C'est les vacances, certes, mais pas question de faire la grâce matinée, chaque matin, pendant au moins un mois. Ce n'est pas pour ça que vous avez signé en décidant de partir en voyage scolaire avec vos camarades de Poudlard. A peine les aiguilles indiquent-elles huit heures trente que votre hôtesse commence à passer dans les chambres unes à unes pour appeler les élèves qui vont aujourd'hui l'aider à préparer le repas. Parce que oui, préparer à manger pour tout un tas de gens, ça demande du temps et de la patience. Une idée de ce que ressentent les elfes du château maintenant ? A peine lever donc et presque déjà de corvée, juste le temps de déjeuner et de vous débarbouillez un peu. Et pas question de fuir votre tâche, la fermière connaît mieux que quiconque son domaine et ne compte pas vous laisser filer entre les doigts, après tout un petit service ce n'est pas vous demander grand chose pour un mois d'hébergement, non ?
La cuisine n'est pas très grande, faut dire que les propriétaires ne sont pas habitués à être contactés pour que leur ferme soit le lieu de vacances de sorciers en herbe. Mais en répartissant bien le rôle de chacun, tout le monde peut trouver sa place sans se marcher les uns sur les autres. Pour vous aidez un peu, quelques recettes sont posées sur un des plans de travail. Ce ne sont que quelques indications pour ceux qui n'ont vraiment aucune notion de cuisine. Et sur une table, un panier de fruits et un autre de légume sont posés. C'est les ingrédients dont vous pourrez vous servir. Faîtes attention à ne pas gaspiller, vous risquerez de vous faire taper sur les doigts. Dépêchez-vous aussi, ici on mange quand l'horloge sonne midi sinon tout le programme est déréglé. Vous disposez de deux heures, normalement ça devrait suffire. Ne faîtes rien exploser non plus, les légumes grillés ce n'est pas trop dans le goût des propriétaires. Ah, et dernière chose, pas de magie...
Je m'étais inscrite à l'événement d'été, tout simplement parce que je n'avais aucune envie de retourner chez ma mère cet été. J'avais fait le choix de ne pas partir l'été dernier et cet été avait été atrocement long. Je n'avais pas le droit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard, autant dire que ces deux mois avaient été frustrants. Ma mère était toujours autant effrayée par moi, même sans utiliser la magie. Elle savait que je n'avais pas le droit de la pratiquer mais se plier tout de même à mes moindres désirs. Elle me connaissait : la colère pouvait me rendre bien plus puissante et la magie aurait pu être utiliser par inadvertance. Du moins c'était ce que je lui faisais croire. Mes deux mois avaient donc été relativement tranquilles mais à vrai dire, vivre dans une banlieue londonienne sans avoir la possibilité d'utiliser la magie, ce n'était pas naturel pour moi. Je n'avais aucune idée de comment les autres élèves vivaient ces vacances mais pour moi, c'était non-renouvelable. Je l'avais déjà vécu durant cinq années successives, cette fois-ci, je ne voulais pas recommencer et avais donc décidé de participer à l'événement d'été. Nous n'avions été mis au courant de l'événement en lui-même que quelques jours avant de partir et c'est à ce moment-là que je regrettai de m'être inscrite. La direction nous envoyait à la ferme. Sérieusement, si j'avais eu envie d'aller faire des câlins à des veaux, je pense que je me serai débrouillée moi-même. Et puis quoi, franchement, on allait passer notre été dans le fumier des vaches ? Tu parles d'un super été... J'aurai nettement préféré partir à la plage ou aller voir des festivals de rap dans toute l'Europe. Qu'ils envoient les petits premières et deuxièmes années à la ferme, je pouvais encore, à la limite, comprendre, mais personnellement, je savais que je ne me sentirai pas à ma place là-bas. Aller brosser les chevaux et traire les vaches, c'était bien loin d'être mon grand trip.
Je faisais donc partie des élèves présents à la ferme. Nous étions un petit groupe de personnes, tout le monde s'était retrouvé à Poudlard avant d'être amené ici, dans une ferme. A peine arrivée, je sentis l'odeur des vaches et entendit le chant des oiseaux. On nous répartis dans différentes chambre, j'appris partager la mienne avec Aldreda. J'était mitigée de cette répartition. Je m'entendais bien avec elle, l'appréciais même. Mais il fallait dire qu'Aldreda était du genre très bavarde. J'avais besoin d'être dans une chambre relativement silencieuse et je savais bien que cela serait difficile en la présence de la jeune fille. Enfin, je ferai avec. Nous avions donc été répartie et c'est alors qu'on nous expliqua que notre séjour à la ferme ne se ferait pas sans avoir des corvées à accomplir. Je soufflais, consciente que ces vacances seraient donc loin d'être de simples vacances... Je choisis de m'occuper de la cuisine. Contrairement à la plupart des minettes, les animaux étaient loin de m'intéresser, surtout ceux de la ferme qui puaient. Je n'avais également pas envie de m'occuper du potager : m'accroupir au soleil pour prendre soin des légumes, très peu pour moi. Quant au ménage... Sérieusement, j'ai une tête à faire le ménage ? La cuisine restait donc, par élimination, un choix qui pouvait me convenir. Du moins qui me dérangeait le moins.
C'est donc ainsi que dès le lendemain, je me levais pour me rendre en cuisine. Je n'avais aucune idée de l'identité des autres élèves inscrits. Habillée d'une salopette verte par dessus un tee-shirt blanc, je me retrouvais donc dans la petite pièce. La fermière avait déjà préparé toutes les recettes du jour et des paniers de fruits et de légumes étaient en place, attendant d'être manipulés. J'allai alors m'appuyer contre une table, mains dans les poches, attendant l'arrivée des autres élèves et les instructions précises pour le repas de midi. Cette matinée risquait d'être extrêmement longue...
J’enfilai un jeans, un t-shirt à fleur et une petite jacket. Car oui, à la ferme, il fait froid… je ne pris même pas le temps de me coiffer car il semblait que la cuisine n’attendait plus que moi… Stop ! Je n’allais pas commencer à râler dès le matin. * Pense positif, pense positif *. Je n’étais pas du matin. Cela me rendait grincheuse mais en même temps comment ne pas être grincheux lorsque l’on se fait réveiller par une vieille fermière stressé à 8h30 ? La journée n’avait pas encore commencé que je sentais déjà que je ne figurais pas dans les bons papiers de cette vieille femme. Je pense qu’elle n’avait pas apprécié devoir me tirer hors du lit. J’avais tenté de la convaincre qu’on était en vacances et que ça serait chouette de nous laisser dormir jusqu’à 10h. Elle s’était agacée et avait baratiné quelque chose autour du travail et que la journée appartenait au gens qui se lèvent tôt. Je soupirai, enfonçai ma tête dans le cousin, soupirai un coup et acceptai enfin de me lever.
J’avais à peine pu avaler mon jus de citrouille qu’elle me stressait déjà pour aller en cuisine. Je me sentais tel un elfe de maison. La semaine avait à peine commencé que je commençai déjà à avoir envie de m’inscrire à S.A.L.E. Je prenais conscience que je n’étais pas faite pour la vie à la ferme sans magie. Si je m’étais un tant soit peu bouger j’aurais pu m’occuper des animaux. Choses qui étaient bien plus évident pour moi que de cuire des patates. La seule fois de ma vie que ma tante m’avait laissé rentrer dans sa cuisine j’avais réussi à faire exploser mon gâteau au chocolat. Il était donc normal que j’appréhende cette matinée. De plus, je ne connaissais rien à la cuisine anglaise et je supposais que la fermière ne devait pas avoir des goûts très exotiques…
C’est donc en traînant des pieds que je me rendis à la cuisine. Je fus surprise de découvrir une toute petite pièce. Je compris bien vite que nous allions devoir collaborer et être très organisé pour ne pas se marcher sur les pieds et surtout pour réussir à concocter un repas pour nos camarades. Je vis sur le comptoir toute une série de vieux légumes que je ne connaissais pas. Il y avait également un panier de fruit : pomme, poire. Enfin vous voyez le genre. Après avoir inspecté rapidement ce maigre garde-manger, j’observai les autres étudiants inscrits. À ma grande surprise nous n’étions que deux et s’était une fille de ma classe à qui je n’avais jamais adressé la parole. Elle était à Serpentard. Peut-être que cette corvée serait une occasion pour nous de nous découvrir… Je me décidai donc à lui lancer un petit :
C’est décoiffée, en short et débardeur coloré, pieds nus et suivie par un Bagheera affamé que je rentre dans la cuisine où m’attend ma ‘corvée’. Honnêtement, je ne sais pas trop ce que je vaux en cuisine, je n’ai jamais touché à un fourneau de ma vie ; c’est Lydie qui est en charge des repas à la maison et, tout autant qu’elle préfère m’avoir dans son champ de vision, elle aime autant ne pas m’avoir dans les pattes – ses mots, pas les miens -. Et mère n’a jamais jugé utile de me faire prendre des leçons de cuisine. De piano, oui, de français, naturellement, de poésie, pourquoi pas, mais de cuisine, non. Je fais donc face à l’inconnu.
Ce que j’adore.
Je m’arrête un instant sur le seuil pour prendre la mesure des locaux et mon chat en profite pour se frotter contre mes jambes avec un miaulement quémandeur. La pièce est de dimension modeste, tout comme les équipements qui doivent facilement accuser une ou deux décennies de vie. Rien à voir avec les installations dernier cri que Lydie utilise. Je note les quelques recettes et les fruits et légumes mais ne vois rien qui pourrait satisfaire l’estomac sans fond de mon ami à poils. Tant pis, ce glouton peut bien vivre sur ses réserves quelques jours, ça ne lui fera pas de mal. Et puis son instinct de prédateur sortira peut-être enfin de sa léthargie.
Reste les deux personnes en présence. Toutes deux sont des jeunes filles plus âgées que moi. L’une est à Poufsouffle… sixième ou septième année et son nom est Newton. La seconde… Serpentard, ça j’en suis sûre, je l’ai déjà vu avec Lisbeth et une cravate verte. Est-ce qu’elle ne s’appelle pas Lance ? Lancel ? Quelque chose comme ça.
Je placarde mon sourire à mille watts – et sûr, sans vraiment savoir combien ça fait mille watts, je me sens comme si j’étais réellement mue par tant d’énergie – et fait un pas dans la cuisine.
« Bonjour ! Je ne suis pas en retard j’espère ? Je suis navrée si je suis en retard, je ne suis pas vraiment adepte du lever aux aurores. Mais je me rattraperai, je le promets ! Je serai un commis au cuisine exemplaire. Avons-nous déjà des instructions ? »
Tout en babillant, je sautille d’un coin à l’autre de la cuisine, jetant un œil aux recettes proposées – c’est à mon niveau il semblerait -, tapotant mes doigts sur les plans de travail et ouvrant tous les placards à ma portée. Pour faire un inventaire, pas par simple curiosité. D’accord, par simple curiosité avant de faire un inventaire, mais ça ne change pas l’utilité du geste.
Viviane que je suis heureuse de ne pas être à Londres ! Qu’on ne se méprenne pas, j’adore ma famille, plus que tout au monde. Et Absolem me manque. Toujours. Mais jamais mère ne m’aurait laissé déambuler pieds nus dans la maison, jamais Lydie ne m’aurait permis de toucher au four, Lisbeth m’aurait réprimandée pour mes cheveux en broussaille – c’est tellement plaisant de ne pas se coiffer ! - et père ne m’aurait pas prêté plus d’attention. Et j’aurais été enfermée tout l’été.
Passer un mois de mon été dans une ferme, j’y aurai jamais pensé moi-même. Mon père à la rigueur, mais pas moi. Je préfère les trucs qui bougent, qui envoient du lourd. Des endroits où je ne m’ennuie pas en somme. Dans sa lettre, ma mère m’a dit que ça me ferait du bien de me poser, d’être au calme avec mes amis. Seulement, y’a pas beaucoup de mes potes ici cet été. Ça aurait le mérite de me permettre de créer de nouveau liens. Le premier jour on a dû choisir nos corvées. Y’avais un peu de choix mais j’ai opté pour le plus physique, du moins dans mon esprit. Faire les champs, labourer la terre, récolter les épis de maïs … ça me parle. En plus, on va pouvoir bosser sous le soleil, bronzer, faire le plein de vitamine A, B, C ou D, j’sais plus trop. Et autre bon point, dans les champs on arrose, donc, on pourrait éventuellement s’tremper la gueule s’il fait trop chaud. On a beau être au Royaume Uni, parfois l’été est rude. Le truc, c’est que j’ai opté pour ça dans ma tête, dans l’intention de le faire, sans m’inscrire vraiment. Du coup, le soir quand j’ai percuté, y’avait plus de place. Il restait au choix, ménage ou cuisine. Ça m’emmerde de rester enfermer en cuisine la journée mais j’aurai au moins le mérite de savoir cuisiner un truc à mon retour. En plus, d'après mes calculs, on va cuisiner pour les autres, donc bosser tôt le matin, en fin de matinée et fin d'aprem. Autant dire que pendant que les uns feront les champs, les autres la ménagerie, mois je serai pénard dans un champs à me dorer la pilule.
Après le p’tit dej’ en commun et une nuit étrange dans le dortoir, j’m’en vais vers les cuisines. Parait qu’on est une petite dizaine à bosser ensemble, mais j’ignore qui va faire partie du groupe. J’espère juste que Franz se tiendra loin de moi et qu’il ira faire les champs ou le ménage. Me le coltiner dans le dortoir ça me suffit. Non pas que je l’aime pas hein, mais ce morveux me donne envie de lui foutre des claques avec ses airs arrogant. Après, il a le mérite de tellement me distraire que j’en oublie Siobhan et le manque qu’elle crée dans mon putain de cœur. Chapeau sur le crâne, en short et débardeur, j’arrive au point de rendez-vous au premier étage de la ferme. La seule crainte que j’ai, c’est qu’on nous colle à la plonge tous le temps. Ça va évidemment arriver, j’en suis conscient, mais par pitié, qu’on nous fasse faire cuire du bœuf !
« Salut les filles ! » dis-je en arrivant les mains dans les poches un sourire aux lèvres. Trois filles papotent déjà dans la cuisine, je les connais de vue, mais sans plus. Je n’ai absolument aucune idée de leur prénom d’ailleurs, et leur maison … n’en parlons pas. C’est dans ces moments là que je me dis que je devrais vraiment m’intéresser aux gens autour de moi. « J’m’appelle Ceyan, j’suis en 7eme chez Gruffondor ». Faut bien faire les présentations hein … De toute façon, les corvées n’ont pas l’air d’avoir commencées. Mais lorsque j'observe de plus près la blonde, je la reconnais. " Oh putain, la frangine d'Abso ! " J'aurai pu faire plus discret mais c'est pas mon fort. Ce grand con n'est pas là cet été mais il me laisse sa frangine. J'espère qu'il compte pas sur moi pour faire du babysitting !
~ Je ne savais pas si je regrettais de m'être inscrite ou pas, il était encore trop tôt pour le déterminer. Pourquoi le regretterais-je ? Un seul mot : Frowein. Sinon, il est vrai que j'ai eu la chance d'être mise dans la même chambre que ma meilleure amie chez qui j'habite ainsi que mon autre bonne amie, Morgane. Au moins, ça me plaisait davantage ! En tout cas, chose sûre, j'allais apprendre sur la ferme, durant ce séjour. J'ai vécu dans une petite maison avec quatre frères et mes deux parents, mais jamais dans ce genre d'ambiance, avec les animaux et tout. La seule chose que j'espérais était qu'il n'arrive rien de fâcheux après tout ce que j'ai pu subir durant la précédente année scolaire, portant encore la mort de Marlow et Sunny sur les épaules. Pia devait être dans la même situation que moi et il me semblait l'avoir aperçue, avant d'arriver à cet endroit. Il y avait aussi Emrick avec qui je n'ai pas communiqué depuis l'affreux bal de fin d'année. Je ne devais pas oublier Albus, également ! Donc, même si je me suis inscrite parce que Catalina s'est inscrite, ça n'allait pas m'empêcher de profiter de tout ça, hein ?
~ Sauf que contrairement à ce que je pensais, on ne devait pas se la couler douce comme on le fait, normalement, durant les vacances. Les corvées... Se lever tôt (ça, ça ne me dérange pas du tout) et travailler. On m'avait affectée à la cuisine et je préférais ainsi étant donné que je suis plutôt bonne dans cette matière, ayant souvent accompagnée ma mère à ce niveau-là. C'est alors qu'en cette première journée de travail, j'ai enfilé une paire de jeans avec une chemise à manches longues où j'ai retroussé les manches après que l'hôtesse ait venu. J'ai attaché mes cheveux en une queue de cheval avant de sortir de la chambre, disant "à plus tard", à Catalina et Morgane. Je devais me rendre en cuisine, ce que je fis, rapidement, ne voulant pas arriver en retard. La seule chose que je ne voulais pas était de devoir y être en compagnie de Frowein, la pire fille à passer du temps avec. Une qui m'a presque poussée au suicide...
~ J'ai ainsi descendu les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée avant de me diriger dans la cuisine. La pièce n'était pas énorme, vraiment pas. Il y avait déjà quelques élèves ici et là, peu réveillés. J'ai avancé à l'intérieur, analysant l'espace que l'on devait utiliser pour faire la cuisine. Ça n'allait pas être évidant et je ne savais pas si les gens qui étaient présents, avaient de l'expérience dans le domaine. Je suis arrivée devant le panier à légumes, avant de dire, levant la tête vers les autres, où un garçon du nom de Ceyan venait de se présenter :« Euuuuh, salut ! Alycia Underwood, Serdaigle ! » Dis-je, en me présentant, ne connaissant pas vraiment les autres. Je n'ai pas vu de protéines dont on pouvait se servir pour le repas. « Probablement que l'on peut préparer du potage aux légumes, je sais pas. Vous avez des idées ? » Dis-je, en pointant les recettes, regardant les autres à tour de rôle.
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Eh moi qui pensais que j'allais resté dans ma chambre durant toute les vacances… Enfin, j'allais quand même prendre un peu l'air, et réviser pour les ASPICs qui allaient arriver. Dans tous les cas, je n'aurais dérangé personne puisque c'est Nathan en personne qui était mon colocataire. Bien qu'on ne se parlait plus depuis le bal de fin d'année (même depuis les exams… j'ai l'impression qu'il devient de plus en plus discret), j'avais bien l'intention qu'il s'entende mieux avec Alycia. J'ignorais ce qu'il lui avait dit, mais ça ne devais que remuer encore plus la plaie de cette dernière. Déjà qu'elle s'en voulait et que Callie avait déjà bien enfoncé la chose. D'ailleurs, je ne l'avais pas vue non plus depuis la soirée.
Je n'avais donné aucune nouvelle à mes parents depuis… longtemps. Ils doivent sans doute regretter un garçon incapable comme moi. Faut dire que je n'ai pas répondu à leur lettre. Les Aurors non plus, sans doute parce que j'avais effrayé l'un d'entre eux pendant mon interrogatoire avec mon groupe. Comme si j'allais tuer quelqu'un alors que je connais comment on réagit lorsqu'on perd des personnes qu'on a élevé comme ses propres enfants. Pour me détendre (dire « pour oublier » serait un mensonge), je m'étais donc inscrit aux vacances organisées par Poudlard. Je n'avais aucune inquiétude concernant la sécurité : j'avais appris que des Aurors nous surveillaient, comme au bal de fin d'année, bien que ça nous oppressaient plus qu'autre chose. Et puis qui viendrait dans une ferme éloignée du monde sorcier pour aller tuer des enfants ?
Mais bon, il y avait les corvées obligatoires. Chose qui m'étonnait plus ou moins. Nous croyait-il aussi fainéants pour veiller au bon fonctionnement du lieu. Heureusement, que c'était au choix : n'étant jamais allé à la ferme, aller dans un champs aurait été étrange. Il était donc inné que je m'inscrive au corvée « cuisine ». Après tout, j'en étais un adepte depuis très jeune pour nourrir Sunny et Sky.
C'était avec cette idée que j'arrivais dans la cuisine, dans une tenue plutôt décontractée. Je n'étais pas le premier puisque je vis plusieurs élèves, dont Alycia, mais pas celui qui allaient nous cadrer. J'observais la pièce un petit peu plus très : à part des outils plus professionnels, j'avais l'impression de retrouver la cuisine de la maison.
-Bonjour, excusez-moi pour mon retard, lançais-je au cas où un responsable était dans la pièce et que je ne l'avais pas vu. Orion, Serdaigle.
Il n'était pas nécessaire de dire mon nom de famille. Pour dramatiser, merci ! Et puis, j'étais le seul Orion Serdaigle encore vivant dans cette pièce, alors pourquoi le préciser ?
Bien bien, je ne pensais pas devoir me coltiner du boulot pendant les vacances, ce n’était pas ce qui me plaisait le plus mais soit, allons-y ! Ce qui me gênait le plus n’était pas de bosser, c’était surtout de devoir la faire avec des personnes qui m’inspiraient peu… beurk, espérons qu’elles soient au moins utiles à quelque chose ! Après tout, je pourrai m’amuser un peu. Je regrettais juste que Franz ne soit pas dans le même groupe que moi et qu’Eris ne soit pas là. Cette bourrique me faisait faux bon et j’avais encore bien du mal à l’accepter ! Autant dire qu’on le ressentait dans mon comportement, mon humeur en prenant un coup. Mais bon, je voulais profiter de ces vacances, même si je devais travailler avec des parfaites idiots.
Fort heureusement, je me retrouvais dans la même chambre qu’Aurora. J’avais toujours apprécié cette nana, passer du temps avec elle ne me fera pas de mal ! Pour ce qui était de notre troisième camarade, Pia, je ne la connaissais pas du tout… nous verrons bien. Huit heures ? Vraiment ? Ok… c’était parti pour notre première journée dans les cuisines, à préparer les repas. J’avais enfilé rapidement un short et un tee-shirt, me faisant un brin de toilette avant de sortir de ma chambre, m’attachant les cheveux au passage. Une chance que j’aimais cuisiner, sinon vive la torture ! Même si j’avais horreur de me mettre à la place de ces elfes de maison, bien sûr là pour nous servir, cela coulait de source ! A croire que nous serions plus efficaces que ces créatures, ne savait-on pas ! En route.
J’étais en retard, carrément en retard, ça commençait bien ! J’avais horreur d’être à la bourre alors accélérons le pas ! Je passai alors la porte de la cuisine et, avant de regarder qui s’y trouvait déjà – Ok ok, j’avais déjà regardé la liste, et certaines personnes me donnaient envie de vomir… enfin, je pourrai quand même m’amuser –, je fus stopper net, parcourant le lieu du regard. Oh… par… Merlin… ce n’était pas du grand luxe ! Inconsciemment, je grimaçai, n’ayant pas l’habitude d’un espace si petit. Bon, on ferait avec. Une large feuille de papier attira mon attention et je soufflai en lisant ce qu’il y avait écrit dessus : « Ici, pas de magie ! ». Et m****, la loose, on allait la faire à la Moldue maintenant… on tombait si bas, c’était regrettable ! Mais bon, autant être bonne joueuse et accepter, de toute façon je n’avais pas le choix, même si cela me répugnait de m’abaisser à ces malheureux.
Au cœur de la cuisine, je remarquai avec un certain contentement la présence de Joy, pas tellement emballée par la tâche qui nous était donné. Je continuai de parcourir la pièce du regard, me rendant compte que je ne connaissais pas grand monde en fait. Bien bien… surprise quoi ! Oh si, j’en reconnus une immédiatement : Underwood. Je ne pus empêcher un petit sourire d’apparaître sur mes lèvres. Ah, un petit divertissement supplémentaire ! J’entrai alors complètement dans la cuisine, me dirigeant vers Joy, notamment, entourée déjà de toute la tribu. Avec un petit sourire, qui se voulait cordial, sans bien sûr avoir quelques idées en tête en jetant un coup d’œil à Underwoord, je lançai : « Salut à tous ! » Bon, faut dire que je ne les connaissais pas, pour la plupart, autant la jouer sociable pour le moment, et faire le tri après. Je regardai les ingrédients, prenant une des fiches recette dans les mains. « Alors, on commence par quoi ?! ». En espérant que ce ne soit pas des tirs aux flancs… Je me tournai alors vers Joy, lui disant d’un air amusé : « T’as l’air ravie d’être là, cache ta joie ! ». Puis je dis à l’intention de ma petite victime favorite, avec des sous-entendus qu’elle seule pouvait comprendre : « C’est agréable de retrouver ta place, nan ?! ». Bien sûr, j’insinuais que se retrouver en cuisine, à faire les petites mains, lui allait bien… après tout c’était une née-moldue. J’avais fait en sorte qu’elle seule saisisse mon allusion afin de ne pas créer des altercations dès le début, même si j’adorais ce genre d’ambiance, ça m’amusait. Mais je m’amusais aussi autrement, pas qu’en étant une peste, évidemment. La suite nous dira comment se déroulera nos corvées.
Lorsque la liste des corvées étaient sortie, Morgane s'était inscrite bien après Alycia. En fait, elle s'était même inscrite plutôt a la dernière minute, ayant bien de la misère à décider qu'elle tâche qu'elle voudrait bien faire pour le restant de l'été. Ayant des troubles obsessionnel compulsif avec le ménage, elle aurait probablement était la meilleure candidate pour le ménage. Cependant, l'envie de suivre son amie dans leur tâche ménagère avait pris le dessus. Sans oublier qu'en regardant la liste, elle s'était vite dit qu'il serait inhumaine de laisser son amie seule avec Frowein. Puis, voulant lui faire la surprise de sa présence, elle avait garder le secret pour la journée. C'est donc ainsi qu'elle avait laissée l'autre brune partir en avance pour la cuisine, toute en me préparant dans la chambre à m'y rendre ensuite. Pour travailler dans la cuisine, il n'était pas question d'avoir les cheveux détaché. Je pris donc le temps de les tirer en arrière en chignon, bien qu'elle avait quelques mèche qui lui tombait sur le visage. Ce serait tout de même mieux que les cheveux détachées.
La seule chose qui dérangeait Morgane au sujet du voyage, était que son meilleur ami, Kendrick, ne s'y était pas inscrit et que déjà il lui manquait. Elle avait bien hâte de le revoir et de devoir le calmer dans ses bêtises. Bien qu'elle n'avait aucun envie de retourner dans la cabane hurlante avec lui. Elle ce demandais ce qu'il aurait bien pu trouver comme idée de mauvais coup pendant l'été. Sûrement beaucoup de chose qu'elle ne pourra jamais même imaginer d’ailleurs... Bref, une fois prête, Morgane emprunta les pas d'Alycia, qui devait déjà être sur place. La brune s'était inscrite à la cuisine et elle savait qu'elle s'en sortirais, elle était douée dans la matière. Cependant, elle ce demandais si elle n'allait pas grignoter plus que travailler, car elle était gourmande et tout ceux qui la connaissait le savait bien. Sans oublier qu'elle était maladroite, allait-elle ce couper? Ou pire blesser une autre... Tant de question qui lui passait dans la tête. Chose habituel également, car la serdaigle avait le dons d'être anxieuse sur tout et sur rien. Bref, une fois arrivé sur place, elle replaça vite son amie, qui était déjà présente. La préfète ce dirigea donc vers elle, naturellement toute en saluant tout le monde de la main et lançant. « Salut tout le monde, Morgane Worcestershire, Serdaigle. »
J'aurais pu ajouté autre chose, ou même faire une blague pour faire remarquer ma présence, mais était un peu timide sur les premières approches, je me mis simplement au côté de mon amie pour remarquer qu'elle était en compagnie de Frowein qui lui lançait déjà quelques choses de méchant. « C’est agréable de retrouver ta place, nan ?! ». sérieusement? Pour qui ce prenait-elle encore? Cette fille aurait grandement besoin un jour que la karma prennent soin d'elle et la remette à sa place plutôt que de la laisser croire qu'elle était la reine du monde. Parce que Aly, ou moi même, étions née-moldu nous étions à notre place ici sans magie? Nous avions autant notre place qu'elle dans le monde magique. Elle ne comprenais simplement pas cela, car elle avait son ego au dessus du reste du monde. Je lui répondit pour mon amie directement...
« C'est sérieux? Tu viens d'arriver et déjà tu crois que tu va faire des petits commentaires sarcastique à tout le monde? Ça ne te dirais pas pour une fois de te forcer pour avoir l'air humaine et aimable avec les autres plutôt que de te prendre pour la reine du monde et gâcher l'ambiance et les vacances des autres. »
Il fallait avouer qu'après un an à être préfète, j'en avait un peu plus dans la caractère qu'auparavant. Désormais j'étais capable de me défendre un peu par moi même et j'étais de moins en moins timide de parler, mais je m'attendais tout de même à ce qu'elle réponde a mon attaque, mais je lui lassa que peu de temps pour le faire, enchaînant rapidement vers les autres... « Bon, si on ce concentrait sur notre tâche. Alors? On cuisine quoi? »
À SAVOIR Arrivé(e) le : 25/08/2012 Parchemins rédigés : 2892 Points : 8 Crédit : Avatar : Robert Sheehan (Septimus) Année : 6ème année (18 ans - 14 Février)
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Né-Moldu Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (2000/2000) Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ? D'autres comptes ?: Misha
Bosser 2h par jour pour soit disant remercier des vieux croulants de leur servir d'elfes de maison, paie tes vacances tiens ! C'était quoi ces plans à deux noises de Poudlard ? Plus jamais elle ne se ferait avoir, Knox se jurait de ne plus jamais participer à ce genre d'activités. La dernière fois on a tenté de les tuer et la fois d'avant on la collait avec Eléonore dans un labyrinthe. Cette fois-ci on la colle avec Orion aux cuisines pour jouer les petits elfes de maison pendant que les propriétaires allaient jouer les chefs. Alors d'accord, techniquement parlant, leur vie n'était pas en danger ici, mais on ne pouvait pas parler de vacances, d'un camp de travail, à la rigueur, limite de concentration avec certaines personnes, mais certainement pas de vacances. Heureusement que Noel était là sinon Knox aurait fait une fugue. Elle ignore où elle se trouve et comment rentrer chez elle, mais elle aurait trouver, par tous les moyens. Mais voilà le jeune Shiver était là et d'une certaine façon c'était pour passer du temps avec lui qu'elle s'y était inscrite, même si elle ne l'avouerait jamais, alors elle allait tenter de ne tuer personne et de passer un bon moment .... enfin déjà tuer personne serait à la limite du miracle, ne lui en demandons pas trop.
L'odeur de la ferme ne la faisait pas rêver, mais pourtant ce n'était pas le pire, ce qui la rendait le plus malheureux c'était que ces ploucs n'avaient pas de bibliothèque. Ne savaient-ils pas lire ? A croire qu'ils s'en moquaient totalement, un comble. Heureusement qu'elle avait prévu le coup et en avait amené, sinon elle n'aurait jamais pu tenir. Ses BUSEs commençaient l'an prochain, elle allait devoir s'y mettre maintenant si elle voulait pouvoir passer l'année sereinement. Surtout qu'en plus de devoir jouer les nounous avec Aurora, elle allait devoir aider Arabella à avoir son année. Même si elle n'avait pas que ça à faire, il était hors de question que son amie redouble, non pas qu'elle lui manquerait mais elle était encore bien l'une des rares à ne pas lui taper sur le système dans sa classe, autant la garder à ses côtés. Et puis Arabella avait plutôt un coup fumant à l'encontre de Max, il était hors de question qu'elle rate ça ou que la jeune Churchill change d'avis.
Quand Knox arriva dans son groupe, son regard se posa sur Orion et un soupir d'exaspération lui échappa. C'était plus fort qu'elle. Elle aurait pu tomber sur n'importe qui, elle s'en serait moquée, mais pas lui. Qu'est-ce qu'elle avait fait pour se taper un boulet pareil ? S'il cuisinait comme il savait lancer des sortilèges, ils allaient tous finir empoisonnés. Heureusement, pas d'Eléonore à l'horizon, une chance. En dehors du boulet, il y avait aussi Catherine, Joy et Morgane, qu'elle ne détestait pas et Aniek qu'elle appréciait et idéalisait presque. Il y avait aussi un garçon qu'elle ne connaissait pas mais qui avait l'air vieux. Les hostilités venaient déjà de débuter entre certaines personnes, ça n'allait pas être de tout repos ce groupe. Pourquoi ne pas avoir attendu de voir le prénom de Noel avant de s'inscrire ? Quelle erreur. N'ayant pas envie de s'éterniser, Knox décida de couper court aux répliques des autres.
"Bon, j'espère que vous êtes plus doués en cuisine que pour lancer des sorts, sinon on est pas sorti d'affaire ! Au lieu de vous en foutre pleins la tronche, ça serait pas mieux de vous ignorer, parce qu'il est hors de question que je reste plus de 2h ici !" Knox sortit un livre de cuisine de son sac. Elle n'avait pas franchement l'intention de l'utiliser un jour mais le gardait de côté pour le cas où elle devrait tenter de cuisiner. "Je n'y connais pas grand chose en cuisine mais visiblement les trucs rapides à faire sont les cakes salés, les tartes, les gratins, les salades, les pâtes etc. Des envies ?" La patience n'était pas son fort, ça serait bien qu'ils se décident rapidement.
Je ne restai pas bien longtemps seule. Une jeune fille à la peau claire et aux cheveux blonds arriva dans la cuisine. Son visage m'était familier mais je ne pouvais remettre l'endroit où je l'avais déjà vu. A Poudlard, bien évidemment, mais je ne savais plus si je l'avais vue en cours, dans un couloir ou lors d'un événement particulier. Cela signifiait donc qu'elle ne m'avait jamais réellement attirée l'oeil, donc qu'elle n'était pas tellement intéressante. Enfin je répondis à son salut par un sourire, jouant donc la gentillesse. Je n'avais aucune envie de rester ici des plombes, j'avais donc choisi d'être agréable pour que l'activité soit plus rapide et qu'on sorte d'ici avant que tout le monde ne soit déjà à table. Bien vite, une deuxième personne débarqua dans la petite pièce. Je ne la connaissais pas non plus. Super, si j'étais entourée d'inconnus, cette activité allait être bien longue. Déjà les paroles de la nouvelle arrivée m'exaspérèrent. Elle ne pouvait pas compter ? Elle voyait bien qu'on n'était que trois présentes alors que dix personnes s'étaient inscrites, non ? Je choisis de ne pas répondre, même à sa question. De toute façon, je n'en eus pas le temps puisqu'un gryffondor débarqua à son tour. Celui-là, je le reconnus pour partager des cours avec. Pour autant, je ne connaissais pas son nom. Ou alors je ne m'en souvenais pas. Je le savais chez les rouges et ors et de mon année mais je n'aurais pas su en dire plus. Il se présenta sous le nom de Ceyan. Franchement, les parents avaient des goûts de chiotte. Qui appelait son enfant par un prénom que personne ne connaissait ? Ceyan. Ils étaient allés le chercher où, celui-là ? J'allai me présenter à mon tour quant il s'exclama de la présence de la deuxième inconnue. Mes sourcils se haussèrent. Donc il s'agissait de la petite soeur d'Absolem. Je n'avais aucun réel lien avec le blaireau. Je le savais fort intéressant et je savais qu'il avait d'énorme potentiel, mais à ma grande surprise, il restait à l'écart du pouvoir. Je fus donc intéressée par la soeur en question, qu'avait-elle dans le ventre, elle ?
"- Joy Lancer, je passe en septième année à Serpentard."
Quitte à passer du temps avec ces personnes durant ce prochain mois, autant me présenter et savoir avec qui je devrais faire des gâteaux. Une nouvelle fille débarqua à son tour. Je ne la connaissais pas non plus et je me sentis de plus en plus énervée. Sérieusement, sur tous les élèves de Poudlard, je m'étais inscrite à la seule corvée où je ne connaissais personne ? C'était quoi ce bordel ? Je fis un mince sourire à la dite Alycia. Je ne renouvela pas ma présentation, tant pis pour elle, elle n'avait qu'à arriver à l'avance. Je roulais des yeux à sa proposition. N'avait-elle jamais fait de cuisine de sa vie ? Je vivais seule avec ma mère qui cumulait deux boulots pour s'en sortir. J'avais donc eu à faire la cuisine plus d'une fois dans ma vie. Je répliquais alors, d'un ton qui se voulait plus sec que ce que j'aurai préféré :
"- Un potage, c'est bon pour l'hiver. On va crever si tu nous fais ça, sous cette chaleur."
Je dis plus sec que ce que j'aurai préféré car, comme je l'ai également dit, je ne voulais pas entrer dans les conflits aujourd'hui. Je ne voulais rester que peu de temps dans cette cuisine, ce n'était pas en injuriant tout le monde que j'y parviendrai. Mais ça avait été plus fort que moi, cette gamine avait tenté et avait échoué. Il valait donc mieux la laisser sur le bas-côté. Finalement, c'est le dernier Milbury de la fratrie qui fit son apparition. Super, voilà qu'on avait droit au mec le plus dépressif qui existait dans le château. Je me tournai alors, faisant dos aux autres pour ne pas qu'ils aperçoivent mon air énervé. Monsieur se présenta, je respirai profondément avant de rajouter à la gamine dont j'avais déjà oublié le nom :
"- Par contre, on peut faire un gaspacho. C'est dans la même idée que toi mais c'est frais. C'pas bien compliqué à faire non plus."
Sans compter qu'on avait le choix entre faire un gaspacho plutôt vert ou plutôt rouge. Sans doute que le gaspacho de tomate aurait plus de succès que le gaspacho de concombre mais ça pouvait également se faire. Quitte à faire les deux. Finalement, c'est avec une certaine satisfaction que j'aperçu, enfin, un visage que je connaissais et apprécié : Frowein. Elle s'avança vers moi, ce qui me fit donc dire que je devais également être le seul visage qu'elle pouvait encadrer dans cette pièce. La miss finit même par me parler, me tirant un haussement de sourcil et un petit sourire en coin.
"- Laisse tomber, je suis venue ici pour faire de la magie et on me colle à la cuisine avec interdiction d'utiliser ma baguette. Et crois-moi, je sens que cette corvée va être bien longue vu les gens qu'on se coltine."
Je lançai un geste du menton en direction de la gamine, faisant donc comprendre à Aniek que celle-ci ne servirait pas à grand-chose dans cette pièce. Pour autant, la verte et argent se tourna vers elle et lui lança également une réplique. Je baissai les yeux un instant, voulant éviter qu'on aperçoive mon amusement dans les yeux. J'appréciai Aniek. Elle avait de la répartie et savait la doser à sa juste valeur. Je m'amusais souvent en sa compagnie et étais donc ravie de sa présence. Je m'approchai d'un meuble et tirai un tiroir pour essayer de trouver des couverts quand une nouvelle personne fit sa propre apparition. Elle se présenta comme étant à Serdaigle et s'en prit de suite à la Frowein. Je roulai des yeux au ciel avant de me tourner et de rire légèrement.
"- Ca va gamine, c'est les vacances, détends-toi et rigole un peu. Il n'y a que toi qui a vu du mal dans ses propos. Qu'est-ce que t'as, tu t'es déjà faite piquer par une guêpe ? Aller, attrape un mixeur et mets-y un bon kilo de tomates et un ou deux concombres. Et dépêche-toi, j'ai aucune envie de rester ici des heures."
Une autre fille était rentrée et elle, sans même se présenter, commença déjà à injurier tout le monde. Un petit sourire se forma sur mes lèvres. Je ne la connaissais pas, mais elle aussi, avait de la répartie. Cette corvée pouvait être sympathique, en fin de compte. J'acquiesçai à ce qu'elle venait d'énumérer. Là, au moins, je faisais face à une fille qui avais conscience des bonnes choses à faire pour l'été.
"- La gamine, je montrai la jeune qui avait été une cible pour Aniek, et son amie vont nous faire un gaspacho. Oui, je l'avais décidé, elles allaient donc le faire, ce gaspacho. Après, une grande salade de riz avec coeurs d'artichaut et de palmier, maïs et tomates, ça peut être pas mal. Et pour être sûr, on peut faire plusieurs cakes : olives, au fromage de chèvre, à la carotte. "
C'était des idées, pour soutenir celles de la nouvelle venue, mais à vrai dire, c'était vraiment pas mal, comme idées. Au moins c'était rapide à faire et ça pouvait rafraîchir tout le monde. Qui se lançait dans quoi, alors ?
Personne ne me répond. Ce qui, selon toute vraisemblance, veut dire non. Tant pis – tant mieux -, l’improvisation, c’est bien aussi.
Je reconnais immédiatement la prochaine personne à entrer, avant même qu’il ne se présente. Je passe bien trop de temps à me préoccuper de mon frère pour ne pas savoir qui est Ceyan. Quand il lance « Oh putain, la frangine d'Abso ! », je ne peux pas me retenir de sourire à pleine dents. C’est stupide, parce que ce n’est pas un compliment – je ne peux pas tirer de fierté d’être la sœur d’Absolem – mais ça me fait chaud au cœur d’être reconnue comme telle.
« Cathy, » je me présente, parce que je ne suis pas certaine qu’il n’ait jamais prêté attention à mon prénom.
Nous ne nous sommes après tout, autant que je me souvienne, jamais adressé la parole et je suis pratiquement certaine que les petites sœurs ne sont pas un sujet de prédilection des adolescents entre eux. Mais Ceyan est l’ami de mon frère et l’homme de Siobhan, bien sûr que je vais lui sourire à pleine dents.
Quasiment tous les autres arrivants et arrivantes déclinent leur identité d’entrée de jeu, et c’est tant mieux car j’aurais été bien en peine de retrouver une bribe de surnom pour la plupart d’entre eux. Assez vite, la petite cuisine se trouve juste pleine et quelques remarques pas forcément agréables sont échangées. Tout le monde n’est pas du matin, je relativise alors que mon sourire ne déserte pas une fois mon visage. Même pas lorsque le frère de Sunny est entré.
Petit à petit, nous arrivons même à ébaucher un menu, même si c’est un peu décousu. Voire un peu autoritaire et pas très gentil de la part de certaines. Nonobstant, nous avançons. L’une de mes camarades a même un livre de cuisine avec elle ! Ce qui élève la prévoyance à un tout autre niveau. Une certaine Alycia Underwood et la préfète de Serdaigle semblent être enrôlées dans la confection du gaspacho pendant que Joy Lancer – j’avais presque son nom – énumère la suite :
« Après, une grande salade de riz avec cœurs d'artichaut et de palmier, maïs et tomates, ça peut être pas mal. Et pour être sûr, on peut faire plusieurs cakes : olives, au fromage de chèvre, à la carotte. »
Je zone pendant un instant, me demandant comment diable on fait un cake. N’y a-t-il pas des œufs, de la farine, du… des… quoi d’autre ? Heureusement que je n’ai jamais fait la cuisine, sinon j’aurais des soucis à me faire quant à l’efficience de ma mémoire. Les choses étant ce qu’elles sont, je murmure résolument « salade de riz » en espérant que ‘cœurs d’artichaut’ et ‘cœurs de palmier’ soient écrits sur les bocaux parce que je n’ai aucune idée de ce à quoi l’un ou l’autre ressemble.
Heureusement, ce n’est pas le cas du riz, que j’ai repéré lors de mon inspection. Je glisse sur le carrelage sur la pointe de mes orteils en évitant aisément tout le monde jusqu’au placard concerné J’en sors un paquet d’un kilo de riz et le dépose sur le plan de travail au-dessus. Je le regarde, plisse le front, me demande combien nous sommes, et en sort quatre autres. Le stock que nos hôtes ont constitué élève la prévoyance au même niveau que le livre de cuisine, j’ai donc de la marge.
« Je travaille sur la salade de riz aux… » - qu’était-ce déjà ? – « - aux cœurs d’artichaut et de palmier, maïs et tomates, » je lance à la cantonade en comptant les ingrédients dans ma tête pour être certaine d’avoir bien retranscrit l’intitulé de la recette.
Je me tourne vivement vers toute l’assistance, balançant mes coudes à la ronde parce que je ne sais pas ne pas prendre de place. Et ce qui devait arriver arriva, je grimace en regardant le paquet de riz éventré sur le sol, les grains s’éparpillant progressivement en roulant les uns par-dessus les autres jusqu’à se glisser sous les meubles.
Je ne peux pas prétendre ne pas savoir pourquoi Lydie ne me veut pas dans ses jambes, je me résigne.
La blonde là bas, je la connais vaguement. A croire que tous les 7eme années sont réunis là. Puis genre pile tout ceux que je connais ni d’Eve ni d’Adam. La vipère se présente, fort peu aimablement. Ça a le don de me taper légèrement sur le système, même si au moins je remet un nom sur son visage. En dehors d’être jolie, je sais pas du tout ce qu’elle vaut. Cela dit, c’est une verte & argent, elle doit pas valoir grand-chose. A part Alex’ je n’en apprécie pas vraiment. Aucun intérêt, à part Franz qui me court régulièrement sur le haricot. J’hoche la tête à l’attention de Joy mais mon regard se concentre sur la petite blondinette sympathique. Ouai c’est bien Cathy, la môme qui fait partie des gens sain de la famille d’Abso. Parfois il m’en cause, parfois non. Mais elle, comme il l’apprécie, je la connais un peu. Elle semble surprise que je m’intéresse à son cas. Je lui rend son sourire, c’est pas tous les jours que j’ai l’occasion de la croiser. Au moins cet été, on va se voir assez puisqu’on sera tous les jours coincé dans cette satanée cuisine. Tous les jours, matin, midi et soir. Youhou.
J’ai envie d’embrayer la conversation mais les autres membres du groupe entrent dans la pièce un à un. J’en reconnais certain, parvient à nommer d’autre … les trois quart me sont malgré tout inconnus. Même si cet été nous n’avons pas nos uniformes, les préjugés ont la vie dure. Quelques vertes et argents commencent déjà à s’en prendre aux autres, Joy bien placée dans le harcèlement. Je sens qu’elles vont sérieusement me gonfler. Heureusement une brune leur met les points sur les I et propose quelques idées. C’est vrai qu’on est pas là pour tergiverser mais plutôt pour préparer notre bouffe et celle de nos camarades. Et là, les idées s’enchainent et fusent. Et va y qu’on part sur des pâtes, puis des cakes, une salade de riz … Trop d’info pour moi aussi, lorsque Cathy fanfaronne de s’occuper de la salade de riz, je m’éloigne vers elle. « On est une quarantaine à nourrir, j’lui filerai un coup de main ! » Puisque les autres ne semblent pas décider à prendre des décision, faut les prendre soi-même.
Tout sourire, je me détourne des autres et me fichent de ce qu’ils décident. Armée de son paquet de riz qui semble peser bien lourd pour ses petits bras, Cathy parait déterminée. J’vais bien l’aimer cette gosse. Rapidement, je me penche et m’empare derrière moi d’une énorme marmite en téflon. Elle pèse lourd putain. Seulement, lorsque je me retourne, un bruit résonne dans la pièce. Le paquet de riz qui était bel et bien trop lourd vient de s’éventrer au sol. 1 kg de riz roulant par terre, dans le fond de la cuisine. Evidemment, tout le monde a entendu et va se retourner avec un sale sourire sarcastique sur le visage. Je gratifie la jeune poufsouffle d’un nouveau sourire. Il va être temps de mettre la main à la pâte, aussi, je pose ma marmite et m’accroupis au sol. «Heh beh heureusement que l’équipe de ménage s’est occupé du sol ! Allez, aide moi à ramasser, on va rincer le riz et le faire cuire quand même. » Je jette un coup d’œil alentour histoire de rabrouer le premier qui fait une réflexion déplacée.
Comme pour plusieurs, Adelaide n'était guère enthousiaste à l'idée de faire des corvées. Néanmoins, dans les choix que la ferme proposait elle s'était décidée rapidement. Elle avait déjà pu constater le dur travail qu'avaient les jardiniers chez elle et ça devait être semblable aux champs. Avec les animaux, ça devait empester comme pas possible lorsqu'ils faisaient leurs besoins. Le ménage ? Des elfes de maison le faisaient à sa place chez elle, alors elle ne voyait pas pourquoi elle devrait le faire ici. La cuisine, même si encore une fois d'autres personnes le faisaient à sa place, c'était quelque chose de plus familier pour la jeune fille. Sa grand-mère lui en avait enseigné beaucoup sur la matière et elle cuisinait parfois avec sa mère pour le plaisir. C'était une des rares fois où elles passaient des moments agréables. Du coup c'est sans hésité qu'elle s'inscrit. De plus, se lever tôt n'était pas un problème, se préparer rapidement non plus. Elle aimait prendre le temps de bien s'habiller, mais elle s'en allait cuisiner et couvrir ses vêtements d'un tablier, du coup pas la peine. Une fois prête, elle se rendit vers les cuisines. Il y avait déjà plusieurs personnes présentes, dont Alycia qu'elle reconnue. Elle lui sourit en la voyant, mais n'osa pas s'approcher puisqu'elle était déjà en compagnie d'une amie. Elle décida de se présenter aux autres, puisque la majorité ne devaient pas savoir qui elle était. Après tout, elle passerait le reste du mois avec ces personnes à tous les matins, aussi bien avoir une entende agréable.
« Bon matin, moi c'est Adelaide. »
À peine s'était-elle présentée que les hostilités commençaient. À vrai dire ça la laissait plutôt indifférente tout ça, qu'ils fassent ce qu'ils voulaient. Elle avait l'habitude des petites piques entre sang-purs et né-moldus et ne s'en formalisait pas, préférant ne prendre aucun parti. Elle penchait plus souvent vers le côté sang-pur, mais n'avait rien de concret envers les né-moldus. C'est ensuite que Knox fit son entrée. Elle était soulagée de la voir, elle la connaissait déjà plus que les autres et ça la rassurait. Il y avait quelques visages connus, mais pas beaucoup de gens qu'elle connaissait réellement. Malgré tout, Knoxslay se mit aussitôt à... Ben à faire sa Knoxslay si on pouvait le dire ainsi. En tout cas ses idées étaient plutôt bonnes. Une élève plus vieille semblait également approuvé et attribua des tâches, décidant de tout. Bon, il fallait bien quelqu'un pour le faire, quelqu'un pour mener le groupe, d'un autre côté elle n'était pas certaine d'apprécier le ton de la fille... Mais bon, le genre d'Adelaide n'était pas de le dire à voix haute, plutôt de le garder pour elle et de le rapporter à ses amis une fois la corvée terminée et la fille très loin d'elle pour ne pas se créer des problèmes. Ensuite, une fille qu'elle avait entendu se présenter sous le nom de Cathy, annonça qu'elle s'occuperait de la salade de riz. Bon, un truc de fait ! Un garçon plus âgé annonça qu'il l'aiderait, du coup ça soulageait un peu Adelaide de voir que les choses commençaient à se placer. À voir la mauvaise entente qu'avaient la plupart des gens entre eux, elle se disait que ce serait long avant que tout le monde soit d'accord... Même elle n'aimait pas trop l'idée des cakes que la fille avait proposé. S'ils allumaient les fours il ferait une chaleur intense, d'autant plus qu'ils étaient serrés dans la cuisine. De toute façon, la Serdaigle avait déjà sa petite idée de quoi préparer. Elle ferait des pâtes à la sauce tomate, sans viande par contre. Ça plairait aux végétariens et de toute façon elle n'était pas trop sûre de savoir comment manier la viande... Enfin, c'était un plat simple qui plaisait à beaucoup et facile à faire. Tant pis si ça faisait stéréotypé des italiens (sa mère l'était), c'était ce qu'elle ferait. Elle pris alors parole à son tour, un peu gênée de parler devant une assemblée comprenant autant de personnes qu'elle ne connaissait pas :
«Moi je vais faire des pâtes à la sauce tomate. Je crois qu'on ferait mieux d'éviter les fours à cause de la chaleur, donc pour les... »
Elle s'apprêtait à dire "pour les cakes", mais Cathy qui avait décidé de faire la salade de riz venait d'échapper un sac, au complet... Adelaide espérait qu'il en restait d'autre. Le garçon qui avait décidé d'accompagner la jeune fille proposa de l'aider à ramasser en disant qu'ils n'auraient qu'à rincer et cuire le riz. Adelaide fit la grimace, si ça avait été elle, elle n'aurait pas apprécié manger de la nourriture tombée au sol. En même temps, la cuisson risquait d'éliminer les bactéries... C'était l'explication logique, Adelaide le savait, sauf que ça la dégoûtait un peu de savoir qu'elles avaient touché au sol. Elle dit donc timidement :
« Tu... Tu es certain que c'est une bonne idée ? Il doit y avoir d'autres sacs à quelque part non ? »
~ J'adorais faire la cuisine, presque autant que les potions. Mais j'aime davantage le faire seule ou en très petit groupe sinon ça peut être très désorganisé... C'est ainsi que plusieurs élèves faisaient leur entrée, où j'avais proposé un potage de légumes, rien de bien compliqué en plus d'être nourrissant. Pour beaucoup de personnes, vaut mieux faire ce genre de chose plutôt que des trucs trop gastronomiques. Nous sommes sur une ferme, pas dans un resto' cinq étoiles. Du coup, je fus contente de voir Orion rentrer dans la cuisine mais un grand regard de dégoût me vint au visage lorsque j'aperçus Frowein. Que faisait cette harpie dans la cuisine ? Une des seules personnes que je ne voulais pas voir ici ni même entendre sa si désagréable voix à mes oreilles. Alors qu'elle saluait tout le monde, je l'ai complètement ignorée, ne la regardant même pas. Que cette horrible chipie aille se faire voir. La blonde (Joy) s'était adressée à moi pour me dire que le potage n'était bon qu'en hiver. Décidément, elle n'avait jamais vécu dans une ferme (moi aussi mais j'ai vu des films là-dessus). J'ai répliqué : « Au vu du nombre de personnes qu'il y a, vaut mieux y aller simplement. Nous sommes dans une ferme, pas dans un resto' cinq étoiles. » Au même moment, j'aperçus Morgane entrer dans la cuisine. Aussitôt, un sourire me vint aux lèvres. Je n'avais pas su quelle était sa corvée, un peu plus tôt. Au moins, elle était là. Avant qu'elle ne vienne me rejoindre, j'entendis, malheureusement, la voix de la harpie à mes oreilles me disant que c'était agréable de retrouver ma place. Je ne l'ai même pas regardé.
~ C'est alors que Morgane arriva et sembla avoir entendu ce qu'elle avait dit. Elle lui répondit aussitôt, sans insultes, me faisant sourire. Bien dit ! J'ai ajouté, pour ma part, levant finalement le regard vers Frowein : « Comment on se sent, quand on doit bosser comme des moldus, hein ? Tais-toi et travaille pour une fois dans ta vie, Frowein. » Dis-je, d'un ton sec, retournant à ce que je faisais. D'ailleurs, la même blonde que plus tôt s'adressa à Morgane où elle lui donna des ordres. J'ai commencé à faire de la gaspacho, évitant les olives particulièrement, n'ayant pas le choix vu mon allergie. Cette fille, très désagréable, m'avait dit de faire ça. Je pouvais bien le faire mais me faire appeler de gamine, non. Je ne l'appréciais déjà pas, malgré que je ne la connaissais pas. Tout cas, je restais près de Morgane, évitant de regarder vers Frowein ou cette idiote qui donnait des ordres. Je pus apercevoir Adelaide et une fille qui s'était présentée comme étant "Cathy". Je me suis adressée à Morgane, ignorant les autres, tout en continuant de faire les gaspacho, où je coupais des légumes :
« Une chance que t'es là, Momo ! Merci pour tout à l'heure. Passe-moi les poivrons, s'il te plait ! » Lui dis-je, en pointant les poivrons qui se tenaient près d'elle.
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Cette activité allait être pire qu’une corvée… vive l’ambiance ! Préparer à manger à la moldue était déjà un gros effort pour moi, mais devoir subir la présence de crétins en plus de tout ça, par Merlin c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Fort heureusement, il n’y avait pas que des imbéciles, je me contenterai des autres. J’avais rejoint Joy, plutôt contente de la trouver là. Ses paroles me firent sourire, et j’étais totalement en adéquation avec elle. « Ouais, autant abréger ça parc’que je sens qu’on va avoir des migraines à cause d’eux ! Laisse tomber la corvée… » Oui, car la faire à la moldue ne me plaisait pas du tout, j’en aurais presque la gerbe tiens ! Une certain Adelaide avait fait aussi son entrée. Bon ben elle je ne la connaissais pas donc rien à signaler. J’avais ensuite gentiment parlé à Underwood – C’est bien ça la gentillesse nan ? – avant que Worces-machin-truc fasse son apparition et se dirige vers nous, tendant l’oreille suite à mes paroles. Bien, une idiote de plus à devoir se coltiner ! Génial ! Elle devait être en forme la gamine car elle réagit au quart de tour, montrant les dents d’entrée de jeu, ce qui me fit sourire. Ouais, ça me faisait rire de la voir si hargneuse, peut-être que j’arriverai à m’amuser un peu pendant cette corvée quotidienne. Je me tournai alors vers elle pour lui faire face pendant qu’elle faisait son petit monologue inutile. Je la fixai pendant qu’elle parlait, croisant les bras et haussant les sourcils, amusée. « Oh, ne t’en fais pas, mes commentaires ne seront pas pour tout le monde… Et, ceci dit en passant, c’est toi qui est en train de pourrir l’ambiance à l’instant-même, pas moi, alors va te rendre utile ! ».
Nan mais franchement, vouloir me faire la morale était de la pure idiotie ! Avec moi, ça ne servait à rien, soit cela m’amusait, soit ça me passait au-dessus… autant dire qu’elle perdait son temps ! Ok, la Serdaigle était préfète l’année passée, mais je m’en contrebalançais, ici elle était comme nous et je n’avais aucun scrupule à me trouver en conflit avec elle ! Knox s’adressa alors à nous après cette petite altercation, ce à quoi je répondis par un hochement de tête, étant totalement d’accord avec elle pour ne pas rester ici plus que le temps imparti. Joy renchérit aux propos de la Serdaigle, allant dans mon sens. J’appuyai ses paroles par un regard médisant envers les deux aiglonnes, roulant des yeux en voyant qu’elles ne valaient pas mieux l’une que l’autre. La réplique d’Aly-garou me fit cruellement rire. Tiens donc, la petite savait donc se rebeller ?! Magnifique, ça allait me plaire ça ! « Arrête de jouer un rôle Underwood, tu es ici chez toi et tu vas avoir la joie de me voir au quotidien… alors ne joue pas la maligne avec moi, tu sais que je gagne toujours à ce jeu. ». Je la fixai droit dans les yeux, désormais sans aucun sourire. Puis, à la fin de mes paroles, un petit sourire sarcastique se dessina sur mes lèvres, lui lançant : « Cuisine bien ! »
Après cette mise en ambiance, nous avions tous décidés de nous y mettre, ce qui était de loin la meilleure idée de la matinée. Knox proposa quelques idées, Joy renchérit, parlant d’un gaspacho et d’une salade de riz et tout ce qui s’en suit, pour enfin finir sur un cake. Bien, parfait, ça s’affinait tout ça. La plus jeune d’entre nous, à ce que j’imaginais, partit sur la salade de riz. Bien bien, au moins une qui réagissait rapidement. L’un des mecs approuve l’idée, en disant qu’il va l’aider. Ok ok… Enfin, la fameuse Adelaide entreprit de faire des pâtes. Bon ben vas-y, fais toi plaisir. Je me tournai alors vers Joy pour lui dire ce que je comptais faire quand j’entendis un bruit sourd vers les deux qui voulaient faire la salade. Génial, et en plus ils ont deux mains gauches ! Des incapables, c’était certain ! Je ne pus m’empêcher de hausser les sourcils, inspirant et expirant fortement, blasée, me retournant carrément vers la vipère, lui soufflant : « Des incompétents… ». Suite aux propositions, je m’exclamai alors haut et fort, tentant d’être la plus cordiale possible afin de ne pas choquer les pauvres petits que nous avions pour camarades de cuisine : « Bon, j’me charge de la préparation de quelques cakes. Si vous voulez des ingrédients particuliers, dites-le maintenant. ». C’était cordial ça nan ? Pour moi ça l’était, je faisais des efforts face à ceux qui me désolaient, mais je ne devais pas pour autant m’en prendre aux autres sans raison… pffff ce mois allait être long ! Cuisiner, j’adorais ça, mais le faire à la moldue, ça me répugnait. Enfin, j’utiliserai ça comme une expérience, pouvant l’utiliser par la suite pour des fins personnelles…
Je n’ai pas le temps de terminer de ramasser le riz au sol qu’une voix s’élève. « Tu... Tu es certain que c'est une bonne idée ? Il doit y avoir d'autres sacs à quelque part non ? » C’est une jeune fille que je ne connais pas, elle est plus jeune que moi et certainement pas dans ma maison. Son ton est plus inquiet qu’accusateur. Dans le fond je la comprends mais je ne peux retenir un froncement de sourcil. Je vais encore passer pour le méchant de service. Les mains pleines de riz, je me relève en dépliant mon dos. Avec toute l’énergie que je possède je jette le riz dans la casserole.
« Là d’où je viens, on n’engraisse pas les cochons à l’eau claire. Une fois rincé et cuit dans l’eau bouillante, y’aura pas de soucis. Je suis clairement anti-gaspillage. »
J’essaye tant bien que mal de conclure avec un sourire mais je sens que mon affirmation ne va pas hyper bien passer. Le problème c’est que je suis du genre à décider pour tout le monde, sans forcément prendre en compte les avis. Je sais pertinemment que plus les gens vont me contredire, moins je lâcherai le morceau. Et ce que j’aime le moins, c’est les commentaires pas francs du collier. La vipère que j’ai remarqué en entrant dans la pièce tout à l’heure n’a pas tenu sa langue. Incompétents ? Avec sa compère blonde, elles font la paire. Vraiment pas la peine de leur porter la moindre attention, ça serait parler dans le vent. D’autre le font pour moi de toute manière. Depuis le début de la séance, les piques fusent entre elles et d’autres jeunes de Serdaigle.
« Cathy tu veux bien t’occuper de couper les tomates et tout, le temps que j’en finisse avec le riz ? »
La fermière semble décidée à nous laisser gérer les repas tout seul, il va falloir y mettre de la bonne volonté. Souvent seul sur les routes, j’ai l’habitude de cuisiner un peu à l’arrache, mais jamais pour une quarantaine de personnes. Surtout qu’en tant qu’adolescent en pleine croissance, on mange plus ou moins comme dix. Au bout de quelques allées venues de bas en haut, le riz n’est plus au sol mais dans la casserole. Plus ou moins un kilo donc. Si mes connaissances sont bonnes, il faudrait environ 100g de riz par personne, on est grosso modo quarante donc ça voudrait dire 4 kilo. Mais si on prend en compte que c’est pour une salade avec crudités, accompagné de pate bolognaise et cake … moitié moins devrait suffire. Dans mon coin de cuisine, je m’empare d’une énorme marmite et la rempli d’eau avant de la mettre sur le feu. J’allume le gaz au maximum. Une pincé de sel, un filet d’huile et y’a plus qu’a attendre que ça boue.
Je n’ai pas le temps de décider si je dois prendre une seconde pour me morfondre sur ma maladresse ou non que Ceyan – qui s’est déjà embarqué sur le bateau salade de riz avec moi – vient à mon secours. Il me sourit chaleureusement et moi, je n’ai pas le choix - je veux dire, comment résister à un sourire comme ça ? -, je lui rends avec une pointe de contrition et beaucoup de reconnaissance.
« Heh beh heureusement que l’équipe de ménage s’est occupé du sol ! il dit en s’accroupissant. Allez, aide moi à ramasser, on va rincer le riz et le faire cuire quand même.
- Merci, » je rayonne.
Sans un temps mort, je m’agenouille et me mets à la tâche, m’occupant d’abord de sécuriser les restes du paquet en l’amenant à une place stable sur le comptoir. Puis, avec toute la capacité de mes petites paumes, je récolte les grains aussi consciencieusement que je peux.
« Tu... Tu es certain que c'est une bonne idée ? s’enquiert une certaine Adélaïde à mi-chemin. Il doit y avoir d'autres sacs à quelque part non ? »
Je m’arrête un instant à son inquiétude, les sourcils froncés par la réflexion. Personnellement, je seconde la décision de Ceyan. Pourquoi gaspiller ? Surtout que je m’en voudrais si du riz parfaitement comestible était gâché à cause de moi... Mais il y a peut-être des ramifications que je ne vois pas. Encore une fois, je n’ai pas le temps de peser mes options – ou de ne pas le faire plus probablement – qu’en irréprochable Gryffondor, il est là :
« Là d’où je viens, on n’engraisse pas les cochons à l’eau claire. Une fois rincé et cuit dans l’eau bouillante, y’aura pas de soucis. Je suis clairement anti-gaspillage.
- Et je m’excuse, aussi, » j’ajoute timidement pour apaiser ma conscience après la tirade de mon héros du jour.
Après ça, je retourne à mes derniers grains de riz tandis qu’une Serpentard – n’est-elle pas une amie de Chleofee ? – se lance dans les cakes. Ceyan prend habilement en charge la cuisson, ce qui est plutôt une bonne chose puisque, vu mes débuts en cuisine, je serais sans doute capable d’incendier le bâtiment. Et je n'ai aucune idée des modalités de cuisson du riz qui de plus est. A la place, je me mets joyeusement au découpage des tomates comme il me le demande, avec un « Aye, aye Capitaine ! » enthousiasme.
Je retrousse métaphoriquement mes manches, attrape un couteau et une planche, et ai un peu de mal à ne pas étaler du jus partout. Mais, chiffons aidant, j’arrive à contenir le désastre tout en fredonnant et finit comme une vraie chef à contempler fièrement mes morceaux inégaux de tomate et essuyer mes mains dégoulinantes. J’informe ensuite Ceyan que je pars à la recherche d’un grand saladier et des ingrédients manquants et entreprends une traversée de la cuisine bondée avec mille précautions ; je ne voudrais pas faire tomber autre chose ou déranger quelqu’un.
Azraël S. MacMillan
À SAVOIR Arrivé(e) le : 25/08/2012 Parchemins rédigés : 2892 Points : 8 Crédit : Avatar : Robert Sheehan (Septimus) Année : 6ème année (18 ans - 14 Février)
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Né-Moldu Pouvoirs spéciaux: Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Epouvantard: Matières suivies et niveau: Points Défis: (2000/2000) Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ? D'autres comptes ?: Misha
Knox ou l'art de la délicatesse. Beaucoup seraient restés bien sagement dans leur coin à attendre que l'orage passe, d'autres auraient préféré jouer les négociateurs, afin d'apaiser les tentions, Knox elle préférait rentrer directement dans le lard pour aller plus oui. Ce n'était pas délicat, ni forcément des plus intelligent à bien y réfléchir, mais ça avait au moins eu le don d'apaiser quelques tentions. Non, en fait, à bien y regarder, les tentions étaient toujours là, mais chacun était d'accord pour dire que 2h, c'était déjà largement suffisant pour cette corvée, aucun besoin d'en rajouter une couche en perdant du temps inutile à des disputes futiles et vaines. L'amie d'Aniek, Joy, décida d'être un peu le chef d'orchestre de la cuisine, donnant des taches à certaines personnes. Bien évidemment, cela pouvait être mal perçu mais au fond, était-ce si dur de la fermer, de ronger son frein et de suivre les ordres ? Ne serait-ce que l'espace de quelques instants. Et si vraiment c'était trop dur, peut-être choisir de faire soit même un plat, sans râler ou bouder, ça ne mènerait à rien et ça leur ferait perdre du temps.
La salade de riz était prise en charge part Catherine et Ceyan, une Poufsouffle et un Gryffondor. Knox ne les connaissait que de noms, mais s'ils acceptaient de faire leur part sans trop rechigner, ce serait déjà ça de pris. Visiblement la fille n'était pas des masses aidées, faisant tomber le seul truc qui aurait été bien de ne pas échapper ... le paquet de riz. Elle était malgré tout de bonnes volontés, Knox allait tentée de ne pas être agacée par cette prise de retard. Une autre fille, Morgane en l'occurence, tenta de persuader la jeune fille de ne pas ramasser le riz, de peur de tomber malade. Comment lui expliquer que l'eau bouillante avait le capacité de détruire toutes les bactéries qu'aurait pu contenir le sol ? Visiblement le gryffondor n'avait pas l'air d'être un gros crétin, il avait compris le principe et pris les choses en main pour éviter de continuer à pourparler pour rien. Chacun commencé à trouver sa place dans cette cuisine. Knox commença à lire les instructions pour les cakes. Adelaide avait bien soumis l'idée que ce ne serait pas une bonne idée mais visiblement, personne ne l'écouter. Bon, si Knox devait faire quelque chose, autant aider Aniek dans ce cas là.
"Je te sors les oeufs, la farine et le lait, tu vas visiblement en avoir besoin pour les cakes." Dit Knox à la jeune vipère, tout en se dirigeant vers le frigo pour sortir le lait et les oeufs. Tachant de faire attention, Knox les posa sur le plan de travail, devant Aniek et chercha la farine des yeux avant de la dénicher sur une des nombreuses étagères de la ferme. "Du coup pour les cakes, ils disent ... de mettre de l'huile aussi. On peut les faire à peu près à ce qu'on veut ... on peut en faire avec du jambon ou des lardons et d'autres sans viandes ?" Si sa mère la voyait en cet instant, elle serait amusée. Knox ne faisait jamais la cuisine et ce n'était certainement pas plus mal. Au moins elle avait eu la présence d'esprit de garder ce livre de cuisine, offert par sa mère au Noël dernier, au fin fond de son sac. Elle ne pensait pas qu'il lui servirait un jour mais visiblement si.
Tout le monde était enfin arrivé. Il y avait eu une retardataire mais, au final, on se retrouvait tous ici. Cette pièce était minuscule, à l'image de la chambre que je partageais avec Aldreda. A croire que tout, dans cette ferme, était minuscule. Finalement, un repas commença à prendre forme dans nos esprits. On avait eu plusieurs idées, surtout venant de la jeune qui avait sorti un livre de cuisine. Je ne comprenais pas bien ce qu'elle foutait avec un truc pareil dans son sac. Elle devait avoir quelques problèmes dans son cerveau mais je ne dis rien. Elle était l'une des seules à se bouger le fion pour qu'on avance, je ne pouvais pas me la mettre sur le dos. En vrai, j'avais même bien aimé sa réplique, elle m'avait faite sourire. Celle-là avait quelque chose dans le ventre, elle méritait au moins un peu de mon attention. J'avais donc lancé la gamine et son amie sur le gaspacho, ne faisant pas attention à sa nouvelle remarque, et les deux comparses se mirent, sans protester, à la cuisine. Bien. La plus jeune d'entre nous prit également une initiative en se lançant dans la salade du riz. Elle fut accompagnée par le seul homme de la pièce. La dernière arrivée, quant à elle, se lança dans des pâtes à la tomate. Ok, soit. Personne n'en avait parlé avant elle, mais bon, puisqu'elle prenait des initiatives, je n'allais pas l'arrêter. Elle n'avait peut être pas tort quant aux fours mais de toute façon, on allait quand même crever de chaud à dix dans cette minuscule pièce. Finalement, la jeune qui avait voulu se lancer dans le riz fit tomber le paquet en son entièreté sur le sol. J'inspirai longuement, silencieusement, essayant de ne pas m'énerver tout de suite sur elle. Aniek fit tout de même une réflexion qui ne put que me faire hausser les sourcils en signe d'acquiescement. Je n'en dirai pas plus, ça ne servait à rien. Elle avait fait une connerie mais Ceyan était là pour rattraper le coup. Je me désintéressai donc vite de la situation, préférant ne pas y faire attention pour ne pas piquer une crise. Si elle commençait à faire des conneries dès le départ, on n'était pas sortis de l'auberge.
Aniek se lança alors dans la préparation des cakes, en compagnie de la porteuse du livre de cuisine (il faudrait que je sache son prénom un jour, ce serait sans doute plus simple...). Puisque plusieurs groupes de deux personnes s'étaient donc naturellement composés, je me dirigeai donc vers la dernière venue pour l'aider à faire ses pâtes à la sauce tomate. J'avais attrapé autant de tomates que mes mains pouvaient me le permettre, soit sept, avant d'arriver vers elle.
"- Bon alors, tu t'occupes des pâtes et je fais la sauce tomate ?"
J'avais choisi d'être assez sympathique bien que je savais pertinemment que ma voix ne collait pas avec cette envie. Tant pis, c'était à prendre. Je repartis récupérer d'autres tomates, à peine deux mètres plus loin. J'amenai également des oignons et du basilic. J'ouvris plusieurs tiroirs et placard pour finir par trouver un mixeur. Il n'y avait cependant pas beaucoup de plaques de cuisson et les deux étaient déjà prises pour le riz et pour les pâtes. Je devrai donc attendre pour la cuisson de ma sauce. Je choisis donc de ciseler le basilic et le mettre dans un bol, en attendant. Par la suite, je me mettrai à la bouillie de tomates et, lorsque les plaques seront libres, je pourrai cuire mes oignons et y ajouter le reste de la sauce. Mine de rien, ça avançait notre petit repas.
Vu les incompétents qu’on se traînait, on avait plutôt intérêt à bien choisir nos coéquipiers, sinon j’allais devoir en assommer quelques-uns au passage ! Les deux qui s’occupaient du riz semblaient galérer, c’en était presque risible. Enfin, qu’ils s’occupent de leur parti du boulot, c’était déjà pas mal !
J’étais partie dans la conception des cakes et Knox vint m’aider. Bon, c’était la bonne solution, cette nana je l’aimais bien et elle avait un franc-parler qui me plaisait. Quitte à faire quelque chose en « équipe », autant le faire avec ceux qui n’avaient pas deux mains gauches ! Œufs, farine et lait… effectivement, j’en aurai bien besoin. J’acquiesçai alors les dires de la Serdaigle alors qu’elle se dirigeait vers le frigo. Elle revint rapidement avec le lait et les œufs et pendant ce temps-là je sortais quelques moules se trouvant dans l’étagère juste à côté de nous. A peine étais-je de retour que Knox avait aussi dénicher la farine. Parfait, la bonne organisation était de mise !
« Autant faire plusieurs préparations. Par exemple, une jambon olives, une avec diverses légumes pour les végétariens, une autre avec des tomates, du poulet et du fromage, hum… et un dernier… une idée ? Un truc qui te tente ? » Lui dis-je tout en commençant par prendre une balance et à peser la farine. Certes, chez mon oncle, ce n’était pas nous qui cuisinions, mais j’avais toujours aimé le faire avec Idiya, alors je savais me débrouiller. Pas besoin d’être moldus pour savoir utiliser un fouet ! Knox louchait sur le livre de recette qu’elle avait à côté d’elle et je ne pus m’empêcher de lui dire avec un petit sourire : « Fais-le au feeling, tu prendras beaucoup plus de plaisir à le faire qu’en suivant ta recette… déjà qu’on n’est pas super bien fournis niveau coéquipiers, autant se faire plaisir en cuisinant comme on le veut ! ».
Je lui fis alors passer le saladier avec la farine afin qu’elle y ajouter les œufs. Pendant ce temps, je partis vers le frigo avec un panier pour y ramener divers ingrédients dont on aurait besoin pour les préparations. Au passage, je regardai les autres, roulant parfois des yeux lorsque j’en voyais certains nager dans la semoule. J’échangeai alors rapidement un regard complice avec Joy avant de hausser les sourcils et de repartir vers Knox. Je mis alors plusieurs ingrédients devant elle : lardons, dés de jambon, fromage de chèvre, emmental, gruyère râpé, tomates, courgettes, poivrons, poulet, olives… bref, pleins de choses. Présentant les articles avec ma main et souriant malicieusement, je lui dis : « Vas-y, fais-toi plaisir ! ». Au moins, avec Knox, je n’étais pas obligée de subir la présence désagréable de mes autres camarades… belle échappatoire, même si j’aurai pu m’amuser… mais bon, aujourd’hui ce n’était pas mon but, autant faire en sorte que cette activité soit un minimum plaisant.
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Knoxslay avait très envie de terminer cette corvée le plus rapidement possible. Elle n'était pas dans son élément au sein de la cuisine et n'aimait absolument pas pouvoir tout contrôler. Son livre était certainement son seul point de repère au milieu de cette pièce et certainement la seule chose qui la rassurait un peu. Elle ne s'attendait pas à s'en servir un jour mais était plutôt ravie qu'on lui l'ait offert à un Noël, finalement c'était une bonne idée. Allait-elle remercier sa famille pour ce cadeau ? Jamais de la vie, mais elle acceptera peut-être d'accorder un peu de crédit à ce geste en racontant son séjour. Ses parents tenteront certainement de lui faire cracher un merci, mais ils n'y parviendront certainement pas. Mais au moins, ils pourront jubiler dans leur coin. Le problème de cette corvée c'était qu'elle se répéterait tous les jours jusqu'à la fin de leur séjour. Il allait donc falloir qu'elle s'arme de patience et qu'elle arrive à trouver rapidement ses repères. Décidant de ne pas céder à la panique et "profiter" de l'instant présent, Knox se tourna vers Aniek pour la préparation des cakes. elle n'avait jamais fait ça, mais avec la jeune Serpentard, le défi devrait être facile à relever. Aniek était toujours pleine de ressource et sûre d'elle, c'était un signe non ? Pendant que la jeune Serdaigle sortait les ingrédients du frigo et des étagères, elle demanda à la jeune vipère ce qu'elle souhaitait mettre à l'intérieur. La réponse d'Aniek la désarçonna un peu, elle venait de lui demander son avis. Choisir ? Mais elle n'avait jamais fait ça avant. Plonger dans son livre, la jeune Knox chercha ce qui pourrait la tenter. Epinard et saumon ? ça pouvait être bon, mais peu de chance qu'ils aient du saumon... Courgette et fromage de chèvre ? Ca pouvait se tenter.
"Courgette et fromage de chèvre, ça peut-être bon." Dit Knox en pointant la recette du doigt. Quand Aniek lui conseilla de le faire au feeling, Knox la regarda avec des yeux ronds. Genre, sans livre ? Sans instruction bien précise ? Et comment elle pourrait savoir quelle dose il fallait mettre ? Et si elle mettait trop de farine ? Ou pas assez de lait ? Et si c'était dégueulasse après ? Ah non, on ne pouvait pas la mettre sur une nouvelle activité et lui dire de fermer son bouquin, sinon elle allait faire une crise de panique. Le regard de Knox changea de couleur sous la panique. Autant son visage n'avait pas trop bougeait, autant la couleur de ses yeux si. Pourquoi fallait-il toujours que les gens n'en fassent qu'à leur tête. C'était pareil à leur cours de poterie. Faites ce qui vous passe par la tête ... ben voyons, comme si Knox était capable de se relâcher autant pour faire un peu de folie. Son regard se porta sur son livre et sur Aniek. Si elle lui disait de le faire, peut-être qu'elle devait faire un effort. Tentant de mémoriser du mieux qu'elle le pouvait les doses, Knox referma son ouvrage et commença la préparation. Aniek lui tendit le saladier pour les oeufs et déjà Knox ne savait plus si c'était 3 ou 4 oeufs ... "Tu es consciente que me demander d'inventer une nouvelle recette c'est courir à l'intoxication alimentaire ?" Autant être franche, Knox était nulle pour ça, elle était bien incapable de se lâcher un peu.
Ce n’était pas vraiment ce à quoi je m’attendais pour les vacances. Devoir bosser comme un elfe de maison, c’était loin d’être mon kiffe. Mais bon, je me disais que je pourrais m’enrichir de cette expérience. Je n’étais pas traumatisée, il ne fallait pas abuser non plus, il m’en fallait bien plus ! Ca me saoulait juste de devoir travailler comme des moldus. Enfin, observer pour mieux agir dans l’avenir, c’est une chose, mais pouvoir s’enivrer de notre aversion peut être une force. Je le prenais ainsi. Knox m’avait rejointe afin de préparer les cakes. Bonne initiative, bosser avec cette nana m’allait bien ! Il y avait tellement d’incapables dans cette pièce que j’avais bien besoin de quelqu’un comme elle comme « partenaire ». Fort heureusement, je savais très bien me débrouiller avec mes deux mains. Chez mon oncle, les elfes de maison cuisinaient, mais j’avais quand même vécu chez mes parents pendant 9 ans et j’avais donc appris à me débrouiller en cuisine. J’avouais que préparer certaines choses, parfois, n’était pas déplaisant. Mais c’était agréable quand on le faisait pour nous, pour notre plaisir, et non pas pour une tripotée d’élèves qui ne sont jamais satisfaits ! Bref, pour moi la cuisine, ça se faisait à l’instinct, ce qui semblait être tout l’inverse pour la Serdaigle, qui gardait toujours son livre de cuisine à proximité.
Maintenant que nous préparions toutes les deux les cakes, autant se concerter quant aux ingrédients. Avec elle c’était possible. Elle parut plutôt surprise lorsque je lui demandai ce qu’elle voulait mettre dans l’un d’entre eux. Ben quoi ?! Ce n’était pas non plus un choix crucial dans sa vie quand même ! Cependant, après quelques secondes de réflexion, elle se décida : courgette et fromage de chèvre. Eh ben voilà, c’était parfait ça ! Je regardai d’un coup d’œil rapide la recette qu’elle me montrait et roulai des yeux. Oh non, pas besoin de livre, un cake ça se faisait tout seul ! Et d’ailleurs, je ne me privai pas pour le lui dire. Etrangement, elle ne semblait pas si sûre que moi et paraissait même stressée par cette décision. Wahou, ce n’était qu’un cake ma poule ! J’observai alors un court instant Knox, fronçant légèrement des sourcils, remarquant que ses yeux avaient changé de couleur. Par Merlin c’était quoi ça ?! Cette fille m’étonnera toujours… Je ne le relevai pas, après tout ce n’était pas le sujet actuellement, mais ce changement visuel restera dans ma tête… à observer !
Après avoir été cherchée quelques ingrédients pour agrémenter les cakes, je revins près de la Serdaigle, remarquant avec une certaine satisfaction qu’elle avait fermé son bouquin. Eh bien, c’était déjà une bonne chose, elle pourrait se laisser aller ! A ses côtés, j’en profitai pour lui tendre un saladier, la testant d’une certaine façon. Sa réaction me fit rire. Ce n’était pas un rire moqueur, loin de là, mais son manque de confiance en elle en était clairement risible, surtout que c’était le genre de chose que je ne comprenais pas.
« Eh bien, si certains doivent être intoxiqués pour que tu aies plus confiance en toi, je suis prête à courir le risque ! Parce que c'est quand même avec moi que tu bosses ! »
Je me tournai alors vers elle, lui faisant face. « Tu t’en fous de ce que ça peut produire, tu réfléchis trop là ! Pas de raison que ça rende malade quelqu’un, ce n’sont que des bons ingrédients ! Fais-toi confiance. Fais ta pâte et après ajoutes-y tout ce qui te fait plaisir, j’suis sûre que ça sera bon… » Bon, là j’étais vraiment trop sympa, du coup je ne pus m’empêcher d’ajouter avec un petit air malicieux, reprenant le découpage de plusieurs légumes sur une planche à découper, décalant par la même occasion un verre mesureur vers la brunette : « Evidemment, les miens seront meilleurs, mais faire mieux que moi c’est impossible ! Tu peux tenter de me talonner, après tu seras fière de toi flippette ! On va faire ça ensemble, ils seront parfaits ! »
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Knoxslay n'aimait pas cela. Elle aimait suivre les règles - sauf quand elles lui déplaisaient, bien entendu -, cela la rassurait de devoir suivre quelque chose de préétablie par quelqu'un, une forme d'autorité supérieure. Quand c'était un domaine qu'elle connaissait, comme la métamorphose ou les sortilèges alors là, aucun problème, elle pouvait ramener sa science à n'importe quel moment, mais quand elle n'y connaissait strictement rien, comme la cuisine, c'était une toute autre histoire. Si une personne avait pris le temps d'écrire ce bouquin et qu'elle avait été publié, ce n'était certainement pas pour des noises. Si des recettes existaient, ce n'était pas pour rien, alors pourquoi s'acharner à vouloir jouer les apprentis cuisinières ? Pourtant, visiblement, ce n'était pas de l'avis d'Aniek. Elle voulait que Knox ferme son livre et suive son instinct. Selon elle, cela ferait des merveilles. Mais depuis quand suivre son instinct quand on n'y connaissait strictement rien, ça faisait des merveilles ?
"J'suis pas certaine qu'en empoisonnant des gens, cela va me permettre de prendre confiance en moi."
Même si Knox ne portait pas ses "pairs" dans son coeur, cela ne signifiait pas pour autant qu'elle était prête à en éliminer quelques uns. Même si rendre malade Orion, Eléonore ou Max ne la rendrait pas particulièrement malheureuse, elle ne souhaitait pas que Noel, Aurora ou Arabella le soient. Aniek décida de prendre le taureau par les cornes, faisant face à Knoxslay, elle lui expliqua clairement qu'il n'y avait pas de raison que des gens tombent malades. Ce n'étaient que des bons ingrédients, pourquoi ça devrait les rendre malade ? En soit, Aniek avait raison, c'était des ingrédients sains, qui n'avaient aucune raison de créer des intoxications alimentaires, mais les oeufs pouvaient tourner et là, il y aurait intoxication. Le lait aussi pouvait tourner et ce ne serait pas forcément mieux, un vrai tort boyau ... Cela dit, ils étaient frais, aucune raison de tourner en si peu de temps .... Knoxslay tenta de rationaliser. Aniek avait raison, il n'y avait pas de raison qu'elle ait tort de toute façon. Knox devait se faire un peu plus confiance, seulement pour lâcher prise, cela risquait d'être dur. Se tournant vers son saladier, elle commença à casser les oeufs les un après les autres. 3 ou 4 ? Voilà la question. Aniek lui avait dis d'avoir confiance en son instinct, elle allait donc tester. Knox commença par trois et tourna. La pâte n'était pas trop vilaine, mais un de plus ne ferait pas de mal. Knox le rajouta et continua à tourner. Knox n'avait pas relever le fait que la vipère disait qu'elle ne pouvait jamais la dépasser. C'était tellement évident qu'il n'y avait pas de raison de parlementer dessus 10 ans. Elle attrapa le lait et commença à en verser un peu, puis un peu plus et encore un peu. A la fin la pâte se mit à être un peu trop liquide ... "Heu ... c'est normal que la pâte soit trop liquide ? Qu'est-ce que je fais maintenant ?" Autant Knoxslay avait retrouver son calme en écoutant les conseils de la jeune Frowein, autant là, ça commençait un peu à être la panique. Et à l'instar de la présence de Noel, cet imprévu eu le don de lui couper littéralement le cerveau, incapable de penser rationnellement.
Je voyais bien que ça ne plaisait pas vraiment à Knoxslay de le faire au feeling, mais qu’avait-elle à y perdre ?! Il fallait avoir un peu confiance en soi mince ! Et là ce n’était que pour des cakes, alors autant en profiter, il n’y aura aucun mal de fait. Je me demandais pourquoi j’insistais auprès de la Serdaigle, en temps normal je lui aurai de se débrouiller toute seule et d’apprendre ce qu’était que d’être sûre de soi. Mais bon, au fond, je n’avais rien contre cette nana, donc autant faire un bon travail d’équipe. C’était une fille intelligente, je ne voyais pas pourquoi elle avait besoin de son maudit livre de recettes pour faire quelque chose de bien. C’était totalement ridicule.
« Tu n’empoisonneras personne. Enfin, si tu veux vraiment le faire, j’ai des noms à te donner… »
Dis-je d’un ton amusé. Bon, je plaisantais bien sûr. J’avais beau avoir des aversions pour pas mal de personnes, je ne pensais pas non plus à les tuer. J’étais une garce, et pas qu’un peu, mais pas une meurtrière ! Il en faudrait beaucoup pour que Knox empoisonne une partie des élèves, surtout vu les produits que nous avions à notre disposition. Ces derniers étaient ultra frais, pas de frayeur à avoir ! Je tentai alors de la raisonner et de lui donner un peu de confiance, tentant de la faire abandonner son livre et de la jouer au feeling. J’avais donc été cherché les ingrédients qu’il nous manquait avant de revenir près de la jeune fille, lui jetant un petit coup d’œil alors qu’elle commençait à utiliser les œufs. Bon, eh bien c’était un bon début. Pour ma part, je continuai de couper les légumes qui commençaient doucement à s’entasser sur le côté de ma planche. Je lançai quelques petits regards vers sa préparation, toujours pendant que je découpais certains aliments, et j’étais plutôt satisfaite de voir qu’elle gérait pas mal. Elle mit enfin le lait et sa préparation devint un peu trop liquide. Je me redressai et me tournai vers elle alors qu’elle m’interrogeait sur quoi faire. Son ton était légèrement paniqué et en seule, je fronçai les sourcils, posant le sachet de farine devant elle. « Ta préparation est tout à fait normal. Tu verras qu’avec la farine elle reprendra une texture convenable. » Je la regardai droit dans les yeux, l’encourageant du regard. « Par Merlin Knox, fais-toi un peu confiance ! Tu la gères pour le moment la préparation. Si elle devient trop liquide, rajoute de la farine, si elle devient trop épaisse, un peu de lait, voire un œuf. Mais t’en fais pas, ça sera top ! » Alors que je la sentais un peu désemparée, je pris mon inspiration et lui dis : « Ajoute de la farine petit à petit jusqu’à ce que la texture te plaise, et voilà, le tour est joué ! Mais, s’il te plaît Knox, arrête d’hésiter, tu pues le stresse à plein nez ! » Lui lançai-je d’un ton sec, afin de la booster un peu. J’attendis qu’elle lève les yeux vers moi, sûrement pour m’envoyer chier, je m’en foutais, surtout que je faisais ça pour elle, pas pour moi, question confiance en moi j’étais au top ! Et gérer les imprévus et y aller à l’instinct, c’était mes spécialités. Alors qu’elle leva les yeux vers moi, je lui souris légèrement, lançant un coup d’œil à sa préparation et au paquet de farine, lui montrant ainsi que j’étais là pour l’aider, et pas pour la débiner. Ah, ma bonté me perdra ! Heureusement que c’était elle, les autres je les aurais envoyé balader avec grand plaisir !
J’en profitai pour poser un sachet de levure à côté de sa main, lui disant : « N’oublie pas ça si tu veux que ça ait un peu de forme… enfin, moi j’dis ça, j’dis rien ! » Je lui fis un petit clin d’œil complice afin de retourner à la taille de mes légumes. Elle avait de la chance, mon humeur était propice à l’aide aujourd’hui… mais pas envers tout le monde, rares étaient les petits chanceux !
