Quand ces vacances s'annoncent vachement belles...

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Feat Aldreda F. Torres

Je faisais face à ma porte. Je savais que mes affaires avaient été déposées à l'intérieur tôt ce matin mais je n'étais pas encore rentrée dans la chambre. J'avais appris que des corvées seraient à faire durant ces vacances ce qui catégorisaient encore plus ce séjour dans mes pires vacances. J'étais donc face à cette chambre, sachant pertinemment avec qui j'allais la partager : Aldreda. Je l'aimais bien cette fille et j'avais déjà eu l'occasion de partager un dortoir avec elle. On avait également été mises en binômes ensemble, en cours de potions, puis Aldreda avait redoublé. Depuis, on se voyait bien moins. Je m'entendais donc bien avec elle mais, parce qu'il y avait tout de même un mais, je la trouvais un peu trop bavarde. Elle ne savait pas s'arrêter, causant encore et toujours. Lorsqu'on partageait le même dortoir, à Poudlard, cela ne me dérangeait pas tellement : elle discutait avec les autres filles et moi, je me contentais de me mettre dans une bulle, parvenant tout à fait à ne pas entendre ses discussions. Seulement voilà, ici, nous allions partager la même chambre mais nous n'étions que toutes les deux. Il y avait de grandes chances, donc, qu'elle me parle et que je sois obligée de l'écouter. Tous les jours, tous les soirs, durant tout le mois à venir. Je n'étais donc pas énormément prête à la retrouver. La pancarte "VACHES" ornait la porte de la chambre. Chaque chambre avait eu droit à un nom, la vache avait été pour nous. En gros, on était bien tombées.

Avec une inspiration profonde, je finis par pousser la porte et par entrer. Aldreda était déjà à l'intérieur. Mes affaires avaient été apportées et gisaient sur le côté de la chambre. Je lançais un sourire à la jeune fille : je ne voulais pas avoir l'air morose, on allait tout de même passer un mois ensemble et de toute façon, je n'avais pas de raison de lui en vouloir et de bouder.

"- Alors comme ça on repartage le même dortoir. Ca fait plaisir de te voir Aldreda. "

Et j'étais sincère. Non, franchement, croyez-moi, je l'aimais bien cette fille. Elle pouvait se trouver marrante et, mine de rien, on avait passé du bon temps ensemble, en potions.
Je posais finalement des yeux sur la chambre. Elle était... minuscule. La pancarte ne décrivait pas cette pièce, je pouvais en être certaine. Il y avait deux lits simples, une table de chevet riquiqui entre les deux lits et un placard encastré dans le mur de la porte d'entrée. Il n'y avait rien d'autre. La place restante était tellement petite que seule une personne pouvait réellement circuler. Avec les deux valises qui trônaient, autant dire que je n'avais pas de place pour marcher. Je choisis donc de m'asseoir sur le bord d'un lit, grimaçant à l'idée de passer un mois entier ici. Il n'y avait même pas de fenêtres, dans cette pièce... Autant dire qu'on allait avoir la lampe de plafond allumée tous les soirs.

"- Elle est minable cette chambre... Heureusement qu'ils nous ont mis des corvées, au moins on n'aura pas à passer nos journées ici."

Evidemment, ma phrase était sarcastique. C'était simplement pour souligner l'ironie de ces vacances : ferme, chambre minuscule, corvées, absence de magie. De quoi faire rire n'importe quelle personne. Ces vacances s'annonçaient très mal pour moi et je regrettai, une nouvelle fois, de m'y être inscrite.

"- T'as choisi quelle corvée ?"

Pour ma part, j'avais pris la cuisine. C'était la corvée qui me semblait être la moins ingrate et la plus intéressante. Je n'étais pas intéressée par les animaux : nourrir des chèvres et sentir la vache par la suite, ce n'était pas mon grand plaisir. Je n'avais pas eu envie de cramer au soleil à m'occuper des champs et je n'avais pas une tête à faire le ménage. La cuisine était encore ce qui me correspondait le mieux.

Spoiler:

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Depuis le début de l'année scolaire, j'étais sûre d'une chose : je ne pourrais pas passer de pires vacances avec Poudlard que chez moi. Alors, lorsque les papiers d'inscriptions pour le voyage d'été avaient été distribués, j'avais été l'une des premières à m'inscrire, souhaitant par dessus tout passer des vacances loin de ma famille. Ce n'était qu'un mois, et j'avais dû occuper les quinze premier jours de juillet en sortant aux aurores et ne rentrant que tard le soir, mais c'était déjà ça. Et puis, malgré tout ce qui était déjà arrivé aux élèves pendant l'été, je ne pensais pas que cela pouvait être pire que l'ennui mortel que je subirai chez moi. Sans compter la haine envers mes parents que j'avais de plus en plus de mal à cacher. Mais je n'aurais jamais pensé que les vacances que j'attendais avec impatience se déroulerait dans une ferme, avec les insectes, les animaux, et les odeurs qui en découlent. Cela dit, la ferme, c'était mieux que de se retrouver dans le passé, au temps de la préhistoire.

Je partageais la chambre Vache avec Joy. Allez savoir pourquoi il avait fallu que nous tombions sur cette chambre en particulier, mais les autres noms de chambre n'étaient pas mieux. Alors au final, ce n'était pas plus mal. J'arrivais dans la chambre la première, et je fus frappée par sa petitesse. Je n'avais jamais vécu dans le luxe, mais j'estimai qu'un confort minimum était de mise. Et cette chambre ne correspondait pas du tout à mes attentes. Il n'y avait quasiment pas de place pour marcher, puisque les deux lits et le placard prenaient toute la place. Comment pourrions-nous profiter de nos vacances dans ces conditions ? J'étais encore debout, les bras ballants, à contempler ce qui me servirait de chambre pour le prochain mois quand la porte s'ouvrit derrière moi, me manquant de peu.

« Il faut croire, oui. C'est cool ! Moi aussi je suis contente de te voir. »

Joy et moi étions camarades de dortoir et voisines de Potions il y a deux ans. Puis, j'ai quitté l'école un an, et quand je suis revenue, j'ai repris là où j'avais arrêté, et je me retrouvais donc avec de nouveaux camarades de chambre, et de classe. Au début, ça me faisait bizarre de ne plus avoir mes repères, de ne pas savoir où je pouvais m'installer, mais je me suis vite habituée au changement, et je me suis bien intégrée dans mon année. Mais Joy me manquait souvent. Elle ne parlait jamais beaucoup, mais je savais qu'elle était là, et quand elle avait quelque chose à dire, elle ne passait pas par quatre chemins, et je trouvais ça cool. Au moins, ces vacances vont nous permettre de renouer des liens, tout n'était pas perdu.

« Zut ! J'avais presque oublié cette histoire de corvées. » Répliquai-je en m'affalant sur le lit libre. « Pourquoi est-ce que je rate toujours les trucs bien pour m'inscrire dans les nuls ? »

Je pensais notamment à la croisière que l'école avait organisé l'année dernière. Ça avait l'air cool, de pouvoir visiter des pays côtiers de la mer Méditerranée. Au lieu de ça, ils nous envoyaient dans une ferme pour qu'on s'occupe comme des petits fermiers dépourvus de magie pendant tout le mois. Et en plus de ça, on n'avait même pas le droit d'avoir un confort décent. Finalement, je n'étais pas certaine d'avoir bien joué mon coup en choisissant de ne pas rester avec ma famille. Même si je les détestais presque tous maintenant, au moins, je pouvais faire ce que je voulais de mes journées, sans avoir besoin de rendre des comptes à qui que ce soit.

« Animaux. Je me voyais pas du tout passer ma journée à mourir de chaud au soleil pour m'occuper des champs, et je suis pas une femme de ménage, alors ça non merci. Et puis la cuisine, c'est pas trop mon truc, ça me dégoûte les aliments crus. Et toi t'as choisi quoi ? »

Les animaux au moins, je savais déjà ce que je risquai avec eux. Ça ne me plaisait pas plus que ça, mais c'était le meilleur des quatre. Et puis, certains animaux pouvaient être gentils. Un jour mon père nous avait emmené dans une petite ferme au Maroc, pour qu'on achète du lait, et on avait vu le fermier traire la brebis devant nous. J'avais même pu essayer. Ça m'avait fait rire à l'époque, mais maintenant, je ne sais pas si ce serait aussi drôle.

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Quand ces vacances s'annoncent vachement belles...

Feat Aldreda F. Torres

J'étais totalement dégoûtée de la chambre. A vrai dire, j'étais totalement dégoûtée du séjour, tout court. Ils nous avaient bien entubés cette année. Autant j'avais regretté de ne pas être partie l'an dernier, autant je regrettais d'être partie cette année. Il n'était pas certain que je me réinscrive l'année prochaine. Si c'était pour finir dans un tel guet-apens, ce n'était même pas la peine. Il n'y avait rien pour remonter un peu le niveau du séjour, qu'il s'agisse de la destination, de l'interdiction d'utiliser la magie, des corvées et de la minuscule chambre qu'on se tapait. A vrai dire, il n'y avait que le nom de cette dite-chambre qui me laissait indifférente. Qu'on se nomme les vaches ou les chèvres, ça ne faisait pas tellement de différences pour moi. C'était du pareil au même, ça ne signifiait rien. C'était simplement pour donner un nom. Ils s'étaient fait un kiff en nommant les différentes chambres quoi. J'espérais simplement que les autres chambres soient aussi petites que la nôtre. Je ne voulais pas qu'on soit les seules à endurer une choses pareil, simple principe de solidarité.

Je m'étais donc rendue dans ma chambre, trouvant, debout devant les deux lits simples, Aldreda. Je partageais ma chambre avec elle et, à vrai dire, j'en étais plutôt contente. Avant qu'elle ne parte de Poudlard, on était de la même année. On avait passé de bons moments en potions, Adreda restait la meilleure partenaire que j'avais eu durant ces années, les autres étant bien moins intéressants qu'elle. Elle ne s'arrêtait jamais de parler ce qui m'avait d'abord agacée. C'est lorsqu'elle choisit de m'engueuler pour mon silence qu'elle me fit sourire. Elle avait de quoi faire bouger le monde dans son ventre, c'était chouette à voir. Aujourd'hui, elle avait redoublé et on ne formait plus ce binôme qui me plaisait tant. C'était bien dommage, mais c'était comme ça. Je me retrouvais donc à partager cette chambre avec elle, les soirées risquaient d'être plutôt sympas à vivre. Je savais, cependant, que je risquais aussi d'en regretter certaines, connaissant la miss et sa passion pour le blabla. Souvent, le soir, j'appréciais le silence et le calme, j'en avais même besoin. C'est sûr que ce n'était pas en sa présence que j'allais les retrouver. On verra bien comment ce long mois marchera. En attendant, je choisis de m'enthousiasmer de retrouver la jeune fille. Je souris à sa réponse avant de poser mes affaires au sol et de m'asseoir sur le lit qui m'était attribué. De toute façon, ce n'était pas comme si je pouvais m'asseoir ailleurs. J'en fis d'ailleurs la remarque à ma camarade, rappelant, par l'occasion, les corvées qu'on était obligés de se coltiner. Vraiment, ce mois de vacances s'annonçait vraiment long.
Je ne pus qu'acquiescer aux dires d'Aldreda. J'avais fait la même connerie qu'elle en m'inscrivant ici. Pour autant, je laissai un petit sourire sur mes lèvres. Le comportement de la verte et argent m'amusait. Allongée sur son lit dans un état totalement blasé, elle semblait encore plus désespérée que moi.

"- Je suis sûre qu'ils ont choisi ce séjour en fonction des personnes qui se sont inscrites... On n'était pas présentes l'an dernier, ils ont lancé un truc qui semblait sympa, on s'inscrit cette année, ils ont choisi de nous pourrir nos vacances."

Evidemment, c'était faux. Surtout que je ne faisais pas partie des élèves perturbateurs de l'école, la direction n'avait pas besoin de se venger de moi. Mais l'idée était quand même là, après tout, c'était ce qui s'observait : pourquoi lancer un séjour aussi pourri le seul été où je m'inscrivais ? Sérieusement, on pouvait réellement croire que c'était fait exprès.
Je m'intéressai alors au choix de corvée d'Aldreda. Au fond, j'espérai ne pas avoir choisi la même qu'elle. J'appréciais beaucoup la jeune fille mais j'avais peur qu'en partageant une journée et une nuit entières avec elle, ce serait de trop. Je souris alors à sa réponse. On n'avait pas fait le même choix, j'en étais contente. On n'avait eu les mêmes dégoûts concernant les champs et le ménage. En revanche, je ne comprenais pas son aversion pour les aliments crus. Sûrement parce que j'ai toujours cuisiné pour ma mère et moi-même.

"- J'ai les mêmes aversions que toi pour les champs et le ménage. Par contre, j'ai choisi la cuisine. Les animaux, ça pue et je trouve pas ça tellement intéressant. Traire une vache et donner des carottes aux lapins, très peu pour moi. En plus, j'imagine que toutes les minettes ont choisi cette corvée et que tu risques de te retrouver avec des princesses à leur papa. La cuisine, c'est un peu de potion en fait. Tu mélanges les ingrédients, tu crées un plat, je trouve que c'est plus valorisant que le reste."

Pour autant, je ne critiquais pas le choix de ma camarade de chambre. Il s'agissait de son choix, tout le monde ne pouvait pas se mettre à la cuisine, de toute façon. Il nous fallait bien des femmes de ménage et des personnes pour récupérer le lait et tuer les lapins que je cuisinerai avec mon groupe par la suite !
Je finis par me relever de mon lit pour attraper ma valise et la poser sur le lit. Je l'ouvris rapidement et attrapa un paquet de dragibus, bonbons moldus, que j'avais achetés avant de partir. Il s'agissait de mes bonbons favoris. J'ouvris le paquet et en proposa à la jeune fille.

"- Ce sont des Dragibus, je ne sais pas si tu connais. C'est moldu, je les trouve plutôt bons. Tu en veux ?"

Je lui tendis le paquet avant de me rasseoir sur mon propre lit, à côté de ma valise. Il faudrait que je range son contenu avant d'aller en cuisine, ça nous ferait un peu de places pour la suite.

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