C'était pas si mal la ferme tout compte fait. Bien sûr je n'aurais sûrement pas souhaiter vivre ici pour le restant de mes jours mais dans l'ensemble je n'étais pas mécontent de l'expérience. Il faisait beau et j'avais décidé que l'heure était venue d'aller jeter un petit coup d’œil aux légumes plantés dans le champs voisin. J'avais toujours eu une véritable fascination pour le jardinage, pour moi c'était presque comme de la magie. Le fait de planter une toute petite graine qui ensuite, au fil des jours, allait se transformer en une plante magnifique. Granny avait un potager à côté du Terrier et lorsque j'étais plus petit, pendant les vacances d'été, je l'accompagnais souvent pour l'aider à prendre soin de ses récoltes. On arrachait les mauvaises herbes, on mesurait les tiges et les feuilles pour être certains que leur croissance se déroulait comme prévu, et pour terminer on les arrosait. En repensant à tout ça, j'étais un peu nostalgique, cet été je n'irais pas voir Granny, ni aucun de mes oncles, tantes et cousins. J'imaginais qu'à l'heure actuelle, ils devaient tous être réunis au Terrier pour fêter les anniversaires de Lily, Hugo et Roxanne. Comme leurs dates d'anniversaire étaient fort proche, la famille se réunissait toujours durant l'été pour faire d'une pierre trois coups. Je n'arrivais pas à croire que j'allais rater ça...
Le temps est parfois long ici. Hier après-midi, alors que la plupart des autres élèves avaient pris part à une partie de balle au prisonnier, je m'étais installé sur la terrasse pour rédiger mes cartes de vœu. Certes j'avais une excuse pour ne pas assister à la fête d'anniversaire de ma sœur et de mes cousins, mais il était de mon devoir d'au moins leur écrire un petit mot. Ça ne me gêne pas, j'adore envoyer des lettres, tout comme en recevoir. J'avais commencé par celle pour Lily car c'était celle pour laquelle j'avais le plus d'inspiration, ensuite j'ai rédigé celle pour Roxanne, ma cousine est gardienne dans l'équipe des Harpies de Holyhead, je me souviens d'avoir été voir l'un de ses matchs l'hiver dernier et c'était absolument génial ! J'ai terminé par celle d'Hugo, je l'aime beaucoup, je le considère un peu comme mon petit frère, il faut dire qu'il est nettement moins insupportable et caractériel que Lily et James. Par ailleurs, je le trouve extrêmement drôle. Une fois mes lettres postées j'ai pris le dîner avec les autres avant d'aller directement me coucher.
Je ne sais pas trop ce que mes camarades avaient prévu de faire aujourd'hui, mais moi j'avais besoin d'être seul. Je sais ce que vous pensez : « comme toujours ». C'est vrai, j'aime être seul, qu'y a-t-il de mal à ça ? Comme le disent les gens sages, il est primordial d'apprendre à apprécier sa propre compagnie, en ce qui me concerne je n'ai eu aucune difficulté. C'est plutôt apprendre à apprécier la compagnie des autres qui me pose problème. Mais je fais des efforts, hier encore j'ai réussis à tenir une conversation de presque une heure avec une jeune fille que je n'avais jamais rencontré avant...ne me demander pas son prénom, car je l'ai déjà oublié. Ce n'est pas de la mauvaise volonté, c'est juste qu'à mes yeux la plupart des gens sont insipides, je n'y suis pour rien. Et n'allez pas croire que j'aspire à une compagnie d'élite, comme ma mère s'entête à le penser, c'est juste que lorsque je parle avec des inconnus, le sujet principal de la conversation fini toujours par être mon Père, ma Mère, ma Tante Hermione, mon Oncle Ron ou d'autres membres de ma famille. Je les adore mais c'est assez lassant de parler sans arrêt de la même chose, de plus j'ai horreur de voir l'admiration naître sur leur visage. Ce comportement de groupie ça me fait hérisser le poil, contrairement à moi, mon frère James adore ça, et il ne cesse d'en redemander, ce que ça peut être agaçant parfois !
Au moins, au fond de mon champs, pas de risque d'être importuné. La plupart des gens de mon âge n'ont aucun intérêt pour la nature et encore moins pour les légumes. Je me suis approché des petites pousses vertes qui s'extirpaient de la terre et je me suis agenouillé pour les observer de plus près. A première vue j'aurais dis qu'il s'agissait de tomates. Un peu plus loin, on pouvait distinguer les tiges si reconnaissable des courgettes, d'ici quelques jours elles commenceraient à s'étendre sur le sol et seront parsemées de très larges feuilles. Plus tard encore, des fleurs jaunes commenceront à fleurir, c'est à la base de celle-ci que la courgette grandira petit à petit. Je me rappelle qu'un jour Granny m'a dit que les fleurs sont elle aussi comestibles. Comme n'importe qu'elle personne normal j'ai commencé par faire la grimace mais, une fois cuite et après y avoir goûté j'étais fort surpris d'en redemander. Peut-être que le fermier m'autorisera à venir en cueillir quelques unes lorsque le moment sera venu...
Une autre journée se terminait, à la ferme. Finalement, j'étais bien heureuse de l'activité organisée par l'école pour l'été. Ça changeait des autres années. V'là deux ans, j'avais atterrie au Moyen-Âge, et c'était pas le meilleur été que j'avais passé. Certes, ça l'avait été très... intéressant... mais nous avions tous peur de ne plus jamais pouvoir revenir à notre époque actuelle. Durant ce voyage, j'avais eu la chance de faire plus ample connaissance avec Marlow, jeune fille timide de mon dortoir. On avait lié une amitié avec le temps, puis cette amitié s'était quelque peu brisée lorsque j'avais voulu l'aider à s'améliorer en magie. Puis, elle était morte. Penser à elle me fit soupirer, alors que je me dirigeais vers les champs. Certes, j'y passais déjà quelques heures chaque jour, puisque j'avais été assignée à cette corvée, mais j'adorais mon mini jardin. J'adorais le travail à la ferme, en fait. J'avais toujours été une fille de nature et de campagne, et non de ville, même si j'avais grandi à Montréal. Je détestais la pollution et aimait plus que tout me retrouver dans un endroit où tout ce que tu sentais et respirais était les effluves naturelles de cèdre, ou de blé, ou de la terre humide après le passage de la pluie.
Rien de mieux qu'un travail à la terre, qu'un retour aux sources, pour guérir d'un traumatisme. Que ce soit la mort de Marlow, la fin de ma relation avec Matthew, le départ de tant d'amies... Tout cela perdait un peu de son importance, de sa lourdeur sur mes épaules, quand je m'attelais à faire pousser mes légumes et à arracher avec entrain les mauvaises herbes qui aimaient drôlement pousser à côté de ma tige principale. Je savais que j'aurais beaucoup de peine à la fin de l'été, de revenir à l'école, et pour la première fois de ma vie, j'en n'avais pas envie. Trop de choses avaient changées. Maintenant, je ferais mes rondes de préfète non plus avec mon petit ami mais avec Noel, avec qui j'avais vraiment aucune, mais bien aucune, nulle, niette, affinité. Je me retrouverais très seule. Me restait plus que Ceyan, un ami que j'apprenais à connaître de mieux en mieux.
Alors que je me rapprochais de mon jardin, je vis une silhouette penchée sur son propre travail: Albus Potter. Ce n'était pas la première fois que je le voyais ici, il semblait souvent venir prendre soin de son petit jardin, chose pour laquelle je l'estimais. En fait, je le connaissais très peu, et donc je me faisais ma propre idée en le voyant se dévouer à la nature. Je me doutais bien qu'il ne souhaitait pas avoir de compagnie, qu'il devait apprécier ces moments de solitudes, mais j'avais pourtant envie, aujourd'hui, de bifurquer ma direction et d'aller le voir, pour une fois. Après tout, je serais très seule l'année prochaine, et même si j'avais aucune envie de me refaire des amis, si au moins je pouvais me créer certains contacts, simplement pour me permettre de dire " Salut! " à des personnes à mon retour de l'école, d'avoir une certaine vie sociale.
Je m'approchai doucement de lui et me penchai rendue à sa hauteur, observant son travail. Il faisait vraiment du bon travail, de petites fleurs avaient poussées au bout de certaines tiges, un bon signe que les légumes suivraient dans pas long.
« Salut! Tu fais pousser quoi? » demandais-je, curieuse, en essayant d'avoir l'air autant conviviale que je le pouvais.
S'il y a quelque chose à savoir à propos de moi, c'est que je fais partie de ces gens qui ont beaucoup de mal à faire deux choses en même temps. Lorsque je suis concentré, tout ce qui m'entoure disparaît. Maman plaisante toujours en disant que la maison pourrait prendre feu que je ne le remarquerait même pas. Chaque fois que l'heure du dîner est arrivée, après m'avoir appelé à maintes reprises, elle est obligée de venir poser sa main sur mon épaule pour m'extirper de ma rêverie, ce qui souvent me fait sursauter. Fort heureusement je n'ai pas de problèmes cardiaques. Cependant, j'ai beau avoir connaissance de ce problème, il m'est impossible de le résoudre. Si bien que lors de mon premier cours de métamorphose, j'étais tellement absorbé par la lecture du manuel que je n'ai pas entendu le professeur qui s'adressait à moi. Mon voisin m'a donné un petit coup de coude et lorsque j'ai relevé la tête, tous les élèves de ma classe avaient les yeux rivés sur moi. Comme vous devez l'imaginé, mon visage est devenu écarlate et je me suis empressé de me confondre en excuse. Le professeur n'était pas en colère contre moi, mais il m'a juste recommandé de lire le contenu du manuel pendant mon temps libre et profiter des heures de classe pour écouter ce qu'il avait à dire. C'était un bon conseil, que je m'efforce de suivre encore à l'heure actuelle.
« Salut! Tu fais pousser quoi? »
J'étais donc absorbé par l'observation des jeunes pousses, lorsque j'ai été surpris par une voix de fille. J'ai fait un bond en arrière avant de tomber assis au beau milieu des plants de tomate en poussant un petit cri de surprise. Inutile de préciser que je me suis sentis terriblement ridicule.J'ai tenté de reprendre un certaine contenance avant de poser mon regard sur ma visite impromptue. J'avais déjà vu son visage et pourtant je n'arrivais pas à me rappeler son prénom. Était-ce quelque chose comme Elizabeth ? Non...Elena, peut-être ? Non plus ! Je l'avais sur le bout de la langue, et pourtant impossible de m'en souvenir. Brooke ! Oui c'était sûrement ça...bien que le sentiment de doute n'avait pas encore quitté mon esprit. Dans le doute, j'ai préféré faire comme si je m'en souvenais parfaitement en prenant toutes les précautions nécessaires pour éviter de devoir l'appeler par son prénom. Je n'allais tout de même pas lui demandé, j'étais certain qu'elle me l'avait déjà dit par le passé. Désormais, il était trop tard, la seule solution qui s'offrait à moi, était d'attendre l'heure du dîner pour demander l'aide de mes camarades, en supposant qu'ils s'en souviennent. Je n'ai jamais été très doué avec les prénoms, par contre je suis un as pour reconnaître les visages. Je suppose qu'on ne peut pas tout avoir.
Après quelques secondes de réflexion et avant que le silence ne se fasse plus pesant, j'ai opté pour l'option la plus simple : répondre à la question qu'elle venait de me poser :
« Tu m 'as fait peur, eh bien...euh...principalement des tomates, des courgettes et quelques carottes »
Je venais d'indiquer un endroit un peu plus loin dans le petit jardin que je m'étais aménagé. Je sentais bien que l'heure était venue pour moi d'entretenir la conversation. Elle avait l'air plutôt aimable. Je n'étais jamais contre le fait de faire de nouvelles rencontres, cependant, comme à mon habitude, j'avais de grandes appréhensions.
« Et toi ? Qu'est ce que tu fais dans le coin ? »
Je ne voulais pas sembler malpoli ou faire preuve d'un manque de courtoisie, je me suis donc empressé de sourire alors que je me relevais pour observer les dégâts que je venais de causer à mes tomates avec mon arrière-train. Étrangement, rien de bien grave, seulement 5 d'entre elles semblaient avoir pris un coup, elles étaient toutes aplaties. Mais n'étant pas encore très développées, il n'était pas exclu qu'elles survivent, ce qui me rassura instantanément.
Je n'aurais jamais cru provoquer un jour une réaction aussi grande en saluant quelqu'un de la façon la plus simple qui soit. Je pensais qu'Albus m'aurait entendu arriver, qu'il aurait entendu les brindilles se casser sous mes pas, la terre remuée sous mes pieds. Mais non, dès que les premiers sons furent sortis de ma bouche, le jeune Potter sursaute violemment, tombant à la renverse dans un beau plant de tomate. Je le regardai avec amusement, sentant qu'il se sentait mal à l'aise dans sa position actuelle. Il se releva prestement, secoua ses vêtements imbibés de poussière alors que je le regardais toujours avec un sourire amusée, attendant une réponse de sa part. Il semblait chercher quelque chose en me regardant, fronçant les sourcils. Le silence commençait à être un peu long... Un air interrogateur commençait peu à peu à prendre forme sur mon visage. Allait-il finit par parler? « Tu m 'as fait peur, eh bien...euh...principalement des tomates, des courgettes et quelques carottes » et il m'indiqua d'un geste du bras les endroits où il faisait pousser ses légumes. « Ah chouette! Tu es courageux de faire pousser des carottes. Quand j'étais petite, ma mère essayait chaque été d'en faire pousser, mais sans succès. Je ne sais pas pourquoi les tomates sont plus faciles à faire pousser que les carottes. » Je regardai avec envie ses plants de carottes qui semblaient en bonne santé et imaginai les racines oranges sous terre qui devaient bientôt être prêtes.
« Et toi ? Qu'est ce que tu fais dans le coin ? », me demanda-t-il avec le sourire. Je lui souris en retour, contente qu'il semble prédisposé à avoir une conversation. Je n'étais jamais certaine avec les Serpentards, m'ayant fait souvent rabroué par eux.« Moi, je travaille aux champs cet été. Mais je m'amuse, comme toi, à me faire un petit jardin personnel et à venir le voir une fois de temps en temps. Pour ma part, je fais pousser des tomates également, des échalotes, des concombres et des fraises. J'ai un peu de difficulté avec les fraises, les insectes et les oiseaux aiment bien venir les manger avant que j'aie le temps de les recueillir! » dis-je en riant. Albus se pencha vers le plan de tomate qu'il venait d'écraser et je fis de même. Il semblait soulagé, mais pas moi. Certes, certaines tomates étaient aplaties et leur développement à maturité compromis, mais la tige principale semblait en avoir pris un coup aussi. « Dommage pour ce plant de tomate, il était à toi? ». C'était un beau plan prometteur, avec de petites tomates vertes qui avaient commencé à faire leur apparition, cinq d'entre elles maintenant beaucoup moins rondes qu'avant. « Je crois que tu vas devoir faire une croix sur ton plan, je serais surprise qu'il survive après les dégâts infligés à ta tige principale » rajoutai-je en me relevant, un peu triste que tant d'efforts soit gâchée par le fait que je lui avais fait peur, involontairement. « Je suis désolée de t'avoir fait peur, ce n'était pas mon intention. Tu aimes venir tout seul ici? »
Spoiler:
Désolée pour le méga délai à te répondre! J'étais en partie en vacances, et ensuite j'ai essayé de faire avancer rapidement mon RP avec Chloé. Promis, dès que tu réponds, je réponds aussitôt xD
(!["An unexpected encounter" [Libre] Logan-lerman-gifs-animes-575237](https://2img.net/h/www.gifsanimes.fr/celebrites/l/logan-lerman/logan-lerman-gifs-animes-575237.gif)
