De câlins, de destin et de souvenirs non heureux ~ Max

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Avant de rentrer dans la ferme, je vérifie que je ne dégouline plus de partout. Mes cheveux sont encore humides, mon short en jean gorgé d’eau et mon t-shirt clair à peine opaque, mais je ne sème plus des flaques d’eau comme tout à l’heure au sortir du lac. Ni de flaques de sang, grâce à mon foulard bien noué autour de mon pied. Bien, j’aurais fait ma bonne action de la journée en évitant plus de travail aux chargés du ménage, je souris en laissant mes tongs pas très propres sur la terrasse.

Sur la pointe des pieds parce que je ne veux pas prendre le risque que le sang dégoutte de mon foulard, je trace mon chemin dans la bâtisse, savourant le grincement du plancher et les quelques bribes de fraîcheur que l’ombre peut apporter.

J’aime bien cette ferme de laquelle je peux sortir comme je veux et dans laquelle personne ne m’a à l’œil. C’est la première fois que je pars en vacances sans la supervision de mes parents – oh, et puis pour qui est-ce que j’entretien l’illusion ? sans la supervision de mère. j’ai un long chemin à faire avant que père ne fasse ne serait-ce que penser à me superviser – mais je considère déjà en faire une habitude. Partir seule avec Absolem ne sera jamais autorisé avant ma majorité, mais un camp organisé par l’école est un bon compromis pour être libre avec l’aval de mes parents, même si mère n’a pas quitté son air sceptique.

J’arrive au palier du deuxième étage perdue dans mes pensées et je m’engage distraitement dans le couloir menant à la chambre que je partage avec Daniela et Chleofee. Mais je m’arrête brusquement devant la bibliothèque.

Je n’ai pas eu l’occasion de parler à Max depuis l’entretien chargé – entretien est beaucoup plus rassurant qu’interrogatoire – avec l’auror, lequel n’a mené à rien à la réflexion. Même si je me suis promis de l’aborder, je ne l’ai jamais croisé que lorsqu’il était accompagné et en discussion – ou que nous étions en retenue surveillée, je corrige mentalement -, alors je me suis complu dans nos habitudes avec un simple sourire brillant. Mais comme le destin est toujours au rendez-vous quand il s’agit de Max, il est là, seul dans la bibliothèque.

Oubliant de marcher sur la pointe des pieds, j’entre sans cérémonie et me précipite sur mon ami pour enrouler mes bras autour de son torse et me serrer contre lui. Le mouvement mire nos embrassades trempées de la fête foraine, mais je n’en ressens aucun malaise. Après tout, c’était la joie qui nous habitait à ce moment là. Et puis il est sec, il n’y a pas de strangulot et définitivement aucun cadavre. Juste du soleil et de la chaleur.

Les câlins sont certainement la chose que je préfère faire au monde, mais il vient tout de même un moment où je dois relâcher mon étreinte. Je fais un pas en arrière et enchaîne avec ce avec quoi la plupart des gens aime commencer :

« Comment vas-tu ? »

Et je souris en grand, parce que bien sûr je souris en grand.

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L'environnement de la ferme avait fini par lasser le jeune homme au bout d'une semaine, à peine. Les activités manquaient et c'est ce qu'il reprochait principalement au lieu. Avec les corvées. Ce n'était pas comme si il faisait parti du groupe qui devait se lever le plus tôt pour commencer à bosser, mais disons qu'il ne grattait pas tant de temps que ça, c'était kif-kif en fait et il n'était pas assez idiot pour ne pas s'apercevoir que ça ne valait franchement pas le coup. Dommage qu'il y était coincé pendant un mois, un peu moins ça aurait été chouette, ça lui aurait éviter de glander pendant toutes les vacances mais de lui en laisser quand même le temps, un tout petit peu. Il lui en restait du temps l'après-midi mais c'est que rester dans la chambre avec les colocataires qu'il avait, sans façon... En soit, Maximilien n'avait rien contre le Serpentard, si ce n'est sa maison pas cool du tout, la personne en elle-même était sympa et il pouvait toujours le taquiner gentiment et pas trop sur leur aventure commune à Rome l'an dernier. Une longue histoire... En revanche, voir le visage du triplet lui faisait beaucoup moins plaisir et ce n'était pas sa faute si les hostilités avait commencé. Le faux blond était en fait le petit ami de la sans-personnalité numéro 1 du château – il parlait de toute évidence de Knoxslay – et apparemment dans sa tête, quand sa petite amie aime pas quelqu'un, faut faire pareil. Lui non plus n'a pas de personnalité en fait, qui se ressemblent s'assemblent. En plus, ce n'était pas lui qui avait commencé non plus avec la Serdaigle... Mais maintenant, il lui en voulait encore plus d'avoir monté un camarade contre lui alors qu'il s'était présenté gentiment, dans la ferme intention de se faire des amis, il s'était violemment envoyer sur les roses. La politesse et les gens ça fait deux...

Le temps du rouge et or était alors divisé entre faire le tour de la ferme – de tout son espace en fait, champs y compris - et la bibliothèque. Et non, ce n'est pas une blague. Faut dire que c'est l'un des seuls endroits où il ne risque pas de trouver des personnes désagréables comme les tourtereaux ou même son frère, à croire que celui-ci se met dans chacune de ses valises pour venir lui pourrir la vie n'importe où. Enfin, normalement, quand il s'en irait en Egypte, qu'il le veuille ou non, Franz ne les suivrait pas. Enfin un peu de paix car ce n'est pas parce que lors de la triste soirée suivant la fête foraine et sa petite consolation qui a amélioré leur relation. C'est que tout le monde était sonné alors y'a des gens qui ont fait n'importe quoi. Les faux-frères en font partis mais c'est pas la pire, Maximilien a entendu dire qu'un mec s'était planté du verre dans la main volontairement pour extérioriser. Il y a des fous dans cette école. Heureusement, pendant toute la durée des vacances, ils devraient tous être tranquille. Ou presque. Les gros problèmes sont écartés et quant aux petits, suffit d'avoir un peu de jugeotte. Bon, c'est vrai qu'étudier c'est pas l'idée du siècle mais aux derniers examens, le Gryffondor à eu beaucoup de mal, un peu plus et il redoublait. Certes, c'est la faute aux récents événements mais ça lui a permis de vraiment prendre conscience de ses lacunes. En plus, il a promis à tout pleins de gens de réviser un peu. Comme à sa sœur, à Daniela, à Marie-Joséphine. D'ailleurs, il faudrait penser à répondre à la lettre de cette dernière. Quand il y pensa, le jeune homme se leva, fermant son bouquin de botanique – c'est toujours plus facile de commencer à réviser par les matières que l'on aime – s'apprêtant à aller chercher cette fameuse lettre dans sa chambre. Mais il fût bloqué dans son élan, quelqu'un s'était jeté sur lui comme si on voulait lui faire un plaquage comme dans les matchs de rugby à la télé – ce sport vraiment nul au passage.

« Comment vas-tu ? »

Ce fût d'abord la surprise qui se peint sur le visage du jeune homme, ce n'était pas qu'il n'était pas content de voir Catherine ni qu'il ne savait pas qu'elle était là puisqu'il avait déjà eu l'occasion de la croiser et de lui sourire, non pas dans les couloirs du château mais ceux de la ferme – pour changer un peu – mais il ne s'était pas attendu à cette façon de dire bonjour. C'était pas désagréable, au contraire,même qu'il ne tarda pas à serrer ses bras dans le dos de la Pousouffle pour l'accueillir plus convenablement. Juste, il se demandait depuis quand ils étaient passés à cette nouvelle étape de leur relation ? Et puis il songea à l'interrogatoire des Aurors, à l'image pitoyable qu'il avait renvoyé et le soutient qu'elle avait été, plus proche de lui que jamais. Ce qui en fait n'était pas bien compliqué étant donné le comportement qu'ils avaient toujours eu l'un envers l'autre avant cette sortie de malheur. C'était peut-être pour ça, en effet c'était crédible. Ce changement ne trouvait pas son origine dans un événement heureux, que ce soit la fête ou l'interrogatoire mais Maximilien en était content. Catherine était gentille et méritait qu'on apprenne à la connaître, pas comme cet idiot de Serpentard qui les avait accompagné dans le groupe. Il avait insulté sa meilleure amie, avait aussi insinué qu'ils sortaient ensemble, s'était montré arrogant... A chaque fois que le jeune homme y repensait, ses poils se hérissaient. Avant de serrer les poings et de laisser la jaune et noire pensait qu'elle était à l'origine de cette réaction chez Maximilien, il chassa ses souvenirs pour se concentre uniquement sur le moment présent.

« Bien. Mieux. » Rectifia t-il. « L'air de la ferme est bénéfique je crois, on se sent très éloigné de nos vies habituelles et des soucis qui vont avec. Pour moi en tout cas. Et toi, comment vas-tu ? Te plais-tu ici ? Tu es avec des personnes gentilles dans ta chambre ? »

La pauvre, il l'assaillait de question, un peu à contre cœur, disons qu'il avait été le premier surpris par sa réponse. Ca faisait longtemps qu'il voulait lui parler, il n'en avait jamais trouvé l'occasion ou plutôt avait toujours eu milles excuses pour ne pas aller vers elle. Sauf le jour de la fête foraine mais tout le monde sait que la tournure des événements à gâché bien des choses, si ils avaient commencés à bien discuter, ils n'avaient pas eu le temps de poursuivre dans ce sens. Aujourd'hui était peut-être l'occasion de reprendre sans craindre que des strangulots viennent les entraîner sous l'eau.

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J’en sais beaucoup sur les réactions des gens face à une embrassade intempestive. Je serais même un genre d’expert sur le sujet. Max réagit comme la plupart : avec surprise, hésitation, acceptation puis chaleur, comme je peux le déduire de la pression de ses bras dans mon dos – parce qu’on se le dise, je suis habituellement bien lamentable à lire les émotions des autres sur leur visage ou dans leur posture -. Il s’y habituera, je me remarque à moi-même, toute émoustillée de pouvoir désormais compter mon compagnon de sourires lointains comme ami proche.

« Bien. Mieux. » il dit.

Et cela soulage une inquiétude que je n’étais même pas consciente d’avoir. L’entretien avec l’auror n’était définitivement pas un des moments les plus agréables de nos vies, et j’aurais eu mal pour lui si toutes les choses qu’il a avouées à cette occasion étaient toujours d’actualité. Enfin, peut-être que certaines le sont encore, mais mieux, c’est déjà bien, n’est-ce pas ?

« L'air de la ferme est bénéfique je crois, il continue. On se sent très éloigné de nos vies habituelles et des soucis qui vont avec. Pour moi en tout cas. »

J’hoche fermement la tête. Cette ferme coupée de tout nous coupe effectivement de tout. De Poudlard comme de nos familles. Non pas que j’assume que Max a des problèmes familiaux, mais – et Viviane c’est vraiment affreux dit comme ça ! – les principaux soucis de ma vie sont liés aux Henderson. Mais même les principaux soucis de ma vie sont de tous petits, petits soucis, je me hâte de relativiser mentalement.

« Et toi, comment vas-tu ? Te plais-tu ici ? Tu es avec des personnes gentilles dans ta chambre ?

- Oh oui ! C’est fantastique, aucune leçon de piano ne m’attend au coin du couloir ! je réponds avec enthousiasme. Je dors avec Daniela et Chleofee et je cuisine avec Ceyan, et tout le monde est vraiment adorable. »

Je ne sais pas ce qu’il en est pour Chleofee et Ceyan, mais, étant son meilleur ami – ou petit-ami ? je ne suis plus sûre - il sait à quel point c’est vrai pour Daniela.

Je lutte contre moi-même pour ne pas rebondir sur la pointe de mes pieds, parce que ça titille ma blessure et je ne voudrais pas laisser du sang plein la bibliothèque. Par contre, mes pensées sont laissées libres de circuler à travers mes lèvres.

« Et puis je peux nager dans le lac, sortir marcher la nuit, explorer les environs même s’il n’y a pas grand-chose à explorer, et juste faire des choses, au rythme qui me plait. Et tout cela sans avoir porté une robe ou jupe depuis mon arrivée. »

A cela, je ne peux m’empêcher de faire un tour sur moi-même comme Lisbeth le fait parfois pour présenter ses toilettes à mère. C’est ridicule et c’est fantastique parce que je suis heureuse. Parce que je ne vais pas entendre les soupirs de mère et Lisbeth. Parce que je ne vais pas entendre le silence de père. Parce qu’à tous les coups, Absolem prendrait ma main et me ferait tourner encore un peu. Parce que j’espère que ça amusera Max.

« Que fais-tu à la bibliothèque ? je reprends, en réalisant soudainement que mon souffle n’a pas tout à fait suivi. As-tu trouvé un livre intéressant ? »

Et je regarde un peu aux alentours à la recherche de l’éventuel ouvrage qui retient mon ami à l’intérieur alors qu’un si beau soleil brille dehors.

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Parmi les lettres que le jeune homme recevait, celles de Marie-Joséphine faisaient parti de celles qu'il appréciait le plus de lire. Allez savoir pourquoi, lui-même l'ignorait, se contentant du fait que cette fillette qui l'avait tant énervé une fois était devenue totalement par hasard une sorte de confidente, de soutient sans vraiment qu'il n'ose l'admettre ni le démentir. C'était étrange mais l'innocence dans son écriture avait tendance à l'apaiser, sauf quand elle parlait de sa religion et du fait qu'il était l'un des nombreux à ne pas ouvrir les yeux, mais ce détail de côté, elle avait quelque chose de sympa, encore quelques années et elle pourrait devenir une personne un peu plus intéressante que la simple fillette qui suit principalement ce qu'on lui sans trop se poser de questions. Maximilien était curieux de savoir comment grandirait la petite blondinette alors même qu'il ne se posait jamais la question pour lui ou pour ses autres proches. Il lui semblait que les gens ne changeraient plus, qu'ils allaient tous rester comme ils étaient pourtant, c'était loin d'être le cas, l'adolescence fait partie d'une période où les gens peuvent changer plus qu'on pourrait le croire. Et lui même n'était-il pas en train de changer ? Un peu, il avait du mal à l'avouer, à se l'avouer pour commencer, mais c'était un fait qu'il ne pouvait pas nier, parfois il le sentait, et ce n'était pas seulement parce que certaines choses le lassaient, sa mentalité changeait et ses yeux demandaient à voir d'autres horizons, d'autres personnes, à sortir un peu de sa bande fermé et de s'intéresser un plus aux gens qui ne sont à première vue pas utile parce qu'ils n'ont rien à voir avec sa bande et lui. Cette envie avait été poussé par des rencontres telles que Candlynn, plus là aujourd'hui mais dont la présence à ses côtés avait marqué nombreux de ses souvenirs, Daniela, Marie-Joséphine et Catherine. Poufsouffle qui venait de débarquer devant ses yeux pour lui tirer un grand sourire, en fait bien heureux qu'on vienne le tirer de ses habitudes à la ferme qui n'avait rien d'activités très passionnantes.

« Oh oui ! C’est fantastique, aucune leçon de piano ne m’attend au coin du couloir ! Je dors avec Daniela et Chleofee et je cuisine avec Ceyan, et tout le monde est vraiment adorable. »

L'enthousiasme de Catherine faisait plaisir à voir, ça en était presque contagieux. Presque parce qu'elle avait vraiment l'air de prendre plaisir à la corvée qui lui avait été assigné et lui avait beaucoup de mal à comprendre comment on pouvait être content de se lever dans l'idée d'aller cuisiner pour les autres, à moins d'avoir l'idée d'en empoissonner certains au passage. Il se doutait que la Poufsouffle n'était pas comme ça mais qu'en était-il de certaines personnes qui l'accompagnait tous les jours au cuisine ? D'après ses dires, il y avait des personnes qu'il était inutile de soupçonner, c'était déjà ça. Peut-être qu'il aurait dû aussi s'inscrire dans ça, se réveiller un peu plus tôt pour donner son formulaire et comme ça il aurait été avec elle à défaut de n'être qu'avec quasiment personne de son environnement habituel, ce qui était le cas en corvée ménage. Il n'était pas plus doué en l'un qu'en l'autre, ça n'aurait rien changé à son efficacité et à la place de faire un lit il aurait appris à correctement éplucher une patate sans l'estropier de tous les côtés, ni de perdre un doigt au passage. Il aurait même pu rigoler, il était certaine que la jaune et noire aurait trouvé le moyen de lui rendre les heures de travail agréables, plus agréable qu'étaient les siennes quand il rangeait les chambres par exemple. Il y avait des gens avec de la volonté, d'autres non, c'était agaçant un peu à la longue, même des personnes qu'il appréciait bien en général parce que si lui prenait sur lui pour faire un effort, les autres le pouvaient aussi, mais ce n'était pas toujours le cas, c'était injuste. Pourquoi ne surveillait-on pas que chacun y mette la main à la patte et sanctionnait pas ceux pour qui ce n'était pas le cas ?

« Et puis je peux nager dans le lac, sortir marcher la nuit, explorer les environs même s’il n’y a pas grand-chose à explorer, et juste faire des choses, au rythme qui me plait. Et tout cela sans avoir porté une robe ou jupe depuis mon arrivée. »

Quand elle tourna sur elle-même, le rouge et or ne pu s'empêcher de penser qu'une robe manquait vraiment à sa tenue, ça aurait été marrant de voir les froufrous s'envoler quelques instants pendant qu'elle faisait son tour. Mais visiblement, ce n'était pas un truc qu'elle aimait, tant pis c'était encore plus marrant de la voir tourner alors qu'elle était habillé simplement et que dans les films, ce geste est surtout réservé aux jupes ou au robes. Elle était agréable par sa simplicité, sa différence, surprenante aussi. Il l'imaginait bien en petite princesse mais ça n'avait pas l'air d'être son genre à elle. Pas étonnant qu'il se voit fait une mauvaise idée de la personne, en dehors de quelques sourires par-ci, par-là, Maximilien devait bien reconnaître qu'il ne savait rien de Catherine, presque, les seules choses qui faisait exception à son ignorance était ce qu'il avait pu apprendre des enseignants quand il l'appelait lors des retenues ou pour qu'ils fassent parti du même groupe lors de la fête foraine. Il ne savait pas non plus que leurs univers – activités – étaient à peu près similaires il n'aurait jamais cru mais encore une fois, c'était parce qu'il ne la connaissait pas. Mais voilà qu'il voulait encore plus y remédier aujourd'hui, le plus vite possible pourquoi pas, profiter de la ferme pour s'habituer à faire des choses ensembles et faire en sorte que ça continue à la rentrée si elle le voulait bien. Oui, ce serait une occasion supplémentaire de laisser ceux de sa bande de copains qui sont encore beaucoup trop brancher cartes au trésor et compétions inutiles mais les temps changent, lui avec...

« T'as pas peur de te balader toute seule dans un endroit que tu connais pas depuis longtemps ? J'dis pas que moi ça me ferait peur, hein, mais je m'attendais pas à ça de toi. » Dit-il franchement. « Je suis surpris, je n'aurais pas cru, mais c'est chouette, ça me fais un peu rire parce que c'est le genre de chose que j'aime bien faire aussi. J'avoue que l'idée de parcourir l'espace de la ferme ne m'avait pas encore traversé l'esprit mais tu viens de me donner une idée. Et même qu'on pourrait s'amuser à faire des explorations à deux, tu sais je m'y connais dans le genre, j'ai visité les recoins de Poudlard autant que j'ai pu. » Raconta t-il fièrement.

C'était une invitation à passer plus de temps ensemble, c'est vrai mais il n'y avait aucun mal à avoir envie de profiter de ces vacances parfois ennuyantes au goût du jeune homme, pour en profiter d'apprendre à connaître quelqu'un. Il ne voulait pas lui donner l'impression de lui coller aux basques mais il avait vraiment envie de passer du temps avec des gens, plus qu'il ne le faisait actuellement parce que sa meilleure amie était souvent en compagnie d'autres gens qu'il ne connaissait pas vraiment – voir pas du tout – et que Anoushka et Snow par exemple, étaient des bons potes mais sans pour autant passer tout le temps ensemble. Il voulait pas se servir de Catherine comme bouche-trou mais ça serait tellement plus intéressant d'apprendre à la connaître. Plus que réviser en tout cas même si il n'ignorait pas qu'il allait devoir continuer de se faire des séances bibliothèque pour réussir à rattraper ses oublis et espérer avoir un niveau un peu meilleur dès la rentrée prochaine. Après tout, il aurait quand même le temps de le faire, il n'allait pas non plus passer le restant de son temps libre, tous les jours, en compagnie de Catherine. Pas que l'idée le dérangeait, si il pouvait il resterait non-stop avec ses amis, mais au bout d'un moment forcément, ils auront des choses à faire autrement qu'en étant ensemble. Il voyait juste enfin l'occasion de faire ce qu'il espérait depuis un moment déjà et croisait donc les doigts pour qu'elle accepte, ils allaient bien rire ensemble.

« Que fais-tu à la bibliothèque ? As-tu trouvé un livre intéressant ? »

La lumière provenant de l'extérieur, qui traversait les rideaux, indiquait que dehors ils avaient beau temps alors c'est vrai, que faisait-il encore à l'intérieur ? Un soleil comme celui-ci ne valait-il pas le coup de se creuser les méninges pour trouver une activité divertissante à faire dehors ? Il ne lui semblait pas avoir trouvé d'idées concluantes les autres jours alors pourquoi aujourd'hui aurait été l'exception ? Pourtant, c'est vrai qu'en regardant dehors, il avait bien envie de faire quelque chose là-bas plutôt que de rester entre les murs et le silence soit de la bibliothèque, soit de la chambre parce que ces deux colocataires devaient sûrement être sortis depuis longtemps. Tout à coup, l'idée de ses révisions lui paraissait encore plus comme idiot, une décision désespérée. Il regarda son livre de botanique, ne savant plus trop quoi penser si ce n'est qu'il ne parlerait sûrement pas de son manque d'imagination à ses potes pour ne pas qu'ils se moquent de lui. La chaleur dehors n'était pas une excuse suffisante pour expliquer qu'il se retrouve tout seul enfermé alors que de dehors l'atteignaient des cris de joie de la part de ses camarades. Il devrait faire parti de ces gens-là, il en avait tellement envie sans se soucier de ce penserait son frère et sa pouffe de copine, sans penser qu'il s'interposerait pour jouer les rabats-joies, les frères incapables... Pourquoi le ferait-il à moins de continuer à dévaler la pente de popularité. Ils ne faisaient certes pas parti de la même promotion mais il n'était pas sans savoir qu'en dehors des élèves de sa maison, Franz ne faisait pas franchement l'unanimité auprès des autres maisons, déjà que dans la sienne il n'avait pas tout le monde de son côté. A ce qu'il avait entendu dire, pour sa plus grande joie, même si ce n'était pas très bien de se moquer alors qu'il s'agissait de son frère adoptif et que la logique aurait voulût qu'ils se serrent les coudes plutôt que de tirer vers le bas sans cesse.

« Je révisais... » Avoua t-il un peu honteux. « J'adore la botanique, c'est ma matière préféré, j'ai trouvé un super bouquin là-dessus » Dit-il en désignant ledit livre dans sa main.

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Si j’en crois le sourire de Max, le petit tour sur moi-même a atteint son but. Je rayonne.

« T'as pas peur de te balader toute seule dans un endroit que tu connais pas depuis longtemps ? il demande. J'dis pas que moi ça me ferait peur, hein, mais je m'attendais pas à ça de toi. »

Alors comme ça je renvoie l’image d’une froussarde ? je me demande sincèrement en penchant la tête sur le côté. A la vérité, il y a toujours un moment dans mes escapades où je suis bleue de peur parce que j’ai cru apercevoir un troll ou une manticore dans l’ombre de tel ou tel buisson. Mais elle se dissipe vite quand mes sens reprennent le dessus sur mon imagination fertile et elle est oubliée tout aussi rapidement. Et puis, à la réflexion, je n’ai pas exactement fait montre d’un sang-froid exemplaire à la fête foraine non plus. Je suis peut-être un petit peu froussarde sur les bords. Mais téméraire, néanmoins.

« Je suis surpris, continue Max, je n'aurais pas cru, mais c'est chouette, ça me fais un peu rire parce que c'est le genre de chose que j'aime bien faire aussi. »

Qui a encore besoin de preuve que le destin est derrière tout ça ?

« J'avoue que l'idée de parcourir l'espace de la ferme ne m'avait pas encore traversé l'esprit mais tu viens de me donner une idée. Et même qu'on pourrait s'amuser à faire des explorations à deux, tu sais je m'y connais dans le genre, j'ai visité les recoins de Poudlard autant que j'ai pu.

- Très volontiers ! je m’exclame automatiquement, débordante d’enthousiasme à la perspective. J’ai déjà découvert quelques sites agréables et je suis certaine que beaucoup d’autres n’attendent que nous. »

En fait, débordante d’enthousiasme est certainement un piètre euphémisme. Depuis le temps que je rêve de partager mes escapades sans arriver à convaincre Marie-Joséphine de m’y accompagner… Et en plus de cela, il s’agit de Max.

« Dans les environs, il n’y a vraiment pas de quoi avoir peur, je reprends en me souvenant de sa précédente interrogation. Mais de toute façon, j’oublie généralement d’une fois sur l’autre mes petits instants de frayeur. »

Toujours dans mon monde, je me prends à espérer que la proposition de Max s’étendra une fois les vacances terminées. Qu’elle n’est pas exclusivement limitée au temps long et calme de la ferme mais qu’elle perdurera une fois de retour au château, au milieu de nos autres activités respectives et des tourbillons de cours et devoirs. A propos desquelles…

« Je révisais... » explique Max à ma question sur sa présence dans la bibliothèque.

J’ouvre légèrement la bouche dans un « oh » silencieux. Déranger les gens dans leurs révisions est quelque chose que je fais souvent. Très souvent. Et malgré la fréquence de cela, je suis toujours incapable de m’en rendre compte, ce qui ne me laisse pas très fière de moi.

« J'adore la botanique, c'est ma matière préféré, j'ai trouvé un super bouquin là-dessus.

- Oui, les cours de botanique sont plaisants, j’agrée en me repassant ces moments où, les ongles pleins de terre, je me fais griffer la joue par un des plants étudiés et avale plus d’engrais que tous mes camarades réunis à cause de ma bouche toujours ouverte. Mais je trouve un peu triste de l’étudier dans un livre… C’est plus vivant avec les spécimens. »

Sûr que nous pouvons trouver, quelque part aux alentours, une plante magique au programme de son année ?

« J’admire ceux qui y arrivent, j’ajoute rapidement parce que, non, je ne suis pas sûre du tout en fait. Je ne suis pas capable d’avoir plus de trois pages d’attention pour les encyclopédies… »

Les romans d’aventure et les policiers, je suis capable de lire d’une traite sous ma couverture avec une lampe de poche, sans mal. Je jette un coup d’œil au livre qu’il me montre ; définitivement un livre de cours qui ne remplit pas du tout ma définition d’exaltant.

« … d’où, certainement, mes résultats moyens voire mauvais en histoire de la magie, » je grommelle dans ma barbe.

La pensée de tous mes devoirs de vacances m’attendant bien en pile à Londres n’est pas plaisante, ni exaltante. Encore moins si on ajoute mes heures planifiées avec mes précepteurs moldus.

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Il était certain que Catherine venait d'apporter une touche de bonne humeur à la journée du jeune garçon qui s'ennuyait ferme pour avoir trouver refuge dans une bibliothèque. Si il ne connaissait pas grand chose d'elle, il avait néanmoins conscience que la Poufsouffle avait comme dirait-on, une sorte de don pour agir comme un rayon de soleil. Enfin, chez lui, elle provoquait cet effet-là et ce, sans raison particulière, du coup il supposait que c'était parce qu'elle possédait une sorte de super-pouvoir, le genre de truc super cool devant quoi il ne pouvait d'être admiratif. Et un poil envieux, aussi. En fait, elle ressemblait beaucoup à une ancienne camarade et parce qu'il avait tendance ces derniers temps à faire de trop de comparaisons entre les deux jeunes filles, il avait maintenant le cœur léger que la jaune et noire soit venu le trouver. C'était sans doute l'oeuvre du hasard si elle l'avait vu, entre les étagères de livres, assis tout seul à sa table, mais comme elle avait accepté de lui donner de son temps, Maximilien était vraiment content, il avait l'occasion de se détacher du souvenir de l'ancienne Serdaigle qu'il avait instinctivement reporté sur Catherine, comme dans l'intention de la remplacer. Il n'était en fait pas du tout prêt à faire ce genre de chose.

« Cool ! Tu me les montreras alors ? » Demanda t-il tout impatient de reprendre une de ses activités favorites. « Je ne pensais pas qu'il y aurait tant d'endroits à explorer ici mais je te fais confiance pour me guider, tu veux que je t'appelles capitaine ? Ou Chef ? »

Parfois, la réflexion du Gryffondor le poussait à croire qu'il commençait à être un peu grand pour jouer les gamins sans cesse, à se faire des films et des aventures tout seul avec ses potes, qu'il était peut-être temps pour lui de se bouger un peu plus parce que à la fin de l'année prochaine, quoiqu'on en dise, il ferait parti des élèves passant les BUSEs, le premier examen le plus important de sa vie. Il ne comptait pas en collection toute une panoplie mais impossible de manquer à celui-ci et la moindre des choses serait de le réussir. En même temps, la plupart des moindres petits coins du château commençait à lui être familier, au point d'en retirer de moins en moins de satisfaction. C'était possible que cela soit un signe qu'il était en train de changer et il n'était pas sûr de la manière dont interpréter ce possible changement. Heureusement, son appréhension s'était envolé quelque peu en écoutant la Poufsouffle, déjà parce qu'il ne connaissait visiblement pas si bien la ferme qu'il le pensait et surtout, parce que c'était avec elle et qu'il avait longtemps attendu le moment de pouvoir faire plus ample connaissance avec elle, de la connaître, la fille qui le faisait toujours sourire sans raison particulière.

« Je trouve aussi que c'est difficile d'étudier face à des tonnes et des tonnes de pages dans des bouquins qui n'en finissent pas. Pour preuve, je n'y arrive généralement jamais et c'est seulement la première fois que j'essaye de le faire avec un livre de botanique. Bizarrement, ça passe beaucoup mieux mais c'est sans doute la seule matière qui est capable de me rendre patient. Enfin, je préfère quand même étudier en cours, en regardant les plantes dans les serres plutôt que les images dans un livre, c'est moins divertissant. » Admit-il.

Non, réellement, il s'était fait une pas très juste opinion sur la Poufsouffle, persuadée d'avoir à faire à une sort d'intello, pas aussi chiante que peuvent être les autres de ce genre là, mais une personne douée quand il s'agit d'étudier. C'était mal de juger sans connaître, il le savait et pourtant il avait fauté. La Catherine qui se révélait ne lui déplaisait pas, expliquant en même temps ce qui semblait être logique, si il avait fait sa rencontre en salle de retenue, c'était qu'elle n'était pas aussi irréprochable qu'il le pensait. Ca lui faisait mal de l'admettre mais parfois, certaines langues de vipère avaient raison, il ne prenait pas le temps de réfléchir. Pour sa défense, il était à Gryffonfor et les élèves de cette maison était plus connu pour être impulsif que pour se servir intensément de leur cervelle. Pour certain c'était difficile de paraître intelligent parce qu'ils n'avaient rien de plus qu'un petit pois – ses pensées se tournèrent inévitablement vers l'un de ses colocataires – mais pas pour lui, simplement il ne cherchait pas vraiment à aller contre sa nature. Maintenant qu'il y réfléchissait, ça n'était plus très étonnant de découvrir Catherine comme une admiratrice d'aventures en tout genre. Qu'il avait été idiot.

« Toi aussi tu ne as du mal avec l'Histoire de la Magie ? Si on avait un prof moins ennuyeux, on arriverait au moins à suivre ses cours à défaut de tenir plus de trois minutes sans s'endormir devant ces bouquins. »

Finalement, ils avaient l'air d'avoir pas mal de points communs tous les deux, signe qu'ils allaient bien pouvoir s'entendre à l'avenir et Maximilien s'en réjouissait d'avance, persuadé de se faire une autre super amie avec qui rire et s'amuser.

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