C'était comment à et avant Poudlard ?: Je n’ai jamais mis les pieds à Poudlard, mais je peux vous parler de la Salem First School of Wizardry. Avec un peu de recul, il m’est plus facile de comprendre les sept années que j’y ai passées. Déjà, les classes n’étaient pas très difficiles et dans tout sans exception, on nous encourageait encore et encore à détester les nomages et à rester cloîtrés dans le monde magique. Vous avez déjà entendu parler des sorcières de Salem? Si oui, vous comprendrez rapidement pourquoi ce genre de discours était tenu, si non, il faut sérieusement songer à ouvrir un livre d’histoire.

En général, je peux dire que je m’en suis plutôt bien sorti. Je pense bien avoir terminée première de classe toutes les années. Contrairement à ce que mon frère pourrait vous dire, ça n’a pas été de tout repos. J’en ai passé des heures à la bibliothèque ou dans ma chambre à étudier. Mais je ne peux pas lui en vouloir de penser cela. Vu toute la pression que mes parents lui font subir, je comprends que ma réussite puisse le déranger. Je sais qu’il est content pour moi, mais je sais aussi qu’il aurait préféré que ce soit lui le plus doué. À défaut de ne pas être née première, il faut bien que je sois première dans quelque chose.

N’empêche, Salem ne me manque pas. C’est un monde atrocement fermé sur lui-même et qui a refusé d’évoluer depuis trop longtemps. Oui, ce que les sorcières y ont subi pendant les procès de Salem était horrible, mais de là à détester les nomages pendant plus de quatre cents ans et à appuyer les idées de Voldemort, il y a une limite (ils le nieront maintenant, mais plusieurs ouvrages prouvent l'entousiasme qu'éprouvaient les gens de Salem par rapport à ses idées). J’étais donc bien contente de me rendre à New York pour mes études supérieures. Dommage que je n’ai pas pu y rester plus longtemps.

Et ta baguette, elle est comment ?: 27 cm, bois de chèvrefeuille et plume de phœnix. Parfaite pour la métamorphose et les enchantement. Des motifs celtiques ont très délicatement été sculptés sur le manche. Elle est très jolie.

Et depuis qu’il (elle) en est sorti(e) ? : Après avoir terminé mes études à Salem, il allait de soi que j’entrerais à l’université. Premièrement, parce que je le voulais et deuxièmement parce que : « Aucun Mantion ne doit être sous-éduqué! ». Combien de fois ai-je entendu mes parents répéter cette phrase? On aurait dit un genre de mantra qu’ils devaient absolument faire entrer dans nos cerveaux. Pour être tout à fait honnête, je ne sais toujours pas ce que je veux faire comme boulot. La médecine magique m’intéresserait… travailler au ministère aussi, mais tout ça demeure très flou pour moi. Une chose est sûre, je souhaitais, et souhaite toujours, me spécialiser en métamorphose. On pourrait dire que c’est une tradition dans la famille que de maîtriser la métamorphose, mais sans vouloir me vanter, c’est quelque chose d’inné chez moi. Je n’ai jamais vraiment eu besoin de travailler pour réussir dans cette classe et j’éprouve un réel plaisir à la pratiquer. La mineure en potion, c’est pour m’ouvrir le plus de portes possible et puis, j’aime bien, ça me fait penser à de la cuisine.

Si mon parcours scolaire n’est pas vraiment tracé à l’encre indélébile, ce que je n’avais vraiment pas prévu, c’était de changer de continent à la moitié de celui-ci. Pour moi, tout se passait bien à New York. J’avais d’excellentes notes, de bons amis et j’avais déniché un appart magnifique juste à côté de Central Park. Mais j’ai su que je devais partir quand Zed m’a annoncé son départ.

Il est clair que mes parents m’ont toujours préféré à Zed, ce qui selon moi est complètement injuste. Son orientation sexuelle ou les notes qu’il obtenait à l’école n’auraient jamais dû justifier le manque d’affection que mes parents ont à son égard. Mais quand Zed m’a annoncé qu’il quittait les États-Unis pour aller vivre avec notre tante Agatha à Londres, j’ai su que je devais partir avec lui. Il était hors de question qu’on me sépare de mon jumeau. Accepteriez-vous qu’on vous coupe en deux? C’est à peu près la même chose. J’ai donc tout de suite appliqué pour un transfert de crédits à l’Université sorcière de Londres, pris une entente avec notre tante pour que je puisse suivre mon frère et une fois tout arrangé, ai annoncé la bonne nouvelle à Zed. Bonne nouvelle pour lui, parce que pour les quelques fois où je suis allé en Angleterre, je ne m’attends pas vraiment à apprécier mon expérience. Déjà, ils disent moldus (?), mangent du marmite et vénère une reine. Mais pour mon frère, je suis prête à me priver de soleil et de la grosse pomme pour le temps qu’il faudra.

Les Mantions: La famille Mantion est une des plus vieilles familles de sorciers d’Amérique. On peut retracer leur présence sur le nouveau continent aux premières vagues d’immigration anglaise. De nos ancêtres, la plus célèbre est probablement Lila Mantion, j’ai été baptisée en son honneur d’ailleurs. Pendant l’horrible tuerie des sorcières Salem, elle serait la sorcière qui a le plus grand nombre de fois échappé aux autorités. Trois fois pour être plus précise, avant de complètement disparaître. Son secret? Lila était animagus et un furet, c’est très difficile à garder en prison. Quand elle a fini par quitter Salem, elle aurait changé son nom pour Manssion et réussi à vivre tranquillement le reste de sa vie dans la région de Boston.

C’est mon arrière-grand-père Arthur Mantion qui aurait repris le nom d’origine. Et comme il avait un sens de l’humour particulièrement bizarre, il s’est réinstallé à Salem, histoire de faire un pied de né à la ville. N’empêche, la blague de notre arrière-grand-père est exceptionnelle. Nous venons d’une dynastie de personnes austères et fermées. Ceux des Mantions qui ont choisi de se lier d’amitié, ou pire encore par le mariage, à des nomages ont tous sans exception été rayés de la « lignée » histoire de garder le sang des Mantion pûr et sans traces des « monstres » que représentent les nomages.

Mes parents: Mes parents Jacob et Miranda sont des exemples parfaits de ce que représentent les Mantion. Fermés d’esprit, ils ont toujours obstinément refusé que Zed et moi fréquentions des nomages ou utilisions des objets créés par ceux-ci. Par exemple, je suis allée au cinéma pour la première fois de ma vie une fois installée à New York. C’est là aussi et j’ai découvert le téléphone cellulaire et le grille-pain. Même si mes parents me préfèrent à mon frère parce que j’ai toujours correspondu à leur idéal, ma relation avec eux demeure tendue. Je n’ai jamais hésité à prendre la défense de mon frère lorsqu’ils étaient injustes avec lui et leur ai très clairement fait comprendre mon mécontentement lorsque j’ai appris pourquoi ma tante avait dû quitter le pays.

Mon frère: Entre Zed et moi existe un amour inconditionnel et une confiance inébranlable. Il est mon confident et meilleur ami. Le fait d’avoir partagé le même utérus peut avoir cet effet sur une relation. Nous avons toujours été inséparables et depuis le plus loin que je me rappelle, nous avons été là l’un pour l’autre. C’est Zed qui m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas que les bancs d’école dans la vie et qui m’a appris à m’ouvrir aux autres et qui m’a permis de me faire des amis à New York. Mais pour être tout à fait honnête, tant que j’ai mon frère, je n’ai besoin de personne d’autre.

Ma tante: Agatha a toujours été la tante marrante. C’est elle qui m’a permis de comprendre qu’une collaboration entre les sorciers nomades pouvait rendre service aux deux partis. Le fait de rencontrer son mari Henry m’a beaucoup aidé. Je suis choyée de l’avoir dans ma vie et qu’elle ait accepté de nous prendre sous son toit Zed et moi.

Finalement. Après plusieurs heures de préparation, d’empaquetage, de planification et une utilisation abusive du sortilège d’extension, c’est une Layla fatiguée et dégoûtée d’avoir les pieds dans les cendres qui apparaître dans l’antre de la cheminée. À peine a-t-elle le temps d’ouvrir les yeux que sa tante lui saute au cou la serrant tellement fort contre elle que Layla peine à prendre son souffle.

« Bonjour ma tante !»

L’accueille-t-elle en lui rendant son étreinte. Pour être honnête, compte tenu des circonstances entourant le départ d’Agatha, elle était soulagée de pouvoir la revoir. Une fois ses sacs posés au sol et les pieds au propre sur le plancher, Layla à salue son oncle avant de sauter au cou de son frère qui vient de pénétrer dans la pièce. S’il avait été content d’entendre qu’elle le suivrait en Angleterre, la joie qu’elle éprouvait à finalement être réunie avec lui pouvait facilement être comparable, voir plus grande. Une fois les retrouvailles terminées, tous s’assirent à table pour discuter. Il y avait un moment déjà que Layla avait vu son oncle et sa tante et elle était bien ravie d’avoir des nouvelles d’eux. Layla ne fut pas surprise d’apprendre que sa tante travaillait au ministère de la magie et collaborait couramment avec des nomages. Son oncle quant à lui continuait à enseigner les sciences au collège. Tous semblaient heureux de leur destin et pour être honnête, Agatha avait l’air beaucoup plus heureuse depuis qu’elle n’avait plus son frère, en l’occurrence le père de Layla, sur le dos. Zed aussi semblait plus détendu, ironiquement il avait réussi à prendre de la couleur en Angleterre et il était beaucoup plus souriant. Ils discutèrent pendant une heure, ce après quoi Layla dû s’excuser pour aller régler quelque paperasse à l’université.

S’est quelque peu réticente que Layla se leva de table et se dirigea vers la cheminée, suivit de près par son frère. Rassurée par la présence de Zed, elle prit dans sa main une bonne poignée de poudre de cheminette avant d’appeler vivement: « Université sorcière de Londres! ».

Elle savait qu’une fois tous ses crédits transférés en règle et sa chambre arrangée comme elle le souhaitaient, elle se sentirait beaucoup plus sereine et espérait donc régler le tout le plus rapidement possible.