Si tu veux voler laisse tout ce qui te pèse sur le sol

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Snow & Chleo ⊹ Revenir à Poudlard m’avait enlevé un poids de la poitrine. Je n’aurais jamais pensé il y a un an que j’aurai réagis de la sorte. Quand j’ai mis pour la première fois les pieds dans cet immense château je ne pensais qu’à une chose : revenir en France. Retrouver les merveilles de Beauxbâtons, notre magnifique et confortable école. Retrouver mes amis, ma vie d’avant, ma famille… Cependant, durant toute une année je suis parvenue à me reconstruire une nouvelle vie ici et, à mon grand étonnement, j’ai vraiment commencé à me plaire. Certes, je voulais retrouver ma confortable petite vie d’avant mais … Avoir une nouvelle identité avait bien des avantages. Personne ne se doutait que j’étais la fille de personnes célèbres au nom plus que connus (surtout chez les français), que je possédais une véritable petite fortune, que je pouvais obtenir absolument tout ce que je voulais … Ici j’étais simplement une fille normale comme tant d’autres. Cela m’avait fait bizarre au début, mais je dois admettre que j’y prends goût.

Ceci dit, malgré ma nouvelle identité, cela ne signifiait pas que l’on m’avait coupé mes ressources financières pour autant. Tout l’été j’avais pu me faire plaisir en achetant ce que je désirais, ma mère ayant fait le nécessaire pour me faire parvenir une magnifique carte bancaire à mon nouveau nom. Et comme je lui en voulais pour ne pas avoir réglé le problème en un an, pour ne pas me permettre de revenir et pour ne me donner de leurs nouvelles que quand cela leur chantait, j’avais pris un malin plaisir à dépenser de jolies petites sommes. Ainsi, j’avais acheté de nouvelles tenues, de nouveaux livres, de nouveaux gadgets mais surtout … J’avais investi dans le tout dernier Eclair de Feu qui était sorti. Il était supposé coûter un bras mais … Je n’en avais eu que faire. Après tout, je faisais du Quidditch à Poudlard non ? Alors autant être bien équipée pendant les matchs. Depuis toujours j’avais été une sportive aguerrie mais depuis toujours je n’utilisais que de la qualité. Comme si j’allais me satisfaire d’un Nimbus 2000 que m’avait gentiment prêté l’école pendant un an quand on voit ce qui se fait de nos jours. Bon d’accord, la situation est un petit peu ironique quand on sait que l’altitude et moi ça fait deux mais bon … On pourra tout de même dire que je fais des efforts !

En effet, depuis l’année dernière, Callie Mulligan, la capitaine de l’équipe de Poufsouffle, s’était mise en tête de me recruter et m’avait fait combattre mon vertige à bras le corps. Selon tout logique, je devrai réintégrer l’équipe cette année alors autant le faire dans les meilleurs conditions possibles. Il me semble que j’avais fait mes preuves et tant que je parviens à ne pas regarder par terre, je survis et je tiens sur mon balai … Mais j’étais consciente que j’aurais un besoin féroce d’entraînement parce qu’après plus de deux mois avec les pieds ancrés au sol, la reprise allait être dure. D’autant plus avec un nouveau balai bien plus puissant. J’espérais seulement que cela ne me déconcerterai pas trop. Mais c’est la volonté de réussir et d’être la meilleure qui m’avait poussée à enfiler une tenue de sport quelconque composée d’un pantalon bordeaux et d’un débardeur noir par-dessus lequel j’avais enfilé un gilet gris tout doux. J’aurais pu enfiler ma tenue de Quidditch de l’année dernière mais comme les sélections n’avaient pas été officiellement faites et que les entraînements n’avaient pas commencés, je pensais sincèrement qu’il valait mieux y aller comme ça.

En me dirigeant vers le fameux stade de Poudlard, je compte sur la reprise des cours et le fait que la saison de Quidditch n’a pas commencé pour qu’il n’y ait personne sur le terrain et que je puisse m’entraîner et prendre en main mon nouveau balai en toute tranquillité. Je descends donc les escaliers tranquillement en gardant mon balai emballé afin de garder un effet de surprise pour plus tard. Il ne faut tout de même pas déballer toutes les cartes que je possède tout de suite, sinon ça n’a plus aucun intérêt. Et encore moins tant que je ne suis pas certaine que je parviendrai à tenir sur ce balai. Cependant, arrivée au stade je me rends rapidement compte que je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée. Visiblement, un autre amateur du vol a été plus rapide que moi et est déjà en train de filer à plusieurs dizaines de mètres du sol. Je suis un peu contrariée parce que je comptais faire la même chose mais que je ne voulais qu’il y ait personne afin de ne pas me ridiculiser en public. Avec l’espoir qu’il ait bientôt fini (ou qui sait qu’il fuit en me voyant approcher) je continue d’avancer jusqu’à me trouver sur l’herbe tendre du terrain de Quidditch, levant la tête bien haut pour voir l’ombre voler au-dessus de moi, le balai encore dans ma main droite. Faut pas le nier, il se débrouille plutôt super bien celui qui est là-haut et, à mesure que je le détaille (ou le matte au choix), j’ai l’impression que je connais cette silhouette.

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Snow & Chleo ⊹ Perché sur mon balai, je me sentais vivant. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il n'y avait que dans les airs que j'avais cette sensation, mais il était vrai que je me sentais totalement dans mon élément que sur mon balai ou agrippé à mon trapèze. Cela ne datait pas d'hier, depuis aussi loin que remontait ma mémoire, j'ai toujours préféré avoir les deux pieds loin du sol, que fixés sur le plancher des vaches. Mon choix fut rapidement fait quand on fut en âge de choisir notre discipline. Là où Noel se chercha quelques temps, j'avais déjà trouvé ma passion. J'ai toujours été subjugué par les numéros de mon père, le regardant les étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête. Pourrais-je moi aussi le rejoindre au trapèze ? Allai-je être à la hauteur des attentes de mon paternel ? Je me posais quelques petite questions, plus des appréhensions qu'autre chose. J'étais d'une corpulence assez fluette, ce n'était donc pas gagné d'avance. Mais mon père était plutôt content qu'un de ses enfants choisissent sa discipline, il était donc comblé de pouvoir offrir ses conseils, partager sa passion et passer du temps avec l'un de ses enfants. J'ai tout appris de lui, tout. Ma discipline vient de lui, il m'a appris à manger sainement, à faire du sport, à développer ma musculature, non pas pour faire le beau, mais pour pouvoir tenir des portés ou faire des figures dans les airs. J'ai une hygiène de vie irréprochable, parfois légèrement contraignante selon le point de vu de certains de mes amis, qui aimeraient pouvoir m'entrainer dans des jeux de boissons que je refuse assez systématiquement. Ìl m'est déjà arrivé de boire, je ne vais pas prétendre le contraire, mais très peu. Non pas que je ne tiens pas l'alcool, mais parce que ça ne m'intéresse pas. Je n'éprouve pas particulèrement de plaisir à être totalement bourré. Je ne contrôle plus rien, souvent je suis mal après et je sais que je pourrais faire des choses stupides, sous l'influence de l'alcool, que je parviendrais à maitriser sobre, mais qui pourrait devenir dangereux une fois quelques verres ingurgités. Mes potes trouvent ça dommage, ils aimeraient parfois que je me lâche plus, en tout cas à ce niveau là, mais je n'en vois pas l'intérêt. Ou alors il faudrait que quelqu'un me surveille, parce que de base, je suis un casse cou qui est en quête constante d'adrénaline, j'ignore ce que je serais capable de faire sous l'influence de l'alcool.

J'ai beaucoup d'incertitudes dans ma vie, je me poser certaines questions, que tout adolescent se pose à un moment donné. J'ai des rêves, comme tout le monde, des rêves de grandeur et je ne les cache pas. Je veux devenir joueur professionnel, le Quidditch est ma passion et j'aimerais pouvoir en faire mon métier. Cela n'étonne personne et pour cause, je suis un grand sportif, qui a intégré l'équipe de Quidditch de sa maison d'abord en tant que remplaçant, avant de pouvoir obtenir un poste en tant que joueur officiel. Aujourd'hui je suis capitaine et je suis extrêmement fière de mon ascension. Ce n'est pas dû à la chance, au hasard ou à une forme de favoritisme, je mérite tout ça. J'ai travaillé très dur, je m'en donne les moyens, je m'entraine énormément et je reste à l'écoute des membres de mon équipe. J'ignore si tout cela portera ses fruits, je l'espère, j'y crois, mais je sais que malheureusement la vie peut-être cruelle et je risque de déchanter. Mais je continue malgré tout à foncer, à croire en mes chances, parce que je me connais et je sais que j'en ai les moyens. Donnez moi un parchemin et une plume et je ne serais pas quoi en faire, mais donnez moi un balai et un souafle et là je suis votre homme. Autant je n'avais aucune envie de me retrouver coincer sur une chaise, durant des heures, à écouter un prof ennuyant parler de choses qui ne m'intéressaient pas, autant je n'hésitais pas un instant à enfourcher mon balai dès que j'avais un peu de temps libre. Et c'était exactement ce que j'étais en train de faire. Je n'avais pas choisi d'enfiler ma tenue de Quidditch parce qu'officiellement les entrainements n'avaient pas encore commencé, même si je n'avais aucun doute sur ma place au sein de l'équipe vu que j'arborais fièrement le badge de capitaine. Je portais un sweat vert foncé et un pantalon noir. Les manches de mon haut me permettait de couper le vent et de ne pas attraper froid inutilement. J'ignorais depuis combien de temps j'étais là haut. 5 minutes. 15 minutes. 2 heures. Je n'en avais aucune idée, tout ce que je savais, c'était que j'étais bien et que je n'avais aucune envie de redescendre. J'étais seul sur le terrain et j'avoue que même si je suis le plus heureux des hommes face à un public, j'étais plutôt content de n'avoir aucun spectateur pour le moment. J'effectuais plusieurs tours de terrain, virevoltant au gré de mes envies et m'amusant à monter les deux pieds sur mon balai. Ce balais était un peu mon prolongement, même si c'était souvent dangereux, je prenais énormément de plaisir. J'ignore depuis combien de temps une seconde personne m'avait rejointe sur le terrain. Venait-elle d'arriver ou était-elle là depuis longtemps ? Je ne saurais le dire, mais je finis malgré tout à sortir de mes pensées et à me rendre compte d'une autre présence. Légèrement à regret, je décidais de rejoindre la terre ferme. Après tout, si cette personne souhaitait s'entrainer aussi seule, je pouvais le comprendre. J'avais eu ma chance, je pouvais laisser ma place. Une fois les deux pieds au sol, je me dirigeais vers la silhouette. Au fil de mes pas, je découvris que c'était une fille et que visiblement je la connaissais.

"Tiens, tiens, tiens, mais ne serait-ce pas cette chère Chleofee ?" Dis-je avec un sourire, plutôt content de la recroiser enfin. "Comment ça va ? Bien rentrée ? Tu étais venue t'entrainer à ce que je vois, je ne savais pas que tu voulais jouer au Quidditch !"

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Snow & Chleo ⊹ A mesure que je le détaille, je plisse les yeux, essayant d’affiner ma vision et de distinguer plus nettement l’individu. Tout d’abord c’est un garçon. Ca j’en suis certaine. Et un garçon qui ne m’est pas inconnu. Qui est-ce que je peux bien connaître comme garçon visiblement brun, élancé été qui aime voler ? J’ai envie de dire … Prêt de la moitié de l’école répond presque à ce genre de description alors me voilà bien avancée. Tout en essayant de l’identifier, je continue de le regarder tandis qu’il s’amuse à faire des acrobaties aérienne, se mettant par exemple debout sur son balai, me faisant ainsi retenir mon souffle, effrayée à l’idée qu’il puisse tomber. Avec cette hauteur, cela lui serait fatal s’il n’a pas sa baguette à portée de main. Sur le qui-vive, je suis prête à dégainer la mienne en cas de besoin mais bien heureusement celui-ci ne se fait pas ressentir, ce qui me soulage grandement. Passées les premières minutes d’inquiétudes je profite pleinement du spectacle, consciente que ce n’est pas demain la veille qu’on me verra faire ce genre de choses. Monter sur un balai et tenir dessus est une chose … Faire le cake avec en est une autre ! Cependant, bien que ce ne soit pas ma tasse de thé, cela ne m’empêche pas d’apprécier pleinement le spectacle offert.

Il doit bien se passer cinq minutes environs avant que la silhouette n’entame une descente dans ma direction, m’indiquant qu’il m’a remarqué et qu’il compte potentiellement descendre de son balai. Et c’est à mesure que le balai perd de l’altitude que je reconnais les traits familiers du jeune homme. Pas étonnant qu’il fasse des acrobaties dingues sur son balai à plus de 15 mètres de haut ! C’est Snow Shiver, ce garçon acrobate que j’avais surpris en train de faire le casse-cou il y a presque un an de ça et que j’avais du emmener d’urgence à l’infirmerie après une mauvaise chute dans la tour d’astronomie. Ce même garçon vraiment mignon qui rend folle un sacré nombre de fille à cause de son charme et de son attitude. Ce même garçon que j’apprécie et que je déteste en même temps à cause du tout ce qu’il représente, de l’attirance que je peux parfois ressentir à son égard mais en même temps de ce qui me pousse à m’éloigner le plus possible des garçons dans son genre. Enfin bref, c’est compliqué comme toujours.

Je me rends bien compte que je le dévisage avec surprise et je préfère ne même pas savoir à quoi ressemble ma tête. Aussi, j’essaie de reprendre contenance au plus vite avant qu’il n’ait matière à se moquer de moi. Vraiment, je ne m’attendais pas du tout à le voir ici. En même temps, je ne m’attendais à voir personne. Je pensais que je serai seule et parfaitement tranquille pour essayer mon nouveau balai mais force est de constater que les choses ne se passent jamais comme on l’espérait. Ceci dit, je pense qu’il ne remarque pas ma tête de délurée surprise étant donné qu’il met du temps à venir vers moi et à me reconnaître. En même temps, à quoi pouvais-je bien m’attendre ?
« Tiens, tiens, tiens, mais ne serait-ce pas cette chère Chleofee ? » l’entendre prononcer mon faux prénom entièrement me donne des frissons dans le dos que je tente de cacher en essayant de me concentrer sur quelque chose. Sauf que son sourire n’est pas forcément une bonne idée non plus … Je tente d’en esquisser un de mes plus beaux et plus doux en réponse, espérant que le résultat sera satisfaisant. « Comment ça va ? Bien rentrée ? Tu étais venue t'entrainer à ce que je vois, je ne savais pas que tu voulais jouer au Quidditch ! » J’hausse les sourcils surprise à le fin de cette phrase. Non mais vraiment. A quoi est-ce que je pouvais m’attendre. Le mec ne m’avait même pas remarqué l’année dernière pendant les matchs alors qu’il jouait lui aussi dans l’équipe de sa maison. Sans doute était-il trop occupé à ses activités personnelles comme … La drague, se casser la figure dans d’autres tourelles, ne pas regarder autour de lui et se concentrer uniquement sur lui et sur son équipe… Je sais que c’est un petit peu poussé de ma part mais … Je n’aime vraiment pas que l’on ne me remarque pas. C’est sans doute un trait de ma personnalité de bourgeoise française qui ne me quitte pas. Bien que j’aime l’anonymat de ma situation, j’aime surtout et avant tout être reconnue dans ce que je fais. Et comme je fais du Quidditch (même si c’était au début contre ma volonté) je voudrais bien que l’on m’y reconnaisse. Surtout que je me débrouille pas si mal que ça, non mais oh !

Mon sourire éclatant perd de sa saveur et devient plus sarcastique et boudeur à cause de sa phrase, mais je fais malgré tout en sorte de ne pas perdre la face. Pas devant lui. Pas ici. Pas maintenant.
« Snow ! Je ne m’attendais pas à te voir ici ! Bien rentrée oui, merci, c’est gentil de t’en inquiéter ! » je commence avec un sourire avant de continuer sur un ton plus ironique « Même si je ne pensais pas que tu étais de ce genre de personne. Après tout … Tu ne sembles même pas avoir remarqué que je faisais déjà partie de l’équipe des Poufsouffle l’année dernière. » je vrille mon regard dans le sien dans un signe de défi, le poussant ainsi à se rappeler des matchs de l’année passée avant de continuer. « Mais oui, tu as vu juste, je voulais m’entraîner et essayer ça » je dis vaguement en jetant un petit regard à mon balai toujours sous papier kraft, soudain gênée à l’idée qu’il puisse me voir monter sur mon nouveau balai avec toute l’insécurité et la peur que je pourrai ressentir. Désireuse de changer de sujet, j’enchaîne « Et toi, comment ça va? Après les poutres, tu te lances dans le balai aérien ? J’ai vu tes petites acrobaties … Vraiment impressionnant, je ne sais pas comment tu fais ! » je lâche vraiment impressionnée, tout sarcasme envolé. Sincèrement, il faisait de ses trucs avec son corps à des altitudes improbables et vertigineuses qui me font pâlir rien que de le voir faire ou de l’imaginer. « Fait quand même attention à ne pas tomber hein ! » je lui glisse dans un petit sourire fripon en souvenir de sa chute de l’année dernière. Aux dernières nouvelles, je ne suis ni sa mère, ni sa sœur, ni même une amie proche donc ce n’est pas à moi de discuter à propos de sa sécurité. Aussi je préfère l’aborder rapidement sous forme de plaisanterie en faisant allusion à cette sale chute qu’il avait faite en essayant de m’impressionner. A croire que c’était de ma faute. J’ose espérer que ce n’était pas le cas !

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Snow & Chleo ⊹ J'étais plutôt content de la croiser, cela faisait un moment que nous ne nous étions pas retrouvé en tête à tête, je n'avais donc pas vraiment pu la remercier de m'avoir emmené à l'infirmerie après ma chute. J'aurais pu lui écrire, c'est vrai, mais en toute sincèrement, ça ne m'étais même pas venu à l'esprit. Je n'aime pas écrire, je ne le fais que quand j'en ressens vraiment l'obligation ou parce que je sais que je n'ai que ce recours pour obtenir ce que je veux. C'est pour ça que j'envoie de temps en temps une lettre à Avril, parce que je sais que ce n'est pas demain la veille que je la recroiserais au sein du château et qu'elle m'avait beaucoup aidé l'an dernier avec mon problème de dyslexie. Pour être totalement honnête, je lui écrivais aussi parce qu'elle m'avait un peu tapé dans l'oeil même si je ne suis pas idiot, une fille de son âge ne s'intéresse pas à un gars du miens. Enfin j'ignorais qu'elle âge elle avait vraiment, mais elle devait bien avoir 19-20 ans ... non ? C'était une question à lui poser dans ma prochaine lettre, vu que c'était à moi de répondre, ça serait l'occasion d'en savoir plus sur elle. Je laisse Avril de côté pour me concentrer de nouveau sur Chleofee. Je ne pouvais pas vraiment dire que je la connaissais vraiment. Nous ne nous sommes parlé qu'une seule fois et cette discussion c'était clôturée par un aller simple pour l'infirmerie. Ca m'apprendra à toujours vouloir impressionner les filles, surtout les jolies filles. Mais je n'ai aucun regret, ce n'est pas la première fois que je me fais mal et mes côtes en ont vu des pires. Ce qui est dommage dans cette histoire c'est que part ma maladresse, je n'ai pas pu en savoir plus sur elle. D'où vient-elle ? Je sais qu'elle est française mais au delà de ça, j'ignore tout d'elle. January m'a fait comprendre qu'elle devait descendre de la haute, mais était-ce vrai ou encore un délire de ma très chère soeur, je l'ignorais. Maintenant qu'elle se trouvait en face de moi, ça allait être l'occasion de pouvoir dénicher quelques informations en plus.

« Snow ! Je ne m’attendais pas à te voir ici ! Bien rentrée oui, merci, c’est gentil de t’en inquiéter ! » Bon point de départ, elle souriait, ce qui tendait à prouver qu'elle était aussi contente de me voir. Elle se souvenait de mon prénom, ce qui en soit ne m'étonnais pas particulièrement, mais ça c'était mon côté narcissique qui parlait. Non vraiment, c'était cool qu'elle se souvienne de moi, même si ce n'était pas tous les jours qu'elle emmène des gars à l'infirmerie parce qu'ils n'ont pas pu s'empêcher de vouloir faire leur crâneur. Enfin je l'espère sinon ce serait la lose, je n'aime pas être comme tout le monde, même si je ne brille pas par mon originalité. En fait c'était bizarre parce que j'ai toujours été un peu spécial, le simple fait d'être né triplé joue déjà beaucoup et d'avoir vécu toute ma vie au sein d'un cirque aussi, couplé au fait que je suis sorcier, on ne pouvait pas dire que je ne faisais pas dans l'original. Pourtant, malgré tout cela, je cherchais l'attention comme n'importe quel gars de mon âge, je n'aimais pas les cours, prenais soin de mon apparence et j'aimais séduire. Je portais les mêmes fringues que mes potes, me la jouais cool comme eux et je ne me prenais pas la tête. En fait, en dehors du fait que je n'aimais pas plus que ça l'alcool, j'étais assez banal comme gars. Ne voulant pas finir par broyer du noir, je décidais d'oublier tout cela pour me concentrer sur Chleo. Je lui rendais son sourire. « Même si je ne pensais pas que tu étais de ce genre de personne. Après tout … Tu ne sembles même pas avoir remarqué que je faisais déjà partie de l’équipe des Poufsouffle l’année dernière. » Merci d'être passé et à la revoyure. Visiblement je venais de faire une belle bourde et ce, sans même m'en rendre compte. Etais-je vraiment coupable de ne pas me souvenir de tous les joueurs de l'école ? Sincèrement ? Je connaissais déjà ma propre équipe, ça devrait déjà être bien. Bon d'accord, c'est vrai que j'abuse peut-être sur ce coup là, mais j'ai retenu les capitaines des autres équipes, ça devrait compter ... J'ai beau chercher dans ma mémoire, je n'ai strictement aucun souvenir d'avoir vu Chleofee sur un balai. Je sens que je perds des points avec elle, c'est magnifiquement bien joué Shiver ! "Ah oui, maintenant que tu le dis ..." Commençais-je par dire après avoir réfléchie aux différents matchs de la saison passée. Mais en croisant le regard de Chleo, j'esquissais un sourire désolé. "Non en fait non, je suis désolé, mais je ne m'en souviens absolument pas. T'as le droit de m'en vouloir ... L'an dernier a été assez intense comme année, entre la mort de Sky, la reprise de l'équipe de Quidditch, mon changement de poste, je dois avouer que j'ai pas franchement fais attention aux joueurs qui jouaient en face de nous. Je tentais de rester focaliser sur le vif d'or afin de faire gagner mon équipe, j'ai pas fais attention à mes adversaires, en dehors de votre attrapeuse ..." Ca je m'en souvenais de Daniela. Elle m'avait ravie le vif d'or sous le nez et avait fait gagner son équipe. Par chance, cela n'avait pas suffit pour les faire gagner, on était resté à la tête du classement. J'espérais que mon sourire désolé et mes aveux suffiraient à lui faire oublier ce petit oubli. Après tout j'étais mortel et assez égoïste quand il s'agissait de ma propre avancée personnelle, je pouvais ne pas être un fin observateur.

« Mais oui, tu as vu juste, je voulais m’entraîner et essayer ça » Chleo me montre son nouveau balai ou en tout cas je suppose que c'est un nouveau balai. Ca en a la forme et elle prétend qu'elle est venue l'essayer donc ça signifie qu'elle n'en a jamais eu l'occasion avant. Je trouve ça plutôt cool d'avoir un nouveau balai pour la rentrée, moi j'aurais adoré avoir les moyens de changer le miens, malheureusement je ne roule pas sur l'or et mes parents, encore moins. Je garde néanmoins le sourire, ne souhaitant pas montrer à la jeune femme en face de moi la pointe de jalousie que je pouvais ressentir en cet instant. "T'as un nouveau balai ? C'est trop cool, c'est lequel ?" Est-ce que ce nouvel équipement allait leur permettre de prendre la tête du classement ? Snow ne l'espérait pas, mais ils n'étaient à l'abris de rien, peut-être que ça allait leur suffire pour remporter la coupe. Snow ignorait ce que valait sa nouvelle équipe. Il les avait choisi avec soin, mais ils allaient devoir commencer les entrainements pour voir s'ils étaient une team qui fonctionnait ou pas. Avec Aniek aucun problème, Snow ne doutait pas un instant des compétences de sa meilleure amie ou de leur facilité à réaliser des combinaisons sans problème. Mais ils ne seraient pas seulement deux sur le terrain, ils allaient devoir composer avec les compétences et les défauts de tous ses joueurs. « Et toi, comment ça va? Après les poutres, tu te lances dans le balai aérien ? J’ai vu tes petites acrobaties … Vraiment impressionnant, je ne sais pas comment tu fais ! » Quand Chleo reprend la parole, tout sarcasme venait de s'envoler, une chance. Elle me demande comment je vais et fais allusions aux acrobaties que je venais de réaliser, sous ses yeux visiblement. Je n'avais pas fais ça pour l'impressionner, pas cette fois en tout cas vu que je ne savais même pas qu'elle était là. Mais c'était plutôt cool qu'elle m'ait vu les réaliser, au moins elle sait maintenant que je ne faisais pas que crâner la dernière fois, je suis réellement doué dans ce genre de chose, même si ma réputation me précède en général. Je garde le sourire, plutôt fière. "Passes ta vie accroché à un trapèze et tu verras, ni la hauteur ni l'apesanteur n'auront plus de secret pour toi !" Dit-il en souriant, assez amusé. "Non plus sérieusement, je n'ai aucun mérite, j'ai baigné au sein d'un cirque, j'ai suivi les traces de mon père trapéziste alors forcément, aujourd'hui, être sur un balai, une poutre ou sur mon trapèze, ça n'a aucune différence ... sauf peut-être que sur un balai, c'est encore plus fun !" On pourrait croire que je crâne et c'est peut-être vrai, mais au fond, je ne dis que la vérité. Je ne vais quand même pas avoir honte d'être doué dans les airs. Même si c'est pas hyper classe d'être né dans un cirque, ça a au moins certains avantages. Après c'est vrai qu'on comprend assez rapidement qu'on n'a pas un radis dans les poches, mais on vit de notre art. Si je ne réussis pas à percer dans une équipe professionnelle, je pourrais toujours reprendre mes numéros, là au moins je sais que je suis reconnu dans ce que je fais ... Chleofee glisse sournoisement que je ne dois pas me faire mal. Perso, ça me fait rire cette petite pique, je sais que ce n'est pas dis méchamment, pas venant d'elle. "Maintenant que mon infirmière préférée est arrivée, je ne vais pas me gêner ..." Répliquais-je en lui lançant un clin d'oeil. Oui, je me suis vautré comme une merde devant elle la dernière fois, mais c'est pas tous les jours qu'elle a le droit à un petit numéro gratuit et unique, c'est bien de le prendre en compte. Ce que je regrette le plus, ce n'est pas d'être tombé, c'est que mes potes sont arrivés trop tôt ... Chleofee est partie dès l'instant où ils ont pointé le bout de leur nez et ça, c'était naze.

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Snow & Chleo ⊹ Lorsque je lui fais remarquer que je faisais partie de l’équipe de Quidditch des Poufsouffles l’année dernière, il fait mine de réfléchir et de se souvenir, ce qui me pousse à croire qu’il me remet enfin sur un balai et m’apaise un petit peu. C’est un garçon après tout, leur cerveau ne fonctionne pas vraiment de la même façon, il leur faut plus de temps pour se rappeler de quelque chose et faire fonctionner leurs méninges pour activer les souvenirs. Sauf que quand son regard croise le mien, il semble abandonner. « Non en fait non, je suis désolé, mais je ne m'en souviens absolument pas. » Pourquoi est-ce que j’ai soudainement cette violente envie de lui tourner le dos et de bouder ? Etrange, non ? Je dois faire tous les efforts du monde pour ne pas m’y résoudre parce que ce ne serait très certainement pas très mature de ma part et que je vaux mieux que ça. Aussi je me contente de lui lancer un regard noir et vexé. « T'as le droit de m'en vouloir ... » Comme si j’avais besoin de son accord pour bouder tiens ! « L'an dernier a été assez intense comme année, entre la mort de Sky, la reprise de l'équipe de Quidditch, mon changement de poste, je dois avouer que j'ai pas franchement fais attention aux joueurs qui jouaient en face de nous. Je tentais de rester focalisé sur le vif d'or afin de faire gagner mon équipe, j'ai pas fait attention à mes adversaires, en dehors de votre attrapeuse ... » Lorsqu’il fait mention de la mort de Sky, je ne peux inévitablement pas m’empêcher de penser à celles qui ont suivi. Sa sœur, Sunny, Marlow, Asling. Rien que cet argument suffit pour faire s’envoler toute rancœur à son égard. Je sais parfaitement ce que c’est que de perdre une personne qui l’ont côtoyais tous les jours, dont on avait l’habitude de sa présence, de sa silhouette, de son caractère, du son de sa voix … Pas besoin d’un dessin, je sais à quel point cela nous retourne entièrement. Aussi je me contente simplement d’hocher la tête, lui signifiant que je comprends et que je suis prête à passer à autre chose. De toute façon, il serait idiot de rester là-dessus une éternité. Autant avancer, je n’ai pas besoin de me rajouter des tracas.

Malgré ma volonté de ne pas m’attarder sur le fait que je suis ici pour essayer mon balai, cela ne rate pas. Snow relève et remarque que j’en ai un nouveau. « T'as un nouveau balai ? C'est trop cool, c'est lequel ? » Soudain gênée, je me mordille la lèvre, n’ayant aucune envie de lui révéler qu’il s’agit du tout dernier modèle. D’autant plus que je ne suis pas tout à fait dupe. Posséder un nouveau balai est supposé être un avantage, surtout quand il s’agit du meilleur balai qui existe. Révéler à une équipe adverse ce genre de choses reviendrait à me pénaliser et à leur faire adopter une nouvelle stratégie dès le début pour palier à leurs défauts et parvenir à contrer ce nouvel atout au sein de l’équipe des Pouffys. Bien que je ne sois pas certaine que l’on puisse parler d’atout quand ce petit bijou est entre mes mains. J’ai d’ailleurs soudain l’impression qu’il me pèse une tonne. A croire que c’est le poids de la vérité et de la crainte. Comment est-ce que je pourrais ne serait-ce que me vanter d’avoir un tel engin alors que je ne suis même pas certaine de pouvoir monter dessus et de pouvoir le manier avec tranquillité ? Quelle honte ce serait. « Oui. J’en avais marre de ne pas en avoir un à moi. » Mon regard se fait fuyant et je pose les yeux sur le papier kraft avant de marmonner « C’est un Eclair de Feu. Mais ne t’inquiètes pas, je ne serais jamais aussi bonne que toi ! » j’enchaîne en relevant les yeux. Est-ce que c’est mal ce que je viens de faire ? Ne pas lui avoir révélé quel Eclair de Feu il s’agit ? En même temps, ce n’est pas comme si j’avais menti. Dans la mesure où je n’en peux plus des mensonges, je suis devenue une pro dans l’art de ne dire que des semi-vérités. C’est tout aussi mal mais au moins je me sens moins coupable et c’est tout ce qui compte.

« Passes ta vie accrochée à un trapèze et tu verras, ni la hauteur ni l'apesanteur n'auront plus de secret pour toi ! » Il me sourit, parfaitement à l’aise de parler de son domaine. Les airs, l’altitude, la vitesse … Que des trucs qui ne me plaisent pas, aussi je reste un petit peu sceptique quant à sa certitude vis-à-vis des secrets de ce qui me pourrait la vie sur un balai. Quoi que qui sait … Si comme lui j’avais passé mon enfance à plusieurs mètres du sol, peut-être n’aurais-je pas développé ce vertige sorti de nulle part … « Non plus sérieusement, je n'ai aucun mérite, j'ai baigné au sein d'un cirque, j'ai suivi les traces de mon père trapéziste alors forcément, aujourd'hui, être sur un balai, une poutre ou sur mon trapèze, ça n'a aucune différence ... sauf peut-être que sur un balai, c'est encore plus fun ! » J’esquisse un petit sourire ironique en lui disant de prendre garde à ne pas tomber cette fois-ci parce que malgré le fait qu’il ait « baigné » dans cet univers, il n’empêche qu’il avait fait une belle chute sous mes yeux la dernière fois. Comme quoi, même les plus doués peuvent se tromper. « Maintenant que mon infirmière préférée est arrivée, je ne vais pas me gêner ... » Je ne sais pas ce qui me fait rougir le plus. Son regard, son clin d’œil, ou encore la façon dont il vient de me sortir ça. Quoi qu’il en soit, je sens mes joues chauffer légèrement et j’espère simplement que je ne viens pas de virer au rouge tomate. Avec un petit peu de chance il ne remarquera rien ou mettra ça sur le compte du vent frais de septembre. De toute façon, je ne perds pas la face et suis bien résolue à ne pas me laisser démontée. Très certainement pas par un garçon. « Quelle confiance ! Ca me flatte ! » je dis en rigolant. « Encore faudrait-il que je ne confonde pas les potions. Mais je suis prête à essayer ! Ca vaut le coup et qui sait, je me découvrirai peut-être un nouveau talent. Toujours tenté de me garder comme infirmière ? » j’hausse un sourcil et esquisse un grand sourire malicieux et mystérieux, le laissant interpréter mes dires à sa guise. Non pas que je sois réellement nulle en potion, mais disons que c’est clairement la matière avec laquelle j’ai le plus de difficultés. Mais ce n’est pas pour autant que je me décourage. Cela ne fait pas parti de mes gènes, je continue et continuerai jusqu’au bout de travailler d’arrache-pied. Quoi qu’il en soit, je dois avouer que chercher la petite bête avec lui commence à me plaire. Mais une sonnette d’alarme raisonnant dans ma tête me demande de prendre garde. Je ne dois pas oublier quel genre de garçon c’est …

« En tout cas … Chacun sa voie ! Ce qui est certain c’est que ce n’est pas demain la veille qu’on me verra faire ce genre d’acrobaties. Je te les laisse. Ceci dit … Je trouve quand même que tu as beaucoup de mérite. Tu as certes vécu dans un cirque –ce qui n’est pas rien et pas banal en soit- mais en plus tu as du travailler dur pour parvenir à faire ce que tu fais aujourd’hui. » Bien que je pense tout cela sincèrement, je suis un peu gênée de m’être laissée aller à tant de compliments. Il ne faudrait quand même pas qu’il prenne la grosse tête, ni qu’il se fasse des idées vis-à-vis de mes intentions. Ce serait la meilleure … « Et euh … Je t’ai une fois de plus coupé dans tes cabrioles ou tu avais quelque chose de prévu cet après-midi ? » je demande un peu embarrassée et je ne peux m’empêcher de me mordiller les lèvres de nouveau, à défaut de pouvoir faire tout autre geste comme … Toucher mes cheveux ou tordre mes mains, ce que je crève d’envie de faire.

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Si tu veux voler laisse tout ce qui te pèse sur le sol

Snow & Chleo ⊹ La discussion commença tout d'abord autour du Quidditch. Je n'avais pas remarqué qu'elle faisait partie de l'équipe de Poufsouffle l'an dernier, ce qui me valu un regard un peu noir ou plutôt légèrement boudeur. Wouhai je sais, je n'ai pas assuré sur ce coup là mais que voulez-vous, l'an dernier a été assez intense pour moi, je suis bien trop narcissique pour m'être occupé des autres alors que j'avais tout le loisir de me concentrer sur moi. Heureusement, la mort de Sky joua un rôle positif dans cette discussion. C'était quand même triste de se servir de la mort de mon ancien capitaine pour parvenir à me faire pardonner. Dans un sens, je tenais quand même à préciser que ce n'était pas voulu, j'avoue ne pas avoir calculé mon coup. Je ne suis pas du genre à me servir des morts pour mes intérêts personnels, j'ai quand même plus de respect que ça pour eux. Mais je dois bien avouer qu'inconsciemment, j'ai bien joué mes cartes. J'espère qu'elle ne se retournera pas dans sa tombe et ne m'attendra pas à ma mort pour m'en coller une ... sait-on jamais. En tout cas ce qui est sûr, c'est qu'en entendant les morts "mort de Sky", elle changea assez rapidement d'attitude. Pensait-elle à Sky ou à ceux qui l'on suivi dans la tombe peu de temps après ? Les morts de Marlow, Sunny et Asling sont encore fraiches dans les mémoires des gens. Et même si je n'appréciais que moyennement Asling, je ne voulais pas qu'il meurt, juste qu'il rompt avec ma soeur, ça m'aurait largement suffit. Sunny avait été une rencontre intéressante, qui malheureusement s'arrêta là, je n'ai jamais eu l'occasion de lui reparler, mais elle m'avait l'air sympathique comme fille, à l'instar de sa soeur. Quand à Marlow, je dois avouer que je n'ai rien à dire sur cette fille, je ne la connaissais pas, mais cela ne voulait pas dire que sa mort me laissait de marbre, cela restait malgré tout bien triste.

« Oui. J’en avais marre de ne pas en avoir un à moi. C’est un Eclair de Feu. Mais ne t’inquiètes pas, je ne serais jamais aussi bonne que toi ! » Une fois que je m'en suis sortie avec cette histoire d'équipe de Quidditch, je lui demandais si elle avait un nouveau balai. Visiblement oui, elle en avait marre de ne pas en avoir un à elle. C'était plutôt cool, surtout que visiblement c'était un nimbus. Qu'est-ce que je donnerais pas pour avoir un balai aussi classe. J'ignore quelle version c'était mais il devait être top, quoi qu'il arrive. Si ce que m'a raconté January était vrai, je serais près à mettre ma main au feu qu'il était loin d'être un vieux modèle. Avait-elle acheté le tout dernier ? Si c'était le cas, ça serait vraiment trop cool, autant parce que franchement c'était classe de voler avec un modèle pareil, que parce que ça tendrait à prouver les affirmations de ma soeur, cette fille est vraiment riche. Bon le côté négatif c'est qu'avec un tel balai, il était évident que son équipe allait avoir une longueur d'avance ... encore qu'il faudrait vérifier si Chleofee savait s'en servir. "C'est trop la classe ... Je peux le voir ?" Demander de le voir, l'air de rien, c'était plutôt bien jouer. J'étais un grand fan de Quidditch et comme beaucoup d'amateurs de ce sport, les balais comptaient beaucoup. Il était donc normal que je me montre curieux quand au sien. Surtout qu'on était que deux, du coup on était plutôt tranquille, pas dérangeait toutes les trente secondes inutilement et personne pour l'appeler et me la ravir. Pour le moment elle était toute à moi et même si je n'avais pas prévu le coup, j'étais plutôt content que le hasard me l'ait mise sur mon chemin.

Nous continuâmes gaiement notre conversation pour nous rappeler de la première fois où nous nous sommes rencontrés. Bon en fait on n'en parlait pas vraiment, mais Chleo a su glisser habilement le moment où je me suis vautré dans la conversation. Heureusement que je ne manquais pas d'humour, sinon j'aurais pu me vexer de la voire glisser cette allusion dans notre conversation. Ce n'était pas la première fois que je tombais et certainement pas la dernière et comme me dirais si bien ma mère "c'est ça de vouloir impressionner une fille, on fait le pitre, on ne fait pas attention et BAM, on tombe !" Elle aurait bien entendu raison, mais qu'y puis-je, je suis ainsi fait. J'aime plaire, j'aime faire mon intéressant et j'aime être admiré, je suis ainsi fait. Je trouvais en tout cas cela amusant de voir qu'elle s'en souvenait, même si au fond ça ne m'étonnais pas, ce n'était certainement pas tous les jours qu'on se vautrait devant elle et qu'elle était obligée d'emmener la personne à l'infirmerie. J'aimais également le fait qu'elle rentre dans mon jeu, lentement mais surement, c'était bon signe non ?« Quelle confiance ! Ca me flatte ! Encore faudrait-il que je ne confonde pas les potions. Mais je suis prête à essayer ! Ca vaut le coup et qui sait, je me découvrirai peut-être un nouveau talent. Toujours tenté de me garder comme infirmière ? » Elle rentrait vraiment dans mon jeu, plus aucun doute. Avait-elle rougit ? Non je devais halluciner, le froid devait rougir légèrement ses joues, rien de plus. Une fille comme elle, si sérieuse ne pouvait pas être si facilement flattée par tout cela. Bon après je ne la connaissais pas, mais pour le moment j'étais bien incapable de dire si je lui plaisais ou non. Mon côté égocentrique avait tendance à dire que si, mais c'était le cas pour n'importe quelle fille que je rencontrais donc bon.Cela me faciliterait la vie si je savais que j'avais mes chances avec elle, cela me permettrais d'avoir déjà une direction à suivre. Mais bon, après tout, on n'a rien sans rien, il faut donc bien commencer à quelque part. Et puis ce n'est pas comme si je n'aimais pas les défis, elle en était un beau à relever. Au moins elle ne me hurle pas dessus dès qu'elle en a l'occasion, pas comme l'autre folle d'Henderson. Je me suis déjà excuser de l'avoir mise en danger, elle n'allait quand même pas m'en vouloir toute ma vie ? Et puis elle fait beaucoup de drama pour rien, c'est hallucinant. "Tu sais, je suis très joueur ..." Commençais-je par lui dire en esquissant un sourire amusé. "Je serais bien tenté de te laisser faire tes petites expériences sur moi ... tu serais bien obligée de me guérir sinon tu aurais un mort sur les bras !" Continuais-je, toujours en souriant, amusé par mes propres propos. En réalité, je ne sais pas si je la laisserais vraiment faire ses tests sur moi pour voir si elle était vraiment douée en potions ou non, mais fictivement, j'étais prêt à tout pour ses beaux yeux ... et son argent. Bon évidemment, je ne mettrais jamais cet argument en avant, je ne suis pas fou, mais c'est bien entendu une motivation supplémentaire. Je ne suis pas prêt à m'engager sérieusement avec une fille, mais si elle a le statut, l'argent, la réputation et qu'en plus elle est jolie alors ma foi pourquoi pas, je suis prêt à faire une entorse à mes habitudes pour elle, surtout si je suis gagnant à la fin.

« En tout cas … Chacun sa voie ! Ce qui est certain c’est que ce n’est pas demain la veille qu’on me verra faire ce genre d’acrobaties. Je te les laisse. Ceci dit … Je trouve quand même que tu as beaucoup de mérite. Tu as certes vécu dans un cirque –ce qui n’est pas rien et pas banal en soit- mais en plus tu as du travailler dur pour parvenir à faire ce que tu fais aujourd’hui. » Je fus assez étonné de la voir me faire autant de compliments d'un coup. Je n'ai rien demander mais j'avoue que je suis assez flatté de la voir penser tout ça. Après c'était vrai, je ne pouvais pas le nier, j'ai certes baigné dans tout cela depuis que je suis né, mais j'ai passé énormément d'heures d'entrainements pour parvenir à ce résultat et je continue encore tous les jours. Ce n'est pas un hasard ou un coup de chance, c'est juste de nombreuses heures d'applications, de disciplines et de connaissances de son corps et de son art. C'est assez plaisant que quelqu'un s'en rende compte. Bon certes en général les gens sont impressionnés et il ne doute pas du fait que je m'entraine beaucoup pour ça, mais c'est quand même l'une des premières qui le dit ouvertement. Oui c'est classe et oui c'est sûr que de vivre dans un cirque ça aide, mais ça ne fait pas tout. Je ne peux m'empêcher de sourire, mais sincèrement cette fois. Je ne m'attendais pas à ce genre de discours de sa part et ça me fais plutôt plaisir. "C'est vrai que je bosse dur pour y arriver ... Ca fait plaisir d'entendre quelqu'un le reconnaitre." Bon après je n'avais pas trop à me plaindre non plus, en général les gens étaient impressionnés. Personne ne m'a jamais sorti "Et c'est tout ? Mouhai, pas méga impressionnant mais bon, continues gars, si ça t'éclates ..." Je le pousserais dans le vide avec grand plaisir. En général les gens étaient plutôt ouverts d'esprits et les filles adoraient ça. Parce qu'il faut bien reconnaitre que depuis que j'ai ouvert mon esprit à la gente féminine, je ne peux que réaliser qu'elles adorent ça. Au début je ne m'en rendais pas compte, quand j'avais encore 13 ou 14 ans, j'étais un peu à l'ouest, bien trop occupé par le sport et mes potes pour me prendre la tête avec les filles. Mais certaines déjà me tournaient autour, sans même que j'en prenne conscience. Au fond c'est Aurora qui m'a ouvert les yeux, on était plutôt proche, comme des amis et puis avec le temps, on est devenu plus. Aujourd'hui c'est toujours une très bonne amie à moi et je ne regrette pas d'être sorti avec elle. « Et euh … Je t’ai une fois de plus coupé dans tes cabrioles ou tu avais quelque chose de prévu cet après-midi ? » Voilà une excellente question. Avais-je quelque chose de prévu aujourd'hui ? En théorie je devais rejoindre les gars pour trainer un peu, mais je pense qu'ils me pardonneront de faire passer mon envie de passer un peu plus de temps avec Chleo qu'avec eux. Ils ignorent tout de mon envie de me rapprocher d'elle mais ils n'en seront pas vraiment étonnés quand ils l'apprendront. Certes aucun ne sera vraiment le fond de ma motivation, mais c'est peut-être mieux comme ça, non ? Je fis mine de réfléchir, après tout il valait mieux faire semblant de chercher si on a des obligations plutôt que de répondre trop vite. Après peut-être qu'elle demande si pour se débarrasser de moi. Peut-être qu'elle veut voler en paix et cherche la première excuse pour me dire de m'en aller. "Disons que je n'avais pas vraiment prévu de quitter le terrain tout de suite ..." C'est une bonne réponse, je suis assez fière de moi. Comme ça elle va se sentir obligée de ne pas me dire de partir et ça c'est très bien. Je veux voir son balai et plus je passerais de temps avec elle et plus j'aurais de chance d'atteindre mon but. "Désolé de t'embêter une nouvelle fois .... Mais que veux-tu, j'arrive toujours en premier !" Lui répondis-je en lui faisant de nouveau un clin d'oeil complice.

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Si tu veux voler laisse tout ce qui te pèse sur le sol

Snow & Chleo ⊹ J’espérais sincèrement qu’il passerait à autre chose et ne s’attarderait pas sur mon balai. Mais c’est visiblement peine perdue. Ses yeux s’attardent avec intérêt sur le papier kraft, espérant certainement pourvoir le transpercer par son regard curieux ou tout du moins parvenir à deviner de quelle version il peut s’agir. Se doute-t-il que j’ai les moyens de m’offrir le plus prisé et le plus cher balai du moment ? J’espère que non … D’autant plus que nous venons littéralement de deux mondes différents. Moi de la bourgeoisie française et lui de l’art du spectacle. L’un de nous a toujours eu tout ce qu’il voulait et roulait sur l’or tandis que l’autre bien moins. Aussi, je ne voudrais pas installer le moindre malaise entre nous en faisant étalage de ma richesse. Et encore moins d’attiser l’envie de me fréquenter seulement pour ma renommée, ce qui était le cas à Beauxbâtons et que je suis heureuse de ne plus avoir à subir ici. Je décide donc de résister un peu plus, déterminée à ne pas me plier à son désir. Monsieur est peut-être beau gosse mais ce n’est pas pour autant que je me plierai à toutes ces volontés. Baissant les yeux sur mon nouveau balai, je passe la main sur le papier, le laissant croire un instant que je m’apprête à le retirer avant de relever légèrement la tête et de le regarder droit dans les yeux par-dessous mes cils, un petit sourire malicieux et narquois redressant légèrement mes lèvres. « Tu n’as jamais vu d’Eclair de Feu de ta vie ? » je susurre en haussant un sourcil avant de rigoler et de continuer la conversation en lui disant que ça me flatte et que je suis prête à jouer avec les potions, ou du moins à essayer de faire un effort avec pour ne pas l’empoisonner. « Tu sais, je suis très joueur ... » J’hausse les sourcils attendant la suite tandis qu’un sourire commence à s’accrocher sur mes lèvres que j’essaie de pincer, me retenant de dire que je suis prête à être très joueuse avec lui aussi. « Je serais bien tenté de te laisser faire tes petites expériences sur moi ... tu serais bien obligée de me guérir sinon tu aurais un mort sur les bras ! » Je continue de pincer les lèvres, pour empêcher mon sourire de s’élargir outre mesure. En attendant je le regarde de haut en bas, comme si je l’analysais. « Mmh… Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir un mort sur les bras qui m’embêterais le plus » je dis mystérieusement avant de planter de nouveau mon regard dans le sien, une lueur espiègle éclairant le mien avant de se répandre plus largement sur mon visage et d’atteindre mes lèvres qui s’élargissent en un demi-sourire. « Mais casses toi la figure quand tu veux, je serai prête à faire mes petites expériences. Qui sait, je ferai peut-être des progrès fulgurants en potions grâce à toi ! » Je continue de plaisanter avec lui, commençant sincèrement à trouver cela plaisant et faisant très nettement taire cette fichue sonnette d’alarme dans ma tête. Si on ne peut même plus s’amuser 5 minutes, à quoi bon être jeune alors ?

Ceci dit, pas besoin de gongs ou de sifflements dans ma tête pour me rappeler à l’ordre, je peux très bien le faire toute seule en me tapant la honte par la même occasion. Mais qu’est-ce qui m’a pris de lui faire tant de compliment d’un coup ? Maintenant il va croire que je suis une fille totalement gaga alors que ce n’est pas du tout le cas. Je suis à des années lumières de toutes ces filles qui se pâment devant les beaux garçons de cette école et je ne veux en aucun cas être associée à ces cruches. Les cours et les livres sont bien plus importants à mes yeux que la gente masculine, quoi qu’on puisse dire. Ce n’est pas grâce aux garçons que nous réussirons dans la vie, mais bel et bien grâce à nos méninges. Aussi, je me fustige mentalement même si cela semble lui faire plaisir. « C'est vrai que je bosse dur pour y arriver ... Ca fait plaisir d'entendre quelqu'un le reconnaitre. » Je me contente d’hocher la tête, pas la peine de m’enfoncer plus encore dans un discours de nunuche. C’est pourquoi je m’empresse de changer rapidement de sujet, préférant savoir d’une façon détournée s’il compte quitter le terrain ou si je ne suis pas prête d’essayer mon balai aujourd’hui. En espérant qu’il ne prenne pas cela comme une invitation à passer l’après-midi avec moi. Même si cela ne me dérangerait pas plus que cela dans le fond, encore une fois je ne veux pas qu’il se fasse d’idée. « Disons que je n'avais pas vraiment prévu de quitter le terrain tout de suite ... » Inintentionnellement je me mordille la lèvre inférieure, mon ventre se mettant à se tordre tandis que je me demande si j’aurai le temps d’essayer mon nouveau balai avant les entrainements ou si je me taperai la honte devant tous les membres de mon équipe, leur montrant que je suis une quiche doublée d’une naze qui n’est pas capable de monter sur le meilleur balai. Mais qu’est-ce que j’ai cru… Que j’étais une championne de Quidditch ? Que je saurais monter sur n’importe quel balai comme une Aniek ou même une Danni ? N’importe quoi. « Désolé de t'embêter une nouvelle fois .... Mais que veux-tu, j'arrive toujours en premier ! » Snow me sort de mes pensées déprimantes et je lui en suis assez reconnaissante parce que me connaissant j’aurais continué à me morfondre encore un petit moment et je me serais dévoré la lèvre. « En effet, tu ne me facilites pas la vie ! » Je rétorque sur le ton de la réprimande avant de regarder autour de moi et de braquer mon regard sur les gradins. « Et tu as le don de chambouler mes après-midi. Du coup … je vais te laisser retourner à tes cabrioles. » je commence avant de me retourner de trois quarts pour le regarder et lui annoncer la suite. « Je serai dans les gradins, pour quand tu te casseras la figure, prête à intervenir et à faire mes petites expériences ! » je termine avant de lui lancer un grand sourire et de faire mine de m’éloigner vers les gradins, attendant de voir s’il compte m’arrêter ou non. Dans un cas comme dans l’autre cela serait assez amusant. Je me rends bien compte que je joue avec le feu en me lâchant de la sorte et en me montrant si accessible mais Aniek a raison. Je ne dois pas laisser le passé me bouffer mon futur. Je dois me montrer plus forte et surmonter mes peurs. J’ai peut-être vécu une sale expérience avec des hommes mais cela ne veut pas forcément dire qu’ils sont tous comme cela. Et puis ce n’est pas comme si Snow allait me toucher.

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Snow & Chleo ⊹ « Tu n’as jamais vu d’Eclair de Feu de ta vie ? » Chleofee avait donné l'impression qu'elle allait ouvrir l'emballage de son balai mais elle n'en fit rien, au contraire elle releva les yeux et d'un air de défi, légèrement narquois, me demanda si je n'avais jamais vu un Eclair de Feu de ma vie. En voilà une attitude étrange. Pourquoi faisait-elle tant de cinéma pour un simple balai ? En quoi avait-il de spécial ? Je me faisais certainement des idées mais je commençais à me demander si elle n'avait juste pas envie de l'ouvrir devant moi. Je trouvais ça étrange et assez étonnant, je finirais de toute façon par le voir son balai, tôt ou tard, alors pourquoi tant de mystère ? Avait-elle honte parce qu'il était bas de gamme ou d'une vieille édition ? Ou alors était-ce parce qu'au contraire il était le dernier de sorti et qu'elle avait un peu honte d'en avoir un alors que moi non. Nous n'avons pas les mêmes revenus, il n'y avait donc rien d'étonnant sur le fait que jamais je ne pourrais me payer un bon balai. Mes parents faisaient ce qu'ils pouvaient mais avec trois gosses du même âge à la maison, ce n'était pas toujours évident. J'aurais aimé avoir une vie normale parfois pour avoir ce que je désirais quand je le désirais mais que serais-je sans ma famille et sans la vie que j'ai eu jusqu'à présent ? Si je suis aussi bon sur un balai c'était parce que j'avais été depuis tout jeune sur un trapèze en train de frôler les étoiles. J'en étais conscient, j'avais beau parfois rêver d'une autre vie, je savais que c'était celle-ci qui avait fait de moi celui que je suis aujourd'hui. Et puis même si parfois j'avais un peu honte d'être né dans un cirque, J'adorais me retrouver au centre de l'attention, le temps d'un numéro, aux côtés de mon père. C'était très gratifiant et grisant et les sensations fortes me procuraient beaucoup de plaisir. Tout ça pour dire que je ne comprenais pas trop l'attitude de la jeune femme en face de moi mais en même temps, on ne pouvait pas vraiment prétendre beaucoup se connaitre, elle était peut-être joueuse et je l'ignorais. J'aimais bien les gens joueurs, mais fallait-il encore avoir le contexte qui va avec, là ce n'était pas franchement le cas. Je décidais de jouer les relou jusqu'au bout, parce que j'étais quelqu'un de têtu et de chiant quand je m'y mettais, c'était ça de naître dans une famille avec des triplés accrochés à moi. "Non, jamais ..." Dis-je en souriant. Elle ne se débarrasserait pas de moi comme ça, j'étais tenace comme garçon, elle allait vite s'en rendre compte, surtout quand il s'agissait de Quidditch.

« Mmh… Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir un mort sur les bras qui m’embêterais le plus. Mais casses toi la figure quand tu veux, je serai prête à faire mes petites expériences. Qui sait, je ferai peut-être des progrès fulgurants en potions grâce à toi ! » Chleofee était d'humeur taquine aujourd'hui, pas de doute et il fallait bien avouer que j'aimais beaucoup. Elle savait plaisanter et rentrer dans mon jeu, je n'en demandais pas plus. Etait-ce un signe particulier ? Avais-je mes chances avec elle ? Je ne saurais le dire, il n'était pas évident de le savoir. Déjà parce que je ne la connaissais pas beaucoup, on s'était croisé que peu de fois et ça ne se finissait pas toujours très bien, surtout pour moi. Ensuite parce qu'elle n'était pas le genre de filles à se pavaner à mon bras ou à chercher mon attention. Cela dit elle ne m'évitait pas non plus, elle était là après tout alors qu'elle aurait largement pu s'en aller en me reconnaissant. Elle aurait pu s'excuser de m'avoir dérangé et s'en serait aller pour revenir plus tard. Elle ne l'avait pas fait, c'était un signe. L'avenir nous dirait si j'avais raison de persévérer. Bon je ne m'en donnais pas trop les moyens non plus, je n'étais pas franchement le genre de gars à courir après une fille et à lui faire la cour. Après j'avais l'embarras du choix, il fallait bien avouer que dans ces conditions, je n'avais pas franchement pris l'habitude de me faire chier avec une fille en particulier, autant parce que j'avais le choix que parce que je refusais l'idée de tomber amoureux. C'était un peu prétentieux de penser de cette façon, j'en étais conscient mais est-ce que ça me dérangeais vraiment ? Non ... "Que ne ferais-je pas pour faire progresser mes camarades ... Surtout quand ils sont aussi charmants que toi ..." Pas de doute, je n'étais pas timide, je n'hésitais pas à mettre en avant sa beauté sans que cela ne me fasse rougir. Je pourrais feindre la gêne ou un certain embarras d'avoir dis tout haut ce que je pensais tout bas mais on serait tous les deux que ce serait faux alors à quoi bon ? Chleo me demande si je compte rester ici et je lui avoue que oui. Je n'avais aucune intention de m'en aller maintenant certainement pas maintenant que je sais qu'elle est là. Elle prétend aller rejoindre les gradins pour me laisser à mes cabrioles et se tient prête pour me secourir en cas de besoin. Avec une aide comme la sienne, je suis prêt à tomber de mon balai à n'importe quel moment, mais ce serait ridicule et je pourrais me faire mal s'en le vouloir. Et puis je trouvais cela dommage de la voir se cantonner aux gradins alors qu'on était venu pour la même chose. Quand je la vois se retourner et s'en aller, je lui réplique "Ou alors tu pourrais venir dans les airs avec moi ..." Lui dis-je en souriant, plein de défis dans la voix. "C'est dommage d'être venue jusqu'ici pour rester dans les gradins alors que le terrain est à tout le monde ... et puis ce sera l'occasion d'essayer ton nouveau balai ..." Non je ne lâcherais pas le morceau, je ne partirais pas tant qu'elle ne l'aura pas déballé et qu'on ne se sera pas éclaté en l'air. "Allez, viens faire des cabrioles avec moi, tu verras c'est fun !" Finissais-je par dire après avoir avancé de quelques pas pour la retenir par le poignet. Ma main n'était absolument pas fermement accroché à son bras, elle pouvait se défaire de mon emprise comme bon lui souhaitait. Le but n'était pas de la brutaliser ou de lui faire du mal, mais plutôt une invitation claire et sans équivoque. Viens voler avec moi ...

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Si tu veux voler laisse tout ce qui te pèse sur le sol

Snow & Chleo ⊹ Au fond, je me rendais bien compte que ce petit tête-à-tête impromptu prenait une tournure un peu bizarre. Non pas que je ne me sois jamais faite draguer de ma vie ou qu’aucun garçon ne m’ai jamais dit que j’étais jolie (quand on est riche, qu’on a fait du mannequinat et qu’on sait qu’on a du charme et tout ce qu’il faut là où il faut encore heureux vous me direz), mais plutôt que venant de la part de Snow, c’est différent. Je ne saurais dire en quoi très exactement … Peut-être parce que c’est un anglais et que je ne suis pas sans savoir qu’ils ont cette sacré réputation de draguer tout ce qui bouge pourvu qu’ils puissent arriver à leur fin et avoir autant l’embarras du choix niveau fille. Ou alors plutôt parce que cela fait plus d’un an que je ne me suis pas prêtée à ce « petit jeu » étant donné que j’avais tendance à éviter le plus possible les garçons, à quelques exceptions près. Qu’est-ce qui fait que ça change ? Peut-être que depuis plus d’un an de l’eau à couler sous les ponts et que les conseils d’Aniek portent enfin leurs fruits et permettent de retrouver confiance en moi. Cependant, lorsque Snow me dit clairement que je suis charmante, je ne peux m’empêcher de baisser les yeux quelques secondes, comme pour fuir un mauvais souvenir. J’essaie de me reprendre assez rapidement et d’esquisser un sourire afin de faire passer cela pour de la gêne avant de lui signifier que je m’en vais du côté des gradins pour lui laisser le champ libre. Même si j’ai l’air sûre de moi, ce n’est qu’une façade parce que dans ma tête je suis présentement en train d’analyser ce surplus d’émotions différentes qui m’assaille. Parfois être une fille c’est vraiment compliqué et par exemple à l’heure actuelle je ne sais pas ce qu’il convient de faire. Aussi, je décide de me laisser guider par cette petite voix qui me susurre de ne pas me prendre la tête et de prendre les choses comme elles viennent. C’est la même petite voix qui me pousse à être plus franche, directe, confiante et forte … Alors je ne vois pas pourquoi je ne l’écouterai pas.

Alors que je fais mine de m’éloigner vers l’extérieur du stade, Snow ne tarde pas à réagir. « Ou alors tu pourrais venir dans les airs avec moi ... » Je m’arrête instantanément alors que j’assimile ce qu’il est en train de me dire. Il est sérieusement en train de me proposer de faire un entrainement avec lui ? Je rêve ou quoi ? Il ne doit pas avoir la moindre idée de ce qu’il dit ni de mon niveau de nullité. Il ne voudrait quand même pas que je me ridiculise j’espère ? Je dois me faire des idées, après tout il m’a lui-même avoué qu’il ne se souvenait pas que je faisais partie d’une équipe de Quidditch … Il doit tout simplement penser que je suis excellente dans ce que je fais … Mais s’il s’avère que je le déçois, qu’est-ce qu’il se passera ? « C'est dommage d'être venue jusqu'ici pour rester dans les gradins alors que le terrain est à tout le monde ... et puis ce sera l'occasion d'essayer ton nouveau balai ... » Je dégluti un peu difficilement tandis que j’essaie de garder une expression volontairement neutre et enjouée. C’est là tout le problème … Je voulais l’essayer oui … Mais sans personne autour de moi… Au cas-où… « Allez, viens faire des cabrioles avec moi, tu verras c'est fun ! » et au même moment il attrape mon poignet comme pour me retenir, ce qui a pour effet de me faire légèrement tressaillir. Qui est-ce qui pensait que Snow ne me toucherait pas ? Je dois puiser au plus profond de moi pour ne pas me mettre à trembler ou ne pas baisser le regard vers cette main sur mon poignet. Sauf qu’après quelques secondes de réflexion, je me rends compte que ce n’est pas si difficile que je l’aurai pensé. Disons qu’avoir un contact physique avec un garçon me donne toujours envie de fuir et me donne des frissons, mais c’est moins violent qu’avant. D’autant plus que mon retournement d’estomac ne s’apparente plus à de la peur pure mais plus à une espèce d’étrange appréhension. Et on en parle de ce sous-entendu flagrant ou bien ? Les anglais et leur tact légendaire, c’est quand même violent. Je me force à prendre de profondes et discrètes respirations pour ne pas manquer d’oxygène et sombrer dans mes légendaires crises de paniques. J’espère simplement qu’il ne remarquera rien et qu’au pire il ne me trouvera pas trop bizarre mais bon… Pour ma défense, il n’a pas la moindre idée de ce que j’ai pu traverser et d’où je reviens.

Afin de me concentrer sur autre chose et pour réprimer mon envie primaire de fuir, je serre comme une forcenée le manche de mon balai à m’en faire blanchir les articulations. Je fixe alors Snow dans les yeux en essayant de prendre un air décontracté. « Pourquoi pas, après tout. » j’essaie de lâcher normalement mais ma voix me paraît un peu trop rauque à mon goût. « Même si au fond je sais que c’est juste parce que tu as envie de voir le balai que je cache, petit curieux. » j’essaie de plaisanter mais je ne sais pas si c’est réellement criant. J’espère simplement qu’il ne remarque pas que le stresse me prend à la gorge et que je suis à deux doigts de paniquer et de me mettre à trembler. Continue de respirer Chleo, continue. Je me défais doucement de son étreinte pour commencer à défaire le papier kraft qui cache ma petite merveille aux yeux de tous. Alors que je suis sur le point de dévoiler mon balai dernière génération, je m’arrête subitement et redresse la tête pour vriller mon regard dans celui de Snow le plus sérieusement du monde. « Tu ne diras rien hein ? Je ne veux pas que toute l’école soit au courant avant le premier match de Poufsouffle. Je voudrai pouvoir garder l’effet de surprise auprès des Gryffondor si tu vois ce que je veux dire. On aura qu’à dire … Que ce sera notre petit secret pour quelque temps? » je demande dans un demi-sourire complice. Encore une chance que le premier match de mon équipe de la saison ne soit pas contre les Serpentards sinon j’aurai été bien coincée. J’attends son approbation avant de finalement retirer le papier et de lui dévoiler mon balai tout neuf, résultat d’une pulsion idiote et qui n’a encore jamais servi. Je le regarde par-dessous mes cils et prends mon courage à deux mains avant de le mettre au défi. « Alors… On fait la course ou tu t’avoues déjà vaincu ? » Pourquoi est-ce que je sens que je vais regretter tout ça ? Mais qu’est-ce que je fais ? A ce rythme ce n’est pas lui qui va finir à l’hôpital mais bel et bien moi…

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