Wait...What?!

Albus & Keagan

Rendez-vous à la tour d’Astronomie. Ne vous méprenez pas, rien de bien romantique là-dedans étant donné que celui-ci était fixé par mon meilleur pote. Ok, j’avais été plutôt surpris de recevoir ce message d’Albus, demandant que je le rejoigne aujourd’hui à 5p.m. … et c’était urgent. Urgent ? Mais que pouvait-il y avoir d’urgent alors que nous nous voyions tous les jours, plusieurs fois même, et qu’il n’avait pu m’en toucher deux mots à ce moment-là. Je verrai bien, de toute façon je n’étais pas du genre à m’inquiéter pour rien. Je savais bien que si c’était grave, vraiment grave, je serais déjà au courant.

Il fallait dire que depuis le début de l’année on avait du temps à rattraper. Nous ne nous étions pas vus des vacances et c’était rare, très rare même, que nous ne nous retrouvions pas pendant un temps aussi long. Bon, évidemment, il y avait eu les lettres. D’ailleurs, je n’en avais sûrement jamais écrit autant que durant cet été ; j’étais callé niveau écriture à la plume maintenant ! Il faut dire que la majeure partie de mes amis étaient partis à la ferme, contrairement à moi. Que voulez-vous, j’avais d’autres projets, et autant dire que, même si je ne l’avais avoué à personne, cette période m’avait été bénéfique dans la recherche de plus d’informations concernant la façon dont était décédé mon frère. Mais bon, cela ne me concernait que moi, et moi seul. Un jour je me vengerai.

Bref, j’avais beaucoup correspondu avec mes potes, mais je n’avais malheureusement pas pu les voir avant la rentrée. Enfin, ce n’était pas entièrement vrai, j’avais pu voir Pia juste avant la reprise des cours, à Londres, et pour vous dire la vérité, ça m’avait fait beaucoup de bien. Ben ouais, plus de deux mois dans voir ses amis, c’est quand même long, même si j’adorais ma famille !

Revenons-en à nos moutons. Dans dix minutes il serait l’heure, et autant dire que je savais très bien qu’Albus était soit déjà là-bas, soit il était à deux doigts d’arriver. Il n’était pas seulement ponctuel, il était souvent en avance ! Pour ma part, étant donné que je ne me prenais pas la tête, j’arrivais bien souvent à être à l’heure, sans trop d’avance ni de retard.
Etant donné que j’étais actuellement dans la salle commune des Poufsouffle à lire un livre, je savais que je pourrais rapidement être sur les lieux. J’abandonnai donc mon bouquin, par peur de louper le coche, et me mis à ranger doucement mes affaires avant de quitter la salle d’un pas assez lent.

5p.m., j’étais le roi de la ponctualité ! Je montai alors les dernières marches menant à la tour d’astronomie, réajustant mon sac sur mon épaule. Bon, alors, quelle était l’urgence ? Je passai la porte et vis un Albus plutôt anxieux, faisant les cent pas. Eh bien, ça avait l’air stressant son truc.
Je balançai mon sac près d’un tas de coussins et me laissai tomber dans l’un des pouffe, fixant mon meilleur ami.

« Eh bien, t’es tendu comme un string ! C’est quoi le problème ? »

Ok, la délicatesse n’y était pas, mais il me connaissait bien, il savait que je n’y allais pas par quatre chemins, surtout qu’à le voir comme ça, j’avais l’impression d’avoir une bombe à retardement juste devant les yeux !

© EKKINOX

 
  

Wait...What?!

Albus & Keagan

J’avais déjà vu Albus stressé, pour des cours ou des situations en tout genre, normal quoi, mais là il était carrément tendu, et je me demandais bien pourquoi ! Je me demandais bien ce que j’avais pu louper, qu’est-ce que j’avais pu ne pas voir, expliquant le stress de mon meilleur ami ? Pourtant, j’étais assez perspicace en temps normal, mais là vraiment je ne voyais pas.
Avachi dans l’un des pouffes, je l’observais tout en fronçant légèrement les sourcils, attendant qu’il m’éclaire un peu. Je ne m’inquiétais pas car je me disais que si cela avait été grave, je le saurais déjà, mais j’étais loin de me douter ce dont il allait me parler. Nous étions différents tous les deux sur ce point. Albus était du genre à stresser rapidement, alors que pour ma part j’étais assez réfléchi et de ce fait, j’arrivais à relativiser assez facilement. Ok, gros problème qui pouvait jouer sur cette aisance à ne pas prendre les choses à cœur : mon impulsivité. Alors oui, j’étais plutôt « je-m’en-foutiste », mais j’étais carrément susceptible et sanguin, parfois même violent, bien que je ne sois pas un grand sentimental. Bref, j’étais extrême d’un côté, et très light de l’autre, même si j’étais très protecteur et que je donnais tout ce que je pouvais pour mes proches. Les autres, je pouvais m’en soucier, mais en petite quantité, tant que ça ne jouait pas sur ma paix intérieur, dirons-nous, même si j’avais horreur des injustices et que j’avais parfois tendance à jouer les super-héros. Contradictoire me direz-vous ? Totalement, mais j’étais comme ça, un garçon très tourmenté, parfois bipolaire (légèrement bien sûr) et obsédé par quelque chose qui ne m’aidait pas à gérer mes moments d’impulsivité et de violence. Bref, si seulement j’arrivais à être parfois comme Albus, à être calme en toutes circonstances. J’adorais être à l’écart de la foule, au calme justement, mais souvent le naturel revenait au galop et je me lâchais, un peu trop… Albus, sans le savoir, m’aidait à me contenir, à rester en retrait et à prendre sur moi pour ne pas perdre le contrôle, n’importe où et n’importe quand. Complémentaires et très complices, voilà ce que nous étions !

Il prit alors la parole et je l’écoutai d’une oreille attentive, le voyant vraiment mal à l’aise. Avec moi ? Trop bizarre… Il parlait avec des codes en plus, et je dus me creuser les méninges afin de voir ce dont il mentionnait. Je me remémorer le contenu de ses lettres, tentant de me rappeler à quel sujet il m’avait demandé conseil. Wah, c’était qu’on s’en était dit des choses, de quoi parlait-il ? Je fixai alors le sol pendant que je cherchais puis je me mis à penser à Alycia, c’était peut-être le conseil sur lequel il avait insisté le plus, nan ?
Je relevai alors les yeux vers lui, croyant qu’il allait me clamser dans les bras tellement il était mal. En le voyant comme ça, et avant de lui répondre, je dis juste : « Souffle Albus, on dirait que tu vas t’évanouir là, tu vas finir par me stresser ! ». Mon ton était assez sec mais pas méchant, juste je ne comprenais pas grand-chose à son charabia. Je lui envoyais alors l’un des pouffes près de moi tout en lui disant : « Assied-toi, tu m'épuises rien qu'à te voir trépigner. J’comprends rien là… Hum, j’sais pas, tu m’avais demandé des conseils sur Alycia nan ? C’est le plus gros truc dont je me souviens. » Lui lançai-je tout en réfléchissant encore afin de voir s’il y avait un autre sujet. Nan, vraiment je ne voyais pas. Mais punaise, là je voulais savoir, parce que je me sentais complètement pommé et j’avais horreur de ça !

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Wait...What?!

Albus & Keagan

Eh ben, ce n’était pas la forme pour Albus ! Le voir aussi stressé m’obligeait à me poser des tonnes de questions afin de savoir si j’avais loupé quelques indices quant à son attitude d’aujourd’hui. Pour qu’il soit ainsi, ça devait être grave… mais pourtant, je ne voyais pas du tout de quoi il s’agissait !
Il s’assit suite à mon conseil mais n’ouvrit pas la bouche. Mon impatience commençait à me ronger au plus profond de moi mais je faisais du mieux que je pouvais pour ne pas lui montrer, ne voulant pas lui mettre une pression supplémentaire. Mais quand même ! Il allait me parler oui ou non ? Je faisais si peur que ça ?! Est-ce qu’il appréhendait ma réaction ? Aucune idée, mais je devais avouer que je ne comprenais pas qu’il soit aussi mal, bien que je ne sache pas – encore ! – la raison. Aller mon gars, abrège, je ne vais pas te bouffer quand même, pas moi, pas ton meilleur pote, j’étais toujours là pour toi… Punaise, s’il stressait pour m’avouer quelque chose, à moi, qu’est-ce que ça devait être pour les autres !

Albus ne me regardait même pas, et pourtant de mon côté, je pouvais vous dire que je le fixais, ne pouvant contrôler de faire vibrer mon genoux, signe d’impatience de ma part. C’était inconscient, mais là je trouvais le temps long ! Il se leva d’un bond alors que je répondais, tout naturellement, à sa question. Punaise mais c’était quoi son problème ?! De nouveau, il fit les cent pas, et de nouveau, je me retenais de ne pas me lever à mon tour et de le forcer à s’assoir. Clairement, il me donnait le tournis là ! Il avait la tête d’un mec malade, blanc comme un cachet d’aspirine. Il commençait presque à me faire peur et, tout en l’observant, je ne pus m’empêcher de froncer les sourcils lorsqu’il me demanda ce qui lui arrivait. Il était pratiquement en sueur, comme s’il venait de courir un marathon… Chelou !

Je ne réfléchis pas et me levais franco, cette fois-ci. Je me mis bien en face de lui pour qu’il me regarde droit dans les yeux, ne souriant pas et voulant qu’il prenne conscience que tout cela devenait ridicule. J’attendais qu’il relève la tête d’entre ses jambes, qu’il affronte ce qu’il voulait, à la base me dire, car là c’était trop ! « Albus ! Arrête là, tu t’fais du mal tout seul ! Calme-toi ! » Je le fixai toujours, soufflant un grand coup avant de lui dire : « Dis-moi ce qui se passe une bonne fois pour toute, sinon j’vais finir par aller chercher du Vérisaterum pour que tu lâches enfin ton truc… » Mon ton était autoritaire mais pas méchant pour autant. Je voulais juste qu’il parle, je n’aimais pas le voir comme ça et je me doutais qu’il serait soulagé par la suite. Avec un petit sourire, comme pour le mettre à l’aise, je lui lançai : « Bon alors flippette, t’accouches ?! » Ben ouais, j’étais quand même son meilleur pote, il savait qu’il pouvait tout me dire nan ?! Surtout quand c’était lui qui provoquait la rencontre afin de me dire un truc urgent… Aller, crache le morceau gamin, et tout ira mieux par la suite, au moins je saurai ce qu’il se passe et je pourrai agir en conséquence !

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Wait...What?!

Albus & Keagan

A l’heure actuelle, je ne comprenais pas tellement Albus. Clairement, quelque chose m’échappait. J’essayais de le raisonner, lui disant de tout lâcher maintenant pour être débarrassé après mais je le sentais stressé comme jamais ! Trop bizarre !!!
Son aveu me soulagea immédiatement. C’était juste ça ?! Il sortait avec Alycia, eh bien tant mieux, pourquoi angoissait-il autant ?! Je soufflai alors de soulagement, secouant la tête signifiant que la réaction de mon meilleur pote avait été plus qu’extrême au vu de ce qu’il avait à me dire.

« Put*** Albus, t’abuses, tu m’as limite fait flipper là ! C’est cool que t’es une copine. Pourquoi tu stresses autant ? J’comprends pas… »

Et vraiment, je ne le comprenais pas. Y en avait pas mal à nos âges qui avaient des copines. Bon, pas moi, mais c’était un choix, je n’en voyais pas trop l’intérêt pour le moment. Je le fixai dans une totale incompréhension, le voyant dans un malaise en décalage total avec sa confidence…

« Souffle ! Y a pas mort d’homme ! C’est même plutôt une bonne nouvelle ! Félicitations d’ailleurs. »

Ouais, quand même… Même si au fond il faisait ce qu’il voulait, surtout avec une fille sympa comme Alycia.
Je parlai mais je n’avais pas vraiment l’impression qu’il m’écoutait. Son regard était dans le vide et les traits de son visage devenaient de plus en plus durs. Chelou… Son comportement changea du tout au tout et je me sentis de nouveau perdu face à un Albus plus qu’étrange. Je l’observai, les sourcils froncés.

Mon meilleur ami leva les yeux vers moi alors que je le regardais en silence, le laissant à la base reprendre ses esprits et son calme tranquillement.
Wah ! C’était quoi ce regard ?! Je ne voyais pas le Albus que je connaissais si bien, que ce soit dans ses yeux, dans son attitude ou dans sa posture. C’était quoi la blague là ?! Je le connaissais plus que bien, mais là, j’avais l’impression d’avoir une toute autre personne en face de moi. Un haussement de sourcils se fit tout naturellement sur mon visage, continuant de l’observer.
D’un coup, le Serpentard se leva, se donnant une toute autre image, ajustant son uniforme d’une manière assurée que je lui connaissais peu. Sans le voir venir, il s’adressa à moi d’une façon hautaine qui ne lui ressemblait pas et qui, qui plus est, m’insupportait au plus haut point ! J’avais horreur de ce ton, et il le savait bien !

« Qu'est ce qu'il y a ? On dirait que tu as vu un fantôme...Tu dois sûrement être impressionné, c'est pour ça, hein ? Je suis plutôt fier de moi, je l'avoue ! C'est une fille merveilleuse et désormais plus personne ne lui fera de mal sans en payer le prix... » Dit-il avant de laisser échapper un rire moqueur. Ok… je le regardais se diriger vers une des ouvertures de la tour, prêt à rétorquer, lorsqu’il posa de nouveau son regard sur moi, ajoutant :

« Oh et j'ai réussi à être admis dans l'équipe de Quidditch de Serpentard. Ces mauviettes n'ont qu'à bien se tenir, après tout je suis le fils du grand Harry Potter, n'est-ce pas ? Qui pourrait m'arriver à la cheville lorsqu'il s'agit de Quidditch, ou de magie d'ailleurs... »

Ok. C’était quoi son problème ? Il jouait à quoi là ? Car vraiment, ça ne me plaisait pas, et il était grand temps que je remette les idées en place à mon meilleur pote ! Malheureusement, je ne savais pas le faire posément et délicatement… surtout après ses paroles…

J’ai été me placer face à Albus afin de pouvoir le regarder droit dans les yeux, à une petite vingtaine de centimètres de distance, pour capter à coup sûr son regard. Le mien était déterminé et mes traits étaient durs, mais je sentais bien qu’il y avait quelque chose qui clochait. Pour avoir quoi, je devais le faire réagir, et rapidement !

« C’est quoi ton problème Albus ? T’as pris une trop grosse dose d’assurance parc’que t’as une copine ?! Va falloir que tu redescendes sur Terre mon pote ! » Mais où était donc passé mon meilleur ami ?! Je poursuivis : « Il s’passe quoi là ? Faut que j’mette une beigne à mon meilleur ami pour qu’il redevienne lui-même ?! Parc’que s’il faut juste ça, j’peux le faire ! » Finesse et subtilité, bonjour ! Le choc, rien de mieux pour savoir ce qu’il lui arrivait. Et s’il vraiment que je lui cogne un pain pour qu’il reprenne ses esprits, je le ferai… mais évitons d’en arriver là tout de même !

© EKKINOX