[Année 2020 - 2021] Les bons moments ont toujours une fin… mais ils ne s’oublient pas. [Elé/Matt]

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Les bons moments ont toujours une fin… mais ils ne s’oublient pas.

Eléonore & Matthew

Hier soir marquait bel et bien la fin d’une époque. La fin de ma 7ème année, ce qui voulait dire aussi la fin de ma scolarité à Poudlard. C’était aussi mon dernier bal, ainsi que ma dernière soirée avec la plupart de mes potes… et Eléonore. J’aimais être avec cette nana, y avait pas à dire, notre relation me plaisait. Mais voilà, il y avait plus de choses dont je n’étais pas sûr entre nous que l’inverse. Avant toute chose, et ça je ne le supportais pas, je n’étais pas sûr de moi… envers elle. Je ne voulais pas d’une relation sérieuse et encore moins d’une relation à distance. Je voulais rester en contact avec la belle brune mais je ne voulais pas vivre une histoire si loin. Je ne voulais pas la blesser même si j’avais bien conscience que c’était inévitable. En bref, je voulais être le parfait égoïste que j’étais et penser à moi, mon avenir, ma liberté. Mais hier soir, ce que je voulais plus que tout, c’était passer un super moment avec la jolie lionne. Pas dit que cet instant soit agréable longtemps, mais au moins j’aurais profité avec elle jusqu’au bout.

A la fin de la soirée, quand la plupart de nos camarades avaient été rejoindre leur dortoir respectif, nous avions décidé d’aller faire un tour tous les deux… sûrement le dernier en tant que couple, il fallait l’apprécier à sa juste valeur ce moment ! La balade s’était transformée en nuit sous les étoiles. L’intimité s’était imposée entre nous, et j’avouais que j’avais aimé que l’on puisse s’amuser tous les deux, une dernière fois, dans un coin reculé du parc, en pleine nature. On avait de la chance, la nuit avait été belle et nos corps chauds s’étaient réchauffés l’un l’autre quand la rosée du matin avait monté le bout de son nez. Elé avait été prévoyant. Au beau milieu de la nuit, elle avait été cherchée je-ne-sais-où une couverture ainsi que quelques coussins pour que l’on soit bien, et que le moment soit plus que sympa ! Bref, autant dire que j’avais aimé cette nuit avec elle, ça avait été très agréable. Le plus difficile restait à faire, et j’avais bien peur qu’elle m’en veuille, surtout après cette nuit…

Le soleil se levait gentiment et j’entrouvrais doucement les yeux. Le ciel n’avait pas un seul nuage et le soleil commençait à montrer le bout de son nez à l’horizon. Couché sur la couverture, sous une deuxième, je tenais dans mes bras la jolie brune, totalement dénudée. La savoir ainsi me fit sourire. Je passai une main sur l’herbe, remarquant que celle-ci était humide, et je regardai la belle demoiselle qui se trouvait à mes côtés. Elle était encore endormie et vraiment paisible. J’aurai aimé faire un arrêt sur image, ne souhaitant pas voir son visage triste ou en colère… oh par Merlin, c’était rare que je ressente ça mais là, vraiment, j’appréhendais. Qui aurait pu penser que j’appréhenderais de dire à une nana que tout était fini entre nous ? Pas moi ! Et pourtant, c’était le cas. Après tout, j’avais beaucoup d’affection pour elle, je ne pouvais pas me mentir.
Sachant qu’il faudrait qu’on soit au sein du château dans un peu plus d’une heure, et que certains élèves viendraient surement se réveiller dans le parc, j’avais plutôt intérêt à réveiller tranquillement la jeune fille pour lui annoncer doucement la nouvelle… la mauvaise nouvelle.
Je portai alors ma main légèrement humide, de par la rosée sur l’herbe fraîche, sur la joue de la belle griffonne, m’épanchant doucement sur elle. Je lui caressai la joue d’un simple geste puis attendis qu’elle se réveille, gardant mon corps collé à elle et la fixant du regard. J’approchai mon visage de son oreille et lui soufflai doucement, d’un air malicieux : « Debout ma belle ! Tu vas pas rester à poil toute la journée… ». Pour le moment, je pouvais encore utiliser l’humour et la tendresse, mais dans peu de temps, ces options me seront interdites… alors autant en profiter encore quelques minutes !

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"Les bons moments ont toujours une fin... Mais ils ne s'oublient pas"

Où est-ce que j'étais? Je n'osais pas ouvrir les yeux, ayant l'impression d'être dans un rêve, ou plutôt un entre-deux entre le rêve et le sommeil. J'avais un sentiment de bonheur total, de bien-être. Probablement à cause de la soirée d'hier, qui avait été magique. De l'après-soirée, qui avait été parfaite. Mais pour le moment, les souvenirs restaient à distance, prudents, conscients que j'étais encore dans un univers abstrait, entourée de sentiments positifs. Sensations fugaces d'une mémoire.

Où étais-je? Peu à peu, l'inconscient laissait place à la conscience. Aux sens. Je me sentais mouillée, un peu. J'entendais le vent dans les feuilles. J'étais dehors? Ahhh ouii... Images rapides qui défilent dans ma tête. Soirée de fin d'année. Danse. Rires. Amis. Matt. Affection. Parc. Plaisir. Les souvenirs passent à la vitesse de l'éclair. Je me rappelle maintenant. C'était la dernière soirée à Poudlard, hier soir. Il y avait eu le bal de fin d'année. Tant de choses s'étaient produites cette année. La mort des soeurs Milbury. La mort de Marlow. La découverte de Taylor la sirène. La relation naissante et compliquée de Siobhan et Ceyan. Ma première année en tant que préfète. Peut-être que je serais préfète-en-chef l'année prochaine? En tout cas, je serais l'année la plus vieille, et ça, j'avais vraiment hâte. Fini de me faire intimider par les plus vieux Serpents! Bon, il y aurait toujours ceux de mon année, mais je pouvais gérer avec eux. Et toutes les choses que j'allais apprendre, je développerais un niveau vraiment avancé en magie! Je me revoyais, à 11 ans, recevant un représentant du ministère, avec la plus grande surprise. Je croyais du début que c'était un mauvais tour que mes parents avaient manigancés. Vraiment pas leur genre, pourtant, rien d'autre ne pouvait expliquer la farce qui se produisait. Et me voilà 7 ans plus tard, sorcière, bientôt diplômée, en train de reposer nue dans les bras d'un autre sorcier.

J'étais nue. Sans ouvrir les yeux, j'en avais conscience. On était tellement bien... Tiens, ce sont les bras de Matthew qui m'entourent? Oui, je sens la chaleur émaner de son corps. Au bruit de sa respiration, j'entends qu'il n'est plus endormi. Il doit entendre que je suis réveillée, moi aussi. Voilà que je sens sa main caresser ma joue et son souffle dans mon oreille: « Debout ma belle! Tu vas pas rester à poil toute la journée... ». Cette dernière me fait sourire. J'ouvre les yeux doucement, le regarde, et me blottis davantage dans ses bras. « hmm.... J'suis bien... ». Je m'étire à la manière d'un chat avant d'oser jeter un regard aux alentours. Nous sommes seuls. Le soleil pointe le bout de son nez derrière le château. Il y a un léger vent frais et une température d'environ 25 degré Celcius. C'est le bonheur. Je repose mon regard sur Matthew. « Tu es Adam, c'est ça? Et moi je suis Ève! » lui souris-je en recommençant à lui picoter des bisous dans le cou.

Je reportais le moment, inévitablement. Je me refusais à vivre ce moment horrible qui s'annonçait en cette belle journée d'été.

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Les bons moments ont toujours une fin… mais ils ne s’oublient pas.

Eléonore & Matthew

C’était agréable ce calme, au petit matin. Cela annonçait la fin d’une période et le commencement d’une autre. Je ne pouvais m’empêcher d’être heureux de voir autre chose. Evidemment, mes années à Poudlard n’étaient pas rien, j’avais fait la rencontre de personnes que je n’oublierai jamais, bien sûr ! J’avais eu de très belles expériences et passer à autre chose ne voulait pas dire que je tirais un trait sur tout ce qui s’était passé dans l’école.
La plupart de mes proches allaient à l’Université, tout comme moi, mais il y avait de ceux qui restaient encore ici. Eléonore, Catalina, Alastéia (même si elle ne restait pas à Poudlard), Siobhan, etc. Bref, je comptais bien garder le contact avec ces personnes, après tout c’était mon quotidien ici. Pour Cat, c’était différent, nous étions liés de façon différente, l’école n’était pas le fil de notre relation. Nous nous considérions comme frère et sœur, nos familles s’étaient unis pour n’en faire qu’une… j’aurai toujours un œil sur elle, c’était évident.

Elé… ouais ouais, je ne pouvais pas le nier, cette nana ce n’était pas rien pour moi, j’avais beaucoup d’affection pour elle. Je n’avais pas été capable de lui dire que je l’aimais car, pour dire vrai, ce n’était pas de l’amour que j’éprouvais pour elle, mais j’étais attaché à elle, bien sûr ! Les sentiments et tous ces trucs, ce n’était pas pour moi, je le savais et je m’en apercevais au fil du temps. Moi, ce que je voulais, c’était profiter. J’avais conscience que j’étais encore trop immature, sur ce point-là, pour me lancer dans une relation sérieuse. Ok, je l’avais tenté cette année, et avec une nana qui était sensas', je ne le regrettais pas… mais c’était trop, ce n’était pas moi.
Je n’aimais pas les discussions sérieuses, je préférais m’amuser, rire… mais là je devrais prendre mon courage à deux mains et dire à Eléonore que c’était notre dernier moment en couple. Je me doutais bien que j’en prendrais pour mon grade, mais j’espérais quand même, naïvement je l’avouais, qu’elle accepte qu’on reste quand même en contact. Je n’allais pas la lâcher pendant l’été, sans aucune explication, ou par lettre. Nan, je préférais le faire en face. Même si c’était une annonce que je voulais retarder, je voulais lui dire de visu et pas jouer au lâche. Au moins, je l’aurais fait en gardant la tête haute, on ne pourra pas me reprocher ça !

Je venais de glisser quelques mots à l’oreille de la belle brune, ce à quoi elle répondit, se blottissant un peu plus dans mes bras. « hmm.... J'suis bien... ». Ouais, moi aussi, mais si on restait trop longtemps ici, on serait surpris à poil et je n’étais pas du genre exhibitionniste… mais bon, nous étions préfets, laissons tomber les voyeurs ! Nan, ce qui me préoccupait le plus, c’était l’annonce que je devais lui faire… j’avais l’impression de profiter d’elle actuellement et ça ne me plaisait pas vraiment ! J’étais peut-être un salaud, je voulais bien l’admettre, mais je n’aimais pas jouer avec les sentiments des autres. Elé me regarda alors et je plongeai à mon tour son regard dans le sien, affichant un petit sourire malicieux sur le coin de mes lèvres suite à ses mots : « Tu es Adam, c'est ça? Et moi je suis Ève! ». Heureusement que j’avais appris des trucs sur la culture moldue, leurs croyances, au bout de 7ans, sinon je n’aurais absolument rien compris à ce que venait de me dire la belle griffonne. Je lui souris alors, appréciant ses baisers, passant une main sur sa joue.

Aller Matt, courage… n’attend pas trop longtemps, ça ne ferait qu’empirer les choses ! Je me redressai alors, enfilant mon boxer et mon bas de costume. Je tendis alors les sous-vêtements à Elé, sans rien dire, puis sa robe. Je me rassis à côté, regardant quelques secondes vers le château puis reposant mon regard sur la jolie brune. Je m’étirai puis fis craquer mes doigts avant de poser mes mains derrière moi, brisant le silence, observant le ciel. « Bon Elé, j’veux pas gâcher ce bon moment, et j’ai horreur de dire ça mais faut qu’on parle… ». Je reposai mon regard sur elle, ayant horreur de tourner autour du pot et n’étant pas très doué concernant la délicatesse. « J’suis désolé mais nous deux, faut que ça s’arrête là. Une relation sérieuse, et en plus à distance, ça n’me va pas, j’peux pas Elé. Mais ça n’empêche pas que cette année ensemble était géniale. C’est pas toi t'sais, c’est moi… »

Ouais, je sais, c’était la phrase bateau, mais elle était tellement vraie actuellement ! Elle allait surement me détester, ce qui me faisait royalement ch***, mais je ne savais pas être délicat ou prendre des pincettes, et puis passer trois heures à expliquer pourquoi j’arrêtais notre relation, ça me soulerait… alors quitte à être un sale con, autant le faire vite !

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"Les bons moments ont toujours une fin... Mais ils ne s'oublient pas"

Je savais que le moment était en équilibre. Comme une paille à la verticale qui s’apprête à retomber d’un côté ou de l’autre. Inévitablement. Mais pour le moment, nous étions comme la paille, heureux, blottis l’un contre l’autre, à profiter de la douceur matinale qu’offrait la température clémente. C’était le silence autour de nous, aucun bruit d’élève excité parce que l’année vient de se terminer. Seulement le vent qui caresse doucement les feuilles comme le fait la main de Matthew sur ma joue. Les oiseaux nous chantent leur hymne du Soleil, bien trop fiers pour n’être que de simples spectateurs de ce spectacle enchanteur autour de nous. Je sentis Matt se dégager tranquillement et mon coeur accéléra quelque peu. Je savais ce qui s’en venait. Je le connaissais trop bien, mon amoureux. Je ne savais pas comment il allait s’y prendre, marchant sur des oeufs. Est-ce que je lui en voulais? Un peu, c’est certain. Il brisait mon coeur, après tout. D’un autre côté, je ne pouvais en attendre d’avantage de lui. Je l’aimais comme il était, et je ne souhaitais pas qu’il soit malheureux en continuant à être en couple avec moi. Je devais le laisser partir. Même si ça me faisait mal comme un coup de couteau dans le coeur.

En silence, il me tendit mes sous-vêtements, que j’enfilai lentement, docile. À mes oreilles, le silence était tellement lourd qu’il devenait presque un bruit. Il me tendit ensuite ma robe, sans me regarder. C’était un peu bizarre de me rhabiller dans cette tenue. J’aurais du penser à prendre des joggings et une camisole, cette nuit, quand j’étais retournée chercher un oreiller et des couvertures au dortoir. Une fois l’opération exécutée, je le vis craquer ses doigts - un son dont j’avais horreur - et se recoucher en regardant le ciel, les mains croisées derrière sa tête. « Bon Elé, j’veux pas gâcher ce bon moment, et j’ai horreur de dire ça mais faut qu’on parle… ».Oui, je sais. Je retiens mes larmes, alors grouille. Il reposa son regard vers moi, l’air désolé. « J’suis désolé mais nous deux, faut que ça s’arrête là. Une relation sérieuse, et en plus à distance, ça n’me va pas, j’peux pas Elé. Mais ça n’empêche pas cette année ensemble était géniale. C’est pas toi t'sais, c’est moi… » Une larme roula sur ma joue, silencieuse, puis une deuxième. Je les essuyai négligemment avec mon bras, laissant une traînée de mascara en passant. Ah, merde! Mon maquillage! Je n’y avais pas pensé une seule seconde qu’en me réveillant, je serais hideuse. Si en plus je me faisait plantée là et que je me mettais à pleurer, je serais vraiment immonde. Et cette fois, je ne pouvais pas utiliser l’excuse ‘Il m’aime comme je suis’, car Matthew ne m’aimait pas. Il ne m’aimait pas. À cette pensée, un sanglot sortit de mes lèvres et je relevai les genoux contre ma poitrine, pleurant le visage caché entre mes bras. Pourquoi n’avais-pas réussi à ce qu’il m’aime? Qu’est-ce qui clochait chez moi pour que je ne sois pas capable de les garder, mes copains?

« Non, Matt, c’est pas toi, c’est moi. J’suis nulle, Nulle, NULLE! Clydwyn n’a rien trouvé de mieux à faire que d’aller me tromper avec la première qui s’est déshabillée devant lui! Et toi… je n’ai p-pas réussi à ce que tu t-tombes amoureux de moi. Ton coeur est r-resté insensible. » dis-je, begayant à moitié, reniflant dans le creux de mon bras. Ce que je devais être pas belle en ce moment, tachée de mascara, d’la morve au nez. Rien pour le faire rester, Élé! J’essayai de reprendre le contrôle de moi-même, sauver ce qui me restait d'orgueil. J’essuyai mes larmes, sachant que j’étais barbouillée de noir sur les joues. « Écoute… Je comprends. Tu as toujours été comme ça, amoureux de ta liberté, voulant vivre le moment présent. Je comprends parfaitement que tu ne souhaites pas être en couple avec une fille à distance, surtout que tu auras un tout nouveau terrain de chasse! » dis-je sarcastiquement, avant de me reprendre. Non, ce n’était pas une bonne idée d’emprunter cette voie de la colère. Il ne méritait pas ça, il méritait juste que je le laisse partir tout doucement, comme une bonne copine. Mais je ne serais plus sa copine… J’étais à nouveau célibataire. Je n’allais plus le croiser dans les couloirs. N’allait plus me réfugier dans ses bras. Il me manquait déjà. La douleur revint, lancinante, et de nouvelles larmes roulèrent sur mes joues. J’étais désemparée: penser à l’année prochaine me rendait dépressive. Je serais tellement seule… Taylor et Matt, les personnes les plus proches de moi, ne seraient plus là. J’avais entendu des rumeurs comme quoi Alastéia allait s’en aller (faudrait d’ailleurs que je lui confirme cela, pourquoi ne m’en avait-elle pas parlé??). « E-excuse moi! C’est juste que vous pa-partez toussss… Tu vas tellement me manquer… Mais ce n’est pas bien, il ne faut pas que tu me manques, parce que ça sert à rien… » rajoutais-je, complètement déprimée.

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Les bons moments ont toujours une fin… mais ils ne s’oublient pas.

Eléonore & Matthew

S’il y avait bien une chose dont j’avais horreur, c’était de sentir que je n’avais plus le contrôle de la situation. En annonçant notre séparation à Eléonore, je savais clairement que ce n’était pas le rôle où j’étais le plus à l’aise. Pourtant, ça m’était déjà arrivé auparavant, de rompre, et je n’avais jamais trouvé ça gênant ou difficile. Mais avec la griffonne, c’était tout autre. Elle n’était pas comme les copines que j’avais pu avoir, elle comptait pour moi, même si je n’avais pas les sentiments qu’elle souhaitait que j’ai. Alors oui, arrêter avec elle me semblait plus que logique et j’étais sûr de ma décision, mais ça n’en restait pas pour autant moins compliqué !

Je m’étais lancé, je venais de lui dire, sans prendre de pincettes, que nous devions en rester là. Je ne voulais pas la blesser, ce n’était pas mon but, mais j’avais comme l’impression que c’était inévitable. Je la regardai. Ça m’arrivait très rarement mais là je me sentais vraiment mal à l’aise. Quelques larmes coulèrent sur ses joues et je déglutis, ne sachant pas comment réagir. Je me redressai, m’asseyant pour lui faire face, ne voulant pas me débiner mais souhaitant éviter de faire de ce moment un mélodrame. Assis en tailleur, je posai mes mains devant mes pieds, agitant mes doigts en attendant qu’elle saigne dire quelque chose. Je baissai les yeux de courtes secondes avant de les relever vers la belle brune. De légères traces noires s’étaient dessinées sur ses pommettes. En temps normal, j’aurai essuyé ses larmes d’un doigt rassurant, mais là je ne pouvais me le permettre… autant éviter d’être déplacé, ça ne ferait qu’accroître le malaise de la situation. Put*** mais qu’est-ce que j’étais en train de faire ?! Faire du mal à une nana que j’appréciais vraiment… mais je ne pouvais faire autrement. Continuer avec elle était quelque chose que je n’envisageais pas. Non pas que je n’ai pas aimé tout ce temps avec elle ou que je ne ressentais rien pour elle. Non, bien sûr que non. Mais les relations sérieuses, ça m’étouffait, je ne me sentais plus moi et ma liberté me manquait. Clairement, je n’étais pas encore assez mature sur ce sujet-là, je voulais profiter, m’amuser… je voulais juste être égoïste, mais pas au détriment du cœur d’une nana comme Elé. Que faire pour la rassurer ? Lui faire comprendre que c’était mieux pour elle aussi ? Je n’étais pas doué pour ça… Pas doué pour les mots, pas doué pour rassurer, pas doué pour être délicat.

La jolie Gryffondor s’enfouit le visage entre ses bras. Par Merlin, j’avais horreur de ça ! Je l’entendais sangloter et c’était une chose que je ne supportais pas : la voir mal à cause de moi, ne pas avoir réussi à la rendre heureuse comme elle le voulait et ne pas réussir à la laisser faire sa vie… et apprécier ça. Je baissai une nouvelle fois la tête, ne sachant comment réagir face à sa réaction. Au bout de plusieurs minutes, elle daigna enfin s’adresser à moi. Je levai doucement les yeux vers elle, alors qu’elle s’exprimait.

« Non, Matt, c’est pas toi, c’est moi. J’suis nulle, Nulle, NULLE! Clydwyn n’a rien trouvé de mieux à faire que d’aller me tromper avec la première qui s’est déshabillée devant lui! Et toi… je n’ai p-pas réussi à ce que tu t-tombes amoureux de moi. Ton coeur est r-resté insensible. »

Et m**** ! C’était moi le salaud dans l’histoire, celui qui arrêtait tout et pourtant elle culpabilisait. Je le pensais réellement, tout ça venait de moi, et pas d’elle. Elle avait été géniale, je m’étais vraiment attaché à elle et, contrairement à ce qu’elle disait, mon cœur avait été sensible à ce qu’elle était. Mais je n’étais pas un mec à sentiments, je n’étais ni romantique et encore moins amoureux… j’en étais allergique et, pour le moment, je souhaitais que ce sentiment reste le plus loin possible de moi, pour que je sois libre, que je pense à moi et à mes ambitions. Alors, était-ce elle le problème ? Absolument pas, c’était moi et mon égo ! Je la regardais et je ne trouvais toujours rien à dire, trop mal, trop gêné, me sentant idiot mais… en même temps… je ne voulais pas faire machine arrière. Je ne savais pas me justifier sans la blesser, je ne voulais pas la couvrir de beaux discours, de compliments (que je pensais !) alors que j’étais en train de rompre avec elle. Mais je ne voulais pas lui faire croire qu’elle était couple de mon départ. Elle essuya alors ses larmes et reprit :

« Écoute… Je comprends. Tu as toujours été comme ça, amoureux de ta liberté, voulant vivre le moment présent. Je comprends parfaitement que tu ne souhaites pas être en couple avec une fille à distance, surtout que tu auras un tout nouveau terrain de chasse! »

La fin de sa phrase m’interpela. En soit, ses mots ne me choquèrent pas, ils ne me surprirent pas non plus… mais le dire à voix haute était plutôt déstabilisant. Là encore, je ne pouvais rien répondre. Le nier serait un mensonge, l’approuver serait un nouveau coup de couteau. Et puis, ce n’était pas mon but premier. La séparation n’était pas faite pour que j’aie le champ libre afin de draguer toutes les étudiantes de l’USL. La liberté n’était pas synonyme de coucher avec toutes les nanas du campus. La liberté, pour moi, c’était me sentir libre de mes choix, de mes envies, de mes pulsions. Laisser mon impulsion et mes ambitions me guider, me donner d’autres possibilités, ne pas m’interdire de vivre dans l’extrême, ne pas se sentir enfermé et obliger de rendre des comptes… je voulais être Matthew Riddell, le garçon qui n’avait besoin de personne pour vivre. Mais cela était faux, j’avais besoin de mes proches, de mes amis, et de toutes ces rencontres faites. Mais pour connaître du monde, il ne fallait pas être enchaîné à quelqu’un, il fallait être libre… et c’était ce qui me poussait à me dire que les relations sérieuses, qui plus est à distance, n’était pas faites pour moi.
Tout ça, ça passait dans ma tête, dans mon esprit, mais aucun mot n’arrivait à sortir de ma bouche. Je la fixais, je l’observais et je me sentais vraiment con, bien que sûr de moi dans ma décision.

Des larmes refirent leur apparition sur son beau visage. Ce visage, que j’avais si souvent embrassé et qui m’était cher ! Je ne l’oublierai pas, c’était certain, et je ferai tout pour garder le contact avec elle, faire en sorte qu’elle vienne nous voir à Londres. Tout du moins, si elle acceptait encore de me voir, de m’écrire et que l’on fasse partie de la vie l’un de l’autre, même juste en tant qu’amis, que potes.

« E-excuse moi! C’est juste que vous pa-partez toussss… Tu vas tellement me manquer… Mais ce n’est pas bien, il ne faut pas que tu me manques, parce que ça sert à rien… »

Je ne pouvais pas rester silencieux. Je me devais de dire quelque chose, de ne pas la laisser si mal. De nouveau, je me raclai la gorge, n’essayant pas de me préparer à ce que j’allais dire, laissant les mots sortir… quitte à ce que tout ça soit déplacé ou malvenu.

« Elé… arrête de pleurer s’il te plaît. Tu sais que j’veux pas te blesser, c’est pas mon intention. J’veux juste qu’on soit franc l’un envers l’autre. Je… » Je soufflai, la regardant toujours. « Tu as réussi à faire naître en moi des sentiments que je n’avais jamais ressenti, je te l’assure. Je ne suis pas tombé amoureux mais tu es importante pour moi, j’veux pas qu’on se perde de vue. J’veux qu’on continue à s’écrire, qu’on se voit… comme ça on n’aura pas le temps de se manquer. » Par réflexe, je relevai son doux visage avec mon index pour qu’elle me regarde. En m’en rendant compte, je retirai rapidement mon doigt, ne souhaitant pas que cela soit pris comme déplacé vis-à-vis d’elle. Maintenant que je pouvais voir ses yeux, je me sentais encore plus mal, mais je pris sur moi pour ajouter, déglutissant : « Tu n’as rien à te reprocher Elé, j’ai adoré être avec toi mais… être en couple, ce n’est pas moi. Tu le sais, je suis égoïste, et j’ai besoin de l’être pour réussir. Tu as tellement de choses qui t’attendent pour cette dernière année à Poudlard, tu auras l’occasion de faire d’autres expériences. » Je lui adressai un mince sourire avant de lui dire : « Sèche tes larmes ma belle, personne ne mérite ta souffrance, encore moins moi ! Cette séparation te rendra plus heureuse que si l’on reste ensemble, crois-moi… » Et ça, j’en étais convaincu. Je la rendais plus malheureuse qu’autre chose. Quelque part, je lui rendais aussi sa liberté…

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"Les bons moments ont toujours une fin... Mais ils ne s'oublient pas"

Un mal de tête commençait à s'installer dans mon crâne. Je me sentais vraiment pas bien dans ma peau en ce moment. J'avais l'impression d'avoir une mini-gueule de bois, je ne me sentais pas fraîche, bien qu'ayant dormi dans la rosée du matin. J'avais du mascara qui me coulait sur les joues et un peu partout dans le visage, les mains et les bras à force de m'essuyer les yeux. J'étais encore dans une robe sexy, que je venais de remettre à regret, et qui détonait particulièrement avec la situation présente. Et j'étais en train de me faire « domper » par le mec que j'aimais. Mon coeur se faisait briser en mille miettes. Ohh bien sûr, ce n'était pas comme si c'était une surprise. Je savais que ça s'en venait. Que Matt atteignait sa limite de non-totale-liberté. Ce que j'aurais aimé pouvoir lui offrir, cette liberté! Mais je ne voulais pas qu'il aille voir ailleurs. J'étais un peu jalouse, et parfois possessive, je le savais. Je n'avais pas bien réagi face à l'annonce de cette danseuse. Je me sentais aussi menacée par Chloé, chez Serdaigle, avec qui il semblait avoir une complicité nettement supérieure à la simple amitié. Mais ça n'aurait pas dû être comme ça. J'aurais dû pouvoir me sentir en confiance face à elle, ne pas me sentir menacée, parce que j'aurais sû qu'il m'aimait et que rien au monde ne pourrait le faire aller voir ailleurs. Mais ce n'était pas la réalité, ça en était même loin.

Je commençai par exprimer mon désarroi, en repensant à tout ce qui s'était passé avec Cly. Je me sentais tellement... inférieure. Et mon cerveau sadique faisait exprès, bien sûr, de me remettre en mémoire tous les souvenirs qui m'avaient fait sentir comme ça au cours des dernières années. Et je sortis ce que j'avais sur le coeur par rapport à lui, par rapport à moi, à nous deux. J'avais les genoux remontés contre ma poitrine, entourée de mes bras, mes yeux n'osant pas le regarder tout à fait, faisant l'aller-retour entre mes genoux et le lac devant nous. Je voyais du coin de l'oeil que Matt me regardait. Il ne dit rien. Je ne savais pas ce qu'il pensait, et ça en devenait plus horrible encore. Gardait-il le silence pour ne pas me mentir et ne pas me blesser davantage? Alors il était vraiment resté insensible à moi, durant tout ce temps? Malgré le fait que je lui ai donné ma virginité et mon coeur? Mes sourires, mes larmes, mon écoute, le meilleur de moi-même? Ou alors... il ne pensait rien de tout cela mais était incapable de me le dire. Les mots, ça n'avait jamais été son fort, une autre chose que je regrettais. J'aurais aimé pouvoir lui délier la langue. J'avais le rêve secret d'être la première à qui il dirait « Je t'aime ». J'aurais aimé pouvoir abattre la digue qui retenait tous ces mots. Mais non, je n'avais pas réussi à faire cela. Pourtant... j'avais été la seule avec qui il était resté aussi longtemps en couple. La seule qui avait réussi à lui faire sortir un peu d'affection pour moi, me rappela un ange sur mon épaule droite.

Matthew ne disait toujours rien. Même à ma dernière provocation, qui était sorti comme ça sans prévenir de ma bouche. « Un tout nouveau terrain de chasse ». Dans le fond, je le pensais vraiment, même si j'aurais voulu ne pas le dire. L'ange aux ailes noires sur mon épaule gauche le foudroyait du regard et m'envoyait des images de lui dans les bras d'une autre fille, lui faisant atteindre le septième ciel, lui susurrant des mots doux à l'oreille, lui donnant des bisous dans le cou. J'y pensais et j'avais envie de prendre une branche qui traînait non loin de la rive et la casser férocement sur ma cuisse. Encore une fois, il ne dit rien. Il était assez intelligent pour ne pas répondre à cette invitation de querelle. C'était peut-être mieux ainsi, je m'étais emporté et je regrettais déjà d'avoir introduit ce sujet qui ne pouvait mener à rien de positif. Des larmes refirent apparition sur mon visage alors que je repensais à quel point je serais seule l'année prochaine. Alors que j'avais toujours eu hâte de revenir à Poudlard, j'avais maintenant hâte de finir mes études au plus vite et d'aller à l'Université Sorcière. Bien sûr, je pouvais toujours me refaire d'autres amis l'année prochaine, mais... Qui se fait des amis rendu à sa septième année? Tout le monde avait déjà son petit groupe d'amis. Ça serait vraiment difficile pour moi de m'intégrer à un groupe ou à un autre. D'ailleurs, en avais-je envie? De créer des amitiés « juste en attendant » la fin de l'année?

J'entendis Matt se racler la gorge et me tournai vers lui. Dis quelque chose, bon sang! N'importe quoi, pourvu que tu me dises des vérités... Je veux savoir ce que tu penses! « Elé… arrête de pleurer s’il te plaît. Tu sais que j’veux pas te blesser, c’est pas mon intention. J’veux juste qu’on soit franc l’un envers l’autre. Je… » Moi aussi, p****** ! J'veux juste que tu me respectes assez pour me dire ce que tu penses vraiment! Et je savais aussi qu'il ne voulait pas me blesser... C'est juste que la peine me faisait penser toute sorte d'affaires et je perdais pied avec la réalité. « Tu as réussi à faire naître en moi des sentiments que je n’avais jamais ressenti, je te l’assure. Je ne suis pas tombé amoureux mais tu es importante pour moi, j’veux pas qu’on se perde de vue. J’veux qu’on continue à s’écrire, qu’on se voit… comme ça on n’aura pas le temps de se manquer. » Ah oui?, me dis-je d'une toute petite voix alors que l'ange sur mon épaule droite me faisait un sourire encourageant. J'avais vraiment réussi ça, moi? J'étais peut-être pas si nulle que ça, finalement. OK, il était pas tombé amoureux de moi, mais peut-être que... peut-être... que... il en était vraiment incapable pour le moment. Que c'en était trop demandé pour un gars comme lui, âgé de 17 (18?) ans qui souhaite profiter de sa jeunesse au maximum. Qu'il rejetait ardemment ce sentiment. Et il voulait qu'on continue à s'écrire, à rester en contact. Là encore, j'en étais surprise. Je pensais qu'il voudrait se débarrasser au plus vite de moi et de tous les souvenirs associés et passer à autre chose. Je ne savais pas trop, pour ma part, si je souhaitais garder contact. En fait, oui, je le souhaitais ardemment, je l'aimais! Mais je savais que c'était un espoir-né-mort. Que nous deux ça serait seulement de l'amitié dès maintenant. Il me fallait l'accepter. Aussi, quand par réflexe, il releva mon menton du bout des doigts, comme je l'aimais, mon « self-defense » de santé mentale me fit avoir un mouvement de recul, au même moment que lui-même se rendit compte de son erreur et qu'il retira sa main rapidement. J'eus un sourire navré: certains réflexes restaient encore.

Je replaçai une mèche derrière mon oreille alors qu'il continuait: « Tu n’as rien à te reprocher Elé, j’ai adoré être avec toi mais… être en couple, ce n’est pas moi. Tu le sais, je suis égoïste, et j’ai besoin de l’être pour réussir. Tu as tellement de choses qui t’attendent pour cette dernière année à Poudlard, tu auras l’occasion de faire d’autres expériences. » Non, être en couple, ce n'était pas pour toi. Pas pour le moment, en effet. Peut-être plus tard. Et non, tu n'étais pas égoïste... juste jeune. Et pourtant plus vieux que moi. Mais seulement d'une année. Ça pardonne. Je soupirai et fit non de la tête lorsqu'il me dit que pleins de choses superbes m'attendaient. Eh non, rien de génial ne m'attendait. Tous mes amis seraient partis. La solitude m'attendait, et rien d'autres. Ah oui, beaucoup d'heures de devoirs pour sur! « Sèche tes larmes ma belle, personne ne mérite ta souffrance, encore moins moi ! Cette séparation te rendra plus heureuse que si l’on reste ensemble, crois-moi… » J'eus un doux sourire lorsqu'il m'appela « Ma belle ». J'avais envie qu'il continue à le faire. Sa dernière phrase me fit réfléchir. Je ne savais pas trop si je serais plus heureuse sans lui, maintenant. D'un côté, ça l'aurait donné quoi que l'on reste en couple alors qu'il partait à Londres? C'était peut-être mieux ainsi, oui, et pas juste pour lui, mais aussi pour moi, me souffla mon ange blanc.

Je me relevai debout. Je ne souhaitais pas allonger ce moment pénible. Le courage venait de me revenir, et je souhaitais le saisir pour m'en aller avant qu'il disparaisse à nouveau et je m'effondre en le suppliant, sans aucun orgueil, de ne pas me quitter. Ce n'était pas moi. Ce n'était pas ce que je voulais être. J'avais de la peine, énormément, et je le savais. Je n'allais toutefois pas ne pas me respecter en m'abaissant en agissant de la sorte. Il était temps de tout finir, en douceur.

« Je comprends... » , dis-je à nouveau. « On a passé de beaux moments ensemble, et... je t'aime. Je sais que ce n'est pas un sentiment partagé, mais ça ne m'empêche pas de le ressentir et de te le dire encore une fois. Et... Oui, on peut rester en contact. J'aimerais bien connaître ta vie à l'Université Sorcière, si tu n'es pas mal à l'aise de m'a la raconter. Mais alors, je ne te demande qu'une chose... Ne me cache pas que tu as rencontré quelqu'un, si tel est le cas. Si on est pour restés amis, alors je souhaite avoir le même traitement d'amitié que les autres, sans censure. » dis-je avec une confiance simulée que j'essayais d'éprouver. Voilà, tout était dit. Restait plus qu'à saisir le courage de s'en aller. « Je... Je vais y aller maintenant. » , et je sentis ma voix craquer à nouveau. « Vaut mieux qu'on rentre séparément au château, je crois. Alors... » Court silence « On se voit cet été? Je me demande ce que l'école nous a réservé comme surprise, cette fois », dis-je avec un sourire sincère. « Bye... Matt. » et je lui envoyai la main, même si j'étais à côté de lui, parce que je ne pouvais me résoudre à m'approcher de lui pour une accolade. J'aurais craquer. J'ignorais où je puisais la force en ce moment de récupérer l'oreiller et la couverte, de tourner les talons et de m'en aller en laissant notre relation derrière moi. Les larmes, nombreuses, suivraient, sans aucun doute.

Pour le moment, une bonne douche m'attendait. Et les vacances.

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Les bons moments ont toujours une fin… mais ils ne s’oublient pas.

Eléonore & Matthew

Clairement, je n’étais pas à l’aise. Clairement, la situation ne me plaisait. Et clairement, si je m’écoutais, je jouerais la lâcheté et fuirais le conflit au pas de course ! Ce que j’avais horreur de ça. Moi qui tournais tout à la dérision, ici c’était impossible… dommage.
Je m’étais décidé à lui parler, lui dire quelques mots, voyant qu’elle n’allait pas vraiment bien. Je ne savais pas vraiment si ça allait lui remonter le moral mais je me devais de parler, de dire quelque chose.
J’étais certain que cette rupture n’était pas que dans mon intérêt. La laisser, c’était un peu lui permettre de faire ses propres expériences durant sa dernière année à Poudlard. Et puis, il était clair que je ne la rendais pas heureuse, tout du moins pas de la façon qu’elle le souhaitait. Je ne pouvais pas lui dire ce qu’elle voulait entendre, c’était frustrant pour elle et pour moi ça en devenait pesant. Nan, je ne changerai pas d’avis, j’étais sûr de mon choix et je savais que c’était ce que je voulais, j’en avais besoin. Cela n’empêchait qu’elle représentait, et représentera, toujours quelque chose de particulier à mes yeux.

Comme si une mouche l’avait piquée, elle se leva d’un coup sec, semblant déterminée à partir. Je sentais qu’elle n’avait plus le courage d’en discuter, et égoïstement ça m’arrangeait, je n’étais pas doué pour justifier mes décisions ou mes actes quand je n’avais pas pleinement le contrôle. Pourtant, les mots je savais les manier à la perfection, j’étais un beau parleur et un très bon orateur, mais là c’était tout autre… pour parler de choses plus profondes, j’étais nul, et je l’assumais pleinement car je n’étais pas ce genre de mec qui se confiait facilement.

« Je comprends... » Je la fixai, toujours assis par terre, voyant très bien que ce n’était pas les seuls mots qui sortiraient de sa bouche. « On a passé de beaux moments ensemble, et... je t'aime. » Je tentai de ne pas baisser les yeux, soutenant son regard, mais avalant difficilement ma salive face à ses mots que je ne pouvais pas lui rendre. « Je sais que ce n'est pas un sentiment partagé, mais ça ne m'empêche pas de le ressentir et de te le dire encore une fois. Et... Oui, on peut rester en contact. J'aimerais bien connaître ta vie à l'Université Sorcière, si tu n'es pas mal à l'aise de m'a la raconter. Mais alors, je ne te demande qu'une chose... Ne me cache pas que tu as rencontré quelqu'un, si tel est le cas. Si on est pour restés amis, alors je souhaite avoir le même traitement d'amitié que les autres, sans censure. » Euh… ouais, ce n’était pas trop ce que j’avais en tête actuellement mais je comprenais. Mais quand même, je me voyais mal lui raconter mes histoires avec les nanas à l’Université… je n’étais pas cruel à ce point-là quand même ! Afin de ne pas débattre, je me pinçai les lèvres tout en acquiesçant d’un signe de tête, ne trouvant rien à répondre. Ouais, un véritable crétin… « Je... Je vais y aller maintenant. » Je pus remarquer dans sa voix que ça n’allait pas… mais vraiment pas. Je me sentais comme paralysé, je ne savais pas quoi faire, pas quoi dire. Comme à mon habitude, les mots ne venaient pas pour parler sérieusement. « Vaut mieux qu'on rentre séparément au château, je crois. Alors... » Le silence fit place, et là encore je ne dis rien. « On se voit cet été? Je me demande ce que l'école nous a réservé comme surprise, cette fois » Elle sourit sincèrement et je pris une grande inspiration avant de lui rendre son sourire alors qu’elle disait : « Bye... Matt. ». Elle me fit signe de la main et comme un idiot, je ne pus rien dire d’autre que : « Bye… ». La blesser n’était pas mon intention, même si j’avais bien conscience que c’était inévitable. Ne pas pouvoir la rassurer, c’était totalement honteux, mais je ne savais pas faire.

Je restais là encore quelques minutes, la regardant s’éloigner jusqu’au château, avant de remettre ma chemise que j’avais au bal, de prendre mes affaires et de regagner à mon tour le château. Les vacances allaient bientôt commencer et quelque chose me disait que rien n’était gagné quant à l’amitié que je voulais garder avec Elé… le temps nous le dira !

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