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[Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé
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Message(#) Sujet: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyMer 6 Mai - 17:22



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Je vivais les plus longues journées que je n’avais jamais vécues de ma vie… devrais-je même dire d’interminables heures que je ne pouvais même pas entrecouper par le sommeil que je n'arrivais pas à trouver et qui me faisait peur. J’avais toujours vu Poudlard comme un lieu magique, dans tous les sens du terme, un lieu sûr, un lieu dans lequel je me plaisais à être. Il était évident que j’avais hésité avant de revenir ici, étant tombée tout aussi amoureuse de Beauxbâtons, une bâtisse différente, plus épurée… mais il ne m’avait fallu que très peu de temps avant de dire à ma mère que je souhaitais la suivre au Royaume-Uni. Elle avait été la seule à comprendre immédiatement l’un des autres facteurs déterminant de mon choix, sûrement parce que je n’avais eu de cesse de lui en parler pendant nos années de vie en France, peut-être parce qu’elle savait qu’il était possible de s’attacher à quelqu’un pour toujours.
Aujourd’hui, je ressentais un étrange malaise à être dans ce château, à voir la vie reprendre lentement et difficilement son cours, à surprendre les étreintes des élèves entre eux et les sourires.
Je faisais partie de ces personnes qui ont toujours le sourire, tantôt moqueur, tantôt amusé ou simplement heureux… et j’avais aujourd’hui le sentiment qu’Asling l’avait emporté avec lui, dans la mort. Aucun Détraqueur sur terre n’aurait pu se nourrir d’une quelconque joie, à l’instant présent.

J’avais fait mon possible pour ne côtoyer personne, les jours ayant suivi le drame, étant beaucoup trop fière pour avouer avoir besoin du soutien de quelqu'un. J’avais néanmoins été forcée d’être présente à l’arrivée des parents d’Asling… ma seconde famille. J’avais jusque là, réussi à ne verser aucune larme, fierté et pudeur oblige, mais ce fut peine perdue lorsque je croisais le regard d’une maman qui venait de perdre son fils unique, une maman avec qui j’avais toujours été proche, que j’avais presque toujours connue… Ma mère avait elle-même envoyé un hibou express, me disant qu’elle serait là dans quelques jours et me demandant si je souhaitais rentrer. Rentrer pour quoi ? Où ? Dans la ville où tous mes souvenirs d’enfance concernent Asling ? Non merci… je préférais encore l’enfermement et le repli. J’avais horreur de la pitié et j’étais absolument certaine d’y avoir droit à un moment où à un autre. L’échéance était repoussée, et cela m’allait bien.

J’avais été autorisée à récupérer quelques affaires ayant appartenues à Asling, dont une robe de sorcier aux couleurs des Serpentards que je trainais avec moi partout.
Pour moi, la vie ne reprendrait pas son cours, pas en sachant que mon meilleur ami avait perdu la vie, par ma faute, à cause de mon manque de réactivité. Je ne cessais de me demander comment j’allais bien faire pour avancer, pour vivre… tout simplement.
Je n’avais trouvé qu’un seul refuge, qu’une seule façon de tenter de mettre de côté l’image du visage d’Asling, livide : la solitude et la tonne de bouquins que j’avais empruntés dans la bibliothèque. Je cherchais alors les endroits les plus déserts pour les lire, copier les choses intéressantes plusieurs fois de suite en essayant d’améliorer mon écriture. C’était puéril, un peu idiot et assez égoïste pour les personnes qui avaient besoin de soutien, mais j’avais besoin de temps. J’avais besoin de supporter la douleur et apprendre à vivre avec. Les personnes que j’aimais beaucoup me manquaient…à commencer par Jamie… puis Matt et Danni… Qui avais-je d’autre finalement ? Asling était mon pilier, Sunny l’une des seules filles avec qui je m’entendais vraiment, excepté Daniela.

Ce soir là, j’avais décidé de ne pas dormir, de me trouver un endroit où passer le temps. J’avais essayé de dormir une fois, ce qui avait débouché sur un affreux cauchemar avec des araignées géantes, du feu, un piège de bois et mon meilleur ami dont le visage s’éloigne petit à petit. L’expérience avait été bien trop désagréable pour avoir envie de la réitérer.
La Tour d’Astronomie était le lieu que j’avais choisi, en espérant que personne n’ait eu la même idée que moi et qu’aucun prof ne vienne pas faire son petit tour. Le lieu n’était sans doute pas libre d’accès, mais qu’est-ce que j’en avais à foutre de ce qui est interdit ? Avec un peu de chance, j'allais pouvoir mourir de froid en toute tranquillité, par la même occasion.

Après avoir attendu la fin du dîner et que la majorité des élèves repartent vers leurs salles communes, j’avais trainé tant bien que mal mon sac rempli de livres ainsi que la robe de sorcier d’Asling dans la Tour, prête à voir le jour se lever le lendemain matin (si je passais la nuit).
Tout se passait à merveille, j’avais ramassé plusieurs coussins utiles aux cours d’Astronomie puis, j’avais trouvé un petit coin près des barrières donnant directement sur l’extérieur du château. La vue était merveilleuse. Je faisais tous les efforts du monde pour me concentrer sur ce que je faisais, et ressentir le moins possible le déchirement que je portais constamment avec moi et ne pas laisser mon esprit vagabonder vers les souvenirs de mon meilleur ami. Du moins, tout allait bien jusqu’à ce que j’entende quelqu’un monter. « Merde ! » soufflais-je. Impossible de ne pas entendre quelqu'un approcher avec un silence aussi profond. Le plus rapidement possible, je regroupais mes affaires, les recouvrant de tous les coussins que j’avais pris près de moi, dans l’espoir que la personne trouve cela normal. Un amas de coussins, dans un coin, eh ben quoi ?
Je me dirigeais ensuite vers l’étagère la plus proche, sur la pointe des pieds et me plaçais sur le côté qui n’était pas visible depuis la porte de la Tour, accroupie, sans faire le moindre bruit. Avec un peu de chance, le prof s’en irait vite, constatant que la Tour était vide et j’aurais alors la paix pour ruminer toute seule pour le reste de la nuit.



© Pando


Dernière édition par Chloé T. Roxen le Jeu 16 Juil - 18:33, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyJeu 7 Mai - 19:08

A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
C’était plutôt morbide en ce moment à Poudlard. Personne n’avait le sourire, personne ne parlait vraiment,… en réalité, personne ne vivait pleinement. Comment les blâmer ? C’était plus que compréhensible. Pour ma part, depuis la catastrophe, je n’arrivais plus à manger, je n’avais plus aucun appétit, et à ce point ça ne m’était jamais arrivé ! D’habitude, j’étais un vrai goulu, j’avalais tout ce qui me tombait sous la main. En ce moment, tout me semblait fade, sans importance. Je n’étais pas déprimé mais, comme tout le monde, cet évènement m’avait marqué, et à vie. Alors pour oublier tout ça, je me dépensais encore plus. Quidditch, footing, exercices diverses. En bref, tout ce qui pouvait me défouler et évacuer ma colère. Evidemment, je ressentais une certaine tristesse. Tristesse d’avoir perdu deux personnes que j’appréciais. Mais j’étais surtout en colère, très en colère même. On avait enlevé la vie à trois élèves qui avaient des familles, des amis et un avenir qui leur ouvrait les bras. Comment pouvait-on leur ôter la vie ainsi ? Surtout que nous ne sachions toujours pas ce qu’il s’était réellement passé… comment faire son deuil ainsi ? La rage mêlée à l’incompréhension était juste difficile à contrôler. Et j’avais horreur de perdre le contrôle. Seule solution : ne pas y penser, et je n’avais pas trouvé mieux que passer mes nerfs en me dépensant un maximum. Le matin avant d’aller au cours, le midi entre les cours et le soir après les cours. Depuis le tragique évènement, j’avais essayé de ne pas éviter mes proches mais je n’étais pas très bavard. J’essayais de comprendre, mais rien. Il fallait agir pour l’avenir de tous, pour faire en sorte que l’école ne soit plus sous apnée constante. J’avais donc provoqué une réunion entre préfets afin de faire quelque chose, c’était notre rôle. Même si j’étais encore sous le choc et que j’étais loin d’être humeur, pour une fois, je pensais aux autres, à mes camarades, avant de penser à moi ! Eh ouais, c’était horrible de voir que l’on pouvait réagir ainsi après d’ignobles situations… Je ne savais pas comment ça se passerait, c’était peut-être trop frais, mais rien à foutre, on devait être un soutien pour tous, aussi difficile soit-il !

Devant les gens, je faisais en sorte de ne pas montrer que j’étais « trop » touché par tout ça. En fait, j’essayais d’être à l’écoute, de rassurer et d’être un soutien quand je ne fuyais pas dans mes activités sportives pour tout oublier. En réalité, j’étais blasé, mais quand on paraissait fort face aux gens, ils arrivaient mieux à se redonner du courage. Alors, autant refouler sa douleur et sa colère et les laisser réapparaître quand j’étais seul… de toute façon, je ne supportais pas d’être mal à ce point, il fallait que je passe à autre chose, même si c’était dur. Il fallait continuer de vivre, même si au fond je n’oublierai jamais… jamais !

Ce soir, j’avais proposé à Eléonore de prendre son tour de ronde. Elle était crevée, je le voyais bien. Tout ça l’avait retournée et je ne pouvais que le comprendre ! N’ayant pas la moindre envie d’aller me coucher, j’avais donc décidé de la remplacer, la laissant en bonne compagnie avec ses amies. Depuis l’évènement, on trouvait plus souvent des élèves dans les couloirs après le couvre-feu. Ils voulaient s’isoler, loin de la foule de leur salle commune. Du coup, nous étions plus compréhensifs et surtout moins durs avec eux. Nous les obligions tout de même à retourner dans leurs dortoirs mais les sanctions étaient beaucoup moins distribuées. Nous n’avions pas le courage de nous battre, d’être en conflit, sauf cas exceptionnels et poussés. Ce soir, je n’avais vu que deux élèves traîner, mais aucune difficulté. Je les avais reconduits chez les Poufsouffle, sans aucun problème, en leur disant quelques mots rassurants au passage, comme avec tous, puis j’avais repris la direction de la tour des Gryffondor, ma ronde étant pratiquement terminée. Une fois devant le portrait de la Grosse Dame, je me rendis compte que je n’avais pas fait les tours. Et m**** ! Sur le coup, je voulais envoyer balader ces quelques zones, mais au final je me ravisai, me disant que c’était des endroits où beaucoup aimaient se réfugier. Aller, j’en aurai pour 5 minutes à tout casser, juste le temps de vérifier ! Je fis alors demi-tour, commençant par la volière : vide. Bien, dans peu de temps je serai dans le chaleureux cocons des rouges et or.

J’arrivai enfin à la tour d’astronomie, dernière étape avant de rentrer. Je montai alors les marches menant à la fameuse pièce, d’un pas lent et pas vraiment enthousiaste. C’était une formalité, histoire d’y jeter un coup d’œil ! J’entrai enfin dans la tour. Je me postai derrière la porte que je fermai derrière moi, observant avec attention la pièce. Mon regard fut tout d’abord attiré par l’extérieur, prenant conscience que je ne voyais même plus ce que la nature nous offrait de plus beau… j’inspirai et expirai fortement avant de remarquer un amas de coussins. Etrange… la pièce n’était jamais comme ça, c’était vraiment chelou ce truc ! Je fronçai alors les sourcils en observant cette pile. Y avait un truc bizarre, suspect même. Je me suis alors approché de ces fameux coussins. On aurait dit que cela cachait quelque chose, vraiment étrange nan ? Ou c’était dans ma tête, j’étais un peu à côté de la plaque en ce moment ! Bon, vérifier ne me ferait pas de mal de toute façon. Je soulevai alors un premier coussin et remarquai un sac. J’envoyai alors valser tous les coussins jusqu’à voir que ce sac était énorme ! Il y avait aussi une robe de sorcier… « Put*** c’est quoi tout ça ?! ». Je m’étais exclamé à haute voix, totalement perdu quant à ce que je voyais devant moi. Quelqu’un avait dû venir ici et cacher tout ça. Mais pourquoi ? Encore plus bizarre… je m’étais alors accroupi afin de voir de plus près la robe de sorcier. Sur le col, je remarquai l’inscription et mon souffle se coupa. Une boule s’installa dans le creux de mon ventre. Asling… quel était le petit malin qui lui avait volé ça ? Qui était l’enfoiré qui avait fait ça ? Je sentais la colère monter en moins, colère que j’avais réussi à canaliser depuis plusieurs jours. Si j’attrapais ce petit crétin, il saurait rapidement qui je suis… J’ouvris alors rapidement le sac afin de voir si j’aurais une identité sur l’usurpateur. Des livres et encore des livres… Génial, un intello ! Toujours accroupi, je me laissai tomber, assis désormais sur le sol à regarder d’un œil perdu la robe de sorcier de mon défunt pote. Putain de fête foraine ! Je posai alors mes coudes sur mes genoux, la robe du Serpentard toujours entre mes mains, n’ayant toujours pas remarqué la présence de Chloé non loin de moi. J’étais certain qu’il n’y avait personne à cet instant, je pensai qu’un idiot avait laissé tout ça là, le lâche ! Et cela m’avait replongé dans une rage profonde. Serrant les dents, et dans un souffle, j’avais murmuré : « Put*** Asling, y avait d’autres façons d'se faire remarquer… ». Et par Merlin, il en avait des projets, quel gâchis !

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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyVen 8 Mai - 21:06



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
J’avais bêtement cru pouvoir m’en sortir facilement, que personne ne remarquerait ma présence ici et que le nouveau visiteur estimerait que la tour était vide. Mais de toute évidence, la personne avait plus de jugeote que je ne l’espérais. Toujours ‘cachée’, j’attendis impatiemment d’entendre le son de la porte qui se referme et des pas qui s’éloignent. J’avais clairement autre chose à foutre que me justifier sur ma présence ici et à devoir me coltiner une punition…. Ambiance difficile à Poudlard, deuil, cela n’effaçait sûrement pas toutes les règles du château ; chacun s’évertuait à rendre un semblant de vie dans l’océan de tristesse qui avait ravagé Poudlard (et dont j’étais une bien faible victime…).

Mon état d’esprit était tellement différent de celui qui me caractérisait que j’étais capable de me défendre becs et ongles, je ne souhaitais pas justifier ma présence ici en m’appuyant sur la tristesse, ce qui aboutirait manifestement sur de la pitié. Pleurer pour obtenir gain de cause et me tirer d’affaire ? Pas mon genre. Pleurer tout court pour tout ce qui venait d’arriver et quand je me disais simplement « Asling ne reviendra jamais…jamais », pas mon genre non plus. En revanche, j’avais peur et ne le cachais pas : peur d’oublier Asling, d’oublier son visage, les moments passés ensemble, nos nombreuses disputes, peur de ne plus avoir envie de sourire, de ne plus réussir à être moi-même, peur de mettre les deux pieds dans un environnement inconnu sachant qu’il n’était plus là pour m’épauler, peur d’être seule au monde et ne pas savoir quoi faire en cas de détresse.

Les pas se rapprochèrent et je distinguais bientôt une silhouette vers les coussins qui dissimulaient toutes mes affaires, scène que je pouvais voir facilement depuis ma minable cachette. Je manquais une exclamation en découvrant la personne qui était là. Matthew. Il n’était pas question d’un prof, ni même d’un crétin de service venu fouiner, mais bien d’une personne qui m’avait manqué ces derniers jours, sur qui j’aurais aimé m’appuyer, mais ma foutue fierté avait été trop forte pour que je parvienne à prendre la décision d’aller à sa recherche.
Parmi la montagne de regrets que je portais sur le dos depuis quelques jours, l’un d’entre eux concernait Matt. Je n’avais pas été là pour le soutenir, je n’avais été fichue de lui sortir une seule parole le soir de l’annonce, ni même lui écrire un petit mot par la suite. En plus de ne pas avoir réussi à sauver mon meilleur ami, j’étais incapable de m’occuper convenablement d’une personne qui comptait beaucoup pour moi. Bravo Roxen.

En l’entendant s’exclamer lorsqu'il remarqua mon bordel, je me tassais un peu plus dans mon coin, le regardant prendre dans ses mains la robe d’Asling puis, fouiller dans mon sac. En temps normal, je l’aurais charrié gentiment, lui disant quelque chose du genre ‘On fouille dans le sac des filles maintenant ? Attention à ce que tu pourrais y trouver !’, mais j’étais bien trop fatiguée pour tout ça. En revanche, j’aurais donné beaucoup pour voir un sourire accroché sur les lèvres du jeune homme. Ce qui n’était pas le cas et c’était compréhensible.

A ma grande surprise, Matthew s’installa au sol, ne lâchant pas la robe que je n’avais moi-même pas lâchée de la journée. Je ne savais pas comment j’avais fait, mais j’avais bien réussi à passer inaperçu jusque là… Il suffisait au jeune homme de lever la tête pour m'apercevoir.
Naturellement, je comptais sortir de ma cachette à un moment ou à un autre, mais je pris quand même quelques secondes supplémentaires pour l’observer, remarquant au passage sa colère, ne manquant pas non plus ses paroles très difficiles à entendre. Oui, Asling avait encore plein de moments à vivre, plein de belles choses à découvrir et on lui avait coupé l’herbe sous le pied, de la manière la plus brutale et injuste qui soit.
Après quelques secondes, je me levais, sortant de ma planque. J’avais vaguement pensé à lui adresser la parole avant même de me faire voir, mais je ne voulais pas non plus lui faire peur.

Après avoir traversé les quelques mètres qui nous séparaient, je m’installais tranquillement à côté de lui, au sol, lui lançant un petit coup d’œil tout en glissant furtivement une main sur son dos, à la fois pour le saluer, pour lui faire comprendre que j’étais contente de le voir mais aussi dans l’espoir qu’il ne se mette pas en colère contre moi, contre le destin cruel ou je ne sais quoi encore. J’avais rejoint cet endroit pour rester dans un climat paisible, doux, silencieux. Tout le monde ne réagissait pas de la même façon mais, pour ma part, cela me faisait du bien. Après avoir croisé son regard, je dirigeais mes yeux vers la robe de sorcier, puis, lui adressais la parole, à mi-voix : « On m’a aussi donné un carton avec plusieurs de ses affaires, mais je n’ai pas encore réussi à l’ouvrir… » Je haussais les épaules « … et son balai. C’est avec ça qu’il aurait dû se faire remarquer… ».

Il aurait dû s’agir de tout, de n’importe quoi, mais pas de la mort, et surtout pas une mort si bête, que j’aurais pu éviter, qui aurait pu tomber sur moi, plutôt que sur lui… Toujours d’un ton plutôt monotone, sans sourire, je repris la parole, lui montrant du regard mes affaires et les coussins qu’il avait envoyé valser : « Tout ça, c’est moi… désolée. » Je baissais les yeux, me concentrant sur mes doigts. « Je ne protesterai pas pour la punition, j’ai déjà eu la plus grosse punition de toute ma vie dernièrement, toutes les autres me semblent faciles à endurer, à côté … » Je repris la parole rapidement après : « je suis aussi désolée pour l’autre soir, tu as été le premier à venir près de moi, ce qui ne m’étonne pas le moins du monde. Je n’ai pas été à la hauteur, je ne t’ai pas répondu et j’ai fui la grande salle. Je tâcherai de me rattraper et d’être une meilleure…amie… » Dire ce mot là était toujours étrange en connaissant l’attirance que j’avais toujours eu pour le garçon; j’échangeais un petit coup d’œil avec lui, ne sachant pas vraiment s’il remarquerait le sourire quasi imperceptible qui passa dans mon regard.

J'avais réussi à copiner avec le silence depuis plusieurs jours et pourtant, je ne pouvais que me rendre à l'évidence : j'avais beaucoup de choses à dire; de nombreuses choses qui traînaient en vrac dans ma tête depuis quelques jours, et personne à qui les raconter. Jamie était introuvable, Kendrick ne me répondait pas...
Oui, je me sentais horriblement seule, complètement perdue voire même désespérée...





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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyLun 11 Mai - 23:21

A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
Serrant la robe de sorcier d’Asling de ma main droite, poing serré, je sentais la colère monter en moi. Comment pouvait-on voler les affaires d’une personne qui venait de disparaître ? A l’heure actuelle, je n’essayais pas de prendre de la distance, je ne réfléchissais même pas. Je n’imaginais pas quelque chose de logique à cette découverte, cette histoire me hérissait tellement le poil que je n’arrivais pas à penser objectivement.
Je baissai alors la tête, pensant à mon pote disparu, Serpentard à qui l’on devait un minimum de respect, même si on ne l’appréciait pas. C’était le cas aussi pour les deux autres jeunes filles. On leur devait du respect m**** ! Se jouer de leurs affaires m’insupportait, et je me promettais que le coupable paierait cher de cette histoire… à moins qu’il ait une bonne excuse, mais à ce moment-même, j’en doutais ! Surtout que je savais qu’Asling était loin de n’avoir que des amies à Poudlard !

J’étais dans mes pensées, assis au sol, essayant de contrôler ma rage. Depuis l’évènement, j’avais toujours fait en sorte de maîtriser mes émotions, mais trouver la robe de mon pote ici avait fait tout remonter à la surface. La douleur, l’incompréhension, et l’envie de savoir ce qu’il s’était réellement passé. Sincèrement, je ne pensais pas qu’il y avait encore quelqu’un dans la tour d’Astronomie, du coup je m’accordais quelques minutes afin de m’apaiser.
Je fermai les yeux, pensif, inspirant et expirant fortement afin de me détendre.
Alors que je n’entendais que ma respiration, mes oreilles perçurent un petit bruit de pas s’approcher de moi. Tiens donc… peut-être le voleur. Je gardai la tête baissée, écoutant avec attentivement. Je sentis la personne s’assoir à côté de moi et, tentant de garder mon calme et ne sachant pas encore qui se trouvait à mes côtés, je levai un regard froid et sévère vers la dite personne. Chloé… je restai alors quelques secondes à la fixer et lorsque je pris conscience que c’était elle, la meilleure pote du mec à qui appartenait cette robe, mon visage s’adoucit. Je l’observai quelques secondes, remarquant une grande tristesse dans ses yeux. Elle me regarda à son tour, passant une main sur mon dos. Je me pinçai les lèvres, la trouvant fatiguée et malheureuse… c’était plutôt insupportable de la voir ainsi ! Il y avait de cela un court instant, j’avais envie d’exploser, de hurler et de me déchaîner sur la première personne que je verrais. Mais là, en voyant le visage de la jolie brune, j’avais juste envie d’être là pour elle et de lui dire que tout ira bien… si seulement ! Je ne dis rien et ce fut elle qui brisa le silence, posant ses yeux sur la robe de sorcier d’Asling. Je fis de même, l’écoutant. C’était elle qui avait récupéré les affaires du serpent, tout était logique alors. En même temps, c’était normal, je me trouvais idiot de ne pas y avoir pensé plus tôt !
Je relevai les yeux vers elle, lui tendant la robe que je serrais encore fortement au creux de ma main. « Tu sais que j’étais prêt à être odieux avec la personne qui avait pris ça… ». Ma voix était monotone et légèrement tremblante, surement dû à la colère d’il y avait quelques secondes. Je la regardai droit dans les yeux en ajoutant, d’un ton que je voulais calme : « Il savait se faire remarquer, et pas qu’avec son balai. C’est bien que ce soit toi qui aies récupérer ses affaires, c’est rassurant. »

Je détournai alors le regard, posant mes yeux sur l’extérieur, soufflant doucement. Je savais que mes paroles n’avaient rien de rassurantes, je devais prendre sur moi pour être un soutien pour elle, et je le voulais vraiment. Mais la colère était encore là et je me devais de la maîtriser, Chloé ne devait pas en payer le prix, bien au contraire. La voir me faisait du bien, lui parler encore plus, je ne souhaitais pas la lâcher.
Elle m’adressa de nouveau la parole et je tournai la tête vers elle. Son regard était sur ses propres affaires. Hum… ouais, j’avais un peu tout envoyé valser, mauvaises pulsions ! Elle baissa alors les yeux, regardant ses doigts, et je posai une main rassurante sur ses mains alors qu’elle me disait qu’elle assumerait n’importe quelle punition. Pfff, je n’y avais même pas pensé. Dès que je l’avais vu, mes envies de m’en prendre au coupable s’étaient envolées. Et, comme elle le disait si bien, elle avait déjà eu une énorme punition, autant oublier que j’étais préfet pour ce soir. Je n’eus pas le temps de répondre qu’elle enchaîna rapidement, s’excusant pour le soir de l’annonce des nouvelles tragiques. Je l’observais, la regardais et secouais la tête de gauche à droite à ses mots. S’excuser ? Vraiment ? Nan, c’était loin d’être le moment ! Elle me jeta un petit coup d’œil et je lui serrai un peu plus les mains, lui montrant que je n’étais en aucun cas vexé. Oui, j’étais beaucoup moins bavard que d’habitude, mais je n’étais pas très doué pour réconforter les gens. Je voulais être présent, certes, mais j’étais beaucoup plus dans la réserve dans ce genre de moment.

Je me tournai alors pour lui faire face et je lui relevai le visage d’un doigt assuré afin qu’elle me regarde dans les yeux, voyant bien qu’elle fuyait mon regard depuis tout à l’heure. « T’excuse pas, vraiment. L’important c’est que t’aies entendu ce que je t’ai dit… j’attendais pas un retour t’sais, j’voulais juste que tu saches que j’étais là. Et j’le suis toujours. J’vais tenter aussi d’être un bon… ami. » Un léger sourire en coin pris place sur mes lèvres alors que je reposai ma main sur mon genou. Evidemment, j’avais souvent voulu plus avec elle, mais ma condition actuelle ne me le permettait pas, et là je n’avais pas la tête à ça. Je voulais être là pour elle, voilà tout. Je me raclai la gorge et lui dis dans un souffle, baissant les yeux avant de les remonter et de basculer légèrement ma tête en arrière, regardant le plafond : « Tu sais, j’sais plus écouter que parler dans ce genre de moment… alors n’hésite pas. » Je reposai mon regard sécurisant sur elle. « Tu peux t’lâcher avec moi. »

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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyMar 12 Mai - 21:48



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
L’observation silencieuse qui m’avait occupée quelques instant me permettait de voir que Matt n’avait rien du jeune homme heureux et toujours souriant que j’avais l’habitude de connaître. Les événements récents avaient bouleversé tellement de choses que je ne m’étonnais même plus de me demander régulièrement si je n’avais pas rêvé ce qui s’était passé. Parfois, j’étais même persuadée qu’Asling reviendrait bientôt, me demandant d’où provenait cette sensation de cœur lourd. J’étais totalement perdue, pour tout, tout le temps, et ne pas retrouver le sourire habituel de Matthew était très déconcertant. Pour autant, sa présence m’avait soulagée car je m’attendais à devoir me justifier sur la raison pour laquelle j’étais ici ; j’étais certaine qu’il comprenait.
Le premier regard qu’il posa sur moi me cloua presque sur place, mais je fis semblant de rien, de ne pas l’avoir remarqué. Il assez était curieux de voir à quel point j’avais tendance à réagir pour chaque chose, remarquer chacun des petits détails de la vie. Je m’étais forgée une carapace solide, hermétique qui avait volé en éclat à l’instant où j’avais compris (cru comprendre…) que j’avais perdu Asling à tout jamais. La reconstruction promettait d’être longue, mais encore fallait-il penser qu’elle était possible.

Le silence était apaisant, mais en même temps assez pesant car je savais que des milliers de pensées passaient dans la tête de Matt, j’avais envie de lui dire des choses réconfortantes, mais je ne savais quoi… Je voulais le serrer dans mes bras, mais j’avais chassé l’idée bien vite, pour des raisons connues ; J’avais envie de lui demander pourquoi tout cela était arrivé, mais j’avais retourné la question dans ma tête des tas de fois, sans aucune réponse à la clé ; j’avais envie de tenter de le faire sourire, mais je ne savais comment. Un casse-tête affreux auquel je commençais à m’habituer un peu…

Le jeune homme m’expliqua qu’il s’apprêtait à être odieux avec la personne qui avait pris la robe de sorcier. Matt avait dû croire que quelqu’un avait mis la main là-dessus sans y avoir le droit et, naturellement, sans respect envers Asling. Ma réaction aurait certainement été la même, voire même pire. J’étais prête à tomber sur la première personne qui s’en prendrait à Asling devant moi, avec toute la hargne dont je pouvais faire preuve. Le regardant du coin de l’œil, je fis une tentative pour plaisanter en lui disant, à mi-voix : « Toi, odieux ? J’aimerais voir ça… Moi je suis odieuse avec ceux qui cassent mes livres et les jolis coussins d’astronomie » Je pinçais les lèvres, ce qui devait revêtir la forme d’un sourire, mais j’avais beaucoup trop de mal à y arriver, culpabilisant au possible et ne voulant pas paraître indifférente à la disparition d’Asling. Et le problème était là, tout revenait toujours à lui et je ne voyais pas comment il pourrait en être autrement. Asling avait été à l’origine de tellement de bonheur dans ma vie, toujours présent, toujours là pour me remettre à ma place ou céder à mes caprices. Son absence m’avait fait prendre conscience que je n’étais pas si indépendante que je le pensais, et que j’avais besoin de personnes pour avancer… j’avais besoin de lui.

Matt me parla de nouveau, m’indiquant qu’Asling savait se faire remarquer par de nombreuses manières. Je hochais aussitôt la tête tristement, pensant que c’était tantôt pour de bonnes raisons, tantôt pour de mauvaises, mais qu’importe….Matt et moi avions vu le vrai Asling et cette pensée me réconfortait beaucoup et me rappelait qu’il n’y aurait rien de plus…

Au cours de ces derniers jours, je m’étais isolée le plus possible pour réfléchir, penser et j’avais craint le « retour à la vie » (n’étant pas sûre qu’il fut possible) et de faire face aux autres. Beaucoup de personnes étaient compatissantes, d’autres empreintes de pitié mais je craignais surtout le regard des personnes avec qui j’étais le plus proche, de peur de pleurer et de ne pas être capable de m’en empêcher. Or là, j’avais le regard de Matt fixé sur moi et tout se déroulait différemment. Je cherchais plutôt une petite lueur d’espoir dans son regard, quelque chose qui puisse m’aider à me dire que le monde ne s’était pas écroulé, même si j’avais le sentiment de ne plus le sentir, sous mes pieds.

Le jeune homme déposa une main sur les miennes, ce qui me réconforta plus que n'importe quelle parole. Même si je n'aimais pas spécialement la situation, j'étais forcée d'avouer que j'avais besoin de ça, besoin de quelqu'un qui me parle, qui m'écoute ou tout simplement qui est là, à côté de moi.... Cela ne me ressemblait pas et pourtant, je ne pouvais faire autrement et je ne m'en rendais compte que dans cette situation. En était-il de même pour lui ?

J’avais entendu ce qu’il m’avait dit l’autre soir, dans la salle commune, un peu trop tard, certes, mais ses paroles avaient fini par arriver au cerveau. Aujourd’hui, je captais beaucoup plus facilement même si les choses n’en étais pas facilitées : « Tu ne connais pas encore la Chloé consciencieuse…. Elle culpabilisera quoiqu’il arrive de ne pas avoir dit à quelqu’un qui compte pour elle qu’elle était là également pour lui dans cet horrible moment, à n’importe quel moment de la journée, de la nuit… » Oui oui, utiliser la troisième personne et les généralités pour dire ‘Moi, Chloé Roxen, je tiens beaucoup à toi, Matthew Riddell et je n’ai pas été fichue de te le dire avant’ c’était bien mon genre…
J’étais bien décidée à dire à Daniela à quel point je l’aimais énormément, sans honte et sans fierté mal placée ; je ne voulais pas avoir de regrets et j’en avais des milliers concernant Asling, mais également pour Sunny. Pour Matthew, c’était différent, je ne pouvais l’expliquer, mais j’imaginais bien notre petite relation incertaine comme cause de ma difficulté à dire ce genre de choses.
Le jeune homme me décrocha un premier sourire amusé avec son allusion concernant l’amitié ; difficilement perceptible, mais bien présent. Nous n’avions pas de difficultés à nous comprendre, sur ce point, sans forcément entrer dans le sujet.

La suite des paroles du jeune homme ne m’étonnèrent pas vraiment. Pourquoi ? Parce que c’était pareil pour moi…. J’avais beaucoup de mal à parler même si j’avais des tas de choses à dire. Le souci était de trouver les mots justes, de faire face à ma réserve habituelle, la peur de la pitié et de me dévoiler. Mon débit de parole habituel était clairement réduit. Mais qu’avais-je à perdre ? J’avais déjà perdu tellement en l’espace de quelques instants. Parler à Matt ne pouvait être que positif.
Avant d’ouvrir à nouveau la bouche, je portais mon regard sur lui, faisant durer un petit silence supplémentaire pour le contempler un peu et me dire qu’’il aurait pu y passer également, chose que je n’aurais pas supportée non plus….

Je me lançais enfin, assez peu convaincue d’avance : « Je …euh… oui… encore un point commun que je me trouve avec toi, à l’évidence. » Je grimaçais, pas pour le point commun, mais parce que je n’avais trouvé que ça pour rompre le silence. Je recommençais à parler tout de suite après : « Je ne sais pas par où commencer, sauf peut-être te dire que je vais regretter jusqu’à la fin de mon existence de ne pas avoir fait ce que je faisais d’habitude avec Lui, c'est-à-dire insister jusqu’à le rendre dingue et le faire céder. » Comment pouvait-il comprendre ce que je lui disais à cet instant ? J’avais du mal à mettre des mots là-dessus, l’image des instants au train fantôme était si nette. « Si j’avais insisté pour qu'Asling sorte de l’attraction avant moi, il serait toujours là. J’ai eu le malheur de descendre avant lui…. Ce n’était pas mon idée, mais madame Weirdbird m’avait contrariée, Kendrick était flippant, j’avais envie qu’on foute le camp, on était presque dehors, rien ne pouvait nous arriver de plus que ce qui venait de se produire ! Alors comment est-il possible que tout ça soit arrivé ? Comment… ? » M’interrompant, j’appuyais mes coudes sur mes genoux et baissais la tête, entrecroisant mes doigts derrière ma tête. Continuer à parler m’aurait amené à lui dire que d’une seconde à l’autre, j’avais vu Asling tomber raide sur le sol, mais je n’avais raconté cela à haute voix à personne, sauf aux mecs du Ministère à qui j’avais donné le moindre détails des faits d’un ton monocorde, pour avoir la paix le plus vite possible et aller me foutre dans un coin pour mourir en paix. Sans changer de position et ne prenant pas la peine de parler plus fort, j’ajoutais : « Tout a vraiment commencé quand j’ai croisé la route de cet horrible chiant… le seul qui était capable de rivaliser avec ma propre chiantise et qui a pourtant su voir qui j’étais. » Je relevais la tête, jetant un vague regard sur mes affaires étalées par terre. « Il m’a dit récemment qu’il trouvait que je ressemblais plus à un ange qu’à une petite fille ordinaire. Qui dit ça à quelqu’un avec tant d’honnêteté, sans aucune honte ? Il n’y avait que lui…. Et il n’est plus là… On devait avancer ensemble, c’était tout tracé…tout est fini maintenant, il avait la vie devant lui… Pourquoi personne ne vient me dire que j'ai rêvé et que tout ça n'est pas arrivé ... pourquoi ? » J’osais quand même un regard vers Matt, mais je peinais à soutenir son regard, sans savoir pourquoi. Mon petit monologue aurait pu durer encore longtemps, mais je préférais m’arrêter là et retrouver le silence apaisant de la tour, ou la voix du jeune homme. Je secouais la tête pour éloigner mes cheveux de mon visage et me tournais finalement vers lui, balayant l'idée du silence pour simplement ajouter : « Je suis contente que tu sois là... que tu n'aies rien... vraiment.... »

Le récit était sans queue ni tête. J'avais plusieurs choses à dire à propos d'Asling, une rage incommensurable à faire passer ainsi qu'une tristesse que je ne parvenais pas à atténuer; je voulais demander à Matt si tout allait bien pour les autres, pour Taylor, pour Jamie....même pour Éléonore, mais je n'y arrivais plus...



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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyMer 13 Mai - 22:28

A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
Ma colère s’était quelque peu envolé lorsque j’avais vu que la personne ici présente n’était autre que Chloé. Comment lui en vouloir d’avoir les affaires d’Asling ? C’était impossible, surtout que c’était normal qu’elle les récupère. C’était même rassurant, en quelque sorte. Je ne l’avais pas recroisée depuis la triste soirée dans la Grande Salle. Pour dire vrai, je ne l’avais pas cherché non plus. Ce n’était pas que je ne voulais pas être là pour elle, bien au contraire. Si je lui avais dit c’était que je le pensais. Mais je ne m’en sentais juste pas capable. Pas encore capable de trouver les mots pour lui remonter le moral. Pas sûr d’être une très bonne compagnie, même si depuis quelques jours je faisais en sorte de ne pas montrer que tout ça me touchait. Alors j’essayais d’éviter ceux qui me connaissaient le mieux, même si leur présence m’était indispensable. J’essayais tout de même d’être le Matt joviale et déconneur qu’ils connaissaient. Jusqu’à présent, ça fonctionnait parfaitement. Mais là, ce soir, face à Chloé, dans le calme et la nuit, j’avais du mal à contenir mon incompréhension. La voir ainsi me faisait du mal, je ne pouvais pas le nier.

Alors oui, j’étais en colère et je voulais juste l’évacuer, peu importait comment. Mais je ne le ferai pas, je ferai juste en sorte d’être une épaule solide pour la belle brune, comme je lui avais promis. Juste parce qu’elle méritait de retrouver le sourire. Je donnerais n’importe quoi pour la voir rire, déconner et me balancer une bonne petite vanne à la figure. Mais il était évident que nous n’étions malheureusement pas dans le même état d’esprit que d’habitude… et c’était compréhensible !
Bien que je ne lui avais pas dit, la voir me faisait du bien, même si elle était triste. C’était inattendu mais ces « retrouvailles » tombaient plutôt bien, tout du moins pour moi. J’espérais que pour elle c’était aussi le cas !

Je lui avouais alors que j’aurais pu être odieux avec la personne qui, comme je le pensais avant de voir la jeune Roxen, avait volé la robe de sorcier d’Asling. Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un léger rire, à peine perceptible, aux mots de la belle brune. Un petit sourire au coin des lèvres, je levai les yeux vers elle tout en haussant des sourcils. « Oh non, j’t’assure que t’aimerais pas voir ça… » Puis j’ajoutais, en rapport à la fin de sa phrase : « J’suis chanceux alors, je n’ai ni « cassé »… ». Je mimais alors les guillemets avec mes doigts. « … tes livres, ni les coussins. Je l’ai échappé belle ! ». Je lui souris alors timidement, content de voir qu’elle arrivait encore à plaisanter, même si c’était loin d’être facile pour elle. Après tout, j’avais toujours trouvé que l’humour, le rire et la dérision étaient les meilleurs remèdes à toutes situations. Même si à l’heure actuelle, j’étais beaucoup moins joviale qu’en temps normal, je pensais toujours la même chose et je savais que je m’échappais très facilement grâce à la déconnade. Cela permettait de relativiser et de prendre de la distance. Enfin, cela permettait surtout de se forger une bonne carapace, et j’y tenais à celle-là !

Nous avions parlé rapidement de la façon dont Asling se faisait remarquer. Cela pouvait être en bien, surtout vis-à-vis de la gente féminine, mais aussi en mal. Beaucoup connaissaient sa façon de penser, ses idées extrêmes… ce que je ne partageais absolument pas avec lui. Mais c’était mon pote, et juger les gens n’était pas dans mes habitudes. Alors, tant qu’il arrivait à ne pas pousser trop loin, je faisais en sorte d’oublier ses idées. Bien que, ces derniers temps j’attendais de me retrouver seul à seul avec lui pour lui parler d’un problème qui m’avait hérissé le poil, et pas qu’un peu : son conflit avec Taylor. Mais bon, maintenant que j’y pensais, même si j’étais écœuré par sa façon d’agir avec elle, je trouvais que cela n’avait plus la même importance. C’était mon pote put***, il ne méritait pas ça ! Il avait tellement à faire encore, j’étais rageux de réaliser que je ne pourrai plus me payer des parties de délire avec lui, juste à se tester l’un et l’autre et honorer les soirées auxquelles nous allions. Mais, comme disaient certains, c’était la vie… foutue vie ! Pour lui, et pour les autres, ceux partis, ceux encore là, on devait être forts et ne pas baisser les bras. Pour le moment, c’était trop frais pour réussir à le faire, trop de choses nous ramenaient à la douleur, la colère et l’incompréhension. Mais je me promettais de toujours être combattif, et je le serai ! Des épreuves, malheureusement, il y en aura d’autres, et s’arrêter de vivre maintenant était dommage… C’était pourquoi je voulais être un soutien pour Chloé, pour lui prouver que la vie valait encore le coup, qu’on devait bien ça à Asling. Cela n’enlèverait cependant pas tout ce malaise au fond de nous. Il fallait juste prouver et se prouver que nous étions plus forts, c’était primordial !

Doucement, elle s’excusa de ne pas avoir réagir lorsque j’étais venu vers elle dans la Grande Salle. Pour moi, sa réponse n’avait pas d’importance tant qu’elle avait bien intégré ce que je lui avais dit, ce que je lui précisai, là, rapidement. S’excuser pour ça était ridicule, je ne m’attendais pas à quelque chose, c’était juste quelque chose qu’il fallait qu’elle sache : que j’étais là pour elle. De nouveau, à ses mots, je relevai les yeux vers elle, la fixant droit dans les yeux. Je ne pouvais m’empêcher de laisser un petit sourire se dessiner sur mes lèvres. Tiens donc… le « quelqu’un qui comptait pour elle » semblait bien me correspondre. Et là suite de sa phrase me le précisa. C’était surement la première fois qu’elle se laissait aller, à me dire sincèrement des choses comme cela, même si elle avait utilisé la troisième personne pour s’exprimer. Ca me faisait tout de même plaisir, je savais que ce n’était pas évident pour elle. Après tout, moi aussi j’avais du mal à dire ce que j’avais dur le cœur, je ne pouvais que la comprendre ! Je la fixai toujours, attendant que son regard croise le mien. Quand ce fut le cas, je le captais afin qu’elle ne baisse pas les yeux, et lui dis en gardant mon petit sourire : « J’aime bien cette Chloé consciencieuse… mais qu’elle évite de culpabiliser, ce quelqu’un n’attend rien en retour, juste qu’elle n’le rejette pas. » Je me pinçai alors les lèvres, cachant mon petit sourire avant de regarder mes mains, me disant que le soutien était surement la meilleure marche à suivre en ce moment.

Parler, dire ce que l’on ressentait, comment l’on vivait les choses, etc. C’était très compliqué, et pour moi ça l’était encore plus. J’avais horreur de ça, je préférai largement garder tout pour moi et écouter… enfin, écouter les personnes que j’appréciais, évidemment. Il en était de même pour Chloé, je le savais, elle n’était pas du genre à dire sérieusement ce qu’elle avait dur le cœur. Elle se protégeait, et c’était plus que normal ! Pourtant, je sentis qu’elle pris son courage à deux mains pour m’en dire plus, après m’avoir précisé que nous avions encore un point en commun… mais ça, j’en avais bien conscience. Sur ce point-là, la discrétion sur nous-même, nous étions très similaire. Elle grimaça alors et s’empressa de poursuivre. Alors qu’elle commençait à parler, je me redressai un peu plus, me tournant pour lui faire face, toujours assis. Le début de ses paroles n’était vraiment pas clair. Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire. Regretter de ne pas avoir insisté jusqu’à le rendre dingue et le faire céder… nan, là vraiment, je ne voyais pas. Je fronçais alors légèrement les sourcils, restant silencieux afin de la laisser s’exprimer librement. Elle reprit la parole et je continuai de l’écouter avec attention. Elle expliqua alors brièvement ce qu’il s’était passé dans l’attraction. Personne ne m’avait jamais raconté le contexte, comment ils avaient réussi à s’échapper, eux… et là, je ne pouvais l’expliquer mais je sentais mon estomac se nouer lors de sa narration. Elle culpabilisait… et c’était vraiment à éviter. La voir ainsi était perturbant, j’avais peu l’habitude de la voir démunie. Elle s’était alors arrêtée, posant ses coudes sur ses genoux et baissant la tête. Je n’eus comme seule réponse, réponse sincère : « Ce n’est pas de ta faute Chloé ! ». Et je le pensais vraiment. Bon, ok, j’avouais que c’était les seuls mots que j’avais pu sortir. Je ne savais pas comment la rassurer car je n’étais pas dans l’attraction avec eux, je ne savais pas comment cela s’était déroulé. Mais s’il y avait bien une chose dont j’étais sûr, c’était qu’elle n’était en rien fautive ! Mais bon, j’avouais que cette réponse était idiote… et en rien je ne l’aidais. Elle reprit alors la parole, presque dans chuchotement et je dus me pencher légèrement vers elle pour bien tout entendre. Un chiant… deux chiants… ok, ils s’étaient bien trouvé tous les deux. Cependant, je ne savais toujours pas quoi dire et, en guise de réponse, je me pinçai juste les lèvres, la regardant quand elle releva la tête. Elle continua à parler et je l’observais, souriant parfois légèrement à ses paroles. Elle n’était pas juste malheureuse, elle était blessée au plus profond d’elle et totalement perdue. Ca se sentait et, bien que je ne voulais pas l’admettre, ça me faisait vraiment mal au cœur. Il lui manquait horriblement, ça crevait les yeux, et jamais je ne pourrais la rassurer comme je le voudrai, c’était une bien trop grosse partie de sa vie qui s’envolait en éclats ! Comment faire ? Je ferai de mon mieux, mais c’était une tâche très difficile pour moi qui me sentait blessé par ses paroles, me rappelant cruellement le serpent. A son « Pourquoi ? », je baissais la tête. Ben ouais, aucune réponse positive à ça, que des hypothèses et des paroles bidons pour dire que ça irait. Mais je n’étais pas du genre à dire des gnangantises, choses auxquelles je ne croirais même pas… alors comment le faire croire à quelqu’un d’autre ?
Alors que je relevai doucement la tête, je croisais furtivement le regard de Chloé avant qu’elle ne fuit, de nouveau, le mien. En temps normal, elle soutenait mon regard, elle provoquait même celui-ci. Mais là tout était différent, elle l’évitait, et j’avais tendance à faire de même, évitant ainsi de voir tout son mal-être.

Après quelques secondes, elle se tourna vers moi alors que je la regardais d’un œil distrait. Ce qu’elle me dit me fit du bien, je l’avouais. Il était vrai que vivre tout ça, dans l’attraction, m’avait chamboulé, mais j’avais enfoui tout ça en pensant plus à Asling qu’à ma propre expérience. Mais comme elle le disait, je n’avais rien, et elle non plus… il fallait valoriser ceux qui étaient encore là, c’était certain, mais c’était difficile d’établir les priorités.
Avec un sourire pincé, levant doucement le regard vers elle, je me permis d’avouer :

« J’suis content aussi que tu n’aies rien… mais tu n’t’en es pas sortie indemne, et j’en suis désolé. » Je tournai alors le regard, observant les étoiles à l’extérieur et disant dans un murmure : « J’espère que t’arriveras à te remettre de cette triste aventure, tu n’mérites pas d’être dans cet état. » Je reposai les yeux sur elle, me raclant la gorge. « J’donnerai beaucoup pour voir un sourire sincère sur tes lèvres tu sais, mais j’rivalise pas face à ce que t’as en toi actuellement ! » Lui dire tout ça était vraiment très compliqué pour moi, j’avais l’impression de trop m’ouvrir et je peinais énormément. Pourtant, c’était on-ne-peut-plus sincère. Mais je ne pus soutenir son regard jusqu’à la fin de mes paroles, détournant une nouvelle fois le regard. J’inspirai et expirai fortement avant de joindre mes mains et d’entrelacer mes doigts. Je la regardai de nouveau droit dans les yeux, lui disant avec un sourire plus visible que les autres. « T’sais, quand j’te disais que j’pourrais me jeter de la tour des griffons un jour, si j’tombais amoureux… j’m’attendais pas à ce que toi tu choisisses la tour d’astronomie, c’est bien trop simple ! Et puis, j’suis vexé… on avait dit qu’on le ferait ensemble… ». Je gardais mon petit sourire puis j’eus une idée. Je lui tendis ma main droite, attendant qu’elle l’attrape. Une fois qu’elle l’eut fait, après quelques secondes d’incompréhension surement, je me levai, l’obligeant à faire de même. Puis, je l’attirais vers une des ouvertures de la tour, m’asseyant sur le rebord, à des centaines de mètres de hauteur. Je tournai la tête vers elle, lui disant d’un ton rassurant : « Viens là, faut que j’te montre un truc ! ». Avant qu’elle ne s’assoit à mes côtés, je lui dis d’un ton légèrement rieur : « Enfin, tu m’promets de rester à mes côtés hein ! J’te pardonnerai jamais de m’lâcher ici ! » Et même si c’était une blague, j’étais sincère.

On ressentait une légère brise, ici, sur le rebord, et c’était très appréciable. Le ciel était dégagé et c’était spectaculaire. Après qu’elle ait pris place à mes côtés, regardant le ciel, je repris : « Tu m’excuseras mais j’vais pas te parler des étoiles, ça c’est pour nos chères fleurs bleues… moi j’vais plutôt te parler de ça… » Je lui montrais alors, en pointant avec mon index droit, le terrain de Quidditch. Je tournais alors mon regard vers elle, souriant cette fois-ci sincèrement en repensant à l’histoire que je voulais lui raconter. « Ça te dit que j’te raconte une histoire inavouable sur Asling et moi ? Une histoire drôle qui s’est déroulée là-bas, un soir ? ». Je regardais encore le terrain de Quidditch, disant dans un souffle : « Un soir un peu comme celui-là d’ailleurs… ». Ca n’avait rien de triste, bien au contraire. Et en y repensant, je n’étais en aucun cas malheureux, en colère ou perdu… mes émotions principales depuis quelques jours. Là, le fait de me rappeler cette histoire, ça me faisait beaucoup du bien, ça me rendait plus heureux et ça me soulageait de raconter ça à quelqu’un qui tenait autant à Asling… quelqu’un qui ne jugerait pas et qui apprécierait cette histoire à juste valeur. Un secret entre ce mec et moi, un délire, une histoire amusante et, surtout, un souvenir agréable qui nous ferait rire plutôt que pleurer. Si je devais raconter ça à quelqu’un, c’était bien à Chloé, et c’était le soir idéal !


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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptySam 16 Mai - 19:59



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Je n’étais absolument pas prête à côtoyer du monde ou à reprendre le quotidien qui s’était installé avant le drame. Je ne pouvais pas me dire que tout redeviendrait comme avant car c’était tout simplement impossible. Je me souvenais avoir pensé, pour la seule tâche du tournoi à laquelle j’avais participé, que la plus grosse peur qui pouvait me tomber dessus était celle de perdre ma mère ou l’un de mes proches…. Comment était-il possible que ce cas de figure se soit réalisé pour de vrai ? Les mêmes questions me tournaient en tête constamment, et je cherchais toutes les solutions qui auraient permis à Asling de s’en sortir, mais mes efforts étaient inutiles et ridicules. Il était trop tard pour tout ça… A croire qu’une malédiction trainait au dessus de ma tête concernant tous les ‘hommes’ de mon entourage. Mon père s’était barré comme un pauvre lâche….et Asling avait disparu brutalement, sans avoir eu le temps de se défendre ou de réaliser qu’un danger menaçait. Étais-ce moi qui étais maudite ou destinée à souffrir ? Je ne comprenais pas malgré mes efforts.

J’avais une très bonne mémoire et une capacité à analyser les choses. Je me souvenais donc clairement de la première lettre reçue de la part de mon père et directement mise au feu avant d’avoir été ouverte ; de la première rencontre avec Asling qui s’était soldée par un regard noir entre nous ; de la couleur des boules de billard qui étaient tombées les premières lors de ma partie avec Sunny … de la raison qui m’avait poussée à mettre mon grappin sur Matt et pas sur un autre en ce soir d’été…. Il était clair que je n’oublierai jamais les moindres détails de l’attraction qui avait foutu une partie de mon passé et de mon avenir par terre. Même s’il pouvait être bête de dire et penser ça, je ne voyais rien au-delà de l’instant présent.
La présence de Matthew à mes côtés atténuait légèrement les pensées qui avaient pris place dans mon esprit depuis quelques jours. La colère et la tristesse retenue que je voyais dans ses yeux me poussaient à me dire que je n’avais pas le droit d’être égoïste, de ne penser qu’à moi et qu’il y avait encore des personnes que je voulais voir sourire, à qui j’avais envie de sourire. Matt en était l’exemple parfait.

Même si c’était plus que difficile pour moi, j’essayais de me forcer un peu à soutenir le regard de Matt, à ne pas avoir trop honte d’être aussi vulnérable ou de laisser passer des choses que je ne laissais pas entrevoir, habituellement. Matt m’assura que je n’apprécierais pas forcément de le voir odieux, mais j’étais intéressée par les facettes de sa personnalité qu’il ne dévoilait pas souvent, voire pas du tout. Je répondis simplement, avec tout ce que je pouvais faire, niveau sourire : « Je n'ai pas aimé voir ce que j'ai vu dans tes yeux avant que tu ne m'aperçoives.... j'imagine que ce sera pareil si tu es odieux. Je préfère te voir joyeux, ça te va si bien... ». Ces paroles auraient du me faire sourire franchement, ou ne seraient peut-être pas sorties de ma bouche, par crainte de lui faire trop plaisir et pour ne pas lui donner l'occasion de se vanter. Mais je n'avais plus ce contrôle, pour le moment. Et puis, les événements récents m'avaient laissés entendre que les regrets faisaient partie intégrante de la douleur... Je regrettais de ne pas avoir pu dire au revoir à Asling ou même de lui avoir dit les milliers de choses que j'avais à lui dire.
Détournant une nouvelle fois le regard (raté pour ma nouvelle résolution), j'ajoutais à voix basse, avec humour et concernant le reste de ses paroles : « On dirait bien que tu l'as échappé belle, en effet... Parce que c'est toi, je t'insulterai en français la prochaine fois que tu t'attaqueras à mes choses. Tu n'en comprendras pas un mot... du moins j'espère ! » Je lui lançais un rapide clin d'oeil ainsi qu'un mince sourire.

Matthew avait forcément remarqué ma difficulté à ne pas soutenir son regard. J'étais mal à l'aise de ne pas pouvoir faire autrement que d'être une coquille vide et je me sentais clairement minable, nulle ... D'un autre côté, je me doutais qu'il ne m'en tiendrait pas rigueur. D'ailleurs, il me faisait clairement comprendre que je ne devais pas culpabiliser, mais c'était trop tard, le mal était fait. Je m'étais déjà promis de me rattraper. Je ne savais pas encore comment, mais je n'étais généralement pas en manque d'idées. Il ne restait plus qu'à parvenir à l'avoir pour moi un peu plus que quelques heures.... Les paroles du jeune homme me laissèrent pensive, surtout lorsqu'il me parla de l'éventualité de le rejeter.
Si je le rejetai un jour, il y aurait du mal de fait; il n'en avait sans doute pas entièrement conscience… Nan, je ne comptais le rejeter sous aucun prétexte, surtout pas dans cette situation, ni dans une quelconque autre. Il était important pour moi, je le lui avais dit, mais ne comptais pas le réitérer l’expérience trop de fois ; il me fallait des subterfuges assez solides pour lui faire passer subtilement ce genre de messages.
« Elle n’a pas l’intention de le rejeter, ce quelqu’un, au contraire. » nouvelle tentative de plaisanterie : « Elle sait parfaitement qu’il sera complètement perdu sans elle, alors elle fait un effort pour ne pas le rejeter ! » Je ne faisais en réalité aucun effort, être là pour lui, avec lui, était un plaisir. Je ne regrettais absolument pas ma décision d’avoir rejoint la tour d’astronomie ce soir là. Les efforts étaient plus importants lorsqu’il était question de lui parler sans détour, de lui dire ce que je pensais dans le fond. Et il y en avait des choses à dire à ce propos, en ce moment, bien qu’une seule question pouvait les résumer toutes : « comment vais-je faire pour avancer ? ».

Je lui avais raconté des choses en vrac, sachant qu'il ne savait sûrement pas tous les événements la fête foraine. Permettre à ces 'souvenirs' de passer dans ma tête était horriblement douloureux, tout était désormais irréversible même si j'étais prête à donner tout ce que j'avais pour revenir en arrière et effacer la mort...
Je relevais la tête que j'avais baissée quelques instants auparavant et soupirais avant de lui répondre d'un air presque désespéré :
« Bien sûr que c'est ma faute ! Est-ce qu'on est pas censé protéger les gens qu'on aime ? Je ne l'ai pas fait... Il était à quelques mètres de moi.... Je suis meilleure que lui en sortilèges...» Je devais avoir le cerveau gravement atteint car cette pensée me fit sourire, je me voyais presque dire à Asling 'Vu que toi tu es nul et que moi je suis exceptionnelle, je lance le sort' Du moins, c'était ce que je prétendais. « ...je devais rester dans l'attraction jusqu'au bout ! Si je l'avais fait, il serait là aujourd'hui... ».
J'étais impuissante face à tout ça car incapable de revenir en arrière, de changer les choses mais je ne pouvais arrêter de le vouloir. La sensation était insupportable, mais je n'avais pas le choix, je devais faire avec et m'habituer à la vision d'Asling sans vie, sous mes yeux.


Lui dire que j’étais contente de voir qu’il n’avait rien était assez faible par rapport à ce que je pensais réellement. J’étais soulagée de le voir, de l’entendre, mais en même temps, profondément peinée à l’idée de le savoir triste. Cet épisode de nos vies n’aurait jamais dû avoir lieu, je n’aurais dû connaître du jeune homme que son sourire, sa détermination et son sens de l’humour bien à lui. La vie en avait décidé autrement et nous devions, avec nos fiertés respectives, y faire face et nous accrocher pour ne pas laisser la tristesse gagner trop de terrain. C’était mon cas et j’avais l’impression de ne jamais avoir autant lutté pour quelque chose, mais qu’en même temps, la lutte était peine perdue.
Les paroles de Matt étaient particulièrement perturbantes, étonnantes et je ne m’étais pas attendue à entendre de telles paroles sortir de sa bouche un jour même si je ne doutais pas de sa sincérité et d’une certaine facette sensible. Pour une fois, j’avais réussi à ne pas détourner les yeux et à le fixer pendant tout le temps que durèrent ses paroles. Il avait raison sur toute la ligne, je n’en sortais pas indemne, mais qui avait le pouvoir de le faire ?
Après quelques secondes de silence, je lâchais finalement :

« Tu crois que l'on peut vraiment se remettre de ça ? Je ne vois malheureusement pas très loin actuellement. » Je le regardais toujours tout en m'autorisant une pause dans mes paroles. J'avais du mal à répondre à ses mots qui étaient tellement touchants. J'optais encore une fois pour une très légère touche d'humour qui me permettait de masquer un peu quelques mignonneries : « Toi, tu ne rivalises peut-être pas mais ton sourire, oui. Il est copain avec le mien. » Je penchais la tête pour essayer de capter son regard et qu'il ne détourne pas les yeux, mais c'était déjà fait. « Si ça se trouve, ils lutteront ensemble face à ce que l'on a tous les deux en nous, actuellement... » La fin de ma phrase était presque interrogative et volontairement laissée en suspens. Moi aussi j'avais envie de le voir sourire, si quelqu'un ne méritait pas de souffrir, c'était bien lui.
Ce qu'il mentionna ensuite était beaucoup plus léger, sans doute plus facile à dire pour lui, et ça l'était aussi pour moi. Après l'avoir écouté jusqu'au bout, je pinçais les lèvres avant de lui répondre, à propos de la tour des griffons : « Je venais juste tâter le terrain… » Je roulais les yeux. « Trop simple ? c’est quand même la plus haute tour du château nan ? La vue est magnifique, on y voit les étoiles, je ne voyais pas d’autre endroit pour abréger une petit histoire d’amoureux… quand je te disais que j’avais un petit côté romantique… » Je lui lançais un petit sourire en coin avant d’ajouter : « sois pas vexé, je ne t’ai pas appelé pour sauter me disant que tu serais peut-être heureux en étant amoureux, contrairement à ce que tu penses. J’étais sûre que tu n’avais pas le cran de le faire, en plus ! » Ce genre d’idioties me rappelait un bon moment qui n’était pas si éloigné mais qui m’apparaissait comme appartenant à une autre vie. Haussant les épaules après avoir jeté un œil vers le ciel, je lui demandais : « Tu es amoureux ? »

Je n’eus pas vraiment le temps de m’étendre sur le sujet, le jeune homme me tendait la main que j’attrapais sans réfléchir mais en me posant quand même certaines questions.
Matt m’obligea à me lever et j’écarquillais les yeux, malgré moi, me demandant ce qu’il avait en tête après m’avoir parlé de « sauter de la tour ». Je n’eus même pas le temps de réagir, ni même la force. Il pouvait faire ce qu’il voulait de moi à l’instant présent tant j’avais accumulé de fatigue physique et mentale. Je le regardais, loin d’être rassurée, s’asseoir sur le rebord de l’une des ouvertures de la tour, attendant que j’en fasse de même. Aïe. Moi qui voulais ne pas être dévoilée, j’allais devoir être bonne actrice pour ne pas lui montrer que j’avais une trouille bleue d’être si près du bord. Ce n’était pas pour rien que je n’avais jamais joué au Quidditch ni été fan des cours de vol. Je devais même ça à une petite française, crétine de première que je ne remerciais pas.
Je m’installais à mon tour, le plus près possible du jeune homme, en tentant d’occulter la peur du vide et en me concentrant pour ne pas basculer. Je n’avais pas véritablement dormi depuis….. je ne savais plus…. mais je savais en revanche que mon sens de l’équilibre en était affecté. Je ne pouvais néanmoins pas résister à son appel. J’avais pris l’habitude de profiter de chacun des instants passés avec lui, je comptais bien en faire de même aujourd’hui même si la situation n’avait clairement rien à voir avec les autres.

La tour d’astronomie n’était pas un endroit ‘mythique’ pour rien, la vue était exceptionnelle. Je n’étais même pas sûre qu’un tel spectacle puisse être contemplé à Beauxbâtons ; s’il avait existé, il ne m’avait pas autant marqué que celui que j’avais à présent sous les yeux puisqu’il ne pouvait rivaliser avec aucun autre.
Crispée, accrochée au bord et presque littéralement collée à lui, je répondis en tâchant de garder une voix sereine et sur le ton de la plaisanterie : « L’autre jour, tu n’avais pas confiance en moi et aujourd’hui, tu t’installes à plusieurs mètres de hauteur avec moi sans avoir peur que je te pousse. » Je tentais un petit regard en bas, ce qui fut une idée idiote, mais c’était trop tard… Je m’apprêtais à répondre à la suite de ses paroles en adoptant un air serein, mais j’abandonnais brusquement l’idée ainsi que mon numéro d’actrice et j’attrapais sa main, serrant comme une malade avant d’ajouter en riant nerveusement…mais en riant quand même : « Je te promets tout ce que tu voudras, mais toi, ne me lâches pas… » je pinçais les lèvres, honteuse, mais ayant également envie de rire de bon cœur, j’ajoutais tout de suite après « …j’ai peur ! ». Ouais, y’avait de quoi avoir honte d’un tel taux de courage mais bon… on ne se refait pas. Je n’avais jamais prétendu être dotée de courage. « Je sais pourquoi notre adorable choixpeau m’a envoyé chez les Serdaigle, il y a sept ans. » Je haussais les épaules, serrant toujours aussi fort, sachant pertinemment ce qu’il y avait en dessous de nous. Lâchant ma deuxième main du bord, je balayais mes paroles d’un signe de main.

Le jeune homme s’exprima de nouveau, mentionnant une idée qui me fit rire et me montrant quelque chose au loin. Le terrain de Quidditch. Je savais qu’il aimait cet endroit, qu’il y passait du temps et il en avait été de même pour Asling qui, il y a peu de temps, m’avait avoué vouloir consacrer tout son temps au Quidditch et ne pas envisager l’Université. Nous avions même plaisanté lorsque je lui avais demandé de me garder les plus beaux de ses coéquipiers. Je contemplais le terrain silencieusement pendant quelques secondes, essayant de graver le tableau dans ma mémoire puis, je repris la parole, doucement :
« J’ai arrêté de respirer pendant quelques instants en pensant que tu allais me parler des étoiles… ça va mieux maintenant ! » Je lui lançais un rapide coup d’œil avant de me tourner de nouveau vers le terrain de Quiddicth. « Asling aimait beaucoup cet endroit… »… Dire son prénom était horriblement difficile pour moi. Quant au Quidditch, j'avais encore du mal à me dire qu'il n’y jouerait plus jamais, son balai était désormais entre mes mains et je comptais en prendre soin. Lorsque j’entendis Matt me parler de nouveau, je tournais la tête dans sa direction et ce que je remarquais me réchauffa le cœur : il souriait. Pas d’un sourire désolé ou vaguement amusé. L’histoire qu’il voulait me raconter concernait Asling et le Quidditch et s’était, d’après ses dires, déroulée au cours d’un soir semblable à celui là. Je mourrais d’envie de connaître son histoire, même si j’avais une certaine crainte quant à mes émotions exacerbées ; et je souhaitais également que ce sourire reste accroché sur les lèvres de Matt. Pour lui répondre, je hochais la tête sans le quitter des yeux, avant de dire : « raconte-moi… »

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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyVen 22 Mai - 16:25

A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
Ce n’était pas le moment où on avait forcément envie de se retrouver avec beaucoup de personne, ou même avec une seule, à devoir discuter ce qui nous tracassait et tout le tralala. Perso, je n’’aimais pas ça. Non pas que je ne voulais pas me retrouver avec des potes, bien au contraire, ça j’étais pour. Mais si nous pouvions éviter de parler de mes petits tracas, ça m’arrangerait. Dire comment je me sentais, ce que je ressentais… très peu pour moi !
Cependant, voir que la personne ici présente n’était autre que Chloé ne me gêna pas. On était assez similaire, et forcément on n’était pas du genre à dire ce qu’on avait sur le cœur. Mais la voir mal, la voir déboussolée et complètement anéantie me touchait. Je ne savais comment l’expliquer mais c’était insupportable pour moi de la voir ainsi. Je préférai largement quand elle m’envoyer un pique en plein visage accompagné d’un large sourire. Ouais, c’était la Chloé heureuse et enjouée que je souhaitais revoir. Evidemment, ce n’était pas le moment idéal… mais passer un peu de temps ensemble ne pouvait que nous faire du bien, et à tous les deux. Et sans pour autant oublier Asling, bien au contraire !

Autant le dire, on était beaucoup moins bavard que d’habitude, et les blagues fusaient aussi beaucoup moins… normal me direz-vous ! Ouais, exact, mais là, à l’instant présent, j’avais juste envie de voir un sourire sur les lèvres de la jolie brune. Avant de la voir, j’étais vraiment en colère et carrément sous tension. Mais en remarquant que c’était elle, je m’étais adouci et j’avais pris sur moi pour me calmer. Je ne devais pas lui faire subir mes humeurs, bien au contraire, pour une fois je ne devais pas penser à moi avant tout ! Elle fuyait mon regard, comme si elle n’osait pas le soutenir. Et pourtant, elle le tentait… c’était la preuve qu’elle n’allait vraiment pas bien, en temps normal c’était la première à jouer à ce petit jeu.
Le regard que je lui avais lancé quand elle s’était assise à mes côtés n’avait rien d’appréciable, et pourtant il ne lui était pas destiné. Ce regard avait été rempli de rage, celle du moment, mais en rien cette rage était contre elle. Je faisais toujours en sorte de ne pas céder à la colère, de ne pas m’énerver, et c’était très rare que j’en arrive à ce stade. Mais je savais que quand la colère m’emportait, j’étais cinglant et vraiment odieux, comme je venais de lui dire. Ce qu’elle me répondit approuva que je ne voulais pas laisser cette haine m’emporter un jour contre quelqu’un. Je ne pus que sourire légèrement à ses paroles. Elle avait raison, il était préférable qu’elle ne me voie pas ainsi, et je ne voulais pas me voir comme ça non plus ! Mais, me voir joyeux, là tout de suite, c’était un peu trop m’en demander… j’étais égoïste, mais pas totalement insensible non plus ! « Je préfère aussi être joyeux, en temps normal… comme je préfère te voir joyeuse plutôt que triste. » Lui dis-je en gardant un léger sourire au coin des lèvres, tout en la regardant.

Elle détourna de nouveau le regard, mais moi je faisais en sorte de ne pas la lâcher du regard, espérant que j’arriverai peut-être à lui décrocher un sourire sincère. D’une voix douce et peu audible, elle me dit que la prochaine fois elle m’insulterait en français… c’était une menace ?! Regardant le plafond, je lui répondis sur un ton légèrement amusé : « Si tu savais, je parle de nombreuses langues… ». Je reposai le regard sur elle avant d’ajouter : « Mais, juste pour te voir m’insulter en français, je serais tenté de m’attaquer une nouvelle fois à tes affaires. ». Souriant doucement à la fin de mes paroles, lui rendant le sien.
Chloé s’en voulait énormément, et selon moi elle avait totalement tort ! Elle n’était en aucun cas fautive, elle ne devait pas culpabiliser… mais, lui faire comprendre cela était peine perdue, tout du moins pour le moment ! Il ne fallait pas qu’elle se renferme sur elle-même. C’était dur, oui, c’était certain, mais se fermer aux autres était une grossière erreur, surtout quand il s’agissait de personnes que l’on appréciait. Pour ma part, voir Chloé en retrait, je le comprenais totalement, mais je ne l’approuvais pas. J’espérais juste qu’elle ne me rejetterait pas et je ne me privai pas pour lui dire ! Ouais, le rejet, je n’aimais pas ça, j’aimais le contrôle… mais là, j’appréciais surtout la nana en elle-même, et je voulais la voir heureuse et bonne vivante. J’y croyais, avec le temps, elle reprendrait du poil de la bête… et je me promettais de l’y aider ! Sa réponse me fit de nouveau sourire, roulant des yeux par la même occasion. Mon sourire était mince mais bien présent, voyant qu’elle n’osait pas me dire les choses en face… foutue fierté ! « Ouais, totalement perdu… faut bien qu’il lui fasse croire, sinon elle risque de déprimer la pauvre petite ! ». Je ne faisais rien croire, j’aimais sa compagnie, un point c’est tout. Quoiqu’il en soit, pouvoir discuter avec elle, et même avec un peu d’humour, ça faisait du bien. On n’était moins en forme que d’habitude mais, à notre rythme, on arrivait à se changer les idées.

Ses paroles qui suivirent me désorientèrent un peu. J’étais complètement perdue, ça partait dans tous les sens et je ne savais pas quelle voie prendre pour bien comprendre ses confidences. La perspicacité, ce n’était pas l’une de mes plus grandes qualités ! Mais, au bout du compte, j’avais fini par voir où elle voulait en venir. L’évènement… un traumatisme. Je ne savais pas tellement ce que les autres avaient vécu dans leurs attractions respectives, je n’avais conscience que du Grand-Huit et de mes camarades s’y trouvant avec moi. Je m’étais surtout soucié de Wilhelmina, pour dire vrai, même si je voulais que les trois autres soient aussi sains et saufs. Mais j’avouais que je ne m’étais pas renseigné afin de savoir ce qu’avait vécu les autres… juste parce que, dans l’ignorance, c’était moins compliqué à affronter. Mais bientôt, je saurai, lors de notre réunion entre Préfet, et on agira au mieux pour les élèves. Ah, vivement l’Université tiens…
Elle releva doucement la tête vers moi et, d’un air pratiquement désespéré, me dit que c’était de sa faute. Foutaise ! C’était totalement idiot de penser être coupable d’une telle chose ! Mais bon, je prendrais sur moi pour ne pas être aussi impulsif que d’habitude et dire ce que je pensais… elle n’avait pas besoin de ça. Pour une fois je devais trouver les bons mots. Je fronçai alors de sourcils, lui disant, comme si ça coulait de source : « Mais tu n’es pas coupable Chloé. C’est toute cette put*** d’organisation qui est coupable ! Arrête de penser que t’es fautive, ok ? Parce que là tu t’fais mal pour rien, et c’est totalement idiot ! » Ok, délicatesse bonjour ! En fait, je n’avais pas réussi à maîtriser mon impulsivité, mais c’était surtout parce que ça m’agaçait de voir qu’elle prenait la charge de sa mort sur ses épaules. Je me raclai alors la gorge, soufflant et reprenant plus calmement : « ‘Scuse moi… Chloé, franchement, pense pas que c’est ta faute. T’as agi comme il le fallait, ne te torture pas avec ça, la perte de quelqu’un d’important est déjà bien assez compliquée pour que tu t’mettes encore plus mal… » Je le fixai, parlant d’une voix douce et espérant qu’elle comprenne que penser qu’elle était fautive était totalement faux ! Je pouvais le comprendre, mais voir qu’elle s’imaginait ça ne m’allait pas, et je voulais qu’elle enlève cette idée-là de sa tête !

Par la suite, je lui avouais qu’elle ne méritait pas toute cette tristesse. J’avais horreur de la voir ainsi, je n’aurai même jamais voulu la voir ainsi. Moi, ce que je voulais, c’était voir son sourire, et pas des larmes ! Elle me fixa suite à mes paroles et, cette fois-ci, ce fut moi qui détournai le regard, un peu gêné par ce que je venais de lui dire. Ouais, j’avais un peu laissé mes émotions parler, mais pourtant c’était sincère. Je me sentais un peu en situation de faiblesse mais j’assumais si ça pouvait lui redonner le sourire. Je pensais ce que je disais.
Se remettre de ça ? Totalement, c’était difficile, mais on devait vivre avec, c’était certain ! Son humour concernant nos « sourires copains » me fit la regarder de nouveau, affichant un petit sourire au coin des lèvres. Elle pencha la tête et, après avoir baissé les yeux quelques secondes, je recaptai son regard. J’approuvai d’un signe de tête le fait que nos sourires pourront lutter ensemble. Un petit silence s’installa et je n’eus que comme réponse un petit : « Pourquoi pas… » accompagné d’un mince sourire.
Je tentai une petite pointe d’humour pour ne pas laisser ce petit malaise, pour moi en tout cas, en suspens, préférant utilisant le rire pour cacher ce que j’avais au fond de moi. Je lui rappelai notre petite conversation sur la tour des griffons, ce à quoi elle répondit du tac au tac. « Ouais, la tour la plus haute du château… mais pas très original quand même ! » Lançai-je tout en roulant des yeux à mon tour. Je pris un air vexé, que j’eus du mal à soutenir d’ailleurs. « Moi ? Pas le cran ? Voyons ma belle, s’il y a bien quelqu’un de courageux dans cette école, c’est bien moi ! » Dis-je en bombant légèrement le torse, aimant lui montrer que j’étais indétrônable. Elle haussa les épaules tout en regardant dehors. Sa question me surprit alors et je tournai rapidement le regard vers elle : « Tu es amoureux ? ». Je fronçai alors les sourcils. D’habitude, on évoquait la question avec humour, et j’aimais en rire, mais là elle m’avait posé la question de but en blanc. A mon tour, je posai mon regard sur le ciel étoilé et répondit presque dans un chuchotement : « J’ai bien peur que non… ». Puis je m’empressai d’ajouter dans un petit rire, regardant toujours à l’extérieur : « Et par Merlin, merci ! Je n’aurai pas besoin de me jeter d’ici ce soir ! ». J’aurai bien eu envie de lui retourner la question, mais j’avais peur que sa réponse concerne Asling et que cela ne présage rien de bon. Du coup, je m’abstins, et en profitais pour changer l’ambiance et pour passer à autres choses un petit temps.

Je lui tendis la main et l’attirai vers le rebord de la tour. Je m’y assis, lui indiquant qu’elle devait venir se mettre à mes côtés. Elle s’installa alors, assez proche de moi, et je la sentais plutôt crispée. Avait-elle peut du vide ? Si c’était le cas, je ferais en sorte de la rassurer, mais pour le moment je n’en avais aucune confirmation. Au début, je ne dis rien, admirant la vue qui s’offrait à nous et profitant de la petite brise. Sa petite phrase me fit sourire. Ouais, la preuve que j’avais confiance en elle pour lui demander de s’assoir à mes côtés à une centaine de mètres de haut ! Je fus surpris lorsqu’elle attrapa ma main, la serrant fortement. Je tournai alors mon regard vers elle lorsqu’elle me demanda de ne pas la lâcher. Confirmation faite, elle avait peur du vide. Elle s’empressa d’ajouter qu’elle avait peur, indiquant qu’elle savait pourquoi elle était chez les aiglons. Je souris de plus belle, la fixant du regard. Je serrai alors à mon tour sa main. « T’inquiète, je n’te lâcherai pas… une Roxen en position de faiblesse, ça me plait ! » Dis-je sur le ton de l’humour. Je m’empressai de lui dire pourquoi je l’avais attirée ici, afin qu’elle ne pense pas au vide. Je lui parlai vaguement du terrain de Quidditch, que je pointais de mon index libre.

Ce fameux terrain… ouais, on y avait consacré beaucoup de temps et d’énergie avec Asling là-bas. Et surtout, on s’y était beaucoup retrouvé, y avait passé du temps et s’était surtout bien éclaté ! J’en avais des anecdotes sur le jeune homme combiné au Quidditch. Oh ouais, des tonnes, et la plupart des histoires drôles qui, rien que d’y penser, me faisait du bien. Quand elle dit qu’Asling aimait beaucoup cet endroit, j’acquiesçai d’un signe de tête, continuant de regarder le terrain et lui disant : « Ouais, on s’y retrouvait souvent et j’aurai des tonnes de choses à te raconter sur lui et cet endroit. ». Je gardai mon regard fixé sur ce lieu, ayant plusieurs images qui me passaient par la tête.
Je repris la parole, pensant à un souvenir en particulier, souvenir qui me fit sourire sincèrement et me remplit de bonheur. Je voulais lui raconter. C’était quelque chose que l’on avait gardé entre nous mais qui nous avait valu un de nos plus gros fou rires. Si je devais le raconter à quelqu’un, c’était bien à Chloé ! Elle me demanda alors de lui raconter et je tournai le regard vers elle, voyant ses yeux briller, ce qui me donna encore plus envie de le faire.

Je posai mon autre main sur la sienne et dis d’un air amusé : « Bon, puisque t’es sage, je vais te raconter cette histoire. Mais attention, ça doit rester entre nous… ». Je lui souris sincèrement avant de poser mon regard de nouveau sur le terrain, et de commencer, doucement : « C’était… y a quoi… un peu plus d’un an j’pense. Ouais, vraiment, c’était un soir comme celui-là. J’étais pas encore préfet, lui non plus, autant dire que les responsabilités et le respect des règles on s’en foutait royalement ! » Dis-je avec un petit rire amusé avant de reprendre. « Un soir, on avait décidé d’aller se faire une p’tite séance d’entraînement au terrain, avec de quoi passer la soirée. » Je regardai Chloé avec un petit sourire en coin, me penchant vers elle tout en lui murmurant : « Asling était fort pour trouver de l’alcool au château. » Puis je me redressai, regardant dans le vide. « On avait commencé par boire un coup sur les gradins, nous racontant nos histoires de nanas. Comme d’hab’, il me disait qu’avec Eléonore c’était une connerie… ouais, c’était pas le grand amour entre eux ! ‘Fin bref, on était pas en couple et je m’en foutais un peu vu que je profitais, tout comme lui, à droite et à gauche. On se lançait toute sorte de défis idiots, et avec l’alcool, tout comme notre besoin de prouver qu’on était le meilleur, ça donnait des choses totalement ridicules. » Lançai-je dans un rire. « Tu sais comme il aimait son balai et comme il adorait voler. Je lui ai donc proposé de faire des courses de balais… tout simplement. » Mon sourire ne s’affaiblissait pas, je voulais faire durer le souvenir, ne pas aller trop vite en le racontant. « Bon, faut avouer que notre course ne ressemblait à aucune autre, on a surement failli tomber chacun de nos balais au moins dix fois, mais on se sentait bien ! Et puis, Asling a proposé d’aller survoler la forêt interdite… j’ai adoré l’idée ! » De nouveau, je la regardai : « T’imagines même pas comme c’est génial de la voir du dessus ! On était comme des gamins ! » Je laissai alors un petit silence, la regardant avant de reprendre, riant de nouveau : « Et là, y a eu un vacarme sourd en dessous de nous. Des tonnes de volatiles, de bestioles indéfinissables se sont dirigées vers nous. On a accéléré comme des malades, les oiseaux à nos trousses. On n’savait pas où aller, quoi faire, surtout qu’on s’éloigner de l’enceinte du château… mais on était mort de rire, je t’assure ! Inconscients, j’avoue ! » Je me pinçai alors les lèvres, et comme à une gamine à qui l’on raconterait une histoire, je lui lançai : « Et c’est pas fini… c’était notre soirée celle-là, la soirée où on a vécu des choses incroyables. Tu veux connaître la suite petite ? »


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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyMer 27 Mai - 11:23



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Malgré les nombreux efforts que je faisais, je n’avais pas encore réussi à sortir la tête de l’eau et à être parfaitement lucide. Asling était mort. Ces mots me venaient régulièrement à l’esprit mais restaient encore irréels, assez éloignés de ma propre réalité. Il était curieux de me dire que j’étais consciente de ce qui s’était passé, tout en me disant que cela ne pouvait pas avoir eu lieu.
Matthew était l’une des très rares personnes que j’avais envie de voir, en ces temps difficiles. Je ne l’avais pas cherché, par fierté, par manque d’énergie mais aussi car j’estimais qu’il devait être assez occupé avec Taylor et Éléonore. Je n’avais pas non plus envie de croiser les deux jeunes femmes qui détestaient toutes les deux Asling. Le risque était bien trop gros et j’étais capable de déverser ma colère sur elles, injustement, à la simple (ridicule) pensée qu’elles étaient heureuses d’avoir appris la disparition de mon ami. Asling aussi était injuste pour beaucoup de raisons, mais très peu de personnes avaient compris qu’il y avait des manières de faire avec lui. Il n’avait rien du monstre anti-moldus et je l’avais vu de mes propres yeux venir voir Faust Churchill pour lui parler, malgré la haine évidente entre eux. Même si n’en avions jamais parlé, j’étais persuadée que Matt pouvait comprendre ça, même si certaines idées d’Asling étaient trop extrêmes.

Le jeune homme ne s’en doutait sûrement pas, mais l’avoir près de moi (et rien que pour moi) m’avait fait l’effet d’une bouée de secours et je ne m’y étais pas attendu moi-même, persuadée que la solitude était la solution. Je redoutais même l’instant où il repartirait, direction le dortoir des rouges et or.
Aucun doute là-dessus, nous n’avions pas de mal à nous comprendre et cela me fut confirmé lorsqu’il affirma préférer être joyeux et me voir joyeuse. Je n’avais pas souvenir d’avoir échangé avec lui d’une autre manière que les blagues, les rires, les petites provocations gentilles (mais pas trop). La situation était donc inédite, mais tellement regrettable… Sa phrase me fit naître une pensée encore plus regrettable : « est-ce que cette joie reviendra un jour ? » J’en doutais comme jamais et je ne m’imaginais pas rire, m’amuser sans me dire qu’on avait enlevé à Asling l’opportunité de vivre les mêmes choses. Néanmoins, je constatais que ma répartie revenait d’elle-même, sûrement un petit point de départ non négligeable. En plus de ça, j’avais envie de tout sauf voir une forme de tristesse ou de colère sur son visage, cela m’encourageait donc à tenter l’humour pour espérer apercevoir un sourire sur ses lèvres. Je pouvais facilement craquer mille fois avec un seul de ses sourires, perdre ça était bien trop triste et j’étais à présent lassée de la tristesse. Si seulement le ciel ne nous était pas tombé sur la tête (du moins, c’était l’impression que j’avais), peut-être aurions nous pu nous croiser dans de meilleures circonstances et jouer à notre petit jeu habituel….

Fort heureusement, le jeune homme ne posait pas trop de questions précises sur le moment où j’avais vu Asling mourir. Pas que je ne souhaitais pas lui raconter, mais il était bien plus facile de parler de choses légères comme mes affaires et les facettes de nos personnalités respectives que nous ne connaissions pas l’un et l’autre. Je tâchais de prendre exemple sur lui et de garder un petit air amusé même si je culpabilisais énormément de sourire dans un cas pareil. Là où il se trouvait désormais, Asling pouvait encore m’en vouloir de m’autoriser un petit instant de joie ….. C’était sans doute ridicule de penser cela, mais c’était plus fort que moi :

« Tu parles quoi ? La langue des signes, la langue de chat, la langue de bois… ? » lui répondis-je en voyant son regard se poser sur moi et avec un léger sourire. « Tu me ferais cet affront ? Cette montagne de livre appartient à la bibliothèque, tu te débrouilleras avec eux, et avec ma terrible vengeance qui viendra ensuite ! » Je lui donnais un petit coup de coude, presque imperceptible, pour lui faire comprendre que je plaisantais. J’étais capable de bien mieux, en temps normal. En revanche, utiliser la troisième personne pour faire passer quelque chose me concernant n’était pas si étonnant que ça. Je m’étais découverte une capacité à dire les choses, de manière sincère et en parlant de vrais sentiments ; mais je n’avais fait cela qu’à l’écrit et j’avais failli mourir de honte. Je réitérais le petit coup de coude, accompagné d’un petit froncement de sourcils lorsqu’il m’expliqua, de manière détournée, qu’il allait faire semblant d’être perdu pour que cela m’évite de déprimer. Ben voyons ! « La pauvre petite voit bien tous les efforts qu’il fait pour cacher son admiration pour elle » Je haussais les épaules. « Elle a plutôt l’impression que c’est lui, le pauvre petit, mais elle va le laisser dans ses croyance car elle n’a pas envie de le voir pleurer ».

Aborder la question même du décès d’Asling n’avait rien pour me faire sourire, ni pour me faire croire que la situation n’aurait pas pu être différente. Matt avait sûrement un point de vue différent que le mien sur la situation, mais se rendait-il vraiment compte du déroulé ridicule des faits ? Nous étions dehors, prêts à partir loin de cette attraction et le drame s’était joué en quelques secondes. Nous avions faits une grossière erreur en perdant du temps dans l’attraction en cherchant à ressortir par l’entrée. Bizarrement, j’avais aujourd’hui l’impression d’avoir eu un pressentiment, ce qui expliquait la mauvaise humeur qu’avaient du subir le professeur Weirbird, Kendrick et Asling…
Avant de répondre, je l’écoutais jusqu’au bout, toujours aussi désespérée en me disant que tout aurait pu être différent. Je ne pouvais pas changer les choses, mais c’était ce que je souhaitais plus que tout au monde. J’avais soutenu son regard, difficilement, lorsqu’il essayait de me faire comprendre que je n’étais pas fautive. Comment parvenir à me mettre une chose pareille dans le crâne sachant que j’étais présente au moment même où Asling s’était effondré ? Où une seule action différente de ma part aurait pu changer le cours des choses ? Quant à la « faute de l’organisation »…. oui, mais QUI était responsable de ça ? J’avais besoin de noms, d’avoir des visages à haïr jusqu’à la fin de mes jours. Peut-être que cela aurait pour seul avantage de me permettre de ne plus haïr certaines personnes pour des broutilles. La légère impulsivité de Matt était surprenante, certes, mais j’estimais l’avoir méritée et en avoir surtout besoin… Je n’osais réellement relever les yeux vers lui que lorsqu’il commença à parler un peu plus calmement. Je pinçais alors les lèvres juste avant de répondre, à mi-voix car je n’avais pas le courage de me battre :

« Penses-tu vraiment que j’aurais moins mal en me disant que l’organisation est coupable….ou une quelconque autre personne ? » je soupirais en passant une main sur mon visage : « J’étais tellement heureuse en voyant qu’il était dans le même groupe que moi…. je suppose que j’étais censée veiller sur lui jusqu’au bout ! Comment est-ce que je suis censée faire pour ne pas me torturer avec cette idée ? » Je secouais la tête, un peu perdue, incapable de me maîtriser, chose que je gérais bien en règle générale. « J’ai le sentiment que je ne me le pardonnerai jamais. Est-ce que c’est trop tôt pour le faire ? Est-ce que je n’y arriverai jamais ? Je n’en sais rien…. » Je le fixais, ajoutant simplement : « Je suppose que je vais déjà redoubler de vigilance pour les personnes qui comptent…et qui sont encore là… »

Ce que m’avait dit le jeune homme était assez étonnant et j’avais fait en sorte de ne pas paraître trop surprise. L’entendre me dire qu’il était prêt à donner beaucoup pour voir un sourire sincère sur mes lèvres était une phrase qui s’était gravée d’elle-même dans ma tête, tellement je ne m’attendais pas à cela de lui. Du moins, je ne l’imaginais pas capable de le dire à haute voix. Je ne savais toujours pas ce que nous étions vraiment l’un pour l’autre, mais ses petites phrases me laissaient penser que je comptais quand même un peu pour lui, même si nous nous étions connus d’une façon assez spéciale. La communication par les sourires et par le regard était plus facile pour nous et j’appréciais vraiment le petit effort qu’il avait fait, pour me remonter le moral, pour essayer de ne pas me faire sombrer encore plus dans la tristesse…
Lorsqu’il accepta de faire « lutter nos sourires ensemble », je lui rendis son mince sourire, pas forcément convaincue de la facilité de la tâche, mais bien déterminée à tenter quand même de tout faire pour y arriver.

Ce qui me fit réagir, en revanche, c’était sa réaction sur l’idée de sauter d’une tour. Matt tenta du mieux qu’il pouvait de dénigrer mon choix de prendre la plus haute tour du château pour mon ‘suicide de l’amour’. N’ayant pas dit mon dernier mot, je lui répondis aussitôt, souriant en le voyant rouler les yeux : « Le choix de la plus haute tour pour le courage et la classe ; et je comptais miser sur le saut pour l’originalité. De quoi j’me mêle ?! Hum… tu te prétends courageux, mais il me semble t’avoir déjà dit que je ne croyais pas aux belles paroles de ce genre sans en avoir vu la démonstration ». Je ne savais pas d’où me sortait cet entrain, mais je n’allais pas lui laisser l’occasion de gagner la partie si facilement, ce petit vantard.

La question spontanée que je lui avais posée avait marché du tonnerre car j’étais quasiment certaine qu’il avait été étonné de l’entendre. Avais-je tort de profiter de la situation pour essayer de savoir s’il était à présent fou amoureux d’Éléonore ? Après tout, il avait lui-même mis ce sujet sur le tapis en parlant de notre saut du haut de la tour des Gryffondors. Attendant la réponse, je tournais discrètement le regard vers lui, constatant qu’il regardait à son tour le ciel. J’accueillais sa réponse sans broncher, tout de même étonnée qu’il ne cherche pas une manière d’éviter la question. Je le savais parfaitement capable de ça, mais la soirée était spéciale… Je lui formulais une simple réponse : « Je ne me jetterai pas non plus ce soir… » Et cette réponse me fit penser à quelque chose, que je décidais de lui dire, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être allais-je le regretter plus tard, mais c’était tant pis, j’avais déjà les plus lourds regrets imaginables : ne plus jamais voir Asling. Cela était peut-être une bonne occasion de donner le sourire à Matt, qui sait ? « Tu sais ce que j’ai fait… il y a quelques temps ? J’ai écrit une lettre à Asling. Dans cette lettre, j’ai écrit des trucs… » Je pinçais les lèvres, ayant soudain envie de rire. « …des trucs que quelqu’un comme moi ne dit jamais à personne. Quand le hibou que j’ai choppé à la volière a effectué son premier battement d’ailes avec la lettre, j’ai essayé de le rattraper, tellement j’avais honte ! Mais c’était trop tard bien sûr. Double honte lorsqu’Asling s’est pointé avec ladite lettre en face de moi. » Je lui lançais un rapide coup d’œil. « Finalement, si j’avais rattrapé l’oiseau, il n’aurait jamais rien su de tout ce que j’avais à lui dire, même si j’ai un peu exagéré dans mes propos… je n’étais pas amoureuse de lui, quand même ! » Y penser me rendait encore un peu honteuse. « Il a au moins pu savoir ce que je pensais de lui, que je l’aimais, à ma façon. Je regrette maintenant d’avoir regretté d’envoyer ça… »

Avec nostalgie, je me disais qu’il était parti en connaissance de cause, sans ignorer qu’il y avait au moins une personne qui lui avait été fidèle (en amitié, en l’occurrence) et qui le serait toujours. Je ne regrettais donc pas d’avoir témoigné à Asling mon affection pour lui, puisque je ne pouvais plus le faire aujourd’hui, ni demain.
Même si j’étais remplie de découragement et d’idées toutes aussi noires les unes que les autres, je lançais à Matt, avec humour, la phrase suivante : « Te moque pas de moi, sinon tu vas le payer… » Les idées de vengeance me venaient par centaines, mais elles n’étaient pas si menaçante que ma petite phrase le laisser penser. Au contraire.

Je ne me posais pas beaucoup de questions, ce soir, excepté la seule et unique qui ne voulait quitter ma tête depuis le fameux jour noir. Sûrement dans une tentative de me rendre le sourire et de rendre le moment agréable. Je lui en étais tellement reconnaissante de ne pas partir tout de suite. Sa présence me laissait penser, même si ça n’était pas encore gagné, que je n’étais pas si seule que ça….maintenant que Sunny et Asling n’étaient plus. Matt m’avait amené tout au bord de la tour… Endroit vers lequel je ne me serais pas dirigée toute seule, par sécurité. La tour était tellement haute, je n’en revenais pas et j’avais évidemment fait l’erreur de regarder en bas. Diriger mes yeux vers l’endroit que le jeune homme me montrait était une meilleure idée, la vue restait époustouflante et je voyais bien que le terrain de Quidditch endormi au loin n’était pas une facette du paysage qui passait inaperçu pour le jeune homme.
Avant toute autre chose, je m’étais assurée qu’il ne me lâcherait pas ou qu’il n’essaierait pas de me pousser pour plaisanter, je n’étais pas rassurée, mais regarder au loin me permettait de ne pas trop y penser. Matt plaisanta tout de même en soulignant ma position de faiblesse. Rah ! Il n’avait pas tort, mais à charge de revanche. Je répliquais alors, avec un petit sourire :
« Hey ! Ca peut vite se retourner contre soi lorsque l’on fait le malin, tu le savais ? » Moi en tout cas, je n’étais pas en reste pour trouver un retournement de situation. Du moins, c’était le cas en général. Pour l’heure, j’avais un peu de mal avec tout et j’étais persuadée que le jeune homme n’aurait aucun mal à gagner ce qu’il voulait.

Matt m’avait dit que l’histoire concernant Asling n’était pas triste, mais drôle et inavouable. J’avais confiance et je ne m’attendais pas à devoir jouer avec de trop fortes émotions.
Je levais un sourcil interrogateur, curieuse de savoir s’il allait me raconter quelque chose d’honteux, une histoire que même Asling n’avait pas osé me dire. Mais dans tous les cas, cela n’avait pas une grande importance. J’étais juste prête à tout pour qu’Asling ne soit pas oublié. C’était bien trop tôt pour que cela arrive, mais j’en avais peur. Je savais que je ne l’oublierai jamais, que j’aurai une pensée pour lui chaque jour de ma vie. Mais pour les autres ? Ce genre de souvenir partagé, je n’y avais pas pensé avant car je restais seule, au maximum. Maintenant que Matt était là, à mes côtés, l’idée me semblait idéale pour lutter contre la tristesse…D’un autre côté, un rappel cruel referait surface régulièrement : Asling ne vivrait plus de moments comme ceux évoqués.

Je haussais une épaule lorsqu’il affirma que j’étais sage, ayant l’air de dire « comme toujours ! » puis, je le regardais alors, hochant la tête lorsqu’il m’affirma que ça devrait rester entre nous. Je voulais justement garder précieusement tout ce qui concernait Asling… et en bonne curieuse que j’étais, j’aimais bien les petits secrets. M’obligeant à ne pas répliquer, je fixais mon regard sur le jeune homme, prête à écouter son histoire. Le début me rappela qu’Asling avait été nommé préfet, il y a peu… Attentive, je ne pus empêcher un franc sourire de s’étaler sur mes lèvres lorsqu’il s’approcha légèrement pour me parler de l’alcool qu’ils avaient illégalement réussi à faire atterrir dans les gradins du terrain de Quidditch. Qu’est-ce que j’aurais aimé être une petite souris pour voir ça, et pour les entendre. L’envie était tellement tentante de l’interrompre pour répondre, mais je voulais le laisser parler, jusqu’au bout. Mon sourire était toujours présent et je clignais plusieurs fois des yeux lorsqu’il évoqua l’avis d’Asling sur Éléonore. J’aurais presque eu envie de lui dire, à cet instant « Oh tu sais Asling avait toujours raison ! » tout en sachant que j’essayais toujours de lui donner tort (qui aime bien châtie bien), mais je me contentais de pencher légèrement la tête, gardant mon avis pour moi et me contentant d’écouter la suite. Des défis, des courses de balais au dessus de la forêt interdite sous l’effet de l’alcool et le sourire de Matthew qui me raconte tout ça : C’est décidé, je vais chercher à remonter le temps pour rester à cet instant précis jusqu’à épuisement. Je jetais un petit coup d’œil vers la forêt, pas certaine que l’idée de la survoler aurait plu à tous, mais Asling avait le don pour les idées spéciales. Lorsqu’il laissa un petit silence s’installer, je tournais de nouveau le regard vers lui, oubliant le vide qu’il y avait en dessous et la suite me fit écarquiller les yeux avant de me faire franchement rire. Deux mecs à moitié bourrés sur leurs balais coursés par des oiseaux, l’image que je me faisais était exceptionnelle ! Je ne pouvais pas ne pas rire en imaginant la scène. Matt me demanda si je voulais connaître la suite ; et comment ?!

« Évidemment ! Tu ne peux pas me laisser sans la suite. J'aurais vraiment aimé vous voir à ce moment là ! » Je lui lançais un petit sourire avant d’ajouter : « J’ai quand même droit à mes hypothèses ? » Je n’attendis même pas qu’il me réponde et je proposais : « Je vous vois bien finir tête la première dans le lac… ou bien vous êtes sortis de l’enceinte du château, ce qui a déclenché une alarme qui a réveillé tout le château et vous avez fini dans le bureau de la Directrice ? » Je haussais les épaules, ayant juste envie de savoir ce qu'ils avaient fait avec les oiseaux. « Allez, dis moi ! »



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A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
Voir du monde en ce moment n’était pas ce qui était le plus simple à gérer. Déjà, parce que tout le monde sombrait dans une solide dépression, et aussi parce qu’il fallait toujours faire semblant et que c’était fatigant. On nous demandait de nous confier, de parler, de dire ce que l’on avait sur le cœur… et si on ne le voulait pas ?! Pour ma part, je n’en avais absolument pas envie ! Je ne souhaitais pas dire ce que je ressentais, je ne voulais pas qu’on me plaigne et qu’on me chouchoute. Nan, si je me trouvais avec du monde, je faisais en sorte de leur redonner le sourire. C’était lorsque j’étais seul que je me laissais aller à mes humeurs. Malheureusement, Chloé avait pu voir un élan de colère alors que je pensais qu’on avait volé les affaires d’Asling. Cela s’était vite dissipé, mais j’avais bien vu que ça l’avait quelque peu décontenancé.

Pour dire vrai, se retrouver tous les deux était très appréciable. Certes, on parlait un peu de cet évènement, mais on tentait de revenir à nos petites habitudes, et c’était vraie bouffée d’air frais ! Je ne pensais pas tellement à ce qu’il se passerait après, quand nous quitterions la tour, pour le moment je profitais de ce moment. Après tout, on était tranquille ici, et on n’était pas obligé de faire des efforts aux yeux des autres.
Je la voyais beaucoup plus pensive qu’en temps normal, beaucoup plus préoccupée et surtout beaucoup plus triste… et cela ne me plaisait pas du tout. Un sourire sincère, juste un, un premier, c’était ce que je voulais voir se dessiner sur ses lèvres. Et si c’était moi qui pouvais lui provoquer, ce serait d’autant plus satisfaisant !

Chloé me parla alors de ce qu’il s’était passé dans l’attraction, allant jusqu’à la mort d’Asling. Je n’avais pas insisté, je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie et, de plus, les mots ne me venaient pas. Alors, pourquoi s’obliger à poser des questions alors que cela nous mettrait mal tous les deux ? Si les détails devaient être racontés, cela devrait venir naturellement, et non de façon forcée et gênante. C’était déjà une grande preuve de courage que de me parler de cet évènement, chose que je n’avais pas faite moi-même avec mes proches. Alors, qu’elle se confie ainsi était déjà un grand pas, je n’allais pas l’assommer de questions. Tenter de l’humour après ça était risqué mais c’était le seul remède que je connaissais à la tristesse, alors pourquoi ne pas essayer ?
Lorsqu’elle me demanda quelle langue je parlais, je haussai alors tout simplement les épaules, comme si c’était évident : « Tu n’préfèrerais mieux pas savoir les langues que je parle le plus… ». Puis, je m’empressai de renchérir à ses propos : « J’ai des contacts à la bibliothèque, aucun moyen que j’ai des problèmes. Et pour ce qui est de ta vengeance… » Je laissai échapper un petit rire sadique forcé. « J’aimerais bien voir ça ! ». Je tentais l’humour, même s’il n’était pas aussi démonstratif que d’habitude. Rien que mon rire et mes sourires n’étaient pas aussi prononcés, mais le cœur y était tout de même. Nous essayions de nous charrier, comme à notre habitude. C’était plus timide mais je sentais que ça nous faisait du bien. Lui faire croire que je faisais semblant d’être perdu sans elle me rappelait certains souvenirs où nous rions aux éclats pour un rien. Les mots qui suivirent me firent sourire, haussant un sourcil légèrement amusé. « Que veux-tu, il n’a pas l’habitude d’admirer les gens ! C’est une nouveauté pour lui ! Mais de là à pleurer pour elle… elle peut se gratter cette demoiselle ! ».

Asling… c’était certain, on ne l’oubliera jamais, et ce n’était pas ce que l’on voulait de toute façon ! J’avais écouté la belle brune, je tentais de me faire la scène dans la tête mais je voulais aussi prendre du recul. Jamais je ne saurai ce qu’elle avait vécu dans cette attraction, jamais je ne pourrai vraiment la comprendre. Mais je pouvais être là… c’était la meilleure chose que je pouvais faire !
Face à ses propos, je m’étais un peu emporté. Le fait qu’elle se croit fautive m’agaçait, ouais, c’était vrai. C’était bien assez difficile actuellement pour en rajouter une couche supplémentaire ! Alors, certes, j’aurai aimé pouvoir contenir mes mots, ne pas jouer au Matt impulsif habituel… mais à croire que la naturel revenait toujours au grand galop ! Je lui avais dit les choses telles que je le pensais, ne voulant pas qu’elle culpabilise inutilement. Je n’avais, cependant, pas oublié de m’excuser par la suite. Son regard m’y avait aidé. Mais je ne regrettais pas mes paroles, la fixant droit dans les yeux. Elle n’avait pas le droit de se rabaisser à ce point !
Elle gardait le regard baissé, et j’attendais qu’elle lève les yeux vers moi. Elle parla d’une petite voix, me demandant si je pensais vraiment qu’elle aurait moins mal en se disant que l’organisation, ou une quelconque personne, serait couple. Je haussai alors les épaules. Après tout, il fallait bien être en colère contre quelqu’un, c’était mieux si ce n’était pas contre soi-même. Et puis, c’était beaucoup plus logique que se sentir fautive ! Alors qu’elle poursuivit, je l’observais, voyant qu’elle était plutôt désemparée. « Tu peux en vouloir à qui tu veux, peu importe, mais évite de t’en vouloir à toi-même. Tu te fais encore plus de mal, et ce toute seule. » Je soupirai alors. « J’peux pas te dire comment arrêter de te torturer, j’suis nul pour les conseils…mais tu dois arrêter, parce que tu n’as pas le droit de t’arrêter de vivre. Tu n’peux pas passer ta vie à culpabiliser ! » A ses questions, alors qu’elle relevait les yeux vers moi, je me pinçai les lèvres, haussant les sourcils, avant de répondre. « Les évènements sont trop récents… tu n’oublieras jamais, tu vivras avec ça mais, justement, tu vivras ! Il faut que tu apprennes à te pardonner Chloé, parce que d’autres personnes ont besoin de toi, et certaines sont aussi là pour toi. » J’appuyais mon regard, ne clignant pas des yeux, à mes mots. Je ne le disais pas clairement, mais évidemment que je pensais faire partie de ces gens. Je ne le dirai pas, mais je pensais cependant être clair. Tout du moins, en plus de mes paroles, mon regard parlait de lui-même.

La sujet dévia sur notre délire, d’il y a quelques temps maintenant, sur sauter, un jour peut-être, d’une des tours du château. Je la charriai quelque peu sur son choix, voyant qu’elle avait repris un peu du poil de la bête, réagissant plutôt rapidement. De nouveau, je roulais des yeux à ses propos, ajoutant en levant les yeux au ciel : « Je suis un homme d’action, mais tu n’m’en voudras pas de n’pas te faire de démonstration tout de suite ! Après tout, j’avais bien dit que cet acte se ferait dans un cas particulier, et un seul… »

Du tac au tac, la belle brune en avait profité pour me poser une question qui me stoppa net. En temps normal, j’aurai répondu dur le ton de l’humour, mais là elle m’avait pris au dépourvu. J’avouais que je m’étais senti plutôt mal à l’aise, comme si j’avais l’impression qu’elle était l’espionne d’Eléonore, cherchant à savoir ce que je répondrais. Elle m’avoua qu’elle non plus, elle ne se jettera pas de la tour ce soir. J’inspirai et expirai fortement, et je dis juste, dans un souffle : « Tant mieux... ». A peine avais-je eu le temps de prononcer ces deux mots qu’elle reprit la parole. Je quittai des yeux le ciel pour les poser sur la Serdaigle. J’écoutai ses premiers mots et son petit rictus me fit penser que ce qu’elle avait à raconter devait être bien intéressant. Je mis ma main sous mon menton, le maintenant alors que je l’écoutais attentivement. Au fur et à mesure qu’elle racontait, un sourire amusé se dessinait sur mes lèvres. Chloé ? Une fille sentimentale ? Comme quoi, on aura tout vu ! A la fin de ses paroles, mon sourire devint plus doux, quoiqu’un peu moqueur suite à son avertissement de ne pas me moquer d’elle. « Eh bien ! Si je m’étais imaginé un tel truc… Chloé, ou l’auteure de lettres d’amour. Je suis scotché ! J’ferai appel à toi qi un jour j’ai besoin. » Lui lançai-je avec un petit clin d’œil complice. « Y a pas à être honteuse, après tout tu lui as dit c’que tu pensais, j’vois pas c’qu’il y a de mal à ça ! » Je haussai de nouveau les épaules. « Au moins, il savait ! ».

Sans lui laisser le temps de réagir ou de dire non, je l’attirai vers le bord d’une des ouvertures de la tour, m’installant à celle-ci et attendant qu’elle fasse de même. J’avais de la chance, le vide ne me faisait pas peur. Encore mieux, j’adorai ça ! Une certaine adrénaline qui me plaisait, c’était l’une des raisons pour lesquelles j’aimais autant le Quidditch. Du coup, je n’avais pas réfléchi au fait qu’elle pouvait être paniquée. Je savais que d’ici on verrait des choses intéressantes… et je voulais lui changer les idées. J’y arriverai, je me le promettais !
Rapidement, je lui avais désigné le terrain de Quidditch. Ouais, j’avais un truc à lui raconter, et rien que d’y penser, un sourire sincère se dessina sur mes lèvres. Je fixai l’endroit, me remémorant l’histoire que je voulais lui conter, et je me sentais mieux… et je voulais qu’il en soit de même pour elle.

Lui disant que j’avais quelque chose à lui avouer, je précisai par la même occasion que cette histoire était amusante et surtout, qu’elle était toujours restée entre Asling et moi-même. Un souvenir qui me faisait encore rire, que je ne voulais pas oublier. J’aurai juste aimé pouvoir en voir d’autres avec lui… enfin, ça ne changeait rien de se torturer, je souhaitais lui raconter cette petite aventure. Alors que je commençais à la mettre dans le contexte, un large sourire reprit place sur mes lèvres, continuant de poser mes yeux sur le terrain de Quidditch.
Je lui racontai tout, avec certains petits détails, ce dont je me souvenais et qui faisait que cela resterait toujours dans mon esprit. Nous n’étions pas encore préfets alors autant dire que nous étions plus turbulents qu’actuellement… mais la discrétion était quelque chose que l’on maîtrisait bien. Après tout, nous étions des rois dans l’art du délire et de l’amusement. Et ce souvenir, entre autres, en était la preuve parfaite. Je lui racontais celui-là car la soirée ressemblait fortement à ce moment, et que, surtout, c’était l’un des meilleurs moments que nous avions passé tous les deux… l’un des plus hilarants ! J’avais l’impression de revivre cet instant, c’était comme si j’y étais et je ne pouvais m’empêcher de sourire en lui parlant de cette fameuse course au-dessus de la forêt interdite. En y pensant, c’était une idée stupide, mais tellement mémorable que jamais je ne pourrais regretter de l’avoir suivi dans ce délire complètement fou… surtout que ce n’était que le début de cette soirée inoubliable !
Un court silence s’installa avant que je lui annonce l’arrivée d’oiseaux de malheur, à nos trousses. Je tournai le regard sur elle et l’entendre rire me fit faire de même, sentant que son éclat de voix me donnait l’impression d’absorber une grande bouffée d’air frais. La voyant totalement emballée, je gardai un petit sourire sur le coin des lèvres tout en lui demandant si elle voulait en savoir plus, la suite en valait le détour !

La réponse de la belle brune me fit sourire d’autant plus. La voir ainsi me faisait vraiment plaisir et j’étais content de voir que j’arrivais à lui redonner le sourire, un sourire sincère et rempli de bonheur… et j’adorais ça ! En réponse à sa demande d’hypothèses, je lui dis avec un sourire : « Je t’écoute. ». Ses propositions me firent rire de plus belle. Eh ! Ca aurait pu se finir comme ça aussi, l’alcool ne nous avait pas aidé à agir le plus sainement possible après tout. « Hum… nan, le lac n’était pas pour tout de suite… et pas de sortie de l’enceinte. » Je lui lançai alors d’un ton assuré, bombant le torse tout en haussant les sourcils d’un air évident : « Voyons ma belle, on ne s’est jamais fait shopper… de vrais pros ! » Cependant, dans un petit rire, je renchéris : « Mais j’avoue que ça aurait pu être possible, tes hypothèses ! ». Voyant qu’elle trépignait d’impatience de connaître la suite, je repris : « D’accord d’accord, je continue. Interdiction de se moquer ! ». Je lui fis un petit clin d’œil, posant cette fois-ci mon regard sur la forêt, un peu plus loin, et lui désignant de mon index un arbre surplombant la forêt, au beau milieu de celle-ci. « Tu vois cet arbre là-bas ? Le GRAND chef ? ». Une fois qu’elle l’eut capté, je poursuivis : « Celui-là nous a réservé une belle surprise ! ». Je reposai mes mains de chaque côté de moi, secouant la tête, affichant un petit sourire malicieux. « Quand on a vu que ces saletés de bestioles nous poursuivaient, on a accéléré la course. Sauf qu’on avait mal calculé plusieurs choses… on regardait beaucoup derrière nous, afin de les semer, du coup on zigzaguait, jusqu’à ne plus savoir où on était. » Et là, je me mis à rire pendant plusieurs secondes, jusqu’à en pleurer. Oui oui, je revoyais la scène et je me rendais compte qu’elle me faisait toujours autant rire ! « Je continuai mon vol quand je remarquai qu’Asling n’était plus là… ainsi que les oiseaux. » Je repris mon souffle, reposant mes yeux sur elle. « Tu devineras jamais où je l’ai retrouvé… cet idiot avait réussi à s’accrocher dans des branches de cet arbre. Il était coincé dedans comme un fruit mur, entouré par des dizaines d’oiseaux. A la base, j’me suis demandé dans quel était je le retrouverais mais… » Je repartis dans un fou rire. « En plus… de le… voir coincé… dans les branches… je remarquai que… les oiseaux ne l’attaquaient… pas mais se… servaient de lui… comme de toilette de luxe… ». Oh oui, le pauvre était rempli de chiures de volatiles, horrible ! « A mon approche, les oiseaux s’affolèrent et disparurent. A croire qu’ils s’étaient amusés à nous courser juste pour se moquer de nous. Je t’assure Chloé, t’aurais vu l’état d’Asling… c’était ridicule, et en plus la puanteur était bien présente. » Je secouai la tête, reposant mes yeux sur l’horizon. « Le pire, c’est qu’on a trop galéré à se barrer de là, et il a vraiment fallu qu’on aille au lac pour lui enlever un minimum tous ces trucs dégueu’… c’était à vomir… J’étais juste mort de rire, je n’arrivais même plus à marcher tellement j’étais plié de le voir ainsi… et le pire c’était que lui aussi n’en pouvait plus. » Je me penchais vers la jeune fille et lui murmurai : « Tu savais que la m**** d’oiseaux était une vraie horreur à nettoyer ?! » Puis je me redressai et dis, avec un sourire : « Et le pire, c’est qu’il fallait réussir à rentrer au château sans se faire repérer… ce soir-là, on croyait vraiment qu’on allait se faire avoir, surtout qu’Asling avait eu un blanchissement de cheveux instantané… ». Je me passai alors les mains sur le visage, incapable de masquer mon sourire amusé, revoyant la tête de mon pote qui n’avait qu’une envie : se venger de ma moquerie. J’ajoutai alors, regardant la belle : « J’me suis moqué, évidemment, tu m’connais… mais Asling ne souhaitait pas se laisser faire, autant dire qu’il s’est bien vengé par la suite, et j’ai pris le bain le plus froid et crade de toute ma vie ! » Et dire que l’eau du lac n’avait rien de propre… A nous deux, on faisait la paire ! Aussi dégueu’ l’un que l’autre, puants, dans un état minable… et bidonné. Le retour dans le château allait être risqué, et je me doutais que Chloé voyait la chose venir. Cependant, je marquais une nouvelle pause, souhaitant voir sa réaction.


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❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Devions-nous regretter d’avoir voulu nous amuser à la fête foraine ? Sans doute pas… personne ne se doutait que quelque chose arriverait et parmi tous les regrets que j’avais aujourd’hui, celui-ci n’en faisait pas partie, même si j’y avais longuement pensé. Asling ne m’avait jamais demandé mon avis pour la fête foraine ; qui me dit qu’il ne s’y serait pas rendu sans moi ? Le mal était fait, le drame avait eu lieu et nous devions malheureusement vivre avec. Naturellement, je n’avais pas envie d’en parler, pas envie de revivre l’instant dans tous ses détails ; non seulement car certaines choses m’avaient échappées, et aussi car j’essayais de ne plus en faire des cauchemars à longueur de temps.
La présence de Matt dans la tour, où j’avais voulu passer un moment tranquille, était finalement la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Qui mieux que lui pouvait rendre le sourire à quelqu’un ? Qui mieux que lui me donnait le sourire ? Sa colère avait été surprenante pour moi, simplement car je ne connaissais pas cette facette de sa personnalité, mais d’une certaine façon, elle me laissait penser que le jeune homme n’était pas insensible à tout ça. Il avait connu Asling, l’avait apprécié et j’avais envie de me raccrocher à ça pour éviter de penser à toutes les personnes qui avaient mal considéré mon ami. Des souvenirs, c’était tout ce qu'il nous restait de lui…et j’avais envie que l'on se remémore les bons. Asling aurait sans doute préféré nous voir sourire plutôt que pleurer.

Bizarrement, j’étais plus à l’aise lorsque je me trouvais seule avec le jeune homme. La présence de Taylor n’était pas toujours facile à vivre car j’avais le sentiment qu’elle cachait des choses et car nous avions tendance à nous crêper un peu le chignon ; même chose pour Éléonore même si nos premiers échanges avaient été cordiaux.
Matt avait vécu un moment difficile à la fête foraine, il ne pouvait que comprendre mon état d’esprit actuel. Si quelqu’un d’autre que lui était entré dans la tour, je serais sans doute restée dans ma cachette pour attendre un retour au calme. J’avais agi d’une manière contraire et ne le regrettais pas.

Même si les circonstances n’étaient pas les meilleures, nous tentions tous les deux l’humour et les répliques légères. Il n’en avait jamais été autrement entre nous et j’estimais que c’était la seule façon pour nous d’échanger un peu sans être mal à l’aise. En temps normal, je profitais des petites blagues et des provocations pour faire entendre au jeune homme qu’il me plaisait beaucoup. C’était tellement plus simple, tellement plus amusant et le meilleur était qu’il entrait systématiquement dans le jeu, de quoi me tendre de merveilleuses perches pour continuer sur ma lancée. Cette soirée était différente, mais nos petites piques n’en étaient pas moins présentes. Je n’avais pas pensé à cette éventualité, noyée par la tristesse et l’idée que je ne pouvais plus être heureuse comme c’était le cas en sachant qu’Asling n’était pas très loin, mais finalement, nous amuser pouvait nous divertir et nous faire penser à autre chose, encore fallait-il s’en sentir capable. Avec Matt, je l’étais, rien que pour m’assurer qu’il ne changeait pas, qu’il était là en dépit de tous ces changements brutaux et soudains.

Suite à ses paroles, je levais légèrement les yeux au ciel, ayant déjà trouvé une réplique concernant « les langues qu’il parlait le plus », mais il valait mieux que je m’abstienne car ce que je pensais n’était pas spécialement approprié. Je lui adressais simplement un petit sourire moqueur que je conservais lorsqu’il me parla de ses contacts à la bibliothèque, je décidais de lui répondre à mi-voix, en plaisantant du mieux que je le pouvais : « Hum, avec quelle jolie nana n’as-tu pas de contacts ? » Je baissais les yeux un instant, un léger sourire accroché aux lèvres, puis j’ajoutais, concernant la suite de ses paroles : « Tu n’as jamais vu une vengeance Chloé Roxen, tu serais surpris … » Dans le bon sens, il ignorait sans doute que je n’étais absolument pas vengeresse pour les personnes que j’appréciais. Matt faisait partie de ces personnes et je n’étais disposée qu’à le charrier si je devais un jour me venger. Naturellement, il était apte à répliquer sans aucun problème, je le savais.
Je portais de nouveau mon regard sur lui lorsqu’il parla de l’admiration de « il » pour « elle », typique de nos échanges ; l’un ou l’autre aurait le dernier mot, mais nous étions aussi coriaces l’un que l’autre : « Il vient d’avouer son admiration pour elle à demi-mot, me semble-t-il. Elle est fière, la demoiselle ! » Je lui lançais un petit clin d’œil avant de porter tranquillement mon regard vers l’extérieur.

La discussion un peu plus sérieuse sur Asling était inévitable, même si elle était très douloureuse. Matt n’avait pas assisté à la mort de notre ami, mais il en était tout autant affecté, je le sentais ne serait-ce que par sa façon assez brutale de me parler. Il avait parfaitement raison de le faire, je n’avais plus trop conscience de la réalité lorsqu’il était question de ces événements et il était clair que j’avais besoin d’un bon coup de pied aux fesses pour me réveiller un peu… Rien d’autre n’avait fonctionné, peut-être que là était la solution. Avec difficultés, je levais les yeux vers lui pour accueillir ses paroles puis pour lui répondre : « Avant tout ça, j’aurais été capable de le faire. J’avais conscience que culpabiliser pendant dix ans ne servait à rien. Mais bizarrement, tout est devenu un peu plus compliqué qu’avant… » Je ne le quittais pas des yeux, assez mal à l’aise de parler de choses aussi sérieuses, mais je poursuivis tout de même : « Je peux te promettre d’essayer… mais c’est tellement difficile. En perdant Asling, j’ai le sentiment d’avoir tout perdu… Ce n’est sans doute pas la réalité, mais… » Je haussais les épaules, ne terminant pas ma phrase. D’autant que la suite de ses paroles allait un peu dans le sens de ce que j’avais voulu dire. Il me disait que d’autres personnes avaient besoin de moi, et que d’autres étaient là pour moi. Ne me sentant absolument pas à la hauteur après tout ça, je me contentais de croiser son regard, ne le détournant pas durant de longues secondes au cours desquels il me regarda également, sans rien dire. Évidemment, cet instant valait plus que des mots. Il était évident que je comptais faire des efforts pour ne pas me laisser abattre, pour certaines personnes, pour lui, mais j’avais l’impression d’être face à une difficulté insurmontable. Je culpabilisais pour ne pas avoir réussi à sauver Asling, mais également lorsque j’avais envie de rire ou de sourire, estimant que je n’avais pas le droit de le faire en un instant aussi critique.

Nos petites blagues passées revenaient sur le tapis et celui qui nous occupait me rappelait une excellente journée que j’avais passée en sa compagnie, dans une boutique de Pré-au-Lard que j’avais découverte et que j’adorais, désormais.
« Non, je ne t’en veux pas… » J’ajoutais, avec humour : « …sinon, je vais devoir te sauver la vie, montrer au monde entier que je suis une héroïne, ça fait un peu trop pour les oreilles de certains. » Je roulais les yeux, modestement, avant de me centrer sur le reste des ses paroles : « Oui, mais comme tu n’envisages pas ce ‘cas particulier’, tu es tranquille pour le saut, pas vrai ? ».
Quant à la question directe que j’avais osé lui sortir, je n’insistais pas. Je n’avais jamais vraiment eu ma langue dans ma poche et cela ne changerait sûrement jamais. Asling avait changé d’opinion en si peu de temps à ce propos que je me demandais s’il pouvait en être de même pour Matt. Visiblement, ça n’était pas le cas, mais je restais persuadée que tout était possible.

En tout cas, bien que sans doute étonné par ma question, il avait répondu honnêtement et j’avais décidé d’être honnête en retour en lui racontant la dernière petite aventure que j’avais eu avec Asling et qui m’avait valu plusieurs nuits blanches. A mon grand étonnement, il ne se moqua pas autant prévu. Mais ses paroles me suffirent pour avoir envie de répliquer gentiment : « C’est ça ! Ca ne se reproduira pas, jamais ! » Je secouais la tête avant de dire : « Moi au moins, je suis super courageuse. Tu hallucines de voir une Roxen avec tant de courage, n’est-ce pas ? » Je laissais le reste sans réponse, beaucoup trop nostalgique. J’étais prête à écrire des millions de lettres d’amour et à devenir la nana la plus bisounours de la planète si cela pouvait me ramener Asling… Je devais me rendre à l’évidence, rien ne pouvait me le ramener et cette idée me crevait le cœur.

Matthew avait eu la meilleure idée possible pour nous remonter mutuellement le moral. J’avais tout de suite vu dans ses yeux que le souvenir de l’histoire qu’il voulait me raconter lui redonnait le sourire. Je ne demandais pas mieux que de retrouver le Matt que je connaissais et je n’avais pas de doute sur le côté communicatif de son sourire. A partir de là, je ne pouvais que l’encourager à me raconter ce souvenir que je n’oublierai sans doute pas non plus. Je n’oubliais quasiment rien et nous n’avions désormais plus que des souvenirs pour honorer la mémoire d’Asling.
Par sa présence, son envie de me remonter le moral, je me rendais compte que la solution était tout sauf la solitude, mais plutôt d’être entouré par les bonnes personnes, tout en tâchant d’être là pour eux en retour. N’étant pas dans mon état habituel, j’avais l’impression d’être complètement inutile pour Matt, incapable de trouver les bons mots pour effacer tristesse et colère alors que lui faisait tout pour moi.
Je l’avais suivi au bord de la tour, sans protester et avec plaisir, n’ayant jamais vraiment réussi à résister à ce garçon. La fin de l’année touchant à sa fin, il s’agissait sans doute de la dernière fois que je pouvais contempler le parc de Poudlard, hors de question de ne pas en profiter. Pour ce faire, j’avais la présence de l’une des personnes que j’avais été ravie de retrouver pour cette dernière année.

Le jeune homme me laissa proposer mes hypothèses, j’abrégeais le moment pour arriver plus vite au moment où il me raconterait la suite de l’histoire.
Le lac, pas pour tout de suite ? Il allait donc avoir son petit rôle à jouer dans l’histoire, de toute évidence. Il n’avait pas encore commencé à me raconter la suite que j’avais déjà envie de rire. Asling avait été fort dans l’art de faire n’importe quoi, mais il avait toujours assumé son petit côté boute-en-train. Il n’avait jamais honte, avait l’habitude de dire la vérité en face et d’assumer ses choix et ses croyances. Une personne telle que lui allait cruellement me manquer dans ma vie future et je me sentais toujours plus démunie à cette pensée. Mais pour l’heure, j’attendais la suite de l’histoire. Je roulais les yeux en entendant Matt me dire qu’ils étaient « de vrais pros », mouais, ça c’est toi qui le dis !
J’avais interdiction de me moquer, et pour toute réponse, je m’auto-visais du doigt avec un air interrogateur juste avant de secouer la tête, ayant l’air de dire : ‘Moi ?! Jamais…’. Quelque chose me disait que j’allais avoir de belles occasions de me moquer, mais j’attendais patiemment, le laissant s’exprimer comme pour la première partie de l’histoire.

J’avais suivi la direction qu’il m’indiquait pour voir l’arbre en question, m’empêchant déjà de rire, mais je ne pus me retenir bien longtemps en le voyant se marrer comme pas possible à la pensée de leur mésaventure. Je ne savais rien de plus que leur course destinée à semer les oiseaux, mais le voir rire ne pouvait avoir d’autre effet que de me déclencher un fou-rire. Curieux, dans ce genre de situation. Je ne m’imaginais déjà pas sourire, mais encore moins rire de bon cœur, c’était pourtant ce qui se passait. Mon attaque de rire ne se calma pas lorsque je m’imaginais Matt se retourner et se rendre compte qu’Asling n’était plus là. Pire encore en imaginant un Asling bourré accroché dans un arbre. L’histoire était simplement énorme et j’aurais donné beaucoup pour voir ça de mes propres yeux. Matt se mit à rire de plus belle avant même de me dire la suite ; son rire était communicatif et je riais une fois encore avant même de connaître la suite. J’appuyais mon bras sur son épaule, morte de rire, essayant quand même d’être discrète pour ne pas attirer l’attention (sait-on jamais). J’avais complètement oublié la hauteur (tant que je ne regardais pas juste en bas) et j’étais concentrée sur l’histoire, m’autorisant parfois un coup d’œil vers la forêt pour m’imaginer encore mieux la scène.
Ce qu’il me raconta ensuite était sans doute le plus hilarant de toute l’histoire. Lui-même avait du mal à le raconter sans se mettre à rire, quant à moi, je visualisais clairement la scène des oiseaux se lâchant sur le pauvre Asling coincé dans l’arbre. A mourir de rire, mais aussi sûrement très inconfortable. Avait-il été assez bourré pour s’en souvenir complètement le lendemain ?
Je le laissais me donner la suite de l’histoire et essuyais mes yeux, remplis de larmes causées par la crise de rire passée. Sa petite question concernant la m**** d’oiseaux me fit d’autant plus sourire, et je lui répondis, le plus naturellement possible : « J’imagine que ça colle et que ça s’étale partout… » J’étais prête à rire de nouveau, au lieu de cela, j’agitais la main avant d’ajouter très vite : « Peu importe ! Je tâcherai de m’en souvenir… » Puis je plaçais ma main sur ma bouche en l’entendant me dire que les cheveux d’Asling étaient dans un état épouvantable. Quel horreur !

Je me calmais un peu, l’observant du coin de l’œil lorsqu’il fit une petite pause pour se passer les mains sur le visage. J’avais presque l’impression que le moment était normal, habituel et qu’il ne tarderait pas à me lancer un petit défi que j’accepterai sans réfléchir, pour ne pas lui laisser penser que je pouvais perdre. Le moment n’était pourtant pas habituel car nous parlions de quelqu’un qui ne se trouverait plus jamais accroché à un arbre et rempli de m*** d’oiseaux. L’histoire de Matt me suffisait pour le moment à avoir un petit répit et à profiter de son sourire.

« Juste génial ! Cette histoire aurait pu vous servir de leçon, mais mon petit doigt me dit qu’elle n’a pas réussi à vous séparer définitivement de l’alcool ! » Je le regardais, ayant arrêté de rire de bon cœur, mais en souriant toujours.
Riant de nouveau, j’ajoutais : « Je ne suis même pas sûre d’avoir une histoire aussi tordue à te raconter sur Asling et moi… et pourtant, on en a fait des conneries ! » Je riais toujours : « Je t’aurais bien vu dans le rôle du fruit mûr, toi aussi ». J’étais incapable de ne pas me moquer un peu de lui, l’occasion était trop belle et Matt avait terminé le récit par la vengeance d’Asling qui avait eu pour conséquence de le faire finir dans le lac froid. Une fois encore, je pensais que j’aurais donné tout ce que j’avais pour voir ce spectacle, ne sachant néanmoins pas s’il était possible de voir ça sans s’étouffer de rire.
« Rassure-moi et dis moi que vous avez été pris à votre retour au château et que quelqu’un a eu la présence d’esprit de prendre une photo ? Deux crâneurs en position de faiblesse, c’est quelque chose ! » Je l’interrogeais du regard, attendant qu’il me dise comment avait fini cette petite histoire.
J’avais un peu de mal à croire que je venais vraiment de rire alors que je ne croyais pas cela possible quelques instants auparavant, mais c'était pourtant le cas...






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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyMer 10 Juin - 18:43

A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
C’était difficile d’oublier cet évènement, voire même impossible. Et quelque part, nous savions que nous ne l’oublierions jamais, on devrait vivre avec. Pour le moment, c’était compliqué à envisager, mais je savais que cette colère, je devrai la mettre de côté pour faire ma vie. Régulièrement, des images me revenaient. Dans l’attraction. La peur. L’incompréhension. Le déni. Le visage paniqué de Wilhelmina. La rage d’Adway. Le flou de l’autre vipère ainsi que l’ignorance de l’aiglon. L’impression de ne pouvoir rien faire pour les aider. L’impression d’avoir échoué, que ce soit dans mon rôle de préfet ou dans mon rôle d’Homme. L’impression d’avoir perdu le contrôle, de ne plus me souvenir exactement… c’était surement le pire ! Revenir les pieds sur terre, complètement abattu et apprendre la mort de trois de nos camarades… une griffonne, dont j’avais le devoir de protéger, une belle petite abeille, à qui j’avais dit qu’elle vivrait une vie heureuse peu avant ça, et un pote, fort et déterminé qui avait un bel avenir devant lui. Quel gâchis ! En bref, ces souvenirs étaient une torture, et j’avais plutôt intérêt à les laisser vite derrière moi afin de continuer ma vie, de la construire et de ne pas regretter… être égoïste, voilà ce qu’il fallait que je sois. Pour l’instant, j’avais trop de rancœur pour en être à ce point-là, mais dans quelques temps j’avais bien conscience que ce serait le cas, et je ferai tout pour, juste pour ne pas oublier que nous, nous avons la chance d’être vivants. Faisons leur honneur !

Trouver Chloé était plutôt surprenant mais, en soit, c’était une bonne chose. La voir ainsi, triste, abattue, déboussolée… il n’y avait rien de plaisant à ça. Mais si, par pure chance, j’avais à lui redonner un tant soit peu le sourire, ce serait une grande réussite pour moi ! Nous connaissions tous les deux Asling, le vrai Asling, et à nous deux nous ne pourrions que lui rendre un bel hommage.
L’humour revenait doucement mais sûrement entre nous. Ça faisait du bien de ne pas faire semblant et de sourire sincèrement, sans se forcer ou se donner un genre. Lorsqu’elle me demanda, presque dans un murmure, avec quelle jolie nana n’avais-je pas de contact, je haussai les épaules en ayant un petit sourire au coin des lèvres. « J’ai un contact facile avec les belles nanas… c’est naturel chez moi. » Puis, je secouai la tête à ses nouvelles paroles. « Evitons alors de provoquer les foudres de Mademoiselle Roxen, la vengeance n’a jamais de bonnes conséquences… » Dis-je à mi-voix. Et ce, j’en étais convaincu, mais dans le bon sens, je savais que voir Chloé tenter de se venger avait quelque chose d’attrayant. Peut-être pour plus tard.
A ses mots, concernant le « il » qui venait d’avouer son admiration pour la « elle », je souris à son clin d’œil, soufflant juste : « Qu’elle s’emballe pas trop la petite… ». J’échangeai un petit regard malicieux avec elle, l’observant par la suite lorsqu’elle fixa l’extérieur.

Oui, la partie un peu plus souple n’était que pour une courte durée, il était évident que le sujet Asling allait apparaître… et ce fut le cas. Se sentir coupable n’était pas une façon de s’en sortir indemne, c’était même pire et je ne m’étais pas privé pour lui dire ! Je la regardai dans les yeux lorsqu’elle m’expliqua que tout était devenu compliqué désormais, concernant sa culpabilité. Je ne répondis rien, la laissant poursuivre sans m’arrêter de la fixer. Me promettre d’essayer ? A ses mots, je me pinçai les lèvres. « Ecoute, le temps va aider, je te le promets. Et puis, si tu as besoin d’un punchingball, j’suis là… c’est mieux que de te torturer ! » Lui dis-je calmement, avec un mince sourire. J’essayais de lui faire comprendre qu’elle y arriverait, qu’elle pourrait faire face à tout ça si elle utilisait toute sa force. Pour le moment, c’était difficile à imaginer, moi-même je trouvais ces paroles bien trop belles pour être vrai, mais j’y croyais. Baisser les bras n’était pas une solution, ce n’était pas une option que j’envisageais… et je ne l’envisageais pas pour Chloé !

Reparlant de nos superbes sauts du haut d’une tour, la belle brune me demanda si j’étais désormais tranquille concernant ce fameux saut. J’acquiesçai d’un signe de tête. « Ouais, je n’ai pas pour projet de faire le grand saut tout de suite… au sens propre comme au sens figuré ! » Dis-je en levant les yeux au ciel, sans en dire plus. Ouais, j’avais beaucoup de choses en tête en ce moment, mais je gardais tout ça pour moi, c’était une simple question de fierté personnelle ! J’ai donc fait en sorte de clore le sujet afin de ne pas avoir à trop parler d’Eléonore ou quelque chose comme ça, préférant partir sur autre chose.
Peu après, Chloé me parla d’une lettre qu’elle avait envoyée à Asling, une sorte de déclaration à ce que j’avais compris, et ceci me fit sourire. La Serdaigle, si réticente à l’amour… c’était un comble ! Courageuse d’avoir fait ça ? A ses mots, je ne pus que laisser échapper un petit rire avant de répondre : « Nan, c’est pas du courage selon moi… c’est de la niaiserie pauvre petite ! Ah, c’est assez drôle d’imaginer une Roxen romantique, ça m’envoie du rêve dis donc ! » Dis-je d’un ton ironique, lui lançant un petit regard complice. Autant dédramatiser la scène, sinon elle regretterait toujours et ce n’était pas bon pour elle !

Désormais, nous étions tous deux assis sur l’un des rebords de la tour d’astronomie. Ici, je me sentais vraiment bien, vivant. Et puis, raconter une histoire composée de très bons souvenirs, en compagnie d’Asling, à Chloé était quelque chose qui m’enthousiasmait. Je sentais que la jolie brune n’était pas forcément à l’aise à cet endroit, en hauteur, mais dès que je commençai mon histoire, je remarquai qu’elle lâcha prise, ce qui me fit faire de même. J’avais l’impression de revivre tout, j’en riais, je souriais… j’étais bien. Et voir rire et sourire l’aiglonne était un gain supplémentaire : j’adorais ça ! Elle posa quelques questions qui m’amusèrent, auxquelles je répondis le plus sincèrement possible tout en gardant un petit suspense. Une fois ceci fait, je repris mon histoire, toujours aussi heureux de me rappeler ce souvenir et de le partager avec la jeune femme. Je lui expliquai alors ce qui s’était passé par la suite. Asling coincé dans l’arbre. Les chiures de volatiles ainsi que l’horrible odeur. Et la venue au lac. Bref… que de délires totalement idiots, mais de très bons souvenirs ! J’en riais encore et toujours, et Chloé aussi, son rire me remplissait de joie, y avait pas à dire ! A certains moments, je peinais à raconter, étant pris de fous rires. Mais c’était pour une bonne cause.
Aux réactions de la jolie jeune fille, je ris de nouveau, me disant qu’elle se doutait bien que ce n’était pas le cas. « Nous servir de leçon ? Tu rigoles ! Ce n’est qu’une historie parmi d’autres ! » Lui dis-je en lui faisant un petit clin d’œil. « J’suis sûr que tu peux trouver une histoire à me raconter. T’es pas du genre sage, Asling non plus… j’crois qu’il y a moyen que tu me raconte quelque chose. » Lui lançai-je avec un petit sourire. Lorsqu’elle me dit qu’elle m’aurait bien vu dans le rôle du fruit mur, je secouai la tête, souriant : « Hors de question, ce rôle collait à la perfection à Asling ! ».
Sa dernière phrase me fit sourire d’avantage, levant les yeux au ciel dans un rire, avant de reposer mon regard sur la belle brune. « Nan ma belle, on ne s’est jamais fait prendre. Bien trop futés surement… par contre, on a cru que cette fois-ci, on serait cuits ! » Je passai alors mon bras autour des épaules de Chloé, lui disant avec un petit sourire : « La suite des évènements a été plutôt rapide. Vu l’heure, aucun élève au château, il semblait que les préfets avaient fini leur ronde. Bref, on a pu retrouver nos dortoirs respectifs sans encombre. J’ai juste foutu de l’eau partout jusqu’à la tour de Gryffondor… » Dis-je dans un rire, rire qui s’accentua lorsque j’ajoutai : « Et As’ m’avoua le matin qu’il avait galéré pendant plus d’une heure pour faire partir l’odeur de ses cheveux… ». Je reposai alors mon regard sur Chloé, gardant mon bras autour de ses épaules et lui disant, haussant les épaules comme si c’était évident : « Tu vois, comme je te disais, on s’en est sorti comme de vrais pro ! ».


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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptySam 13 Juin - 18:58



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Vivre ça n’était pas quelque chose que j’avais envisagé, ni même anticipé. J’étais donc totalement prise par surprise, choquée et totalement désorientée et ce, même si j’étais du genre à dissimuler ces états d’âme. Je n’avais fait aucun effort pour que Matt ne se rende pas compte de mes sentiments à ce moment précis. Tout du moins, LE sentiment de tristesse, l’envie que l’on me dise que tout ça était faux, que nous avions simplement été manipulés. L’expérience de la douleur n’était pas celle que j’avais eu envie de vivre, parmi toutes les expériences possibles à venir. Même s’il n’en était rien, j’avais presque l’impression d’avoir vieilli d’un seul coup, d’être fatiguée, lassée et sans envies. Plus rien ne serait jamais comme avant, et j’avais beaucoup de mal à le vivre… J’avais envie de m’en sortir, certes, mais encore fallait-il trouver l’énergie nécessaire et je n’avais pas réussi à la trouver. La solitude n’allait sans doute pas me l’apporter sur un plateau, mais j’estimais avoir le droit de réagir à ma façon… et même de me tromper sur ma façon de procéder.

Que Matt me trouve ici avait été l’une des meilleures choses qui puissent m’arriver. Non seulement car il n’était pas du genre à me fausser compagnie, mais aussi parce que je n’avais pas toujours besoin de parler pour qu’il me comprenne. J’avais toujours plus ou moins réussi à m’entourer des personnes qui ont le sens de l’humour, qui ne prennent pas les choses au sérieux et cette vision des choses était très salvatrice. J’osais donc imaginer qu’elle le serait d’autant plus dans ce genre de situation, avec Matt.
Nous n’avions pas mis longtemps avant de reprendre gentiment les petites blagues et cela me faisait un bien fou même si je me surprenais toute seule à chaque fois que je réussissais assez naturellement à lui répondre de ma manière habituelle. Il fallait absolument que je garde au moins ça…Beaucoup de choses avaient été brisées mais il fallait que je fasse l’effort de conserver ça.

A l’entendre me dire qu’il avait le contact facile avec les belles nanas, je roulais les yeux avec un petit sourire au coin des lèvres. « Mouais, elles ne veulent juste pas te vexer, c’est tout ! » puis j’ajoutais, quant au reste de la réponse qu’il m’apportait : « Je les aime bien moi, les conséquences de ma vengeance… ». Et je ne savais même plus pourquoi je devais me venger, à ce stade. Les conséquences étaient nettement plus intéressantes que l’objet de la vengeance lui-même. Cette pensée me fit sourire, mais je n’ajoutais rien, me contentant de lui rendre le petit regard malicieux avant de regarder dehors.

Même si j’étais plutôt contre les discussions tristes et sérieuses, nous n’avions pu éviter de parler un peu de la fête foraine, l’événement qui avait changé nos vies ; du moins, c’était le cas pour moi, aucun doute là-dessus.
Bien sûr que je m’en voulais, bien sûr que je me sentais coupable. Comment pouvait-il en être autrement ? Pourquoi le cacher si c’était bien le cas. J’avais été à côté d’Asling, du début à la fin, je ne l’avais pas lâché une seule seconde, excepté à la toute dernière, pour sortir de l’attraction. J’avais toujours envisagé un avenir aux côtés d’Asling, persuadée que nous n’avions pas développé une telle amitié pour rien, que nous étions faits pour nous entendre malgré nos nombreuses différences. Il était le seul à me connaître aussi bien, à pouvoir m’énerver si vite avec ses conneries de nés-moldus. Malgré tous les efforts que je comptais faire, il était évident que j’aurais toujours cette petite part de culpabilité qui avait déjà réussi à me ronger de manière irréversible. Tout s’était arrêté si brusquement… je ne parvenais totalement à intégrer le point de vue de Matt et à lui dire que j’allais y arriver car je n’en étais pas sûre. Je lui promettais d’essayer de vivre et j’allais m’y tenir.
« Le temps oui … ce même temps qui nous éloignera toujours plus d’Asling… On va évoluer avec le temps et le souvenir d’Asling restera sur ses 18 ans. Nous n’avons pas vraiment le choix. L’idée du punchingball me plaît assez, mais je ne suis pas sûre d’avoir envie de te faire du mal, je trouverais une solution, t’en fais pas pour ça ; j’ai beaucoup d’imagination. » Je lui lançais un petit clin d’œil assorti d’un sourire malicieux. Qu’est-ce qui m’empêchait vraiment de faire de petites allusions tordues ? Le pire était que j’avais réussi, en une seule réplique complète à mêler tristesse à la pensée de la disparition d’Asling et une petite allusion amusante. Par sa petite phrase, je comprenais qu’il était là, que je pouvais compter sur lui et même si ça n’était pas mon genre de vouloir compter sur les autres, j’en étais vraiment soulagée et ça me donnait une once de courage que j’avais eu du mal à trouver, ces derniers jours. J’aurais voulu le remercier pour avoir dit ça mais j’avais encore un peu trop de fierté pour que ça sorte réellement… peut-être qu’à l’écrit, ça passerait mieux.
Je n’insistais pas sur ce sujet qui est plus difficilement abordable que les autres petites bêtises qui nous occupaient.

C’était le cas pour le « saut du haut de la tour » que nous n’avions ni l’un ni l’autre envie de faire, mais qui reposait sur une simple idée reliée à la question du romantisme et de l’amour. Inutile d’épiloguer, nous nous comprenions bien là-dessus. Entendre ses paroles me laissèrent sous entendre qu’il n’avait pas l’intention de s’engager pleinement avec sa petite amie, ce qui, dans le fond, me faisait de la peine pour elle, et me rassurait quand au choix que j’avais moi-même fait. Honteusement, je pensais que si un jour je me trouvais dans la même situation, j’avais plutôt intérêt à ne pas me tromper ! C’était même inimaginable pour moi de faire une erreur si un garçon en particulier devait ‘représenter plus’ pour moi ; je n’accepterais jamais de prendre un risque de souffrance inutile, pour l’un comme pour l’autre.
Pour toute réponse, je me contentais de le regarder du coin de l’œil et de lui adresser un tout petit sourire pour lui montrer que j’étais contente qu’il décide de ne pas faire le grand saut au sens propre, je n’avais pas à me mêler du sens figuré; j’estimais ne pas être assez objective car bien trop attirée par le jeune homme pour avoir envie de le voir fou amoureux d'une fille.

Au lieu de ça, je m’autorisais à rebondir sur le reste, de la moquerie digne de Matt qui avait le don de me faire terriblement rire. Je dirigeais mon regard sur lui, plissant les yeux d’un air faussement menaçant en retenant un sourire : « Ca va, idiot ! C’est toi le plus niais de nous deux. J’ai simplement voulu t’imiter. Ca m’a servi de leçon, je n’ai pas l’intention de recommencer. Mais je sais ce que tu vis désormais, ça doit être dur. » Je haussais une épaule, fière d’avoir trouvé le moyen de retourner la situation et dans le but de plaisanter un peu. Je ne cessais de me dire que cela nous faisait beaucoup de bien et j’étais quasiment sûre de lui décrocher un petit sourire en lui disant ça.
Avoir envoyé cette lettre à Asling avait été tellement honteux pour moi, pire encore lorsqu’il était venu vers moi pour en parler. Mais vu la situation, je regrettais seulement de ne pas avoir profité encore plus de sa présence, de ne pas avoir ri d’autant plus de la situation… Voilà pourquoi je trouvais si important de toujours profiter des gens en s’amusant, en souriant…

C’était réussi avec l’histoire que Matt me raconta. J’avais pensé, à de nombreuses reprises, que je regrettais de ne pas avoir été présente pour voir ça, même pas y participer, mais au moins les voir et me débrouiller toute seule avec un bon fou-rire. Ce récit m’avait fait rire, et plus que je ne l’avais imaginé, vu la situation étrange et tragique dans laquelle nous nous trouvions. J’avais réussi à imaginer Asling dans sa position délicate suite au petit incident, mais également Matt dans le rôle du bon moqueur, un peu saoul. Je ne demandais rien de plus que de voir ou d’imaginer ce genre de situation où tout le monde rit de bon cœur.
Matthew m’avait raconté son histoire avec du suspens, avec des phrases qui me laissaient imaginer la suite et en riant lui-même jusqu’à la crise de rire. L’idéal aurait été que l’histoire ne s’arrête pas, qu’il raconte encore et encore pour ne pas laisser l’occasion à des instants moins plaisants de s’installer. Lorsqu’il affirma être sûr que je pouvais trouver une histoire à raconter, je haussais les épaules en lui faisant un signe d’approbation. Évidemment que j’avais des millions d’histoires…que dis-je, des millions de conneries qui nous avaient valu de belles punitions…. d’autres que nous avions réussi à garder bien au chaud et dont nous étions les deux seuls à garder en souvenir. Je devais bien ça à Matt… lui qui venait de me faire rire dans un moment que je croyais insurmontable, qui m’avait dit quelque chose qui devait rester entre Asling et lui. Une fois encore, je ressentais ce besoin de le remercier, qu’il reste un peu avec moi, même s’il avait sans doute d’autres choses à faire. Je savais que nous partirions, tôt ou tard, chacun de notre côté et j’étais angoissée à cette pensée, ne sachant pas vraiment comment se passerait le moment où je me retrouverais de nouveau seule avec mes pensées et les récents souvenirs qui prenaient le pas sur tous les autres.

En attendant j’étais pressée de connaître la suite de l’histoire qui ne tarda pas à arriver. Les deux malins n’avaient pas été pris ? Dommage ! Cette tournure des événements aurait été vraiment intéressante et drôle. Sauf que comme pour le reste, l’image des deux garçons trempés des pieds à la tête essayant de ne pas se faire voir était juste mortelle et me fit rire, une fois encore. Tout en écoutant et en essayant de ne pas trop rire, je remarquais son bras, passé autour de mes épaules, y jetant un rapide coup d’œil. Rien ne passait vraiment inaperçu pour moi et j’aurais facilement pu faire le même type de geste depuis bien longtemps si la situation avait été différente. Ma résistance me surprenait, parfois.
Matt m’expliqua qu’il avait mis de l’eau partout, ce qui m’amusa encore. Je le laissais finir et me parler d’Asling pour répondre en souriant : « Les elfes de maison ont du apprécier leur soirée…et leur nuit ! ».

L’histoire de leur fameuse soirée se termina alors sur une bonne note même si elle ne semblait pas partie pour. J’avais littéralement adoré l’entendre et ça m’avait permis de m’imaginer le visage d’Asling, que je ne verrai plus jamais… C’était dur à vivre, certes, mais partager des souvenirs nous faisait du bien, j’en étais plus que persuadée. Finalement, pourquoi n’aurions-nous pas le droit de rire un peu ? Est-ce que tout cela signifiait 'oublier les personnes disparues' ? Bien au contraire ! Je pris de nouveau la parole, juste après la phrase qui mettait un terme à l’histoire : « Je serais plutôt tentée de dire que vous avez eu beaucoup de chance ! Mais j’admets quand même que vous méritez le qualificatif de ‘pros’ pour avoir réussi à faire tout ça sans être vu par qui que ce soit ! »

Matt avait le sourire, j’en étais plus que ravie et j’avais envie que ça continue. Il fallait désormais que je réfléchisse pour trouver une histoire. Quelque chose qui ne nous permette pas de penser à chaque instant qu’Asling n’était plus là et qu’il n’y avait aucune chance pour qu’il revienne un jour. Quelque chose que personne d’autre ne savait et qui restait drôle à entendre. Je doutais énormément de mes capacités à raconter quelque chose qui puisse lui plaire, mais j’allais quand même essayer. L’histoire que j’avais en tête avait déplu aux deux idiots que nous étions (Asling et moi) à l’époque mais il fallait dire que les circonstances n’avaient pas non plus joué en notre faveur. Cela me faisait rire aujourd’hui.

« A mon tour ! L’histoire que j’ai en tête est plus vieille et je ne sais pas si elle sera aussi drôle, mais j’imagine que nos têtes avaient dû valoir le coup d’œil, à l’époque. Puis je l'adore, cette petite histoire ! Nous avions 9 ans, inséparables même si c’était parfois dur de nous supporter l’un et l’autre à longueur de journées. Il faut dire qu’il était très chiant » Je roulais les yeux, espérant faire comprendre à Matt que le véritable chiant de l’histoire n’était peut-être pas celui énoncé. J’étais une peste comme on en trouve peu, mais toujours plus ou moins consciente de ça. « On avait pris l’habitude de jouer chez Asling, tout simplement parce qu’il y avait une place de malade ! Autant dehors, dans le parc, dans les écuries, qu’à l’intérieur. L’endroit devait faire… un tiers du château, à peu près ; pareil pour le parc » Je jetais un œil dans le parc de Poudlard qui était quand même beaucoup plus spectaculaire et qui me manquerait sans doute, l’année prochaine. Je repris la parole, regardant toujours au loin. « C’était génial, pour des gosses de notre âge. Encore maintenant, j’ai envie de dire, pour toutes sortes de choses. Bref, notre petit monde parallèle se portait à merveille jusqu’à ce que la mère d’Asling nous ‘convoque’, d’une manière un peu officielle, tu vois le genre ? Tout ça pour nous dire que nous allions devoir nous tenir comme des gosses de riches pour une réception. Dégoutés, c’est le mot qui correspond le mieux à notre état d’esprit du moment, nous avions plus souvent l’allure de crasseux ». Je fis une petite pause, me souvenant précisément du regard ravi de la maman d’Asling face à deux gosses pas du tout enthousiastes. J'observais ensuite Matt entretenant un petit silence dans la pause que j'avais décidé de faire.
« Tu imagines bien que nous avions tout sauf envie de devoir passer non pas un, ni deux, mais trois jours avec des invités, à faire les petits enfants sages ! Nous n’étions pas d’accord sur beaucoup de choses avec Asling, mais sur ça, pas de problème : il fallait qu’on trouve le moyen de s’éclater un peu, surtout que c’était bientôt la fin des vacances, ce qui signifiait retour express à l’école, donc chacun chez soi. » Je lançais un petit regard en coin à Matt avec un petit sourire. J’aimais bien cette petite histoire car elle faisait partie des plus beaux instants passés avec Asling et la preuve que nous étions faits pour être amis « Crois moi, on a trouvé quelque chose ! » Je grimaçais, amusée en le regardant. « ....encore que nous étions un peu trop cons pour trouver quelque chose qui ne soit pas complètement foireux et dont de nombreuses personnes doivent se souvenir aujourd'hui » Tournant la tête une nouvelle fois vers Matt, j'ajoutais simplement, sans entrer dans le vif du sujet de ce petit souvenir : « Je suis en train de me dire qu'il en a vécu des situations merdiques... » Ce qui me fit rire. Asling avait toujours été capable de tout, toujours partant et j'avais commencé à vivre véritablement lorsque nous avions commencé nos conneries. Maintenant, j'allais devoir continuer sans et je le vivais naturellement très mal...



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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyMer 17 Juin - 20:01

A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
Nos pensées étaient toujours tournées vers la même personne, c’était évident, mais le naturel revenait gentiment au galop, ne pouvant pas nous retenir de nous charrier. Pour ma part, j’avais du mal à parler de ce que je ressentais en ce moment, de ma colère et mon incompréhension… peut-être parce que je ne souhaitais juste pas en parler, préférant, comme à mon habitude, garder mes sentiments pour moi et tenter de redonner le sourire aux autres. Pourtant, je savais que ça se voyait que parfois, je faisais semblant, et que la rage était bien présente. J’avais du mal à me confier, c’était clair, et même avec mes amis les plus proches. J’étais ainsi, je n’aimais pas être vulnérable. Pourtant, dans les conditions actuelles, c’était on-ne-peut-plus normal, et je comprenais totalement les réactions de Chloé. Cependant, ce que je souhaitais, c’était revoir la fille joyeuse et enthousiaste de d’habitude, souriant largement et me provocant dès qu’elle en avait l’occasion… je ferai tout pour revoir cela, ce soir, avant de quitter la tour !

Elles ne voulaient pas me vexer ? Juste ça ? Je ne pus m’empêcher de faire une petite moue vexée suivie d’un petit sourire malicieux suite à ses propos ô combien blessants ! « Quelle femme cruelle tu es ! Dis donc, si toutes les belles nanas n’veulent pas me vexer, c’est qu’elles doivent vraiment bien m’apprécier… je le savais ! » Dis-je d’un ton victorieux, comme si ça tombait sous le sens. Puis j’ajoutai, concernant sa vengeance : « Tu me montreras, un jour, ce que ça donne une Roxen qui se venge… ». J’avais dit ça d’un air légèrement moqueur, comme si je n’y croyais pas un seul instant. Mais… hum, c’était quoi à la base la raison de la vengeance ? J’avais eu le temps d’oublier.

On ne pouvait se retrouver ici sans parler d’Asling, et surtout de sa disparition qui nous touchait tous les deux. Il fallait être réaliste, sa mort la touchait plus elle que moi, c’était son meilleur pote après tout, ils se connaissaient depuis qu’ils étaient tous petits. Pour ma part, on se connaissait depuis quelques années mais notre relation était loin d’être la même. Ok, c’était un bon pote, on s’éclatait bien, et même si le fait de savoir que je ne le verrais plus m’énervait au plus haut point, cela ne remettait pas en cause une partie de ma vie. Je ne pouvais pas comprendre ce qu’elle ressentait, mais je pouvais le concevoir et être là pour elle, pour lui prouver qu’elle n’était en rien la cause de son décès et que, raisonner ainsi, n’était pas rendre hommage à Asling.
« J’en suis sûr, tu trouveras une solution… j’te fais confiance. Et si t’as besoin, d’un punchingball ou d’une épaule pour pleurer… » J’avais eu un petit sourire malicieux à ces derniers mots. « … je suis ton homme. ». Je lui souris sincèrement, cette fois-ci, ne manquant pas de la charrier au passage, mais l’intention étant tout de même bien présente.

Les plaisanteries et discussions autour du saut de la tour étant closes, j’avais tenté une nouvelle part d’humour, me moquant gentiment, une fois de plus, de la belle brune, cherchant juste à lui changer les idées et à voir quelques sourires sur ses lèvres.
Son regard, tentant d’être menaçant, me fit doucement rire, vraiment. Ça, ça valait toutes les bonnes blagues du monde ! Et ses paroles qui suivirent me firent pincer les lèvres, retenant un petit rire moqueur. « M’imiter ? Oh et bien pauvre petite, j’dois t’avouer que tu t’es bien loupée ! Le trophée de la niaiserie te revient, je m’avoue battu sur ce point-là ! » Lui lançai-je d’un ton moqueur. Qui était le plus fort à ce jeu-là ? Comme d’habitude, chacun se battait pour sa fierté, et retrouver ça me faisait du bien. Certes, le sujet était toujours là, bien sûr que dans le fond, on pouvait se trouver gêné de rire alors qu’Asling n’était plus là… mais vivre était aussi une façon de lui faire honneur. Le connaissant, il préfèrerait largement ça à ce qu’on s’interdise de vivre, de s’amuser et de profiter, j’en étais certain et je savais que je ferai tout pour m’obliger à ressentir moins de colère… j’essaierai tout du moins.

Assis tous deux sur le rebord de la tour, cela faisait plusieurs minutes maintenant que je racontais l’une de nos péripéties, avec Asling, à Chloé. Ce souvenir me remplissait de bonheur, et j’avais l’impression de revoir les scènes, de les avoir sous mes yeux. En plus, quoi de plus satisfaisant que voir des sourires et rires sincères de la part de la belle brune… ça n’avait pas de prix ! J’aimais argumenter mes propos par de petits détails, par de petites choses dont je me rappelai et qui me faisaient, encore et toujours, rire de bon cœur. Partager ça avec la Serdaigle était très plaisant, surtout qu’elle pouvait prendre toute cette histoire de la meilleure façon qu’il soit, elle pouvait imaginer. Et puis, je réalisais qu’on en avait vécu, des situations ridicules mais tellement délirantes. Ca me manquerait, c’était certain… mais ne pas oublier était la meilleure chose que je pouvais faire !
Avant de finir mon histoire, je lui avais demandé d’avoir, moi aussi, par la suite, une petite anecdote entre elle et Asling… parce que, moi aussi, je voulais me moquer (ahah !). Du coup, je repris, lui signifiant qu’on s’en était tiré comme des chefs, bien qu’avec quelques difficultés… Sa remarque sur les elfes de maisons me fit sourire, et je fis une petite grimace, lui disant : « J’pense bien… les pauvres, on a été cruel avec eux ! Dis-toi qu’on aurait jamais pu faire ça en tant que préfets, laisse tomber la crédibilité après… et pourtant, c’était pas l’envie qui nous manquait ! Du coup, cette année on a été plus discret… et un peu plus soft… » Puis j’ajoutai, d’un air malicieux : « Enfin, de ce qu’on pouvait l’être ! ». Et ça, c’était on-ne-peut-plus vrai, on en avait refait cette année, mais il fallait être encore plus discret : pari tenu, ni vu ni connu, de vrais champions !
Je bombai alors modestement le torse quand Chloé avoua que l’on méritait le qualificatif de pros. Elle l’avait dit, je le notais bien dans ma mémoire ! « Oh, tu l’as dit ma belle, je suis un pro… j’oublierai jamais que tu l’as dit ! ».

Je l’observai alors qu’elle réfléchissant, cherchant surement à trouver une bonne histoire à me raconter. Je me doutais qu’elle serait bonne, y avait pas de doute, le plus important était ce qu’on échangeait ce soir, et surtout c’était plaisant de voir qu’on arrivait encore à rire et sourire, sans se forcer, tout naturellement. Elle prit alors la parole et je me callai alors contre le mur de pierres froid encadrant l’ouverture. J’avais déjà un petit sourire, avant même qu’elle ait commencé. Bien, un retour en arrière, lorsqu’ils étaient gamins… quelque chose me disait que ces deux-là étaient loin d’être des anges, surtout ensemble ! J’avais hâte d’entendre cette historie. Je ne pus m’empêcher de hausser les sourcils quand elle dit qu’Asling était chiant. Je soufflai juste, avant qu’elle ne reprenne : « J’en connais d’autres… », prenant un air innocent. Puis, elle commença son histoire, et je la regardai fixement, observant les traits de son visage, appréciant qu’elle revive ce moment avec moi, évitant ainsi qu’elle se morfonde seule dans son coin, comme elle l’avait prévu à la base.
Lorsqu’elle m’expliqua la taille de la propriété des Gallagher, je suivis son regard, regardant le par cet tentant de m’imaginer l’endroit. Ce devait être tellement géant que j’avais du mal à me le représenter. Je souris, amusé, lorsqu’elle signifia qu’on leur avait demandé de se comporter en gosses de riches… du mal à imaginer ça ! Elle fit une petite pause où j’en profitai juste pour dire, de façon légèrement moqueuse : « Je vous imagine tellement… ». Puis je la laissai continuer, attendant de voir ce qu’il en serait. Trois jours en tant qu’enfants sages ? Je sentais que la demande de la mère d’Asling ne serait pas honorée et qu’il y aurait des loupés… j’avais hâte de connaître la suite. Lorsqu’elle parla qu’il fallait qu’ils trouvent un moyen de s’amuser, je ne pus qu’approuver d’un signe de tête, souriant. Quand elle me dit qu’ils avaient trouvé quelque chose, je ne fus pas surpris, bien au contraire, et l’air grimaçant de Chloé agrandit mon sourire, l’écoutant toujours. Ses propos attisèrent ma curiosité, qu’avaient-ils pu faire pour que les gens s’en souviennent encore aujourd’hui. Sa dernière phrase me fit rire, et je répondis du tac au tac : « J’crois qu’il était assez doué pour s’foutre dans des situations pas possibles… j’pense qu’il aimait ça ! » Dis-je, d’un air amusé, avant de lui dire, fronçant légèrement les sourcils : « Tu t’fais désirer là ma belle ! Raconte la suite, j’veux savoir ce que deux enfants sages comme vous ont fait pour s’amuser pendant ces trois jours… j’sens la connerie et j’veux les détails ! » Lui lançai-je avec un large sourire. Ouais, je sentais que parler de ça lui faisait du bien, et moi je voulais en savoir plus, alors il faudrait qu’elle continue… ce moment nous faisait un bien fou, je ne m’imaginais pas encore l’instant où nous devrions repartir, chacun de notre côté. Nan, pour le moment je voulais profiter de nos anecdotes, la tour d’Astronomie était à nous !


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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptySam 20 Juin - 20:43



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Le drame était si récent mais pourtant, mon cerveau occultait encore certaines choses me donnant l’impression qu’un temps fou s’était écoulé depuis. Le travail de reconstruction (si nous pouvions appeler cela ainsi… si tôt) était encore plus difficile que de passer une journée entière de travail scolaire intensif. Aucune comparaison n’était même possible et nous n’avions malheureusement rien d’autre à faire que de subir le temps en mobilisant toutes nos forces pour y arriver. Matthew était sans aucun doute dans un état similaire au mien, mais ne le montrait pas tant que ça. Je ne pouvais que comprendre car j’étais plutôt du genre à faire semblant d’être indifférente, je parvenais facilement à sourire quand j’avais envie de hurler et surtout, je ne voulais pas passer pour une nouille mais plutôt pour quelqu’un d’intouchable. Cette fois-ci, c’était différent. A quoi bon cacher que j’étais dans un état de vulnérabilité extrême ? C’était évident et je n’avais même pas envie de cacher quoique ce soit, un simple regard échangé devait sûrement suffire à Matt pour comprendre ce que j’avais dans le cœur. D’une certaine façon, j’étais bien contente que ce soit lui ; quelqu’un qui avait une idée de ce que c’était de se dévoiler quand on n’en a pas l’habitude. Il ne m’en tiendrait pas rigueur, c’était certain.

Je riais, notamment pour son air faussement vexé, lorsqu’il me parla de ma cruauté. Il ne perdait pas la face malgré mes tentatives pour le charrier le plus possible, j’adorais ça. Ce grand malin connaissait bien son succès auprès des filles, j’avais moi-même réussi à me faire avoir au premier coup d’œil. Mais pas question de lui donner raison si facilement, voyons.
« Arf ! C’est une possibilité… ou alors … » Je m’approchais de son visage, dans l’espoir de lui parler à voix basse, ce qui, d’après moi, accentuait encore l’effet de provocation : « …elles pensent comme moi, que tu es un pauvre petit ! » Je me reculais, haussant les épaules d’un air innocent. Vengeance, il m’avait appelé plusieurs fois ainsi, mais j’étais heureusement très partageuse. « Je te montrerai la vengeance, si tu veux, un jour. Quand, je ne sais pas, ça ne dépend pas de moi ».

Je baissais les yeux, n’allant pas plus loin là-dessus. Ces quelques échanges m’avaient laissé croire, pendant un instant, que rien ne s’était passé, que nous étions encore à Honedukes à dire de belles conneries et à se provoquer gentiment. Il fallait bien se raccrocher à quelque chose en ces temps difficiles et tout ça était venu naturellement. Je m’étonnais moi-même de réussir à être aussi réactive en étant si fatiguée. Nous n’étions ni l’un ni l’autre du genre à nous épancher sur les sujets tristes ni à insister sur nos sentiments et le sujet qui concernait ma culpabilité n’avait pas duré très longtemps. J’avais vu Asling mort, une vision abominable qui ne quitterait pas ma tête de sitôt, faisant à chaque fois renaître ce sentiment de culpabilité qui rendait la situation encore plus cruelle. J’étais sûre de pouvoir faire des efforts pour ne pas me noyer là-dedans, mais j’allais devoir donner beaucoup de ma personne pour cela. Pour l’heure, j’avais Matt pour m’aider à le faire et il n’avait sans doute pas conscience qu’il m’aidait énormément, par ses mots simples et sa présence. Se laisser aller était ridicule, pour soi, mais surtout pour un certain nombre de personnes.

Je répondis ensuite au reste de ses paroles :
« Une vraie Roxen ça ne pleure jamais ! » J’arquais un sourcil, pas très convaincue. Je ne savais plus trop si j’avais pleuré…. Sûrement. Mais ce genre de souvenirs devenaient vite flous. A l’heure actuelle, j’étais plus dans l’optique de balancer furieusement ce qui me passait sous la main ou de rester enfermée dans ma torpeur plutôt que pleurer… mais je n’étais pas spécialement maîtresse de mes émotions, ces derniers temps. « C’est…enfin… merci. En général, je n’ai besoin de personne mais… pour cette fois, je capitule. J’ai besoin d’une épaule, pas forcément pour pleurer, mais j’en ai quand même besoin…» Je lâchais un petit sourire avant d’ajouter : « Mais tu sais, tu peux te servir aussi de moi comme punchingball si tu veux ! Bon, pas trop fort quand même. » je roulais les yeux avant de poursuivre : « Je t’ai vu en arrivant, tu n’avais pas l’air d’être au top. Tu ne le feras pas, j’en suis sûre, mais tu peux me parler… Je veux que tu le saches » J’échangeais un rapide regard avec lui. J’étais prête à parier gros qu’il n’en ferait rien et ce n’était d’ailleurs pas ce que je lui demandais de faire, mais j’avais essayé, tant bien que mal, de lui faire comprendre que j’étais là s’il avait besoin de quelqu’un à qui parler de tout ça.

Nos discussions partaient toujours dans tous les sens et j’en arrivais souvent à oublier pourquoi nous parlions de tel ou tel sujet. Là, nous parlions de la niaiserie, livrant bataille pour élire celui qui serait le plus niais des deux. Je ne pouvais pas ne pas rire en l’entendant lutter et en voyant son petit sourire en coin, il était adorable. Même en étant au plus bas, je n’étais pas vexée le moins du monde par ses attaques, mais plutôt amusée au possible. Rien de meilleur pour se changer les idées.
A ses paroles, je pris un air victorieux et supérieur :
« Je te bats sur beaucoup de points, mais tu ne réalises pas encore. Encore un trophée à mon actif ! Tu m’envies, n’est-ce pas ? » Je lui fis un petit clin d’œil avant d’ajouter moins fort : « Frimeur ! ». J’étais tout aussi frimeuse, nous formerions une équipe imbattable face à quelqu’un d’autre, pas de doute. Mais le plus drôle était de s’affronter.

Je n’avais pas imaginé me retrouver sur le bord de la plus haute tour du château à parler souvenirs avec Matt, mais finalement, c’était certainement ce dont j’avais besoin. Le jeune homme était fort et tous ses efforts étaient évidents. Son histoire, je ne l’oublierai pas de sitôt. Elle correspondait parfaitement à Asling et à la relation qu’ils avaient tous les deux. J’ignorais tellement de choses sur Asling et c’était en partie de ma faute, à cause de mon départ pour la France. Il m’arrivait souvent de regretter d’être partie, et à d’autres moments, je regrettais d’être revenue. Finalement regretter ne servait à rien, profiter de l’instant était sûrement la meilleure chose à faire.
Beaucoup moins à l’aise que Matt sur l’exercice du récit, j’avais tout de même commencé à raconter ma petite histoire qui remontait à deux ans avant notre arrivée à Poudlard. Avec le recul, je me rendais compte que nous étions de vrais sales gosses. J’avais même planté le décor en disant à Matt qu’Asling était chiant, mais j’étais de loin la plus peste. Je m’étais améliorée avec l’âge, un peu… Il avait compris la petite allusion car il me visa directement dans ses paroles. Je haussais les épaules, pinçant les lèvres en ayant l’air de dire « je ne vois pas de qui tu parles » puis je commençais à raconter, m’accrochant quand même sur le rebord avec mes deux mains. Par mes paroles, j’avais essayé de faire comprendre à Matt le milieu dans lequel nous avions évolué. Beaucoup d’argent, la maman d’Asling assez stricte et très pointilleuse sur les détails. Curieusement, j’avais toujours adoré la côtoyer, tout simplement car elle était quand même une femme qui savait relâcher la bride et se montrer étonnante. Nous n’avions rien de gosses de riches et nous avions toujours pu faire tout ce dont des gamins rêvent… Elle avait désormais perdu son fils, la maman froide et sévère que j’avais connue était certainement anéantie à l’heure actuelle.

J’avais terminé ma première partie de récit en disant à Matt qu’Asling avait vécu beaucoup d’instants foireux, ce qui prouvait avant tout qu’il n’avait jamais reculé devant une occasion de s’amuser. La petite remarque de Matt me fit sourire : Sûr qu’il aimait se mettre dans des situations pas possibles. Mon sourire s’était d’ailleurs agrandi tout seul en pensant que je n’étais pas non plus contre les situations impossibles ; j’avais pas mal d’auto-dérision et je regrettais presque de n’avoir pas fait un peu plus de conneries, par le passé. Ma vie à Beauxbâtons avait été bien trop sage… Je pris quelques secondes pour regarder Matt avant de reprendre ma petite histoire. Il avait le sourire, c’était tout ce que je demandais pour le moment. J’avais envie que nous soyons un soutien mutuel, ce qui semblait plutôt nous réussir jusqu’à maintenant.

« On a donc cherché, sans scrupules, un moyen de foutre en l’air la réception incognito. Du moins, nous donner une occasion de rire un peu sans que personne ne sache que c’était nous. Nous avions deux jours pour trouver quelque chose et monter le coup. » Je m’arrêtais un instant en repensant aux nombreuses idées impossibles que nous avions trouvées et au fait que rien ne nous semblait vraiment voué à l’échec. « Finalement, on a opté pour simple mais efficace : participer activement à la préparation de la fête, comme les petits anges que nous étions. » J’adressais un petit sourire à Matt qui, j’en étais sûre, s’imaginait déjà de quelle genre de participation il s’agissait. « La maman d’Asling a cru que nous voulions vraiment aider et on a réussi à faire en sorte qu’elle nous fiche la paix pour que nous puissions décorer les tables tous les deux, en lui disant qu’on voulait lui faire une surprise, ça passait mieux. » Je pinçais les lèvres. L’idée était plutôt de foutre en l’air le buffet avec tout ce que nous avions amassé les jours précédents. « Gros mensonge, au lieu de ça, on a vidé le stock de crèmes canari que l’on avait en en mettant dans tout ce qui était possible, sur les petits gâteaux, dans des pots de sauce…. » Je fis une micro-pause réflexion pour me souvenir de tout ce que nous avions fait comme bêtises : « …on a mis des fourmis dans les cacahuètes, fait des trous dans les pommes pour faire croire qu’il y avait des vers, on a mis des feuilles d’arbres dans les salades, des chrysopes mortes, de l’herbe et du foin pour les chevaux….. On a réussi à trouver des chenilles mortes dans l’armoire d’ingrédients de potions de la maison et elles ont atterri droit dans le premier saladier qui venait, on a saupoudré de la terre sur certains plats, ceux sur lesquels ça passerait inaperçu, surtout les petits toasts qui allaient sûrement être mangés en premier. Asling avait 5 petits-fours Tourndeloeil que l’on a placé au pif en pariant sur le temps qu’il faudrait pour qu’un premier invité se fasse avoir. » Je levais les yeux au ciel en souriant à Matt avant de faire un petit commentaire supplémentaire : « En récompense : 15 Mornilles et la meilleure place dans le lit pour celui qui serait plus proche de la réalité, s’il vous plait ! Après, on a versé des gouttes des seuls produits ménagers qu’on avait réussi à trouver dans les boissons, de l’eau de l’étang dans les petites bouteilles d’eau, une tonne de jus de citron dans le jus de citrouille pour le rendre imbuvable, du café dans les boissons les plus sombres... Asling avait même voulu mettre du pipi dans la Bièraubeurre mais… heureusement que la reine de la conscience était là pour l’arrêter, quand même ! On était morts de rire ! Et ultra-fiers de ce qu'on avait fait. C'était quasiment impossible de voir à l'oeil que quelque chose n'était pas normal. On a quand même fini par décorer le truc en vitesse avant de se barrer et s'auto-congratuler pendant des heures. »

J’étais juste aux anges de me souvenir de tout ça, nous avions trouvé notre idée tellement extraordinaire, Asling et moi. Mon meilleur ami était aussi le meilleur complice que je n’avais jamais eu et je me revoyais presque avoir le sourire jusqu’aux oreilles ce jour là. Silencieuse, je cherchais ensuite à croiser le regard de Matt, ne sachant absolument pas ce qu’il pensait de mon histoire et de nos idées. Il avait voulu des détails, j’avais essayé de tous les donner, sans en oublier un seul, en insistant un peu sur les plus drôles.

« Ca a marché du tonnerre ! Les invités ont mis un certain temps avant de vraiment se plaindre, de grimacer ou de hurler à cause des crèmes canari, ça a duré vraiment longtemps; mais la maman d’Asling a fini par se rendre compte que quelque chose clochait. J’ai vu à son air qu’elle était mécontente mais elle devait faire bonne figure devant les gens. Avec Asling, on s’était dit que si notre idée marchait, on allait peut-être pouvoir faire autre chose, du style : aller mélanger les affaires dans les sacs des femmes. » J’eus un immense sourire à cette pensée et pour ce que j’ajoutais ensuite : « Elle venait de moi cette idée. Malheureusement, nous n’avons pas eu le temps d’aller jusqu’au bout puisqu’on s’est fait avoir pour la blague du buffet en l’espace de…. 30 secondes ! » Je riais cette fois-ci de bon cœur, à cette pensée, tout en regardant au loin, dans le parc de Poudlard. Je voulais garder un peu de suspens, le faire réfléchir sur la manière dont avait pris fin notre aventure. Avec le sourire aux lèvres, je tournais de nouveau la tête vers lui avant de dire : « Tu veux savoir comment on a été dévoilés ? »



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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyLun 22 Juin - 16:45

A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
Qui aurait cru que, dans ces temps aussi glauques, on puisse rire un tant soit peu, sans se sentir forcé et obligé ?! J’avais tellement de colère en moi que je pouvais parfois m’emporter, mais seul. C’était une part de ma personnalité que je préférais garder pour moi. Je n’étais pas violent, encore moins agressif, mais il m’arrivait d’avoir un trop plein de rage en moi et de le laisser sortir comme je le pouvais, seul. Je n’aimais pas m’énerver, mais il y avait des moments où on ne pouvait plus se contrôler… Quelque part, heureusement que Chloé était là, sinon je pensais bien que ma colère aurait surement montré plus le bout de son nez à ce moment-là.
En fait, je croyais bien que nous retrouver tous les deux ne pouvait nous faire que du bien, on avait une certaine facilité à s’amuser d’un rien, à se charrier et à pouvoir ainsi s’apaiser. Ok, on n’oubliait pas et on n’en était pas moins affectés, mais au moins on arrivait à penser un peu à autre chose, une sorte de bouffée d’air frais.

Quelle cruelle demoiselle cette Roxen ! Me dire de telles choses… ça m’amusait vraiment ! Evidemment, je fis mine d’être vexé, et c’était assez difficile pour moi car c’était un trait de caractère qui ne m’était pas naturel ! Mais, j’étais bon acteur alors, après observation de certains camarades, je pouvais très bien tenter de lui faire croire. Elle ne voulait toujours pas s’avouer vaincue, et c’était quelque chose qui m’avait toujours plu chez elle. Du coup, elle renchérit, comme d’hab’ j’avais envie de dire. A voix basse, elle me dit d’un ton provocateur qui me fit sourire : « …elles pensent comme moi, que tu es un pauvre petit ! ». Je roulai alors une nouvelle fois des yeux, secouant la tête de gauche à droite tout en me mordant la lèvre inférieure. Elle se recula de moi, me regardant avec son petit air satisfait. Je pris mon ton assuré pour lui répondre, haussant légèrement les épaules. « Un pauvre petit que vous adorez… j’veux bien jouer les pauvres petits si c’est pour que vous preniez bien soin de moi ! ». Je lui lançai un petit sourire satisfait.
Elle me montrera la vengeance, un jour ? Bien, parfait… on verra ce que cela donnera sur le moment. J’acquiesçai alors d’un signe de tête, répondant simplement, me pinçant les lèvres : « Très bien, c’est noté ! ».

Si nous avions pris cette scène, hors contexte, il fut évident qu’on se serait cru à des milliers d’années de ce que l’on venait de vivre, il y avait quelques jours de ça. Mais nan, ce n’était pas le cas. On tentait de vivre normalement, de se rassurer et de montrer que nous étions toujours les mêmes. Ce n’était pas évident, mais avec un peu de bonne volonté, on pourrait le faire ! J’étais content de voir que Chloé était toujours aussi réactive et provocante… ça me plaisait. Comme quoi, le naturel revenait toujours au galop, et j’avais un certain talent pour mettre à l’aise les gens autour de moi, en toute modestie ! Quoiqu’il en soit, j’aurais échangé ce moment avec elle contre rien au monde, c’était agréable et on était sûr d’être tranquille, au moins jusqu’à ce que nous quittions la tour d’astronomie… ce n’était pas encore d’actualité, pour ma part.
Une Roxen ne pleure jamais ? Vraiment ? Ah, toujours cette carapace ! Je ne pouvais que la comprendre. Elle poursuivit alors, et ses mots me surprirent assez, ce qui me fit arquer un sourcil. Je l’écoutais alors, lui adressant un petit sourire. Un merci, c’était déjà beaucoup et je ne m’attendais pas à ça, surtout que ça me semblait naturel d’être là pour elle. Elle ajouta alors qu’elle aussi pouvait me servir de punchingball… ce qui semblait une très mauvaise idée ! Je ne voulais pas qu’elle voit ça de moi, ce n’était pas dit qu’elle apprécierait ! Elle précisa alors qu’elle m’avait vu, quand j’étais arrivé il y a quelques minutes maintenant, et qu’elle aussi était là si je voulais parler. Je tournai mon regard vers elle, lui souriant sincèrement en ajoutant, tout d’abord sur le ton de l’humour : « Je vais t’éviter d’être mon punchingball, tu n’pourrais jamais t’en remettre. » Puis j’ajoutai, un peu plus sérieusement, détournant le regard : « C’est sympa Chloé, mais j’ai pas vraiment envie de parler… de ça. Merci quand même ! » Je reposai mon regard de nouveau sur elle, affichant un petit sourire amusé : « Mais si tu veux me réconforter, vas-y, j’dis pas non ! » La petite touche d’humour, y avait rien de mieux, de toute façon je ne savais pas faire autrement pour dédramatiser une situation ou pour tout simplement éviter de parler trop sérieusement, surtout quand on me demandait de me livrer. Ce n’était pas contre elle, ni contre personne d’ailleurs, mais extérioriser mes pensées, mes sentiments ou mes émotions, ce n’était pas ce que je savais faire de mieux, et je préférais d’ailleurs m’abstenir ! Quoiqu’il en soit, je gardais bien en mémoire ses paroles et rien que ça, ça me faisait du bien. De toute façon, je me savais bien qu’elle se doutait que je ne parlerais pas forcément de tout ça, mais dire qu’elle était là était agréable.

Nous continuions de nous charrier, sur bien des sujets. Ca venait tout seul entre nous et je prenais un malin plaisir à la foutre en boîte ! Son petit air victorieux me fit sourire. Ca, c’était la Roxen que je connaissais si bien ! Soit disant, elle me battait sur de nombreux points… quelle connerie ! Je levai les yeux au ciel, gardant mon petit sourire. « T’envier ? Moi ? Matthew Evan Riddell ? Voyons ma belle, ne prend pas tes rêves pour une réalité, je suis imbattable, et sur bien des points… Mais la naïveté et le romantisme, je te laisse les trophées ! » Lui lançai-je avec un sourire victorieux, avant d’ajouter à son mot : « Frimeur ! » : « Et je l’assume totalement ! ». Je lui rendis son petit clin d’œil complice, montrant qu’elle ne pourrait jamais me clouer le bec ! Aucun de nous deux n’abandonnait, jamais, on se tenait tête constamment et je pensais bien que c’était ça qui nous amusait… qu’aucun de nous deux ne lâche !

J’avais réussi à faire venir la belle brune sur le rebord de la tour, chose qui ne semblait pas la rassurer, à la base. Pourtant, ce qu’on pouvait être bien ici, ce qu’on pouvait avoir une vue hallucinante ! Je respirais à plein poumon, vraiment ici j’étais bien ! En plus, nos histoires avaient quelque chose de revigorant, de nouveau et surtout, de déconnectant. Ca nous permettait d’extérioriser, de rire et de souffler un peu : quelque chose dont on avait besoin, et pas qu’un peu ! Parler d’Asling n’avait rien de glauque, au contraire, c’était la moindre des choses. Et puis, parler d’histoires qu’on avait vécu avec lui, partager ça tous les deux était amusant, je ne pouvais dire le contraire.
J’avais fini la mienne, maintenant c’était au tour de Chloé de me raconter une anecdote sur elle et notre ami serpent. Quelque chose me disait que j’allais pouvoir me moquer d’elle, d’eux, librement et très facilement. J’avais le sourire avant qu’elle commence, juste parce que je savais que partager ça était déjà agréable.

Elle avait alors commencé son histoire, qui m’amusa d’emblée ! Elle souriait sincèrement, et ça me plaisait vraiment ! Du coup, je ne pouvais m’empêcher moi-même de sourire. Asling, se mettre dans des situations pas possibles ? Je crois que c’était la définition même de notre ami commun, il aimait ça et, pour dire vrai, moi aussi ! Elle reprit alors et je l’observais toujours alors qu’elle racontait la suite de son histoire, le sourire toujours aux lèvres.
Mon sourire s’agrandit quand elle parla de foutre en l’air la réception. J’imaginai bien les deux gamins, prêts à tout pour s’amuser tout en gâchant toute cette belle mise en scène de la part de la mère d’Asling. J’avais hâte de voir comment ils s’étaient débrouillés pour être de vrais petits anges. Aider à la préparation ? Ola ! Je craignais le pire mais j’étais impatient, me pinçant les lèvres pour éviter de rire avant l’heure. Je l’écoutai alors attentivement lorsqu’elle m’énuméra les conneries qu’ils avaient pu faire, pour « préparer au mieux » le buffet. Au fur et à mesure de ses aveux, mon sourire s’agrandissait et je riais par moment, les imaginant. Je l’observais raconter et j’adorais la voir faire, j’avais l’impression qu’elle revivait la scène et j’aimais la voir ainsi… heureuse !
De vraies saloperies ces deux-là, vive le buffet qu’ils réservaient aux invités… c’était le genre de truc que j’aurai pu faire, et j’aurai bien aimé voir les deux gamins faire tout ça, ça devait être hilarant ! Eh bien, ils avaient beaucoup d’inspiration, j’adorais ça !
Fiers de tout ça ? Oh, étrangement ça ne m’étonnait pas du tout ! Je les voyais bien, se racontant chacun leurs superbes idées et s’en vantant ! J’en riais encore, rien que de les imaginer, ça c’était du propre ! J’avais détourné le regard, écoutant la fin de son histoire me basant juste sur les intonations dans sa voix, ce qui me faisait sourire d’autant plus. Quand elle s’arrêta, je tournai le regard vers elle, le croisant cette fois-ci. « De vrais monstres, qui aurait pu le croire ! » Dis-je en roulant des yeux, amusé. « J’aurai vraiment voulu voir ça… par contre, rappelle-moi d’avoir toujours un truc de prévu si tu organises une soirée avec buffet fait maison. » Lançai-je d’un ton malicieux, lui faisant un petit clin d’œil complice. Je ne pouvais décrocher mon petit sourire de mes lèvres, bien trop impatient de savoir comment s’était passée la réception. J’étais prêt à lui poser la question quand Chloé me précéda.
Evidemment, tout ça n’était pas passé inaperçu, et c’était bien ce qu’il voulait. J’aimerais bien savoir ce qu’ils ont eu, eux, comme « récompenses » à tout ça. Sadiquement, cette pensée m’amusait, alors que Chloé souriait largement à ses propos, concernant sa dernière idée, où je dis juste avec un petit haussement de sourcil malicieux : « La vilaine fille… ». Elle rit alors en spécifiant que leur blague avait été démasquée rapidement. Je ris à mon tour, toujours tentant de les imaginer. Elle me demanda alors si je voulais savoir comment cela s’était terminé et, souhaitant l’embêter un peu, je répondis :

« Hum… nan merci… » Puis mon sourire s’agrandit et je lui donnai un petit coup de coude complice, lui lançant : « Evidemment petite que j’veux savoir ! J’pense que votre c** a dû chauffer un temps ! J’ai hâte de savoir quel a été la punition… aucune ne devait être assez forte pour vous vacciner à vie ! » Dis-je dans un rire, ajoutant : « La Roxen petite avait l’air d’être encore plus peste que la grande… j’aurai bien aimé la connaître ! » Puis, reposant mon regard sur l’extérieur, je dis avec un petit sourire : « Asling était fort aussi, il perdait jamais le nord, j’aurai aimé voir sa tête au moment où les invités ont goûté le buffet… » Je tournai la tête vers la belle, disant avec un petit rire, de nouveau : « Et toi aussi ! Une vraie diablesse ! »

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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyMer 24 Juin - 19:32



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Je savais qu’avec le temps, la douleur s’atténuerait un peu. Elle ne disparaîtrait sans doute jamais, mais le temps nous aiderait à relativiser à y voir plus clair et à ouvrir pleinement les yeux sur l’importance de profiter des gens qui étaient importants pour nous. Difficile, à l’instant présent de ne pas revenir sans cesse sur Asling et sur la tragédie qui venait de le frapper. Décéder en l’espace de 3 secondes, sans avoir eu l’occasion de se défendre ou même de remarquer ce qui se passait. J’avais un immense sentiment d’injustice tout en me disant que j’aurais pu mourir à sa place…. Me torturer avec ce genre de pensées n’était pas la solution, mais j’avais beaucoup de mal à me mettre autre chose en tête. Grâce à la présence de Matt, j'y arrivais…. pour la toute première fois depuis le drame, je pensais à autre chose, j’arrivais à sourire un peu, mais tout n’était pas gagné d’avance. Asling allait me manquer, il était le seul avec qui je partageais autant et je n’acceptais pas sa disparition même si j’allais devoir me décider à le faire.

Je croisais les bras pour l’observer en pleine bouderie (du moins, son coup d’essai, il ne me semblait pas spécialement boudeur), cela me fit rire. Heureusement que nous n’étions pas du genre à nous vexer car nous serions en pleine guerre ouverte depuis longtemps, si c’était le cas. Nan, moi j’adorais le voir lutter et j’avais mon avis sur la question : il se défendait à merveille ! Je me plaisais à lui dire le contraire mais j’étais toujours plus impressionnée de l’entendre trouver quelque chose qui me donnait du fil à retordre. Je ne le quittais d’ailleurs pas des yeux pour rire encore du petit sourire satisfait qu’il afficha en me répondant. Riant toujours légèrement, je lui répondis :« Quoi ‘vous’ ? Je n’ai rien à voir là-dedans moi. Rêve ! Ton numéro de pauvre petit ne fonctionne pas avec moi…. A la base c’était ‘toutes les belles nanas’ qui étaient concernées mais…. » Nouveau sourire malicieux avant de baisser encore la voix : « …je suis un cran au dessus ! ». J’affichais de nouveau mon air innocent sur mon visage en haussant les épaules, l’air de dire ‘Hééé ouais !’
Quant à la question de la vengeance, je hochais la tête avec un petit regard appuyé pour lui faire comprendre « bien, quand tu veux ! », mais je n’insistais pas. J’étais sûre qu’il avait la trouille de ma vengeance, le p’tit !

La tour d’Astronomie était le lieu parfait pour être tranquilles. Matthew était préfet, je me disais donc qu’il y avait peu de chances pour qu’un autre préfet vienne faire son tour ici si c’était Matt qui était chargé de monter. Nous avions vaguement commencé à parler d’Asling et de ma culpabilité. Impossible de prendre la chose autrement, j’avais été présente lors de l’attraction qui avait coûté la vie à ce dernier, comment ne pas être coupable et ne pas regretter de ne pas avoir pu agir pour éviter ça ?! J’avais retourné la scène des tas de fois dans ma tête en trouvant mille et unes solutions pour que l’événement se déroule autrement. Finalement, j’en arrivais à me dire que c’était trop tard et que le mal était fait… C’était ridicule, mais je ne pouvais faire autrement. Même si nous n’en avions pas parlé dans le détail, j’avais apprécié pouvoir le mentionner un peu. J’avais pris l’habitude de me cacher derrière ma carapace, mais j’avais quand même le sentiment d’être plus sensible que ce que je laissais paraître… Pas évident quand on veut passer pour quelqu’un de fort et qui n’a besoin de personne, mais bien vrai. Cet aspect de ma personnalité était d’ailleurs mis à rude épreuve à cause du drame. J’avais bêtement cru que rien ne pourrait jamais m’enlever cette carapace, mais j’avais eu tort… je comptais bien faire en sorte de la rendre encore plus solide par la suite…

« Hum, tu as peur de m’affronter ? Je suis un punchingball qui réplique, qui ne se laisse pas faire. » Je répondis au reste de ses paroles avec un mince sourire, posant rapidement mon regard sur mes affaires à l’abandon : « Je sais que tu n’en parleras pas… Tu es pareil que moi. Et si tu l’es jusqu’au bout, je me dis que ça te fera plaisir de savoir que je suis là. » Je haussais les épaules, n’insistant pas plus là-dessus, je n’étais pas à l’aise dans ce genre d’échange et j’avais plus de facilité à lui faire comprendre des choses par le regard ou par la blague. D’ailleurs, sa fin de phrase me fit rire et me donna l’occasion de laisser tomber le sérieux. Ouf ! Je relevais la tête volontairement brusquement pour lui répondre : « Ah ?! Et qu’est-ce que je pourrais faire qui puisse te réconforter, au juste ? Le massage : déjà fait. Je suppose que tu as eu du mal à t’en remettre en plus… » J’avais pris le même ton d’humour que lui. Inutile de demander, j’avais déjà mes propres idées mais je ne pouvais naturellement rien faire de ce que j’avais en tête. Lui poser la question était plus piège, j’adorais l’embêter un peu, tout comme il aimait le faire avec moi.

Le voir lever de nouveau les yeux au ciel me fit rire, surtout que je savais parfaitement sur quel point il rebondissait : je venais de lui dire que je le battais sur de nombreux points et qu’il m’enviait du trophée qu’il venait lui-même de m’attribuer. Sa réponse me fit rire de plus belle et je lui lançais un petit sourire complice avant de parler à mon tour :
« Je prends, des trophées sont des trophées ! C’est toute une performance d’être romantique, figure-toi. Seules les personnes braves, puissantes, exceptionnelles en sont capables. Matthew Evan Riddell qui baisse les bras quand il entend le mot ‘romantisme’, bravo … je vais peut-être te donner le trophée de…. l’abdication facile. Tu le prends celui-là ? » Provocation, toujours provocation. Je plaisantais toujours, pour l’embêter, pour essayer de me faire passer pour la meilleure, même si je ne l’étais sans doute pas véritablement. Continuant de rire, j’attrapais sont bras avant de le serrer gentiment, signe de complicité.

Sur le rebord de la tour, je m’étais dit que j’avais un peu de mal à comprendre comment faisaient les joueurs de Quidditch pour apprécier la sensation d’altitude, mais j’avais fini par me dire que ça devait être question d’habitude et que la sensation de liberté devait surpasser toute idée de crainte du vide… Je n’étais malheureusement pas de ceux qui sont à l’aise d’emblée avec tant de hauteur, mais j’avais fini par m’y faire et j’adorais l’idée de pouvoir dominer tout le parc de Poudlard. La petite histoire du jeune homme m’avait fait oublier la peur et je ne voulais maintenant plus quitter l’endroit, tellement je m’y sentais bien. J’avais ri en imaginant la scène, j’avais imaginé le visage d’Asling dans des circonstances étonnantes et j’étais quasiment certaine que ce dernier aurait ri avec nous en nous entendant ressasser tout ça.
Quant à moi, j’avais fait mon maximum pour lui trouver un truc que nous avions fait ensemble. Les épisodes de ces dernières années étaient plus rares, du fait de mon exil en France. Mais je me savais encore capable de faire des choses dignes d’un enfant de 10 ans et je ne doutais pas une seule seconde que ce fut le cas pour Asling également.

La réception (ce qui n’était pas rare avec la famille d’Asling) avait été un excellent terrain de jeu et je me rendais compte que malgré nous, nous avions simplement dû faire avec les moyens du bord et que la majorité de nos petites combines n’avaient rien à voir avec la magie. Nous étions simplement des enfants, inséparables et j’étais heureuse d’avoir vécu tout ça avec lui. Matt ne fit pas beaucoup de commentaires pendant mes explications, mais il avait le sourire, c’était tout ce que je demandais finalement. Je lui racontais un petit épisode vécu avec Asling, que personne ne connaissait. La maman d’Asling ne s’était pas fait prier pour nous rappeler, à plusieurs reprises, que nous étions deux sales gosses. J’appréciais ce moment tout simplement car il était inoubliable, typique d’Asling et moi et le raconter me permettait d’en garder encore les détails en mémoire ; Je ne voulais pas oublier tout ça, surtout pas maintenant qu’Asling n’était plus là pour les remettre sur le tapis.
Matt me fit rire en me faisant comprendre qu’il se méfierait en cas d’organisation d’un buffet. Je lui répondis, en souriant : « Hum, pas de vers de terre dans les plats pour toi ; je me vois plutôt te piéger à l’Amortentia mais si je réussis mon coup un jour, je ne sais pas si je pourrais m’arrêter de rire ! » Ce qui n’arrangeait pas du tout son cas et lui donnerait sûrement encore plus envie de prévoir quelque chose lui-même, par méfiance.

Je répondis à son coup de coude par un autre lorsqu’il me fit croire qu’il ne voulait rien savoir de la suite. Je l’imaginais plutôt attendre avec impatience la punition, pour se moquer un peu de nous (même si nous n’étions que des enfants…).
Avant de prendre la suite de mon histoire, je pris quelques instants pour écouter les derniers commentaires du jeune homme et y répondre : « On a surtout eu la surprise d’être découverts d’une manière aussi… bête. Je trouve que la punition a été plus difficile pour Asling que pour moi mais… quand même. » Je grimaçais avant d’ajouter : « La grande Roxen a de la bouteille, elle sait préparer des coups qui ne tombent pas à l’eau aussi vite. Asling était aux anges ! Plus moqueur que lui, je n’ai encore jamais vu… Bon, allez, je continue. L’idée était donc d’aller faire un petit mélange d’affaire dans les sacs à mains, déposés avec les vestes et manteaux des invités. Qui aurait pu soupçonner les deux anges d’avoir fait ça ? Nous n’avons pas eu le temps de faire quoique ce soit car la maman d’Asling a appelé l’un des elfes de maison, qui a fit son apparition immédiate devant elle. Elle lui a demandé « Qui a fait le repas ? » avec sa voix sèche. J’avais horreur de l’entendre parler comme ça puisque je connaissais parfaitement la femme gentille qu’elle était quand il n’y avait personne. L’elfe lui a répondu « Tory et Derny madame », Derny, c’était lui. Elle a ensuite demandé si quelqu’un était venu en cuisine ou les perturber dans leur travail et l’elfe lui a répondu que non. J’étais soulagée et je pensais qu’elle allait en finir là et renvoyer l’elfe dans la cuisine, mais elle s'est penchée sur l'elfe pendant.... 4 ou 5 secondes et a posé exactement la même question : « quelqu’un est venu en cuisine ou a perturbé votre travail ? ». Je n’osais pas regarder Asling, et j’ai entendu l’elfe répondre « Votre fils et son amie sont venus prendre du citron et du café en cuisine et ont demandé à Tory de sortir les produits ménagers, madame ». Je te laisse imaginer le silence de mort après ça. Est-ce qu’elle a donné du veritaserum à l’elfe ? Je suis incapable de te le dire car je ne sais même pas si ça agit sur les créatures, je n’ai jamais osé poser la question ; mais en tout cas, l’elfe a tout de suite avoué malgré l’ordre d’Asling de ne rien dire. » Je fis une petite pause, j’avais beaucoup parlé et je me souvenais comme si c’était hier de l’instant où tout le monde avait compris que c’était nous. La maman d’Asling avait pensé à interroger les elfes et elle avait eu la bonne idée de le faire devant tout le monde, nous fichant une honte du tonnerre, mais néanmoins bien méritée. « J’ai eu l’impression que tous les regards se posaient sur nous au ralenti et que l’instant durait des heures. Nous étions persuadés que le coup resterait un mystère. Au bout d’un looooong moment de silence pesant, Asling a essayé de baragouiner un truc du style « nan nan on a rien fait.. » mais sa maman nous avait déjà fait signe d’aller dans la pièce d’à côté. Je le sentais mal…très mal… ». Y repenser me fit rire car nous n’en menions pas large. « On a fini par se prendre un savon monumental avec obligation de faire la vaisselle à la main à la fin chaque journée ! Asling était vert de devoir faire ça ‘à la mode moldus’, mais il n’a pas osé broncher. Ensuite, sa maman l’a privé de son tout premier balai de course qu’il avait eu…… 3 jours avant !!! » Cette idée me faisait maintenant mourir de rire quand je revoyais la tête du fautif. « Moi, j'ai été privée de toutes les robes de princesses que la maman d'Asling faisait exprès pour moi. J'avais un coffre dans la chambre d'Asling où elles étaient rangés. Interdiction de dormir ensemble dans la même chambre jusqu'à nouvel ordre, les sorties de 13h à 17h seulement et elle nous a obligés à faire des exercices le reste du temps, pour nous avancer dans le travail scolaire. Je m'en suis bien tirée question punition, mais ça n'était pas du goût d'Asling... » Je plongeais mon regard dans celui de Matt avec un petit sourire au coin des lèvres. L'histoire était quasiment terminée, mais j'avais encore l'impression d'y être. Je repris la parole pour ajouter : « Voilà comment se sont terminées nos vacances. Et naturellement, j'ai été doublement punie par maman quand elle l'a appris. J'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de grave mais.... ça ne l'était pas tant que ça, si ? » Je riais encore. « Ça ne nous a pas empêché de rigoler et d'être fiers de notre réussite !! »

Je haussais les épaules, le sourire aux lèvres, contente de nous et fière de m'être souvenue de tous les détails de cet épisode. Je jetais un nouveau coup d’œil à la vue que nous avions depuis la tour. Le cadre était tellement propice à ce genre de moment. J'attendis quelques secondes avant de regarder Matt, de nouveau. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il pensait, mais j'espérais qu'il avait passé un moment agréable, lui ayant permis de ne plus penser à la colère ou la tristesse. Nous avions besoin de ça. J'imaginais qu'il avait quelques commentaires à faire sur la petite histoire mais son sourire me suffisait bien largement.



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A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
Tenter de sauver les apparences, il me semblait que c’était exactement ce que nous étions en train de faire. Ça avait l’air de fonctionner, tout du moins moi ça me faisait du bien, c’était certain.
Nous faisions toujours en sorte de ne pas être de l’avis de l’autre, histoire de se provoquer, de déstabiliser l’autre… et aussi parce que c’était notre façon à nous de jouer. Quand je pensais avoir toutes les cartes en main, Chloé me donnait à son tour du fil à retordre, ne voulant jamais s’avouer vainqueur, et j’adorais ça ! Et vu que, de mon côté aussi, je n’étais pas du genre à laisser la victoire facilement, je ne pouvais m’empêcher de rétorquer. Je souriais en l’entendant se défendre de ne pas faire partie de toutes ses nanas dont je parlais. Ou tout du moins, elle affirmait être au-dessus d’elles, ce qui fit agrandir mon sourire, lui répondant malicieusement : « Je vois que Chloé Roxen est toujours aussi modeste… J’en connais des encore plus au-dessus que toi ma belle, tellement… » Lui lançai-je avec un petit sourire, sur le ton de la provocation. Oh, elle le savait bien, elle était vraiment belle comme nana, une charmeuse née, mais je ne pouvais pas me permettre de lui dire qu’elle était au-dessus. Impossible qu’elle gagne cette partie, j’aimais plutôt la placer en difficulté… juste pour la voir se défendre !

Peur de l’affronter ? Oh non, je n’avais peur de personne, et encore moins dans la confrontation. Mais dans le cas où je pouvais perdre le contrôle de moi-même, ce qui était très rare, je préférais de loin être seul, voulant justement éviter que quelqu’un serve de punchingball. Que ce soit moralement ou physiquement parlant. J’eus tout de même un petit sourire lorsqu’elle dit qu’elle savait répliquer, chose sur laquelle je n’avais aucun doute. La suite de ses paroles, me disant qu’elle était là si j’avais besoin, me firent de nouveau sourire, sincèrement cette fois-ci. Je ne répondis rien mais en guise d’approbation et remerciement, je hochai la tête, la regardant droit dans les yeux avant de poser furtivement mon regard sur les affaires de la belle brune, notamment la robe de sorcier d’Asling. J’avais fait en sorte de ne pas tenir le sérieux trop longtemps, n’étant pas forcément à l’aise dans ce genre de confession, et je savais qu’il en était de même pour Chloé. D’ailleurs, celle-ci accueillit ma pointe d’humour les bras grands ouverts, et c’était exactement ce que je souhaitais !
Les propositions faites pour me déstabiliser, concernant le réconfort, me fit rire. Ouais, elles se débrouillaient bien la petite, mais elle ne pouvait me battre, j’avais un bien trop gros égo pour la laisser croire qu’elle pouvait avoir le dessus sur moi. D’un air assuré, néanmoins amusé, je lui répondis : « Du mal à m’en remettre… hum, ‘faut dire que je m’en souviens plus tellement de ce massage, surement bien trop court à mon goût… » Dis-je avec un petit sourire, détournant le regard malicieusement. Cette affirmation était fausse, je m’en souvenais de ce massage. Mais là où je ne bluffais pas, c’était qu’il avait été trop court… mais s’il avait été plus long, il aurait été préférable que je ne sois pas en couple. Bref, passons !

Nous jouions sur les mots, sans cesse, et en parlant de trophées nous étions en plein dans le mille ! Elle était plutôt forte pour mettre les choses à son avantage, son goût du jeu m’avait toujours plu chez elle. J’adorais répliquer à ses attaques, ce qui était encore le cas actuellement. Elles se faisaient des fleurs et, encore une fois, pendant qu’elle parlait, je ne pouvais m’empêcher de rouler des yeux. Je me mordis la lèvre inférieure, retenant un petit rire, quand elle me demanda si je souhaitais l’abdication facile. « Donne donne, je suis sûre que je pourrais en faire quelque chose de grand ! Mais pour ce qui est du romantisme, ceci dit en passant qui est synonyme de faiblesse, je préfère te laisser cette performance… il est difficile de se sortir de toute cette niaiserie alors que transformer l’abdication facile en force morale est bien plus intéressant. Et comme je suis le meilleur… » Dis-je tout en haussant les épaules d’un air entendu, avant d’ajouter : « Ah, et je tiens à te remercier de me décrire quand tu parles de bravoure, puissance et exception… Garde le romantisme pour toi hein ! » Dis-je avec un sourire amusé, la regardant cette fois-ci dans les yeux, satisfait de moi et impatient de voir comment elle se défendrait. Pouvoir s’amuse à ça, comme à notre habitude, ça nous permettait de nous changer les idées. Pas d’oublier, non, mais de penser à autre chose le temps de quelques minutes, quelques heures, une soirée.

Désormais à observer le ciel, l’horizon et la nature, tout en nous racontant des histoires avec Asling, j’avais tout l’impression que le temps s’était arrêté. Aimant, en plus, la hauteur, je me sentais vraiment dans mon élément sur le rebord de la tour. J’y étais bien, je sentais une petite brise sur mon visage et le calme était vraiment vivifiant. D’ici, on pouvait voir toutes les merveilles du parc, et c’était un plaisir que je ressentais au plus profond de moi quand j’avais la joie d’être sur un balai. Du plaisir à l’état pur, une chose dont je ne pourrais jamais me passer… une bouffée d’oxygène dont j’avais besoin, tout comme me bouger. C’était comme une drogue, j’en avais besoin et m’en trouver priver serait une véritable catastrophe pour moi.

Après avoir raconté mon histoire, j’écoutais avec attention celle de Chloé qui me faisait bien rire. Rien que de les imaginer, je trouvais ça hilarant ! Quels tordus ces deux-là, même enfants! Je les voyais, satisfaits de leurs conneries, à se les raconter encore et encore afin de savoir lequel avait fait la meilleure. Excellent ! Je ne pouvais m’empêcher de sourire, observant la jolie Serdaigle. Tout ça était vraiment trop drôle, et quelque chose me disait qu’ils ne s’en sortiraient pas forcément indemne.
Je soulignai alors à Chloé que je ne devrais jamais accepter une invitation pour un buffet de sa part, ce à quoi elle me répondit sur le ton de l’humour. Je lui rendis son sourire, approuvant d’un signe de tête : « Ouais… je maintiens ce que j’ai dit du coup, ne jamais aller à un buffet organisé par Miss Roxen ! ». Je lui dis un petit clin d’œil complice avant de l’embêter de nouveau, lui disant que je ne voulais pas savoir la suite. Ce qui était totalement faux, je voulais savoir, sadiquement parlant, la punition à laquelle ils avaient eu droit.

Elle poursuivit alors, parlant des conséquences de leurs actes, et je ne pouvais cacher mon petit sourire, la regardant toujours pendant qu’elle racontait cette histoire qu’elle semblait revivre. Cela la remplissait de joie et, rien que ça, c’était un régal pour les yeux ! La façon dont ils avaient été démasqués était juste excellente, risible et hilarante ! Je ne pus m’empêcher de rire pendant qu’elle racontait ce que l’elfe de maison avait répondu à la mère d’Asling. Piégé comme des rats en cage les deux gamins ! Je ne l’interrompis pas, la laissant conter tous ses souvenirs qui semblaient lui faire beaucoup de bien.
Elle rit alors, parlant de la « convocation » de Mrs Gallagher dans la pièce d’à côté. La loose, ils avaient dû en prendre pour leur grade… je posai mon menton sur mon genou que je venais de ramener près de moi, impatient de connaître la sanction, juste pour me moquer… un peu. Vaisselle à la main ? Ouais, autant dire que c’était loin d’être des plus plaisants, pauvres petits ! Haha, très drôle ! Je ne pouvais m’empêcher de rire en les imaginant. Je ne pouvais que les comprendre, faire la vaisselle comme les moldus était compliqué quand on n’avait pas l’habitude, et connaissant Asling… il devait être bien vexé ! Je m’arrêtai de rire lorsqu’elle parla du balai, disant par pur réflexe : « Le pauvre… pas cool ! » Mais je gardais quand même mon petit sourire, bien que je sache à quel point cela avait dû être rageant pour le petit Gallagher ! Ce qu’elle rajouta par la suite me fit totalement mourir de rire. Oh, la petite Roxen sans ses robes de princesses. Je ne pouvais m’empêcher d’intervenir, pris dans un fou rire : « Ahah, pauvre petite, perdue sans tous ses froufrous ! » Ca c’était purement hilarant, et la suite ne fit qu’accentuer mon fou rire. Interdiction de dormir dans la même chambre, de sortir l’aprem, obligation de faire des exercices, etc. Bref, une vraie partie de plaisir.
Elle me regarda alors avec un petit sourire amusé lorsqu’elle me dit que tout ça n’était pas du goût d’Asling. Evidemment… mais qu’est-ce que ce sourire voulait dire ? Je la regardais d’un air interrogateur, impatient d’en savoir plus, affichant un petit sourire sur le coin des lèvres. Elle ne dit rien de plus concernant la réaction d’Asling à tout ça, me disant simplement qu’elle avait été aussi punie par sa mère. Bien sûr, c’était envisageable… et amusant, mon sourire le prouva. Je répondis à son rire en en faisant de même. « Nan, j’ai pas l’impression que c’était si grave, mais pour la mère d’Asling… pfff laisse tomber sa réputation ! » Dis-je dans un rire, avant de la regarder dans les yeux et de lui dire avec un petit sourire : « L’important c’est le souvenir que t’en as, et avoir entendu cette histoire est super pour moi. Rien que de vous imaginer, je pourrais en rire encore longtemps ! » Lui lançai-je tout en riant.

Elle regarda de nouveau la vue, faisant comme elle, laissant tomber ma jambe contre le mur froid, sous le rebord, et posant mes mains derrière moi, basculant quelque peu la tête en arrière pour profiter du petit vent qui soufflant et pour regarder le ciel. Après un petit silence, je fermai les yeux et dis : « J’aimerais écouter ce genre de souvenir toute la nuit… Y a pas à dire, on en aurait des milliers à raconter. C’est pas si mal qu’on aille à l’Université dans quelques mois, tu n’penses pas ?! » Je reposai mon regard sur elle, disant simplement, avec un léger haussement d’épaule : « On aura l’occasion de repartir pratiquement à zéro. » J’ajoutai rapidement, sur le ton de l’humour : « Et on aura pleins de conneries à faire là-bas, t’auras intérêt à me suivre Roxen ! »

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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyDim 5 Juil - 20:54



❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Malgré l’horreur de la situation, nous avions réussi à reprendre notre manière habituelle de jouer, de se moquer l’un de l’autre en essayant de passer pour le meilleur. Certes, je ne lâchais pas l’affaire, mais j’étais quand même persuadée que je ne parviendrais jamais à être contre lui, réellement. Impossible. Le petit malin était aussi modeste que moi et ne se faisait pas prier pour m’en envoyer plein la figure. L’avantage, c’est que nous ne pensions plus, pour l’espace de quelques instants, à la tragédie. Elle me reviendrait en tête bien vite mais pour l’heure, je ne souhaitais qu’une chose, profiter de ce répit. Matthew était sûrement d’accord avec moi là-dessus : nous avions trouvé la meilleure façon pour nous changer les idées, occultant presque totalement les sujets sérieux et difficiles à traiter.

Le jeune homme me provoqua encore de plus belle, ce qui me fit pincer les lèvres pour ne pas trop rire. Alors là, j’allais répliquer, il ne devait pas en douter une seconde.
Je haussais les épaules en conservant un petit sourire satisfait sur les lèvres, l’air de dire « moi modeste ? Oh peut-être un peu » et m’occupais de la suite de ses paroles ; l’affront ultime mais qu’est-ce que j’avais aimé le voir me répondre ça avec son petit sourire en coin.
D’autres filles au dessus de moi ? Vraiment ? Pas possible, ça n’existe clairement pas. Enfin, c’était le fond de pensée que j’aimais laisser croire ; m’amusant à jouer la fille ultra sûre d’elle. En réalité, je n’étais pas si sûre que ça, mais en avoir l’air rendait les choses toujours plus simple, curieusement.
« Ça c’est parce que tu es aveugle mon p’tit gars. Ou alors parce que tu ne veux pas l’avouer. » Je lui tapotais le bras gentiment, ne perdant pas mon air assuré « Je te pardonne largement. Déjà que ça pique les yeux d’avoir la meilleure fille de la terre en face… alors si, en plus, tu devais dire que tu l’avais remarqué… ça fait un peu beaucoup ». Alors là, plus modeste, tu meurs ! Je levais malgré tout les yeux au ciel, incapable d’être totalement sérieuse dans toutes les conneries que je pouvais sortir. J’ajoutais quand même, incapable de m’en empêcher : « Bon et puis si ça peut te rassurer, t’es pas trop mal dans le classement non plus… moyen, mais ça peut aller. C’est cool nan ? A force de traîner avec moi tu vas bien finir par approcher la tête du classement. »

Le jeune homme n’entrait pas dans les sujets sérieux et cela m’arrangeait énormément. Ce qui était sans doute le plus difficile, c’est de prendre le risque de se dévoiler, un peu trop. Qui n’était jamais amené à le faire au moins une fois, face à une personne de confiance, dans un moment compliqué ? Étant assez semblables sur la question, nous avions tous les deux du mal à nous aventurer sur ce terrain même si nous étions capables de sentir que tout n’allait pas comme prévu, d’un côté comme de l’autre. Nous avions parlé d’Asling, une bonne partie du temps, mais je n’oubliais pas non plus Sunny à qui j’étais déjà attachée après seulement quelques mois de retour à Poudlard. N’y avait-il personne pour la protéger à la fête foraine ? Cette situation était tellement navrante… et je me rappelais la dernière lettre dans laquelle nous projetions une petit sortie vers la cabane hurlante ou dans les cuisines de Poudlard pour dévorer toutes sortes de choses… La petite me ressemblait beaucoup et je rencontrais parfois quelques difficultés à m’entendre avec des filles ; ça n’avait pas été le cas avec elle et le courant était immédiatement passé. Cette pensée me fit soupirer et je m’autorisais seulement un petit sourire lorsque Matt tourna les yeux vers moi avant de tourner à son tour les yeux sur les affaires qui trainaient et notamment la robe. Tout ce qu’il me restait d’Asling, un vêtement et quelques babioles lui ayant appartenu.

La petite remarque sur le massage me décrocha un petit sourire et je secouais la tête. Matthew avait tout compris ! Ne pas parler trop parler des choses négatives et privilégier l’humour. Quant au réconfort, il n’était bien évidemment pas de refus. Il savait parfaitement que j’étais capable de foncer tête la première, surtout lorsqu’il s’agissait de lui.
Le jeune homme ne m’en avait pas encore fait la remarque, mais pour ça, j’étais vraiment faible et je l’avouais. Je croisais ensuite les bras avant de répliquer : « De toute façon, tu viens de me vexer en disant que tu ne t’en souviens pas, alors n’espère pas en avoir un autre. » Je lui lançais un petit regard malicieux avant d’ajouter simplement : « et en plus, ce n’est plus à ton tour d’en avoir un… » Je lui lançais un petit regard appuyé, assorti d'un gros sous-entendu. Je ne pouvais m'empêcher de sourire et j'avais encore une fois manqué ma tentative de bouderie.

Le plus drôle était que je n’avais pas imaginé m’entendre si bien avec ce garçon lorsque nous nous étions croisés pour la première fois dans un bar de Stirling. Nous nous étions bien trouvé et malgré tout, nous avions un peu évolué depuis cette époque là, même si elle n’était pas si éloignée.
Je lui lançais un petit regard mi-blasé, mi-amusé au moment de son speech sur le romantisme avant de répondre : « Faiblesse toi-même. Pourquoi je ne pourrais pas transformer le romantisme en quelque chose de grand ? J’aurais beaucoup plus la classe que toi avec ton minable petit trophée d’abdication facile. » Je m’approchais avant de lui glisser à voix basse : « quand tu verras ce que ça donne, tu me supplieras de t’apprendre à être romantique… » Je gardais mes yeux dans les siens, quelques instants en ne manquant pas de lever les sourcils. Je savais déjà qu’il me répondrait qu’il n’aurais jamais l’intention de vouloir apprendre à être romantique, ce qui tombait bien car je n’en avais pas moi-même l’intention non plus, mais je ne craignais pas de faire croire le contraire, rien que pour qu’il se moque de moi et pour avoir des occasions de lui faire des petits numéros de romantisme, pour le provoquer de plus belle et me marrer. « Je garde le romantisme. Par contre il me faut un cobaye pour mettre en œuvre ce romantisme » Je jetais un petit coup d’œil dans toute la tour à la recherche de quelqu’un, sachant pertinemment qu’il n’y avait personne d’autre que nous et haussais les épaules avant de reposer mon regard sur lui. « Ah… ben j’ai pas beaucoup de choix… » Sous-entendu, TU es forcément mon cobaye. M’empêchant de rire, j’approchais un doigt de sa joue pour tourner son visage vers moi et être sûre qu’il me regarde. Je plissais les yeux en le fixant avant de dire enfin : « Je cherche la crainte dans tes yeux… Avoue, tu vas partir en courant comme une mauviette si je te fais le coup ! »Et s’il me répondait ‘non’, j’étais piégée en beauté car je n’avais pas prévu de jouer les petites sentimentales. Je lui jetais un petit coup d’œil amusé avant de reculer et d'entrecroiser mes doigts entre eux.

En plus de nos petits jeux de mots, les petites histoires des souvenirs que nous avions d’Asling m’avaient donné le sourire. J’avais encore du mal à croire que c’était possible, mais à l’évidence, le monde n’allait pas s’arrêter de tourner, chose dont j’avais fortement douté en apprenant que je ne verrais plus celui qui avait toujours compté plus que les autres pour moi. Il n’y avait aucun doute là-dessus : je n’oublierai pas l’épisode des deux beaux mecs bourrés dans le parc, coursés par des oiseaux. Le seul regret était de ne pas avoir pu profiter du spectacle et me moquer d’eux comme ils le méritaient. Craignant le vide, j'avais bien vite oublié cet aspect des choses pour me concentrer sur l'essentiel : Matt, le paysage magnifique et notre petite discussion. Qu'aurait-été ma soirée s'il n'était pas monté pour sa ronde de préfet ? Sans doute une interminable soirée remplie de pensées négatives, de colère, d'envie de tout abandonner, d'injustice et de tristesse.
Raconter quelque chose m'avait libéré et je regrettais à présent d'avoir douté avant de me lancer dans mon histoire. Notre enfance avait été unique et il ne restait que moi pour en conserver le souvenir, cette pensée était horrible, j'avais besoin de ces souvenirs pour avancer et me dire qu'Asling n'était pas oublié.
Naturellement, Matt se moqua de moi avec les froufrous et je ne pus me retenir de rire à mon tour en le voyant à l'oeuvre. Ben voyons, il ne perdait pas une occasion de trouver quelque chose pour rire de moi ce petit ! « C'est ça, rigole ! N'empêche que la maman d'Asling est douée pour la couture et que dans un environnement pareil, j'avais l'impression d'être une petite princesse ! » Je penchais légèrement la tête avant de poursuivre : « Tu ne vas pas me dire que tu n'avais pas une petite passion ridicule, quand tu étais gosse ?! C'est pas si loin que ça d'ailleurs, allez, avoue ! » Je lui donnais un tout petit coup de coude amical avant de rebondir sur ce qu'il m'avait dit ensuite : « Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. » Prise d'une soudaine nostalgie, j'ajoutais juste : « Je ne pensais pas que tout s'arrêterait si vite...»

Je restais silencieuse un instant après l’avoir entendu dire qu’il aimerait écouter des histoires toute la nuit. C’était mon cas également et bouger de l’endroit où nous étions désormais me semblait presque une épreuve car j’avais trouvé la première échappatoire à la douleur. Je ne pensais pas cela possible tellement j’avais eu le choc de l’annonce de la mort d’Asling. Avec cet événement, mon destin n’était sans doute plus le même et la suite n’était pas très claire dans mon esprit. Matt me parlait de l’Université que j’avais presque oubliée depuis… Je vivais au jour le jour, luttant contre les sentiments les plus difficiles à vivre.

Calmement, je lui répondis avec une pointe d’humour :
« C’est ta façon de me faire comprendre que tu veux passer la nuit avec moi ? C’est adorable, tu progresses. » Je haussais les épaules avec un petit sourire en coin, reprenant un peu de sérieux, mais ayant quand même envie de rire : « non sérieusement, ça m’a fait beaucoup de bien de raconter ça, de t’écouter me raconter votre petite aventure. Il ne nous reste que ça pour penser à lui, des souvenirs… » Je fis une petite pause silencieuse, lui jetant parfois un petit coup d’œil : « En effet, l’Université nous éloignera d’ici et c’est tout ce que je demande actuellement ! Bon, quelques personnes vont me manquer mais... je pense qu'il est temps de partir. C'est triste à dire mais je ne considère plus Poudlard comme l'endroit le plus sûr après ça... même si ça n'a pas eu lieu dans le château. » . Sa réplique sur « l’occasion de repartir à zéro » m’interpella un peu et je l’interrogeais du regard avant dire : « Oui…enfin, tu crois ? » Je continuais de l’interroger du regard, me demandant ce qu’il avait voulu dire par là. Repartir de zéro était sûrement nécessaire pour nous, mais j’aurais quand même préféré ‘continuer’ le chemin, avancer…avec la présence d’Asling. Les plans étant désormais différents, peut-être que repartir à zéro était la solution, mais je ne pouvais m’empêcher de me demander ce que lui voyait dans cette phrase.
J’ajoutais malicieusement, concernant le reste de ses paroles : « Hum, ne me tente pas. Je suis autant attirée par l’idée de faire des conneries que par celle de te suivre. On ne trouvera pas meilleur terrain de jeu que l’Université. On fera honneur à Asling. A nous deux on pourra trouver de belles conneries, aucun doute ! Tu sais que j’ai déjà en tête un gage à te faire subir pour ta prochaine défaite à un défi ?! Il est pratique et utile pour moi et je vais même pouvoir me moquer de toi. » Cette pensée me fit sourire et je le fixais du regard. C'était la première fois que je mentionnais les défis, le jeu à proprement parler... Je me l'interdisais, craignant que ce soit inapproprié vu la situation, mais nous avions le droit de vivre et il fallait se le mettre en tête, en dépit de la situation.



© Pando
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Message(#) Sujet: Re: [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé [Année 2020 - 2021] [Terminé] A moment without joy is an eternity of sadness ~ Matt & Chloé EmptyVen 10 Juil - 12:55

A moment without joy is an eternity of sadness.
Chloé & Matthew
Provoquer la belle brune, c’était une des choses que je savais le mieux faire ! Et il fallait avouer qu’elle était très douée dans son genre. Ce jeu s’était installé dès le début entre nous, et au fond il n’avait jamais disparu. Cette nana était un délice pour les yeux et elle le savait très bien ! Mais je pris quand même un malin plaisir à lui dire que beaucoup de filles étaient au-dessus d’elle, et pas qu’un peu. J’affichai un sourire satisfait un voyant sa réaction suite à mes propos. Une fois de plus, je roulai les yeux lorsqu’elle me dit que, soit j’étais aveugle, soit je ne voulais pas me l’avouer… oh, tellement de modestie là-dedans, on aurait presque dit moi dis donc ! Quoiqu’il en soit, même si elle en jouait, je ne pouvais que m’en amuser ! Pendant qu’elle se faisait des éloges à elle-même, je faisais exprès de la regarder de la tête aux pieds, gardant un petit sourire sur le coin des lèvres, sans rien dire. Je haussai des sourcils, laissant planer le doute, bien qu’elle sache très bien que je la trouvais à mon goût. Je ne pus m’empêcher de rire lorsqu’elle m’assura que je n’étais pas trop mal dans le classement. Le classement ? Oh, magnifique, c’était bien des trucs de filles ça ! Je ne pus m’empêcher de répliquer, toujours amusé par la situation. « Tu fais un classement ? Un pur truc de gonzesses ça ! » Lançai-je dans un rire, avant d’ajouter : « C’est gentil ma p’tite mais j’ai pas besoin de toi pour faire mes preuves… ». Je lui fis un petit clin d’œil complice, sous-entendant de multiples choses, laissant parler mon orgueil légendaire.

Reparler de l’évènement tragique était logique, mais rester trop longtemps sur le sujet n’était pas un objectif. Je ne prenais pas plaisir à en parler, je préférais le sortir de ma tête, même si au fond c’était toujours présent. Evidemment que j’y pensais, sans cesse, comme tout le monde d’ailleurs. Mais j’évitais de trop l’avoir en tête pour ne pas me laisser avoir par la colère, émotion qui me contrôlait un peu trop ces derniers jours, et j’avais horreur de ça !
Une chose était sûre, Chloé ne voulait pas non plus que l’on passe trois heures sur le sujet, et ça m’allait bien. On s’était fait comprendre mutuellement qu’on était là l’un pour l’autre, c’était déjà pas mal, maintenant passons à autre chose. Une fois seuls, nous aurions tout le temps pour nous ressasser encore et encore ces mauvais souvenirs… autant profiter de la parenthèse qui nous est offerte.
Evidemment, quand je parlais d’évènements, je ne pensais pas qu’à Asling. Bien sûr, c’était ma première pensée, mais je n’oubliais pas pour autant la danseuse avec qui j’avais apprécié passer du temps. Je n’oubliais pas non plus la griffonne, bien que je n’étais pas forcément en bon terme avec elle, peu importe, elle ne méritait pas ça. Je n’oubliais pas non plus ce que j’avais vécu dans le Grand-Huit, ayant rarement eu aussi peur de toute ma vie. Je n’oubliais pas le visage paniqué de Wilhelmina, ni le fait que j’avais failli faire rôtir Adway. Bref, je n’oubliais rien… et il faudrait vivre avec. Mais si pour le moment, je pouvais faire une trêve afin de reprendre ma vie, comme avant, avec autant d’enthousiasme, je le ferai, mettant la colère et l’incompréhension de côté, juste un instant.

Revenir sur le massage que la belle avait eu la bonté de m’offrir, pendant l’année, était assez plaisant… et de la pure provoc’ aussi ! Surtout le sous-entendu qu’elle laissa paraître, qui me fit sourire, amusé. Je l’avais, une fois de plus, taquinée, mentant en disant que je ne me souvenais pas de ce fameux massage, ce qui était loin d’être vrai. A ses derniers mots, je tournai la tête vers elle, la regardant droit dans les yeux avec un sourire malicieux : « Tu n’pourrais pas résister à un massage de ma part ma belle, ne tente pas le diable. ». Elle avait tenté de me faire croire qu’elle boudait, ce qui ne marcha pas bien longtemps et qui me fit rire en supplément.

Nous étions encore de débattre, ou plutôt de voir qui était le plus fort, concernant le romantisme. Je l’avouais clairement, j’étais loin d’être ce genre de mec, je trouvais ça trop gnangnan et rien que de penser être si niais me provoquer de l’urticaire ! La preuve, je n’avais jamais réussi à être un peu romantique avec Eléonore. Oh bien sûr, je tentais les petites attentions, les gestes, mais après… et puis les mots, je savais très bien les manier mais je ne les utilisais pas facilement dans ces moments-là. Bref, je n’étais pas un romantique et je l’assumais pleinement ! Je charriai une nouvelle fois la belle, la traitant de faible, en quelque sorte, voyant qu’elle essayait de se dépatouiller comme elle le pouvait. Elle gérait bien, je ne pouvais que l’avouer, mais pas assez pour me faire croire que l’on pouvait transformer le romantisme en quelque chose de grand… je croyais bien que ce truc n’était pas pour moi ! « Pour ça, il faudrait que t’arrives à le transformer en quelque chose de plus sympa. Quelque chose me dit que Miss Roxen n’est pas très douée dans le romantisme… alors lâche l’affaire, je suis vainqueur, même avec mon petit trophée de l’abdication facile… comme toujours en fait ! » Dis-je avec un large sourire angélique, satisfait de moi avant d’ajouter : « Nan merci, le jour où je te supplierai de quelque chose, je serai tombé bien bas. » Lui dis-je avec un petit sourire malicieux. Ce n’était pas méchant, loin de là, et mon ton était plus amusé qu’autre chose. Mais il était vrai que le jour où je supplierai quelqu’un, ce serait un échec total pour moi, j’aurai beaucoup de mal à le supporter. J’étais certain que ça ne m’arriverait pas, j’aimais trop le contrôle et avais bien trop d’égo pour faire cela.

Je voyais dans son regard qu’elle se doutait de ma réponse, elle commençait à bien me connaître après tout, tout comme moi je voyais plus clair en elle. Lorsqu’elle dit qu’il lui fallait un cobaye pour mettre en œuvre ce romantisme, je ris doucement, me postant face à elle, tout sourire : « Alors là avec plaisir, j’veux être ton cobaye, juste pour rire en te voyant jouer la romantique ! ». Là, elle venait de se piéger toute seule, sans même s’en rendre compte ! La situation m’amusait, je voulais la voir se ridiculiser face à moi, tentant d’être une romantique qu’elle n’était pas… pour le jeu, j’étais à 100% partant ! Elle croyait que j’allais me débiner, « partir en courant » comme elle le disait. Mais ce n’était pas le cas, je voulais voir, je voulais rire et me moquer d’elle, comme j’adorais le faire. Tu venais de te fourrer dans de beaux draps ma belle !

Nous arrivions à rire, à nous amuser et à nous dire qu’il ne fallait pas que la vie s’arrête. C’était agréable de pouvoir se charrier de nouveau, de pouvoir se provoquer, se raconter des histoires. Nos histoires concernaient Asling, bien sûr, et c’était bien ça qui rendait le moment unique. Nous avions ce mec en commun, et nous le connaissions assez pour l’apprécier à sa juste valeur. Chloé partageait beaucoup plus avec lui, et je savais que cette histoire la touchait particulièrement. Pour moi c’était un pote, un bon pote de délires avec qui j’avais vécu de nombreuses aventures, des tonnes et des tonnes qui, en y pensant, me feront toujours rire. Se raconter nos petites péripéties était de vraies bouffées d’oxygène, il n’y avait pas à dire, nous en avions besoin.
Dans ce que me raconta Chloé, il y avait pleins d’images qui me faisaient rire. Je ne pouvais m’empêcher de le lui dire, l’imaginant notamment en robe à froufrou. Magnifique ! Je donnerais beaucoup pour la revoir dans ce genre de robe tiens. « Une petite princesse à froufrous, je rêverais de revoir ça tiens ! » Dis-je dans un rire, en profitant pour me moquer de la brunette. A sa question, concernant la passion ridicule, je haussai les épaules, répondant : « Absolument pas, j’ai été parfait dès mon plus jeune âge… ». Je tentai de garder un air sérieux mais, quelques secondes plus tard, un sourire amusé s’afficha sur mes lèvres et je tournai ma tête vers la jolie Serdaigle, avouant : « J’étais un peu chiant quand j’étais petit, limite hyperactif tu vois, une horreur pour mes parents…. » - Oui, quand je disais mes parents, je parlais de mon père et ma belle-mère, ayant rayé ma mère de ma vie, tout comme ma sœur. Mais ça, Chloé ne le savait pas, et c’était voulu. Il ne devait y avoir que Taylor, Jamie et Catalina qui étaient au courant, je n’étais pas du genre à parler de ça. Bref, continuons… - « … Il y avait, et il y a toujours d’ailleurs, une sorte de plan d’eau pas très loin de chez nous, dans un parc. J’avais une sale manie, et j’adorais ça, il n’y avait pas une semaine sans que je ne le fasse… je m’amusais à dépoter les fleurs de ma… euh de Keira et j’allais les replanter près du plan d’eau, voulant le rendre plus sympa. Je prenais ça comme une mission personnelle tu vois, j’adorais faire des allers et retours avec mes plantes. Une torture pour mes parents ! Je souhaitais juste redécorer le parc…» Lui racontai-je avec un sourire malicieux. Quand j’étais petit, c’était vraiment une passion pour moi. Heureusement, ça m’était passé avec le temps.
Les derniers mots de Chloé, disant qu’elle ne pensait pas que tout s’arrêterait si vite, me firent l’effet d’un coup derrière la tête. Je retournai mon regard vers l’horizon, lui disant juste : « Faut pas penser à ce qui s’arrête Chloé, mais à ce qu’on va faire de la suite… ». C’était facile à dire, mais je ne voulais pas qu’elle se sente mal. Du coup, je m’empressai d’ajouter : « J’suis sûr que t’en auras plein des histoires à me raconter comme ça ! T’as intérêt à en retrouver parce que moi j’veux en entendre, ça m’permet au moins de me moquer de toi ! » Lui dis-je en tournant ma tête vers elle, lui donnant un petit coup de coude complice, lui souriant sincèrement.

Je déviai ensuite le sujet sur l’Université, disant qu’il serait bon de repartir à zéro. Ce sera mon cas, j’en avais déjà conscience et je ferai les choses en conséquence.
« Ma subtilité me perdra… mais passer la nuit sur le rebord de cette tour n’me gêne pas, j’me sens bien en hauteur… » Lui lançai-je, tout en fixant le ciel. Il était vrai que je me sentais dans mon élément ici, et avec elle c’était encore mieux, mais je ne l’avouerai pas.
Je l’écoutai alors attentivement parler des gens qu’elle laissait ici en partant à la fac, disant que Poudlard n’était plus tellement un lieu sûr pour elle. Je ne dis rien, regardant toujours le ciel, me mordant la lèvre inférieur, plutôt d’accord avec elle. A sa question : « Oui…enfin, tu crois ? », je tournai mon regard vers elle, le plongeant dans le sien, n’ayant plus de trace de sourire sur son visage comme sur le mien. Je ne savais pas si elle avait tenté de comprendre quelque chose dans mes mots mais pour moi ils étaient clairs car je savais ce qu’ils sous-entendaient ? Nous avions vécu tellement de choses cette année, tous, à Poudlard, bonnes comme mauvaises, que je me devais de faire table rase de certaines choses. J’acquiesçai alors d’un signe de tête, la regardant toujours avant de lui dire : « J’en suis certain. Il faut faire le tri pour commencer cette nouvelle aventure. Enlever ce qui nous bloque, ce qui nous restreint, et ouvrir la porte à ce qui nous permet de nous envoler, de vivre pleinement… on doit tous le faire. ». Je n’avais pas souri, parlant sérieusement, et c’était assez rare. J’avais de nouveau placé mon regard sur l’extérieur.

Je n’avais pas laissé le sérieux prendre trop de place dans notre conversation, du coup j’en avais profité pour lui dire qu’on fera les 400 coups et qu’elle sera obligée de me suivre. Elle ne tarda pas à répliquer, ce qui me fit largement sourire. « Je savais que tu n’pourrai pas résister à t’amuser avec moi… » Lui dis-je avec un haussement de sourcils malicieux, affichant un petit sourire qui en disait long sur le sous-entendu. « Evidemment qu’on lui fera honneur ! Ca va être un parfait terrain de jeu là-bas pour nous, la liberté nous guidera ma belle ! » Lui dis-je avec une grande satisfaction. Puis, la fin de sa phrase m’interpela et je l’interrogeai du regard, fronçant légèrement les sourcils. « Hum… Faudrait que je perde pour avoir ce gage ma belle. Dis m’en plus, tu n’peux pas tendre la carotte à un âne sans lui en donner un bout… » Je me penchai vers elle, lui murmurant d’un ton amusé : « Je suis plus qu'un âne, je suis un bel étalon ! » Puis je me redressai, tout sourire, avant d’ajouter : « Aller, crache le morceau ou je te fais souffrir ! ».

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❝A moment without joy is an eternity of sadness❞
Matt & Chloé
Difficile de dire que nous vivions un moment compliqué, un moment que nous aurions aimé éviter à tous prix lorsqu’on nous voyait parler, ce soir. Même si la facilité de nos échanges était évidente, je n’oubliais rien de tout ce qu’il s’était passé, de ce que j’avais vu à la fête foraine. Ce petit instant, en haut de la plus haute tour du château m’apparaissait comme une pause que nous avions bien méritée, l’un comme l’autre. Pour ma part, je n’avais pas été à la hauteur le soir du drame, incapable de lui dire que j’étais là et je n’avais même aujourd’hui plus qu’un vague souvenir de cette soirée, tellement elle m’avait paru irréelle, lointaine. Il allait me falloir beaucoup de temps pour réaliser qu’Asling ne reviendrait pas, j’en étais étrangement consciente. Un quotidien différent reprenait place avec toutes les nouveautés qui allaient avec : la fin de Poudlard, les ASPICs, l’Université, les vacances…. Tout avait un goût différent, mais ces moments allaient finir par arriver quand même et je n’avais encore aucune idée de la manière dont j’allais les aborder.
Le petit fourbe prenait un malin plaisir à ne pas me donner raison et à ne pas me dire que j’étais effectivement au dessus des autres filles, mais la situation m’amusait énormément car je pouvais voir dans ses yeux toute sa volonté pour m’embêter et pour me faire lutter. Avec un petit sourire accroché aux lèvres, je pris la parole pour lui dire : « Oui un classement. Ça perturbe toujours les adversaires. » Ou alors c’était juste parce que j’aimais bien et parce que j’avais cherché quelque chose pour ne pas lui donner le dernier mot. Je justifiais une nouvelle fois le classement en lui disant : « Puis c’est toi qui a commencé à me dire qu’il y avait plein de filles au dessus de moi… » Je lui lançais un petit regard boudeur, toujours pas contente que d’autres pouvaient être mieux que moi, même si c’était inévitablement le cas. Quant à la question de ses preuves qu’il pouvait faire sans moi, je croisais les bras, haussais les épaules avant de lui dire : « C’est toi qui le dis ! Je ne demande qu’à voir tes preuves… »
Je détournais le regard un instant, le sourire aux lèvres. Tout cela me faisait curieusement penser à Jamie qui, lui non plus, n’avait pas non plus besoin de faire le moindre effort pour faire ses preuves. Je relevais les yeux vers lui, secouant la tête en riant. Ouais, j’avais bien envie de le voir faire ses preuves, comme un grand.

Il n'était pas étonnant de reparler du fameux massage. Ce moment m'avait marqué même si un facteur avait fait que je n'avais pas pu me sentir parfaitement à l'aise : son couple; cette situation étrange, venant de Matt, mais qui était pourtant bien vraie. Nous ne parlions plus vraiment de tout ça même si au début, j'avais pris un malin plaisir à me moquer de lui à ce sujet. Concernant ce sujet, je lui répondis alors : « Ah vraiment ? Pourquoi ? » Je pris un air faussement surpris et interrogateur, je voulais qu'il pense que je n'avais pas la moindre idée de la raison pour laquelle je ne pourrais pas résister, sous entendu 'rêve, je peux résister dans aucun problème !'.

La question du romantisme me faisait bien rire et nous étions en perpétuel débat, pour ne pas dire en lutte. Je n’étais pas romantique pour un sous mais j’étais bien capable de faire croire le contraire et je n’en avais pas honte. Je ne comptais plus les fois où je m’étais foutue de la poire d’Asling quand il se transformait en véritable niais avec sa nana. Finalement (et j’avais clairement honte de le penser !) il avait peut-être eu raison d’en profiter pendant qu’il était encore temps. Je justifiais d’ailleurs cette pensée en me disant que certains étaient faits pour ça, d’autre pas. Asling était fait pour, sans doute. Matt, de son côté, avait horreur de ça et je trouvais ça juste hilarant. La fierté de mec devait aussi jouer là-dedans car quelque chose me disait que j’avais quand même beaucoup moins de soucis avec cette question que lui.
Une idée me vint en tête après l’avoir écouté se défendre. Je me plantais devant lui, haussant furtivement les épaules avant de demander : « Et tu ne voudrais pas me laisser gagner une fois, pour me faire plaisir ? » Je tentais à mon tour le sourire angélique. « Ca te ferait remporter le trophée de … la magnanimité ». Je redoublais de sourire, pinçant les lèvres en entendant sa dernière phrase à laquelle je ne répondis pas.
Alors comme ça, il voulait être mon cobaye ? Adjugé vendu, il voulait se moquer de moi, mais je comptais déjà trouver les meilleures combines pour me moquer de lui aussi. « Tu risques de le sentir passer quand je vais m’y mettre. Détrompe toi je suis sûre que je peux être douée… Et tu pourras admettre que je suis une excellente comédienne. Trophée de la comédie à la clé ? »
Restait à savoir comment j’allais m’y prendre, mais je n’étais pas du tout du genre à manquer d’idées. Réfléchir à ça me permettrait au moins de ne pas penser à des choses négatives, comme la situation désastreuse dans laquelle nous étions tous plongés contre notre gré.

Je ne pouvais compter sur très peu de monde pour parler d’Asling, simplement car beaucoup de personnes étaient en conflit avec lui, d’autres avec moi et nous avions toujours eu une petite bulle assez fermée dans laquelle nous étions à deux, presque seuls contre tous. Matthew était la personne idéale car il était ouvert d’esprit, toujours apte à rigoler, s’amuser et à ne pas juger trop facilement. Nous n’avions jamais parlé de cela, mais j’imaginais tout de même que les idées d’Asling n’étaient pas à son goût… C’était pareil pour moi mais je n’avais jamais considéré cela comme une raison pour ne pas aimer Asling.
Le temps que nous venions de passer à nous raconter de petites histoires, je ne l’oublierai pour rien au monde ; il m’avait fait redécouvrir l’envie de sourire, de rire même, alors que je pensais cela impossible. Matt en profita pour se moquer un peu de moi avec les froufrous et c’était de bonne guerre, je lui adressais un petit sourire en coin avant de dire, simplement : « Tu craquerais rien qu’en m’apercevant. » Mais la discussion virait vers le ‘Matt enfant’, ce que je trouvais tout aussi drôle que mon côté princesse ridicule qui aime se déguiser avec des robes à froufrous.
Je glissais furtivement, lorsqu’il m’expliqua qu’il était un peu chiant quand il était petit : « Ça n’a pas changé… » Puis, j’écoutais ce qu’il avait à me dire ensuite. Son visage m’indiqua qu’il pensait à quelque chose et j’espérais qu’il allait m’en dire plus. La petite histoire ne tarda pas à arriver et un immense sourire se dessina sur mon visage au fur et à mesure qu’il parlait. Je ne loupais jamais une seule miette à ce que l’on pouvait me dire. Le petit passage où il mentionna une personne avec une légère hésitation, une femme visiblement, m’interpella un peu et me fit lever un sourcil, mais je ne posais pas de question. Je ne faisais pas partie des personnes qui cherchaient absolument à entrer dans la vie des autres même si ma curiosité et moi étions très amies…. D’ailleurs, j’avais de mon côté honte de ma propre situation familiale autant ne pas entrer là-dedans et rester sur nos conneries d’enfants.
Quoiqu’il en soit, son histoire était juste adorable, mais pas question de ne pas me moquer un petit peu.
J’avais une manière bien à moi de me moquer et je pris un air complètement attendri avant de lui dire : « Qu’est-ce que c’est mignon…. Je te vois bien avec ta bouille de bébé et de la terre des pieds à la tête. Petit Matt qui se fait gronder pour avoir voulu bien faire et rendre le plan d’eau plus joli…. Princesse froufrous aurait sûrement bien aimé voir le plan d’eau plein de fleurs. » Je lui lançais un petit clin d’œil, ravie d’avoir entendu cette petite histoire. L’enfance comptait beaucoup pour moi car j’avais l’impression d’avoir perdu la mienne, même si c’était ridicule de penser ça. Asling en faisant partie et malheureusement, il avait emporté de nombreux souvenirs avec lui ; cela me tuait, mais j’étais tout de même déterminée à garder un maximum de bons moments en tête. Matt tenta de me rassurer en me disant qu’il fallait penser à la suite. J’étais d’accord même s’il allait falloir beaucoup de courage, de la persévérance : « La suite est assez floue pour l’instant mais…. tu as raison, j’imagine que c’est ce qu’il faudra tenter de faire. Parfois, je me demande ce qu’Asling voudrait que je fasse, dans un moment pareil, ce qu’il me dirait… » Je lui lançais quand même un petit sourire, faisant de gros efforts pour ne pas être trop négative : « Parce que maintenant, je dois te servir des occasions de te moquer de moi sur un plateau ? Bien tenté Riddell…. » Je lui lançais un petit sourire en coin avant de dire ensuite : « J’en ai plein en réserve tu sais… notre première rencontre, l’école des moldus, notre premier passage sur le chemin de traverse, la traversée du lac, le premier petit déjeuner dans la grande salle, notre nuit dans un cachot de potion après 6 jours de classe… Je suppose que mon départ pour la France a empêché beaucoup de moments mémorables. Je te raconte ce que tu veux, quand tu veux, mais ça restera entre nous, hein ? »

Repartir à zéro... je voulais bien le faire, mais cela ne signifiait-il pas oublier Asling et rayer tout ce qu’il venait de se passer ? J’en étais incapable et je savais d’ores et déjà que j’avais changé en l’espace de quelques jours ! Ma conscience de ce qui m’entourait était beaucoup plus importante et je réalisais presque la nécessité de ne pas s’empêcher de vivre des expériences, ce que je faisais auparavant par pure fierté. Il allait me falloir de longs moments de solitude pour penser à tout cela, mais ma carapace resterait aussi présente qu’elle l’avait toujours été. A ma petite réplique sur le fait de dormir dans la tour, le jeune homme répondit en approuvant tout sauf ce qui concernait ma présence.
Je secouais la tête, amusée par sa réponse et glissais, à mi-voix, par provocation : « Tu veux que je te laisse seul, en tête à tête avec les étoiles ? » Lui fixait le ciel, moi, je le regardais discrètement car il était, encore plus que le ciel, les étoiles et la vue sur le parc de Poudlard, la seule raison actuelle qui me poussait à vouloir avancer, ne serait-ce que d’un pas, mais avancer quand même.
Depuis le fameux soir, j’avais cherché le calme, la solitude, préférant travailler et profiter une dernière fois de la bibliothèque de Poudlard. Je n’avais trouvé que ça pour essayer de m’en sortir, faisant le maximum d’efforts pour chasser de ma tête cette cruelle pensée ‘La vie d’Asling s’est arrêtée’. Je ne m’étais pas rendue compte de la nécessité d’une présence à mes côtés et c’était désormais le cas.

J’écoutais le jeune homme me parler de changement, de nouvelles aventures à venir. Je ne répondis pas tout de suite, laissant planer un long silence pendant lequel je cherchais…. je cherchais simplement à trouver ce qui me bloquait à l’heure actuelle. Rien, à première vue, sauf peut-être ce sentiment désagréable qui me serrait le cœur et qui me criait ‘tu avais besoin d’Asling pour avancer !’. Je le regardais enfin, prête à répondre à sa réplique qui n’était que vérité. J’optais pour une réponse simple, vague et positive au possible. Un petit sous-entendu se cachait une fois encore dans mes paroles, mais il était hors de question pour moi de l’exprimer différemment que comme ça : « Il va falloir du courage pour enlever ce qui nous restreint, j’imagine… » J’hésitais un instant à poursuivre et à lui dire ce que j’avais en tête mais après tout….je n’avais jamais eu ma langue dans ma poche ni honte de dire les choses ou de questionner les gens : « C’est ce que tu vas faire… ? Tu vas enlever les choses qui te bloquent pour vivre pleinement ? » J’étais sérieuse, mais j’ajoutais tout de même une pointe d’humour pour finir : « Tu devineras facilement que je crève de curiosité de savoir quelles sont les choses qui peuvent restreindre le grand Matthew Riddell ; mais monsieur a pris l’habitude de jouer les mystérieux. » J’accompagnais mes paroles par un mince sourire, pas vraiment moqueur mais plutôt légèrement amusé et sincère.

Parler sérieusement était quand même inévitable, même si cela ne nous ressemblait pas, à tous les deux. La sérénité de l’instant était plaisante et d’autant plus que nous avions réussi à alterner facilement entre sujets sérieux et plaisanteries. De même que la séduction, je ne pouvais m’en empêcher en dépit de sa situation et de la situation générale qui n’était pas propice à tout cela.
« Curieuse de savoir quels sont tes jeux préférés… » Je répondis par là même à son sourire ; un autre sous-entendu se cachait dans mes paroles, évidemment. Avais-je tort d’en profiter un peu ? « Hum… par contre, pas question de faire un concours de bouffe, c’est absolument dégueulasse, je laisse ça à Jamie, Taylor et toi. » J’avais vaguement entendu Jamie parler d’un truc pareil une fois : « Descente de Tequila, ça devrait aller. Effectivement…. terrain de jeu parfait pour tester ta résistance. Il y a quand même longtemps que je ne t’ai pas vu réaliser l’un de mes défis haut la main. T’aurais pas un peu perdu le coup ? »
Nous n’avions quasiment pas eu l’occasion de se provoquer vraiment avec de bons défis, au cours de cette 7ème et dernière année. La présence d’Éléonore jouait aussi beaucoup mais je n’avais pas encore dit mon dernier mot et j’étais sûre que l’Université serait l’endroit idéal pour lui lancer des défis aussi difficiles les uns que les autres.
Je le fixais alors, remarquant son intérêt soudain pour le gage qui lui pendait au nez en cas de défaite. Je répondis, incapable de m’empêcher de rire de bon cœur : « Tu n’auras rien d’autre que des indices ! Tu savais que j’étais une intello ? He bien les intellos ont régulièrement besoin ….. d’esclaves » Je me retenais de rire, consciente d’en avoir déjà dit beaucoup. « Tu es sélectionné pour devenir mon esclave si tu perds à un défi et bien sûr, je vais tout faire pour que ce soit le cas. » Je l’imitais, me penchant à mon tour vers lui pour lui murmurer : « Pour être un bel étalon, il faut en baver quand même un petit peu… !!! » Je terminais par un petit clin d'oeil avant d'enchaîner aussi rapidement, pour ne pas lui donner l'occasion de me questionner là-dessus. C'était surprise et je comptais bien gagner quelques petits défis prochainement : « Bon, t'es déjà fatigué ou je te raconte encore une petite histoire ? » Je me sentais capable de faire ça toute la nuit sachant que j'étais incapable de fermer l’œil. Parler de souvenirs était apaisant, drôle parfois et je n'avais pas envie de voir Matt prendre un autre chemin tout de suite....


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