J’ai toujours pris l’habitude, avant chaque rentrée, de faire du shopping. On dit que les femmes préfèrent ça et que souvent les hommes s’en lassent mais que voulez-vous, j’ai beau n’avoir absolument aucune once de féminisme en moi prendre soin de moi est une de mes occupations favorites, quand je suis seul, au calme, c’est le mieux. La solitude a toujours fait partie de moi. Je ne comprends tout bonnement pas les gens qui ressentent le besoin de tout faire à deux, ou plus. C’est simple la solitude je trouve ça reposant. On peut réfléchir tranquillement, dormir tranquillement, vivre tranquillement, bref être tranquille quoi ! Et en sachant que j’ai toujours préféré ne me reposer que sur moi-même, c’est comme ça que je compte vivre ma vie. Je n’ai pas besoin d’une « moitié » comme disent certains. Mes parents, je les respecte mais je ne leur demande jamais de soutien, même s’ils m’en offriraient volontiers. Les amis, moins j’en ai, moins j’ai de problème. En somme, je suis seul à diriger ma vie, et je ne laisserais personne tenter de le faire pour moi, pourtant j’ai déjà eu des propositions de filles, certaines qui se disaient ‘amoureuses’ de moi. Malheureusement pour elles je ne suis pas forcément le plus grand des gentlemen et ma façon de leur dire non n’a pas toujours été complètement diplomate dans certains cas, extrêmes.

Ce désir de solitude en moi fait qu’à chaque fois où j’en avais l’occasion je m’isolais. Et à Beauxbatons cela était bien plus simple que quand j’étais chez mes parents. Parfois ils essayaient de me retenir et tentaient de me convaincre de passer une soirée avec eux, mon frère et ma sœur. La plupart du temps je réussissais à me défiler, disant par exemple que j’étais fatigué, ou que je devais étudier. Mais il est déjà arrivé que je n’y parvienne pas. Après tout, j’avais beau passé peu de temps avec ma mère, elle restait celle qui m’a mis au monde et savait quand je n’étais pas réellement pas fatigué. Et une fois elle m’a convaincu de regarder un film avec eux. Autant vous dire que j’étais loin d’être content. Nous étions entassé à quatre dans le canapé, avec mon frère qui avait tranquillement pris ses aises, allongé dans le canapé d’angle, ma sœur ne faisant pas bien mieux puisqu’elle prenait un maximum de place étant donné qu’elle faisait sa manucure par la même occasion, en gros ma mère et moi étions collés l’un à l’autre, génial hein ? Surtout pour moi qui n’est pas très contact humain… On aurait pu penser que j’appréciais au moins les contacts de ma mère, mais non, même pas. On aurait pu aussi se dire qu’elle serait être allée vers mon père, dans son fauteuil, mais non, non plus. J’avais hâte que ce film se termine, vraiment. Surtout que l’histoire était à dormir debout, le jeu d’acteur bon, mais pas excellent, en tout cas pour moi, et la réalisation on en parle même pas. Ca avait été ma dernière soirée avec toute la famille, et c’est d’ailleurs pour ça qu’elle m’a marqué.

Mais revenons-en à notre shopping si vous voulez bien. J’avais décidé d’aller à Primark car ils font généralement des vêtements élégants, à prix très raisonnables, et de bonne qualité. Le seul inconvénient étant le monde qu’il y a là bas. D’ailleurs c’est pour ça que j’y étais allé en fin d’après-midi, quand la fréquentation n’est qu’à 25%. Pourtant, au détour d’un rayon, j’ai croisé LA fille que jamais je n’aurais pensé croiser dans la vraie vie. L’actrice principale de ce film que j’avais tant aimé … Notez ici le sarcasme.

« Oh bah tiens, une pétasse… » Marmonnais-je dans ma barbe. De toute façon qu’est-ce qu’elle en aura à faire ? Elle doit être habitué à ne pas avoir que des admirateurs, sans compter que je ne tiens pas vraiment à lui faire la conversation des heures durant, et je commençais déjà même à tracer mon chemin.

De vous à moi, si il y a une chose que je n’ai jamais vraiment compris, c’est les gens qui cherchent à s’habiller comme s’ils allaient à une récompense des oscars alors qu’ils vont en réalité faire du shopping. Sérieusement, qu’est ce qu’il pourrait y avoir de plus débile ? Déjà c’est la chose la moins pratique au monde, comment on peut tolérer de faire de la marche avec des escarpins ? Ensuite quel est le but ? Il y a vraiment des gens qui croient au prince charmant et qui pense que c’est leur bague à 18 carats qui va attirer leur regard ? Non parce que si de telles personnes existent, je crois bien que j’ai devant les yeux un de ces spécimens. Une blonde de taille moyenne que certains pourraient caractériser de bombe sexuelle mais qui, pour ma part, ne ressemblait qu’à une de ces filles en manque d’attention, et qui faisait tout pour attirer les regards de la foule. Sérieusement, je n’ai pas l’habitude de juger une personne comme ça, du premier regard, mais j’avais cette fois une excuse puisque cette fille n’était autre que celle qui avait joué dans ce film que j’avais vu avec toute ma charmante famille la dernière fois que j’avais partagé une soirée télé avec eux. Autant vous dire qu’elle était mal partie avec moi et que ma considération pour elle risquait d’être difficile à acquérir, si encore cela était possible.

Alors oui, j’avais laissé un commentaire m'échapper, et pas des plus sympas, mais que voulez vous, ça avait été plus fort que moi. Et vu le look de cette fille elle doit penser qu’elle a le monde à ses pieds, alors je lui rends service en lui montrant que ce n’est pas le cas, vous ne pensez pas ? Il faut bien qu’elle fasse face à la dure réalité, actrice américaine connue ou pas, alors peut être que son égo risque d’en prendre un coup, peut être qu’elle sera touchée par cette pique, mais franchement c’est le cadet de mes soucis et d’ailleurs je ne m’étais pas attardé pour lui faire la discussion une fois mon commentaire prononcé. J’avais tourné le dos, m’attendant à pouvoir continuer mon shopping sans aucun problème. Bon, je m’étais légèrement trompé sur ce fait étant donné qu’elle ne s’était pas laissée faire. Qu’est ce que je vous disais, la réalité c’est difficile à accepter ! Et qu’est ce qu’on fait quand on affronte quelque chose qu’on ne veut pas voir ? On contre attaque. Et cela m’amusait. Très franchement. Je ne me serais d’ordinaire pas amusé à lui répondre après avoir entendu ses mots mais un petit ricanement m’avait échappé quand j’avais entendu ses suggestions. Moi ? Un de ses admirateurs ? Non désolé ma pauvre, il y a erreur sur la personne.

Désolé de te le dire chérie mais je ne pourrais admirer que des personnes ayant un minimum de talent, tu peux essayer de charmer un maximum de cons mais j’espère pour toi que tu sais qu’il y a des personnes lucides qui ne risquent pas de se laisser avoir par ton joli minois. Elle se présenta à moi mais je la coupais juste après qu’elle m’ait proposé un autographe en échange d’un pot de vin. Parce que tu crois vraiment que qui que ce soit serait prêt à payer pour avoir une signature de … toi ? Ce dernier mot avait été prononcé avec tellement de dégoût que même moi je me demandais si je n’y étais pas allé un peu fort. Ce n’était pas des remords non, simplement de la reconsidération. Pour être un minimum poli avant de pouvoir, avec un peu d’espoir, me barrer, je me présentais à mon tour sur un ton totalement détaché. Kaylan Montgomery.

Est-ce que j’avais véritablement raison de traiter la blonde de la sorte ? Rien ne me le garantit. Tout ce que je sais c’est que, A c’est une actrice ‘connue’, même si de vous à moi je ne trouve pas qu’elle soit si spéciale que ça, et que, B, elle avait un peu trop tendance à me rappeler ma sœur, ce qui n’est pas une qualité. Avec le temps, aussi triste cela soit-il, j’avais fini par détester ma cadette et son désir constant de se mettre en avant. Alors certes se désir de se montrer sous son meilleur jour est un trait caractéristique de la plupart des personnes de la gente féminine, mais ma sœur, elle, avait une façon de le faire des plus irritables. Et le comportement de Greene à ce moment précis et d’après ce que je connais d’elle, ne fait que me le rappeler. Autant vous dire que je m’en serais passé et que ce n’est pas comme ça que je vais commencer à l’apprécier. Mais que voulez-vous, quand on grandit dans son milieu forcément il est difficile par la suite de savoir comment se faire aimer.

Si elle avait néanmoins un avantage, c’est son physique qui fait que même si elle m’insupporte déjà, alors que je ne la connais pas, parler avec elle n’est pas totalement désagréable et je me surprends moi-même à vouloir m’amuser avec elle. Généralement j’aurais préféré me barrer, tracer mon chemin et fin de l’histoire, mais pour une fois je trouve qu’elle a du piquant et quelque chose qui fait que parler avec elle est loin d’être ennuyeux. Est-ce que cela signifie que je l’apprécie ? Non, loin de là, et je ne pense pas que je finirais par penser qu’elle peut faire partie du cercle très fermé des personnes que j’apprécie. Disons seulement qu’à la place d’elle-même, c’est cette discussion et son piquant que je trouve intéressant. Mais comme à mon habitude j’ai commencé malgré moi de prendre du recul et d’essayer de comprendre, par delà ces apparences de princesse aux diamants quel genre de personne elle est réellement. Résultat pas très concluant et je finis par lui répondre, ricanant silencieusement en l’entendant parler « mon mignon » d’un accent américain. Il ne manquait plus que ça, pour moi pauvre français que je suis, notez ici le sarcasme. Le fait est que, dans l’optique d’apprendre à parler un anglais parfait j’ai pris l’habitude de regarder des séries ou films directement en version originale, ce qui fait que j’ai eu le temps de familiariser avec cet accent. Pour autant il ne cesse jamais de me fasciner et même si je ne laisse rien paraître j’apprécie sa fluidité et son naturel.

C’est gentil, mais je vais me passer de cette offre si généreuse. D’ailleurs ce n’est pas comme ça que tu vas t’attirer mes bonnes grâces, il va t’en falloir un peu plus. De la haine ? Est-ce qu’il s’agit vraiment de ça ? Après tout c’est un sentiment un peu fort lors d’une première rencontre. Mais de l’irritation ? Peut être d’avantage, oui. Tu parais si sûre de toi, une personne comme toi ne devrait-elle pas s’inquiéter de savoir à qui elle a affaire ? Je pourrais aussi bien être un psychopathe fanatique ? Ca ne t’inquiète pas ? Je ricane avec sarcasme, mais malgré moi une partie de ce rire est sincère parce que je suis très loin d’être un fan, encore moins un fanatique. Qu’est ce que je fais dans la vie ? Pourquoi elle s’y intéresse ? Qu’est ce que ça peut lui faire ? J’vais à l’USL. Police magique. Je ne m’attarde pas sur le sujet, ne comprenant toujours pas pleinement pourquoi elle a pris la peine de me poser cette question. Mais moldu non, né-moldu. Un petit frisson me parcourt en pensant à ce qu’aurait été ma vie si je n’avais pas eu cette part de magie en moi, même si je n’ai jamais su de quelle partie de ma famille elle m’était venue, mais en étant gratifiant car elle m’a permis de m’éloigner de ma famille pendant toutes ces années, et maintenant plus que jamais.

Finalement, quand Greene me demande si je souhaite l’accompagner pour l’essayage de la robe qu’elle tient, un ricanement m’échappe. Tu sais si tu voulais te déshabiller devant moi il suffisait de le dire. Je dis en arquant un sourcil, un sourire en coin. Aller beauté, j’te suis. Je dis en la laissant passer devant moi, en parfait gentleman.

Où allait cette discussion ? Je n’en ai pas la moindre idée. Mais il faut dire qu’en général je ne cherche pas à contrôler ce qui m’arrive dans ces situations. J’aime vivre au jour le jour, comme on dit « go with the flow ». Alors même si à première vue cette fille-là était loin de me plaire, l’alchimie de notre discussion qui ne menait nulle part me plaisait. Est-ce que vraiment elle ne menait nulle part, c’est une autre question. Puisque il y avait déjà une différence entre maintenant et le moment où je l’avais insultée sans aucune gêne. Pourquoi avais-je fait ça sans même la connaître demanderaient certains. J’en savais déjà assez sur sa façon de se comporter avec moi et sa façon de s’habiller pour me permettre ce commentaire. Alors certes en général j’avais des bonnes manières, et je savais rester poli, mais pour une fois elles étaient passées à la trappe. Pourtant je ne regrettais pas que je me sois permis un tel comportement puisqu’au final je m’amusais bien. Bon, une chose est sûre je ne passerais pas ma soirée avec elle mais pour l’heure elle savait se rendre intéressante. Et d’ailleurs j’avais même accepté de poursuivre notre discussion, pas explicitement évidemment, mais j’aurais très bien pu ne pas prendre la peine de lui répondre. Le fait est que son sens de la répartie me maintenait pour l’instant amusé et volontaire pour cet échange, moi qui d’ordinaire préfère la solitude, et de loin. Je ne me souviens pas d’une époque où j’ai aimé avoir des amis et être entouré de dizaines de personnes à qui raconter ma vie. Après tout ça ne regarde que moi, non ? Pourquoi certaines personnes ressentent le besoin de raconter tous leurs secrets à leurs proches ? S’ils souhaitent se confier ne peuvent-ils pas mettre leur souffrance par écrit ? Comment peuvent ils être certains qu’une personne est digne de confiance ? Ca me dépasse.

Je lui lançais un regard noir quand elle me traitait indirectement de gamins. Pauvre enfant, à toujours se croire supérieure elle finit par ne même plus se demander à qui elle a affaire. Est-ce qu’il te serait utile que je te rappelle que tu n’as pas le monde à tes pieds comme tu as l’air de le penser ? Non parce que fais gaffe tu vas finir par prendre la grosse tête, je suis pas certain que ce soit très esthétique quand on est actrice. Mais après c’est ta tête, tu fais ce que tu veux ... Et moi qui commençait à penser qu’elle pourrait être intéressante à sa façon, je vais peut être reconsidérer la chose. Mais rien que pour son physique je vais lui accorder le bénéfice du doute. Après tout j’ai beau aimé la solitude, je sais avouer qu’une fille a un potentiel de beauté derrière des couches de maquillage de trop.

Je l’avais mise en garde en lui disant qu’elle ne savait pas si je n’étais pas un pur psychopathe prêt à la suivre chez elle et à faire de sa vie un enfer, même si cette théorie était complètement invalide étant donné que la première chose que j’ai fait en la voyant fut de l’insulter. Alors d’accord cela aurait pu être une ruse pour un fou, laissant sa victime penser qu’il la détestait, et qu’elle ne risquait pas de le compter parmi ses admirateurs, mais pour le coup j’avais été sincère, aussi triste cela soit-il si on considère le fait que je ne connaissais même pas Greene. Qui sait ? Attendre que le destin soit de son côté pour qu’il puisse rencontrer enfin la fille dont il rêve tous les soirs ? Une théorie complètement loufoque, je vous l’accorde.

J’avais soupiré en apprenant qu’elle était également à l’université. Génial ! Et dans le même département que moi, il semblerait que ce soit mon jour de chance. Elle pouvait pas continuer ses tournages à deux balles ? Tu as vu ça ? Je suis tellement fanatique que je fais même en sorte de me retrouver en cours de droit public avec toi, tu devrais te méfier … Je haussais les sourcils de façon joueuse avant de rire. Tout au moins jusqu’à ce qu’elle insinue que je doive sauver des demoiselles en détresse. Tu sais blondie, c’est pas parce qu’une fille comme toi serais du genre à devoir être sauvée par un super héros que c’est le cas de toutes les filles sur terre. De nos jours elles savent tout aussi bien se défendre que des hommes pour certaines et si tu veux tout savoir je préfère encore un ring que la rue. Parce que oui frapper lors d’un combat est plus captivant que se contenter d’un sac de frappe.

Quand elle m’avait demandé de l’accompagner pour l’essayage de robe je n’avais pas trop réfléchi avant de lui dire qu’il suffisait de me le dire si elle souhaitait se déshabiller devant moi. Je ne m’attendais pas spécialement à cette réaction de sa part mais on ne peut pas dire qu’elle m’étonne réellement. Bah quoi ? Même si je te considère comme une pétasse t’es pas mal foutue sous tes tonnes de mascaras. Je lui dis avec un sourire en coin. Je lui avais néanmoins dit que je la suivais, ça ne me ressemblait pas mais qu’importe. Je te l’ai déjà dit chérie, fais gaffe tu vas prendre la grosse tête.

J’avais sagement patienté quand elle avait essayé sa robe alors que j’aurais pu la planter là, ça aurait fait du bien à son égo que de comprendre que tout le monde n’est pas accroc à elle mais je suis un homme de parole alors j’étais resté là, purement et simplement. Sois pas si sûre de toi je suis sûr avoir déjà vu mieux. Lui avais-je dit après qu’elle m’ait assuré que je serais ébloui. Disons que quand elle était sortie je n’avais pas été exactement ébloui. C’était court, très court. Et ça correspondait très bien à sa morphologie, ça la mettait en valeur comme il faut. Bref niveau pétasse un 10/10. Elle te va à ravir. Désolé je suis pas « ébloui » comme tu l’avais espéré. Mais si tu veux mon avis je suis sûr que tu serais encore mieux sans…

Depuis le début de cette conversation je n’avais pas l’impression d’avancer, cette fille était une tête à claque tout ce qu’il y a de plus classique. D’accord une tête à claque avec de la répartie plutôt intéressante et amusante mais une tête à claque quand même. Le genre de fille qu’on voit et qu’on a envie de traiter de pétasse sans même les connaître, ça vous rappelle quelque chose ? De manière générale mes bonnes manières disparaissaient à la seconde même où je croisais le chemin de l’une d’elle, et cela avait commencé avec ma petite sœur, aussi triste cela soit-il. Mais pour ma défense est ce que vous pensez sincèrement que ces filles-là cherchent à se faire aimer ? Non, le principal pour elles c’est l’apparence, c’est tout ce qui compte. Ca et l’argent. Mais forcément elles ne s’attirent pas que des amis, loin de là si vous voulez mon avis. Non parce que, c’est complètement stupide d’avoir un tel comportement et d’ensuite se demander pourquoi certaines personnes jugent, vous disent que vous êtes quelqu’un de faux, ça fait partie de l’image de luxe qui est renvoyée, et le fait que certains jugent vient simplement de leur désir de vous ressembler, en somme c’est de la jalousie. Mais bon, pour ma part il ne s’agissait pas de ça, de la jalousie envers blondie. Laissez-moi rire. Non vraiment, c’était toute autre chose, simplement sa ressemblance avec ma sœur qui lui valait ce petit surnom de pétasse. Mais qui sait, un jour ça pourrait se révéler être quelque chose d’affectueux ? Bon, d’accord, j’avoue, je ne suis pas ce genre de personne. Mais ça aurait été une éventualité avec n’importe qui d’autre. Avec n’importe capable de réviser son jugement, et de ravaler sa fierté. Non merci. Et surement pas pour Greene.

Alors j’avais pris la peine de lui rappeler qu’elle n’avait pas le monde à ses pieds, et qu’elle devrait se méfier que son égo ne devienne pas trop gros, mais elle m’avait répondu qu’elle pouvait avoir ce qu’elle désire et qu’elle avait déjà la grosse tête. « Eh bien ma foi, si tu penses vraiment pouvoir avoir tout ce que tu veux je veux bien en avoir la preuve en image, non parce que j’en doute. Tu sais ton image de Barbie va un jour diminuer et ce jour-là, finit ton joli minois, finit les regards d’admiration des filles et des mecs à ton égard, il ne restera plus qu’une image d’une ancienne actrice qui un jour a cru qu’elle pouvait toucher les étoiles, et qui a oublié de se rendre compte qu’elle n’était pas le centre du monde. » Pourquoi lui faire la morale ? Je ne sais pas. Pourquoi prendre la peine de la mettre en garde alors que je suis conscient du fait qu’elle ne m’écoutera pas ? Je ne sais pas non plus. Peut être qu’en fait ma conscience me disait de la prévenir, au cas où il y aurait encore de l’espoir pour elle, chose dont je doute très franchement.

Le pire dans tout ça c’est que j’avais beau essayer de lui faire comprendre que pas tout le monde avait de bonnes intentions la concernant, elle tournait tout à la dérision. C’est vrai que en ce qui la concerne cela était un avantage car c’est ce qui fait qu’elle est amusante, mais à mon avis un jour ça se terminera mal et ce jour-là j’aurais la conscience tranquille. Mais bon, il faut bien avouer que j’avais ricané du ridicule de sa supposition quand elle m’a demandé si je rêvais de la rencontrer. Loin de là. « Désolé chérie, mais encore une fois tu as tout faux, je ne pouvais pas rêver de te rencontrer alors que je n’ai jamais été fan de ce que tu faisais. Le prends pas personnellement hein. Quoique. C’est toi qui vois. De plus si j’aurais rêvé de te rencontrer l’idéal n’aurait pas été de t’insulter à peine je t’avais aperçue. » J’avais souris quelque peu quand elle m’avait demandé si ce n’était pas moi qui devrait me méfier delle étant donné que je me retrouve dans un cours avec elle. « Laisse moi rire Greene. Moi ? Me méfier d’une femmelette comme toi ? Non, pas dans mon monde. » Je lui dis ensuite que malgré le fait qu’une femme reste une femme, certaines sont toute à fait en mesure de se défendre. Elle me demanda si j’oserais frapper une « pauvre dame sans défense » « Quoi ? Bien sûr que non ! Je ne frappe pas les femmes, pas sans raison en tout cas, et les seules fois où je me l’autorise c’est dans de vrais combats de boxe, sinon je les respecte trop pour ça. » Sans compter que je ne pourrais jamais imaginer frapper une fille qui, sans entraînement, n’aurait aucune chance.

Finalement j’avais fini par l’accompagner en cabine, ou plutôt, aux cabines, car elle souhaitait que je lui donne mon avis sur une robe qu’elle avait choisi. Eh bien, pourquoi pas, ça pourrait passer le temps. Bien sûr j’aurais pu avoir des choses plus importantes à faire mais il faut dire ce qui est, avec un corps comme le sien elle pourrait faire des merveilles, et l’histoire d’une seconde je me dis qu’elle en vaut le coup. Je lui avais même dit qu’elle était plutôt bien foutue en fait. Elle me dit qu’elle n’avait pas besoin de maquillage pour être bien foutue. « J’espère bien, sinon je plains le mec qui voit ton image de diva tous les jours pour voir une face de thon une fois la nuit tombée, ce serait violent. » Je ricane et par la suite attends presque patiemment qu’elle ait enfilé sa robe. Le verdict ? Pas mal. Et, pas mal du tout je dirais même. Mais je crois que ce morceau de tissu est suffisamment inutile pour qu’elle puisse s’en débarrasser. Je lui avais lancé un regard noir quand elle m’avait « giflé » et m’avait dit qu’elle devrait peut être me remercier. « Effectivement c’était un compliment, mais venant de moi ne t’y habitue pas, ce sont des choses qui arrivent très rarement. » Elle me proposa ensuite de voir ce que ça donnerait sans cette robe et je fis un pas vers elle, chose qui me ressemblait guère, avant de lui dire : « Effectivement, on pourrait, s’arranger… Et sache que toute bonne pétasse fait de l’effet si elle en prend la peine. » Oui, réellement, dans cette robe son potentiel sexy était à son maximum, et peut être que là, maintenant, il faisait un peu plus chaud que tout à l’heure, mais au final je trouve ça marrant.

La blonde avait l’air coriace mais j’avais déjà vu pire et allez savoir pourquoi je m’étais mis en tête de lui faire montrer la réalité en face. Elle était tellement sûre d’elle que j’en venais à en être désolé pour elle. Désolé qu’elle ne se rende pas compte que le monde n’a jamais été à ses pieds, et désolé qu’elle se croit irrésistible alors que c’était loin d’être le cas. En somme elle me faisait pitié et je l’avais même mise au défi de me montrer qu’elle était capable d’avoir vraiment tout ce qu’elle désirait. J’avais tenté de lui expliquer qu’un jour son joli minois ne serait plus et qu’est ce qu’elle pourrait bien faire ce jour-là si elle avait pensé être immortelle toute sa vie ? Si ça se trouve elle ne sera qu’un nom de plus parmi toutes ces célébrités décédées à 27 ans, rongés par la célébrité, l’argent et la popularité. Greene en cure de désintox, ça ne m’étonnerait même pas tiens. Et pourtant j’ai senti que mes paroles la faisaient réagir quelque part. Je sentais qu’elle avait besoin de se défendre et que c’était pour cette raison qu’elle se montrait aussi agressive. Mais qu’est ce qu’elle deviendra celle-là ? Rien de bien j’en ai peur…

J’avais ricané en hochant la tête quand elle m’avait dit que j’avais une grande gueule. Effectivement j’étais du genre solitaire et de ce fait mon arrogance pouvait surprendre mais au final oui, j’avais parfaitement conscience qu’il pouvait m’arriver de dépasser les limites. « Ma pauvre ne te rends tu pas compte que tu finiras ta vie seule ? Si justement tu sais que tu ne peux pas acheter des relations sociales le calcul ne se fait pas dans ta tête ? Tu ne comprends donc pas qu’une fois que tu seras finie, rongée par la vieillesse et le botox que personne ne voudra plus de toi ? Sincèrement je te plains… Tu as des rêves pleins les yeux et une personne normale te souhaiterais peut être tout le meilleur qui puisse t’arriver mais en ce qui me concerne tout ce que j’aurais à te dire c’est méfie toi, on ne peut jamais tout contrôler et un jour ou l’autre on est rattrapé par le cours du temps. » De vous à moi je ne savais pas exactement pourquoi je faisais ça pour elle, pourquoi je tentais de lui faire réaliser qu’un jour ou l’autre tout ça sera terminé, pourtant je le faisais et je m’y appliquais et une partie de moi espérait réellement qu’elle finirait par écouter.

Est-ce que je rêvais de la rencontrer ? Laissez moi rire, les poupées Barbie qui se croient supérieures à toutes choses très peu pour moi. Surtout qu’elle commençait à sérieusement m’insupporter, je ne risquais donc absolument pas d’avoir attendu ce jour toute ma vie. A bien y réfléchir il n’y a personne que je n’aie jamais réellement espéré rencontrer. Oh bien sûr il m’est arrivé de rencontrer des personnes intéressantes, mais jamais quiconque qui soit digne de retenir mon attention et mon intérêt pendant plus de cinq minutes d’affilées. Surtout pas une blondasse d’actrice américaine qui rêve de sa vie à Beverly Hills tout en pensant pouvoir être parfaite en tout point. Elle est déjà très mal partie en pensant qu’elle est supérieure et c’est ce qui fait que jamais elle ne pourra réaliser toutes ses jolies espérances. Tous ses rêves finiront par s’effacer avec le temps et si elle ne change rien à sa façon de penser elle ne s’en rendra même pas compte à temps. Quand elle me parla de sarcasme je ricanais. « Mais enfin Blondie je suis la définition même du sarcasme. La différence étant que je suis également capable d’être censé et avec les gens dans ton genre je me demande à chaque fois si on n’a pas besoin de te rappeler à la dure réalité de la vie. » Et lui faire bouffer son dictionnaire, ça pourrait être une idée intéressante et captivante.

J’avais soupiré quand elle m’avait dit que je devrais éventuellement me méfier d’elle. Sérieusement ? Je n’ai jamais eu peur de personne car j’ai toujours pris soin d’éviter le maximum de gens. Et de toute façon j’ai toujours été trop sûr de moi pour craindre qui que ce soit ou quoi que ce soit. A la limite ce qui m’effraie le plus est mon épouvantard, le sentiment d’être traqué. Ce n’est pourtant même pas une chose précise mais à chaque fois que j’y suis confronté je me sens bizarrement mal, comme observé, menacé, ne sachant pas de quoi je dois me défendre, plutôt flippant dans le genre. Mais c’est parce que je n’ai peur de rien en réalité que ceci est si éprouvant comme expérience. Mais alors craindre Greene … « Tu sais chérie, il faudrait que tu cesses de vivre dans le passé et que tu penses à grandir, l’époque où tu étais à Poudlard est révolue et il faudrait peut être que tu arrêtes de te laisser être définie par la case dans laquelle tu as été placée tu ne penses pas ? » J’avais demandé ça le plus sérieusement du monde et quand elle m’avait demandé si j’oserais un jour frapper une femme j’avais été contrarié que quelqu’un puisse s’imaginer ça. Je lui avais donc répondu en toute honnêteté que ça ne me ressemblait absolument pas et elle m’avait dit qu’elle était rassurée. « Je n’aurais de toute façon de te frapper je peux me débarrasser de toi bien plus facilement. »

Finalement ne me demandez pas comment j’étais arrivé à l’accompagner pour essayer cette robe et je lui avais avoué, il faut le dire, qu’elle était pas mal foutue. Je m’étais bien gardé de lui rappeler que c’était provisoire et je m’étais contenté d’ajouter que j’espérais bien, pour son mec, qu’elle n’avait pas encore besoin de maquillage pour construire sa beauté. Elle m’avait donc fait remarqué que c’était une chance qu’elle soit toujours sexy. J’avais eu un petit sourire en coin mais n’avait rien ajouté alors que nous arrivions à la cabine d’essayage. J’avais patienté le temps qu’elle enfile sa robe et alors que j’aurais pu en profiter pour me barrer, j’étais resté là, bien sagement, attendant de pouvoir me rincer l’œil. Quand elle était sortie j’avais apprécié le résultat à sa juste valeur, sa robe étant plus courte que la précédente mais toujours du même noir. J’avais même pris la peine de la complimenter mais je l’avais prévenue de ne pas s’y habituer, un point commun selon elle. « Mais dis moi on est faits pour s’entendre en fait ! » J’avais ricané parce qu’il s’agissait clairement du contraire, depuis le début on se tapait sur la gueule –au figuré bien sûr- je vois mal comment nous pourrions vraiment nous entendre.

J’avais fini par faire un pas dans sa direction, un instinct primitif ayant pris le dessus sur mes quelconques habitudes, et lui avait dit que n’importe quelle pétasse dans son genre savait faire de l’effet, il suffisait de savoir s’y prendre. Elle avait ri légèrement et elle m’avait signalé que pas n’importe qui pouvait la prendre et je fis un second pas en sa direction. « Tu m’étonnes, une poupée Barbie ça se mérite n’est-ce pas ? » J’avais un sourire en coin et quand elle se mit dans une position d’avantage sexy encore une vague de chaleur me parcouru sans que je ne puisse la contrôler. Mon regard était dans le sien, mes lèvres presque irrésistiblement attirées par les siennes et alors que je ne savais pas la réponse à sa question je fus tiré de la réalité par une voix des plus stridentes : « OH MON DIEU C’EST DEMETRA GREENE ! » J’avais directement reculé, limite dégoûté par mon comportement précédent, et apercevais déjà une gamine brune courir vers Blondie.