En ce dimanche matin, le soleil m'avait tiré du sommeil aux aurores. Bon, d'accord, il était neuf heures et demie, mais pour moi, c'était tout comme s'il était six heures. J'aurais dû fermer mes rideaux avant de m'endormir hier, comme ça j'aurais pu faire la grasse mat', comme tout les dimanche. Énervée, je tirais un coup sec sur mes rideaux, avant de me retourner dans mon lit pour me rendormir. Mais au bout d'un quart d'heure à me tourner dans tous les sens, à m'enfouir sous la couette, bref à tenter par tous les moyens de trouver une position confortable pour finir ma nuit, je dus me faire à l'idée que je n'arriverais à rien. J'entendais les bruits de pas de l'autre côté de la porte du dortoir, une fille de mon dortoir qui prenait sa douche, et c'était limite si je n'entendais pas le clapotis de l'eau du lac à l'extérieur. Franchement, je n'avais rien contre les cachots de l'école, mais il serait peut-être temps d'investir dans un chauffage et des murs insonorisés, parce que là, ce n'était plus possible. Entendant ma camarade sortir de la douche, je me levai doucement, ramassai une pince à cheveux qui traînait sur ma table de chevet, m'attachais les cheveux en chignons, et sortis de mon lit en prenant bien soin de mettre un gilet. J'attrapai des sous-vêtements, un jean et un tee-shirt propre dans mon armoire, et je m'enfermai dans la salle de bain quand ma camarade en sortit. Après une bonne douche bien chaude, je m'habillais et me maquillais légèrement. C'était le week-end, d'accord, mais ce n'était pas pour ça que j'allais sortir pas coiffée ni maquillée. J'avais une réputation à tenir quand même ! J'attachai mes cheveux en une queue de cheval haute avant de laisser la salle de bain à qui la voulait. Avant de sortir de mon dortoir, je rangeai ma baguette dans la poche de mon jean, et j'enfilai un pull ainsi qu'une grosse veste en laine que j'utilisai comme un manteau.

Les couloirs étaient froids, mais c'était constamment le cas, alors ça ne gênait pas plus que ça. Je partis manger un peu dans la Grande Salle, pour me donner des forces pour la journée, puis, n'ayant rien à faire de ma journée, je m'assis sur le rebord d'une de ces nombreuses fenêtres qui restaient toujours ouvertes, quelque soit l'heure ou encore la saison. Encore fatiguée, j'observai le parc qui dormait encore paisiblement dans un silence religieux. Le froid me brûlait les joues, mais bizarrement, je n'avais pas envie de bouger de là. J'étais bien installée, et au moins, ça me permettait de garder les yeux ouverts. Et puis, il fallait avouer que la vue était des plus belles. Le parc était entièrement recouvert d'un manteau blanc qui le rendait plus apaisant que d'ordinaire. En fait, j'aimais bien la neige, même si je ne supportais que très difficilement le froid. La neige, c'était doux, et ça avait toujours eu le don de me rendre joyeuse. C'était tout le contraire de la pluie, agressive et qui ne laissait derrière elle que la maladie et des vêtements complètement trempés. J'avais gardé un souvenir cuisant de la fois où Elwana m'avait jeté dans le lac en quatrième année. Depuis, je prenais bien soin de l'éviter le plus possible, et si je devais m'en approcher, alors je faisais en sorte que Rhiannon vienne avec moi. Mais ce n'était pas parce que j'aimais bien la neige que j'étais d'accord pour la toucher. Il était hors de question que je fasse une bataille de boules de neige, ou encore des bonhommes de neige, c'était bien trop froid, et la regarder me suffisait amplement.

Heureusement, d'ici un petit mois, le sol retrouverait sa couleur d'origine, et il commencera à faire plus chaud. Mais je devrais attendre encore un mois de plus, voire deux pour qu'il commence à faire beau. Mais bizarrement, je n'étais pas pressée que cette période de l'année arrive. Parce que les beaux jours avaient le don de me rappeler que les vacances d'été approchaient, et qu'il me faudrait bientôt retrouver le chemin de la maison, et par conséquent, mes parents. Je ne les avais pas vu depuis Septembre. Une fois n'était pas coutume, j'avais décidé de rester à Poudlard pour Noël en prétextant que j'avais beaucoup de travail, avec les BUSEs qui approchaient. Je ne savais pas comment ils avaient pu croire à une histoire aussi débile. Il ne fallait pas être idiot pour comprendre que j'avais dit ça uniquement pour ne pas passer les fêtes avec eux. Ça aurait été l'horreur, devoir sourire et dire bonne année à tout le monde. Plutôt mourir, oui ! Damon avait très mal pris le fait que je ne rentre pas à la maison pour les vacances, puisque c'était les seuls moments où je pouvais le voir. Mais j'avais réfléchi à tout ça, j'avais pesé le pour et le contre, et j'avais quand même décidé de ne pas venir. Je pourrais le voir à un autre moment, et puis, il n'avait qu'à venir à Pré-au-Lard si je lui manquais tant que ça... Perdue dans mes pensées, je n'entendis pas des pas s'approcher, mais par contre, je sentis quelqu'un me frôler, ce qui eut pour conséquences de me tirer de mes pensées dans un sursaut. Je détournai la tête du parc, scrutant le couloir pour voir qui m'avait bousculé. Il n'y avait qu'une seule autre personne dans le couloir, alors le choix était vite fait. Furieuse après lui, je me relevais sur mes deux pieds, et partit dans sa direction, marchant vite pour le rattraper. Arrivée à hauteur, je posai une main sur son épaule pour le forcer à se retourner.

« Hey ! On t'a jamais appris la politesse chez toi ?! Qu'est-ce qu'il y a, le couloir était pas assez grand pour toi ? T'étais obligée de me bousculer pour passer ? »

Les personnes comme ça avait le don de m'énerver, je vous jure ! A croire qu'il avait absolument besoin de marcher contre le mur pour ne pas perdre sa route, n'importe quoi. Il était tout droit le couloir, il ne pouvait pas se tromper de sens... Reprenant mes esprits, je détaillais le garçon qui me faisait face. Il était presque aussi grand que moi, mais ça se voyait qu'il était plus jeune. Il devait être en troisième ou quatrième année, pas plus.

Spoiler:

Parce que ces derniers temps le sommeil de Maximilien était si lourd, il fallait user de grands moyens pour parvenir à le faire sortir du lit. C'était dans ce genre de situations que le garçon comprenait quels étaient les inconvénients de partager son dortoir avec sa bande de potes. Entre les farces et attrapes qui se sont incrustées sous les couettes et le brouhaha incessant au-dessus de lui, autant dire que le réveil avait été très compliqué ce matin. C'était sa faute sans être sa faute et à la limite, ses amis auraient pu le réveiller un peu plus tôt pour ne pas que le garçon se fasse complètement bananer. Une soit disant nouvelle ''carte au trésor'' avait été trouvé par un camarade qui leur avait été donné et aujourd'hui, deux d'entre eux devaient se lancer à la poursuite de ce fameux trésor. Le garçon n'osait pas l'avouer mais il commençait à trouver ce jeu lassant, ils avaient mis le jeu en place l'année dernière, c'était d'autres élèves qui cachaient des trucs et qui dessinaient une carte sur un vieux parchemin jauni puis de temps en temps, le groupe en sortait une et quelque uns partaient faire la course pour le trouver en premier. Même si cette fois était un peu différente parce que ce n'était pas quelqu'un qui était habitué à coopérer pour eux qui leur avait donné, mais bien un élève mystérieux d'une classe supérieure, le jeune Maximilien n'avait pas envie d'y aller. C'était logique qu'on avait voulût leur faire une vilaine farce. Depuis tout le temps qu'ils arpentaient les moindres recoins du château tous ensemble, ils savaient bien qu'aucun trésor n'était caché et n'attendaient qu'eux pour être remis sur les devant de la scène. C'est parce que c'était si logique que Maximilien était énervé qu'on l'ait envoyé, en plus le tirage au sort se faisait toujours au hasard et comme par hasard, on ne l'avait pas attendu pour le faire et c'était sur lui que c'était tombé.

Maximilien ne possédait pas de don de voyance ni n'était très fort en divination, cependant il avait un excellent sixième sens qu'il y avait un gros piège à la clé de cette énigme alors même si pour la forme il n'avait pas le choix d'y aller, il allait prendre son temps. Le deuxième camarade était déjà habillé quand la course commença, il partit donc devant très emballé à l'idée d'être le premier tandis que le garçon attrapa au hasard quelques vêtements avant de s'enfermer dans la salle de bain. L'eau chaude ne l'aida pas à sortir de sa torpeur mais il ne pouvait décidément pas se convaincre de baisser la température de l'eau. Chaque hiver c'était la même chose, son sommeil devenait lourd et il ne parvenait pas à se hisser hors des couettes avant de très longues minutes de débat intérieur et le mauvais temps de la saison n'aidait pas. Leur salle commune était certes chauffée mais ils logeaient dans les tours, autrement dit ils entendaient les bourrasques du vent et les averses contre le toit. Rien que le bruit donnait froid dans le dos, il n'y avait vraiment pas besoin de baisser la température de l'eau pour sentir le froid mordant de l'hiver. Pas très bien réveillé, Maximilien en oublia de se coiffer les cheveux, il les essora seulement de manière à éviter que les gouttes d'eau viennent lui piquer les yeux. Par contre il n'oublia pas d'enfiler un sweet au-dessus de son tee-shirt ni d'aller déjeuner avant de partir à l'aventure. Il remarqua une fois en bas que celui avec qui il était censé faire la course finissait à peine son petit déjeuner. D'ailleurs, en remarquant Maximilien, il avala une dernière gorgée de son bol et pris ses jambes à son coup. Le garçon soupira, il était pareil d'habitude mais là, ça faisait un moment que ça ne l'amusait plus.

La Grande Salle n'était pas remplie, normal on était Dimanche et la plupart des élèves dormaient encore. Maximilien aurait bien aimé faire parti de ceux-là. Malheureusement c'était un peu trop tard maintenant. Avant de se lever, le rouge et or pris quelques pains au chocolat dont l'un termina en suspension dans sa bouche tandis que de sa main libre il sortit d'une poche le fameux morceau de papier qui représentait la soit-disant carte au trésor. Ce n'était pas la vraie, seulement une copie magique mais ça n'empêchait pas le garçon de penser que ce n'était qu'une grosse blague. Il se mit donc à marcher en direction de la sortie de la Grande Salle en s'intéressant un minimum au bout de papier. Dans sa concentration il ne se vit pas dériver lentement sur le côté. Finalement, son instinct avait repris le dessus, il était penché sur la question plus sérieusement qu'il ne l'aurait voulût. C'est pour dire, il n'eut même pas conscience de heurter quelque chose – quelqu'un ? – sur son passage. Le quatrième année continua donc son chemin sans prendre plus de formalités. Ah si, il ronchonna parce que apparemment, le bout de papier indiquait qu'il fallait sortir dehors et que le garçon ne s'était pas assez couvert pour affronter la neige et tomber malade pour un jeu, très peu pour lui. Finalement, c'est une main sur son épaule qui le ramena à la réalité.

« Hey ! On t'a jamais appris la politesse chez toi ?! Qu'est-ce qu'il y a, le couloir était pas assez grand pour toi ? T'étais obligée de me bousculer pour passer ? »

Aujourd'hui devait être un mauvais jour, il n'y avait pas d'autres explications pour avoir aussi peu de chance. Maximilien ne faisait que rencontrer des gens qui ne connaissaient pas le sens du mot douceur. Il ne l'était pas toujours non plus mais il ne lui semblait pas pour autant être aussi agressif dans sa manière de saluer quelqu'un. Si cette personne avait quelque chose à lui dire, elle pourrait déjà commencer par se présenter. En se retournant, le Gryffondor découvrit une fille qui avait l'air plus vieille que lui et qui arborait les couleurs des serpents sur son uniforme. Super, depuis que Franz avait intégré cette maison, le garçon avait beaucoup de mal avec les élèves de cette maison. C'était un peu comme si cette maison avait détruit sa famille, pas celle de sang mais celle de la seconde chance, plus que toute elle était importante et Serpentard avait tout gâché. C'était un peu puéril de rejeter la faute sur quelque chose de même pas vivant mais pour le coup, il n'y avait pas de réelles personnes à qui s'en prendre. Et Maximilien n'allait pas prendre la première personne venue. Même si cette fille était le genre de personne qui méritait bien d'être pris pour un punching ball. Il rangea lentement son papier dans sa poche puis retira sa viennoiserie de la bouche pour finir de mâcher, avaler puis enfin parler.

« Parce que tu crois que toi t'es polie à venir m'aborder de cette manière ? Si tu veux que les gens te respectent, montre-toi un peu plus agréable. » Répondit-il un peu sèchement. « Je t'ai bousculé ? J'm'en suis même pas rendu compte, j'étais occupé. Quand on marche en lisant un truc on voit pas forcément ce vers quoi on se dirige. Tu n'avais pas qu'a stationner au bord du couloir. »

Il lui avait foncé dedans ? Et bien il avait pas fait exprès. Elle pensait le contraire ? Il n'avait rien à gagner à bousculer involontairement sur une parfaite inconnue. Encore une qui devait se croire le nombril du monde. Certes, il aurait dû s'excuser mais il s'en était pas rendu compte, si elle en voulait elle aurait pu faire la remarque gentiment au rouge et or. Là il aurait compris qu'il fallait qu'il s'excuse, il l'aurait reconnu volontiers parce qu'il connaissait les bases des bonnes manières et que s'excuser dans ce genre de cas est normal. Mais maintenant, il avait un peu moins envie de présenter ses excuses, si la vipère comprenait que ce n'était pas une raison pour le jeter comme une bouse, elle les aurait mais sinon c'est qu'elle ne valait pas la peine qu'on fasse attention à elle. Ce qui justifiait dans l'esprit du garçon qu'on puisse entre en mini-collision avec elle sans s'en rendre compte.

La journée ne commençait pas du tout comme je l'attendais. Le dimanche, j'aimais traîner dans mon lit, sauter le petit déjeuner pour ne descendre qu'à l'heure du déjeuner. Puis passer l'après midi à prendre soin de moi, tant que la salle de bain était libre. Pas de travail, et très peu de vie sociale puisqu'il me fallait au moins un jour de repos pour reprendre des forces et affronter une nouvelle semaine de cours et d'embrouilles en tout genre. Mais il semblait évident dès le début de la journée que celle-ci ne se passerait pas du tout comme prévu. Déjà, il avait fallu que je laisse mes rideaux ouverts, alors que je fermais toujours ceux-ci avant de m'endormir pour ne pas être dérangé par une source de lumière, quel qu’elle soit. Et par conséquent, je m'étais fait réveillée par le peu de lumière qui passait à travers les petites fenêtres de mon dortoir. Pourtant, nous étions sous le lac noir, alors vous pouvez imaginer à quel point cette lumière était faible. Mais malgré tout, ça avait suffit à me réveiller. Ce qui m'énervait le plus dans cette histoire, c'était que personne ne me croyait quand je disais que j'avais besoin de dormir dans le noir complet, sinon, je me réveillais sans cesse. Et bien la preuve était faite maintenant... Pour continuer dans ma liste de mauvais plans de la journée, je n'avais pas réussi à me rendormir même après avoir fermé mes rideaux parce que, cette fois-ci, il y avait trop de bruit. Du coup, j'avais fini par me lever, trouvant totalement ridicule le fait de rester au lit alors que je n'arriverais pas à me rendormir.

J'étais donc sorti de mon lit afin de me préparer pour aller prendre mon petit déjeuner. Oui, mon petit déjeuner, le repas que je ne prenais que parce que Damon me forçait à le prendre. Et même maintenant qu'il n'était plus là, j'avais gardé l'habitude de me lever plus tôt pour manger avant d'aller en cours. Sauf le week-end, seuls jours de la semaine où j'avais son autorisation pour sauter ce repas et attaquer la journée par un déjeuner complet. Ce qui incluait entrée – plat principal – fromage – et dessert. Il m'avait tellement formaté pendant les quatre ans que nous avions passé à la même table que je le faisais naturellement maintenant. Après cela, j'étais sortie de la Grande Salle, et je m'étais installée le plus confortablement possible sur le rebord d'une fenêtre du couloir. Je réfléchissais à tout ce qui me passait par la tête. En partant de la météo jusqu'à ma famille. Ah, ma famille. C'était un numéro je peux vous le garantir. Et pourtant, tout se passait bien avant. Mais ça, comme je le disais, c'était avant. Avant que mes parents me refusent le droit de poursuivre mes études. Bon, je dois avouer que, dit comme cela, ça a l'air terrible et tout, mais c'est parce que c'est le cas. Sérieux, pour qui ils se prenaient pour m'interdire de faire ma cinquième année à Poudlard ? Et tout ça pour une malheureuse blessure dont je n'étais même pas responsable... Il ne fallait pas s'étonner après, d'entendre des parents se plaindre que leurs enfants ne leur obéissaient pas...

« Parce que tu crois que toi t'es polie à venir m'aborder de cette manière ? Si tu veux que les gens te respectent, montre-toi un peu plus agréable. »

Et voilà que, pour couronner le tout dans ma longue et terrible journée qui s'annonçait, voilà qu'un espèce de crétin venait de me bousculer. A croire que je n'avais pas passé une journée suffisamment mauvaise... Et en plus de cela, il se croyait en position de me faire des réflexions sur la manière dont j'allais le voir ? Non mais pour qui il se prenait celui-là ? Pour être aussi stupide, il devait au moins être à Gryffondor, chose qui me fut confirmé par l'écusson qu'il portait sur son pull.

« Un peu plus agréable ? » Répétai-je, ébahie. « Oh mais crois-moi, je suis très agréable pour l'instant. Mais si tu préfères, je peux devenir ton pire cauchemar et comme ça, tu pourras peut-être te permettre une réflexion sur la manière dont je viens t'aborder, comme tu dis. »

Décidément, quand la journée avait choisi d'être nulle, il n'y avait rien pour la faire changer de route, ou pour qu'elle se décide à faire demi tour et aller embêter quelqu'un d'autre à la place. Qu'est-ce que j'avais bien pu faire pour mériter de tomber sur un abruti pareil ? Pourtant, j'avais été gentille – ou en tout cas, aussi gentille que je pouvais l'être – j'avais fait une partie de mes devoirs, et je n'avais embêté personne hier. Et je pouvais vous garantir que c'était un exploit venant de ma part. Mais il fallait croire que ça n'avait pas suffit, et que le karma avait décidé de se déchaîner aujourd'hui.

« Je t'ai bousculé ? J'm'en suis même pas rendu compte, j'étais occupé. Quand on marche en lisant un truc on voit pas forcément ce vers quoi on se dirige. Tu n'avais pas qu'a stationner au bord du couloir. »

Pff.. c'est ça oui. Comme si on pouvait passer sur quelqu'un sans le sentir, et sans le voir. Il fallait vraiment qu'il cherche des excuses plus réalistes. Apparemment, il lisait, et c'était pour ça qu'il ne m'avait pas vu et qu'il s'était retrouvé à marcher contre les murs. Maintenant que j'y pensais, je l'avais vu ranger quelque chose dans sa poche avant de me répondre, alors peut-être que c'était la vérité en fin de compte. Mais ça ne changeait rien au fait qu'il m'avait poussé. J'aurais quand même pu tomber et me faire très mal, et tout ça par sa faute.

« Je m'installe où je veux, c'est toi qui n'avait qu'à faire attention à où tu mettais les pieds. Quelle idée aussi de lire en marchant. T'es débile en fait. »

C'était la seule conclusion plausible si j'y réfléchissais bien. Je ne savais pas qui c'était, ni en quelle année il était, mais sa maison me suffisait amplement à le juger comme incapable de faire quoi que ce soit de bien. Après je ne disais pas que tous les Gryffondor étaient des imbéciles finis, mais celui-là l'était sans aucun doute.

Il y a des jours comme ça, où on a l'impression que tout le monde de passe le mot afin de vous pourrir la vie de la meilleure manière dont ils sont capables de le faire. Maximilien n'a pas pour habitude de râler ni d'en vouloir aux gens, il est assez jovial et ouvert aux autres mais ce n'était pas un être mécanique bloqué sans cesse sur les même émotions. Il lui arrivé également d'être de mauvais poil quand des choses désagréables ne cessaient de lui tomber dessus. Et faut dire que ça avait bien commencé avec un réveil en fanfare qui n'était agréable pour personne. Le Gryffondor avait beau le cacher, son humeur était un peu ronchonne et il ne fallait pas le chercher. Ses plus proches amis, ceux qui ne lui avaient rien fait ce matin pourrait bénéficier d'un traitement de faveur mais seulement eux, sinon c'était trop lui demander. Surtout que devoir aller chercher une connerie dissimulée quelque part dans le château ne devait pas être suffisant pour qualifier la journée de pénible puisque est venue s'ajouter à ça la rencontre d'une vipère en furie. Rester calme dans les circonstances atténuantes de ce début de journée se révélait relativement compliqué.

« Un peu plus agréable ?  Mais crois-moi, je suis très agréable pour l'instant. Mais si tu préfères, je peux devenir ton pire cauchemar et comme ça, tu pourras peut-être te permettre une réflexion sur la manière dont je viens t'aborder, comme tu dis. »

Le rouge et or avait espéré que ce n'était qu'une pique passagère, que c'était sur le coup mais que après un peu de recul, la jeune fille se calmerait. Mais non, bien sûr, c'était trop espéré pour cette journée. Maximilien soupira agacé, ce n'était que le début de la conversation mais il en avait déjà marre. De base, ce n'était pas quelqu'un de très patient, faut dire que son grand frère l'avait déjà usé et re-user sur ce plan là mais aujourd'hui, il l'était encore moins. Si en face ce n'était pas une fille et qu'elle aurait mesuré quelques centimètres de moins, le garçon aurait pu se castagner un bon coup pour se défouler et se sentir un peu mieux. Mais on frappe pas les filles même si parfois certaines le mériterait bien. N'empêche que ces derniers temps, il avait le don de s'en mettre pas mal à dos. Avec un peu de chance, les choses avec Bailee étaient plus ou moins arrangées, en revanche sa relation avec Knoxslay avait empirer. Non, en ce moment, les relations sociales c'était un peu moyen pour le garçon, sans oublier Candlynn qui était partie et dont il avait reçu d'assez mauvaises nouvelles dernièrement. Les filles, c'était compliqué, tellement embêtant.

« Au vu comment tu m'as abordés, je n'ai aucun mal à imaginer que tu sois capable de pire mais ça ne veut pas dire que pour l'instant tu ne l'es pas assez. Je t'assure, c'est vraiment pas agréable. T'es pas obligés d'envoyer valser les gens quand t'es pas contente, ça fais un peu manque de civilité. Pourtant il te faudrait en avoir un peu parce qu'à Poudlard on vit en communauté et faut bien savoir comment bien se comporter en groupe. »

Maximilien était mal placé pour faire des leçons parce que ce n'était pas un modèle à suivre, pas pour grand chose en tout cas mais il n'aimait pas la manière dont on lui reprochait quelque chose alors que pour une fois il n'avait rien fait. Si, peut-être une petite erreur mais qui restait involontaire, ce qui faisait qu'il ne méritait pas qu'on l'engueule de cette manière. Encore, si il l'avait fait exprès, ça aurait été méchant et il comprendrait que la personne en face réagisse mal. Même lui aurait agit ainsi et c'est pour cette raison que le garçon ne faisait pas exprès de bousculer les gens. Il n'y avait aucun intérêt à le faire volontairement, voilà pourquoi la Serpentard s'emportait pour rien. Elle devrait comprendre que quand les choses sont faîtes sans s'en rendre compte, c'est qu'il n'y a aucun mal derrière et donc pas besoin d'être aussi violent dans ses remarques. Même en étant également de mauvaise humeur, il était presque sûr qu'il n'aurait pas agit de la sorte.

« Je m'installe où je veux, c'est toi qui n'avait qu'à faire attention à où tu mettais les pieds. Quelle idée aussi de lire en marchant. T'es débile en fait. »

Parce que maintenant elle se permettait de l'insulter ? Elle se prenait pour qui cette demoiselle en sortant ses grands airs ? Elle n'avait aucune raison de lui parler de cette manière et si elle se croyait dans ses droits, c'était bien elle la débile de l'histoire. Lire en marchant n'avait rien de stupide, c'était une manière de gagner du temps, il n'était pas le seul à procéder de cette manière. Combien étaient les étudiants qui révisaient en marchant entre les cours et en se rendant à la grande salle pour manger. Si il n'avait pas d'aussi bonnes raisons pour le faire, la vipère n'était pas censé le savoir, après tout vu comment elle lui parlait, elle ne devait pas être très intelligente non plus. Pour se poser dans un coin et rêvasser, il l'imaginait mal en tant que élève assidue. Puis c'était une Serpentard. Tous n'étaient pas pareil, d'accord, mais la plupart étaient relativement ressemblants dans leurs manières d'être et de se comporter. Après, ça ne voulait pas dire qu'il entretenait que des relations négatives avec, pour preuve, il s'entendait assez bien avec Snow depuis les vacances d'été dernières où ils s'étaient retrouvés coincés ensemble dans une arène contre deux monstres qui en avaient voulût à leurs peaux. Ca aurait pu être sympa si ça avait été de la simulation complète mais bien que leurs vies n'avaient rien à craindre, ils ressentaient tout de même la douleur. Une galère qui les avait rapproché dans un certain sens puisqu'ils se parlaient correctement quand ils se croisaient dans les couloirs du château, les gens bien n'étaient pas totalement disparus chez les serpents finalement.

« Ca s'appelle gagner du temps. J'aime pas rester inactif, du coup je marche et en même temps je lis ce que j'dois lire. J'vois pas en quoi c'est débile, les grands ils font pareils quand ils doivent réviser et aller quelque part. Mais j'imagine que si tu ne le sais pas c'est que tu n'es pas très intelligente ni douée en cours parce que tu ne travailles pas. T'es une cancre en gros, une nulle. »

Le Gryffondor ne travaillait pas plus que ça non plus en cours mais encore une fois, la vipère n'avait aucun moyen de le savoir donc il pouvait se permettre de la critiquer sur certains points. Non, ce n'était pas très juste mais pas plus que les insultes qu'elle lui servait sans rien connaître de lui. Du coup, Maximilien n'avait aucun remord à se permettre de lui parler de cette manière. Elle le prendrait sûrement mal mais elle l'avait carrément chercher à ce niveau là. Puis même si lui ne travaillait pas beaucoup, son sens de déduction n'en était pas pour autant atteint. .. Mais il était prêt à redoubler d'effort, au moins un tout petit peu pour ne pas risquer de perdre ses neuronnes en grandissant, de ne pas arriver à un niveau en dessous de celui de la verte et argent.

Quelqu'un avait dû me jeter un mauvais sort, je ne voyais pas d'autres explications à ce début de journée des plus lamentables. Pourtant je ne voyais pas qui pouvait m'en vouloir à ce point pour me faire vivre un enfer en plein week-end. Quitte à vouloir faire chier quelqu'un, autant le faire pendant une journée de cours, comme ça, les profs pouvaient rajouter leur petit grain de sel et donner des retenues à la personne concernée. Mais un dimanche, c'était vraiment abusé... Même pour moi, et pourtant, embêter les autres étaient un de mes passes temps favoris. Et en plus de cela, il avait fallu que je tombe sur un crétin de Gryffondor. Enfin, pour être exacte, il avait fallu que ce crétin me bouscule alors que je ne lui avais rien demandé. J'étais tranquillement installée dans mon coin, à réfléchir à un tas de choses quand j'avais senti un corps me frôler. Franchement, c'était si difficile que ça de regarder où il allait ? A croire que le couloir n'était pas assez grand et qu'il avait été dans l'obligation de passer justement là où je me trouvais.

« Au vu comment tu m'as abordé, je n'ai aucun mal à imaginer que tu sois capable de pire mais ça ne veut pas dire que pour l'instant tu ne l'es pas assez. Je t'assure, c'est vraiment pas agréable. T'es pas obligés d'envoyer valser les gens quand t'es pas contente, ça fais un peu manque de civilité. Pourtant il te faudrait en avoir un peu parce qu'à Poudlard on vit en communauté et faut bien savoir comment bien se comporter en groupe. »

Manque de civilité ? De la part d'un crétin qui venait de me bousculer, ces mots étaient rentrés par une oreille pour en ressortir immédiatement par l'autre. Je n'avais aucun problème à me comporter correctement en communauté. Tant que tous les membres de cette communauté me laissait tranquille, je ne voyais pas l'intérêt de les chercher. Mais le problème, c'était qu'il ne me laissait jamais en paix. Entre le mauvais goût vestimentaire de certains, et la stupidité des autres, il fallait bien que je les aide à évoluer et à leur faire comprendre que, non, on ne porte pas un pantalon jaune vif avec un tee-shirt rose fluo. Sérieusement, c'était à la limite du supportable pour les yeux, alors vous imaginez devoir porter cet ensemble qui – justement – ne va pas du tout ensemble ? A croire que les gens pensaient qu'être sorcier leur donnaient le droit de se croire au carnaval des couleurs tous les jours de l'année. Et bien je n'étais pas d'accord avec ça. On pouvait tout à fait savoir s'habiller avec goût tout en maniant une baguette magique comme un chef. Heureusement que j'étais là pour leur apprendre les bases de l'habillage quand même.

« Mais rassure-toi, je m'en fiche d'être agréable ou non. J'étais installée tranquillement, je ne cherchais de noises à personnes, et là, t'arrives et tu me passes sur le corps. Alors tu devrais mettre tes conseils en application avant de les donner à d'autres personnes parce que là, elle est bien cachée ta civilité. »

Bon d'accord, j'exagérais peut-être un tout petit peu – mais vraiment un petit peu – quand je disais qu'il m'était passé sur le corps. Après tout, il m'avait juste frôler. Mais comme j'étais perdue dans mes pensées la seconde d'avant, forcément, son contact m'avait fait sursauté, et j'aurais pu me casser la figure en tombant de la fenêtre. Alors il méritait bien de se faire traiter comme un moins que rien. D'ailleurs, même s'il ne l'avait pas fait et que notre rencontre s'était déroulée dans de meilleures conditions, il aurait quand même eu le droit de se faire traité ainsi. Après tout, il n'avait pas l'air très malin, et la manière qu'il avait de me répondre me l'affirmait. Cependant, je devais avouer que je n'avais pas l'habitude de me faire reprendre de la sorte par une personne plus jeune que moi, encore moins un Gryffondor. Alors j'étais assez impressionnée de le voir se défendre comme il le faisait. Mais c'était sûrement ça, le soi-disant courage des rouges et or.

« Ca s'appelle gagner du temps. J'aime pas rester inactif, du coup je marche et en même temps je lis ce que j'dois lire. J'vois pas en quoi c'est débile, les grands ils font pareils quand ils doivent réviser et aller quelque part. Mais j'imagine que si tu ne le sais pas c'est que tu n'es pas très intelligente ni douée en cours parce que tu ne travailles pas. T'es une cancre en gros, une nulle. »

Si pendant un instant, j'avais osé comparé sa manière de me parler à du courage, et bien j'avais tort. Parce que ça, ce n'était pas du courage. M'insulter comme il le faisait, me parler comme s'il était mon égal, et oser douter de mes capacités intellectuelles, tout ça, c'était bien la preuve que mes dires étaient vrais. Il était totalement stupide ce garçon, il n'y avait plus aucun doute là-dessus. Qu'il lise en marchant, soit, mais il ne savait vraiment pas à qu'il avait à faire, sinon il aurait fermé sa grande gueule. Je n'avais pas l'intention de lui jeter un sort, mais c'était tout ce qu'il méritait en cet instant. D'ailleurs, maintenant que j'y pensais, lui jeter un sort serait un bon moyen de lui montrer que je n'étais pas une cancre. Je n'appréciais pas du tout ses critiques, d'autant plus qu'elles étaient infondées. D'accord, je n'étais pas la meilleure élève de la classe, loin de là, mais je travaillais beaucoup, même si peu de personnes pouvaient se targuer de m'avoir réellement vu bosser. Mais je n'étais pas du genre à jeter des sorts à droite et à gauche, uniquement pour montrer ma supériorité. Je n'avais pas besoin de ça pour le prouver. Néanmoins, pour lui faire peur et lui mettre la pression, je sortis ma baguette et me mis à la faire tourner dans ma main, en la regardant.

« Tu sais, un autre jour, je t'aurais déjà fait regretté tes paroles depuis longtemps. Mais dans ma plus grande bonté, je vais te laisser une chance de rattraper la regrettable erreur que tu viens de commettre. » Dis-je sans quitter ma baguette des yeux. « Je ne m'excuserais pas de t'avoir mal parlé, cependant je veux bien te laisser une chance de me prouver que tu n'es pas si débile que j'ai pu le croire. Ça te va ? »

Même si j'étais irritée par son comportement et surtout par ses insultes, une part de moi savait très bien que c'était parce que je l'avais cherché qu'il réagissait ainsi. Alors pour calmer le jeu, je devais bien admettre mes torts moi aussi. Même si c'était un énorme sacrifice. J'espérais bien que le rouge et or se rende compte de la chance qu'il avait en ce moment.

« Mais rassure-toi, je m'en fiche d'être agréable ou non. J'étais installée tranquillement, je ne cherchais de noises à personnes, et là, t'arrives et tu me passes sur le corps. Alors tu devrais mettre tes conseils en application avant de les donner à d'autres personnes parce que là, elle est bien cachée ta civilité. »

Mais qu'elle casse-pied celle-là ! Si elle était pas de bonne humeur en se levant ce matin, le mieux aurait encore été de rester dans son dortoir pour ruminer en silence, il ne fallait surtout pas qu'elle se sente obliger de faire partager sa mauvaise humeur aux autres. C'est charmant de faire preuve de générosité mais ça l'est beaucoup moins quand il s'agit de se défouler sur les autres. Il y a des moyens plus simples et plus pacifiques pour évacuer, malheureusement la vipère ne semblait pas très au courant à ce sujet. Soit parce qu'elle se fichait complètement des autres solutions possibles tant que celle-ci lui convenait, soit parce qu'elle n'était pas assez intelligente pour envisager l'existence d'autres solutions, voir de les inventer. Au vu de son comportement et de l'estime que se faisait en général Maximilien des Serpentard, il pencherait plus pour la deuxième possibilité. En plus de ça, cette fille avait la tête d'une parfaite écervelée alors son hypothèse avait beaucoup de chance d'être vraie.

« Si ma civilité se cache, la tienne est inexistante. Tu n'as pas à me faire de leçon, ça arrive de ne pas faire attention où l'on marche, c'est une erreur certes mais qui n'a rien à voir avec une hystérique qui pète un plomb sur le champs. Si tu avais su te la boucler pour me laisser une chance de m'exprimer, tu les aurais eu tes excuses mais avec ton comportement, je n'ai même plus envie de te les faire. Pour être plus juste, toi aussi il faudrait que tu en fasses. »

Maximilien n'avait pas l'habitude de se confronter aux plus grands que soit mis à part son frère adoptif et son toutou de meilleure amie – en fait, savoir qui était l'animal domestique de l'autre restait encore un mystère – Alors, ça lui faisait bizarre de devoir se mettre ainsi sur la défensive avec une autre personne, non pas qu'il se sente intimidé parce qu'en plus la fille en face n'avait rien d'un colosse mais il n'aurait pas imaginé devoir le faire avec quelqu'un d'autre, le rouge et or était plutôt du genre à éviter les conflits avec ses camarades. Comme c'est impossible de s'entendre avec tout le monde, il y a bien des personnes avec qui il y a des petits accrochages de temps en temps mais ces personnes restent relativement peu nombreuses puisqu'il ne connaît pas grand monde et qu'il ne cherche des noises à personne. Pour lui, le problème vient plutôt des autres, c'est de leur faute si ils ne peuvent pas le supporter pour une quelconque raison qu'il préfère bien souvent ignorer pour éviter d'avoir à entendre des stupidités, parce qu'il fait rien à personne et que les gens sont quand même pas contents, il ne voit pas ce qu'il pourrait avoir à se reprocher.

« Tu sais, un autre jour, je t'aurais déjà fait regretté tes paroles depuis longtemps. Mais dans ma plus grande bonté, je vais te laisser une chance de rattraper la regrettable erreur que tu viens de commettre.  Je ne m'excuserais pas de t'avoir mal parlé, cependant je veux bien te laisser une chance de me prouver que tu n'es pas si débile que j'ai pu le croire. Ça te va ? »

Si la vipère n'était pas capable de mettre de côté son ego quelques secondes pour s'excuser de s'être emporter rapidement et d'avoir ainsi commis un tord, le garçon ne voyait pas pourquoi il serait le seul à faire un effort. Il n'était pas idiot, il voyait bien que celui qui perdrait le plus dans cette histoire c'était lui et il refusait de se laisser faire. Ca n'avait rien à voir avec le fait que ce soit une fille, une Serpentard ou bien une cinquième année, il lui paraissait normal de ne pas se laisser marcher sur les pieds pour quelque chose alors qu'il n'est pas le seul en tord. D'ailleurs, il ne l'aurait pas tant été si une chance de s'exprimer lui avait été donné. Ca n'aurait rien changé au fait qu'il ait bousculé la jeune fille mais s'excuser est une marque de politesse, ça dimiue la faute quand même. Il se trouvait dans une situation qui avait dérapé et ce n'était même pas de sa faute.

« Si tu penses que tu me fais peur avec tes grands airs... J'en ai vu d'autres... » Déclara t-il amer. « Si tu attends de moi que je m'excuse alors que tu ne le fais pas de ton côté, alors non, ça ne me va pas. Si tu as autre chose à proposer, vas-y je t'écoute, au point où j'en suis, je ne peux pas tomber plus bas. »

Le Gryffondor n'avait vraiment pas envie de se lancer dans cette chasse au trésor qui finirait comme toujours par une déception immense pour ceux qui croyaient vraiment en son succès. Il ne voulait pas perdre son temps aussi bêtement. Rester à parler avec la vipère n'était pas mieux mais il pouvait au moins écouter si elle avait quelqu'un chose d'intelligent à dire pour une fois. Elle disait lui laisser une chance alors elle pouvait bien considérer que la présence du rouge et or encore dans les parages soit signe qu'il lui laissait aussi une chance. Ils étaient à égalité en quelque sorte.

« Si ma civilité se cache, la tienne est inexistante. Tu n'as pas à me faire de leçon, ça arrive de ne pas faire attention où l'on marche, c'est une erreur certes mais qui n'a rien à voir avec une hystérique qui pète un plomb sur le champs. Si tu avais su te la boucler pour me laisser une chance de m'exprimer, tu les aurais eu tes excuses mais avec ton comportement, je n'ai même plus envie de te les faire. Pour être plus juste, toi aussi il faudrait que tu en fasses. »

Oui, bien sûr, ça arrivait de ne pas faire attention en marchant, mais je n'allais certainement pas l'admettre devant ce crétin qui se prenait pour le défenseur des droits de l'homme. Surtout qu'il me faisait passer pour la méchante de l'histoire. Il ne fallait quand même pas oublier qui avait bousculé qui au départ. A croire que ma réaction était disproportionnée et que monsieur était dans son bon droit, et que c'était moi la fautive. Non, mais il n'allait pas bien dans sa tête celui-là s'il pensait un seul instant que j'allais m'aplatir en excuses devant sa petite personne. De un, il ne méritait même pas un regard de ma part, et de deux, c'était entièrement de sa faute si on en était réduit à se battre en plein milieu du couloir pour savoir qui aurait le dernier mot. Et puis d'ailleurs, cette question ne se posait même pas puisque je n'avais aucunement l'intention de le laisser gagner quoi que ce soit face à moi. Il m'avait cherché, et bien il allait me trouver. Et s'il me faisait encore une réflexion sur le fait que c'était moi la cinglée, et que je n'avais pas à lui gueuler dessus, je jurais sur Merlin que j'allais l'étriper...

« Que je m'excuse, moi ?! Mais de quoi ? J'ai rien fait de mal, moi. » M'offusquai-je en insistant bien sur le « moi » de la fin. « J'ai tous les droits d'être énervée, et je vais certainement pas m'excuser pour ça. »

J'étais déterminée à lui prouver de quoi j'étais capable. Je n'avais pas vraiment prévu de me chamailler avec quelqu'un aujourd'hui, mais soit. Puisque j'étais destinée à passer une mauvaise journée, autant l'ensoleiller un peu en rabattant le caquet d'un Gryffondor. Si on ne pouvait plus s'exprimer comme bon nous semblait, alors j'avais tout autant intérêt à m'en aller de ce château le plus vite possible. Malheureusement pour lui, j'avais encore trois ans à tirer ici, et je comptais bien en profiter un maximum. Alors ça signifiait que j'avais bien l'intention de continuer à agir comme j'en avais envie, et que je ne comptais pas m'excuser pour oser importuner les autres. S'ils ne voulaient pas qu'on leur cherche des ennuis, ils n'avaient qu'à pas être des aimants à problèmes, voilà tout. Sérieusement, à croire que c'était de ma faute si le commun des mortel n'était pas capable de marcher dans un couloir sans déclencher mon radar à imbéciles. Je n'allais quand même pas m'excuser de leur apprendre à se défendre.

« Si tu penses que tu me fais peur avec tes grands airs... J'en ai vu d'autres... Si tu attends de moi que je m'excuse alors que tu ne le fais pas de ton côté, alors non, ça ne me va pas. Si tu as autre chose à proposer, vas-y je t'écoute, au point où j'en suis, je ne peux pas tomber plus bas. »

Tiens donc... alors comme ça il n'avait pas peur de ce que je pourrais lui faire. Mon égo venait d'en prendre un coup, mais tant pis. Je n'allais pas m'attarder à enter de le traumatiser. Pendant un instant, j'en vins à regretter qu'il ne soit pas en première ou deuxième année. Un de ces gamins-là seraient partis en courant au moment-même où j'avais sorti ma baguette. Non, en fait, il se serait confondu en excuses avant de déguerpir de ma vue le plus vite possible pour retourner dans sa salle commune. Mais le rouge et or avait besoin d'un peu plus qu'une baguette magique pour vouloir se cacher dans les jupes de sa mère. En fin de compte, ce n'était pas plus mal. Un adversaire qui ne me craignait pas, ça changeait de d'habitude. Et puis, il avait assez de courage – ou de stupidité, je ne savais pas encore lequel de ces deux adjectifs lui correspondait le mieux – pour me dire en face ce qu'il pensait de la situation.

« Bien, je n'en attendais pas moins de la part d'un Gryffondor. Je n'ai rien à proposer, en fait c'est plutôt une demande. Vois-tu, je suis d'une curiosité maladive, et je me demande ce qui aurait pu pousser un jeune garçon tel que toi à ne pas regarder où il allait. »

J'avais préféré dissimuler ma question sous une forme plus neutre, histoire de ne pas le froisser. J'avais même user du ton le plus poli possible, alors j'espérais vraiment qu'il me répondre clairement. Ma curiosité ne serait pas satisfaite tant que je ne saurais pas ce qu'il cachait dans sa poche. Et puis, cela devait être passionnant pour qu'il préfère regarder son livre plutôt que ses pieds.

« Que je m'excuse, moi ?! Mais de quoi ? J'ai rien fait de mal, moi.  J'ai tous les droits d'être énervée, et je vais certainement pas m'excuser pour ça. »

Pourquoi le trois quart des filles étudiant entre les murs de ce château devaient-elles être aussi chiantes ? Sérieusement, pourquoi n'étaient-elles pas douces, gentilles et même un peu naïve comme dans les mangas ? Certes, c'était stéréotypé et à longue un peu pénible de voir toujours le même style de personne dans son quotidien, n'empêche qu'au moins, celles-là, si tu ne viens pas les chercher, elles viennent pas non plus et te laissent tranquille. Seulement, le monde réel est un monde loin d'avoir des filles adorables comme des petits anges, c'est plutôt de terribles démones enquiquinantes et emmerdeuses, prête à faire chier leur monde et c'est vraiment, vraiment agaçant à la longue. La vipère était bornée mais sans doute n'avait-elle pas compris qu'elle était tombée sur quelqu'un qui l'était au moins tout autant et si elle comptait terminer cette discussion en ayant le dernier mot alors les deux jeunes gens n'étaient pas prêts de se quitter.

« Très bien, fais ta tête de mule mais ne compte pas sur moi pour que je te fasse des excuses, tu ne les mérites pas. »

Et bim, prends toi encore ça dans la poire ! Non, le Gryffondor ne se montrerait pas gentil parce que le peu de bonne humeur qui lui restait en réserve s'était envolé au moment où cette mégère avait pris conscience de sa présence dans les parages. Elle n'aurait pas pu rester dans son coin à ne rien faire puisque visiblement sa vie n'était pas assez intéressante pour qu'elle puisse vaquer à des occupations ? Non, ben non, forcément, il allait fallût qu'elle y remédie en allant faire chier son monde. Franchement, elle n'était pas obligée de faire partager à tout le monde à quel point son quotidien était morne – pardon pourri – en venant s'incruster dans leurs vies momentanément. Si elle n'avait rien à faire, c'était une chose mais qu'elle se le dise, tout le monde n'était pas dans le même cas. Difficile à croire mais même avec cette tête de déterré, Maximilien avait bel et bien des choses à faire et que ce soit volontaire ou non, ça ne changeait rien au fait qu'il avait bien assez de choses à faire pour en plus se coltiner une plaie comme elle.

« Bien, je n'en attendais pas moins de la part d'un Gryffondor. Je n'ai rien à proposer, en fait c'est plutôt une demande. Vois-tu, je suis d'une curiosité maladive, et je me demande ce qui aurait pu pousser un jeune garçon tel que toi à ne pas regarder où il allait. »

Carrément une stupidité maladive plutôt, non ? Le rouge et or dût faire beaucoup d'efforts pour garder tout au fond de ses pensées ces quelques mots qui n'auraient fait que les relancer dans une joute verbale encore longue et ce serait dommage puisque la vipère semblait décider à se calmer un peu et à lui foutre la paix. Il lui suffisait juste de partager avec elle ce qu'il faisait précédemment et il serait libre n'est-ce pas ? Façon de parler puisque de toute façon, il pouvait partir quand il le souhaitait. La seule raison pour laquelle il ne l'avait pas encore fait c'est qu'il voulait s'assurer d'avoir le dernier mot et non de donner l'impression de fuir parce qu'il ne prendrait jamais la fuite face à une personne telle que la vipère. Plutôt mettre la tête dans la cuvette des toilettes.

« Une carte au trésor. On l'a fait parvenir à un de mes potes et il a voulût qu'on fasse la course à plusieurs pour aller chercher. En sachant que c'est dans doute n'importe quoi qui nous attend, il n'y a pas vraiment de trésors nul part dans ce château, enfin c'est ce que je pense. C'est toujours des conneries mais si je le fais, c'est pour faire plaisir. Et parce qu'au moins je me lève tôt, rien qu'une bonne course pour bien commencer la journée. » Expliqua t-il brièvement en changeant quelques détails seulement.

Il aurait aussi très bien pu mentir mais si ensuite il lui avait fallût montrer le bout de papier qu'il traînait avec lui, là la vipère aurait vu la tentative de la berner. Un fait qui n'aurait pas été en sa faveur et qui aurait été bon pour l'enfoncer un eu plus. Cette fille lui avait suffisamment pris la tête comme ça...

« Très bien, fais ta tête de mule mais ne compte pas sur moi pour que je te fasse des excuses, tu ne les mérites pas. »

Par pitié, que quelqu'un fasse taire ce crétin... ! Ce n'était pas possible de vouloir à ce point avoir le dernier mot tout ne sachant pertinemment qu'on était en tort. Même moi – qui suis quand même la personne la plus égoïste et je-men-foutiste que je connaisse – je savais quand je devais me taire pour ne pas aggraver mon cas. Enfin, quand je disais que je le savais, ce n'était pas pour autant que je mettais en application mes propres conseils. Mais bon, on ne pouvait quand même pas m'en vouloir si je n'appréciais pas qu'on me marche sur les pieds, et encore moins pour me faire avouer mes torts. Mais ce n'était pas une si mauvaise chose. Mon père avait l'habitude de dire que c'était une preuve de force mentale... avant que celle-si se retourne contre lui. Mais de toute façon, cette réflexion n'avait aucun intérêt, puis j'avais toujours raison. Alors ça ne servait à rien de me faire chier pour si peu. A part si vous avez vraiment du temps à tuer. Mais là encore c'était une idée totalement ridicule qui ne méritait même pas d'effleurer votre conscience.

« Donc si je récapitule, c'est moi que tu traites de tête de mule, mais c'est toi qui refuse de t'excuser ? Très logique tout ça. » Répondis-je d'un ton sarcastique.

Oui, vraiment très logique. Monsieur je sais tout mieux que personne devait trouver cela normal après tout. Ce n'était pas comme s'il fallait réfléchir un tant soit peu pour essayer de comprendre la situation très farfelue dans laquelle le Gryffondor s'était fourré. Cependant, je devais avouer qu'il avait piqué ma curiosité en me répondant ainsi. Je ne connaissais pas beaucoup d'élèves qui serait resté sur ses positions aussi longtemps en sachant à qui ils avaient affaire. Bien sûr, j'étais toujours en colère et épatée par sa stupidité qu'il laissait apparaître sous le nom de courage, mais d'un autre côté, j'étais intriguée. C'est pourquoi je lui proposai un marché, ou plutôt, une échappatoire à ma mauvaise humeur, et lui demandai ce qu'il faisait avant d'avoir eu la malchance de tomber sur moi.

« Une carte au trésor. On l'a fait parvenir à un de mes potes et il a voulût qu'on fasse la course à plusieurs pour aller chercher. En sachant que c'est dans doute n'importe quoi qui nous attend, il n'y a pas vraiment de trésors nul part dans ce château, enfin c'est ce que je pense. C'est toujours des conneries mais si je le fais, c'est pour faire plaisir. Et parce qu'au moins je me lève tôt, rien qu'une bonne course pour bien commencer la journée. »

Là, j'étais intéressée. A la simple entente des mots « carte au trésor », toute ma colère s'était évaporée pour laisser place à une curiosité plus grande encore. Alors comme ça, il recherchait un trésor... finalement, la journée allait peut-être s'ensoleiller, qui sait ? Une petite partie de moi ne put s'empêcher de sauter de joie en s'imaginant repartir à l'aventure comme au bon vieux temps, quand Damon et moi jouions aux espions dans notre quartier. Le Gryffondor n'avait peut-être pas que des mauvais côtés, même s'il était la personne la plus obstinée que j'aie jamais rencontré. Enfin... après moi, bien sûr.

« Voilà un point sur lequel on pourrait peut-être s'entendre. Je n'en espérais pas tant. On part de quel côté, alors ? »

Je ne m'étais même pas donné la peine de lui demander son avis. J'avais bien envie d'une bonne petite chasse au trésor pour me remettre de bonne humeur. Sur ce point-là, j'étais totalement d'accord avec lui, même si je ne lui avouerais jamais, plutôt mourir. Mais rien de mieux qu'une petite chasse au trésor pour se mettre d'aplomb pour tout le reste de la journée. Avec Damon, nous avions l'habitude de nous lever aux aurores pour partir en randonnée et explorer des lieux encore inconnu. D'ailleurs, dans ma chambre, j'avais amassé de nombreux souvenirs de ces escapades. Des pierres brillantes que j'avais trouvé par terre, ou encore des photos de paysages vraiment magnifiques. Je ne m'attendais pas à ce que cette chasse au trésor dans l'enceinte même de Poudlard soit aussi exceptionnelle que ce à quoi j'étais habituée, mais c'était déjà ça, je n'allais pas me plaindre.

« Donc si je récapitule, c'est moi que tu traites de tête de mule, mais c'est toi qui refuse de t'excuser ? Très logique tout ça. »

On a toujours répéter à Maximilien que ce n'est pas bien de juger les gens avant d'avoir pris un certain temps pour les observer et surtout les connaître. Quelque chose qu'il essaye d'appliquer le plus souvent, mais pour lui, il y a des gens pour qui c'est une perte de temps de se donner cette peine. Et cette vipère en fait partie. Déjà, en regardant son blason, on peut avoir des suspicions mais après l'avoir écouté, même si c'est à peine un peu plus de dix minutes, son idiotie devient une certitude. Parce que même si elle fait exprès de passer pour une idiote afin de ne pas avoir à reconnaître ses tords et donc de faire des excuses, ce recours est tout simplement pathétique. Elle peut lui faire autant de leçon qu'elle le souhaite, le rouge et or n'en a cure puisqu'il sait que le cas dans l'histoire c'est elle. Il sait de sources sûres avoir des bonnes manières, et que l'autre, c'est juste une histérique doublé d'une prétentieuse. Elle n'a vraiment rien pour elle, peut-être qu'elle le sait, c'est pour ça qu'elle fait chier les gens, si ça se trouve c'est son seul moyen d'être en contact avec d'autres personnes que son reflet dans le miroir.

« A ce que je sache, c'est toi qui refuses de t'excuser. Moi, j'ai juste imposé une certaine condition, que tu le fasses avant moi. Il y a tout de même une différence entre nos volontés d'avancer dans cette histoire. »

Toujours se montrer plus mûr en face de ce type de personne. C'est vrai qu'il est plus facile de se laisser faire et d'entrer dans le jeu mais c'est surtout un cercle vicieux après et au final, il y a des risques de passer pour l'idiot et hors de question pour Maximilien que les rôles s'inversent. Et la seule chose que pourrait faire la jeune fille pour éviter de s'enfoncer encore plus est de se montrer raisonnable. C'est dur de reconnaître ses tords mais plus vite elle le fait, moins ce sera difficile. Et ensuite ils pourraient retourner chacun à leurs occupations. C'était une proposition plutôt tentante alors pourquoi ne comprenait-elle pas ? Franchement, si ce n'était pas à cause de l'ennui, le garçon ne voyait pas pour quelle raison elle pouvait s'acharner. Ce n'est pas lassant pour une fille avec des grands airs comme elle de savoir qu'en face, la personne ne s'abaissera pas ? Elle ne devrait pas partir au lieu d'attendre que l'humiliation soit ancrée plus profondément ?

« Voilà un point sur lequel on pourrait peut-être s'entendre. Je n'en espérais pas tant. On part de quel côté, alors ? »

Après avoir répondu à la curiosité de la demoiselle, le garçon pensait pouvoir reprendre tranquillement son chemin et c'est tout naïvement qu'il tendit la main avec un sourire soulagé de quitter cette folle, pour reprendre sa carte. Mais il n'en fût rien. Déjà, elle ne lui rendu pas son bien. C'était juste un vieux parchemin sans importance mais c'était à lui, il lui avait seulement prêter, la moindre des choses c'était de lui rendre quand il tendait la main dans ce but. Mais le pire dans tout ça, c'est ce qu'elle osa dire de manière si naturelle, comme si c'était une habitude pour eux de partir à la chasse au trésor entre les murs du château ensemble. Bonne chose pour elle si elle aimait l'aventure, elle n'avait alors pas tout perdu mais ce n'est pas ce qui suffirait à lui faire changer d'avis, pour l'instant elle restait la débile sur laquelle il n'avait pas eu de chance de tomber aujourd'hui et il aimerait autant en rester là même si ce n'était pas un avis partagé. Justement, raison de plus pour se faire entendre, il avait encore le droit à la parole et d'exprimer son avis. C'était sa carte, donc c'était à lui de choisir avec qui il voulait faire équipe, et en l'occurrence ce n'était pas avec elle.

« T'as vraiment cru que je serais d'accord pour qu'on y aille ensemble ? Si c'est pour nous arrêter toutes les trente secondes pour des broutilles tel qu'un ongle cassé, non merci. » Contesta t-il en reprenant sa carte des mains de la jeune fille. « En plus, ta question est idiote. Je viens de droite, et comme nous sommes dans un couloir avec seulement deux directions, il est évident que pour commencer, je vais aller à gauche. Avant même de commencer, t'es déjà un boulet. »

Maximilien ne croyait pas au trésor, en revanche ça l'agaçait de ne pas gagner, ou du moins d'avoir beaucoup de retard avec son camarade, il deviendrait ensuite le sujet de blagues jusqu'à temps qu'une nouvelle carte apparaisse ou que l'idée d'une expédition germe dans leurs esprits. Tout ça à cause d'une fille, surtout qui n'en vaut pas la peine. Il le vivrait mal. Avec un peu de chance, même beaucoup, son camarade était tombé sur un tel boulet à un moment donné, histoire de ré-équilibrer légèrement les compteurs...

« A ce que je sache, c'est toi qui refuses de t'excuser. Moi, j'ai juste imposé une certaine condition, que tu le fasses avant moi. Il y a tout de même une différence entre nos volontés d'avancer dans cette histoire. »

Et voilà qu'il jouait sur les mots. Curieusement, je ne me souvenais pas l'avoir entendu dire qu'il s'excuserait uniquement si je le faisais avant. Non, la seule chose qu'il avait dite était qu'il ne s'excuserait pas compte tenu de ma manière de lui parler. C'était très nettement différent, n'est-ce pas ? Mais bon, je devais avouer que je n'avais pas vraiment écouter ce qu'il m'avait dit. Tout ce qui sortait de sa bouche était d'un intérêt quasi inexistant, et la seule chose que j'avais retenu était qu'il m'avait insulté à plusieurs reprises et qu'il ne comptait pas me lancer un petit – minuscule – désolé pour m'avoir bousculé. Comme si le fait que je l'avais pourchassé sur une partie du couloir pour le forcer à s'excuser était bien plus important que ça. C'était vraiment n'importe quoi. Il était en tort dans cette histoire, certainement bien plus que moi, qui n'avait fait qu'exiger des excuses de sa part. Ce qui montrait – soit dit en passant – une grande force de caractère. Après tout, je connaissais beaucoup de gens qui s'écraserait et qui dirait limite merci à la personne qui leur marche littéralement sur les pieds.

« Ah bon ? Et quand ça ? Je t'ai juste entendu dire que tu n'avais rien fait de mal et que tu attendais de pieds fermes mes excuses. » Ripostai-je d'un ton innocent. « Mais bon, je suppose qu'on n'avancera pas en restant chacun campé sur nos positions. Alors... Je... M'excusedet'avoirmalparlé. » Ajoutai-je le plus rapidement possible. « A ton tour maintenant. »

Je devais bien avouer que lui non plus ne s'écrasait pas devant les autres. Plus jeune, je m'étais souvent demandé ce que cela faisait quand on rencontrait une personne qui avait le même caractère bien trempé, et qui ne se laissait pas faire. Jusqu'à maintenant, j'avais fait mon possible pour faire de ces personnes mes alliés, voire mes amis, sauf quelques exceptions. Et le Gryffondor faisait visiblement partie de ces rares exceptions. Je ne savais pas encore si c'était une bonne ou une mauvaise chose, mais une chose était sûre, cela risquait d'être comique. Puisqu'il fallait que l'un de nous fasse le premier pas, je m'étais excusée et je comptais bien en recevoir à mon tour. J'étais assez fière de moi n'empêche. Ma mère n'arrêtait pas de me répéter que le premier qui arrêtait une dispute était le plus mature des deux. Avec mon frère, on ne s'arrêtait jamais, sauf lorsqu'on s'alliait ensemble pour observer les autres. Mais ce n'était pas pareil. Nous n'étions jamais méchant entre nous. Insolents, à la limite de l'insupportable, mais nous ne la dépassions jamais. Avec les autres, c'était différent. Le plus drôle était justement de dépasser cette ligne et de trouver le point faible de l'autre. Mais je voulais en savoir davantage sur le Gryffondor avant de décider si je devais continuer à le considérer comme un crétin, ou apprendre à le voir comme une personne.

« T'as vraiment cru que je serais d'accord pour qu'on y aille ensemble ? Si c'est pour nous arrêter toutes les trente secondes pour des broutilles tel qu'un ongle cassé, non merci. En plus, ta question est idiote. Je viens de droite, et comme nous sommes dans un couloir avec seulement deux directions, il est évident que pour commencer, je vais aller à gauche. Avant même de commencer, t'es déjà un boulet. »

Je n'eus même pas le temps de jeter un œil sur la carte qu'il me l'arracha des mains sans préavis. Alors que je commençais à peine à éprouver de la sympathie pour lui. Bon, il ne fallait pas abuser non plus. Juste un tout petit peu, quand il avait commencer à parler d'aventure et de carte aux trésors. Je me doutais bien que ce ne serait pas la quête de l'année, mais c'était déjà quelque chose. J'étais restée chez moi si longtemps avant de revenir à Poudlard, et je n'avais pas eu une seule fois l'occasion en bientôt deux ans, de partir à l'aventure. Alors je prenais tout ce qui me passait sous la main, tant que c'était amusant et que ça me sortait de ma routine.

« Allez quoi !! Je serais même capable de te supplier là ! Tu crois vraiment que je suis du genre à me plaindre pour un ongle cassé ? C'est vraiment rabaissant cette manière de me considérer, je t'assure... ! Et puis, merci, je sais très bien que c'est à gauche, mais il fallait bien que je lance la conversation, non ? » Répondis-je en levant les yeux au ciel devant une telle naïveté. « Et puis qu'est-ce que tu risques à accepter que je t'accompagne ? Je te promets d'être plus agréable à l'avenir. »

Et pourtant, me connaissant, c'était vraiment très difficile à mettre en œuvre. Mais j'avais vraiment envie de m'amuser un peu, et il fallait bien voir du bon en cette rencontre matinale des plus désagréables. Ce sera peut-être le début d'une nouvelle amitié, qui sait ? Bon... sur ce point, il ne fallait quand même pas trop espérer. Vu comment ça avait commencé, on ne pouvait pas aboutir à une relation aussi stable. Mais rien ne m'interdisait de l'accompagner dans sa quête. Et si vraiment j'étais insupportable, et bien il n'aurait qu'à me le dire et puis je le laisserais tranquille, c'est tout. Quoique...

« Ah bon ? Et quand ça ? Je t'ai juste entendu dire que tu n'avais rien fait de mal et que tu attendais de pieds fermes mes excuses.  Mais bon, je suppose qu'on n'avancera pas en restant chacun campé sur nos positions. Alors... Je... M'excusedet'avoirmalparlé.  A ton tour maintenant. »

Le jeune homme ouvrit la bouche, outré et prêt à riposter mais s'interrompit de justesse, il était moins une avant qu'il ne réponde méchamment à la jeune femme qui l'agaçait forcément en feignant n'être qu'une victime. Avait-il bien entendu ? S'était-elle bien excusé ? Il voulait lui demander de répéter ce qu'elle venait de dire mais supposer que si c'était ce qu'il n'était pas sur d'avoir bien compris, elle ne le referait pas et l'engueulerait de plus belle. Le rouge et or l'imaginait sans mal l'accuser d'avoir bien entendu mais vouloir frimer en prétextant ne pas avoir entendu. Il ne lui restait plus qu'à faire appel à ses souvenirs en espérant qu'ils soient bons. En même temps, si maintenant elle disait que c'était son tour, il ne craignait pas trop d'avoir mal compris. Il était même fier et avait bien du mal à le cacher, elle avait cédé et n'en était que le plus heureux. Bon, c'est vrai qu'il ne s'était pas attendu à qu'elle s'excuse et n'avait donc pas imaginé le faire mais il allait tenir parole. Et il se rendait compte à quel point cet exercice était difficile.

« Hum... Et bien... Je m'excuse de t'avoir bousculé totalement par MEGARDE. » Ne put-il s'empêcher de dire pour souligner qu'il ne manigançait pas un complot contre elle. « Et du coup je pense qu'on a plus rien à se dire... » Tenta t-il d'une toute petite voix.

Maximilien devait le reconnaître, il y avait des imbéciles pas doués et cette vipère n'en faisait malheureusement pas parti. Pas totalement. Disons que son petit cinéma de faire l'innocente était vraiment bien fait bien qu'il soit agaçant. C'était un peu moyen comme technique mais elle maîtrisait, disons qu'elle avait su trouver ce qui était à sa hauteur, au moins elle avait le mérite de le maîtriser même si ça ne faisait pas d'elle quelqu'un de vraiment très doué et intelligent. Une emmerdeuse moyenne, il y a forcément pire. Sur le moment, le rouge et or n'a pas de nom mais il n'a pas de mal à s'imaginer à quel point ça doit être chiant avec de se batailler avec quelqu'un qui a d'aussi bons arguments. Déjà que là c'était chiant mais alors le niveau au-dessus. Il en vient même à espérer que la jeune femme n'est pas de sœur ou frère plus doué et présent quelque part entre les murs du château parce que si il doit passer au niveau supérieur, il a pas fini de s'arracher les cheveux. Mais faut pas penser au pire, juste relativiser en commençant par se dire qu'il n'est pas nul, qu'il a tenu tête à une aînée qui s'est avouée vaincue. Certes il s'est aussi excusé mais en deuxième, en réussissant à imposer ses conditions, c'est décidément pas rien.

« Allez quoi !! Je serais même capable de te supplier là ! Tu crois vraiment que je suis du genre à me plaindre pour un ongle cassé ? C'est vraiment rabaissant cette manière de me considérer, je t'assure... ! Et puis, merci, je sais très bien que c'est à gauche, mais il fallait bien que je lance la conversation, non ?  Et puis qu'est-ce que tu risques à accepter que je t'accompagne ? Je te promets d'être plus agréable à l'avenir. »

Cette fille était totalement barge. Prête à le supplier ? Il avait beaucoup de mal à la croire, certes elle l'avait surprise quelques minutes avant mais là, c'était tout autre chose et vu comment elle avait eu du mal à s'excuser, il voyait mal comment la vipère pouvait accepter sans broncher de le supplier. Pénible, qui ne lâche jamais l'affaire, non vraiment elle ne correspondait pas du tout au type de personnes que Maximilien peut décider d'amener avec lui. Non, vraiment pas, sauf que pour qu'elle accepte de lui lâcher les basques, il allait falloir s'accrocher. Ca doit être possible, elle a déjà lâcher une prise une fois, mais c'est justement pour cette raison qu'après ça sera plus dur, perdre une seconde fois doit être inimaginable pour elle. Du coup, il risque d'y passer des heures, à la limite ça sera plus rapide de l'amener avec lui. Il y aura toujours moyen de la perdre sur le chemin dans le pire des cas.

« Depuis le début j'ai pas l'impression d'avoir à faire à un génie alors je me méfie. »

Si la jeune avait décidé de se montrer plus douce pour l'amadouer, lui ne partageait pas cette envie de faire des efforts pour le moment. Il la jaugea quelques secondes puis reprit sa marche en suivant sa carte. Selon lui, il venait de lui faire comprendre très subtilement qu'elle pouvait venir, disons qu'il ne lui avait pas interdit et ne dirais rien si elle le suivait. Il ne râlerait non plus si elle s'en abstenait...