La musique Punk core se modifia sur un black tolkien … La jeune fille poussa un long soupir intérieur et s’étira mentalement, réprimant un miaulement de satisfaction ! La musique collait parfaitement à l’ambiance pour le moins orageuse, elle ferma les yeux, se délectant des percussions endiablées et des accords d’orgue. Cette radio était décidément sa préférée, la musique qui y passait était en parfait accord avec ses propres conceptions musicales !

Elle tira une longue bouffée, s’amusant à recracher la fumée petits nuages par petits nuages. Le chaton, très joueur tenta d’en attraper un mais le nuage grisâtre le fit éternuer. Vexé, il s’en retourna à l’extérieur de l’abris de verdure. Malheureusement pour lui, sa deuxième tentative se solda elle aussi par un échec. Un coup de tonnerre suivit d’un éclair flamboyant stria l’atmosphère, lui hérissant les moustaches et le renvoyant fissa se blottir contre Corona. Cette dernière eut un léger rire qui se solda assez mal car elle manqua de s’étrangler avec la fumée. C’est donc en toussant à qui mieux mieux qu’elle tenta de reprendre contenance.

Une fois sa quinte passée, elle reprit une taffe et ferma les yeux, se laissant pénétrer par la musique. Elle se sentait plutôt bien, personne pour l’embêter, un endroit bien sec, une cigarette bien (ou pas) méritée, une musique digne des plus grandes apocalypses … Elle se perdait en vaines réflexions sur le temps maussade lorsqu’une voix vint la stopper. Immédiatement, elle ouvrit grands les yeux, se redressa à moitié, évaluant le danger à toute vitesse. Pas d’écussons de préfet, pas de liseré vert/argent sur l’uniforme, pas la tête d’un de ses « persécuteurs ». Elle en fut rassurée et de la main qui ne tenait pas la cigarette, elle ôta l’un de ses écouteurs.

Un fumeur, elle ne pensait pas qu’il y en avait d’autres dans Poudlard. En même temps, vu le nombre d’élèves venant de familles moldues, cela paraissait peu probable. Enfin, à vrai dire, elle ne s’était jamais posée la question. Elle se trouvait cependant face à un dilemme des plus importants : lui passerait-elle ou non une cigarette ? Elle n’en avait que peu et à chaque fois c’était la croix et la bannière pour s’en procurer. Cependant, le garçon semblait loin d’être bête, sa remarque suivante fit fondre les réticences de Corona. Un sourire maxi format écarta ses lèvres.

« Yes, par contre, je suis trop jeune pour acheter des clopes, alors si tu pouvais me la rendre lorsqu’on se recroisera ! »

Elle lui tendit son paquet de Lucky. Sa remarque pouvait la faire passer pour pingre mais acheter des cigarettes dans un bureau tabac lorsque l’on faisait 1m60, qu’on avait une bouille d’enfants de 10 ans et des vêtements de gamine fan de barbie styliste, relevait de la mission impossible. Ses grandes sœurs bien souvent lui en acheter mais pas suffisamment. Elles avaient du mal à concevoir que leur jeune sœur de 15 ans puisse fumer !

Son regard suivit le doigt du garçon, s’arrêtant sur son chaton. Elle hocha la tête, songeuse, oui ce chat était bien à elle mais … de nature indépendante, assez régulièrement il lui faisait bien comprendre qu’il était de nature anarchiste : Ni logis, ni maître, aussi il arrivait à Corona de se poser une question primordiale « Etait-elle bien la maîtresse de ce chat et n’était-ce pas le contraire ». Elle fit part au garçon de ses soupçons.

« Disons qu’il est le dernier né de mon chat mais qu’il a du mal à se faire à l’idée qu’il est censé être à moi … Il n’est pas très sociable ! »

Comme pour appuyer ses propos, la boule de poil blanche tendit une patte meurtrière vers le garçon, poussant un crachement digne des plus grands fauves, avant de partir se cacher en courant derrière Corona. Cette dernière eut un rire moqueur. Ce chat était vraiment le dernier des idiots. Seule sa beauté le rendait attrayant.

Elle reporta son regard vers le garçon, l’analysant. Elle le connaissait de vue, il était assez populaire compte tenu de son physique. Si elle se souvenait bien, il était en 7ème année, à Serdaigle. Son nom par contre lui échappait. Ce devait être Clyde mais ça pouvait aussi bien être Clyve ou Blind … Elle ne savait plus. Le mieux aurait été de lui demander mais, incapable de se focaliser sur les choses importantes, l’esprit de Corona était repartit en vadrouille. Elle avait repéré les mignardises dans les bras du garçon et curieusement juste à ce moment là son estomac lui rappela son existence. Lui adressant un sourire enfantin, elle suggéra.

« Mon gaster a très faim ! »

Elle ne saisit pas vraiment l’incongruité de sa remarque. Elle avait du mal à se faire au concept de connaissance ou non. Pour elle, ce garçon était un être humain, donc une personne soit potentiellement chiante soit potentiellement sympa. Comme il trouvait cool son sac et qu’il avait remarqué son chaton, il se classait dans la catégorie des potentiellement sympas. En effet, quiconque aime les chatons, pour Corona, était admit d’office dans la catégorie potentiellement sympa ! Donc ce gars était un ami, et un ami devait être suffisamment généreux pour lui donner à manger. De plus, elle possédait un sacré atout : un paquet de cigarettes !

Corona jouait avec ses doits, touchant le centre de sa paume avec chacun d’eux, à tour de rôle. Elle tira une dernière bouffée et écrasa sa cigarette sur le sol. Elle en avait envie d’une deuxième mais se demandait si c’était bien sérieux. Elle sourit à l’offre de compensation et hocha la tête approbatrice. Au moins il comprenait le fait que fumer pouvait être contraignant pour une mineure. Du moins, qu’elle croyait …

Sa question sur son âge l’a fit tiquer et elle redressa vivement la tête avant de braquer un regard inquisiteur sur lui. S’agissait-il d’une pique pour lui faire remarquer qu’elle faisait plus jeune que son âge ou au contraire l’ignorait-il vraiment. Elle devait bien s’avouer que ce garçon n’avait jamais fait partie de ceux qui l’embêtait. Elle lui adressa un petit sourire, se demandant s’il serait surpris en entendant son âge. Peut-être qu’il l’a croyait en 7ème année et que c’était pour cela qu’il lui parlait ! En même temps, s’il s’en allait en sachant qu’elle avait 2 ou 3 ans de moins que lui, ça risquait d’être assez vexant. Corona fit deux petits tas dans sa tête. Elle avait des cigarettes, de la musique, un bel orage, un chat et arriverait sûrement à grappiller une denrée sucrée avant qu’il s’en aille … le tas des points positifs était suffisamment élevée pour qu’elle accepte de prendre le risque de se ridiculiser. Elle lui adressa un demi-sourire un rien moqueur et lui répondit :

« Je suis en 5ème année, à Poufsouffle … Toi tu es en 7ème année, à Serdaigle et je n’arrive pas à me souvenir si tu t’appelle Clyde ou Blyde ! »

Elle se tue, se replongeant dans la contemplation fascinante de ses genoux gainés de rayures roses et blanches. De sa main gauche, elle commença à gratouiller la terre. Des particules rentrèrent sous ses ongles, lui arrachant une moue désapprobatrice. Elle se décida alors à reprendre une cigarette, elle ferait du forcing auprès de Lilianna pour en avoir un autre paquet rapidement.

Ses pensées l’amenaient à des années lumières du parc de Poudlard lorsqu’une remarque du jeune homme la ramena sur terre. Elle tourna deux grands yeux écarquillés vers lui, croyant avoir mal compris. Les Gryffondors, peureux ? Mais elle croyait que c’était le contraire, pour elle ils étaient hyper courageux au contraire ! Et leurs préfets étaient de vrais démons, ils l’avaient collés presque autant que les Serpents. A la pensée des verts et argents, la jeune fille frissonna. C’allait être mission impossible tout à l’heure pour rentrer sans se faire voir dans le château.

Elle alluma sa cigarette, en tira une longue bouffée, garda quelques dixièmes de seconde la fumée puis la recracha avant de prendre la parole.

« J’ai toujours prit les Gryffondors pour les gens les plus courageux qu’il m’était donné de connaître ! Ils ont beaucoup de cohésion, ont la langue acérée et n’hésite pas à faire face contre un ennemi commun … De plus …. Leurs préfets sont … démoniaques ! »

Elle frissonna, le regard dans le vague. Elle ne se doutait pas que le garçon face à elle connaisse le préfet et la préfète Gryff’. En effet il fumait et devait donc passer assez souvent du temps en retenue. Dans le doute, elle devait tout de même une explication, qu’elle lui fournit de façon plus … animée, c'est-à-dire avec force de gestes pour appuyer ses propos :

« Rien que l’année dernière, je dois sept retenues aux Gryffondors pour non port et détournement de l’uniforme ! Ils sont presque au niveau des Serpentards qui m’ont dénoncés neuf fois ! »

Elle se tue, ressassant cette méchanceté. Elle entendit à peine sa remarque sur les chatons mais releva la tête en la questionnant sur sa nature indépendante et associable. Elle ne pensait pas l’être, ou du moins avait toujours tout fait pour que ça ne soit pas le cas, la preuve elle avait des amies dans sa maison, certes, peu en dehors mais tout de même. Elle réfléchit à cette remarque et se rappela que le chaton n’était pas vraiment le sien mais seulement le dernier rejeton de son chat, rejeton dont personne n’avait voulu et que Corona avait du amener à Poudlard pour lui éviter la noyade.

Cette pensée la réconforta et elle refoula les images qui lui venait en tête. Oui, elle avait envoyé chier des profs et des préfets mais, ce n’était pas sa faute ! Ils ne comprenaient rien à ses désirs et ils cherchaient sans cesse à la brider …

Elle se figea, repassant au ralentit ses pensées précédentes. L’horreur, elle avait eut une réflexion digne de la plus grande adolescente de tous les temps ! Demain les boutons apparaitraient et elle commencerait à draguer tout ce qui bouge tout en braillant qu’elle était incomprise … Corona soupira et marmonna pour elle-même, oubliant qu’elle n’était pas seule …

« Ca y est, je suis une adolescente … »

Elle secoua la tête et fumer quelques minutes en silence, se contentant de sourire et de remercier le garçon par un sourire pour sa pâtisserie. Le beignet était au chocolat, délicieux. Elle le grignota, tout en fumant et finit par répondre à sa remarque sur les chats, le regard toujours un peu dans le vague :

« Ce n’est pas mon chat, juste le bébé du mien ! »

Elle repartit dans sa dégustation clope/beignet et l’action combiné du chocolat et de la nicotine lui remit les idées en place. Ce n’était pas parce qu’elle avait un réflexion d’adolescente qu’elle en était forcément une !

A l’entente de son nom, elle eut un sourire, qu’elle bonne mémoire elle possédait. A son tour, elle se contenta d’énoncer son nom étrange, regrettant encore une fois que son père n’ait pas eut l’autorité nécessaire pour raisonner sa mère.

« Corona Bizard »

Corona eut un haussement de sourcil et reprit une bouchée de son beignet. Elle savoura le chocolat avec un froncement de nez et reporta un regard pensif sur le Serdaigle. A vrai dire, elle ne s'était jamais vraiment intéressé à lui mais, comment lui expliquer que sa grande soeur n°2 avait fait la liste des garçons de Poudlard les classant par ordre de « sex apeal » ? D'un côté ça pouvait être flatteur pour le jeune homme car il y avait obtenu une place plutôt élevée. Elle se rappelait d'ailleurs la raison de sa rétrogradation : « un comportement par bien des côtés trop gryf' ». Ce qui, traduit en langage humanoïde standard voulait dire « mec trop immature qui se la joue trop ! » Corona, elle, n'en avait pas l'impression, disons qu'il était certes bruyant mais pas tant que ça comparé à certains élèves.

Un sourire lui vint aux lèvres lorsqu'elle se rappela la moue dégoutée de Lilianna lorsqu'elle avait du admettre que le plus beau garçon de Poudlard était un Gryffondor. Corona avait, en effet, beau aduler ses soeurs, ces dernières n'en restaient pas moins des Serpents et Corona avaient parfois trouver leurs comportements pour le moins peu sympathiques. Néanmoins, lorsqu'elles étaient encore à Poudlard, sa vie était un peu plus simple. Les Serpentards la laissait un peu plus en paix et les Gryffondors, pour la majeure partie avait du mal à faire le rapprochement entre elle et ses deux soeurs venimeuses. Cette année risquait d'être un peu différente malheureusement !

Elle prit une profonde inspiration pour expliquer la cause de sa connaissance de la gente masculine de Poudlard. Pour se faire, elle en profita pour inspirer une longue bouffée dont elle recracha la fumée par les narines.

« J'ai deux grandes soeurs qui était à Poudlard. Tu as du les connaître, elles étaient vraiment populaires et ont joué dans l'équipe de Quidditch de Serpentard. La seconde, Méliana, était ... une croqueuse d'hommes, elle avait fait une liste qu'elle m'avait détaillé en long et en large et tu figurais dedans. Ayant une très bonne mémoire, surtout pour les choses inutiles, je me souviens de toi. »

Elle marqua une pause, réprimant un petit rire joyeux. Méliana était vraiment drôle, vraiment gentille ... Enfin, avec ses soeurs du moins. L'année de son départ, elle avait abreuvé sa soeur de bons conseils et avait cassé plusieurs nez pour assurer à sa petite soeur « bizarre » une vie plutôt calme. C'était elle qui partait en expéditions punitives avec une bande de serpents contre le préfet des Gryffondors à chaque fois que ce dernier collait Corona. C'était elle aussi qui lui avait fait découvrir l'alcool, la fête, la cigarette ... Oui, Méliana lui manquerait, sans doutes plus que Lilianna qui avait toujours plus ou moins prit son rôle de préfet à coeur et avait parfois était obligée de coller sa petite soeur !

Elle reporta un regard nostalgique sur l'aigle et lui chipa un muffin au chocolat qu'elle engloutit sans plus de manières. Soudain, elle se mit à rire, se rapellant l'une des frasques du jeune homme à laquelle elle avait eut la chance d'assister. Son humour pouvait être qualifié de limite par les professeurs mais il fallait avouer que les élèves, en général riait de bon coeur. Elle exprima sa pensée à voix haute.

« Je n'ai sans doute, pas été très honnête, tu passe difficilement inaperçu et tes pitreries sont plutôt amusantes ... Tu es assez bruyant en fait ! »

Cette dernière phrase avait été prononcé sans animosité, plus pour Corona elle même, comme si elle se notait un pense bête dans un coin de la cervelle. Sa remarque sur le préfet des Gryf' fit tiquer le jeune homme. Elle l'écouta songeuse, hochant la tête quant à la répartie des serpents. Il l'avait mal comprise. Elle n'avait jamais sous entendue que les Gryffondors pouvaient être aussi mauvais que les Serpentards bien au contraire. Malheureusement, les lions n'étaient pas connus pour leur ouverture d'esprit et Corona recevait une dose équivalente des deux maisons. Le portrait du préfet des Gryff la fit néanmoins hausser un sourcil désabusé. Il l'avait prise en grippe dès sa répartition à Pouffy, selon lui, elle était un serpent déguisée en blaireau. Il avait cherché à la prendre en flagrant délit de nombreuses fois et il avait développé un flair pour la remarquer lorsque personne ne faisait attention à sa personne.

Elle frissonna, se souvenant les crises de larmes qu'il lui avait soutiré. Le pire étant que sa grande soeur, croyant bien faire passait toujours derrière pour « réparer les pots cassés ». A chaque fois, la situation s'envenimait, le préfet en devenait plus amer et encore plus ardu à se venger des deux grandes soeurs intouchables sur la petite. Enfin maintenant, il était parti et elle n'avait pas encore eut de déboires à regretter avec son successeur. Elle se fit la réflexion qu'elle n'avait, d'ailleurs, aucune idée de l'identité des nouveaux préfets en chef ! Il faudrait qu'elle se renseigne, histoire de ne pas se les mettre à dos.

Elle posa un regard franc sur Clyde et décida de lui expliquer sa position, tant pis si l'ancien préfet était la personne qu'il croyait connaître si bien !

« Ce gars m'a harcelé à partir du moment ou il a accédé à la position de préfet ! Il était horrible, méchant ... Je lui dois toutes mes dépressions ... Je le déteste ! Désolée si je te dépeins un portrait peu flatteur mais je ne peux pas arrondir les angles ... »

Soudain elle se tue et une étincelle de compréhension apparu dans son regard ... Elle éclata de rire et s'exclama :

« Ah mais non ... C'est pas le même, moi c'est « Truc-chouette » Finn, l'ancien préfet en chef, celui de Gryffondor, qui a finit ses études l'année dernière ! »

Elle eut un nouvel éclat de rire. Vue de côté, elle devait ressembler à une véritable hystérique mais prononcer à voix haute cette sentence tant attendue la libérait des trois années d'oppression qu'il lui avait fait subir. De contentement, elle tenta de chiper une nouvelle pâtisserie au Serdaigle mais échoua.

Son temps de retenue l'a rendit perplexe. C'était peu, surtout venant d'un garçon aussi bruyant et qui fumait ! Elle haussa un sourcil interrogatif, se demandant par quel exploit il parvenait à passer entre les mailles du filet ? La réponse était simpliste ... Il était mignon, les préfètes (du moins pour les Lions, Aigles et Blaireaux) devaient hésiter à lui faire des misères de peur de s'attirer ses défaveurs. Une nouvelle fois elle regretta d'avoir hérité des traits de sa grand-mère et non des traits délicats de sa mère comme ses deux grandes soeurs. Une moue maussade perça sur son visage.

La remarque en passant sur le prénom trop banal lui fit hausser les épaules d'agacement. Elle avait le prénom d'un alcool moldu et son nom de famille voulait dire »weird » en français ! Les gens trouvaient donc très drôle de la surnommer « la tarée » ou encore « la folle ». Elle ne fit, cependant, aucune remarque, estimant qu'il avait parfaitement le droit de désirer un prénom bizarre et étrange. Enfin, pour sa part, elle aurait adoré s'appeler Jenny ou Kelly ou Sandy ... Enfin, un prénom cool et hyper répandu !

Réfléchir à son chat adoré fit s'épanouir sur son visage un sourire maxi format. Elle réfléchit longuement aux caractéristiques de la boule de poil, se demandant en quoi elle pouvait lui ressembler. Elle ne voyait pas vraiment de caractéristiques communes entre elle et l'animal mais décida tout de même d'en faire la description au jeune homme.

« Elle est sublime, tout blanche et pelucheuse, comme le p'tit, elle est super câline et très joueuse malgré son âge ! Elle adore être porté et quand je rentre à la maison, elle me suit partout, mange sous ma chaise, dort dans mon lit ... »

Elle se tue, un grand sourire aux lèvres, pensant à sa petite princesse et regrettant qu'elle ne soit pas avec elle à Poudlard.

Dans une intention de bonne volonté, la demoiselle ôta son deuxième écouteur de son oreille et pressa le bouton off. Puis, elle enroula soigneusement le fil des écouteurs autour du corps de l’appareil et rangea le fragile récepteur dans le bordel monstre qui se disait sac. Elle tenta tant bien que mal de le caler entre un livre et … une paire de chaussette ? Un de ses sourcils se haussa alors qu’elle se demandait comment le vêtement avait pu atterrir dans son sac. Après au moins deux bonnes secondes de réflexion, elle abandonna la recherche, sachant qu’elle ne percerait jamais le mystère à jour. Elle avait du faire son sac juste après son réveil, or, le matin, Corona tenait plus du zombie que de l’humaine ! Elle reporta son regard sur Jordan, se demandant s’il était bien sérieux de lui voler un nouveau muffin …

Elle eut un petit sourire désabusé à sa remarque sur les liens de parenté entre ses sœurs et elle. Rares étaient les gens qui faisaient le lien entre les deux Serpents et le blaireau ! De plus, Corona avait hérité des traits asiatiques de sa grand-mère. Ses yeux étaient en amandes, son visage très fin avec des pommettes hautes et sa taille … minuscule. Elle eut une moue boudeuse en songeant à sa glorieuse hauteur et sa colla un nouveau post-it dans un coin de sa cervelle « Penser à faire des recherches sur les sorts qui permettent de grandir ». Elle osa dire à voix haute ce qu’elle pensait plus bas.

« Personne n’arrive à faire le lien entre elles deux et moi, on est beaucoup trop différentes ! S’en est frustrant ! »

Elle tenta un petit rire pour donner l’impression qu’elle s’en fichait. Corona se devait de montrer que les choses extérieures à sa propre petite personne ne la touchait pas. Elle ne devait pas montrer un seul signe de faiblesse. Elle posa sur son visage un petit sourire distrait. Elle se demandait si Jordan faisait partie des admirateurs d’une des deux Serpentardes … Peut-être …

Attrapant le paquet de cigarettes par terre, elle le tendit au jeun homme, lui en proposant une. Sa propre générosité l’étonnait. Peut-être le fait qu’il connaisse ses sœurs ? Ou bien le fait qu’il l’a nourrisse sans sourciller … A ces mots, elle attrapa un beignet et le croqua avidement. Le garçon eut un sourire et à sa réplique, la demoiselle le remercia d’un hochement de tête. Puis il ouvrit son sac pour lui en proposer d’autres. Le regard de la demoiselle se fit un peu perdu. Elle pointa un doigt sur sa bouche pleine et agita le demi beignet sucré pour lui expliquer qu’elle avait suffisamment à manger pour le moment.

La passion de Corona pour la nourriture ne manquait pas d’étonner les élèves de sa maison. Tous les jours, ils s’amusaient à lui offrir différents mets et la regardaient engloutir tout ce qu’ils lui offraient sans faire la difficile. Elle avait même mangé sans le moindre problème des plats français particulièrement horribles ! Bref, l’estomac sans fond de Corona était une légende chez les Poufsouffles, et plus encore le fait que malgré ses repas gargantuesques, elle ne prenne pas un kilos !

Elle eut un regard d’excuse, il devait la prendre pour une sacré boulimique qui allait finir obèse. Elle préféra lui expliquer plutôt qu’il se méprenne sur son compte !

« J’adore le sport, j’en fais tous les jours, mais du coup je dois souvent recharger mes batteries ! »

Pour souligner ses paroles, elle replongea les doigts dans le sac graisseux et reprit un beignet au chocolat. Elle songea que depuis le début de leur conversation, elle parlait beaucoup d’elle mais que lui évitait de raconter des anecdotes à son sujet. Elle réfléchit au fil de la conversation et décida de lui demander à lui ce qu’étaient ses centres d’intérêts.

« Et toi, il y a un truc que t’aime par-dessus tout ? »

Elle avait beau farfouiller dans sa base de donnée, elle ne retrouvait pas de rumeur sur une soi disant passion de jeune homme. Compte tenu de son besoin de bouger partout elle le voyait soit fan de sport ou de musique. Ce n’était pas le genre de personne que l’on voyait à faire de la couture ou même de la cuisine !

La longue explication sur le préfet de Gryffondor aboutit à un bon entendement entre les deux clans. Il lui proposa de lui présenter le préfet. La jeune fille eut une légère moue songeuse, se demandant si elle oserait ou non. Cela pouvait toujours servir d’être dans les bonnes grâces d’un préfet mais si le jeune homme ne l’appréciait pas et décidait d’en faire sa tête de turc … En même temps Jordan assurait que c’était une crème.

Elle hocha la tête avant de rajouter qu’elle voulait bien à condition que ce jour là elle soit habillée de son uniforme. Il fallait tout de même faire bonne impression et se présenter devant un préfet, si cool soit-il en enfreignant une des règles de Poudlard, ce n’était peut-être pas très judicieux !

Elle se servit elle-même une cigarette dans son paquet, la porta à ses lèvres et l’alluma. Elle prit alors conscience qu’elle en était déjà à sa troisième. C’était beaucoup ! Lorsqu’elle fumait seule, elle en était à une tous les 1 ou 2 jours (trois lorsqu’elle n’arrivait pas à s’échapper dans un endroit tranquille). C’était la première fois qu’elle fumait en compagnie d’une personne et Corona soupçonna très fortement que le fait qu’elle fume beaucoup soit la conséquence de leur conversation. Parler avec un autre fumeur donnait envie de fumer, la conjoncture était intéressante !

Elle remercia le garçon pour son muffin, l’engloutit à toute vitesse et sentit alors comme un poids sur son estomac. Elle plaça son sac derrière elle et laissa sa tête tomber dessus. Un bruit intéressant se fit entendre, papier froissé, plastique malmené et entrechoquement d’objets. Corona ne s’en soucia pas le moins du monde, poussant un long soupir de contentement.

« Wah, là j’ai vraiment trop mangé ! Je me sens un peu mal «

Un grand sourire joyeux contrebalancé ses paroles plutôt sombres. Elle tira une taffe sur sa cigarette, toujours allongée, les jambes repliées. Elle avait fermé les yeux de contentement. Soudain Jordan posa la question qui tue. La question que Corona évitait depuis qu’elle avait du ramener son chaton et non son chat à Poudlard. Elle rouvrit les yeux en grand et ne répondit pas. Une larme perla au coin de ses prunelles. Elle l’essuya rageusement, se trouvant idiote d’être triste jusqu’à en pleurer pour un simple chat !

Corona sembla se rembrunir un peu du fait que Jordan n'ait pas fait le lien entre elle & ses deux soeurs. Ce n'était apparemment pas la première fois que cela lui arrivait. Elle en semblait triste. Elle essaya de donner le change mais cela ne remporta pas vraiment un franc succès. Pourtant, selon le jeune homme, elle n'avait pas vraiment de quoi avoir honte. Même si elle ne ressemblait pas à ses frangines, elle n'avait rien de "disgracieux" et n'en était pas moins jolie. Différente, ça oui, mais pas moins jolie.
Cependant, il évita de formuler sa pensée à haute voix, histoire que la Poufsouffle ne se méprenne pas sur le sens de sa phrase. On ne savait jamais, peut-être qu'il avait une réputation de dragueur, qui sait ! Pour ce qu'il connaissait de la réputation qu'on lui prêtait ... Pourtant, ce n'était pas faute de n'avoir absolument rien de commun avec tous ses élèves qui se prenaient pour Don Juan, mais bon, on ne savait jamais.

" Tu as des origines asiatiques non?"

Le jeune homme n'avait trouvé que cette question, pourtant bien évidente, pour relancer la conversation. Et pour que la jeune fille parle d'elle. Il aimait savoir les choses sur les gens, leur vie l'intéressait énormément, même si cela pouvait être frustrant pour les autres, de lui répondre éternellement, à toutes ses questions idiotes et dénuées d'intérêt.

Corona le sortit de ses penses en lui tendant une cigarette et en lui prenant encore un beignet. Il l'accepta en la remerciant d'un hochement de tête, l'alluma puis observa encore la jeune fille qui engloutissait le gâteau avidement. Et ben ... Quel appétit. Jordan en aurait presque rit mais il ne voulait pas que la Jaune & Noir le prenne mal. Il n'y avait rien de mal à manger, loin de là ... Même à manger beaucoup. C'était même amusant à voir. Lui non plus n'avait pas un faible appétit, comme tous les garçons, comme s'amusait à le répéter sa mère, quand elle les nourrissait, lui et son groupe de copains. Il était juste étonné que ce soit une fille qui mange comme cela. Non pas que ça le dérange, mais il avait plus l'habitude des filles superficielles, qui faisaient attention à leur ligne et qui n'avaient jamais mangé de leur vie dans un fast-food. Non pas qu'il le veuille spécialement, mais c'était ce genre de filles qui le suivaient en gloussant alors qu'il ne leur demandait que de le lâcher. Sauf Kate. Elle, elle mangeait comme quatre. Peut-être un peu moins que Corona, mais elles se valaient, selon lui. Et c'est exactement le même regard amusé qu'il réservait d'ordinaire à sa meilleure amie qu'il offrait aujourd'hui à Corona.
Elle lui expliqua d'ailleurs qu'elle mangeait comme cela pour le sport. Une fille sportive, ça aussi ça changeait !

" C'est sûr ... Mais tu sais, je ne critique pas ton appétit, tu manges comme tu veux. Tu fais quoi comme sport spécialement ? "

Jordan réfléchit à la question qui suivit. Il aimait énormément de choses , assez pour ne pas toutes les citer. Mais qu'aimait-il plus particulièrement ? La guitare, le piano, le chant, et le Quidditch. Le camping aussi. Il avait découvert ça l'été de ses 13 ans, et depuis, il en faisait tout le temps, dès qu'il en avait l'occasion , avec ses amis. Il partirait peut-être aussi cet été, il faudrait qu'il propose à Lucas un de ces jours.
Le jeune homme s'ébroua mentalement. Il avait cette manie dès qu'il se sentait partir un peu trop loin de la conversation initiale. Il tira une bouffée sur sa cigarette.

" La musique. Je joue de la gratte, du piano et je chante aussi, quelques fois. Puis à Poudlard 'ai découvert le Quidditch, sport qui m'a tout de suite passionné. Enfin ... le poste de batteur, m'a tout de suite plu, plus précisément. Tu y joues toi? "

Vient ensuite le débat sur le préfet de Gryffondor. La jeune fille accepta son idée, mais à une condition: qu'elle porte l'uniforme quand la rencontre aurait lieu. Le Clyde se mit à rire.

" Tu sais, l'uniforme n'est pas obligatoire, sauf en cours. Enfin, je ne crois pas. Sinon ça fait cinq ans que je suis hors-la-loi sans le savoir. "

Corona, pendant qu'ils parlaient, attrapa encore un beignet, ce qui eut pour effet de la caler ... Apparemment, vu qu'elle s'affala sur son sac avec un soupir. Jordan s'inquiéta immédiatement, comme il avait l'habitude de le faire pour tout le monde. Stressé de nature, il paraîtrait !

" ça va aller ? Tu n'as pas besoin d'aller à l'infirmerie ? "

Autant il détestait quand les autres réagissaient comme ça avec lui quand il se blessait ou était malade, autant il ne pouvait s'empêcher de faire la même chose qu'eux. C'en était désespérant, même pour lui. Fais ce que je dis mais pas ce que je fais, c'était une phrase écrite tout spécialement pour lui, certainement.

Il réalisa qu'il avait dit un truc qu'il ne fallait pas. Evidemment que son chat lui manquait, quelle question. Ce qu'il pouvait être stupide et pas vif pour un sou parfois !

" Enfin ... Tu sais, tu pourrais trouver au château quelqu'un qui te le prendrait, ton chaton. Comme ça tu pourras récupérer ton animal. Il y a beaucoup d'élèves qui n'ont pas les sous de s'acheter un animal, ou pas l'occasion. Pourquoi tu ne mettrais pas une annonce ? "