A la frontière de la vérité ~ [ Chleo & Louna ]

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Après notre petite soirée de la veille, le réveil de ce matin est pour ainsi dire très compliqué. On pourrait croire que les vacances sont faites pour dormir … Mais ce n’est visiblement pas le concept de ce camp de vacances, avec les corvées qui nous attendent et tout le barda… Autant dire que ce n’est pas de tout repos, et que ce n’est pas forcément très bon pour mon teint le manque de sommeil. Il va falloir que je fasse attention. Bref, tout ça pour dire que mes paupières sont lourdes de sommeil ce matin et que je mets un moment avant de parvenir à m’extraire du lit. Et je crois même que mes colocataires ne prennent pas la peine de m’attendre et qu’elles sont réveillées depuis bien plus longtemps que moi. Après tout, elles ont raison, sinon elles ne sont pas sorties de l’auberge. Je suis comme qui dirait une assez grosse dormeuse. Il faut que Reyna se colle contre mon cou et se mette à me lécher les joues pour que cela me pousse à sortir du lit et à me préparer. Je me dépêche d’enfiler une tenue simple, qui consiste en un short et une chemise mignonne (il faudra vraiment que je songe à emprunter des tee shirts qui ne craignent pas à une des filles), à me maquiller et à coiffer mes cheveux avant de me diriger précipitamment jusqu’à la salle à manger. Etant l’une des dernières, il ne reste plus grand-chose en service. Que des morphales ces adolescents ! Sorciers ou non, c’est tous la même chose ! Je parviens à attraper une pomme au passage et décide qu’elle fera office de petit déjeuné. Il paraît que les pommes sont d’excellents coupe faim parce qu’elles te forcent à mâcher et donnent de ce fait l’impression à ton estomac que tu as mangé beaucoup. Soit, je ferais avec. Ca ne me dérange pas.

Je remarque qu’il n’y a pas énormément de monde dans cette salle commune, ce qui m’étonne un peu alors que je croque une première fois dans le fruit. Du moins, il n’y a aucun visage connu et je n’ai pas particulièrement envie de faire connaissance ce matin. En jetant un petit coup d’œil par la fenêtre, je remarque qu’il fait un temps splendide dehors et décide que j’irai prendre mon semblant de petit déjeuné sur la terrasse afin de profiter d’un petit moment de détente sous le doux soleil matinal. D’un pas tranquille et détendu je m’y rends et tombe directement sous le charme de ce lieu. Il ne paie pas de mine mais donne vraiment l’impression d’être en vacances, de pouvoir profiter du soleil et de se la couler douce. Typiquement un truc moldu qui me plaît plutôt bien. Comme tout dans cette ferme au final qui me donne l’impression de retourner dans mon Limousin natal. Enfin si on enlève le fait bientôt que dans mon Limousin ma famille possède une énorme demeure et que je n’ai pas à m’occuper des animaux et à partager une chambre … Mais disons que la verdure, le lac, les odeurs de l’extérieur. Ca c’est du vrai.

Perdues dans mes réflexions, je mets un instant à percuter qu’il y a non loin de moi une silhouette que je connais. Je ne m’attendais pas à la voir ici, ça c’est sûr, et de fait j’hésite à aller lui parler. C’est bête mais je suis comme ça. Je n’aime pas déranger les gens et je ne suis pas du genre à faire le premier pas. Cependant, nous avons tout de même passé une petite soirée ensembles hier soir et j’aimerais véritablement bien comprendre ce qu’elle cherche à savoir sur Chloé. Et puis c’est une de mes « colocataires » je ne vais pas passer mes vacances à l’éviter parce que je ne veux pas la déranger, n’est-ce pas ? Je suis sûre qu’Aniek ou même Danni apprécieraient ma décision, le fait de prendre les choses en main et d’agir pour une fois afin d’avoir des réponses. Tentant de prendre mon courage à deux mains, je me compose un visage amical et ouvert avant de m’approcher d’un pas qui se veut confiant. « Hé ! Bonjour Louna ! Pas trop fatiguée ? C’était sympa la petite soirée d’hier soir, tu ne trouves pas ? » je demande pleine d’entrain, me demandant d’où je tire ça. J’avance encore un peu plus afin d’être à sa hauteur avant de lui lancer un petit sourire et de dire ce qui me trotte dans la tête. A quoi prendre des pincettes, autant être directe pour éviter de tourner autour du pot alors que ça ne mène à rien. « Comment avances tes petites investigations sur Roxen ? Ca fait longtemps que tu ne m’as pas interrogée ! » Je demande avec un petit sourire en coin avant de croquer dans ma pomme une nouvelle fois. Je n’ai aucun doute qu’elle comprendra tous les sens de cette phrase. De 1 c’est une fille, donc c’est une experte en sous-entendus et en sens cachés. De 2 elle sait parfaitement de quoi je parle. Je sais que Chloé l’intéresse pour une raison qui m’est encore inconnue et elle sait que j’aimerai bien savoir pourquoi. Ainsi j’aimerai bien savoir ce qu’elle recherche et à qui d’autre elle aurait pu demander. Hier soir je crevais d’envie de lui demander mais je n’en ai pas eu l’occasion et je préférais éviter d’attirer l’attention de tout le monde sur ce point, et plus particulièrement de Danni qui a une relation toute particulière avec l’ancienne septième année. Je préférais attendre le moment idéal. Et maintenant ça n’a pas l’air trop mal.

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Les fêtes ne sont bonnes à vivre que sur le moment d’une soirée, puisqu’au-delà de cela, l’amusement, l’engouement, l’excitation disparaissaient aussi facilement que le sommeil plongeait les fêtards dans les bras de Morphée. Le réveil s’avéra difficile pour Louna, mais elle n’était pas décidée à faire une grasse matinée, même après une soirée plutôt chargée. Se coucher tard pour se lever tôt ne lui pas autant de problèmes qu’à d’autres élèves, tant la nature l’avait faite de manière à ce qu’elle puisse toujours pétiller de joie et de bonne humeur. Elle n’était pas du genre à avoir des cernes sous les yeux et après dix minutes de lamentations au sujet des heures qui défilaient bien trop vite, elle s’était levée et avait affronté du regard un soleil grandissant qui lui conféra sa joyeuseté habituelle. C’était une fille assez matinale, qui aimait profiter de la petite fraicheur du matin et déguster d’exquis petits déjeuners avant de commencer sa journée. Elle envoya son pyjama droit vers la corbeille à linges, puis se vêtit d’un short en jean noir effiloché sur les bords qui lui offrait un effet destroyed plutôt charmant, ainsi que d’un simple t-shirt blanc acheté dans une boutique moldue dont où était un imprimé en noir et rouge un : I ♥ GB. En guise de chaussures, elle préféra être à l’aise en se posant sur des nu-pieds bleu marine. Puis, elle fit sa propre toilette mais eut la flemmardise de se maquiller et se contenta de remettre sa chevelure à sa place après avoir plongé la tête sous le robinet. Cela faisait des jours que tout le monde s’apercevait au naturel puisqu’ils vivaient dans la même maison, donc parfois, elle pouvait se permettre de ne pas prendre le temps de se barbouiller le visage.

Au petit-déjeuner, elle opta pour quelques toasts à la marmelade, deux saucisses grillées et un bon café à la noisette. Autour de la table, d’autres élèves étaient présents et elle participa un peu à la conversation générale, tout en dégustant ses premiers toasts. Elle se mit à rire près d’Anoushka et de Nathaniel, avant que le sujet du jour ne soit assez sérieux pour attirer leur attention. La table entière s’organisa pour les corvées du jour et étant donné que Louna avait fait le ménage plusieurs jours de suite, on lui accorda un petit jour de repos tandis que d’autres, qui sortaient de congé, reprenaient le balai et la serpillère. Cela soulagea la Serpentard qui n’était jamais contre des heures de détente et de repos ; la veille, elle avait passé un bon moment à laver les sanitaires et il était clair que ce n’était pas l’activité la plus passionnante, ni la plus honorable de toute sa vie.

Après quinze minutes d’échanges au sujet du ménage à faire, la brune quitta la table avec son café encore un peu rempli et elle se reprit un dernier toast pour le savourer sur la terrasse. A côté de quelques transats libres, des petits magasines dédiés à la vie en ferme étaient posés au sol. Ils expliquaient le fonctionnement de ces lieux, comment gérer l’entretien du matériel, utiliser les outils et s’occuper des animaux. Louna n’avait lu que quelques pages, mais elle avait vite trouvé cela lassant. Aussi, elle se contenta de s’installer sur un transat vert pomme après avoir arrangé le parasol de manière à ce que son visage soit à l’ombre. Assise, elle posa son café à côté des revues et savoura son dernier toast.
Elle observait avec douceur le champ qui s’étendait non loin de la maison, et elle prit un plaisir à entendre les animaux s’exprimer. L’atmosphère était plutôt plaisante et l’air frais avait de quoi faire du bien aux poumons. Cela changeait de l’univers urbain dans lequel elle vivait depuis toujours et il fallait avouer qu’elle n’était pas contre des vacances, étant donné que son méprisable père ne l’avait jamais emmenée quelque part dans le pays ou à l’étranger, sauf pour se rendre à des dîners de famille assez soporifiques dans lesquels elle devait faire semblant d’être une sang-pur. Mais ce n’était pas suffisant pour rendre une gamine heureuse.
Heureusement qu’Adelina Brunel lui avait fait découvrir les joies de la découverte de créatures magiques en Roumanie et en Chine, l’an dernier et cette année à Pâques.

Tandis qu’elle se rappelait encore de la vue de ces majestueux mais cruels dragons embrasant tout ce qui se situait autour d’eux, elle ne fit pas attention à la silhouette qui s’avançait vers elle. A vrai dire, elle ne s’attendait pas à recevoir de la visite étant donné que presque tout le monde s’était mis à œuvrer. Lorsqu’elle put voir une ombre bouger à proximité de son parasol, Louna leva la tête et se surprit à sourire en apercevant Chleofee. Elles n’étaient pas amies jusque-là et c’était limite si la vipère se montrait particulièrement lourde et trop agaçante envers la Poufsouffle. Depuis quelques temps, elle cherchait à avoir des informations précieuses au sujet de Chloé Roxen qui, mystérieusement, portait le même second prénom qu’elle. Il lui fallait des informations pour confirmer ses récentes découvertes, quand bien même la preuve était évidente. Ce qu’elle avait trouvé l’avait pas mal surprise et elle avait eu du mal à vouloir le croire durant quelques heures. Il s’agissait également d’un parfait élément qu’elle pourrait utiliser contre son père, l’homme qu’elle aimait le moins dans sa vie.
Quoi qu’il en soit, Louna s’était vraiment montrée sans-gêne en s’acharnant avec ses questions sur la vie de Chloé. Elle ne s’était d’ailleurs pas attendue à les voir toutes les deux dans cette même maison. Il aurait été plus simple d’aller voir sa demi-sœur pendant qu’elle était encore à la ferme et juste avant qu’elle ne soit à l’université, mais elle refusait de le faire. Elle refoulait le fait que cette rencontre la rendrait nerveuse et qu’elle voulait obtenir des réponses avant de lui adresser la parole. Ordinairement, elle n’avait pourtant peur de rien, et aujourd’hui, elle avait du mal à assumer qu’elle appréhendait les choses. Cette affaire était sérieuse, après tout. Malgré cela, la sang-mêlé n’aurait jamais pensé partager la même chambre que cette Chleofee, ni même passer une très bonne soirée en sa compagnie. Elles avaient mis de côté les discussions étranges qui avaient créé de la méfiance chez l’une et l’autre, et Louna la trouvait même très sympathique. Evidemment, le point noir était qu’elle l’avait parfois aperçue aux côtés d’Aniek, mais pour l’heure, Louna n’était pas suffisamment proche d’elle pour vouloir s’en inquiéter. Ceci dit, elle ne pouvait cacher l’allégresse et la jovialité qu’elle ressentait en voyant Chleofée, à la suite de cette bonne petite fête à quatre.

- Salut Chleo ! Non, ça va, j’ai passé une excellente nuit, la soirée était vraiment top ! J’espère qu’on remettra ça, répondit-elle avec un large sourire alors qu’elle levait la tête vers elle.
Louna la laissa s’approcher et tendit le bras sur le côté pour tirer le transat voisin vers le sien, invitant sa camarade à s’installer à son tour. Elle acceptait de passer un petit moment de bavardage en sa compagnie, mais elle se demandait surtout si la jolie brune allait lui parler du séjour à la ferme ou d’autre chose. Rapidement, elle eut la confirmation de ses soupçons. Enfin, cela ne la dérangeait pas, bien au contraire. Ce serait une occasion parfaite de pouvoir à nouveau l’interroger en sachant que désormais, elles se connaissaient un tout petit peu plus qu’auparavant. Pour commencer, Louna joua la carte de la sincérité et elle n’était, de toute manière, pas du genre à mentir. Elle considérait qu’il n’y avait que la vérité qui puisse faire avancer les choses dans n’importe quelle situation.
- Non, c’est le néant, dit-elle en soupirant, le regard rivé vers les champs. J’ai pensé à demander à Nathaniel, je l’ai parfois vu en compagnie de Chloé, cette année. Mais si je fais cela, je serais obligée de tout lui expliquer car c’est mon meilleur ami. Et puis, j’ai pensé que tu étais la personne la mieux placée pour répondre à mes questions.
L’ambiance perdit mystérieusement de vivacité et les énigmes sans réponses s’avéraient bien énervantes pour la Serpentard. Cependant, sa détermination ne s’éteignait jamais et elle ne comptait pas abandonner. Tentée par la présence de Chleofee, elle l’observa à nouveau dans les yeux avec sérieux et lui lança :
- Honnêtement, je ne vois pas ce qui te bloque, Chleo. Il s’agit juste de me parler de Chloé comme dans une conversation parfaitement normale ! Et je t’assure que ce n’est pas pour lui faire du mal ou quoi que ce soit de bizarre !

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Je suis surprise de voir que Louna m’accueille avec tant d’entrain, comme si nous étions de bonnes amies, comme s’il n’y avait pas cet espèce de tension remplies de questions et je m’en veux presque de gâcher ça en osant lui demander pour Chloé. C’est comme si cette petite soirée de la veille nous avait permis de nous découvrir d’une nouvelle manière, sans interrogations, sans énigmes, sans toute cette dimension fort étrange qui semble nous draper de son aura malsaine. Juste nous. Des filles pendant une soirée pyjama tout ce qu’il y a de plus normal entre filles. Du coup ça faisait presqu’étrange de remettre ça sur le tapis. Mais presque seulement. Parce que j’avais tout de même envie de savoir ! Quand je dis que cette aura est malsaine. Je ne me considère pas comme une personne curieuse étant donné que depuis un an je fais tout mon possible pour que personne ne s’intéresse à mon secret et j’en suis même venue à fuir à tout prix ce genre de personne mais là … Je considère que c’est différent. Et ça l’est ! Après tout, une fille qui sort de n’importe où pour me poser des questions sur une autre fille avant de disparaître aussi rapidement qu’elle est arrivée, ça pousse à la méfiance et au désir de savoir ce qu’elle trame vraiment, non ? Aussi, je considère que notre soirée de la veille à fait évoluer notre ‘relation’ dans un sens qui serait sans doute propice à ce genre d’échange. Enfin, c’est beau d’espérer.

« Salut Chleo ! Non, ça va, j’ai passé une excellente nuit, la soirée était vraiment top ! J’espère qu’on remettra ça » Je lui rends son large sourire et hoche la tête avec enthousiasme. Pour le coup, je suis plutôt d’accord avec elle. Au final, je pense que je suis tombée sur une bonne chambrée. Enfin, c’est surtout grâce à Catherine, notre petit bisounours, qui apaise toutes les tensions. Si je m’étais retrouvée avec seulement Daniela et Louna, je suis persuadée que ce serait parti en cacahuète. J’aurais réagi au quart de tour et certainement très mal aux insinuations de Danni et j’aurais explosé. Ce qui aurait finit dans de grandes engueulades, des pleurs et peut être même un bain de sang. Enfin je dis ça, mais je n’en sais rien. Et je ne veux même pas le savoir. Il y a Catherine qui nous permet de toutes nous entendre et c’est tout ce qui compte au fond. « J’espère aussi. » Elle approche un transat du sien dans une invitation à m’assoir à ses côtés et je ne me fait pas prier. Je m’étends à ses côtés, allongeant mes longues jambes nues au soleil, n’étant pas contre l’idée de prendre quelques couleurs. Habituellement, je revenais toujours avec une couleur dorée unie que beaucoup m’enviait dû au soleil de la côte d’Azur et du Limousin. Cette année, si je ne profite pas des jours de soleils à la ferme, je reviendrai plus pâle que je ne l’ai jamais été.

Je glisse un regard vers elle quand j’aborde le sujet de Chloé et je suis ravie de voir qu’elle ne le prend pas mal et qu’aucun regard carnassier ne se braque sur moi. Au contraire même, elle continue la conversation comme si nous étions deux copines qui bavardons tranquillement. Je pense vraiment que la soirée d’hier y est pour quelque chose. Peut-être que la jeune vipère pourra s’ouvrir un peu plus et me dire pourquoi elle veut en savoir autant sur Roxen. « Non, c’est le néant » J’hausse un sourcil, surprise que son entreprise n’ait pas avancée. Mais je m’efforce aussi de ne pas laisser transparaître ma satisfaction. Je suppose que j’aurais été bien en peine d’obtenir des informations si elle avait eu les réponses qu’elle recherchait. « J’ai pensé à demander à Nathaniel, je l’ai parfois vu en compagnie de Chloé, cette année. Mais si je fais cela, je serais obligée de tout lui expliquer car c’est mon meilleur ami. Et puis, j’ai pensé que tu étais la personne la mieux placée pour répondre à mes questions. » Etonnement, il suffit qu’elle dise ça pour que l’ambiance redevienne un peu tendue. Parce que juste après avoir lâché ça, elle détourne les yeux vers moi et … le voilà le regard carnassier ! Et flûte … « Honnêtement, je ne vois pas ce qui te bloque, Chleo. Il s’agit juste de me parler de Chloé comme dans une conversation parfaitement normale ! Et je t’assure que ce n’est pas pour lui faire du mal ou quoi que ce soit de bizarre ! » Ses yeux sont braqués sur les miens mais cette fois-ci je suis bien déterminée à ne pas détourner le regard. Je n’ai pas peur (je n’ai aucune raison e l’avoir) et je ne me sens pas en danger. Louna a clairement besoin de moi, elle dépend de moi. Visiblement, sa réussite découle de ma collaboration. Et au vu du ton qu’elle emploi et du sérieux dans son regard et dans sa voix, c’est quelque chose de vraiment important. Et c’est cela qui me perturbe. Qu’est-ce qui pourrait être important à ce point pour la jolie brune ? Qu’est-ce que Chloé peut bien cacher ? Et qu’est-ce qui lie Louna à Chloé ? Il pourrait s’agir d’une attraction morbide ou je pourrais tout aussi bien être à la ramasse. Le fait est qu’une bataille se livre au fond de moi. Je crève d’envie de savoir ce qu’il se passe entre les deux et pourquoi Louna s’acharne autant. J’ai envie de connaître ce secret lié à Chloé comme elle connaît une partie du mien. Mais en même temps je suis redevable à Chloé. Si je la contrarie de trop, peut-être qu’elle risquerait de parler à mon sujet et je serais dans la panade. Et puis je ne veux pas la décevoir. Je ne veux pas supporter de nouveau son regard rempli de déception. Alors qu’est-ce que je suis supposée faire, hein ? Qu’est-ce qui serait le mieux ? Mon instinct et ma loyauté me hurlent de ne rien dire, mais la voix d’Aniek et des serpentards me poussent doucereusement à en savoir plus. Je pousse un petit soupir avant de me mettre à tapoter les lèvres avec mon index en pleine réflexion sans pour autant quitter Louna des yeux. « Si j’ai bien compris, Nathaniel et Chloé se connaissent depuis longtemps. Très longtemps. Depuis qu’ils sont tout petits. Ils vivaient non loin l’un de l’autre en France » je me tais avant d’en dire trop. Evidemment que je le sais… J’y étais aussi quand j’étais toute petite et j’y passais mes vacances. A dire vrai, je connais Nathaniel plus que je ne veux le laisser croire. Mais sous une autre identité. Il faut donc que je prenne garde à ne pas trop en révéler pour que cela paraisse suspect. « Tu m’étonnes qu’il t’aurait demandé des explications, vu comment ils sont proches » je continue dans un petit sourire avant de redevenir un peu plus sérieuse « Mais pourquoi est-ce que tu ne lui en aurais pas donné? C’est ton meilleur ami, il n’a pas le droit de savoir ? D’autant plus qu’au fond il doit en savoir bien plus que moi sur elle … Du coup, pourquoi est-ce que tu penses que je serai la mieux placée ? Parce que j’étais à Beauxbâtons avec elle ? » Je tourne ma pomme dans ma main sans ressentir l’envie ni le besoin de croquer dedans et je cherche la façon de dire ce que j’ai en tête. Même si la traduction est devenue plus facile, elle n’est pas toujours instantanée, surtout quand j’ai plein de trucs qui me trottent dans la tête. « Tu sais, ce qui me ‘bloque’ c’est que je ne comprends pas pourquoi tu me poses toutes ces questions. Avoue que si quelqu’un que tu ne connais ni d’Eve ni d’Adam débarque pour te poser mille et une questions sur une personne que tu connais, tu serais un peu méfiante toi aussi, non ? » je lui demande en lui lançant un sourire en coin pour la pousser à se mettre à ma place trente secondes et à comprendre mon point de vue. Ce que je ne lui dit pas, c'est que je lui suis redevable dans un certain sens.

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HRP : Désolée du retard, j'étais assez occupée par divers événements IRL. Wink

Le regard imperturbable de la prédatrice en quête de sa proie semblait la tenir au piège. Ce n’était pourtant pas volontaire ; Louna ne comptait pas la déconcerter ou la rendre nerveuse par le simple air sévère qu’elle prenait, mais disons que le sujet de Chloé lui tenait tellement à cœur qu’elle ne pouvait pas l’aborder avec légèreté. L’avancée de son enquête n’avait pas avancé depuis qu’elle avait dérobé le fameux dossier de la Roxen dans le bureau de son père. Une fois de plus, elle se demandait comment elle avait pu ne pas avoir eu la curiosité de le fouiller de fond en comble depuis bien longtemps. Ce n’était que très récemment qu’elle prit concrètement la décision de trouver des éventuels éléments pour importuner la réputation de son père. A l’instar de ses comparses au comportement parfait au Ministère, son père donnait toujours une excellente impression auprès des autres individus. Il était toujours bien habillé, faisait cirer ses chaussures très fréquemment, se coiffait avec une extrême habilité, et il avait d’incroyables dons oratoires pour convaincre ou dissuader. En somme, il était le fonctionnaire idéal dans le monde magique et presque personne ne se doutait qu’il pouvait y avoir un véritable cœur de pierre derrière cette superficialité. Cette parfaite illusion faisait doucement rire la petite Serpentard autant que cela la décevait. C’était en partie de la faute de son père si, aujourd’hui, elle ne supportait pas les personnes imbues d’elles-mêmes alors qu’elles sont hypocrites, médisantes et méchantes. On pouvait en soi être orgueilleux ou narcissiques, Louna étant d’ailleurs arrogante, mais sans pour autant avoir d’aussi malheureux défauts dans le genre Aniek Frowein.
En y repensant, elle et son paternel devraient bien s’entendre étant donné qu’ils partageaient la même philosophie au sujet du sang-pur ; dommage que Louna n’ait pas perpétué la pureté du sang des Brenner, mais cela, ce n’était pas de sa faute. Ce fut ainsi qu’elle trouvât l’idée de fouiner dans la vie de son père plutôt réjouissante, mais elle ne s’était pas attendue à tomber sur quelque chose d’aussi incroyable que le fait d’avoir une demi-sœur. D’après le dossier en question, Chloé avait toujours été une sang-pur, ce qui la poussait à se demander pourquoi leur père n’avait pas tout fait pour la garder avec lui au détriment de Louna ? S’était-il passé quelque chose pour qu’il n’ait pas pu obtenir sa garde ? Toutes ces questions inextricables poussaient la grande brune à s’informer avec autant de sérieux que d’acharnement. La pauvre Chleofee en payait actuellement les frais face à la vipère qui lui en demandait peut-être un peu trop. Il fallait se montrer subtile si elle souhaitait obtenir ce qu’elle désirait, mais cela ne s’avérerait pas évident si la Poufsouffle était ordinairement nourrie d’une curiosité sans failles. Dans une conversation, il y a toujours un échange d’informations et Louna priait pour qu’elle n’ait rien à lui dévoiler en contrepartie des réponses de la Eastwood. Elle ne la connaissait pas tant que cela, même après une superbe soirée entre filles, alors elle ne pouvait qu’espérer qu’elle n’aille pas mettre son nez dans ces affaires familiales. D’un autre côté, elle comprenait parfaitement cette irrésistible envie d’en savoir plus, puisqu’à sa place, elle aurait également tout fait pour que son interlocuteur ne crache le morceau.

Observant Chleofee dans sa profonde réflexion, elle eut soudainement le cœur battant, comme si elle attendait son sujet d’examen scolaire. Et puis, la tension se relâcha doucement lorsque la française lui lâcha une première information, concernant Nathaniel et Chloé. Selon elle, ils se connaissaient depuis très longtemps puisqu’ils vivaient non loin l’un de l’autre en France. Louna connaissait plus ou moins le passé de son meilleur ami, mais pas avec ces détails croustillants au sujet de l’ancienne Serdaigle. Elle se rendit compte qu’interroger Nathaniel l’aurait sans doute également beaucoup aidée, et elle se mit à songer qu’elle le ferait en dernier recours si jamais Chleofee refuserait de lui dévoiler autre chose.
- Mmh, en France donc…, murmura-t-elle en pleine réflexion, l’index sur la lèvre inférieur.
Tout en buvant un peu de son café, elle était en train de noter cette information dans sa tête, cherchant à faire un lien avec la vie de son père. Elle savait, grâce aux commères, que sa demi-sœur avait étudié à BeauxBâtons, mais elle ne pensait pas qu’elle y avait pour autant passé une bonne partie de son enfance là-bas. Malheureusement, elle ne vit aucun rapport entre ces éléments en sachant que les papiers qu’elle détenait indiquait que la ville d’origine de Chloé était située en Ecosse. Peut-être qu’elle était partie de là-bas pour fuir son géniteur avec sa mère ? Cela ne l’étonnerait pas, mais d’un autre côté, ce n’était pas tellement logique. Les Brenner ne vivaient pas en Ecosse, donc elles auraient pu y rester sans se soucier de quoi que ce soit. Alors qu’elle se perdait entre différentes pensées contradictoires, la Poufsouffle revint à l’attaque en lui demandant la raison pour laquelle elle ne pouvait pas livrer d’explications à Nathaniel. La réponse lui semblait évidente, au fond d’elle, mais elle ne l’était peut-être pas pour les autres.
- Disons que pour le moment, je préfère ne pas mêler qui que ce soit à ce… genre de choses. Je veux juste des réponses et je lui révélerai sans doute quand tout ça sera éclairci, affirma-t-elle en gardant son sérieux.
Autant être se montrer nébuleux et peu clair pour répondre à ce type de questions. Durant un instant, la jeune fille hésita à employer le mot « problème » au lieu de « genre de choses ». Toutefois, si elle insinuait que quelque chose clochait avec Chloé, la Poufsouffle ne tarderait peut-être pas à lui sauter dessus pour tout savoir. Finalement, elle soupira doucement à son tour.
- C'est bien ça, tu as raison, ton séjour à BeauxBâtons m’a laissé penser que tu la fréquentais sans doute depuis un bail. Mais est-ce que tu sais si elle a toujours vécu en France ou non ? Elle n’était pas, par hasard, en Ecosse ?
Il fallait désormais aller dans le vif du sujet en lui posant de nouvelles questions. Elle souhaitait connaître la raison pour laquelle cette fille était sa demi-sœur, pourquoi elle n’était pas au domicile parental et qu’était-il arrivé à elle et sa mère les mois ou les années suivant sa naissance. Au fond, elle ne savait plus vraiment ce qui l’importait le plus entre nuire la réputation de son père et connaître une jeune fille qui faisait partie de sa famille sans même le savoir. Pour l’heure, elle ne se réjouissait même pas de la nouvelle et elle ignorait vraiment comment le prendre.
Louna observa Chleofee tourner sa pomme sans la manger, sa tête commençant à légèrement surchauffer en vue de la chaleur du soleil et de sa réflexion qui s’entrechoquaient avec de nouvelles interrogations étranges. Enfin, la Poufsouffle lui expliqua qu’il était difficile de fournir des réponses à une personne qu’elle ne connaissait pas, au sujet d’une fille qu’elle connaissait plutôt bien. Sur ce coup-ci, la jolie française n’avait pas tort ; tout ceci avait de quoi susciter la méfiance et le scepticisme. Pourtant, elle semblait vraiment vouloir la pousser à se mettre à sa place, un petit sourire agrémentant ses traits harmonieux.
Gigotant légèrement sur son transat pour trouver une meilleure position pour mieux s’y détendre, la Serpentard finit par quitter sa camarade du regard. Ses yeux s’orientèrent vers un bosquet d’arbres au fond du jardin, où quelques animaux de la ferme étaient nourris par d’autres élèves de Poudlard. Il n’était pas bien facile de répondre à cette question sans vouloir faire preuve d’égoïsme ou de mauvaise foi. Cependant, Louna était de nature très déterminée et elle était prête à tout – dans la limite du raisonnable – pour arriver à ses fins.
- Oui, je peux concevoir que tu ne me fasses pas confiance. Mais je t’assure que c’est assez important que je sache tout sur elle, ou du moins, une bonne partie de son passé. Je ne peux pas te dire ce que j’ai en tête…C’est tellement bizarre cette affaire. Je ne suis même pas fichue d’aller la voir pour avoir directement les réponses, alors si je passe par toi, c’est également parce que c’est plus prudent. J’ai cru comprendre qu’elle était aussi explosive que moi par moments, alors je préfère emprunter la voie sûre !
Elle fit une pause, laissant le temps à la Poufsouffle de pouvoir y réfléchir. Elle espérait ne pas avoir laissé le moindre indice qui lui mette la puce à l’oreille, mais en y repensant, il fallait vraiment être une voyante pour tout deviner. Au final, elle poursuivit, toujours dans l’espoir que la subtilité de ses mots puissent atteindre sa colocataire de chambre. Cependant, elle lâcha un léger rire nerveux :
- Je me demande quelle tournure prendra les choses... Parfois les secrets peuvent faire du bien, ou du mal.
En réalité, elle venait peut-être de rendre Chleofee complètement dingue avec ce genre de phrases curieuses et mystérieuses. C'était plus ou moins l'effet voulu, puisque si elle désirait en savoir plus, elle devrait lui faire des concessions. Cependant, Louna n'avait pas vraiment l'intention de céder à sa curiosité une fois qu'elle aurait ce qu'elle voulait... du moins, c'était ce qu'elle pensait fermement pour le moment.

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La jeune Serpentard n’était visiblement pas au courant que l’objet de ses recherches avait passé une bonne partie de son enfance et de sa vie en France, ce qui me pousse à me rendre compte qu’elle n’en mène vraiment pas large. Elle ne sait pour ainsi dire pas grand-chose de la bleue et argent en dehors des évidences. Alors soit c’est une très mauvaise enquêtrice, soit elle ne sait pas vraiment s’y prendre. Ou alors tous ses espoirs reposent vraiment sur moi et je l’empêche d’avancer. Il me plairait de croire cela mais je sais pertinemment que ce ne doit pas être la raison de cette ignorance. Ce doit être encore une fois quelque chose qui dépasse mon entendement et que la jeune fille refuserait de me dire. Et même temps cette jolie brune est tellement mystérieuse et secrète que je n’en mène pas large non plus. J’ai l’impression qu’on fait du surplace puisque je refuse de lui dire quelque chose sur la Serdaigle d’intéressant tant qu’elle ne me donnera pas une véritable raison sensée de le faire. Et comme elle semble aussi obstinée que moi … Nous ne sommes pas sorties de l’auberge ! De mon point de vue, il me paraîtrait logique que Louna interroge des gens qui sont vraiment proches de Chloé pour en savoir un maximum sur elle. Du moins c’est ce que j’aurais fait, de la façon la plus délicate et discrète possible. Cependant, la verte et argent ne semble pas raisonner de la sorte. A moins qu’elle ne se soit pas rendue compte que Chloé et moi ne nous parlions plus ? Non pas que nous soyons en véritable froid, nous avons juste préféré instaurer des distances entre nous car l’ex-septième année n’appréciait pas franchement ma façon de me comporter et de réagir. Ou surtout le fait que je cache des choses à Daniela je crois. Bref, c’était tout de même flagrant que nous ne nous parlons plus –pas que nous ayons déjà réellement beaucoup parlé et que nous passions notre temps ensemble ceci dit… Du fait, je devrais techniquement (et très certainement) en savoir moins sur elle que ne pouvait en savoir ses compagnons de dortoirs, ses amis, Daniela ou même Nathaniel. Alors pourquoi s’obstine-t-elle avec moi ? (même si aujourd’hui je l’ai un peu poussée à revenir à la charge, avouons-le. Mais je reste persuadée qu’au bout d’un moment elle aurait d’elle-même sauté sur l’occasion.) « Disons que pour le moment, je préfère ne pas mêler qui que ce soit à ce… genre de choses. Je veux juste des réponses et je lui révélerai sans doute quand tout ça sera éclairci » Sa réponse m’arrache un sourire à cause de son sérieux et de la réponse en elle-même qui ne me paraît pas si intelligente que ça. Comment Nathaniel pourrait-il réagir une fois qu’elle aura trouvé toutes les réponses à ses questions. Ne se sentirait-il pas vexé de ne pas avoir pu l’aider ? Enfin je dis ça … Mais encore une fois je suis une fille et les garçons sont loin de raisonner comme nous, c’est bien connu ! Cependant, je remarque aussi qu’elle dit « sans doute » ce qui signifie certainement qu’en fonction des réponses reçues lors de son investigation, il y a une probabilité non négligeable pour qu’elle ne révèle rien à Nathaniel en fin de compte. Mais qu’elles genres de réponses sur Chloé pourraient la pousser à réagir comme ça ? « C'est bien ça, tu as raison, ton séjour à BeauxBâtons m’a laissé penser que tu la fréquentais sans doute depuis un bail. Mais est-ce que tu sais si elle a toujours vécu en France ou non ? Elle n’était pas, par hasard, en Ecosse ? » j’hausse un sourcil à cette insinuation car cela m’étonnerait franchement que l’Ecosse ne soit qu’un pur hasard. Je savais pertinemment que Chloé n’avait pas toujours vécu en France puisqu’elle est arrivée en cours d’année à Beauxbâtons, mais pour ce qui était de l’Ecosse… Encore une fois, j’étais bien loin de connaître aussi bien l’aiglonne. « Oui, je peux concevoir que tu ne me fasses pas confiance. Mais je t’assure que c’est assez important que je sache tout sur elle, ou du moins, une bonne partie de son passé. Je ne peux pas te dire ce que j’ai en tête…C’est tellement bizarre cette affaire. Je ne suis même pas fichue d’aller la voir pour avoir directement les réponses, alors si je passe par toi, c’est également parce que c’est plus prudent. J’ai cru comprendre qu’elle était aussi explosive que moi par moments, alors je préfère emprunter la voie sûre ! » Je ne peux m’empêcher de glousser doucement. C’est plus prudent de passer par moi ? C’est bien la première fois que j’entends cela. J’avoue que cela ne me déplait pas mais je doute que ce soit la stricte vérité. Et puis je pouffe aussi à cause du fait qu’elle ait mentionné la bombe que pouvait être Chloé. Si elle savait ! Cependant, je ne tarde pas à retrouver mon sérieux. Comme Louna vient de le mentionner, cette affaire est franchement bizarre. « Je me demande quelle tournure prendra les choses... Parfois les secrets peuvent faire du bien, ou du mal. » Et concrètement, je ne pouvais pas non plus vraiment ricaner après ce genre de phrase. Je me mets à fixer Louna d’un regard pénétrant et sérieux, me demandant pourquoi elle dit ce genre de choses. Cette affaire dans laquelle elle s’est embarquée n’a visiblement rien d’innocent. Il y a trop de paramètres qui me montrent qu’elle recherche des choses qui ne plairaient pas à beaucoup de personnes, Chloé compris. Du moins, c’est ce que je suspecte au vu du ton qu’elle emploie et du visage mystérieux qu’elle s’est façonnée. Il est évident qu’elle ne veut pas prendre le risque qu’on devine ce qu’elle mijote, ni qu’on puisse lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle me paraît aussi être prête à tout pour arriver à ses fins et pour avoir ce qu’elle désire. Mais à force de côtoyer des Serpentards, cette détermination féroce et toute cette attitude ne m’impressionne plus autant (Franz mis à part) et ce n’est certainement pas grâce à ça qu’elle m’obligera à faire ce qu’elle souhaite.

Sans quitter mon air sérieux et mon regard perçant, je me passe une main dans mes cheveux. « Je suis parfaitement d’accord avec toi. Les secrets sont à double facette et on a tout intérêt à ne pas jouer avec ni à les prendre à la légère. » Et je suis parfaitement bien placée pour savoir de quoi je parle à ce sujet, malheureusement je dirai même. Sur ces mots je lui lance un regard entendu, comme pour lui dire « ne fais pas l’imbécile avec ». Puis je détourne les yeux à mon tour et regarde le ciel. « Je ne comprends pas … Tu dis que tu ne veux mêler personne à ‘’ ce genre de choses ’’ » je commence en levant les doigts pour faire des guillemets, de manière à citer Louna. « mais pourtant tu m’y mêles… Il serait donc légitime que j’en sache plus que… les autres … » Je me retourne soudain vers elle, décidée. « Louna … Tu n’y arriveras pas toute seule. Tu t’en rends compte n’est-ce pas ? En 6 mois tu n’as pas avancé d’un pouce et tu le dis toi-même, tu n’oses pas aller voir Chloé directement. Et tu as d’ailleurs bien raison parce que je pense qu’elle serait super suspicieuse et … Je pense que tu ne veux pas ça avant d’être sûre de toi. De plus je te confirme, elle est assez explosive. » Je la scrute quelques secondes avant de continuer « Je suis devenue une pro en affaire bizarre et en secret, tu peux me croire. » Et elle n’a pas idée à quel point. Je sourirai bien mais je suis trop absorbée par le fond de ma pensée. Il y a quelques minutes encore, je ne pensais pas que je dirais ça, je ne pensais pas que je ferais une telle proposition, mais au fur et à mesure des conversations, Louna attise ma curiosité. Et je sens derrière son besoin d’avoir des informations sur la nouvelle étudiante, une nécessité. Comme si cela était vraiment important, comme si elle ne cherchait pas à en savoir le plus possible telle une petite fille, mais plutôt que cela relevait d’une importance cruciale. Pour quoi, je l’ignore, mais je suis intimement persuadée que je parviendrai à le découvrir si je creuse un peu. « Je suis prête à t’aider si tu m’expliques ce qu’il se passe. Je te promets que je ne dirai rien à personne. Tu tiens à ce que ça reste caché et je le respecte totalement. Vraiment. » Je suis désormais redressée et tout mon corps est tourné vers elle dans l’attente de sa réponse. Verra-t-elle dans mon regard que je suis sérieuse ? Que c’est sa seule chance d’avoir les informations qu’elle recherche ? Que je ne compte vraiment rien lui révéler si elle ne me dit pas ce qu’elle traficote ? Mais d’un autre côté, je me giflerai bien. Dans quoi est-ce que je me suis encore lancée ? N’ai-je pas déjà assez à faire avec mon propre secret et tous les problèmes qui en résultent ? N’en ai-je pas assez de cacher des choses aux gens et de mentir ? C’est à croire que j’y prends goût … D'autant plus que je joue avec le feu. C'est de Chloé dont on parle !

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A première vue, Louna se demandait si Chleofee resterait si peu coopérative jusqu’à la fin ; son regard pénétrant et perçant par instants ne la troublait absolument pas, mais plus le temps passait, et plus elle sentait que cette affaire risquait de lui faire hausser le ton. Elle ne ressentait guère l’envie de faire régner le froid entre elle et cette fille après avoir passé une si bonne soirée ensemble la veille, mais parfois, son impulsivité prenait le dessus et elle ne distinguait plus les conséquences de ses actes. Pour l’heure, elle tenta avec fermeté de garder le calme et de rester patiente quand bien même dans une autre réalité, elle n’aurait pas hésité à secouer Chleofee pour obtenir des réponses. La violence ne résolvait rien, selon les dictons moldus, mais en vérité, elle pouvait vous sortir des plus grands pétrins. Evidemment, elle n’était pas assez détraquée pour faire du mal à cette pauvre Poufsouffle qu’elle avait embarqué dans ses histoires. D’ailleurs, celle-ci venait de lui répondre, ne comprenant pas pourquoi Louna souhaitait ne mêler personne à ce genre de choses, alors qu’en fait, elle venait de la fourrer, elle, dans cette affaire. La Serpentard sourit : Oui, effectivement les secrets étaient à double facette et il ne fallait pas jouer avec cela. C’était pour cela que la conservation de son propre secret en paraissait presque vital à ses yeux, quand bien même elle avait confiance en ses amis. Elle ne voulait pas connaître leur réaction avant de connaître celle de Chloé, c’était comme ça. Elle refusait de l’admettre, mais cela la troublait déjà bien assez pour que ses proches ne la bouleversent bien plus avec cette histoire de famille. Choisir une personne extérieure lui permettait d’éviter à devoir tout lui révéler.
- Je me suis mal exprimée. Je voulais dire que je ne voulais mêler aucun de mes amis à ça. Si tu veux savoir, il y a quelques mois, je me fichais totalement de toi car on ne se connaissait pas et j’étais certaine que tu me répondrais gentiment sans te mêler de ce qui ne te regardait pas. Désolée, fit-elle en esquissant un sourire forcé.

L’idée d’avoir pu juger une personne sans la connaître ne lui plaisait pas vraiment et elle se doutait que cette révélation n’allait pas faire hurler la française de joie. Cependant, mieux valait être franche durant cet instant crucial, l’hypocrisie n’apportant absolument rien. A vrai dire, elle commençait à bien apprécier cette fille depuis peu et elle espérait qu’après cette conversation, elles puissent de nouveau se parler avec autant d’entrain que lorsqu’elles s’étaient saluées.
Relevant sa tasse de café à ses lèvres, elle la vida de son contenu et la reposa au sol, avant de se laisser tomber contre le dossier du transat en poussant un petit soupir. Il fallait croire que les blaireaux pouvaient eux-aussi se montrer tout à fait obstinés à l’oral, et Louna se demandait combien de temps Chleofee continuerait à refuser de lui dire quoi que ce soit en échange de la connaissance du secret. Même si elle se disait être une professionnelle en affaires bizarres et en secrets, la Serpentard n’était pas d’accord pour lui donner ce qu’elle voulait. Ce n’était pourtant pas compliqué de se contenter de lui livrer de simples réponses qui n’auraient aucun incidence sur elle. Louna ferma les yeux, laissant sa tête retomber en arrière de telle sorte à ce que le soleil n’éclaire tout son visage. Elle ne répondit rien et la laissa tout simplement continuer de parler. Au fur et à mesure de ces paroles dans lesquelles elle se disait prête à l’aider et de ne rien dire à personne, la jeune brune semblait croire que les choses ne se passeraient pas comme elle l’avait prévu. Si elle respectait tant que cela le fait que Louna désirait garder cette histoire cachée, ne pouvait-elle donc pas lui donner cette satisfaction ? La cinquième année finit de nouveau par baisser la tête vers Chleofee, percevant clairement le sérieux qui ne la quittait pas depuis un moment. Etait-ce réellement sa seule chance d’avoir les informations qu’elle souhaitait ? L’esprit de la vipère faisait le pour et le contre de cette proposition, sa raison luttant contre sa propre volonté et elle resta presque immobile pendant quelques secondes, plongée dans une réflexion tortueuse.
- T’es vraiment butée, quand tu veux, toi aussi ! dit-elle sur un ton désinvolte.
Comme elle le disait, Louna aussi était têtue et quand bien même elle avait le sentiment qu’elle pouvait croire en Chleofee, sa détermination ne faiblit pas pour l’heure.
- Ecoute, tu réponds juste à quelques questions et je te donne un indice sur cette histoire. Ca sera pas dur à deviner. D’abord, je voudrais savoir ce que tu sais du milieu dans lequel a vécu Chloé… Je veux dire par là, sa famille surtout. Tu as déjà vu ses parents, par exemple ? Elle a peut-être des frères ou des sœurs, non ?
Attaquer directement le cœur du sujet de cette façon sans plus attendre prouvait qu’elle avait fini par se résigner à respecter sa part du marché. Chleo finirait par savoir l’objet de ses problèmes, mais avant, elle désirait que ses interrogations soient éclaircies. Il fallait qu'elle sache ce que Chloé savait de sa famille paternelle, si elle était totalement ignorante ou non. Evidemment, elle savait pertinemment que la Poufsouffle n'avait certainement jamais vu leur père.
- Ensuite, je crois que tu ne savais rien de sa ville d'origine en Ecosse, mais ça veut dire qu'elle est partie de là-bas pour aller en France, si je ne me trompe pas. Elle ne t'a vraiment rien dire sur les raisons de ce départ ? Et pourquoi est-elle revenue ici ? Ca fait pas mal de questions, mais si tu pouvais au moins répondre aux premières, ça m'arrangerait et le reste est secondaire !
Elle l’observa de nouveau d’un air sérieux, sans jamais quitter le visage de Chleo tant qu’elle n’obtiendrait pas les réponses. Elle souhaitait que celle-ci daigne enfin à lui dévoiler ce qu’elle savait en échange d’un indice. Et si elle s’avérait coopérative, elle finirait sans doute par lui raconter ce qu’elle avait découvert. Finalement, Louna dut avouer qu’elle n’avait pas d’autre choix que de le faire. Durant quelques secondes, elle avait pensé à la tromper et à ne pas lui donner ce fameux indice, mais ce comportement plutôt fourbe aurait pu être son arme si seulement elle ne commençait pas à ressentir de la sympathie et de l’amitié pour cette fille. Ce ne fut donc pas à contrecoeur qu’elle se décida à respecter sa parole avec une franchise qui faisait partie intégrante de sa personnalité.

Quelques instants plus tard, elle lui livra enfin l’indice promis en échange de la réponse de la Poufsouffle.
- Tu sais que je m’appelle Louna, mais tu ne sais peut-être pas quel est mon second prénom. C’est Térésa. Louna Térésa Brenner. Ca te dit quelque chose ? dit-elle posément avec un sourire résigné, pensant certainement que l’identité de Chloé Térésa Roxen ne devait pas échapper à la française, puisqu’il avait été prononcé lors de sa répartition en septième année.

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Spoiler:

Je suis la première étonnée par mon ton décidé et cet air déterminé que j’étais en train d’emprunter. J’ai l’impression d’être une autre personne : une fille plus sûre, plus mûre, plus confiante… A croire que le travail quasi quotidien d’Aniek avait porté ses fruits. Mais pourtant je sens au fond de moi que ce ne sera pas de longue durée parce que cela est trop nouveau pour moi. Je sais que je me comporte de la sorte parce que je veux vraiment en savoir plus, je veux réellement comprendre pourquoi Louna s’obstine à me poser ces questions mais cela ne fait pas encore parti de mon code génétique. Ce n’est pas encore ancré en moi. Je ne suis pas encore cette fille courageuse et forte qu’Aniek veut faire de moi. Mais il semblerait que je sois sur la bonne voie ceci dit.
Je sens que j’agace Louna à ne pas répondre une bonne fois pour toute à ses questions, mais ce n’est pas pour autant que j’en démords. Je refuse catégoriquement qu’elle disparaisse et me laisse dans l’ignorance une fois que je lui aurais dit ce qu’elle désirait savoir. Je sais qu’elle en est capable et que c’est ce qu’elle voudrait très certainement. Je commence à bien comprendre le fonctionnement des Serpentards et je refuse de me faire avoir comme une débutante. Il est temps que je m’impose un minimum et qu’on ne me prenne pas pour une poire. Y a pas écrit Wikipédia sur mon front aux dernières nouvelles. « Je me suis mal exprimée. Je voulais dire que je ne voulais mêler aucun de mes amis à ça. Si tu veux savoir, il y a quelques mois, je me fichais totalement de toi car on ne se connaissait pas et j’étais certaine que tu me répondrais gentiment sans te mêler de ce qui ne te regardait pas. Désolée » C’est vrai que dit comme ça, cela pourrait être blessant. Mais je ne le prends pas du tout tel quel. Il est vrai que nous ne pouvons pas réellement nous considérer comme amie et que nous n’avons rien fait pour. Cependant le fait qu’elle dise qu’elle était sûre que je répondrais gentiment sans poser de question m’arrache un sourire âpre. A croire qu’il est écrit ‘bonne poire’ sur mon front. Mais au final cela ne m’étonnerait pas. On m’a toujours dit que mon visage de poupée avait des avantages et des inconvénients. Tout d’abord que je faisais plus jeune que mon âge, que j’avais des traits encore arrondis qui rappelaient l’enfance, mais surtout qu’il était difficile de croire que je puisse être une personne méchante. Tout dans mes traits semble laisser penser que je suis une fille gentille, douce et attentionnée. Ce qui n’est pas faux ceci dit en passant mais bon. Il n’est pas toujours plaisant de nous le rappeler. Cependant, j’hoche la tête dans un remerciement lorsqu’elle s’excuse. De toute façon je ne lui en veux pas. Je suis la première qui juge sur un premier regard alors ce serait un comble de ma part de m’offusquer. Et puis elle a eu la décence de me dire la vérité, ce qui est fort appréciable et ce que très peu de personnes aurait fait.

Alors que j’essaie de la convaincre de me dire ce qu’il se passe, ce qui la tracasse au sujet de la Roxen et pourquoi elle désire toutes ces informations, lui signalant que seule elle n’ira pas bien loin, je vois que cela ne lui plaît pas vraiment. Les choses ne se passent pas comme elle l’aurait visiblement désiré et un soupçon de culpabilité enserre mon ventre. Après tout, pourquoi est-ce que je fais tout ça ? Pourquoi est-ce que j’emploie tant de forces et d’énergie dans cette affaire qui ne me regarde pas alors qu’il me suffirait de coopérer simplement pour passer à autre chose et laisser la verte et argent à ses problèmes. Mais je me fustige mentalement. Parce que tu as une dette envers Chloé, parce que tu ne peux pas donner des informations à n’importe qui sur quelqu’un et parce que tu as envie de savoir ce qui se trame. Il faut que j’arrête d’être aussi passive ! Cette pensée me rengorge et m’aide à retrouver toute ma détermination qui risquait de flancher, de sorte que quand Louna repose les yeux sur moi, elle perçoit toujours tout mon sérieux. « T’es vraiment butée, quand tu veux, toi aussi ! » J’hausse un sourcil et laisse flotter sur mes lèvres un sourire léger et amusé. Il est vrai que je peux me montrer obstinée quand je veux quelque chose et que depuis toujours j’ai continuellement réussi à obtenir ce que je voulais de mes parents et des professeurs, mon air d’angelot aidant grandement. « Ecoute, tu réponds juste à quelques questions et je te donne un indice sur cette histoire. Ça sera pas dur à deviner. D’abord, je voudrais savoir ce que tu sais du milieu dans lequel a vécu Chloé… Je veux dire par là, sa famille surtout. Tu as déjà vu ses parents, par exemple ? Elle a peut-être des frères ou des sœurs, non ?» Je fronce les sourcils, cherchant à deviner si Louna essaie de m’avoir ou pas. Est-ce que je dois accepter sa condition ? Surtout qu’elle la noie directement avec des questions, ce qui signifie que soit elle cherche à la dire très vite parce qu’elle lui écorche les lèvres, soit elle est pressée –alors que nous sommes tranquillement posées sur des transats, j’ai comme un doute là-dessus- soit elle espère que je l’oublierai. A moins que ce soit totalement autre chose, comme de la résignation de sa part … ce que j’avais un peu de mal à déterminer. Toutefois j’estime que c’est la meilleure proposition qu’elle peut me faire. J’aurais préféré qu’elle m’avoue tout, ça aurait été plus simple, mais un indice, c’est mieux que rien. J’hoche donc la tête et me met à réfléchir à ses questions, mais elle s’empresse de nouveau de me bombarder. « Ensuite, je crois que tu ne savais rien de sa ville d'origine en Ecosse, mais ça veut dire qu'elle est partie de là-bas pour aller en France, si je ne me trompe pas. Elle ne t'a vraiment rien dire sur les raisons de ce départ ? Et pourquoi est-elle revenue ici ? Ca fait pas mal de questions, mais si tu pouvais au moins répondre aux premières, ça m'arrangerait et le reste est secondaire ! » Elle finit par se taire après son avalanche de question et me fixe intensément de ses impressionnants yeux verts d’eau. Il est évident que je n’ai d’autres choix que de lui dire ce que je sais. Le marché semblait conclu et il n’aurait pas été loyal et honnête de ma part de me désister maintenant. Résolue, je me redresse le dos bien droit, pliant mes jambes sous moi dans une position qui me semble plus confortable. « Très bien. » je dis d’une voix claire en lui lançant un regard perçant, montrant à la Serpentard que je suis d’accord avec sa condition mais qu’il est exclu qu’elle se défile après. C’est donnant-donnant mais elle semble l’avoir bien compris. Je me mordille la lèvre inférieure réfléchissant et réunissant toutes les données que je possède concernant Chloé. « Déjà il faut que tu saches que Chloé est arrivée à Beauxbâtons au cours de sa première ou de sa deuxième année de collège, je ne me souviens plus très bien. A 11 ans les choses sont plutôt confuses mais je me souviens parfaitement que pendant longtemps on parlait d’elle comme venant de Poudlard, la grande école anglaise. Ce qui signifie qu’elle a déménagé pour une raison quelconque. Il me semble que c’est parce que sa mère avait trouvé du travail en France. Tu te doutes que je n’ai jamais rencontré ses parents. » Je fronce les sourcils pensant soudain à quelque chose. Je me souviens qu’elle avait déjà fait mention de sa mère avec qui elle semblait très bien s’entendre. Mais avait-elle déjà mentionné un père ? Je reprends avec un peu d’hésitation, peu sûre de moi-même. « Ceci dit, maintenant qu’on en reparle … Je n’ai pas le souvenir de l’avoir déjà entendue parler de son père. Quand elle parlait de sa famille, ce qui était rare soit dit en passant du moins en ma compagnie, ce n’était que de sa mère et je ne me suis jamais aventurée à lui poser des questions là-dessus. Tu sais on se connaissait mais nous n’avions jamais été très proches. Nous avons un an d’écart et étions relativement … populaire » et en disant ça, le mot sonne pour le moins bizarre dans ma bouche « donc il nous arrivait de nous fréquenter, mais c’était que pour quelques occasions. Bref, ce qui est certain c’est qu’elle a un demi-frère je crois. Je me souviens qu’il lui arrivait de se plaindre à des amies que sa mère avait eu un enfant. Mais en dehors de ça … Pas l’ombre d’un autre Roxen à Beauxbâtons pendant les cinq années que j’y ai passé. » Soudain j’ouvre de grands et me raidis. Je n’ai jamais songé à demander à Chloé pourquoi elle était revenue à Poudlard. J’étais bien trop occupée à essayer de la fuir et à cacher mes propres petits problèmes. Comment se fait-il que je ne l’ai pas fait ? Ça me parait plutôt logique maintenant qu’on en reparle ? Peut-être parce que j’avais peur qu’elle me retourne la question et que je perde tous mes moyens… « Je … Je ne sais pas pourquoi elle est revenue. J’imagine qu’ils ont redéménager, qu’il y a eu une opportunité ou quelque chose. Elle était bien en Ecosse, elle avait adoré son enfance. Par contre il y avait ce garçon. Asling Gallagher, un ami d’enfance je crois de qui elle était très proche et qu’elle connaissait depuis toujours. Cependant … Il est mort dans la catastrophe de la fête foraine et ça a été très dur pour Chloé. » Je me mords la lèvre et baisse la tête repensant aux autres morts de cette fête à laquelle je n’ai même pas participé. Marlow et Sunny…

Je suis en train de me morfondre dans mes pensées lorsque Louna lâche doucement son fameux indice qui me permet de penser et de me concentrer sur autre chose « Tu sais que je m’appelle Louna, mais tu ne sais peut-être pas quel est mon second prénom. C’est Térésa. Louna Térésa Brenner. Ça te dit quelque chose ? » Je fronce les sourcils tandis que je me plonge de nouveau dans une intense réflexion. Les énigmes ont toujours une solution et j’ai toujours été incollable. Je peux prendre du temps pour les résoudre mais je finis souvent par trouver la solution. Comme ça, tout ce que Térésa m’inspire c’est mère Térésa. Mais je doute que ce soit de ça dont il s’agisse. Cela a forcément un rapport avec Chloé. Surtout que quand on y regarde de plus près, ce qui intéressait le plus Louna sur Chloé était son passé et sa famille, pas sa personnalité ou ses amours, ce qui n’a pas manqué d’attirer mon attention. Donc selon toute logique, Térésa doit avoir un rapport avec la famille ou le passé de Chloé, et à tous les coups Louna y joue un rôle. Sinon elle ne serait pas aussi intéressée. Je lance un regard scrutateur en direction de Louna avant de continuer de réfléchir. Pourquoi est-ce que son deuxième prénom aurait tant d’importance ? S’il s’agit du nom de baptême d’une arrière-grand-mère ou d’une grande tante, cet indice n’aurait aucun intérêt ! Mais qu’en est-il de Chloé ? Par hasard, quel serait son second prénom ? Chloé … Chloé T. Roxen… T comme Térésa ? Cela ne serait pas impossible.
« Vous avez un lien de parenté ? » je demande subitement à Louna sans prendre de pincettes dans le but de voir sa réaction qui sera bien plus révélatrice que de grands discours.

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