Quand deux anges sont réunis par la force des choses

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Angel & Hunter
Quand deux anges sont réunis par la force des choses

E

tre de retour à Poudlard était un vrai plaisir pour moi. Pas forcément pour les autres, mais moi j’étais heureux d’en avoir fini avec les vacances qui devenaient sans fin. Le retour aux cachots signifiait également un retour aux habitudes dont j’avais pris énormément goût : emmerder le monde, être désagréable au possible et me promener comme un petit roi dans la salle commune, comme dans le reste du château. La sixième année promettait d’être assez tranquille, pas d’examens importants en vue et des cours toujours plus intéressants les uns que les autres. Franz était toujours là, ainsi qu’Aniek. Tous les deux avaient été nommés préfets et j’avais profité de l’occasion pour me moquer un peu du petit Clewstone mais la nouvelle me plaisait beaucoup. Je ne connaissais pas meilleures personnes que ces deux là pour représenter au mieux notre maison et se faire entendre. L’année commençait en beauté sous tous les points de vue. J’avais déjà prévu de me rapprocher un peu de Joy, la belle septième qui m’intriguait toujours un peu plus et je ne comptais pas m’arrêter en si bon chemin, bien décidé à reprendre mon petit numéro de drague avec d’autres belles nanas de Poudlard. Chose qui ne manquait pas, entre nous.

En ce troisième jour de cours, j’avais participé à un double cours de défense contre les forces du mal, suivi d’un cours passionnant d’arithmancie. Vers midi, j’avais fait une apparition rapide dans la Grande Salle pour manger avant de prendre la route de la bibliothèque, espérant y trouver Joy, qui passait beaucoup de temps à la bibliothèque, mais ce fut un échec. J’avais donc utilisé mon temps libre pour écrire deux lettres : une complètement inutile sur le compte rendu de rentrée, destiné à ma mère. Et la deuxième destinée à mon grand frère Thomas qui m’avait demandé des nouvelles de Poudlard, les quelques ragots à connaître, notamment concernant McGonagall et le personnel de l’école. Quand les lettres furent bouclées, je ramassais toutes mes affaires, destination la volière, histoire de les envoyer avant de les perdre au beau milieu des tonnes de livres et de parchemins que j’avais en ma possession.
Le ciel était menaçant et l’air relativement froid. Déjà l’hiver ?! Je me pressais, pas très fan de l’idée de rester dehors et de stagner dans la volière froide et remplie de volatiles dégueulasses. Je n’étais pas encore arrivé en haut des marches qu’une pluie fine commença à tomber. « Génial ! On est entouré d’abrutis et la flotte n’arrange pas nos affaires ! » Pensais-je en montant le plus vite possible. L’orage grondait déjà au loin mais normalement, il n’allait pas me falloir longtemps pour envoyer mes lettres.
Je pénétrais finalement dans la volière, sous le tonnerre et la pluie qui battait de plus en plus fort. Je m’exclamais : « Saloperie ! », pensant être complètement seul, mais une silhouette se dessinait dans un coin de la volière (qui n’était pas si grande, entre nous) et un sourire étira mes lèvres quand je reconnus le joli visage d’ange de la jeune Angel Johnson. Bon sang que cette jeune Serdaigle était jolie ! Aucun mec normalement constitué ne pouvait passer à côté de la belle et je n’échappais pas à la règle, sauf qu’à la différence de certains, je ne me gênais pas le moins du monde pour le lui faire savoir. Cela m’amusait beaucoup, mais Angel n’avait pas spécialement l’air d’apprécier. C’était question de temps. « Tiens, salut ! » Je lui lançais un petit sourire, mi amusé, mi moqueur. « J’avais le pressentiment que tu serais là…. Je n’ai pas pu résister à venir te rejoindre. Saches que tu m’as manqué durant l’été, belle Angel ! » Je parlais tout en attachant mes lettres à la patte de deux oiseaux différents. Pauvres d’eux, ils allaient devoir voler sous la flotte. Je continuais de parler à la jeune femme, assez fort pour couvrir le bruit de la pluie. « Ne me dis pas que tu étais en train de m’envoyer un petit message secret anonyme pour me faire ta déclaration…. Tu sais bien que mes oreilles sont toujours prêtes à t’écouter et mes bras à t’enlacer. » Je lui jetais un petit coup d’œil, toujours moqueur, et levais les yeux au ciel d’un air légèrement théâtral. J’étais complètement lourd mais j’adorais la voir réagir.

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Ca y est, c’était reparti pour une nouvelle année. Et cette année, c’était peut-être la plus importante de toutes. C’était sa dernière année à Poudlard. L’année de ses ASPICS. Elle était revenue, avec son pote Chris, en se promettant qu’elle profiterait à fond de cette dernière année dans le célèbre Château. Et elle ne comptait pas y aller de main morte.

Les vacances avaient été courtes, mais elle était contente que la rentrée soit là. Revoir ses amis, reprendre les cours. Elle savait qu’elle devrait redoubler d’effort pour les cours, mais elle savait aussi qu’elle réussirait. Et puis les délires dans la salle commune perchée dans une des tours de l’aile ouest du château, lui manquaient terriblement.

Cela faisait déjà trois jours que les cours avaient repris. Et il fallait avouer que les professeurs ne rigolaient pas. En à peine trois jours, Angel avait déjà au moins quatre devoirs à rendre. Et ce n’était pas des petits devoirs qui lui prendraient une petite heure de travail. Oh non, loin de là. Ce matin elle s’était réveillée assez tôt, pour finir une rédaction à rendre pour le cours de botanique, sur les poisons mortelles. Elle avait donc passé la soirée à la bibliothèque jusqu’à se faire expulser de l’Antre de la connaissance parce qu’il se faisait trop tard. Il ne lui restait plus qu’à finir le dernier paragraphe et conclure. Aussi elle avait décidé de le faire le lendemain matin.

Et c’est ce qu’elle fit. Le reste de la matinée se déroula entre divers cours. Enfin c’était la pause déjeuner. Elle avait rejoint la Grande salle en compagnie de ses camarades de la maison Bleu et Bronze, et avait profité d’un énième repas succulent, préparé par les Elfes de Poudlard. Il lui restait deux bonnes heures de libre ensuite avant la reprise des cours de l’après-midi. Et elle savait déjà ce qu’elle allait faire, même si cela ne l’enchantait pas du tout. La volière. Elle devait aller envoyer la lettre pour ses parents. Lettre qu’elle devait envoyer depuis son arrivée, mais qu’elle avait reportée pour éviter justement d’aller à la volière.

Depuis sept ans, maintenant, elle avait toujours tout fait pour éviter d’aller à la volière. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle avait une peur bleue des hiboux. Ou même de tout volatile en réalité. Alors imaginez ce qu’elle doit ressentir, quand elle est au milieu d’au moins une centaine, voir plus de hiboux ? Elle s’était donc toujours arrangée pour ne pas y aller seule, comme ça, lorsqu’elle arrivait devant, elle demandait à la personne qui l’accompagnait de l’envoyer pour elle.

Sauf que là, avec la reprise et tout ça, elle n’avait pas encore trouvé cette âme charitable. Et même si elle avait repoussé jusqu’à présent, il fallait maintenant qu’elle y aille. Après un long soupir, elle quitta donc la Grande Salle, direction la volière. Elle espérait qu’il y ait déjà quelqu’un là-bas. Comme ça elle trouverait une excuse pour lui demander de le faire à sa place. C’était son dernier espoir.

Elle venait donc de sortir du Château, et se rendit tout de suite compte qu’il ne faisait pas vraiment beau. Pas beau du tout même. Le ciel était d’un gris et il faisait froid. Surtout pour elle qui était une grande frileuse. Elle arriva en haut des marches qui menaient à l’Enfer, lorsqu’elle entendit l’orage gronder. Manquait plus que ça. Elle resta plantée à l’entrée, essayant de voir si quelqu’un était déjà dedans. Mais non. La volière était vide. Evidemment ! Sinon ça ne serait pas drôle. Entre la pluie menaçante et les hiboux par milliers, elle ne savait pas trop si elle devait avancer ou faire marche arrière. Elle n’avait quand même pas fait tout cela, pour reculer. Non elle devait prendre l’hippogriffe par les ailes et y aller ! Elle entra donc mais s’arrêta bien vite en voyant tous ces yeux se fixer sur elle. Et s’ils décidaient de se ruer sur elle ? C’était la crise cardiaque garantie ! Elle resta paralyser quand une voix se fit entendre derrière elle… Que merlin soit loué … Ou pas ! Elle tourna sa tête pour voir … Hunter !
Non mais c’est une blague ? Le destin avait décidé de s’acharner sur elle ou quoi ? Elle était à la volière, avec Hunter, et cerise sur le gâteau, bloqués à cause de la pluie apparemment. Il la salua lorsqu’il la reconnu. Angel n’avait rien contre lui, il n’était pas méchant, du moins pas avec elle. Mais elle le trouvait trop lourd. Elle ne savait pas s’il était ainsi avec tout le monde, ou s’il ne faisait ça qu’avec elle, car il voyait que cela l’embêtait. Quoi qu’il en soit, passer un moment elle était bloquée là avec lui. D’ailleurs il ne perdit pas une minute pour commencer son jeu, disant qu’elle lui avait manqué durant tout l’été.

- Et moi j’ai tout fait pour t’éviter !

Répliqua-t-elle lassée, sans quitter du regard les hiboux. Quant à lui, il alla accrocher une lettre à la patte d’un oiseau, pendant que la jeune fille restait sans bouger toujours paralyser. Alors qu’il enchaînait ses bêtises en lui demandant si elle était là pour lui envoyer une déclaration.

- Mais comment as-tu deviné ?

Dit-elle ironiquement. Puis elle essaya de profiter de cette situation pour éviter de s’approcher d’un hibou

- Tiens, tant que tu y es, tu pourrais envoyer ma lettre en même temps ?

Osa t-elle lui demander. Sachant tout de même, qu’il y a peu de chance pour que ça passe crème.

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L

a journée avait relativement bien commencé pour moi jusqu’à présent et mon opinion sur la question n’alla qu’en s’améliorant, surtout lorsque je découvris que je n’étais pas seul dans la volière, mais qu’une personne qui ne m’était pas inconnue s’y trouvait également. La mignonne petite 7ème année prénommée Angel avait fait le chemin jusque là, pour mon plus grand bonheur. La jeune femme ne me portait pas dans son cœur et j’avais quand même une petite idée de la raison pour laquelle nos relations se passaient si mal. Pour ma part, je ne changeais pas mon mode d’approche et ne lui cachais pas la réalité : elle me plaisait beaucoup et n’était faite que pour moi, mais elle ne le savait pas encore. Bon certes, j’en rajoutais un peu parfois, je n’étais pas toujours sincère car l’idée d’emmerder le monde me plaisait plus que tout, mais la bonne nouvelle était que j’arrivais à la faire réagir et je ne voyais pas meilleure approche que de provoquer en elle de véritables réactions.

Riant tout en m’approchant d’un oiseau, au hasard, je l’écoutais me répondre de la manière la plus négative qui soit. J’adorais ça ! M’éviter ? Quelque chose me disait qu’elle avait quand même pensé à moi, mais je comprenais parfaitement ses difficultés à l’avouer. Tout en accrochant mes lettres, je lui répondis, le sourire aux lèvres : « Vraiment ? Tu as tout fait pour m’éviter ? Oh… ne te fatigue pas, ma belle, tu sais bien que c’est le destin qui a le fin mot de l’histoire…. Le problème, c’est que tu ne cherches pas à me connaître. Tu verrais que je suis aussi angélique que toi, dans le fond. » Je lui jetais un petit coup d’œil tout en m’affairant toujours près de l’oiseau. Je n’étais pas angélique, je n’avais pas ma langue dans ma poche et je pouvais être assez cruel mais il était tout de même vrai qu’elle avait de gros a priori à mon égard, justifiés par mon comportement. Sa question suivante me fit hausser les sourcils. Envoyer sa lettre en même temps ?
Je laissais de côté l’oiseau qui était prêt à transporter mon courrier et fis volte-face pour m’approcher de la jeune femme qui était encore à bonne distance de moi. En chemin, je serrais autour de moi ma veste, conscient du froid qu’il faisait dans cet endroit, provoqué par le temps pitoyable qu’il faisait dehors. Les éclairs zébraient le ciel à allure régulière et le tonnerre grondait de plus en plus fort. La cata ! Notre salle commune bien chauffée me faisait envie plus que jamais !
Un fois près de la jeune femme, je ne pus m’empêcher de lui offrir un petit sourire en coin, pas moqueur, mais quand même assez provocateur. En étant plus proche, je remarquais son air, à la fois agacé, presque énervé mais aussi légèrement angoissé. J’étais si effrayant que ça ?!!! Habituellement, Angel savait parfaitement m’envoyer balader et répliquer sans aucune crainte. Et c’était à juste titre, je n’étais quand même pas au point d’entrer dans un réel conflit avec elle.
« Tu es encore plus mignonne vu de près. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour toi Johnson ? Bien sûr que je peux envoyer ta lettre en même temps. Je ne sais pas si je le veux, mais je le peux. » Je haussais les épaules, lui montrant que je plaisantais (j’étais persuadé qu’elle ne rirait pas de la plaisanterie). Je tendis la main pour qu’elle me la donne, mais je n’avais pas la moindre idée pour laquelle elle ne le faisait pas elle-même. « Ta demande m’étonne un peu tout de même…. Je pensais que tu préférais te jeter du haut de la tour plutôt que me demander quelque chose… Je pourrais jouer le jeu du chantage et te demander quelque chose en échange. ». J’attendais toujours qu’elle me donne la lettre, prêt à l’envoyer pour elle. Je n’étais pas pressé de quitter la volière pour plusieurs raisons : sa présence ici, et le temps horrible qu’il faisait. Combien de temps allait-il falloir pour que ça se calme un peu. Pour sa lettre, j'étais prêt à lui prendre sans rien lui demander en retour, mais la faire mariner un peu m'amusait naturellement. Je demandais finalement à la jeune femme : « Puis-je savoir ce qui t’empêche de le faire toute seule ? » Je souriais, impossible de faire autrement quand je la voyais en face de moi.

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Pourquoi avait-elle pris la mauvaise décision de venir aujourd’hui, à ce moment précis à la volière ? Nan mais sérieusement, il fallait vraiment être maudite pour se retrouver coincer là, à cause d’une tempête inattendue et avec celui qu’on fait tout pour éviter ? Quelqu’un lui avait forcement jeter un sort de malchance, c’était obligé ! Le pire dans tout cela, c’était qu’elle ne pouvait vraiment pas sortir pour le moment. Dehors il tombait des cordes, et si elle osait s’aventurer dans ces catacombes, rien de lui garantissait de rejoindre le Château saine et sauve.

Elle n’avait donc d’autres choix que d’attendre que cela se calme un peu. Elle reporta alors son attention sur le jeune Vert et Argent, en se demandant pourquoi ils en étaient arrivés là. Il fallait tout de même avouer qu’il n’était pas moche. C’était même plutôt un beau garçon. Et en plus de tout cela, c’était son genre de mec : plutôt brun, assez grand et sportif. En d’autres circonstances il lui aurait carrément plu, mais voilà il avait ce côté lourdingue, qui lui faisait peter une durite. C’était ça qui avait envenimé les choses entre les deux Poudlariens. Le faisait-il uniquement avec elle, ou était-il ainsi avec toutes les filles. Quoi qu’il en soit, cela ne faisait que l’éloigner de lui.

Il s’approchait d’un oiseau tout en l’écoutant dire qu’elle avait tout fait pour l’éviter. En réalité, elle n’avait juste pas fait attention à lui. Et heureusement pour elle, ils ne s’étaient pas retrouver au même endroit. Il accrocha ses courriers à la pâte de l’oiseau tout en lui répondant que cela ne servait à rien de l’éviter car le destin les rapprocherait quoi qu’il en soit ! C’était EXACTEMENT le genre de truc qui faisait qu’elle ne pouvait pas le sentir !

- Faut que je te le dise en quelle langue ?!! Toi et moi c’est mort Laughlin, ça c’est une évidence !

Il dit ensuite qu’en fait il était tout aussi angélique qu’elle. Alors de une il ne la connaissait pas du tout, puisqu’elle était loin d’être un ange, malgré son prénom, et de deux, lui angélique ? C’est juste pas possible ! Enfin, elle ne répliqua pas, et profita de cet instant pour lui demander de lui rendre service. Au moins pour une fois dans sa vie, il pouvait servir à quelque chose non ? Elle croisa les doigts pour qu’il accepte sa demande. Il se tourna alors vers elle et s’approcha d’elle… Elle le regarda tout en jaugeant l’espace autour d’elle, au cas où il tenterait quelque chose. Elle le vit ensuite resserrer sa veste. Geste qui lui rappela à quel point il faisait froid et humide ici. C’était sûr qu’elle allait tomber malade ! Dehors le tonnerre grondait encore plus fort, signe que cela n’allait pas s’arrêter de sitôt ! Une fois arrivé proche d’elle, il lui fit un sourire en coin qui la fit lever les yeux au ciel ! Et encore un compliment ! Mais venant de lui, ca ne l’enchantait pas du tout. Bien au contraire.

Il expliqua qu’il pouvait le faire mais encore fallait-il qu’il le veuille ! Quelle enflure !! De nouveau elle leva les yeux au ciel en soupirant. Enfin il accepta, elle s’empressa alors de lui tendre le courrier, espérant qu’il ne revienne pas sur sa décision. Il en profita tout de même pour lui dire qu’il ne comprenait pas sa demande. C’était vrai que pour ceux qui ne connaissaient pas la phobie qu’elle avait pour ces volatiles, il était difficile de comprendre. Mais elle n’allait certainement pas le lui dire … il ne manquerait plus que ça ! Il parla ensuite de chantage … et elle n’entendit pas la suite de sa phrase … en effet une rafale de vent, plus forte que les autres avait fait peur au quelques centaines de hiboux et chouettes qui étaient dans la volière. Ce qui évidemment les fit voler dans tous les sens d’un air agité. Elle enfouit alors sa tête contre le torse du jeune homme qui se trouvait juste devant elle comme pour se cacher de ses monstres volants. Voila pourquoi elle ne voulait pas venir ici !

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J

’étais content d’être là. Bien que dégouté par le temps et l’odeur de la volière qui allait bien cinq minutes. Heureusement, la belle Angel rattrapait tout et je ne pouvais que sourire en voyant sa réaction. Elle ne me criait pas dessus, n’agitait pas les bras en m’intimant de sortir de là, mais je voyais dans ses yeux son énervement. Je n’avais pourtant rien fait de mal pour le moment, j’étais pour le moins correct et amusé par la situation. Elle ne s’en doutait peut-être pas, mais mon but n’était pas celui de la rendre folle de colère, mais de m’amuser avec elle, de la provoquer gentiment tout en ne manquant pas de la draguer et de lui faire entendre que je la trouvais absolument sublime. Ah le pouvoir des belles nanas ! Angel répliqua assez rapidement à mes petites attaques. Réponse virulente mais toujours amusante. La jeune femme ne se rendait pas compte qu’elle était encore plus attirante lorsqu’elle s’énervait contre moi sans raison. J’enfonçais mes mains dans mes poches après avoir envoyé mes lettres et l’écoutais râler en me disant qu’entre elle et moi ‘c’était mort’. Sauf que j’étais tenace, toujours dingue de son joli minois et elle allait m’avoir encore sur le dos un moment : « Toi et moi c’est question de temps. Tu ne veux pas avouer que je te plais ? Pourquoi ? ».

Le temps était horrible, mais la situation était excellente. La jeune femme ne pouvait non seulement pas partir de la volière par une pluie aussi battante (à moins de le vouloir vraiment…), mais elle n’envoyait pas non plus sa lettre bien que les possibilités ne manquaient pas. Elle me demanda finalement si je pouvais le faire à sa place. Pourquoi ?! Moi, le con de service qu’elle n’aime pas du tout ? Incrédible. Lorsque je m’approchais d’elle en acceptant volontiers, je la vis se méfier, ce qui me fit rire, une fois encore. Au moins, la jeune femme ne pouvait pas me reprocher de ne pas sourire quand j’étais face à elle. Certes, j’étais souvent moqueur et je profitais de la situation, mais je n’étais pas trop désagréable. La voir lever les yeux au ciel ne m’empêcha pas de la fixer, les bras croisés et serrés contre ma veste pour me protéger du froid. J’attendais de savoir pourquoi elle ne voulait pas envoyer sa lettre, mais aucune réponse ne sortit. Je levais finalement les bras pour croiser mes deux mains derrière ma tête avant de commencer : « Bon, j’ai compris, tu ne vas pas me di…. ».
Ce qu’il se passa ensuite se passa bien trop vite pour que j’y comprenne quelque chose. J’avais entendu le tonnerre, aperçu rapidement les éclairs au loin et naturellement la rafale de vent qui avait pénétré très facilement dans la volière. Les volatiles cherchaient donc désormais à se mettre à l’abri, le mieux possible et s’envolaient assez rapidement, dans tous les sens, sans doute pour monter un peu plus haut et se mettre dans leurs abris.

Angel, qui se trouvait face à moi et que j’avais observé sans me gêner le moins du monde s’était approchée et se tenait désormais contre moi. Par réflexe, je posais une main derrière sa tête et une autre au dessus de la mienne pour me protéger des volatiles. Je savais parfaitement que c’était ridicule et qu’ils ne faisaient rien de mal et qu’ils subissaient le temps qu’il faisait dehors.
D’un air un peu paniqué je demandais à la jeune femme : « Quoi ? Quoi ? …. » Je pensais d’abord à quelque chose de grave, pensant qu’elle avait vu quelque chose d’effrayant. Mais rien….
Bien que d’abord surpris, puis légèrement angoissé par la situation, je reprenais contenance et profitais un peu de la situation en lui disant : « Je ne pensais pas que ce serait si rapide… Je suis irrésistible, je te l’avais dit. », je faisais référence à la phrase que je lui avais dite précédemment et qui lui affirmait que c’était question de temps, entre nous. Dans le même temps, je ne profitais pas plus que cela de sa proximité. Je n’étais ni un salaud, ni particulièrement fort du côté tactile, mais je me débrouillais plus facilement avec les mots. Sans lui laisser le choix, je l’entraînais un peu plus loin dans la volière, choisissant un coin qui semblait un peu plus à l’abri pour nous éviter de subir le vent. De toute façon, il fallait bien patienter. Ce qui était aussi question de temps, c’était qu’elle me repousse, mais en attendant, je la gardais contre moi, y voyant un peu plus clair dans la situation : « Humm…. tes actes viennent de te trahir, princesse. Je viens de comprendre ce qui te dérange ici. Tu flippes à cause des oiseaux, c’est ça ? » J’essayais de capter son regard pour lui lancer un petit sourire, toujours mi-moqueur, mi-amusé. « Ils ne sont pas méchants t’sais… Et puis, tu as l’homme qui est là pour te sauver la vie, qu’est-ce que t’en penses ?! » Cela me fit rire, une fois encore. Bien sûr, je me visais directement en parlant d’homme et c’était assez hilarant. Nan, Angel n’avait rien à craindre des oiseaux mais je supposais qu’elle n’y pouvait rien à sa peur. « Je te proposerais bien de rester dans mes super bras protecteurs mais mon petit doigt me dit que tu ne vas pas vouloir. Tu es assez cruelle avec moi….et tu vas finir par me faire pleurer. J'ai bravé les éléments pour toi, ma belle. » Je lui montrais l'extérieur, parlant de la pluie. Mon affirmation n'était pas totalement vrai, mais il fallait bien que je me mette un peu en avant.

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Le temps ne semblait pas s’améliorer dehors. A croire que même lui avait décidé de se moquer de la belle Serdaigle. Alors qu’une bourrasque avait agité tous les habitants de la volière, la belle demoiselle s’était réfugiée dans les bras de son unique accompagnant, n’ayant d’autres choix possibles, et surtout en ayant agi inconsciemment. Elle avait donc enfouit sa tête sur son torse et sentit la main du Serpentard l’entourer comme pour la protéger, il semblait surpris par son geste brusque et paniqué, se demandant ce qu’il se passait. Une fois qu’il comprit enfin qu’il n’y avait aucun danger imminent, il finit par se détendre pour se moquer de la belle brune. Elle se rendit alors compte qu’elle était dans ses bras contre lui… Il l’entraina ensuite un peu plus loin, dans un coin plus tranquille

- Pff n’importe quoi !

Elle recula alors dans un geste brusque, mettant de la distance entre eux. Les volatiles s’étaient calmés. Elle se passa une main dans ses mèches d’un air gêné et répondit au jeune homme.

- J’ai juste … été surprise ! C’était tout !

Elle s’adossa au mur humide et froid de la volière et détourna son regard, pour ne surtout pas le regarder. Elle le connaissait assez pour savoir qu'il ne devait surtout pas être au courant de sa phobie des oiseaux. Il ne manquerait plus que ça. Il fallait qu’elle trouve un moyen de lui enlever cette idée de la tête. Elle jeta un œil dehors pour voir avec grande déception que le temps se s’arrangeait pas.. A cette allure, ils allaient devoir passer toute la nuit ici… autant lui donner le coup de grâce tout de suite ! Ce n’était pas de la torture là, c’était bien pire ! Elle entendit ensuite Hunter lui sortir son baratin habituel comme quoi il aurait bravé vents et marée pour elle … Encore et toujours des paroles qui la fit soupirer et lever les yeux une nouvelle fois aussi ciel !

- Tu t’en rends compte au moins ? Que tu es lourd ?

Demanda t-elle excédée.

- Si tu crois que c’est comme ça que tu arriveras à séduire qui que ce soit mon vieux, tu fais fausse route ! Faut que tu prennes des cours sérieux !! Ça craint un max là !!

Elle espéra que cela suffise à lui faire oublier la phobie des oiseaux qu’elle pourrait avoir.

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L

a jolie petite princesse et moi-même n’avions pas choisi le bon moment pour sortir du château, mais d’un autre côté, cela ne nous empêchait pas de nous rendre en cours ni autre. J’avais fait ma journée, je ne voyais donc aucun inconvénient à attendre un peu plutôt que de sortir sous la pluie et le tonnerre. La volière n’était pas accueillante, je ne pouvais le nier, mais la présence de la petite Serdaigle me mettait en joie. Nan sérieusement, elle était toujours aussi jolie, même énervée pour une raison quelconque (Bon, d’accord, c’était sûrement moi la raison mais que voulez-vous…).
La situation avait semblé calme, au début, puis avait changé quand le vent s’était ajouté à la partie. Pour une raison que j’ignorais encore, mais que j’imaginais facilement, la jeune bleue et bronze s’était retrouvée dans mes bras. J’avais toujours su que cela arriverait un jour, mais je n’avais pas imaginé cela aussi vite. Cela dura quoi….quelques poignées de secondes avant qu’elle ne s’éloigne à nouveau, brusquement. Avec un léger sourire aux lèvres, je haussais les épaules et croisais les bras, la regardant toujours : « Elles sont impressionnantes, ces petites bêtes à plumes. Moches et utiles à l’occasion, surtout. Toi en revanche, tu es très jolie, et encore plus quand tu résistes. » Je l’imitais en approchant du mur vers lequel elle venait de s’adosser et en fit de même avant de m’accroupir en posant mes coudes sur mes genoux. « Qui sait s’ils ne vont pas encore battre de l’aile au prochain coup de tonnerre ?! » Je jetais un petit coup d’œil en coin à Angel, histoire de voir sa réaction à l’idée. Elle me semblait avoir une angoisse particulière… et j’étais quasiment sûr d’avoir compris mais bien sûr, elle ne voulait pas l’avouer. J’allais donc employer d’autres moyens pour la faire parler.

Angel reprit la parole avant moi, me traitant de lourd, ce qui me donna le sourire. Bon sang ce qu’elles sont compliquées les nanas… Elle exagérait. J’étais lourd mais il y avait bien pire, je n’en étais pas à mon maximum et j’estimais lui avoir sorti que des choses mignonnes, jusqu’à maintenant : « C’est de l’humour princesse….. Je suis persuadé que si j’arrêtais ça, tu serais en manque de mon côté lourdingue. » Je lui lançais un petit sourire, content de moi, encore une fois. « Tu as du mal à accepter mes compliments, mais je t’assure qu’ils sont sincères. » Mon air moqueur devait sûrement l’énerver plus que le reste, je ne pouvais pas m’en empêcher. J’étais loin d’être le véritable petit romantique de service, jouer à ce petit jeu était facile et me plaisait bien, mais ça s’arrêtait là. Une majeure partie de mes paroles reposaient sur l’humour.
« Tu as peur que je raconte à tout le monde à quel point tu aimes les volatiles ? Tu as de la chance, ce n’est pas mon genre. Je n’avais pas imaginé découvrir l’un de tes plus intimes secrets ce soir ma belle…, ni t’avoir dans mes bras pendant quelques instants. »
Toujours adossé au mur, je ne pouvais pas lui jeter des coups d’œil aussi facilement qu’avant, mais je pouvais l’entendre se plaindre et soupirer du fait de ma présence. Cela ne me touchait pas, ce qui aurait pu arriver si j’avais été attaché à elle sérieusement. Il m’en fallait bien plus et franchement, c’était un petit jeu auquel j’aimais jouer. Angel était mignonne lorsqu’elle se défendait et elle n’était surtout pas la première à m’envoyer balader : « Puisque nous sommes coincés là à cause de la colère des grands dieux, tu vas pouvoir me faire un cours de séduction. A moins que tu ne préfères qu’un silence gênant s’installe entre toi….moi et les volatiles. »

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La belle aiglonne avait beau réfléchir, elle ne trouvait aucun moyen de sortir de là. Si il y avait bien un dernier moyen, c’était affronter la colère de la nature. Mais si c’était pour attraper deux semaines de crève derrière, il fallait réfléchir si cela en valait vraiment le coup. Bon pour le moment elle avait un souci plus important à traiter : comment lui faire oublier cette idée, pourtant bonne qui venait d’avoir, à savoir : qu’elle avait peur de ces satanés volatiles qui lui gâchaient sa vie !

Hunter, quant à lui, ne semblait pas trop être embêté par le fait d’être bloquer ici. Au contraire il semblait s’amuser de la situation, surtout qu’il savait que cela ne convenait pas à la belle brune. Et voilà c’était reparti pour une flopée de compliments plus lourds les uns que les autres. Mais quand allait-il en avoir marre ? Sérieusement ? En serait-il un jour lassé ?

- Oui je sais, je suis très jolie, très sexy et bla bla bla, c’est bon Hunter, j’ai compris, pas besoin de le répéter toutes les trente secondes ! Passes à autre chose !

Elle leva les yeux au ciel, une énième fois. Elle ne les comptait même plus quand elle était en présence du Serpentard. Il l’a rejoint ensuite, s’accroupissant à ses côtés contre le mur avant de dire que les oiseaux risquaient de s’agiter une nouvelle fois au prochain coup de tonnerre. Une expression de crainte passa alors sur le visage de la jeune Serdaigle. Après tout il avait raison. Rien que d’y penser elle en eut un frisson. Maudite phobie. Elle détestait se sentir aussi faible, surtout face à quelqu’un comme Hunter.

Voyant que le Vert et Argent la regardait du coin de l’œil, surement pour voir sa réaction, elle reprit une attitude plus confiante. Elle pria Merlin pour que le temps se calme, au moins cinq minutes, lui laissant ainsi le temps nécessaire pour rejoindre le château. Mais non ! Et au contraire, elle avait l’impression que cela s’empirait. Bin voyons ! Ca ne serait pas marrant sinon !

Alors qu’elle venait de dire à Hunter qu’il était vraiment lourd, ce dernier riposta en répondant que ce n’était que de l’humour et que s’il arrêtait, elle en serait en manqua. Ceci la fit rire

- En manque ?!! Mais bien sur !! Dans tes rêves mon vieux ! Ca me fera des vacances oui !

Puis vint ce qu’elle redoutait le plus ! L’ébruitement de sa phobie. Il lui demanda si elle craignait qu’il le dise à tout le monde. Il ajouta ensuite qu’il n’était pas de ce genre. Mais elle n’avait pas confiance en lui. Il restait un serpentard malgré tout ! Elle s’énerva alors de plus belle.

- Pour la millième fois ! je n’ai pas peur des oiseaux ok ! Alors tu peux aller raconter ce qui te chante, de toute façon ça sera ta parole contre la mienne ! Quant à m’avoir dans tes bras ! J’espère que tu en as bien profité parce que ça c’était la première et la dernière fois !!!

Parlant ensuite des cours de séduction il lui demanda de lui en donner puisqu’ils étaient bloqués ici !

- Malheureusement pour toi Hunter, même des cours ne suffiraient pas je pense ! Mais si ça peut te rassurer, t’en fait tu trouveras bien un jour chaussure à ton pied, après tout il doit bien y avoir une lourdingue qui n’attends que toi ! Alors au lieu de perdre ton temps avec moi, mets toi à la chercher !

Elle se leva et se mit à faire les cents pas, évitant bien évidemment de trop s’approcher des oiseaux, qui les observaient avec leurs gros yeux globuleux.. Beurk

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Angel & Hunter
Quand deux anges sont réunis par la force des choses

Q

uel coup du hasard de se retrouver là, par un tel temps et dans une ambiance relativement électrique… J’étais sûr et certain de ne pas être responsable de l’énervement de la jeune femme puisqu’il fallait dire que je faisais des efforts pour être carrément adorable (ouais, ou pas !).
Un sourire étira mes lèvres lorsqu’elle se qualifia de ‘jolie, sexy et blablabla’. Quelle perspicacité. Elle m’intima ensuite de passer ‘à autre chose’, ce que je fis à ma manière en lui disant : « Tu es très amusante, quand tu t’énerves et que tu as peur, voilà autre chose. Sexy, jolie, marrante…tu veux encore autre chose ? » Là, c’était de la pure provocation et je pouvais louablement comprendre qu’elle puisse s’énerver de ça. Là, j’avais conscience de ma lourdeur mais il fallait bien que je me défende aussi, non ?
Quant au reste, elle réfuta mon idée de manque si j’arrêtais de la complimenter, ce à quoi je répondis : « Il n’y a que l’avenir qui nous le dira princesse… »

Je haussais les épaules, décidant de ne pas répondre concernant la peur des oiseaux. Je voyais qu’elle avait la trouille et qu’elle n’attendait qu’une chose : sortir d’ici et s’éloigner le plus possible. J’étais sûrement la cause de tout cela, mais les oiseaux n’y étaient pas pour rien non plus, je le savais. Ses paroles n’y changeraient rien mais pour tout avouer, je n’en avais strictement rien à faire de sa phobie. Une fois sorti d’ici, j’aurais déjà oublié l’information qui me reviendrait plus tard, lorsqu’une nouvelle occasion de l’embêter un peu se présenterait. Qui ferait une affaire d’état d’une information aussi inintéressante ? Tout le monde s’en foutait royalement, ma parole n’aurait donc pas lieu d’être et le fait de la voir nier ne changeait pas ce que je pensais : elle avait eu très peur des oiseaux et cet endroit était le pire endroit pour quelqu’un qui avait ce genre de phobie.
Pour me moquer un peu d’elle et poursuivre sur ma lancée, je répondis plutôt au reste de ses paroles en lui disant : « C’était le plus bel instant de ma vie, n’en doute pas. » Et je la voyais déjà me répondre que j’étais minable ou que ma vie devait être bien inintéressante ou toute autre chose du même style, ce qui me faisait déjà rire d’avance. « Ton petit ami n’en saura rien, ce petit moment restera entre nous, rassure-toi. »
J’étais lourd, sans aucun doute possible, mais il fallait dire qu’elle me tendait de nombreuses perches en répondant avec autant de vigueur. La belle n’avait pas la bonne technique pour m’empêcher de continuer sur la même voie. Il était clair que l’ignorance était la meilleure arme, mais elle avait opté pour une autre possibilité tout en n’ignorant sans doute pas que j’avais toujours quelque chose à répondre.

Je ne pouvais faire autre chose que de rire à l’énervement de la jeune femme. Nan, là, franchement, elle exagérait et j’étais quasiment persuadé que cela lui plaisait, de s’énerver ainsi. Je haussais les épaules, grimaçant en ayant l’air de dire ‘Bon, pas de cours pour moi, tant pis’ et repris ensuite mon sourire, appuyé contre le mur depuis quelques minutes maintenant : « Tu dis ça parce que tu as peur de craquer une fois que je serai un as de la séduction. » Je baissais la tête, souriant toujours avant d’ajouter concernant le reste de ses paroles : « Qui te dit que je n’ai pas déjà trouvé cette lourdingue en question ? » Je relevais les yeux vers elle, l’interrogeant du regard et la regardant faire les cent pas. En lui disant ça, j’avais pensé à Aniek, qui n’avait absolument rien d’une lourdingue mais qui était quand même la nana qui avait quasiment toutes les qualités de la terre. Mais y penser était une grossière erreur, je pensais ensuite à la petite Gryffonne que j’avais repéré, plus belle que jamais… La petite avait sûrement remarqué depuis un moment mes regards appuyés mais rien ne disait qu’elle n’allait pas s’énerver et prendre la mouche. « Voyons… je n’ai pas l’impression de perdre mon temps avec toi, au contraire. » Je l’entendais déjà me dire ‘Ben moi je perds tout mon temps avec toi !’, j’ajoutais donc alors aussitôt à son égard, me retenant de rire en sachant que je revenais à la charge : « Bon tu es de mauvais poil à cause des oiseaux, du mauvais temps et de l’endroit pas très romantique dans lequel nous sommes mais je peux t’inviter dans un vrai lieu, si tu veux. Il faudra un jour que tu m’expliques quel est le problème que tu as avec moi…. tu as de la chance, je ne te harcèle même pas au quotidien et je n’ai même pas demandé à être là avec toi, aujourd’hui. » Cette phrase n’était ni méchante, ni mauvaise, mais juste vraie. Je n’avais pas cherché à la rencontré ni même à lui parler de tout l’été ou à la rentrée. J’ignorais parfaitement sa présence ici jusqu’à la découvrir par hasard. La jeune Angel ne pouvait pas se plaindre de harcèlement ou d’insistance de ma part.

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L’atmosphère était juste électrique là. Angel qui ne faisait que s’énerver et Hunter, lui qui prenait un malin plaisir à la mettre dans tous ses états. Le temps, le lieu et la personne avec qui elle se trouvait actuellement, n’arrangeait pas les choses. Il avait beau dire qu’il ne faisait rien de mal. Sa présence physique suffisait à lui taper sur le système.

Pourtant quelque part il avait raison. Ce n’était pas un harceleur à proprement parler. C’était juste ce côté lourdingue qui gâchait tout en fait. C’était plutôt un joli garçon, plutôt sympathique. S’il n’avait pas ce côté lourd, il aurait très bien pu lui plaire. Mais voilà encore une fois il y avait ce petit côté lourd qui faisait qu’il ne pourrait absolument rien se passer entre eux. Bon cela dit, ne jamais dire jamais non ?

Elle en avait donc marre de tout ça. Marre de se prendre la tête à chaque fois qu’elle le voit. N’y avait-il pas une solution miracle pour mettre un terme à tout ceci ? Si elle pouvait le tuer, puis l’enterrer ici dans la volière au milieu des volatiles… Quoi ? Ce n’est pas une bonne idée ? Ah mince… Ou alors …

… Ou alors elle pouvait jouer au jeu du miroir. A savoir, faire la même chose que lui pour lui montrer ce qu’elle pouvait ressentir. Et surtout pour qu’il prenne conscience de sa lourdeur. Oui voilà c’était ça, la solution magique ! Décidant donc de mettre son plan à exécution, elle le regarda intensivement avant de lui dire

- Hum, le plus bel instant de ta vie ? Alors est ce que tu veux que je t’offre un deuxième plus bel instant ?

Dit-elle en se rapprochant dangereusement de sa tête.

- Concernant mon potentiel petit ami, ne t’en fais pas, j’en ai pas… Comme ça je peux être tout à toi si tu le désires …

Une fois qu’elle fut à quelques centimètres de sa bouche elle lui murmura

- Dis-moi en plus sur ce vrai rendez-vous que tu souhaiterais me proposer… Attention Hunter moi quand je commence un truc je vais jusqu’au bout… ça ne reste pas que des paroles en l’air …

Elle espérait intérieurement que ce nouveau revirement lui fiche la trouille et que de là, il la lâche enfin, et pour de bon… Mais est-ce que cela allait marcher ? En tout cas une chose avait marché dans ce plan : elle avait oublié ces satanées bestioles, le temps d’une seconde.

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C

e n’était quand même pas de ma faute si la pauvre petite brunette était obligée de me supporter. Seul le destin était responsable et elle ne devait s’en prendre qu’à lui, mais franchement, la situation m’amusait beaucoup car elle ne parvenait pas à faire un effort pour se calmer et tenter une conversation civilisée. Pas de problèmes pour moi, je n’étais pas du genre à m’offusquer pour beaucoup et je pouvais contrôler mes humeurs assez facilement. La seule chose que j’avais trouvée pour patienter était de m’appuyer au mur, de sorte à la garder dans mon champ de vision et d’attendre que la tempête passe un peu pour pouvoir rejoindre le château tranquillement. La discussion allait bon train et on ne pouvait pas dire qu’elle allait dans le bon sens mais franchement, quoi de plus drôle de se défier ainsi ? La jeune femme m’aimait bien, j’en étais sûr, mais sa fierté dépassait tellement les limites qu’elle ne l’avouerait sûrement jamais. L’avoir serré dans mes bras m’avait surpris car je ne m’attendais pas à ce qu’elle flippe pour une quelconque raison. L’adrénaline de la colère contre moi n’avait pas été suffisante pour l’empêcher d’avoir peur de quelque chose qu’elle ne voulait pas me dire. Au moins pour une fois, je n’avais pas une relation conflictuelle avec quelqu’un basée sur ma mauvaise humeur et mon côté conn*ard. Cela changeait un peu et je prenais plaisir à lui répondre, encore plus à l’énerver quand je voyais que ça marchait. Une relation curieuse que je n’expliquais pas ; mais personne ne pouvait m’enlever de la tête qu’elle était quand même une jeune fille très jolie, en colère ou non.

Clairement, je ne m’attendais pas à une telle réaction de sa part et je l’écoutais me parler tout en se rapprochant de moi sans broncher, mais un petit sourire en coin sur les lèvres malgré tout. Ben voyons ! Un tel revirement n’était pas crédible vu comme elle m’avait envoyé balader quelques instants auparavant. Lorsqu’elle m’affirma qu’elle pouvait être ‘tout à moi si je le désirais’, je lui répondis simplement, avec un petit sourire : « Je ne suis pas aussi con que j’en ai l’air, ma belle. J’ai même un minimum de clairvoyance pour voir que tu n’es pas sincère, je me permets de te dire que le naturel te va bien mieux. » Je continuais de la regarder dans les yeux, sachant parfaitement qu’elle n’était pas contente de devoir être aussi proche de moi. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire, hein ?!
« Je sais ce que tu fais, princesse. Tu essaies de me prendre à mon propre piège. Je ne sais pas ce que tu attends de moi à cet instant, mais tout ce que je peux te dire, c’est que tu es plus jolie de près mais….soit, tu n’aimes pas les compliments, je les garde pour moi » je haussais les sourcils, ne bougeant pas de ma position avant de continuer : « Quand tu commences un truc tu vas jusqu’au bout ? Attention ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, je saurai m’en souvenir. » Je passais un doigt sur sa joue, m’attendant forcément à ce qu’elle recule en râlant, comme d’habitude. « A toi de me dire quel genre de rendez-vous te ferait plaisir… j’ai déjà compris que les oiseaux ne seront pas de la partie. » Je ne pouvais pas m’empêcher d’insister là-dessus et d’en rire un peu. Faire la jeune femme entreprenante était plus facile que d’avouer qu’elle avait eu peur des hiboux de la volière.

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Bon le plan avait échoué, Hunter n’entra même pas une seconde dans son jeu. Il avait même très vite compris à quoi elle jouait en fait. D’ailleurs il l’a laissa faire tranquillement sans bouger d’un poil, avant de le lui faire gentiment remarquer. Ceci eut pour effet de l’énerver encore plus. Bien évidemment ! Non seulement c’était un lourdingue, mais en plus il n’était pas si idiot que ça ! Elle rageait de l’intérieur, premièrement parce qu’elle était coincée ici, dans l’endroit qu’elle détestait le plus de tout le château et deuxièmement parce qu’elle était avec lui, Hunter. Angel leva alors les mains en l’air, signe qu’elle lâchait les armes, tout en reculant au moment où il lui caressa la joue avec son doigt

- Ok, très bien ! T’as gagné. C’est bon stop !

Elle se tourna vers la porte d’entrée, il pleuvait encore, mais cela semblait s’être un peu calmé. D’ici quelques minutes elle allait pouvoir filer d’ici ! Encore quelques minutes à patienter.

- Ok alors si c’est ça, je te laisse une chance, je veux un rendez-vous, digne de ce nom. En d’autres termes un rendez-vous où tu laisses ton coté lourdingue enfermé dans ton dortoir ! Est-ce que tu en es capable ?

Elle releva sa petite remarque sur les oiseaux en levant les yeux au ciel et répondit

- Evidemment, si tu me proposes un rendez-vous ici à la volière, tu pourras m’attendre je ne viendrais pas !

Elle s’approcha de la porte et regarda dehors, ça semblait vraiment se calmer. Tant mieux. Elle se tourna vers le Vert et Argent

- Enfin, je te dis ça, mais je sais très bien que tu ne détacheras jamais de ton coté lourdingue donc ça ne fonctionnera jamais !

Elle lui fit un sourire moqueur avant de rajouter

- Et c’est dommage, parce que ça ce côté lourd, tu aurais pu me plaire …

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L

a petite aiglonne était vraiment amusante dans ses petites combines pour essayer de m’envoyer sur les roses. Un peu d’humour dans ce monde de brutes ? Certes, nous n’avions vraisemblablement pas le même mais que voulez-vous … Je n’allais quand même pas commencer à changer pour faire plaisir au peuple, il ne manquait plus que ça ! Nan, sincèrement, j’étais plus sûr que jamais que cela plaisait quand même à la jeune femme, un peu de difficulté corsait toujours un peu les choses. Quant au fait de ne pas vouloir m’avouer qu’elle avait peur des oiseaux de la volière, je trouvais cela assez ridicule ; je voyais clair et n’étais pas si con que je pouvais en avoir l’air.
Bien vite, Angel capta mon idée de me jouer d’elle et de ne pas abandonner mon envie de l’énerver d’autant plus. Je ne m’en vantais pas à voix haute, mais je me sentais clairement plus fort pour la devancer, quoiqu’elle puisse me dire ou faire. Je ne la sous-estimais pas pour autant, sûr qu’elle avait quelques petits talents cachés pour réussir à faire en sorte que je sois partiellement pris à mon propre piège. Je la regardais et l’écoutais me dire « stop » pendant qu’elle reculait. Ses yeux se dirigèrent vers l’extérieur et je regardais au même endroit, comprenant parfaitement qu’elle essayait de voir si la voie était libre pour partir. Cela semblait bien parti. Je n’avais pas non plus prévu de passer la nuit dans cet endroit dégueulasse et j’optais largement pour le choix de rejoindre les cachots vite fait bien fait.

La suite de ses paroles me fit sourire car pour la première fois, la seule et l’unique fois depuis notre arrivée ici, je sentais qu’elle relâchait un peu les armes. Je sentais légèrement moins d’agressivité dans sa voix lorsqu’elle me parlait du rendez-vous et de mon côté lourdingue que je devais laisser au dortoir. Même sa petite réplique sur un éventuel rendez-vous à la volière pouvait passer pour de l’ironie positive. J’écoutais la jeune femme parler jusqu’au bout, ignorant la partie où elle me disait que mon côté lourdingue ne me quitterait pas. Avec un petit sourire au coin des lèvres, je lui répondis en toute sincérité : « J’en suis capable. Le truc c’est que je suis comme ça… toi tu interprètes ma façon d’être comme ‘du lourdingue’ et je profite de la situation pour en rajouter des tonnes. Ce qui t’énerve et ça me fait rire… » Je ne pouvais pas être plus honnête. « Qu’est-ce que j’y peux ? Chacun ses qualités… » Je roulais les yeux, certain qu’elle ne prendrait pas ça pour une qualité et je poursuivis en lui demandant : « Tu préfères un abruti qui cède à tes caprices et avec qui tout serait beaucoup trop simple ? » Je haussais les épaules : « A toi de voir… On se reverra pour le rendez-vous ma belle… puisque je vois que tu t’apprêtes à braver les quelques gouttes de pluie qui tombent encore pour me fausser compagnie. » Je lui adressais un nouveau regard avant de baisser les yeux en souriant, toujours adossé au mur.

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