Fred & Arabella


Etre ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible.

Je ne demandais pas mieux que d’échapper un peu à la surprotection de ma mère (bien que je l’aimais beaucoup) pendant ces deux longs mois de vacances. Ma santé allait mieux, j’avais fêté mes 15 ans il y a peu et je me sentais d’attaque pour partir toute seule pendant un mois, avec les autres élèves de Poudlard (et sans Faust, s’il vous plaît !). L’événement était en somme ce dont j’avais vraiment besoin. Pas que je cherchais à entrer dans des conflits ou être au centre de nombreuses histoires, mais j’avais besoin d’un peu d’action, de voir du monde, de m’habituer et devenir autre chose que la petite transparente du coin.
Même si je ne le disais pas tout haut, j’étais soulagée de savoir qu’il y avait Knoxslay à la ferme. Certes, rien n’était facile avec elle, mais sans pouvoir expliquer pourquoi, j’avais trouvé en elle une amie parfaite. Peut-être était-ce dû au fait qu’elle était à part, qu’elle n’était pas commune, qu’elle me laissait toujours penser que je n’étais rien d’autre qu’une petite idiote incapable. Je ne prenais pas cela pour du négatif, bien au contraire ; supporter Knoxslay avait un avantage non négligeable : forger mon caractère ! J’en avais cruellement besoin et je ne lui en voulais pas pour tout ce qu’elle pouvait me balancer à la figure. De toute façon….j’avais beau être timide, j’étais loin d’avoir ma langue dans ma poche, dans le fond.
La toute récente histoire de Knox avec Noel me donnait à réfléchir… et même si je ne lui en parlais pas, impossible de ne pas être persuadée que jamais je n’arriverais au niveau de Knox. J’avais un cruel manque de talent pour choisir des vêtements, presque encore un physique de bébé dû au fait que je ne mangeais quasiment rien….en gros, j’avais de nouvelles préoccupations qui me laissaient croire que les histoires de mecs n’étaient vraiment pas pour moi.
Peut-être que la cinquième année changerait un peu les choses, à condition bien sûr de ne pas retomber malade et d’avoir la forme comme c’était actuellement le cas.

Les fins d’après-midi et soirées à la ferme étaient vraiment paisibles, très différentes de celles de Poudlard ou tout le monde était à cran, exténués par une fatigue provoquée par une journée à se secouer les neurones ou à pencher la tête sur des bouquins plein de poussière. Ici, la fatigue était bonne et même si j’avais entendu parler de quelques petites disputes, j’étais quand même ultra bien dans cet endroit et j’en profitais un maximum. En plus, j’avais la chance de pouvoir être dans la même chambre que Knoxslay (la chambre « juments » on s’en tire bien niveau nom en plus), ce qui m’arrangeait beaucoup car je n’avais pas toujours besoin de jouer à la petite copine sympa. Si Knox n’était pas d’humeur, je me mettais dans un coin pour m’occuper de mes affaires, ce qui m’allait on ne peut mieux.

Vêtue d’un petit short en jean, d’un débardeur et d’une petite pile de livres de lecture plaisir (oui, faut pas pousser non plus !) je pris le chemin du lac pour y passer une bonne partie de l’après-midi, les corvées étaient faites et ma douche étant prise, je n’avais plus qu’une chose à faire : profiter ! Le lac offrait de nombreux coins très calmes, notamment de petites ouvertures sur les bords du lac, encadrées par des arbres. Il était certain que je ne tarderais pas à trouver mon petit nid idéal pour être tranquille et profiter de l’environnement sans être dérangée.

Le calme était absolu et je m’étais déjà appuyée à l’arbre le plus près de l’eau quand j’entendis un bruit qui ne m’alarma pas plus que ça… Je me retournais quand même lorsque je l’entendis pour une seconde fois, puis une troisième. Impossible de me concentrer sur ma lecture dans ces cas là : « Mais qu’est-ce que c’est ?! » Peut-être que mon exclamation m’aiderait à chasser celui ou celle qui avait décidé de venir m’embêter (ou alors je suis complètement parano). Il ne pouvait pas y avoir de bête sauvage dans une ferme quand même ? Après quelques secondes d’attente, je repris mon livre dans ma main, essayant de me concentrer, ce qui n’était pas gagné car je venais quand même d’avoir un petit coup d’angoisse. J’avais le sentiment qu’il y avait quelqu’un pas loin. Knox m'avait-elle suivi jusqu'ici ?

BY .SOULMATES

Fred & Arabella


Etre ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible.

J’avais repris ma lecture, trouvant finalement que la meilleure chose à faire pour avoir la paix était d’ignorer ce qui m’entourait. Il était classique, à Poudlard, de ne pas réussir à avoir un coin de tranquillité dans la salle commune, ou dans la Grande Salle, c’était sans doute pareil ici et des idiots étaient sûrement en train de s’amuser plus loin. Je lâchais l’affaire, m’occupant d’une seule et unique chose qui était mon bouquin (Knox serait verte de savoir que je n’étudiais pas alors que j’avais de nombreuses heures à rien faire devant moi).
C’est avec stupeur que je vis apparaître quelqu’un, non loin de moi. Contrairement à ce que j’avais cru, l’espace d’un instant, il ne s’agissait pas de quelqu’un décidé à venir troubler mon calme, mais bien d’une personne qui avait plutôt l’air de vouloir filer vite et de manière discrète. Je relevais les yeux, entendant une voix masculine s’adresser à moi et je commençais aussitôt à répondre à sa remarque en lui disant :
« Ah euh, très bien pas de prob… » je stoppais net (sûrement la chose à ne pas faire) en découvrant non seulement une personne que je connaissais de vue, mais aussi non sans constater qu’il s’agissait d’un futur sixième année que je trouvais particulièrement mignon. Ok, l’occasion pour moi de me ridiculiser semblait être arrivée ! Mais d’un autre côté, pour le coup, c’était lui qui était dans une posture assez surprenante : mouillé, en short et tout seul… Quelle drôle d’idée d’aller se baigner tout seul, dans un coin assez reculé où il n’y a pas trop de monde. Le jeune homme avait des amis, cela ne faisait aucun doute. Je l’avais déjà vu en compagnie de Noel, le petit copain de mon amie Knox, mais aussi Maximilien (le crétin ? Oh c’était juste pour la rime…).

La situation m’amena même à être la plus naturelle possible et à parler sans trop réfléchir ; l’avantage était que du coup, je n’étais pas trop gênée et je ne rougissais pas autant que prévu. Peut-être allais-je enfin passer pour autre chose qu’une fille trop gentille et coincée, allez savoir !
« C’est toi qui faisais ces bruits ? Mais… qu’est-ce que tu fichais ? » J’avais presque envie de rire en me disant que j’avais pensé à une bête sauvage prête à m’attaquer. Il était évident qu’il s’agissait d’un élève. Et en plus, un élève qui me donnait envie de lever les yeux de mon livre ! Voilà qui était intéressant ! J’étais curieuse de savoir ce qu’il faisait là, mouillé. Je n’avais moi-même pas remarqué ses affaires qui trainaient tout proche de moi… la gourde ! Je m’étais presque installée à sa place, sans gêne, ce qui me fit dire ensuite : « Je n’avais pas vu que tu t’étais installé là, désolée, ça me semblait désert et tranquille. » Peut-être pour ça qu’il était là, lui aussi, mais son air était bizarre. J’attendais, avec un léger sourire aux lèvres, de voir s’il allait m’adresser la parole ou filer à toute vitesse.

BY .SOULMATES