Entre Licorne, Fée et Gobelin .oOo. Aldreda

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Entre Licorne, Fée et Gobelin

avec Aldreda Filipa Torres

Le fameux samedi soir était enfin arrivé. Les élèves de cinquième année seulement avaient la permission de se rendre à Pré-au-Lard pendant cette journée, c'était leur tour. Kendrick avait donc profité de cette occasion pour inviter la jolie Aldreda à dîner avec lui à la Licorne Blanche. Sans trop savoir pourquoi, ou plutôt, sans vouloir s'en avouer la raison, le garçon était très nerveux à l'approche de ce repas en tête-à-tête. Il s'était préparé au meilleur de ses capacités. Il avait pris une bonne et longue douche chaude, avait rasé son début de pilosité faciale, s'était peigné et s'était passé un coup d'un déodorant qui sent très bon. Il avait enfilé une paire de jeans noir propre, un t-shirt n'arborant aucun dessin drôle ou logo de groupe de musique et il avait même fait l'effort de porter une jolie chemise par-dessus. Ce n'était pas rien... Il enfila un coton ouaté, n'ayant rien de plus classe et tout aussi chaud, et quitta l'école.

Il ne faisait pas réellement froid à proprement parlé, mais le fond de l'air était frisquet. Kendrick arpentait les rues de Pré-au-Lard avec les mains dans les poches et le capuchon sur la tête. Dans l'empressement de quitter Poudlard, il avait oublié son lecteur de musique qu'il traînait pourtant toujours avec lui dès qu'il sortait de l'enceinte de l'école pour aller là ou les objets moldus fonctionnaient. Cette fois-ci, il n'avait que ses pensées pour l'accompagner jusqu'à la Licorne Blanche, pensées qui ne le laissaient pas tranquille. Il pensait à la soirée de la St-Valentin ou il avait embrassé Morgane et Alycia grâce au jeu qu'il avait organisé avec ses amis. Depuis, il avait envie de remettre l'expérience et d'embrasser encore une jolie fille. Il pensait à Aldreda qui était tellement belle et si gentille et il se demandait s'il aurait un jour la chance de la prendre dans ses bras et goûter à ses lèvres. C'est avec un sourire idiot qu'il passa devant la Licorne sans la voir. Quand enfin, il se rendit compte qu'il était trop loin, le jeune homme rebroussa chemin. Il lui prit l'envie de courir jusqu'au restaurant, mais il ne voulait pas dîner avec la belle brune alors qu'il sentait mauvais et qu'il était couvert de transpiration. Il marcha donc, d'un pas rapide, jusqu'à sa destination.

En entrant dans la bâtisse, Ken enleva aussitôt le capuchon de sa tête. Il secoua sa tignasse blonde et s’avança jusqu'au comptoir. « Bonsoir... J'ai une réservation au nom de Kendrick Fall, s'il vous plaît. Pour deux personne. Je vous avais envoyé un hibou à cet effet. » Au comptoir, la jeune femme le salua poliment et jeta un œil à son registre. Il était possible de prendre un repas entre amis sans réserver, mais pour une table plus isolé et plus tranquille, il fallait absolument aviser d'avance, ce qu'il avait fait. Il savait que les fréquentions d'Aldreda et ses propres fréquentations à lui ne s'entendaient pas comme lardons en foire. Il ne voulait donc pas qu'un élève tombe sur eux en plein repas et que la guerre éclate entre le clan de la Serpentard et celui du Serdaigle. Il s'était donc arrangé pour être le plus possible à l'abri des rencontres inopportunes. Il avait avisé la jeune fille qu'une réservation était faite à son nom et qu'il l'attendrait sur place. En gentleman qu'il était, son père lui avait appris à respecter les femmes, il avait sur lui bien assez de gallions pour payer la note, peu importe ce qu'ils prendraient. Aussi, il avait une fleur pour la charmante jeune fille. Il ne manquait plus qu'elle...

Plus les secondes et les minutes passaient, plus Kendrick se demandait si la jolie brune ne lui avait pas posé un lapin. Peut-être ne viendrait-elle tout simplement pas. ''Les femmes savent se faire désirer'', disait souvent sa mère. Il devait se montrer patient, bien que cette vertu lui était totalement étrangère. Il soupira. Puis, il vit l’hôtesse de la Licorne Blanche arriver avec, derrière, une Aldreda plus magnifique que jamais. Elle ressemblait à une fée, et lui se sentait aussi empoté qu'un gobelin. Ne pouvant détacher ses yeux noisette du merveilleux sourire de la jeune fille, il se leva. Le garçon fit un pas pour venir à sa rencontre. « Aldreda... », dit-il d'une voix mal assurée. « Tu es très jolie... C'est pour toi. », ajouta le jeune homme en lui tendant la fleur. Puis, galant, il tira la chaise de la jeune fille pour qu'elle puisse s'y asseoir et, ensuite, il prit lui même place en face d'elle. Il ne saurait dire combien de temps il resta, silencieux, à l'observer, mais c'était un peu gênant. « Heu... J'ai commandé une pinte de Bierraubeurre. Je ne sais pas si tu aimes ça... » Puis, pour chasser son embarras, il ouvrit son menu dans l'espoir que quelque part entre la bavette de bœuf et le poulet au champignon il trouve sa confiance en soi et, pourquoi pas, sa dignité...

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En ce jour, j'aurais pu passer ma journée à me détendre à Pré-au-Lard avec mes amies, à savourer une bonne Bière au beurre au Trois Balais et à refaire mes réserves de bonbons chez Honeydukes. Mais au lieu de cela, j'avais prétexté une retenue injustifiée pour rester au château. Pour l'heure, j'avais beaucoup plus urgent à faire que de me peler les miches dehors. J'avais un rendez-vous ce soir, et je voulais être parfaite. En temps normal, je n'avais pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour me trouver splendide, mais là, c'était différent. Kendrick et moi correspondions par lettre depuis la Saint-Valentin, moment où il avait décidé qu'il était temps d'apprendre à mieux nous connaître. J'avais été très surprise de recevoir une lettre de sa part, mais c'était une bonne surprise. Depuis le début de l'année, j'avais eu le temps de faire le tour des visages de cinquième année, et Kendrick était l'un des plus mignon de la promotion. Alors j'étais ravie de savoir qu'il me portait de l'intérêt. Après s'être échangé plusieurs lettres, il avait pris son courage à deux mains et m'avait invité à dîner lors de la prochaine sortie à Pré-au-Lard. A savoir, ce soir. J'avais tout de suite acceptée bien sûr, mais je n'avais pas osé mettre Rhiannon au courant de tout cela. Je préférai attendre de voir ce qu'il se passerait ce soir avant de décider si je devais lui en parler ou non. La pauvre avait dû supporté ma bonne humeur toute la journée qui avait suivie la réception de sa lettre, et ne savait pas du tout ce qui avait pu me mettre dans un tel état de fébrilité. Je lui avais dit que j'étais juste contente d'avoir cours de divination, mais elle n'y avait pas cru, et je le savais très bien.

Pour l'heure, j'avais d'autres problèmes en tête. Comme par exemple ma tenue. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir me mettre pour cette soirée ? Je profitai de l'absence de mes camarades de dortoir pour étaler les trois-quart de ma penderie sur les lits. J'avais beaucoup de robes et de jupes, mais aucune ne semblait faire l'affaire. Je n'allais quand même pas mettre une robe de soirée, c'était trop habillée pour ce genre de soirée, mais je devais quand même avoir l'air un peu plus habillée que d'habitude, c'était la moindre des choses. Finalement, j'optai pour une jupe volante noire et un tee-shirt à manche longue bleu nuit, histoire de rappeler la couleur de la maison de Kendrick. J'ajoutai à cela une paire de talons noir et une veste noire elle aussi. Je remontai mes cheveux en une queue de cheval haute sans oublier de faire tomber quelques mèches le long de mon visage. Je m'étais déjà occupée du maquillage plus tôt dans la soirée, après ma douche. Il ne me restait plus qu'à ajouter une touche de parfum et un collier avec un pendentif vert en forme de trèfle à quatre feuille. Une fois prête, je me regardai une dernière fois dans le miroir avant de quitter ma salle commune et de me rendre en ville.

Le trajet jusqu'à la Licorne Blanche me parut extrêmement long. J'étais angoissée par cette soirée, et par dessus tout, j'espérais que ce n'était pas une blague que me faisait le Serdaigle. Ce ne serait pas très intelligent de sa part si c'était vraiment le cas, et il aurait du mal à l'oublier. En entrant dans le restaurant, je me dirigeais vers le comptoir, et annonçait à la serveuse que je cherchais la table du Serdaigle. La jeune fille m'accompagna jusqu'à ma table et s'en alla rapidement en voyant Kendrick se lever, et me saluer. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. J'étais soulagée de ne pas avoir eu à faire à une arnaque du Serdaigle pour se venger ou pour tout autre motif. Et puis, je devais avouer que Kendrick était vraiment séduisant ce soir. Il semblait tout aussi gêné que moi. Si la situation avait été autre, je me serais bien moquée de lui, mais là, j'étais plutôt contente de voir qu'il ne faisait pas le malin face à moi.

« Salut. Tu es plutôt pas mal toi aussi. » Assurai-je en me mordant les lèvres. « Merci, tu n'étais pas obligé tu sais » Répondis-je en prenant la fleur de ses mains, et en la portant à mon visage pour la sentir. « Elle sent super bon. »

Je me sentais un peu ridicule là, debout dans le restaurant, tenant une fleur à la main, et gênée au possible. Heureusement, Kendrick me tira ma chaise pour me faire asseoir, avant de prendre place en face de moi. En plus d'être mignon, voilà qu'il était galant. C'était bon à savoir. J'avais toujours aimé être traité comme une princesse, et pour l'instant la soirée se déroulait à merveille. Normale me direz-vous, elle ne faisait que commencer. Mais j'espérais qu'elle continuerait de la même façon et qu'aucun incident ne surviendrait pendant les prochaines heures. Il m'annonça qu'il avait commandé des Bières au beurre pour nous deux.

« Non, c'est parfait. J'adore la Bière au beurre. »

Puis, le voyant ouvrir le feuillet qui était posé devant lui, je posai la fleur à un bout de la table et attrapait mon menu pour réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir manger.

« Alors, t'as fait quoi de ta journée ? » Lançai-je, ne supportant pas le silence pesant des pages qui se tournent à intervalle régulier.

Spoiler:

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Entre Licorne, Fée et Gobelin

avec Aldreda Filipa Torres

La table à laquelle Kendrick était installé n’était pas très grande et la perspective de cette proximité avec Aldreda le rendait nerveux. Dans le manoir de ses grands-parents paternels, la table de la salle à manger devait mesurer plusieurs mètres. Côté nervosité, c’était parfait, mais pour le romantisme, on repassera. Se susurrer des mots doux, c’est tout de même plus agréable que de se les hurler. D’une façon difficile à expliquer, l’arrivée de la belle brune accentua l’anxiété du garçon en même temps qu’elle l’apaisa. Galant et courtois à en rendre fiers ses parents, il s’était levé et avait complimenté la jeune fille. Il lui avait offert une fleur et avait tiré sa chaise. On aurait pu croire que ses gestes étaient calculés, mais après avoir vu son père agir de la sorte avec sa mère pendant tellement d’années, ce comportement était bien ancré dans l’esprit du blondinet. En fait, plus qu’un comportement, il s’agissait tout bonnement d’une manière de penser. Un homme se doit de traiter les femmes avec tout le respect qu’elles méritent. Avec Aldreda, ce n’était pas difficile. Elle ressemblait tellement à une princesse qu’il serait impensable de la traiter autrement.

Lorsque Kendrick la complimenta, celle-ci lui retourna aussitôt la gentillesse, lui assurant qu’il était pas mal lui aussi. Le sourire sur les lèvres du garçon n’aurait pas pu être plus radieux. Il n’avait jamais vraiment porté d’attention particulière à son physique, mais qu’une fille lui dise qu’il était ‘’Pas mal’’, ça venait le toucher droit dans l’orgueil. En l’attendant, Ken avait pris l’initiative de commander un pichet de bierraubeurre. Il ne s’était jamais demandé si la jeune fille aimait ce breuvage. Dans sa tête, tout le monde aimait la bierraubeurre. Ce ne fut qu’en lui annonçant qu’il lui vint à l’esprit qu’elle n’était pas tout le monde et qu’elle avait peut-être des goûts plus raffinés. Aldreda le rassura en lui disant qu’elle adorait ça. Une autre catastrophe d’évitée.

Le silence eut le temps de s’installer entre les deux sorciers, silence durant lequel Kendrick avait une véritable conversation interne. Il tentait de trouver un sujet de conversation qui ne soit ni trop banal, ni trop poussé, pas trop personnel, sans non plus être fade. Il passait en revue les blagues qu’il connaissait, les trouvant toutes plus idiotes les unes que les autres. Nerveusement, il avait ouvert son menu, mais il n’arrivait pas à lire les mots qui y étaient inscrits. Il ne faisait que penser, chercher comment entamer la conversation. Ce fut la Serpentard qui brisa le silence en lui posant une question à laquelle le jeune Fall s’empressa de répondre. « Heu… Probablement la bavette de bœuf aux trois poivres… », dit-il, avec un excès de confiance nouvelle. Il quitta le menu des yeux pour les poser sur le visage de la jeune fille. Son air perplexe lui fit perdre son assurance nouvellement acquise. « Tu… Tu ne m’as pas demandé ce que j’allais manger, c’est ça? », demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Une petite teinte de rose s’installa sur les joues du Serdaigle. C’était terminé, Aldreda allait le prendre pour un imbécile. Il devait se ressaisir. Si seulement il avait eu l’opportunité d’aller courir un peu. L’exercice physique, la dépense d’énergie lui permettait de se concentrer plus facilement. Il n’avait pas eu la chance de le faire et ce n’était certainement plus le moment. Il allait devoir se concentrer plus fort. Ken fit aller ses méninges d’hyperactifs capable de faire mille choses à la fois. Qu’avait-elle demandé? Sa journée… C’est ça! Elle lui avait demandé ce qu’il avait fait de sa journée. Le sourire lui revint un peu. Machinalement, le garçon replaça quelques mèches blondes de ses cheveux qui lui tombaient dans le front. Il déposa son menu ouvert sur la table et décida de jouer franc-jeu avec la brunette. « Pardonne-moi, j’ai parfois de la difficulté à me concentrer. J’ai l’air très nerveux et tout, je ne dis pas que je suis zen, loin de là, mais je ne suis pas aussi stressé que je ne le parais. Je veux dire, quand je sais que je dois rester assis un moment, concentré et tout, je dois dépenser beaucoup d’énergie avant. Sinon, je n’arrive pas à suivre. », expliqua-t-il en se tortillant les main pendant que ses jambes sautillaient de façon incontrôlables sous la table. « Ce que j’ai fait de ma journée, donc… J’ai commencé par aller courir dans le parc. Je le fais tous les matins, ne serait-ce que pour dépenser de l’énergie. Puis j’ai révisé un peu pour le cours de potions. Je ne veux pas la rater, la potion qu’on va faire. Sinon, j’ai mangé, j’adore manger… Et puis je me suis préparé pour venir ici. J’ai pris du temps, je t’assure. Ce look dépeigné ne se fait pas tout seul. », ajouta-t-il avec un petit rire. La nervosité avait enfin laissé sa place au Kendrick charmant et rigolo. « Et toi, jolie fée, comment as-tu occupé ta journée? »

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