Ca y est, les vacances avaient bel et bien début, et Angel avait décidé de participer au voyage organisé par école. Elle s’était attendue à tout sauf à ça : une ferme. Elle qui n’était pas du tout nature. Non elle aurait bien préféré une ile paradisiaque avec tout le confort possible et imaginable. Mais non, la voila embarquée dans une ferme à devoir se lever tôt, et travailler. Si c’était ça leur conception des vacances ?!

Et a peine arrivée on lui avait demandé de choisir une tache de corvée parmi quatre proposés. Le choix avait été rapide, en même temps vu les choix possibles, c’était disons le moins pire : la cuisine, c’est mort, à moins de vouloir intoxiquer tous les élèves. Elle ne savait même faire cuire un œuf alors cuisine pour tout un régiment, c’est juste mission impossible. Les animaux, c’était mort aussi, elle en avait bien trop peur et merci l’odeur ! Il restait ensuite les champs, là encore marché dans la terre et rencontrer tous les insectes et vers… brr rien que d’y penser elle en avait des frissons … Il ne lui restait donc plus que le ménage. C’était disons le moins pire des corvées pour la belle Johnson.

Et la corvée n’attendait pas, dès le lendemain de leur arrivées ils furent tous réunis pour avoir plus de précisions sur ce qu’ils devaient faire. Aussi pour le groupe de ménage, on leur expliqua de commencer par les lits. Les filles se chargeraient donc des dortoirs de filles, et les garçons iraient s’occuper de celui des garçons. Angel s’était donc dirigé, d’un pas nonchalant, et quelques minutes plus tard elle ressortie, les lits bien faits, et le dortoir aéré, elle descendu à la salle commune et attendit les garçons. Ne les voyant pas redescendre, elle se permit d’aller les rejoindre. Arrivant devant le dortoir, elle toqua avant d’entrer

- Vous avez besoin d’aide ?

Un des jeunes hommes, qu’Angy avait déjà aperçu dans les couloirs du château mais à qui elle n’avait jamais eu l’occasion de parler, se tourna vers elle et lui expliqua qu’en effet il aurait bien besoin d’une petite aide. Bon, Angel n’était pas non plus experte en literie et compagnie, mais elle savait quand même faire un lit. Ce n’était pas à la maniaque comme on pouvait le voir dans les hôtels moldus, mais ça restait propre.
Elle s’avança donc vers le jeune homme et lui expliqua comment faire, elle en fit un toute seule en lui montrant tous les gestes, puis un deuxième avec lui, cette fois. Il ne semblait pas très à l’aise, et cela ne l’étonna pas. Il était surement un de ses garçons assistés par les femmes de la maison ou les elfes. Elle lui fit un petit sourire avant de lui dire

- Tu vois ce n’est pas sorcier !

Ils avaient bientôt terminé les lits, Angel laissa son coéquipier faire et se dirigea vers la fenêtre pour aérer le dortoir. Il fallait quand même avouer que ça ne sentait pas tellement la rose par ici. Elle se demandait en même temps quelle serait la prochaine tache, et surtout quand est ce qu’ils auraient terminés avec leur corvée.

- Au fait je ne me suis pas présenté, je m’appelle Angel et vous?

Dit-elle en se tournant vers les jeunes hommes. Elle allait être amenée à travailler avec eux, tous les jours pendant un mois, alors tant qu’à faire, autant partir sur de bonnes bases. Elle reconnut l’autre garçon. C’était un serdaigle, qu’elle avait déjà croisé dans la salle commune des bleus et bronzes, mais à qui, elle n’avait pas non plus eu l’occasion de parler…

- Toi tu es à Serdaigle, si je ne me trompe pas, et toi …

Non elle ne savait pas de quelle maison venait celui qui l’avait sollicité…

" Je m'appelle Anoushka "

J'avais voulu couper court à la conversation pour qu'on en finisse le plus vite possible, mais de toute évidence tout le monde ici voulait qu'on fasse les présentations. Ce qui veut dire que je devais me présenter aussi, je me dirige alors lentement sur la droite de la pièce, saisissant un chiffon un peu usagé qui n'a pas l'air d'être très efficace, et un sceau de produit mélangés à de l'eau, bon sang je n'ai jamais touché au ménage de ma vie je ne comprend même pas ce que je suis en train de faire. En tout cas c'est sûr Olivier serait fier de moi si il me voyait il rigolerais bien de la situation ça ne fait pas l'ombre d'un doute, pour ma part ce qui me gêne c'est que j'ai peur de passer pour un "fils à papa" si ils voient que j'ai du mal à faire le ménage, je dois faire des efforts pour ne pas que ce soit visible je n'ai aucune envie qu'on m'associe à un enfant fortuné qui n'aime pas toucher à une éponge.

- Moi c'est Nathaniel Enchanté.

J'affiche un sourire sincère, me mettant au travail tout de même en frottant continuellement la table face à moi pour la récurer, et écoutant le reste des présentations silencieusement et en laissant ma bonne humeur s'éveiller très lentement ce qui n'est pour l'instant pas le cas.
Si je comprend bien je vais passer le mois avec ces personnes, il vaut donc mieux qu'on apprenne à se connaître et qu'on s'entende bien on fera un meilleur travail et je pourrais peut être me faire remplacer si je fais la grasse matinée comme ça.
Anoushka est une fille qui m'intrigue beaucoup, je l'ai souvent croisé avec des connaissances mais je ne lui ai jamais adressé vraiment la parole. Ce sera l'occasion d'apprendre à en savoir plus sur elle et de mieux la connaître, de toute façon je ne connais pour l'instant personne dans ce groupe alors je finirais par les connaître si je veux passer un séjour plutôt acceptable.
Il me tarde de voir les autres pour le moment je me sens pris au piège dans une manigance des préfets de Gryffondor comme si ils nous avaient piégés parce qu'on avait pas gagné la coupe des quatre maison. C'est déjà bien qu'on ai remporté le titre avec l'équipe de Quidditch, mais non ce ne sont pas eux, ce n'est pas une punition c'est simplement des "vacances". Il fait chaud je commence à étouffer dans cette salle pendant combien de temps on doit faire ça vous pensez ?

Le groupe d’élèves inscrits pour des vacances à la ferme venait d’arriver à destination. Si la vue de cette ferme entourée d’un grand jardin mirifique et de champs très vastes plaisait à une partie des élèves, d’autres semblaient appréhender ce séjour. Mais pas Louna : elle s’était sentie comme chez elle dès le premier soir et la compagnie de ses camarades la rendait plutôt joyeuse. Evidemment, elle n’appréciait pas tout le monde, mais il suffisait d’ignorer ceux avec qui elle n’était pas en bons termes. Surexcitée à l’idée de vivre dans cette ferme généreusement confiée par un couple de fermiers, la jeune fille était difficilement parvenue à fermer l’œil de la nuit. Cela l’exaltait vraiment de savoir qu’il n’y aurait pas de professeurs ou de concierge pour les surveiller jour et nuit, et qu’ils pourraient vraiment dormir à l’heure qu’ils désiraient. Cette sensation de liberté et d’autonomie lui faisait pousser des ailes et elle avait l’impression de réellement pouvoir tout faire sans contraintes. Bien sûr, ce n’était qu’une illusion qu’elle s’était faite durant quelques heures. Elle avait vite été rappelée à l’ordre lorsque tout le monde s’était mis à parler de corvées et de groupes répartis dans différentes tâches. A vrai dire, elle avait pensé que des elfes de maison avaient sûrement été dépêchés ici pour s’occuper du travail. En y repensant, cette idée était assez stupide quand on savait que de nouvelles lois à propos de ces créatures visaient à limiter leur exploitation. Bien qu’heureuse de ne pas être retournée chez son père, la belle sembla être un peu déçue suite à cette nouvelle. Elle s’endormit dans les environs de trois heures et demi du matin. Puis, son esprit entra dans un sommeil si profond qu’elle se retrouva seule dans sa chambre quand elle se réveilla.

La mine un peu fatiguée, elle repoussa sa couette à l’extrémité de son lit et ouvrit les yeux en contemplant la pénombre dans laquelle elle était plongée. Ses colocataires étaient déjà descendues et elles n’avaient pas ouvert les volets afin de ne pas réveiller la vipère qui dormait. Toutefois, elle aurait sans doute voulu être dérangée dans son rêve en se doutant qu’il devait être déjà bien assez tard, pas trop loin des douze coups de midi. Sur sa table de chevet, une petite horloge indiquait dix heures et son cœur se mit à bondir ; l’heure des corvées avait sonné depuis un bon moment et elle était en retard ! Se sentant coupable à l’idée que ses camarades aient commencé à œuvrer pendant qu’elle dormait, la cinquième année se hâta d’enfiler le premier débardeur rouge qui lui passa sous la main, un short beige et des sandales marrons. Elle arrangea sa coiffure, mit trois minutes à se maquiller et se brossa les dents en songeant qu’elle n’avait plus le temps de prendre son petit-déjeuner. Puis, elle dévala les marches à toute vitesse, entendant des voix familières à proximité de l’étage des garçons. Il lui sembla entendre celles de ses meilleurs amis, Anoushka et Nathaniel, sûrement envoyés là-bas pour se charger des chambres. Peut-être qu’elle les rejoindrait après avoir vu la liste des corvées. En arrivant dans la salle commune, elle eut néanmoins le soulagement de constater qu’elle n’était pas la seule à être en retard : Miley Jillian venait à peine de se présenter et semblait désolée de ne pas être arrivée à temps. Louna connaissait cette fille, elle appartenait à sa promotion. Elle lui attribua un sourire en guise de salut et se présenta aux autres à son tour :
- Moi aussi, je suis désolée de mon retard. Je m’appelle Louna ! Mais ne vous en faites pas, je vais me rattraper, fit-elle sur un ton détendu.
De toute manière, les autres n’avaient pas vraiment d’autre choix que d’accepter leurs excuses, même si ce n’était pas très correct de leur part.

Rapidement, elle s’empressa de regarder la liste des corvées, se pinçant la lèvre inférieur en réfléchissant. Les sanitaires étaient vraiment les lieux qui l’intéressaient le moins en matière de corvées, mais il semblait que tout avait été pris. Avec déception et dégoût, elle prit son courage à deux mains et se rendit vers les toilettes des garçons, situées bien plus à proximité d'ici, par rapport à celles des filles. Elle s’arma d’un balai, de multiples produits, de serpillères et d’autres objets utiles pour aller décrasser ces lieux communs. Normalement, il n’y aurait aucun garçon ayant une envie pressante qui se rendrait ici, puisqu’il valait mieux attendre que tout soit nettoyé avant de se risquer à utiliser les cabines. Après avoir poussé la porte des sanitaires, elle déposa le matériel au sol et observa l’endroit pour mieux s’y familiariser. A ce moment-là, elle aperçut un jeune garçon qui était déjà en plein travail. Cette silhouette plutôt fine, ces cheveux, cette allure… elle le reconnaissait parfaitement et elle était plutôt heureuse de le croiser. La veille, elle n’avait pas eu le temps de se faire une idée précise de la liste de tous les vacanciers, et retrouver Albus Potter dans cette ferme pourrait ensoleiller ses journées ! Il s’agissait de l’un de ses rares amis de la maison de Serpentard. Toutefois, elle ne put s’empêcher de lâcher un rire : son ami était en train de chanter. Il ne chantait pas faux, mais c’était amusant de le voir ainsi.
- Tu chantes bien, starlette ! Tu devrais trouver une place chez les Bizarr’Sisters.
Louna avait dit cela sur le ton de la plaisanterie. A vrai dire, elle se sentait pas mal apaisée maintenant. Travailler avec des gens qu’on appréciait pouvait apporter un certain réconfort, une motivation supplémentaire pour effectuer des choses peu plaisantes et inintéressantes.
- Bref, je suis venue t’aider, Albus. Tout a déjà été pris. Si tu veux, je peux m’occuper de faire tout le sol ?

Déranger des personnes pendant qu’elles chantaient en toute tranquillité n’était pas vraiment dans les préoccupations de Louna. Mais, elle ne considérait pas son intrusion comme un dérangement, étant donné qu’ils avaient tous des corvées à faire ensemble. Heureusement qu’elle ne put voir l’air nerveux qu’affichait le garçon, bien trop loin pour discerner ses traits avec détails et positionnée à un mauvais angle pour voir son visage. Elle ne perdit pas son sourire, au contraire, lorsqu’elle le vit se tourner vers elle se montrant de plus en plus enchanté de la voir. La jeune fille devait penser qu’Albus devait être un peu morne de devoir travailler seul dans les sanitaires, depuis le tout début. Une petite compagnie ne devrait donc pas lui faire de mal ; ils pourraient discuter de ce qu’ils avaient pensé de cette ferme et ce qu’ils avaient l’intention d’y faire.

Le benjamin des Potter était un garçon que Louna appréciait beaucoup, en raison du fait qu’il était l’un des rares à sortir du vil cliché qui semblait affecter la majorité des Serpentard, telle une maladie endémique. Il ne faisait pas partie de ces abominables petits véracrasses qui ne juraient que par l’hypocrisie, le mensonge et la lâcheté. Il ressortait parmi les autres vipères avec des qualités bien plus honorables que les leurs, et c’était sans doute ce qui faisait qu’il était – aux yeux de Louna – un vrai Serpentard. Cette maison n’était pas si différente de celle de Gryffondor, à la différence que les verts avaient une graine de grandeur qui nourrissait leur penchant pour le pouvoir et qu’ils étaient prêts à utiliser la ruse pour l’obtenir. Néanmoins, la ruse ne signifiait pas être le plus machiavélique et sadique possible. On pouvait être craint et respecté sans devoir s’en prendre aux plus faibles. Louna avait très bien compris cette leçon et elle s’en prenait bien souvent à des personnes de sa taille qui lui cherchaient incessamment des problèmes. Rares étaient les amis de notre héroïne au sein de sa propre maison, mais elle s’en fichait éperdument de se sentir incomprise auprès d’eux. Par ailleurs, Albus rencontrait le même problème et c’était un des facteurs qui les avait rapprochés. Quoi qu’il en soit, il venait d’attaquer un sujet très croustillant qui les lancerait sur une bonne conversation amusante.
- Frowein, ici ? Tu rêves, je suis certaine qu’elle n’a jamais touché à un balai ou à une serpillière. Chez elle, ça doit encore être l’esclavage des elfes de maison, si tu veux mon avis. En fait, elle est dans l’atelier cuisine, mais je ne sais pas si on doit s’en réjouir ou pas, dit Louna en affichant une mine exagérément sceptique. Ca ne m’étonnerait pas que l’un de nous se retrouve empoisonné, un beau soir.
Elle finit par en rire, imaginant la catastrophe. Si elle en avait l’occasion, il faudrait qu’elle sorte la même réplique à la véritable Aniek. Pour le moment, la brune ne s’était pas encore frottée à cette peste depuis le début du voyage et c’était sans doute mieux comme cela. Elle ne souhaitait pas déclencher une dispute au beau milieu de tous ces vacanciers qui étaient venus là pour s’amuser avant tout. Evidemment, on ne pourrait pas éviter les confrontations sur un mois entier, mais pour l’heure, mieux valait éviter cela.
Désirant rattraper le temps qu’elle avait perdu, la cinquième année s’avança vers un lavabo et fit couler de l’eau afin de remplir un seau. Elle savait pertinemment comment se débrouillait les moldus pour laver, puisqu’elle avait eu l’occasion de fréquenter des écoles moldues jusqu’à ses onze ans. Son père, en revanche, faisait appel à une sorcière qui s’occupait de tout à l’aide de magie pendant qu’il était au travail.

Reposant le seau au sol, elle y versa le contenu d’un produit de nettoyage et laissa les substances constituer un mélange parfaitement homogène, duquel se dégageait une douce odeur de citron. En tout cas, son retard n’avait pas échappé à la vigilance d’Albus. Elle sourit à sa réplique, songeant qu’il serait temps de cesser d’être une marmotte quand des choses importantes l’attendaient au petit matin. L’adolescente espérait de tout cœur que les autres ne lui en voudraient pas, car ce n’était pas particulièrement dans ses habitudes de vouloir manquer de ponctualité.
- Oui, je me suis couchée tard et j’ai complètement oublié de mettre un réveil. Il faut dire que je ne m’attendais pas à ce qu’on ait à faire le ménage dans cette ferme…, déclara-t-elle sincèrement en soupirant légèrement, la mine un peu boudeuse. Mais bon, ce n'est pas si mal que ça au final.
Suite à cette révélation, Louna plongea son balai serpillère dans le mélange parfumé et le sortit de là quelques secondes plus tard, avant de le poser sur le carrelage. Il était temps de dire adieu à la saleté et de faire briller chaque centimètre carré de ces sanitaires. Les deux mains appuyés sur le corps du balai, elle commença à faire des va-et-vient en avant et en arrière, en commençant par laver la zone située près de l’entrée.

Frottant le sol avec vivacité pour le faire briller comme un sou neuf, Louna écoutait attentivement les paroles de son ami Albus, qui n’hésitait pas à commenter les défauts d’Aniek. Cela la faisait sourire que de l’entendre dire à quel point elle était détestable et que ce n’était pas étonnant qu’elle pût être en couple avec Franz. Ces deux-là s’étaient parfaitement trouvés et qui se ressemble s’assemble, cela avait presque toujours été ainsi. Elle ignorait comment des garçons pouvaient lui trouver un charme, mais elle imaginait que certains masochistes devaient apprécier son côté méchant. Quoi qu’il en soit, son ami n’avait pas tort de s’inquiéter du choix des nouveaux préfets et il fallait espérer que l’école n’était pas assez stupide pour engager ces deux idiots dans l’art de la discipline. Cependant, si l’un d’eux venait à être nommé préfet, jamais Louna ne prendrait autant de plaisir à enfreindre les règles. Il s’agirait de la seule manière de prendre l’éventuelle nouvelle de manière optimiste. Albus compara d’ailleurs ce couple à une ancienne élève, nommée Etalyrae. Notre héroïne ne l’avait pas personnellement connue, mais puisqu’elle n’avait jamais rencontré le moindre problème avec elle, on ne prenait pas de risques en la considérant comme étant mieux que Aniek. Replongeant de nouveau son balai serpillière dans le sceau qui laissait émaner une odeur de citron, la jeune fille frotta derechef le sol en s’éloignant de la porte d’entrée, à la chasse de nouvelles crasses à essuyer.
- Ils ne manqueront pas à moi non plus, au contraire, ça nous ferait de belles vacances. Mais sérieusement, j’espère que la direction de l’école ne sera pas assez stupide pour les élire en tant que préfets. Je n’y avais pas pensé une seule seconde, mais maintenant que tu le dis, ce n’est pas très rassurant. A mon avis, tu ferais un meilleur préfet qu’eux.
Louna pensait sincèrement ses paroles, estimant que le côté « bon élève » d’Albus pouvait parfaitement coller au statut de préfet. Elle avait un petit espoir qu’il puisse être pris en compagnie d’une fille toute aussi sympathique. Malheureusement, à Serpentard, cela se comptait sur le bout des doigts. Quant à elle-même, l’idée qu’elle puisse être nommée préfète la faisait bien rire. Ce poste était bon pour ceux qui ne prenaient pas vraiment goût à braver les interdits. Cela dit, cette responsabilité pourrait néanmoins l’autoriser à sortir de son lit à minuit pour patrouiller les couloirs. Evidemment, patrouiller ne serait pas sa priorité dans ce genre de cas.

Tout en songeant à ces éventualités, elle ne se rendit pas aussitôt compte que la chaleur de cette pièce commençait un peu à lui enflammer les joues. Louna se sentit bête de ne pas avoir pris la décision d’aérer un peu les sanitaires, alors elle prit rapidement la décision d’ouvrir quelques fenêtres afin de laisser un peu d’air frais pénétrer dans ces lieux. Cela permettrait au sol de sécher plus vite. Il était vrai que cela aurait été trop beau que McGonagall laisse une bande de jeunes s’amuser sans se soucier d’avoir quelques devoirs à accomplir. Même durant les vacances, elle trouvait le moyen d’octroyer aux élèves un certain sérieux à adopter. Il était tout à fait normal qu’ils aient ce genre de besogne à accomplir, mais peut-être qu’il aurait été plus adéquat de le préciser sur le formulaire d’inscription. A la simple pensée d’un petit post-scriptum signé par la direction PS _ Corvées en vue lui étira un petit sourire amusé.
- Oui, tu as raison. En fait, il nous faudrait même un peu de musique pour mettre plus d’ambiance ! J’imagine que le ménage serait vite bouclé sur un air de rock.
La Serpentard se demandait si les fermiers leur avait laissés un poste radio ou quelque chose qui puisse diffuser de la musique. L’idée n’était pas mauvaise et elle imagina doucement Albus en train de danser sur du Bizarr’Sisters. Ce dernier venait d’ailleurs de dire quelque chose qui la toucha, ces paroles prouvant que leur amitié n’était pas du vent. Elle releva la tête vers lui, une mèche rebelle retombant sur son visage tandis que ses bras continuaient de s’activer à la tâche.
- C’est gentil à toi. A nous deux, on a de quoi faire peur à n’importe qui, fit-elle sur un air malicieux.
Puis, soudainement, ses yeux se rivèrent vers le plafond, alors qu'elle réfléchissait.
- Tiens, d’ailleurs, en parlant de choses qui font peur, comment se sont passés tes examens ? Je crois que tu as passé tes BUSE. Ca ne devait pas être trop difficile, non ?

Le sourire de Louna s’effaça un peu lorsqu’Albus lui dit qu’il pensait sérieusement qu’Aniek et Franz allaient être les préfets de leur maison, cette année. Ce n’était que des suppositions de sa part, mais il avançait que ces deux imbéciles avaient suffisamment de connaissances dans leur réseau social qu’ils auraient pu être pistonnés pour obtenir le poste. Cette manière de faire ne plaisait pas vraiment à Louna, mais la demoiselle devait bien reconnaître que, parfois, l’aide d’un tierce pouvait s’avérer être utile pour obtenir tout ce que l’on désirait. Elle reconnaissait qu’après son passage à Poudlard, elle ne manquerait de contacter Adelina plus souvent dans l’espoir d’obtenir un job dans le monde des créatures magiques. Contrairement à ce qu’elle pensait autrefois, la Serpentard devrait bel et bien compter sur quelqu’un pour atteindre ses buts. C’était cette même femme qui lui avait montré que quand bien même on était jamais mieux servis que par soi-même, l’Homme ne possédait pas tout le savoir du monde et qu’il fallait apprendre auprès d’autres personnes. Adelina était ainsi devenue la première sorcière en qui Louna ne ressentait, aujourd’hui, plus aucune honte en quémandant son soutien. D’ailleurs, elle songeait sérieusement à lui demander s’il était possible de venir travailler à la Ménagerie Magique après ce séjour à la ferme, dans l’espoir de pouvoir fuir la vue de son père durant ses journées.

Tandis qu’elle avait passé la serpillière sur la moitié du sol, elle observa Albus nettoyer les lavabos symétriquement disposés. Elle ne pensait pas qu’il puisse faire un mauvais préfet, mais elle dut avouer que la tâche ne lui serait pas si aisée que cela à accomplir. Tout comme Louna, il n’était pas apprécié par la majeure partie des Serpentard et faire régner la discipline dans une communauté où l’on est, de base, peu apprécié se révélerait être aussi éprouvant que l’accomplissement de deux dissertations en Histoire de la Magie d’affilée.
- C’est vrai, comment ai-je pu oublier ça. Le Choixpeau devrait prendre sa retraite, je pense. Pas mal de gens ne méritent pas d’être notre maison et sincèrement, parfois, je me demande s’il y a vraiment une maison capable de les accueillir tels qu’ils sont. Ne t’en fais pas, tu as parfaitement ta place à Serpentard, j’en suis sûre ! affirma-t-elle joyeusement, son air empli de malice revenant à nouveau sur ses lèvres. Mais pour en revenir à un autre sujet plus entraînant, est-ce que tu comptes postuler pour le Quidditch cette année ?
Suite à cela, elle s’est était intéressée aux examens de son ami, sa curiosité voulant savoir s’il était parvenu à obtenir de très bonnes notes. D’après ses souvenirs, ils ne rencontraient que très rares de problèmes lorsqu’il faisait ses devoirs. En tout cas, elle ne l’avait jamais trop longtemps vu bloquer sur un exercice. Si quelques-uns pensaient qu’il était intelligent parce qu’il descendait d’une famille très populaire, Louna avait une autre idée de la chose. En fait, elle ne croyait pas que les talents, comme l’intelligence, puissent être héréditaires ; c’était un ordre naturel des choses, mis en avant par le vécu de la personne. La jeune vipère pensait savoir un paquet de choses là-dessus ; si tout se transmettait à la naissance, alors elle serait aussi exécrable et raciste des moldus que l’était depuis toujours son père.
Quoi qu’il en soit, Albus pouvait être fier des notes qu’il venait d’annoncer, ayant obtenu des Optimal, des Effort Exceptionnel et des Acceptable presque partout sauf en Astronomie. La jeune fille étira un petit sourire ; elle non plus n’aimait pas tant que cela l’Astronomie. Disons que cela ne l’intéressait pas plus que cela que d’étudier les étoiles, elle préférait les choses plus concrètes et moins inaccessibles.
Alors qu’elle passait devant une fenêtre ouverte à travers laquelle une brise vint fouetter ses cheveux, elle prit une voix qui se voulait rassurante :
- Je comprends que ça puisse t’énerver, mais tu es tranquille maintenant. Tu passes en sixième année et tu n’auras plus à prendre de cours en Astronomie, ce qui te garantira un bon palmarès pour tes ASPIC. Moi non plus, je n’aime pas trop ce cours, mais le pire pour moi est sûrement l’Histoire de la Magie. Ca dépend des chapitres en fait, mais la plupart du temps, pendant l’examen, le sujet tombe sur un de ceux que je ne maîtrise pas bien. Enfin, de toute façon, je pense pas devenir historienne plus tard. Mon truc, c’est les créatures magiques et les potions ! Ca, c’est vraiment intéressant pour moi !
Louna faisait partie de ces personnes qui n’avaient pas particulièrement besoin de travailler des masses pour parvenir à décrocher une bonne note. Elle était loin de faire partie du top 3 de sa promo, mais elle était tout de même bien positionnée dans le classement. Elle ne demandait de l’aide à personne et depuis toute petite, elle avait toujours fait ses devoirs seule. Cette autonomie lui avait permis de savoir se débrouiller avec son propre cerveau, lui permettant de développer des capacités qui l’aidaient à résoudre ses exercices par le simple fait qu’elle savait chercher elle-même les réponses. Les livres pouvaient s’entasser sur sa table de chevet, mais il ne lui fallait que quelques heures pour boucler la majorité de ses devoirs. Evidemment, comme elle venait de le dire, seules les matières telles que l’Histoire de la Magie et l’Astronomie lui posaient des problèmes, mais elle ne s’en souciait pas tant que cela.
- D’ailleurs, tu as une idée de ce que tu veux faire plus tard ? demanda-elle en levant les yeux vers lui, curieuse, lorsqu’elle finit de faire briller le trois quart du sol.
Le moulin à paroles qu'était Louna l'énergique était lancé; maintenant qu'elle parlait, plus rien ne l'arrêtait. La belle n'avait même pas idée à quel point Albus aurait sûrement préféré être seul à cet instant-là.