Balade entre les arbres !



Y’en a marre de cette grotte ou tout le monde commence à venir se bécoter, des inscriptions sur les murs, on n’est pas dans l’univers des bisounours quand même ça va un moment. La rivière tu t’y baigne deux trois fois et c’est bon tu commences déjà une agréable overdose qui pourris entièrement le reste de la journée. Je dois sérieusement parler des repas, parce que c’est certainement la pire chose qui soit, cependant il y’a énormément de bêtises à faire et surtout un endroit que je n’ai pas encore visité. La fameuse forêt ou il ne faut pas aller seul, pense tu sérieusement que je vais écouter une seule règle de ce camp. Pas du tout et tu as entièrement raison. J’étais donc à l’entrée de l’endroit en question, tout seul et j’avais ma baguette avec moi au cas où il se passe quelques choses. Il fait jour de toute façon et je doute qu’un animal sauvage rôde dans les parages, c’est la nuit qu’il se passe des choses et c’est sûrement la nuit que j’allais devoir y retourner avec ma cousine Lily pour y trouver des animaux encore inconnus. Y’a moment de faire un bon business. J’avançais donc, les arbres étaient immense mais l’air tellement agréable. On a l’impression de revivre à l’intérieur de cette foret ou du moins c’est l’impression que personnellement moi j’ai. Je ne devais pas être le seul à venir ici mais je devais certainement être par contre le seul à venir sans au minimum un équipier pour pouvoir faire quelque chose si l’un d’eux se foule par exemple une cheville. La prévention forestière ce n’est pas tellement mon tuc, je préféré l’aventure, la vraie qui procure un max de sensations et d’adrénaline. Lily allait certainement me frapper en apprenant que j’y suis allé sans elle en premier mais en même temps elle est introuvable, elle doit avoir un petit copain avec qui bécoter dans la fameuse grotte de l’amour et du vice. J’étais là depuis seulement une minute ma baguette encore rangé pour visiter les lieux et il n’y a pas grand-chose il faut dire. C’est alors qu’au loin j’aperçu une silhouette. Ashley une joueuse de l’équipe de Serpentard. Je l’ai déjà affronté lors de plusieurs match et elle ne mâche pas ses mots, elle était aussi seule apparemment je n’étais pas le premier à avoir eu l’idée merveilleuse de faire n’importe quoi de ma journée sans écouter les conseils des plus grands. Au moins on a un point commun, on ne supporte pas du tout l’autorité. « C’est dangereux de s’aventurer seule dans les bois, tu pourrais te faire manger » Je souriais ç mon annonce, je donnais une leçon pour quelque chose que moi-même je n’avais pas respecté mais disons que c’est une façon de faire de l’humour. Les mains sur la nuque pour légèrement m’étirer, apparemment j’avais trouvé mon duo de choc pour l’épreuve de la foret.

Ça y est, Poudlard était fermé, les vacances étaient arrivées. Je profitais d’ailleurs d’un moment avec ma famille durant quelques jours. Les choses semblaient s’être remises petit à petit en place. Mon père était sorti de l’hôpital, et semblait bien se remettre quoiqu’un peu faiblard. Ma mère avait reprit des couleurs elle aussi, elle avait beaucoup moins de cernes – ayant récupérée ses heures de sommeil perdu – et souriait naturellement de nouveau, ce qui était assez agréable. Ils avaient aussi repris leur mauvaise habitude de me raconter leurs ébats sexuels, ce que je déplorais par contre. Qu’est-ce que j’m’en fou qu’à cause de l’hospitalisation de mon père ils étaient obligés de le faire soit assis soit couché ? Ou encore de savoir que ma mère avait chopé des mycoses du fait d’avoir baiser non-stop avec mon père durant toute une nuit ? – Le pire étant que j’étais là, hein, mais je dormais à poings fermés –. Franchement, c’était à détruire l’enfance de quelqu’un quand même.
Bref. Ils n’avaient pas accueillis mon redoublement prochain avec une grande joie, mais du fait de ma suspension de quelques mois, ils comprenaient. Et m’ont même félicitée d’avoir réussi au moins 3 matières avec une moyenne acceptable, chose qui était assez nouveau pour moi – de me faire féliciter, s’entends. Pour une fois je me suis sentie fière de moi, si on oubliait le fait que j’ai été suspendu, que j’ai bien failli ne jamais revenir à Poudlard, que je vais redoubler et que mes chances de retourner dans l’équipe de Quidditch sont proches de 0. Voir même, des négatifs. Mais bon, au moins, mes parents me soutenaient un minimum, c’était déjà ça.
Suite à ces quelques jours à profiter de la merveilleuse présence de mes parents compatissants, je partis donc pour le voyage scolaire organisé par Poudlard. Ils auraient put nous faire partir aux Bahamas, dans les iles des caraïbes, les Baléares ou une autre destination idyllique qui fait rêver petits et grands – non, ils ont préférés... L’Irlande. Oh j’adorais l’Irlande ! Enfin surtout pour deux/trois points. Le premier : Sloane y habitait, et j’me payais des barres gratos avec sa bande de frères et sœurs tarés. Le second : l’alcool (oui l’alcool est une personne à part entière), bordel, qu’est-ce qu’ils sont buveurs ces Irlandais ! Ils avaient une de ces descentes ! J’arrive même pas à les suivre alors que j’ai l’habitude de boire ! Ca change carrément de mes potos d’Angleterre. Et je devais dire que je kiffais ça.
Donc bon, j’adorais l’Irlande pour ces deux raisons, mais mise à part ça, nada. Faire une excursion en pleine nature dans le froid en plein été ? Alors qu’on pourrait être au bord d’une plage à siroter des cocktails en matant beaux gosses et belles gosses faire trempette ? C’était assez rageant. Alors c’est tout naturellement que pour éviter de trop déprimer, j’avais apporté avec moi de l’alcool, et des cigarettes. Pleiiiiiiins, vachement beaucoup !

Ayant eu besoin d’un grand bol d’air frais en solitaire, je m’étais alors éloignée de toute cette marmaille d’adolescents de Poudlard pour m’enfoncer dans la forêt. Interdite elle, d’ailleurs, mais bon, tu crois vraiment que moi, la rebelle de service, j’allais écouter les interdictions ? « C’est dangereux – blablabla – faut pas y aller – blablabla – tu peux y mourir – blablabla »... Toujours des blablabla sur la dangerosité de telles ou telles choses, mais franchement, sérieusement, littéralement : vivre sans danger c’était pas vivre !
Donc voilà, moi, ma baguette, et mon paquet de clopes clandestins, nous voilà dans la forêt à s’en griller une – voir deux. Un paquet de chewing-gum dans la poche pour éviter que mon halène me trahisse, c’est avec délectation que je tirais une longue latte de ma clope. Ca avait le don de me relaxer d’un coup, de calmer mon cerveau hyperactif et aussi – et c’était le meilleur – d’éviter qu’une crise de colère survienne. Expirant, je fermais les yeux. Ce n’était certes pas aussi planant qu’un morceau de salade entre deux feuilles cancérigènes, mais je m’en fichais pas mal. Les effets que cela me faisaient actuellement me suffisait.
C’est alors que j’étais sur la fin de ma cigarette que j’entendis des bruits de pas derrière moi. Animal ? Humain ? Chose ? Rapidement, j’écrasais ma cigarette contre un arbre à quelques centimètres de moi pour mieux la cacher, et je sortis ma baguette par précaution s’il s’avère que l’être qui s’approchait de moi était dangereux.
Vous l’aurez bien compris, c’était une chose.
Lorsque je m’aperçus que c’était Hugo, je me détendis légèrement. Ma face toujours avec cette indifférence énervante, je fouillais dans mes poches non seulement pour y déposer mon mégot mais aussi pour choper un chewing-gum. J’adorais les effets de la clope, mais je détestais l’halène qu’elle me donnait à chaque latte. Un peu comme la bite d’un mec. Et oui, je parle de l’aspect tendancieux de la chose.
Je levais les yeux au ciel lorsque le gryffondor fit allusion à la dangerosité de la forêt. Très franchement, je doutais que Poudlard ne prenne pas des précautions quant-à ladite forêt : des animaux sauvages oui, mais des sorts de protections ? Possible. Sauf que comme Poudlard aimait bien terroriser les faibles élèves, ils nous mettaient en garde contre la forêt – et blablabla. Et je crachais sur leur recommandation.

« Dit-il, » commençais-je à l’intention du macho tout en sortant mon paquet de chewing-gum.

En effet, il avait beau faire la remarque que je sois seule dans une forêt inconnue, lui-même était seul – ou du moins le semblait – à faire sa promenade.

« Si j’étais toi, je me méfierai. J’ai entendu parlé de monstres qui adoraient les petits garçons aux joues pleines comme toi ! » poursuivis-je sur le ton de la malice avec un petit sourire narquois.

Joues pleines ? On va dire ça comme ça. Il avait bien grandi le bougre, et ses mignonnes petites joues de potelet avaient laissés place à de belles fossettes. Dire qu’il était moche serait un beau mensonge, c’est certains.

« Chewing-gum ? » proposais-je par politesse en tendant mon paquet dans sa direction.

« Politesse ? Qu’est-ce que c’est, ça se mange ? »
Ah bah oui, c’était fort étrange que je démontre un semblant de politesse envers quelqu’un, c’était à peine si je disais bonjour le matin c’est pour dire ! M’enfin, il y avait une première fois à tout comme on dit.
Un chewing-gum déjà dans ma bouche, je continuais sur ma lancée.

« Alors le morveux, t’es parti rejoindre une donzelle dans la forêt pour ton dépucelage ? »

C’était bien ironique de parler de dépucelage sachant que j’étais moi-même vierge et lui possiblement pas. Mais bon, mise à part Sloane, personne n’était au courant que je n’étais toujours pas active, tous devaient certainement penser que je le faisais H24 avec pleins de mecs différents et des MSTs à profusion. Je m’en fichais pas mal d’ailleurs – un peu comme avec les rumeurs sur la drogue – au moins comme ça il était rare que des garçons s’intéressent à mon cul sur un lit. #ViergeAVie #Couvant #VieilleFille.

« Si tu pouvais te perdre en même temps d’ailleurs... »

J’affichais toujours mon air taquin. J’aimais bien le faire chier – et vice versa – c’était un peu comme un jeu. D’ailleurs on se défiait souvent pour faire des trucs, parfois c’était même du grand n’importe quoi.
Prochain défi : celui qui restera le plus longtemps dans une position de contorsionniste ! CHALLENGE ACCEPTED ?!

Balade entre les arbres !



Elle m’a toujours fasciné d’une certaine façon, je n’arrive pas à savoir si elle est juste insouciante ou si elle cache très bien ses émotions car, c’est presque impossible à voir chez certaines personnes. Je ne l’aime pas particulièrement mais il faut dire que je ne la déteste pas non plus, c’est assez compliqué à expliquer. C’est comme si nous savions qu’une fois tous les deux seuls y’a pas à avoir de manières, je suis un cancre et elle n’est pas une sainte elle-même. On le sait et on arrive très bien à communiquer du coup. Pour exemple elle fume et je pense que c’est pour se donner un air bien particulier ou alors pour en finir plus rapidement mais il ne me semble pas l’avoir vu dépressive une seule fois. Soit je me trompe soit elle cache énormément bien son jeu. Impossible de savoir. « Si j’étais toi, je me méfierai. J’ai entendu parler de monstres qui adoraient les petits garçons aux joues pleines comme toi ! » Je pouvais hausser les épaules à cette remarque sans souffler même une seule seconde, d’habitude je peux m’énerver assez facilement mais seulement quand la réplique est pertinente et ce n’est bien évidement pas le cas en ce moment même. « Tu pourrais faire peur à un gamin de 10 ans avec ça. Bravo » Je mettais les mains dans mes poches en regardant autour de nous, nous étions bien enfoncés dans la forêt et je me souviens qu’il n’est pas conseiller d’être aussi loin. Quoi qu’il en soit je pense qu’on s’en fou pas mal je dois dire, enfin Ashley je ne sais pas mais pour ce qui me concerne c’est bien la cadet de mes soucis. Elle me propose un chewing-gum et je l’attrapais sans sourciller avec un léger sourire avant de le mettre dans ma bouche. « Merci » Oui c’est un mot que je connais et que je peux utiliser quand ça en vaut la peine, je n’avais rien perdu en dignité à ce moment-là bien au contraire, savoir remercier une personne quand elle fait quelque chose pour nous c’est ce qui nous donnes de l’importance et qui montre si nous sommes des gens bien ou pas. Je n’ai pas la prétention de connaitre la réponse, seulement, je suis mon intuition et c’est bien comme ça. « Alors le morveux, t’es parti rejoindre une donzelle dans la forêt pour ton dépucelage ? » Cette remarque me fis rire plus que la précédente, je ne sais pas si elle me cherche mais en tout cas ce genre de chose c’est typiquement un truc que je pourrais sortir à quelqu’un d’autre. Toujours mes mains au même endroit le regard posé sur la jeune femme j’avais l’air un peu taquin sur le moment. « Oui mais vu que je t’ai croisé je vais repousser ce moment si spécial à plus tard » elle souffla sa remarque suivante presque aussitôt ne faisant que grossir mon sourire, c’est vrai que souvent les personnes peuvent être méchantes et dire ce genre de chose mais ce que tout le monde ignore c’est que le jour où ça arrive vraiment personne n’a le sourire bien au contraire. On souhaite souvent des choses que nous n’avons pas envie de voir se réaliser. Ashley pourrait être la pire personne de cette école qu’elle ne souhaiterait pas ça réellement. Nous restons des humains après tout. Et nous ne sommes pas des tueurs sans cœurs, on aime s’embêter et rigoler. Je ne supporte pas Keagan par exemple mais je ne veux pas sa mort. Ne pas aimer quelqu’un ça ne suffit pas à souhaiter qu’il ai mal, ça reviendrais à devenir un monstre. Et personne dans cette école n’est un monstre. Et concrètement je voulais rester le plus normal possible pour ne pas montrer ma douleur de la veille. Ce matin j’ai croisé le jeune garçon et ça ne s’est pas très bien passé mais le pire c’est hier à la rivière avec Phoebe. Je pense que je vais avoir du mal à m’en remettre, c’est drôle à dire mais Ashley est sûrement la personne la mieux placé pour m’aider, nos jeux à se chercher ça pourrais me faire oublier l’humiliation de la veille. Le jour où mon cœur s’est déchiré en mille morceaux. Je regardais Ashley avec le sourire pour ne rien laisser paraitre mais au fond de moi j’avais terriblement mal. « Je vais rester un peu ! Je me fais chier dans ce camp de toute façon » J’étais assis sur un petit rocher pas loin de la jeune femme l’instant d’après à regarder entre les arbres sans vraiment dire quelque chose de spécial. Je n’attendais juste, aucune idée de ce que j’attends. Peut-être que Phoebe sorte de mon esprit pour toujours. Peut être pas.

Comme je m’y attendais, Hugo ne fut pas effrayé pour un sous face à ma remarque. De toute manière, ce n’est pas comme si j’avais réellement tenté de lui faire peur. Déjà il n’était plus un gamin donc des remarques comme celle que j’avais faite n’étaient pas spécialement en accord, et en plus, j’étais du genre, bien plus mesquine et sournoise quand il s’agissait de faire peur à quelqu’un. Je pouvais démontrer des talents d’actrice incroyables en plus. Ainsi, heureusement pour lui, je n’avais pas encore l’intention de lui faire faire une crise cardiaque – pas encore du moins.
Il prit ensuite le chewing-gum que je lui tendis en me remerciant, ce à quoi je répondis par un léger sourire. Comme quoi il savait être poli le p’tit – tout comme moi d’ailleurs. A croire qu’il ne fallait clairement pas se fier aux apparences, ou aux masques que l’on veut bien montrer en société. L’être turbulent qu’était Hugo pouvait se montrer adorable parfois, même si je doutais qu’il apprécierait qu’on le lui dise. Après tout, il restait un adolescent qui sort tout juste de l’enfance. Il avait encore les traits enfantins d’ailleurs, mais étrangement il avait totalement l’allure du mauvais élève qu’il était.
Il rit à ma remarque sur son pucelage, montrant bien que je n’avais pas à faire à un pète-sec et à un pince-sans-rire. Il y en avait plus qu’on ne le croit, et d’ailleurs je me plaisais à les vexer à la moindre occasion. Le plus amusant restait tout de même d’avoir à faire à quelqu’un qui a de l’humour, et Hugo ne sembla pas se formaliser des pics que je lui lançais – bien que je sentais un petit quelque chose d’autre derrière tout ça, comme si cela ne collait pas avec d’habitude.

«Oui mais vu que je t’ai croisé je vais repousser ce moment si spécial à plus tard. »

« Oh ? » m’exclamais-je faussement flattée. « Ravie d’être plus importante qu’un dépucelage ! »

C’était clair que passer avant un dépucelage, cela montre à quel point la personne était spéciale pour l’autre. Même si je n’aurais jamais imaginé cela de la part d'Hugo le pervers – bien qu’il soit possible qu’il ne soit pas venu pour un dépucelage dans la forêt. Après tout, on pouvait venir se perdre dans la forêt pour n’importe quelle autre raison ! Juste se balader ou fumer une cigarette (ce qui n’est pas mon cas bien sûr (hein hein heiiiin)). Même si je devais dire que cela ressemblait bien à Hugo de jouer à cache-cache-trap’ dans les bois, avec un large sourire de p’tit coquin sur le visage en mode « je vais t’attraper ma fleur des îles ! ». Bien que là, on ne soit pas vraiment sur une île tropicale avec de joulies fleurs et de joulies plages. Et de joulies filles. Et mecs. On était coincé avec les gens de Poudlard.
Déception.

«Je vais rester un peu ! Je me fais chier dans ce camp de toute façon. »

Mon sourire narquois se tarit bien vite en voyant la réaction d'Hugo. Assis sur un rocher le regard dans le vague, difficile de ne pas lui trouver un air mélancolique voir triste. De plus, qu’il ne me relance pas en me lançant une pique était aussi assez étrange. Je l’avais vu bien plus réactif ce petit, voir même hyperactif ! J’étais un peu déçue, et bien qu’on ne s’appréciait pas assez pour se considérer comme des amis, son attitude avait quelque chose de presque inquiétant.
Formant une large bulle avec mon chewing-gum, j’avançais ma main du visage d’Hugo dans un même temps... pour lui faire une vilaine pichenette au moment où ma bulle s’éclata.

« Iiiiidiot, » lui sortis-je sur un ton plaisantin.

Puis, lui attrapant la tête sous mon coude, le tenant fermement, je lui frictionnais vivement la tête avec mon poing, un sourire amusé sur le visage. C’était le traitement (de faveur) que je réservais aux dépressifs. J’aimais pas les dépressifs. C’était chiant les dépressifs. Ils n’étaient pas amusants. Bref. Du coup il avait droit à la punition du décoiffage de l’express.

« C’est quoi cette gueule d’enterrement que tu fais là ? Pour la peine voilà ta punition le mioche ! »

Hugo était étonnement ... chiant. Non pas qu’il ne l’était pas en temps normal, mais là ce n’était même pas amusant. Ouais, ça m’arrivait de trouver amusant qu’on me fasse chier, et alors ? Je suis tout à fait normal, namého. Bref, tout ça pour dire qu’actuellement il avait juste une tête de gros dépressif mélancolique connardistique. Et en plus, il osait me dire que tout va bien ! Il osait ne me faire qu’un sourire étrangement chelou et me répondre que tout va bien, avant de tourner la tête avec de nouveau sa gueule de dépressif mélancolique connardistique. S’il avait pu voir ma tronche, il aurait croisé le regard du diable : le regard qui te dit que tu vas mourir très bientôt car tu m’soules.

« Si tu t’obstines à mentir, fais au moins en sorte que ce soit un minimum crédible, » repris-je d’une voix glaciale.

Je faisais bien évidemment allusion à l’illogisme de ses paroles face à sa tête de lard dépressive. En effet, il ne donnait absolument pas l’impression d’être mal, et son mensonge m’exaspérait. Je mentais rarement, alors je détestais qu’on me mente. Me mettant bien en face de lui, je lui pris sa gueule de bébé marsouin dans une main pour qu’il plonge son regard dans mes yeux bleus. Il n’y avait plus de narquoiseries dans mon regard, ni même de gentillesse. Juste un excès de froideur et d’indifférence à toutes épreuves.

« Alors arrêtes de me prendre pour une conne, » poursuivis-je sur le même ton. « T’es pas bien, ça se voit. Tu veux en parler ? Parles, j’vais pas te courir après. Sinon tu la fermes et tu souris. »

Cela voulait dire ce que cela voulait dire. J’allais pas lui extorquer ce qui n’allait pas ; c’était pas mon genre. S’il ressent le besoin de parler j’avais pas l’intention de me jeter à ses pieds pour savoir. Il parle, ou il ne parle pas ; quelque soit l’interlocuteur de toute façon, ça faisait toujours du bien de parler – dixit celle à qui on devait lui foutre des poings pour qu’elle crache le morceau. Tout ça pour dire que même s’il y avait la possibilité pour que je me foute de sa gueule – comme à mon habitude quoi, il sait à quoi s’attendre – s’il voulait en parler bah il portait ses couilles et il parlait.
Très rapidement cependant, un sourire narquois s’afficha sur mes lèvres tandis qu’une lueur de malice passa dans mon regard.

« Mais soit. Je vais devoir te faire sourire moi-même. »

S’il savait à quoi je le réservais, pour sûr qu’il serait déjà parti en courant sans demander son reste. Quoique...
Lâchant la tête d’Hugo, je me relevais et j’enlevais mon t-shirt. Oui. J’ai enlevé mon t-shirt devant un mec. Enfin devant Hugo, ça amoindri un peu le truc. La suite logique ? Je commence par l’embrasser, puis l’emballer tout en le déshabillant et...
Bah ce n’est pas du tout la suite que j’opérais.
Au contraire, je profitais de la surprise pour agripper son bras et le faire tomber à terre. Mais je ne m’arrêtais pas là : très vite je passais derrière lui pour entourer ses épaules de mes jambes, serrant assez fort pour avoir une prise solide avant de frictionner avec vivacité son crâne chevelu de mes poings – crâne chevelu qui à ce rythme connaitra une calvitie précoce. (Like that). Ne pouvant m’en empêcher, je me mis à rire tout en continuant de lui frictionner le crâne, quoiqu’avec un peu moins de pression puisque mes propres épaules étaient secouées par mes spasmes.

« Alors on s’avoue vaincu ? » dis-je sur le ton de la plaisanterie entre deux rires.

Il avait fini par sourire, mais je me permis tout de même d'enlever mon t-shirt. Pourquoi ? Tout simplement car de 1. Je n'étais pas certaine que ce soit un sourire sincère et de 2. Il fallait bien lui remonter le moral à ce gosse ! Non, bien évidemment, jamais au grand jamais je ne coucherai avec un mec pour lui remonter le moral - ou bien ça s'appelle un petit ami. Ainsi donc, j'enlevais mon t-shirt avant de lui sauter dessus durant son moment d'hébétement - c'est bien un mec wesh. Une fois sur lui, je voulus lui frictionner la gueule pour (lui faire maaaaal) lui changer les idées à ma manière, et il attrapa mes mains dans l'intention de m'empêcher de mener à bien mon plan machiavélique. Je poussais un léger grognement de mécontentement alors qu'il me demanda de le lâcher – gné, je n'en avais aucunement l'intention – avant de se rouler au sol pour me faire lâcher prise. Rho, le petit saligaud. Ah ouais. On le prend comme ça.
Lâchant donc finalement Hugo, je me retrouvais couchée sur le dos dans l'herbe, grimaçant légèrement face aux quelques douleurs que m'avait provoqué notre petite bagarre – sans mon t-shirt en plus hein, ça peut porter à confusion wesh ! Tournant la tête en direction du microbe de Gryffondor, je levais un sourcil narquois à ses propos. Le violer hein ?

« Tu n'aurais pas dis non j'suis sûre, pervers ! » lui répondis-je sur le ton de la taquinerie.

Est-ce que j'en étais sûre ? Hm, pas tellement. Certes il était mignon pour un p'tit gars, mais j'avais un doute sur le fait qu'il me trouve à son gout – et ce n'était pas comme si je m'en souciais réellement. Ainsi, dire que j'en étais « sûre » était un petit mensonge juste pour que ça fasse beau dans ma jolie phrase. De toute façon ce n'était pas spécialement mon genre de sauter sur un mec pour le baiser - ou le violer - comme une désespérée de la moule. Pire que de payer un gigolo !
L'observant du coin de l'œil, je vis qu'Hugo semblait aller un peu mieux. Au moins souriait-il et au moins n'avait-il plus cette tête de déterrée désabusée de la vie elle même – voir même de la mort. C'était donc assez rassurant pour que je tourne la tête en direction du ciel, observant ce panorama en ne pensant à rien d'autres.

« Merci Ashley, » dit-il soudainement.

Cela me surprit assez pour que je bloque sur cette phrase pendant bien plusieurs minutes. Il me remerciait ? De quoi ? De lui avoir montré mes seins ? Pe-tit coooo-chon ! De lui avoir changé les idées ? Il avait plutôt intérêt à me remercier ce p'tit con.
Bon, en vérité, je ne m'attendais pas à ce qu'il me remercie. Cela me semblait tellement naturel que pour moi, y'avait pas vraiment à me dire merci. Aussi, je n'en avais pas l'habitude. D'ordinaire, on me disait d'aller chier ma merde ailleurs dans toute leur mauvaise foi de la mort qui tue #PhoebeMaggle.
Je finis donc par passer outre, ne répondant même pas. Je pense qu'il n'y avait pas vraiment à répondre de toute manière ; il n'avait certainement pas envie de s'éterniser là dessus, et moi encore moins. Ce serait beaucoup trop gênant et niais et j'ai pas le temps de niaiser (PO PO POOOO ! *sort*). Ainsi donc, on en resterait là. Il ne me dira pas ce qu'il a sur le coeur, mais je me doutais très bien que mon intervention bénévole a suffit en elle-même à l'aider un peu dans sa petite tête de puceau.
Il finit par se relever puis me tendit la main pour m'aider à mon tour. Il détourna cependant la tête pour ne pas boguer sur mon torse nu, ce qui m'arracha un sourire amusé. Puceau un jour, puceau toujours ! Mah, cela ne m'empêcha pas de saisir sa main pour me relever, lors qu'il lâcha une remarque qui m'amusa encore plus. Mon sourire s'agrandit et mon regard se fit moqueur alors qu'il avait ce grand sourire enfantin sur le visage.

Et je lui donnais un grand coup dans l'épaule.

« Ca, c'est car les Serpentards sont les meilleurs wesh ! »

Passant devant lui pour récupérer mon haut, j'en profitais pour lui tirer la langue comme la gamine que j'étais encore dans ma tête. Je le narguais éperdument, fière de ma maison. L'ambiance était redevenue plus légère, moins sombre, et cela me convenait totalement. Je me rhabillais donc, mais je n'étais pas encore décidée à quitter la forêt. Je ne savais pas ce qu'il en était pour Hugo, mais je n'avais pas encore envie de retourner dans le brouhaha du camp.
M'asseyant au pied d'un grand arbre tranquillement, je poussais un profond soupire.