belle pelouse défoncée – traumatisé à vie d’avoir reçu deux pierres sur l’arrière-train, et une bonne entente bancale avec le voisinage sérieusement remise en question – qui avait tout bonnement cessé d’exister le jour où mes jumeaux de petits frères s’étaient essayés à leurs premières blagues douteuses. Tout cela pour dire que j’étais très douée pour me monter la tête, et que cela m’arrangeait assez de penser que je n’étais pas, tout bêtement, en train de m’intéresser à Mister Snow Shiver, symbole vivant de la popularité à l’américaine. D’ailleurs, à quoi cela mènerait-il ? Je ne lui posais pas la question en vain, j’en étais certaine, qu’il devait avoir quelqu’un dans le viseur. Au fond, c’était une question de logique. L’éternelle histoire de l’athlète et des pom-pom girls. Pour mieux rester dans le thème « Révélations et découvertes » de la soirée, la réponse de Snow me prit au dépourvu, et je priais silencieusement pour que la surprise n’irradie pas mon visage. La reprise du jeu s’était avérée brutale, mais je me remettais malgré tout en selle, et rapidement. S’il n’y avait que moi à ses yeux, un arc-en-ciel ambulant, il pouvait compter sur moi pour lui faire goûter au psychédélique. « Mon petit cœur va exploser de bonheur ! », le raillais-je, un large sourire aux lèvres.
Ma main se posa sur son torse, mes doigts se baladèrent, remontant jusqu’à son cou. Je les laissais s’égarer contre sa nuque. J’en profitais pour me mettre sur la pointe des pieds, me soulevant juste assez au pour lui souffler doucement à l’oreille.
« Je te rend ton pull demain. »
Je laissais nuque et oreille tranquilles et reculais d’un pas pour pousser un bâillement à m’en décrocher la mâchoire, tout en m’étirant les bras, bien au chaud dans le sweat de Snow.
« Je suis lessivée, je vais monter me coucher. »
J’esquissais un dernier sourire – trop – plein de tendresse à l’intention de Shiver. « Bonne nuit Snow. Encore merci et… »
Une dernière pique pour la route. Mais oui, allez… « Rêve bien de la seule fille à tes yeux... »
Le cœur plus léger, le corps et l’âme moins froids, je tournais les talons, me promettant de ne pas comparer le confort de mon matelas avec celui du torse de Snow. Finalement, ma nuit s’annonçait plus paisible de prévu. Face à Shiver, le marchand de sable pouvait bien retourner bosser dans un magasin de literie bas de gamme, il ne tenait pas la route une seule seconde…
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