Souffler un peu (Kaylan)

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Souffler un peu
Anoushka & Kaylan

2 semaines loin de Poudlard. Quand je suis montée dans le Poudlard Express pour rejoindre Londres, j'ai eu la sensation que c'était hier que je retournais à Poudlard pour la rentrée et pourtant, non, cela faisait environ 1 mois et demi que nous avions recommencé les cours. Que le temps passe vite cette année, c'était incroyable. Je me souviens comme si c'était hier de mes premières vacances, en première année. J'avais trouvé le temps long, comme si les jours refusaient de se succéder, rien que pour m'embêter. 1 mois et demi ne m'avait pas suffi pour me faire à ma nouvelle vie. Malgré les nombreuses lettres envoyées à ma mère pour la supplier de venir me chercher, rien n'y avait fait. J'avais 7 années à passer à Poudlard, que je le veuille ou non. Ma mère pensait que c'était une bonne chose, elle aimait m'avoir à côtés mais il était essentiel pour le bien être de mon développement que je me socialise un peu plus. Etant fille unique, on ne pouvait pas franchement dire que je jouais avec beaucoup d'enfants. Il y avait toujours ceux que je rencontrais en allant à l'école, mais vu qu'on changeait souvent de ville, il m'était difficile de me faire des amis. Là c'était l'occasion me répétait Anta, une chance de pouvoir enfin partager de longs souvenirs avec les autres, pouvoir faire confiance aux autres. J'avais dis à ma mère que je n'en avais pas besoin, que je l'avais elle et que c'était suffisant. Bien entendu, aujourd'hui je ne regrette pas ce choix, ça a été une bonne chose de pouvoir rencontrer Lily, Louna, Keagan ou Max. J'ai grandi grâce à eux, j'ai découvert ce que c'était que l'amitié, la confiance en d'autres personnes que ma mère, l'amour fraternel. Mais je dois bien avouer que sur le coup, tout cela me dépassait totalement. Billes en tête, je ne souhaitais qu'une seule chose, rentrer auprès de ma maman, un point c'est tout. Aujourd'hui, quand je voyais l'abruti qui était à son bras, je me disais que finalement j'étais bien loin d'eux. Je ne perds bien entendu pas espoir qu'elle le largue rapidement et j'attends toujours avec impatience leurs disputes. Heureusement que ma mère a un fort caractère, elle m'offre au moins un peu d'espoir. Pour le moment tout roule entre eux, malgré quelques "tempêtes", comme ils le disent si bien, tout va merveilleusement bien entre eux. Selon lui, il faut bien parfois quelques désaccords, et ce sont les discussions qui permettent d'avancer.

Cela fait maintenant quelques jours que je dois supporter de les voir ensemble et je n'en peux déjà plus. Ma mère m'a déjà dis plusieurs fois d'être plus aimable avec lui, mais je n'y arrive pas. Il ne la mérite pas, je n'y peux rien. De temps en temps, je le vois tenter de faire la conversation avec moi, il aimerait que le courant passe entre nous mais pas moi et quand j'ai une idée en tête, il est bien difficile de me faire changer d'avis. En plus ce n'est pas comme si son fils était beau comme un dieu, je ne veux pas l'avoir en demi-frère, ce serait trop injuste. Aujourd'hui j'ai vraiment envie d'aller faire les magasins, l'idéal bien entendu ça aurait été de les faire avec ma mère et seulement elle, mais il a décidé de prendre un jour de congés pour nous accompagner. Il c'est certainement dis qu'un peu de temps passé en ma compagnie pourrait être bénéfique pour notre relation ... à moins que ce soit ma mère qui lui ait suggérer l'idée. La connaissant, ça ne m'étonnerais même pas. J'ai un peu tiré la tronche en le voyant ce matin, mais bon, j'ai tenté de voir le bon côté des choses, je vais pouvoir faire plus de caprices pour obtenir ce que je veux, c'est l'idéal. Si ma mère refuse, peut-être que je pourrais l'amadouer lui pour obtenir ce que je convoite. Jusqu'à présent, nous avons fait beaucoup de magasins de fringues, bien entendu, mais pas seulement. Nous avons fait 2 bijouteries, 3 magasins de chaussures et plusieurs magasins pour hommes. Une fois, ça passe mais là, j'avoue que ça me lasse un peu, je passe au second plan et ça me rend dingue. Heureusement, on vient de passer devant Nando's et j'avoue que je ferais bien une pause. "Je veux aller à Nando's manger une glace." Ma mère regarde l'enseigne du magasin dont je parle, elle n'a pas l'air méga emballée. Elle me parle d'une petite boutique qu'elle a repéré la dernière fois qu'elle est allée à Londres. Elle veut y emmener son nouveau compagnon pour lui montrer les chaussures qu'elle a vu pour lui. L'envie de vomir m'assaille, il faut bien avouer "Vous n'avez qu'à y aller, je vous attendrais chez Nando's." Le regard que me lance mon "beau-père" me rend dingue et sa réplique me fait voir rouge "Non mais c'est bon ça va, j'ai plus 12 ans, j'en ai 14. Je suis encore capable de manger une glace seule, sans surveillance. Je me pense suffisamment intelligente pour ne pas suivre un parfait inconnu dans la rue et j'ai pas besoin de chaperon pour manger ma glace !" Je croise les bras, je ne bougerais pas d'ici et ma mère me connait suffisamment pour savoir qu'ils n'arriveront pas à me faire changer d'avis. Elle me lance un regard noir, je ne scille pas, elle va céder et pas moi. Finalement c'est décidé, je reste à Nando's pour les attendre, ils se dépêchent. Franchement, ils ne sont pas obligés, ils commencent à me gonfler de jouer les petits amoureux, quand on n'est pas là, Alex et moi, ils font ce qu'ils veulent, mais quand on revient de Poudlard, ça serait cool qu'ils se laissent un peu d'air. Victorieuse, je rentre dans le fast-food et me dirige vers le comptoir. "Bonjour, j'aimerais une glace à la vanille, avec du coulis de caramel et des éclats de chocolat."

© GROGGY SOUL

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Nouveau jour de boulot à Nando’s et voilà qu’ils me mettent à un nouveau poste. Tout ça parce que « ma tête revient aux clients ». Oui bon ça va j’ai compris que certaines personnes trouvent que je suis un beau gosse, c’est de ma faute ? Non parce que du coup c’est moi qui en payent les conséquences. Déjà que d’habitude je râle intérieurement parce que même si ce job me permets d’arrondir mes fins de mois, il m’oblige à fréquenter du monde, mais là ils réussissent à me mettre en caisse pour « fidéliser la jeune clientèle ». Sérieux si j’avais voulu exploiter mon physique à des fins financières j’aurais pas choisi la restauration rapide, faut rester logique un peu… Bon, l’avantage c’est que je travaillais l’après midi. Autrement dit la fréquentation se faisait moins importante que le midi et le soir. Je peinais cependant à garder le sourire, surtout que garder une façade tout en restant concentré sur son job n’est pas chose facile, pour moi en tout cas. Après tout je n’ai jamais su faire semblant d’accepter d’être en communauté, et mes employeurs le savent, mais ils prennent le risque. Apparemment si je réussis le test de cette après midi j’aurais peut être droit à une augmentation. C’est tout bénef pour moi, non ? Non. C’est pas pour 10 euros de plus que je vais réussir à devenir monsieur Sourire, à croire que ça fait pas déjà quatre mois que je travaille ici , les chefs me connaissent … Enfin bref, tout ça pour dire que malgré mon « joli minois » le sourire ne doit pas être énormément au rendez vous, ou alors je suis plus doué que ce que je m’imaginais de moi-même, ce qui m’étonnerait. Heureusement je finissais d’ici … Trente minutes. C’est jouable, pas vrai ?

Une énième personne arrive et commande une glace à la vanille, coulis de caramel et éclats de chocolat. Bah rien que ça ! Et en octobre en plus, personne a pensé à me montrer comment on faisait des glaces, mais quelle idée aussi, personne ne prend de glace par cette saison, surtout pas en Angleterre. Mais qui suis-je pour questionner les choix de ces braves ?

« Une seconde je vous prépare ça. Ca fera 2,95£. » Je lui indique pour qu’elle ait le temps de préparer sa monnaie pendant que je prépare sa commande.

Je me retourne vers l’appareil à glace et sélectionne la glace à la vanille. Bon, ça doit pas être sorcier, pas vrai ? Et au pire des cas, j’ai au moins la chance de pouvoir utiliser des sortilèges informulés… Non parce que là où j’en suis, et avec le dysfonctionnement que cette machine a l’air d’avoir je- Merde ! Et voilà, un yaourt trop plein. Et merde… Bon, on reste calme, comme je sais si bien le faire … Mieux vaut passer inaperçu et ne pas lui montrer que j’ai failli faire une bourde. Je décide d’utiliser la magie et me concentre sur la recette qu’elle m’a demandé de lui préparer, avant de me retourner, sa glace parfaitement dressée et prête. Je place une cuillère en plastique à côté, sur son plateau préalablement préparé.

« Et voilà. »

Premier jour en caisse et voilà que je me retrouve déjà obligé d’utiliser la magie. Heureusement que je n’ai pas eu besoin d’utiliser la magie, parce que l’endroit est doté de caméra de vidéosurveillance, ça n’aurait pas été la chose la plus discrète au monde, loin de là. J’ai su me débrouiller pour cette fois, mais je crois que je préfère encore me retrouver au calme relatif des cuisines. Au moins je ne suis pas en contact direct avec les clients.

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Souffler un peu
Anoushka & Kaylan
« Une seconde je vous prépare ça. Ca fera 2,95£. » Anoushka se retrouva en face d'un garçon, environ 18-19 ans. Il était grand, brun et très certainement étudiant. Au fond d'elle, elle espérait ne pas à avoir à faire un boulot à côté de ses études parce que c'était vraiment la lose. Devoir servir des gens durant quelques heures par semaines pour pouvoir payer son loyer ou sa bouffe, ça ne l'enchantait pas des masses. Elle était bien trop précieuse pour s'abaisser à ce genre de chose. Malheureusement, elle allait devoir faire un choix, soit elle laissait sa mère se marier avec un naze qui lui servirait de portefeuille - et par la même occasion, son portefeuille à elle aussi - soit alors elle continuait à aider sa mère à voir "la véritable nature de ses abrutis de compagnons" et elle devrait finir par faire la même chose que ce garçon. La réalité commençait à faire jour chez la jeune fille. Mais elle tentait de se rassurer en se disant qu'elle n'avait que 14 ans, qu'elle avait encore le temps avant de penser à ce genre de choses. « Et voilà. » Un peu perdue dans ses pensées, Anoushka n'avait pas sortie de sa poche le billet que sa mère lui avait donné pour payer sa glace. La glace était plutôt bien faite, de côté là aucun problème mais à ses yeux, il manquait vraiment un truc. "T'es sérieux là ? On peut limite compter les pépites de chocolat et je vois à peine le coulis de caramel !" Anoushka avait décidé de jouer sa Anoushka aujourd'hui. Le jeune homme en face d'elle ne la connaissait pas mais il allait rapidement découvrir qu'elle était une cliente chiante quand elle s'y mettait. "Je sais qu'on se trouve dans un fast food et pas chez un vrai glacier mais quitte à ne pas avoir de la qualité j'aimerais au moins payer pour de la quantité !" Anoushka repoussa sa glace devant le jeune homme pour finir de lui faire comprendre qu'elle n'était pas une cliente satisfaite.

La jeune fille pouvait être très chiante quand elle s'y mettait mais elle n'avait pas un mauvais fond. Elle était en pleine crise d'adolescence, ce qui n'aidait en rien, mais en soit, elle n'avait rien contre le garçon qui se trouvait en face d'elle. Elle se moquait de savoir s'il était moldu, étudiant en quête d'argent ou autre. Tout ce qu'elle voulait, c'était une glace digne de ce nom, avec beaucoup de coulis de caramel, comme elle l'aimait et une tonne de pépites de chocolat, quitte à payer plus cher, même si franchement ça serait limite qu'on lui demande plus. Par chance, pour le jeune homme, elle était la seule cliente pour le moment. L'esprit un peu ailleurs, observant la décoration, elle demanda d'un seul coup. "Vous êtes étudiant ?" Sa nature curieuse était toujours au rendez-vous. Elle ignorait qui était le garçon en face d'elle et elle ne s'attendait pas franchement à le revoir mais elle voulait savoir s'il travaillait ici comme job à plein temps ou s'il était ici juste pour payer ses études. Ca changeait beaucoup aux yeux de la jeune fille, d'un côté il y avait le type sans aucune ambition, qui ne brillait certainement pas dans ses études et qui a préféré choisir une vie lambda avec un job médiocre, vivant très certainement dans un appartement minuscule ou chez papa et maman, avec un copine potentiellement enceinte ou qui le serait certainement bientôt. D'un autre côté, il y avait l'étudiant sans un sous, qui avait suffisamment d'ambition pour faire les deux en même temps. Ca signifiait une vie quand même meilleure, avec au moins des revenus supérieurs ... L'argent, c'était important pour la jeune fille.

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J’avais servi la cliente en essayant d’être serviable et poli. Une chose dont je n’ai absolument pas l’habitude. Je ne comprenais toujours pas pourquoi j’avais été placé à ce poste alors que depuis que je travaille ici, mon boss sait très bien que je ne suis pas le genre de personne qui est là pour le contact avec les clients. Je n’ai cependant pas le choix si je veux garder mon job. Faire ce qu’on me demande n’est pas une question, mais bien un devoir si je veux toucher mon salaire à la fin du mois. Alors que faire ? Non parce que ce n’est pas que je n’aime pas parler aux gens mais … Ah si, en fait, c’est ça, je déteste le contact avec les gens. Déjà avec mes collègues de boulot je m’en tiens à quelques mots par ci par là, mais apparemment il faut donner une bonne image de l’endroit et du coup, à partir du moment où ils savent qu’ils ont à faire à un bon élément, il s’en serve pour faire vendre. Sauf que j’espérais une chose, ne pas avoir e clients qui voudraient un truc un peu trop compliqué parce que la patience était loin d’être mon fort. Et justement, alors que je donnais la glace à la cliente, elle décida de péter un câble toute seul.

A ce moment-là, j’avais eu envie de plusieurs choses : Lui balancer sa glace à la gueule, lui faire avaler par les trous de nez, lui renverser dessus pour lui faire un shampoing bref, lui faire regretter ses paroles. Les mains sous le comptoir pour qu’elle ne puisse pas me voir j’avais serré les mains, me forçant à garder mon calme. Je lui dis donc, en essayant de me maîtriser : « Je suis désolé mademoiselle, ce sont les mêmes glaces pour tout le monde. » Je ne comprends pas pourquoi elle en fait tout un plat, elle a pourtant l’air d’avoir suffisamment d’argent pour ne pas chipoter sur deux ou trois pépites de chocolat en plus. Alors quoi ? Elle a décidé de me péter les couilles pour le plaisir de faire chier le monde ? Elle ne perd cependant pas sa détermination malgré le fait que je ne tente de lui expliquer que je ne peux pas faire de traitement de faveur et je souffle le plus doucement possible. « Vous connaissez la définition d’un fastfood je suppose ? Les doses de glace sont réglées par la machine. Autrement dit je ne peux rien y changer. N’y prenez là rien de personnel surtout… » Même si je voulais lui faire ce plaisir je ne le pourrais donc pas, et puis de toute façon je n’ai aucune envie de céder.

Alors que je pensais être au bout de mes peines quand elle avait repoussé la glace vers moi, je n’avais encore pas tout vu puisqu’elle décida de m’adresser la parole pour autre chose, c’est-à dire qu’elle me demanda si j’étais étudiant. Je n’étais pas certain de comprendre pourquoi elle avait envie de le savoir. Qu’est ce que ça changerait à sa glace ? Strictement rien. Alors pourquoi cette question ? D’ordinaire les gens qui travaillent au comptoir sont supposés garder leur vie privée pour eux, pas en parler avec des clients potentiellement très pénibles. Elle pique uen crise parce que sa glace n’est pas comme elle veut puis elle me demande ça ? Je n’avais déjà pas grande foi en l’humanité mais là ça dépasse tout ce que j’imaginais. Néanmoins je voulais me débarrasser d’elle aussi vite que possible. Je n’avais donc pas le choix et c’est sur un ton totalement neutre que je lui dis « Oui, je suis étudiant à Londres. » J’avais hoché la tête. Mais je ne parvenais toujours pas à comprendre pourquoi elle m’avait posé cette question. Après tout ça ne changeait rien au fait que je travaille ici ? A moins qu’elle ne se lance dans un débat du genre « quand ton prof te demande de t’améliorer tu le fais ? bah là c’est pareil » mais j’en doutais. Ou en tout cas je n’espérais pas que ce soit le cas. De toute façon je n’allais certainement pas laisser une jeunette me faire la morale. Ce n’était absolument pas mon genre. Je me décidais donc à essayer d’y voir clair dans ses intentions : « Pourquoi cette question ? »

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Souffler un peu
Anoushka & Kaylan
« Je suis désolé mademoiselle, ce sont les mêmes glaces pour tout le monde. » Aux yeux d'Anoushka c'était une arnaque de premier ordre. S'ils servaient des glaces de ce type à tous leurs clients ils se foutaient véritablement de la gueule du monde. Les fastfood ne sont décidément plus ce qu'ils étaient, il y a encore moins de choses, toujours de mauvaise qualité et à un prix qui pourrait défier toute concurrence mais quand on voit ce qu'on a dans nos assiettes, on se dit que c'est du gros foutage de gueule. Anoushka n'avait aucune envie de payer sa glace pour si peu de contenu. En quelques bouchée à peine elle l'aura terminé et n'aura même pas eu le temps de la savourer. "Je ne veux pas vos excuses, je veux une "vraie" glace, comme sur la photo là !" Montra-t-elle du doigt "Publicité mensongère, c'est une belle arnaque ..." Malheureusement pour le jeune homme en face d'elle, elle n'était pas du genre à se taire ou être gênée, bien au contraire, plus elle attirait l'attention et mieux c'était. Pour le moment elle n'était pas d'humeur à plier aux exigences d'une chaîne de fastfood qui prenait les gens pour des c*ns. Et elle n'appréciait que moyennement que ce garçon monte sur ses grands chevaux. Il devrait juste rester à sa place au lieu de jouer au caïd et lui rajouter du caramel et des pépites de chocolat. « Vous connaissez la définition d’un fastfood je suppose ? Les doses de glace sont réglées par la machine. Autrement dit je ne peux rien y changer. N’y prenez là rien de personnel surtout… » Là il commençait vraiment à taper sur le système de la jeune fille. Décidément les hommes étaient tous les mêmes, inutiles au possible. Braquant son regard dans celui du serveur, elle décida qu'elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds. Elle ne le connaissait pas mais là, il allait trop loin. "Et vous, vous avez déjà entendu la phrase "Le client est roi ?" parce que si ce n'est pas le cas, il faudrait peut-être relire votre manuel du "comment devenir un bon serveur dans un fastfood" .... Mais surtout ne voyez rien de personnel ..." Elle n'irait jamais plus chez Nando's, ça c'était évident, mais avant de faire une croix sur cet endroit, elle voulait bien mettre les choses au clair avec ce type qui se pensait un peu trop au dessus des autres alors qu'au fond, il n'était qu'un vulgaire serveur dans une chaine de fastfoods, rien de plus.

« Oui, je suis étudiant à Londres. Pourquoi cette question ? » Pourquoi avait-elle posé la question ? Pour aucune raison particulière, juste un brin de curiosité et une envie de savoir qui elle avait en face d'elle. Etait-ce une personne sans ambition qui n'avait rien trouvé de mieux que ce travail miteux pour payer son loyer et qui perdrait beaucoup si elle faisait un scandale ... ce qui lui aurait réellement plu, il faut bien l'avouer. Ou alors était-ce un étudiant, pauvre visiblement, qui n'avait pas d'autres choix que de travailler pour payer ses études. L'un dans l'autre, s'il perdait son travail, il allait devoir en chercher un autre et ça satisferait grandement la jeune fille de pouvoir lui rendre la vie impossible. Ce n'était pas son but premier en venant ici, mais avec l'accueil déplorable qu'elle avait eu, il ne fallait pas s'attendre à un geste de gentillesse de sa part. Ce type était vraiment mauvais dans ce qu'il faisait, à se demander comment il n'avait pas été viré avant. "Par simple curiosité, je voulais vérifier qui j'avais en face de moi. Un type sans ambition, blasé de la vie qui n'avait pas trouvé mieux qu'un fastfood comme "carrière" ... Mais en fait t'es juste un blasé de la vie qui est dégoûté de devoir servir les autres pour payer tes études ... J'espère qu'elles en valent le coup !" Sans même s'en rendre compte, elle était passée du vouvoiement au tutoiement. Mais en y réfléchissant bien, elle avait perdu tout respect qu'elle pouvait avoir en ce type. Son accueil était médiocre, visiblement ses talents aussi, il n'avait décidément rien pour lui, même pas la politesse et la patience. S'il pensait pouvoir l'impressionner et lui faire peur, c'était râpé, Anoushka n'était pas fille à être intimidée facilement. "Ce que je me demande par contre c'est comment on a pu t'embaucher. T'es pas sympathique, pas souriant pour une noise, pas franchement poli et pas doué ... " S'il lui avouait qu'en fait il faisait le ménage en général mais que là exceptionnel, par manque de personnel, il avait dû passer au service, elle le croirait sur parole ...

© GROGGY SOUL

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