♦ C'était comment avant Poudlard ?: C'était le froid. Le froid des murs du manoir, le froid du regard de son père, le froid du regard de sa mère. C'était la solitude. La solitude d'un jeune sorcier connaissant l'extérieur uniquement grâce à la quelque centaines d'hectares du domaine des De Chateaubriand et aux voyages d'affaire de son père, la solitude d'un petit garçon n'ayant pour amis qu'une dizaine d'équidés, la solitude d'un petit garçon seul dans un manoir qui aurait pu accueillir plusieurs familles. C'était l'apprentissage. L'apprentissage des arts nobles, des arts martiaux, de quelques langues, l'apprentissage d'un petit garçon destiné à hériter d'une grande fortune et d'un grand domaine, l'apprentissage de la puissance et du dépassement de soi, de l'arrogance et du pouvoir.

C'était avant Poudlard. Samaël a été élevé dans le but de succéder à son père, comme un des Gardiens du Secret, ou à sa mère, évoluant au sein de la Justice Magique en tant qu'Auror, et de faire perdurer la lignée de De Chateaubriand, très grande et puissante famille de sorciers Française. Dans l'esprit de ses parents, l'affection et l'attachement ne sont que faiblesse, Samaël n'a donc jamais reçu le moindre geste affectueux de leur part, ni de compliments, la réussite est une normalité dont ils ne s'étonnent pas, si leur fils venait à échouer, il ne serait pas leur fils. Il a appris tout ce qu'un De Chateaubriand devait apprendre, et a réussi tout ce qu'un De Chateaubriand devait réussir. Expert dans le maniement des armes, de l'archer ou encore des mots, le sorcier s'est forgé un caractère de feu dans le décor parfait qu'avait installé ses parents. Un décor fondé et construit sur le froid, la solitude et l'apprentissage. Il est devenu arrogant, sûr de lui. Sûr de sa supériorité, chose que ne cessait de lui rappeler ses parents et sa famille. Ses rares rencontres avec l'extérieur ne faisaient que lui confirmer ce en quoi il croyait, tout jeune déjà il voyait les moldus comme des êtres inférieurs, désordonnés, qui se servaient de leur tête comme ils se servaient de l'argent; avec désinvolture et pour des choses inutiles. Il le voyait au travers de ce que les moldus appelaient la plus belle ville du monde, la ville où il était né. Paris. Une ville qui démontrait bien les difficultés que les moldus avaient à gérer leurs propres congénères ou leur propre habitat. Mais bien vite, le sorcier du quitter le domaine familial et la grande ville qui l'avait vu naître, pour en rejoindre une autre. La dynamique Londres. Il avait été décidé que le jeune sorcier irait étudier à Poudlard, son père ne voulant pas le mettre à Beauxbatons et souhaitant "remonter" un peu le niveau d'une école qui pour lui mériterait un sang bien plus pur et bien plus puissant.
C'était comme cela, avant Poudlard.

♦ Et ta baguette, elle est comment ?: Bois de charme et fragments de l'escarboucle d'une Vouivre, vingt-six centimètres, rigide. C'est une baguette particulièrement sensible, le bois dont elle est composée lui donne une couleur nacrée, presque blanche, quant à son contenu, quelques fragments de ce qu'on appelle aussi l'oeil unique de la Vouivre, très peu de sorciers ont la chance d'en voir leur baguette garnie. Samaël a obtenu sa baguette suite à un voyage en Afrique du Nord, dans les montagnes des Berbères. C'est d'ailleurs l'un d'eux, un vieil homme au visage ridé et tanné par le soleil, qui lui a vendu sa baguette, certifiant à ses parents qu'elle était unique et qu'elle garantirait à son porteur une grande puissance. Exactement ce que ses parents voulaient bien sûr. Les premiers mois ont été... compliqué. Si ce n'est dangereux. La baguette n'en faisait qu'à sa tête, testant son sorcier à la moindre occasion. Trous dans les plafonds, parchemins brulés et sortilèges ratés ont été le quotidien du jeune homme dans les premiers temps, mais petit à petit, elle s'est laissée séduire par le calme et la détermination de Samaël. Et surtout par son sale caractère et son tempérament de feu. Désormais la baguette est comme attachée à son sorcier, si quelqu'un d'autre venait à s'en servir, il aurait la plus grande difficulté à lancer le plus simple des sorts. Elle ne pardonne également aucun des faux pas de Samaël, et comme un reflet de l'âme du sorcier, refuse parfois de lancer des sorts qui vont contre le code d'honneur que s'impose Samaël.

♦ Matières étudiées à Poudlard :

• SOINS AUX CREATURES MAGIQUES
• VOL
• SORTILÈGES
• DÉFENSE CONTRE LES FORCES DU MAL
• MÉTAMORPHOSE
• POTIONS

♦ Père: Gidéon Auguste de Chateaubriand. Sang pur. Richissime et puissant sorcier, Gardien du Secret au ministère de la magie. Éleveur de cracks et producteur de l'un des meilleurs vins d'Europe à ses temps perdus. Gidéon est un homme pour qui la famille est seulement là pour faire perdurer sa lignée, il a donc élevé son fils comme lui même a été élevé. Avec rigueur et sévérité, dans le but que les sentiments ne viennent jamais empiéter sur la réussite et les valeurs communes de la famille. Et surtout dans le but de réussir. Si Samaël venait à échouer, quoi que ce soit, il peut être certain que son père lui en voudra, car il ne lui fera pas honneur. Même dans sa vie sentimentale Samaël ne doit pas faillir, s'il venait à vouloir épouser une moldue son héritage partirait en fumée et ne serait plus considéré comme un De Chateaubriand. Gidéon a fait ses études dans l'école de Poudlard, dans la maison Gryffondor. Il a particulièrement apprécié sa scolarité, car il faisait figure de prodige aux yeux de ses professeurs et de ses camarades, il remontait le niveau comme il disait si bien. Il était respecté de tous, tant par sa prestance que par son calme et son intelligence , il était celui qui résolvait tous les problèmes et le leader qui dirigeait ses camarades dès que quelque chose n'aillait pas. Sa volonté était donc que son fils suive ses traces, et se forge les mêmes places que lui et qu'il impose sa place en tant que l'héritier des De Chateaubriand.

♦ Mère: Éléonora Mélissandre de Chateaubriand. Sang pur. Grande femme. Dans tous les sens du terme. Élégante, indépendante et surtout très belle, si belle qu'on en viendrait à se demander si du sang de Vélane ne coulerait pas dans ses veines. Travaillant dans la Justice Magique, Éléonora est une Auror reconnue et est issue d'une famille de sorciers presque aussi noble que les De Chateaubriand. C'est d'ailleurs cela qui a attiré Gidéon. Une femme pareille ne pourrait qu'embellir sa descendance. Éléonora n'a pas été une mère aimante pour Samaël, étant rarement au manoir familial, mais a très vite fait figure d'exemple pour le jeune homme. Tant par sa grâce que par sa détermination à tout réussir et à tout entreprendre. De plus le métier qu'exerce la sorcière ne lui permet aucun faux pas, aucun sentiment face au danger même, un sang froid à toute épreuve et un courage infaillible, chose qu'elle a su transmettre à son fils. Samaël n'est pas du genre anxieux et ne redoute rien tout comme elle.
Elle a étudié dans la grande école de Beauxbâtons où elle bénéficiait d'une réputation irréprochable et où elle fut une élève brillante dans tous les domaines. Sa mère aurait aimé le scolariser dans l'école Française pour qu'il fasse les mêmes études qu'elle, mais malheureusement c'est le père du jeune sorcier qui a eu le dernier mot. Tout comme son mari, Éléonora est une grande fervente et croyante de la supériorité des Sang-pur face aux sang-mêlé ou aux nés moldus, et sa pire crainte serait que son fils vienne à s'amouracher d'une moldue malgré toute l'éducation qu'il a reçu.

♦ Frère(s) et soeur(s): Fils unique.

Exemple de RP: L'air se faisait frais en ce début de septembre, Samaël frissonnait si près du lac noir. Les barques attendaient les futurs élèves, calmes et silencieuses. Comme la nuit qui petit à petit les entourait. Un homme, ou un géant, ou le croisement issu des deux, énonçait les quelques règles à voix haute. Quelques règles que Samaël connaissait évidemment, cela faisait plusieurs mois que son père le préparait à cette rentrée, qu'il voulait parfaite. Il savait donc tout ce qu'il y avait à savoir. Il savait que eux, les premières années seraient transportés par des barques animés d'un sortilège jusqu'aux portes du château, que là bas on leur expliquerait ce qu'était la répartition, et qu'après on poserait un vieux chapeau sur leur tête pour déterminer leur maison, leur future famille. Le jeune sorcier ne redoutait nullement ce passage. Comme lui avait dit son père, chaque maison avait ses qualités et ses défauts, tout ce qui comptait, c'était d'être meilleur que les autres et de réussir. Chose que Samaël était déterminé à entreprendre. Il observa ceux qui étaient rassemblés autour du géant, lui s'était un peu éloigné du groupe. Ils étaient nombreux, au moins une trentaine. Pratiquement tous trépignaient d'impatience, certains chuchotaient avec leur voisin, les yeux écarquillés et les mains mimant à grands gestes leur impatience. Ils étaient petits, Samaël dépassait la plupart d'une bonne tête, chose qui n'était pas pour lui déplaire, seuls quelques garçons étaient presque aussi grands que lui. Le sorcier soupira. Et dire qu'il allait devoir passer l'année avec certains. D'un côté cela le désespérait, quand il voyait l'immaturité et l'ignorance dont faisait preuve quelques fourmis du groupe. De l'autre, cela éveillait sa curiosité. Il n'avait jamais eu l'occasion de se mêler à des enfants de son âge, cela était tout neuf pour lui, et Samaël aimait la nouveauté. Qui sait ? Peut-être qu'il se ferait des amis ? Le jeune homme fut sorti de ses pensées par le brouhaha de l'embarquement, il se décida à monter avec un groupe qui lui semblait moins agité que les autres. A son bord, trois jeunes filles qui discutaient à voix basse, encore impressionnée par la grandeur de celui qui les avait accueilli. Elles étaient plutôt jolies. Il remarqua également un garçon, blond et silencieux qui se tenait à l'écart, le regard perdu dans les profondeurs du lac. Samaël prit place près de celui ci qui sursauta légèrement quand il remarqua la présence du sorcier, il esquissa néanmoins un sourire que le jeune De Chateaubriand lui rendit. La traversée fut ponctuée de quelques gloussements venant des trois sorcières, qui de temps en temps jetaient des regards furtifs sur lui. Samaël n'en fut pas incommodé et se contentait de garder un visage avenant vis à vis des jeunes filles. Il se savait charmant, et même s'il n'en jouait pas, il aimait qu'on le remarque. Son voisin avait quant à lui repris la contemplation des eaux du lac et ne semblait pas remarquer ce qui se passait sur la barque, Samaël fut donc seul face aux messes basses, pas si basses, des jeunes filles.

"T'es sûre qu'il est en première année ? Il paraît plus vieux et plus grand ! dit l'une d'elle.
- Mais oui sinon il serait pas avec nous ! J'espère qu'il sera dans la même maison que moi, renchérit sa voisine."

La troisième, qui semblait plus posée que les deux autres, se rapprocha de ses deux amies et, tout en ayant les yeux posés sur le jeune sorcier, entama avec un sourire en coin :

"Vous avez vu ses yeux verts et son air mystérieux ? Il va finir à Serpentard je vous le dit !
- Pfff tu dis n'importe quoi, vu son air sérieux je parierai plutôt sur Serdaigle !
- Et moi je dis Pouffs.. n'eut pas le temps de finir la dernière, une voix caverneuse retentit derrière eux.
- Allez on va pas rester là toute la nuit, suivez moi les premières années !"

Concentré sur les chuchotements des sorcières, Samaël n'avait pas remarqué qu'ils étaient arrivés à destination. Le petit blond était déjà sur la berge avec le groupe, où l'agitation était à son comble. Il laissa passer les trois filles qui gloussèrent une dernière fois et débarqua à son tour. Le géant les fit marcher jusque dans le hall du château où ils attendirent quelques minutes. Des têtes se levaient, essayant de voir les tours du château, des cris retentissaient "qu'est-ce que c'est haut ! qu'est-ce que c'est grand !", un rictus moqueur se dessina sur les lèvres du jeune homme, le manoir des De Chateaubriand n'avait rien a envié à cette école. Malgré tout, l'atmosphère que dégageait le château lui plaisait. Le silence tomba soudain sur le groupe, sur le pas de l'entrée du château, se tenait celle qui en était la cause. Grande, fine, un chignon serré surmontant un visage parcouru par des rides certainement forgées par la sagesse et la fermeté qu'il sentait en cette femme. Il émanait d'elle un grand calme, une grande confiance en elle, elle imposait le respect d'un simple regard. Le genre de personne qui plaisait à Samaël, le genre de personne qui lui rappelait ses parents. D'une voix claire et assurée, elle annonça ce qui allait se passer et ce qu'ils allaient devoir faire. Aussitôt, le sorcier sentit la tension monter autour de lui. Les discussions ne reprirent pas aussi vives et des soupirs d'angoisses se firent entendre quand ils reprirent leur marche. Beaucoup redoutaient ce qui les attendait. Samaël esquissa un petit sourire et suivit le groupe avec une assurance dont il était fier. Lui n'avait pas peur, lui était préparé à tout cela, lui savait qu'il n'avait rien à craindre. Quand ils entrèrent dans la grande salle, des cris de joies et d'impatience se firent entendre. Ils étaient attendus visiblement. Ils s'arrêtèrent tout près de la table des professeurs qui discutaient joyeusement et ne se souciaient visiblement pas de l'entrée des premières années. Quand la vieille femme monta sur l'estrade, et qu'elle leva la main, le calme se fit presque aussitôt. Seules les respirations sifflantes de ceux qui l'entourait venaient troubler le silence. A la vue du parchemin qui contenait leurs noms et à l'ouverture des lèvres de la femme qui leur faisait face, ces respirations se bloquèrent, et un nom retentit.

"Samaël Thanéos de Chateaubriand"

Il s'avança. Calme, serein, fier. Il s'assit sur la chaise. Avec certitude, confiance et assurance. Et il attendit.

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