Ne jamais s'ennuyer de la vie. Cela peut rapidement devenir dangereux sinon... [Astride ou Cooper]

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S'ennuyer de la vie c'est déjà être un peu mort... Voilà la réflexion qui vint à l'esprit de Kieran alors qu'il venait de terminer ses devoirs. Le livre d'Histoire de la Magie avait été englouti depuis belle lurette et le grimoire d'enchantement qui avait été particulièrement instructif et riche en sortilèges n'avait tenu à peine que trois jours avant que l'apprenti sorcier n'en fasse le tour. Non ce n'est pas ce que vous pensez, il ne passait pas sa vie à lire de mystérieux grimoires, enfin en un sens c'était vrai mais juste pour avoir une soirée dans un coin calme. De toute manière dans la maison des forcenés du travail et de la patience, ses condisciples travaillaient plus que lui en général. ils n'avaient donc pas trop le temps de discuter avec lui depuis que la cinquième année. C'était presque Noël et les examens approchaient néanmoins à grands pas. De plus pour les cinquièmes et septièmes années, il y avait respectivement les BUSE et les ASPIC. Pas la grande joie pour cette tranche d'année, une chose que Kieran savait d'expérience. Il aurait put proposé son aide à ses condisciples de cinquième année, mais personne ne vint le déranger (peut être le fait qu'il soit en sixième année en était pour quelque chose?). Tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu'ils manquaient, ce n'était pas tout les jours qu'un sixième année avait un peu de temps libre pour pouvoir aider les autres.

Le Poufsouffle se leva de sa chaise et salua ses camarades de classe d'un petit sourire, à présent ils ne sont même plus étonnés de le voir se lever bien avant eux. C'était drôle au début, ils lui demandaient toujours quel était son secret et lui Kieran leur répondait invariablement qu'il n'y en avait aucun. À vrai dire, il y en a un mais il ne leur dira jamais lequel. Pas par égoïsme, non, mais plutôt pour les faire réfléchir un peu par eux-même. Faire preuve d'initiative. Son secret était qu'il avait acheté un genre de plume à papote (il n'avait pas pris l'option exagération des propos, elle écrit simplement ce que l'on dit) et pendant ce temps là il pouvait écouter attentivement sans se soucier de la prise de note. Mais cela ne marchait que pour les cours théorique noté-le, il se mettait le plus souvent bien au fond histoire de se faire discret. Mais à présent il ne l'utilisait plus que pour les cours d'Histoire de la Magie, c'était largement plus rentable. Le pouvoir soporifique du professeur Binns était vraiment effrayant, à tel point qu'il fut obligé de lancer un sort d'insonorisation pour pouvoir contrer ce pouvoir et faire ses devoirs tranquillement. Les cours d'Histoire de la Magie était uniquement suivit et appris par livre, le jeune homme avait rapidement apprit que c'était le ministère de la magie qui s'occupait des examens et les contrôles du professeur ne changeait pas trop d'une année à l'autre. Il avait suffit à Kieran de s'arrangeait avec un Poufsouffle d'une année supérieur et le tour était joué. Ce n'avait pas été très difficile, les Poufsouffles étaient en général très arrangeant.

Après avoir ranger ses affaires dans son dortoir, Kieran redescendit en se demandant ce qu'il pouvait bien pouvoir faire. Regardant pendant un instant sa montre il vit à son grand désespoir qu'il n'était que dix-huit heures. Sa première pensée (de très mauvaise foi) fut dans un premier temps de maudire l'ennui qui semblait le poursuivre depuis un bon moment. Qu'est ce qu'il avait fait pour mériter ça ? La vie était vraiment injuste jugea le Norvégien. Bon ce n'était pas si grave il pouvait toujours faire ce qu'il faisait dans ces cas-là. Se perdre dans le château, une de ses occupations favorites, et en plus le concierge n'aurai rien à y redire, le couvre-feu n'étant effectif que dans plusieurs heures.

Un peu dépité mais le sourire aux lèvres, Kieran descendit les marches pour aller en direction du Hall. En longeant les murs de la main à la recherche d'un quelconque passage secret inconnu, le poufsouffle arriva sans aucune surprise au Hall et qui était à son grand regret pratiquement vide. Le norvégo-anglais resta pendant quelques secondes immobile quand soudainement il lui vint une idée un peu saugrenue... Vous voyez le grand escalier qui menait à la grande porte qui ouvre sur le parc ? Et bien depuis sa première année il avait toujours voulu dévaler la rampe de cette escalier, mais il s'était sans cesse retenu de le faire. Pour plusieurs raisons, parce qu'il y avait un professeur ou le concierge, parce qu'il y avait trop de monde, etc. Cependant aujourd'hui il n'y avait personne, strictement personne. Il regarda pendant un instant la rampe avant de se décider enfin. Il avait déjà le parcours dans sa tête, il s’assiérait avec l'escalier dans le dos et les jambes dans le vide. Pour quelle raison ? Et bien c'était simple, il y a une sorte de pilier au bout de l'escalier et s'il ne sautait pas avant il risquait de se faire mal, très très mal.

*-Allez mon p'tit Kieran, tout est une question de timing, la force du poids, moins celle des frottements liés à l'angle aigu de la rampe qui doit être de quarante degrés approximativement donne la vitesse de l'objet, moi en l'occurrence.-*

Le dit Kieran secoua la tête, pour faire disparaître ce raisonnement étrange pour un sorcier. Cela ne servait à rien de réfléchir ainsi, il fallait juste sauter au bon moment. Tout serai une question d'instinct, réfléchir plus ne servirait qu'à l'embrouiller.

L'apprenti sorcier s'installa enfin et hésita à peine une seconde avant de s'élancer. Une petite exclamation de joie presque enfantine franchit sa gorge pour se muer en éclat de rire. Il sentait le souffle de l'air ébouriffer ses cheveux. Cela allait bien plus vite qu'il ne l'imaginait, il semblerai qu'il ait oublié de prendre en compte le fait que cette rampe a été patiné par les siècles d'utilisation et de nettoyage et glissait donc bien mieux. Le pilier était de plus en plus proche et soudainement Kieran donna une impulsion assez forte pour l'esquiver à moins d'un mètre. Il sentit vaguement quelque chose lui frôler le dos. Pendant toute la durée du saut ( une seconde et demi peut être) le jeune homme ne pensait à rien, strictement à rien et Kieran trouva cette sensation presque enivrante. La chute prit fin aussi brusquement qu'elle avait commencé, mais il s'y attendait. Atterrissant souplement en position debout le sourire au lèvre, et fier de sa performance. Et voilà une bonne chose de faite dans la journée !

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Aujourd’hui Astride avait pris une grande décision : remonter sa moyenne dans LA matière où elle n’était pas encore excellente, c’est-à-dire le vol. Sa maladresse habituelle ne lui permettait pas d’exceller dans ce sport et elle était persuadée qu’en travaillant dur elle pourrait revenir au niveau de ses camarades de classe. La poufsouffle détestait l’échec et c’est donc dès l’aurore qu’elle partit vers le terrain de quidditch priant pour que personne n’assiste à ses exploits. Elle avait bien sûr vérifié au préalable qu’aucune équipe ne s’entrainait aujourd’hui, elle ne tenait pas spécialement à être la risée d’une bande de professionnels surentrainés.
Heureusement, le terrain était désert. Elle respira un grand coup avant de commencer le début de son entrainement qui se révéla très vite être un complet désastre. Elle enchaina les chutes et au bout d’à peine 1h elle était couverte de boue, mais elle était persévérante et s’acharna encore et encore jusqu’à n’en plus pouvoir et ce n’est qu’en fin de journée qu’elle regagna tranquillement le château. Même si ses résultats étaient encourageants elle savait pertinemment qu’il lui faudrait bien plus qu’une journée de travail pour se remettre à niveau.
Elle se souvenait encore de son premier cours de vol à Poudlard, en arrivant sur le terrain elle avait d’abord pensé à une plaisanterie, dans tous les livres qu’elle avait lu avant de venir, elle avait certainement sauté les passages contenant les sports, pensant tout simplement que la différence entre le monde moldu et le monde sorcier ne serait pas notable à ce niveau-là. Devant le sérieux des élèves de sa maison elle avait dû se rendre à l’évidence, elle allait devoir voler dans les airs à califourchon sur un balais et l’idée ne l’enchantait pas. Elle s’était vite rendu compte qu’elle n’avait aucun don particulier pour cet exercice délicat, et le cours c’était déroulé de façon catastrophique ainsi que tous les autres qui suivirent. Elle avait toujours réussi à s’en sortir pendant les examens, grâce à River qui passait des heures et des heures à l’aider en échange de quelques-unes de ses notes de cours. Elle sourit en repensant aux bons moments qu’elles avaient passés toutes les deux sur ce terrain, River était d’une patience d’ange avec Astride et la jeune fille avait réussi à prendre un peu plus confiance en elle au au fil du temps.
Le terrain de quidditch était maintenant loi derrière elle et la poufsouffle traversa le parc désert d’un pas rapide, elle était ravie que personne ne puisse assister à ce triste spectacle, à cette heure-ci les élèves étaient en général tous plongés dans leurs devoirs en retard, elle avait donc choisit le bon moment pour traverser le château jusqu’à sa salle commune sans être la cible de moqueries. Elle arriva devant la porte d’entrée et de faufila discrètement pour essayer de voir si des élèves se trouvaient dans le hall. A sa grande surprise elle vit un élève, qu’elle ne reconnut pas tout de suite glisser sur la rampe et atterrir avec souplesse en bas de l’escalier. C’était assez comique, mais elle n’était pas vraiment en position de plaisanter. Elle s’avança tout de même de quelques pas lorsqu’elle reconnut Kieran et applaudit la scène à laquelle elle venait d’assister, tout en riant. Le jeune homme avait parfois des idées loufoques et celle-là ne faisait pas exception. Elle espéra qu’il ne fasse pas de commentaire sur la tonne de boue qui se trouvait sur ses vêtements et ses cheveux et s’avança vers lui pour le saluer.

« Bonsoir, je vois que tu t’amuses bien…. Beau calcul de trajectoire ! »

Elle ne pouvait s’empêcher de se moquer un peu, même si c’était gentillet, voir un sixième année glisser sur la rampe du hall d’entrée n’était pas quelque chose de banal et le fait que ce soit Kieran ne gâchait rien. Elle le connaissait depuis pas mal de temps et savait qu’il ne se vexerait pas pour une simple plaisanterie futile. Il avait l’air tellement heureux de son expérience que rien ne troublerait son plaisir, lui semblait-il. Il avait un visage enfantin de quelqu’un qui vient d’accomplir un rêve de gosse, et Astride trouvait ça encore plus drôle.
Si l’élève lui avait été inconnu, elle ne se serait certainement pas permis ce genre de commentaire, d’ailleurs elle ne se serait pas montrée dans cet état. Elle alla tranquillement d’assoir sur les marches du hall attendant que le jeune homme lui raconte ce qui l’avait poussé tout d’un coup à un tel exercice, elle avait complétement oublié qu’elle se trouvait dans un hall d’entrée et que des élèves pouvaient l’apercevoir à tout moment. La curiosité l’avait emporté sur sa volonté de rester discrète.

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Kieran ne fit pas attention à ce qu'il se passait autour de lui, trop occupé à s'auto-congratulé. Il était devenu champion à se lancer des fleurs et à se faire des remarques flatteuses tel que le font les commentateurs moldus. Il imaginait même la foule en délire, les cris et les sifflements, les fleurs qu'on lui lançait et les soutiens-gorges de ses groupies excitées.

*-De batteur à attrapeur, de batteur à attrapeur, il est temps de revenir sur Terre, ça commence à devenir malsain, je vois d'ici où nous mènerons ses pensées-
Attrapeur bien reçu j'amorce une descente...*

Heureusement pour le jeune Poufsouffle, sa conscience commença à le ramener à la réalité, il avait vraiment de la chance qu'au moins une partie de son esprit n'était pas complètement en perdition. Quoique la folie devait le guetter vu les conversations qu'il tenait avec lui-même. Haussant des épaules mentalement, le norvégien se dit qu'après tout, tout le monde avait une conscience, la sienne était juste plus bavarde. Ce fut sur cette pensée qu'une voix l'interpella, s'il n'avait pas déjà été à un stade plus proche de la réalité, il aurait put sursauter de surprise. Néanmoins il se contenta de se tourner vers la provenance de la voix qu'il réussit à identifier comme étant Astride, plus communément appelé par notre jeune homme Astre.

Le commentaire flatteur arracha une parodie d'une pose fier, un geste arrogant finalisa le tout tandis que Kieran remettait une mèche rebelle à sa place. Tout en lui criait « Pour qui tu me prends stupide être inférieur », avant de disparaître comme si cela n'avait jamais eu lien, alors qu'il souriait de manière lumineuse à Astride. Son sourire s'accentua encore plus quand il remarqua la dégaine de son amie. Il avait toujours bien aimé l'humour pince-sans-rire, c'était peut être le moment de l'utiliser ?

« Merci, parfois je m'étonne moi-même... Par contre je vois que tu t'es mis au bain de boue. Il paraît que c'est bon pour la peau, mais on a oublié de te mentionner d'enlever tes habits avant d'y entrer. »

Accentua « avant » avec un sourire innocent et pas du tout crédible, une lueur d'amusement brillait dans son regard, alors qu'il s'approchait de sa condisciple d'un an sa cadette. Et fit mine de l'observait en tournant autour d'elle d'un œil intrigué. Après avoir fait le tour, il essaya à grand peine de garder un air neutre avant de prendre la parole. Malheureusement le sourire au coin et la lueur d'amusement encore plus accentuée gâcha tous ses efforts.

« En tout cas, recouverte de boue, ça te donne vraiment un air sauvage assez attirant. Une sorte de magnétisme animale. »

Kieran fit un petit sourire charmeur après avoir parler de sa voix la plus suave. Il réussit à garder son sérieux quelques secondes avant d'éclater de rire fier de son effet. L'apprenti sorcier avait travaillait son air aguicheur et y avait même ajouter une pointe d'accent norvégien dans ses propos. Cependant il n'avait pas put résister à rester impassible et pourtant Merlin savait qu'il avait essayé, mais la fin l'avait achevé. Une nouvelle idée tordue vint subitement dans l'esprit aliéné du Norvégien, sa conscience se fit entendre dans un soupir plein de lassitude. La soirée risquait d'être longue.

« Ah j'ai trouvé ! Peut être est-ce ton déguisement pour le bal d'Halloween, un golem de terre d'après ce que je vois. »

Kieran hocha la tête d'un air docte, sûrement assuré à quatre-vingt dix pour cent de la véracité de son hypothèse, en tout cas il semblerai. La pensée du bal qui approchait lui fit se rappelait qu'il n'avait toujours pas trouvé de cavalière, ni de déguisement. Enfin ce n'était pas comme s'il avait cherché, le jeune sorcier ne savait pas vraiment pourquoi, mais le simple fait de chercher une cavalière et un déguisement pesait sur ses épaules. Il avait VRAIMENT la flemme, à croire qu'on lui avait jeté une malédiction de paresse ciblé. Cela devait être ça, c'était obligé. Au pire il pouvait toujours y aller et trouver de quoi s'amuser au dépends des autres. Quitte à se faire chier comme il disait, autant faire chier les autres, ça rendrait sa soirée beaucoup plus amusante. Et il pourrait toujours consolé une élève qui venait de s'engueuler avec son cavalier. Cela arrivait plus que l'on pouvait le croire dans ce genre de soirée. Bon c'est vrai que servir d'épaule sur laquelle coulait des larmes et de la morves n'étaient pas ce que Kieran appelait une soirée intéressante. Tant pis il verra bien, Poudlard regorgeait de surprise, il paraissait qu'il y a une vingtaine d'année un troll c'était ramené pendant un banquet d'Halloween. Cela serait drôle si quelque chose du même genre arrivait pour troubler la soirée. Rien ne vaut une bonne panique général pour faire bouger les choses. Sortant subitement de son délire, il recentra sa vision sur Astride pour poser la première question qui lui vint à l'esprit.

« En faite tu y vas avec qui au bal ? »

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Astride sut avant même qu'il le dise, que Kieran allait se permette un commentaire désobligeant sur son accoutrement, son sourire amical c'était accentué, et il semblait s'apprêtait à s'amuser follement. La poufsouffle attendit impuissante la remarque de son ami, qui ne se fit pas attendre.

« Merci, parfois je m'étonne moi-même... Par contre je vois que tu t'es mis au bain de boue. Il paraît que c'est bon pour la peau, mais on a oublié de te mentionner d'enlever tes habits avant d'y entrer. »

La jeune fille haussa les épaules, c'était de l'humour à la Kieran, et elle hésitait encore entre l'amusement ou l'indifférence. Elle choisit la première option, après tout c'est vrai que c'était plutôt comique, elle était couverte de boue de la tête au pied et même si ses activités de la journée pouvaient sembler évidente, cela ne retirait en rien le comique de la situation. Astride, tout en sachant que ça n'intéressait pas vraiment son ami, choisit de lui expliquer clairement pour quoi elle se retrouvait dans cette tenue.

"Je suis allée sur le terrain de quidditch pour m'entrainer un peu, je ne veux pas échouer à mon examen. Ma peau est parfaite je ne pense pas qu'un bain de boue soit nécessaire."

Elle espérait que ces explications mettraient fin à ses blagues, mais ses espoirs furent vains, Kieran était lancé et à moins qu'il ne trouve un sujet plus croustillant il ne s'arrêterait pas tout de suite. Astride ne souhaitait pas vraiment entrer dans son petit jeu, le jeune homme ressortait bien souvent vainqueur de ce genre de conversation, et même si la poufsouffle s'amusait énormément avec lui, pour l'instant son esprit lui criait d'aller prendre une douche, et elle n'avait qu'une envie, gravir les escaliers pour retourner à son dortoir. Bien sûr, elle n'en fit rien, la jolie brune ne voulait pas froisser son ami, qui d'ailleurs n'avait pas tardé à trouver une autre pic à lui envoyer.

« En tout cas, recouverte de boue, ça te donne vraiment un air sauvage assez attirant. Une sorte de magnétisme animale. »

le petit sourire charmeur qui apparut sur le visage de Kieran lorsqu'il prononça ses mots, arracha une moue dubitative à la jeune fille, il n'était pas très bon comédien, et les éclats de rires qu'il ne put retenir quelques secondes plus tard en étaient la preuve. Au jeu du chat et de la souris il était excellent, pour jouer la comédie nettement moins, ou en tout cas pas cette fois-ci, mais cette boutade avait interpellé Astride plus que la première fois et elle entra dans son petit jeu, perdu d'avance il est vrai, mais entre subir les pics incessant lancés par le jeune homme ou s'amuser un peu le choix n'était pas difficile à faire.

« Ah j'ai trouvé ! Peut être est-ce ton déguisement pour le bal d'Halloween, un golem de terre d'après ce que je vois. »

C'était étonnant qu'il parle de ce bal, le poufsouffle n'était pas du genre à s'en préoccuper, Astride ne savait même pas s'il allait daigner se montrer lors de la soirée, ou peut-être qu'il viendrait pour s'amuser aux dépends d'un autre élève c'était aussi tout à fait envisageable.

"Tu t'intéresses au bal d'Halloween, serais-tu fiévreux ?"

Elle ponctua ses mots, en lui posant la main sur le front, comme pour sentir sa température, elle se félicita intérieurement de s'être lavé les mains avant de rentrer au château, c'était une jeune fille consciencieuse et elle en tenait pas à ce que toutes les poignées de portes se souviennent de son passage, et au moins elle n'allait pas tartiner le visage du jeune homme de la boue froide du terrain de quidditch, il y avait fort à parier qu'il n'aurait pas apprécié.

« En faite tu y vas avec qui au bal ? »

Cette question fit éclater de rire Astride, c'était donc là qu'il voulait en venir, pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle aurait dû s'en douter après tout leurs je t'aime, moi non plus étaient tellement fréquent depuis quelques temps… Il fallait bien que Kieran s'amuse avec elle au sujet du bal. Astride n'avait pas l'intention de lui simplifier la vie, elle savait qu'elle irait avec Nathaël en toute amitié mais elle n'allait certainement pas lâcher cette information croustillante aussi facilement, d'autant plus que pour une fois la réponse de la poufsouffle avait l'air de l'intéresser, puisqu'il n'avait pas enchainer par une de ses blagues habituelles.

"Si tu veux me demander de t'accompagner formule ta question correctement Kieran, ce n'est pas ton genre de tourner autour du pot."

Le pire c'est que Astride aurait adoré y aller avec lui, la dispute avec les serpentards lui aurait paru nettement plus terne et elle se serait certainement beaucoup amuser, mais elle avait déjà accepter d'y aller avec son ami et elle ne comptait pas revenir sur sa parole. Etant sûre de ne pas accepter la proposition du jeune homme, s'il se décidait à le lui proposer d'ailleurs, ce qui était loin d'être évident.

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Kieran prit une expression blessé, il estimait tout de même être quelqu’un d’assez sociable et ne ratait jamais une occasion de s’amuser. Enfin c’est ainsi qu’il se voyait. Peut être que les autres ne le voyaient pas ainsi, qu’ils se trompaient sur lui. A moins que ce ne soit lui-même qui avait une vision faussé de lui-même, qu’il se trompait complètement sur sa personne. Il se voulait la face, il devait surement être un animal solitaire et associable. Une sorte d’hybride ours-loup.

*-Oh non pas les vargr encore ! Et de toute manière tu n’es jamais seul, je suis toujours avec toi-*

Pendant un instant, Kieran crut entendre un rire sarcastique dans sa tête. Si même sa conscience se mettait à le conspuer, où allait sa santé mentale ? Le jeune homme ne prit pas la peine de répondre que ce n’était pas pareil, que c’était une sorte d’ami imaginaire. Il voyait déjà le scénario en faite, un jour il allait lui arriver quelque chose de complètement dingue qui le fera se recroqueviller sur lui-même, préférant laisser à sa « conscience » le soin de contrôler son corps histoire que le monde extérieur ne le touche pas.

*-Toi et tes scénarios catastrophe, tu sais je ne suis que ta conscience-
Et mon cul c’est du poulet ? A ton avis les gens diraient quoi si je leur disais : « J’entends un voix dans ma tête qui me donne parfois des conseils… Parfois elle est lourde mais en général elle est assez sympa ».
-Le mieux c’est de rien dire alors.-
Bon une chose est sûr c’est que ce n’est pas un dédoublement de personnalité ou un trouble de personnalité. Peut être une sorte schizophrénie partielle, mais y’a peu de chance, j’ai pas de délire paranoïaque, et je suis parfaitement rationnel et organisé.
-Hé bien, c’est que le p’tit Kieran a fait des recherches-
C’était pour être sûr de ne pas prendre le magicobus pour St-Mangouste, enfin la n’est pas la question.*

Une chose est sûr c’est que Kieran ne se considérait pas comme normal. Il paraissait peut être normal, il agissait peut être de manière normal, mais si quelqu’un savait ce qu’il se passait dans sa tête, il était sûr qu’il serait interné dans le service psychiatrique de St-Mangouste avant même d’avoir dit Quidditch.

"Si tu veux me demander de t'accompagner formule ta question correctement Kieran, ce n'est pas ton genre de tourner autour du pot."

*-Grillé-
Ferme-là*

Le jeune homme eut un haussement de sourcil qui semblait exprimer du doute face à cette affirmation. Pour rien au monde il ne lui aurait demandé d’aller au bal avec lui. Enfin peut être pas, mais à présent il ne lui demandera pas. C’était peut être puéril, mais tant pis.

« Je suis donc si horrible que ça pour ne pas avoir déjà de cavalière pour le bal ? »

Kieran ponctua sa phrase avec un charmant sourire, et sans que le poufsouffle ne lui laisse le temps de répondre, il enchaina sur un ton plus caustique.

« Non, si j’avais voulu te demander de venir avec moi au bal je l’aurai fais t’inquiètes. Mais c’est pas le cas, je voulais juste savoir si tu avais déjà trouvé un cavalier. »

Le sorcier à l’écusson de blaireau n’avait put retenir son ton incisif. Il ne l’avouera jamais il s’était senti légèrement blessé. Juste légèrement, pas de quoi fouetter un chat. Une voix dégoulinante de commisération se fit entendre à ce moment là dans sa tête.

*-Pauvre petit Kieran… Son petit cœur a été blessé par la méchante poufsouffle. Le monde est si injuste-
Ta gueule ! Ferme-là et en plus ce n’est pas vrai…
-A d’autre, n’oublie pas que je sais tout ce qui se passe ici-*

Kieran fit ce qu’il faisait le mieux dans ces cas-là, il réduisit le sentiment et l’émotion qui le tenaillait jusqu’à la faire disparaitre en n’accordant aucune importance à l’évènement. Le jeune homme se sentit tout de suite mieux et put changer son sourire ironique par un plus doux. Cela ne servait vraiment rien, le bal n’était rien. Le fait qu’il n’avait effectivement aucune cavalière n’était rien. Le fait qu’il avait une foutue conscience qui chantait à présent dans sa tête n’était rien. Après cela Kieran put enfin se sentir plus serein avant que la voix dans sa tête vienne troubler son esprit comme un caillou que l’on jetait dans une mare.

*-Refouler ses sentiments et ses émotions c’est pas une bonne idée Kie’’, c’est ce qui fait de toi un humain. En plus le jour où sa explosera j’aimerai pas être là-
Dommage pour toi, tu seras au première loge*

Un silence bienfaisant recouvrait à présent ses pensées, c’était rare de moucher la conscience mais quand il y arrivait il se sentait véritablement bien. Et comme ça elle le laissera tranquille pendant quelques temps. Dans ce genre de situation, il arrivait qu’elle boude pendant des heures, elle était vraiment susceptible.

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« Je suis donc si horrible que ça pour ne pas avoir déjà de cavalière pour le bal ? »

Ce n’était pas ce qu’elle avait voulu dire, mais l’interprétation n’était pas pour lui déplaire, elle allait d’ailleurs le lui dire, mais le jeune homme ne lui laissa pas le temps de répondre, et fort heureusement d’ailleurs, la discussion aurait sans doute débouchée sur un échange puéril.

« Non, si j’avais voulu te demander de venir avec moi au bal je l’aurai fait t’inquiètes. Mais c’est pas le cas, je voulais juste savoir si tu avais déjà trouvé un cavalier. »

Touché, il ne voulait donc pas le lui demander, Astride prit sur elle pour ne pas qu’une moue boudeuse apparaisse sur son visage, elle l’avait vraiment cherché mais la remarque n’en était pas moins vexante. Elle se décida tout de même à répondre de bonne foi à sa question initiale, à savoir si elle avait un cavalier pour le bal.

« J’y vais avec quelqu’un. »

Il ne valait mieux pas qu’elle se demande pourquoi elle s’était sentie soudain obligée de lui avouer qu’elle avait un cavalier pour le bal la réponse aurait certainement été qu’elle essayait de le piquer au vif et c’était une vérité qu’elle aurait eu bien du mal à accepter, puisqu’elle affirmait à quiconque voulait bien l’entendre que Kieran pouvait faire ce qu’il voulait et que ça lui était complétement égal, il faut croire que ce n’était pas forcément la vérité.
Astride regarda Kieran sans rien ajouter, le jeune homme avait quelque chose d’étrange, ses expressions de visage changeaient étrangement sans qu’elle puisse savoir pourquoi, son expression ironique s’était en effet volatilisée d’un seul coup, mais la poufsouffle ne s’en formalisa pas plus que ça et essaya de détacher tant bien que mal de détacher son regard nettement trop pesant du visage de Kieran. C’était vraiment quelqu’un d’étrange, enfin elle ne l’aurait pas vraiment dit à voix haute, mais elle le pensait fortement.
Le silence persista, il n’était pas vraiment pesant, mais il était fort étrange qu’ils n’aient aucune réflexion désobligeante à se faire, et Astride ne savait pas comment relancer leur conversation qui semblait déjà terminée avant même d’avoir commencé.

*Réfléchis, tu ne vas pas rester plantée là comme une idiote*

Et pourtant, c’est tout à fait l’impression qu’elle avait à ce moment-là, la sensation d’être une idiote petite potiche et pourtant elle n’avait pas la présence d’esprit de prononcer le moindre mot. Elle fit un pas en direction des escaliers, la fuite semblait être une solution appropriée à ce genre de situation pour le moins étrange. Elle gravit quelques marches, puis prise d’une hésitation elle se retourna vers son ami resté debout dans le hall.

« Tu ne voulais vraiment pas y aller avec moi ? »

C’était certainement son orgueil qui avait parlé à sa place, et Astride s’en voulait de montrer que sa remarque avait eu l’effet escompté.
Elle regretta sa remarque en la disant, elle voyait d’ici le petit sourire narquois et triomphant de Kieran s’afficher et elle ne supportait pas ce visage victorieux, car en général dans leur petite guerre amicale, il signifiait généralement un échec et mat pour elle, et cela arrivait bien trop souvent au gout de la poufsouffle. Astride ne voyait pas vraiment comment se sortir de ce mauvais pas et choisit de faire dévier la conversation sur un tout autre sujet plutôt que de s’éterniser sur ce maudit bal dont finalement elle n’avait absolument rien à faire.

« Qu’est-ce que tu fais pour les vacances de Noël ? »

Elle lui adressa un sourire amical, signifiant une trêve dans leur petit jeu puéril mais elle ne savait pas s’il serait interprété de la sorte par Kieran, au moins elle aurait essayé. Elle redescendit les quelques marches qu’elle avait commencé à gravir et revint se planter devant le jeune homme. Elle était toujours dans un état épouvantable, mais son envie de filer sous la douche c’était momentanément envolée. La discussion semblait être pour le moment une meilleure alternative, et elle aurait bien le temps de se doucher avant le diner, s’ils ne s’éternisaient pas trop.

HJ:[Désolé je sais que le jaune n'est pas la couleur qui convient le mieux, mais pouffy oblige]

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Spoiler:

Kieran avait écouté la réponse d’Astride avec attention. Ainsi elle avait bien trouvé un cavalier. Le jeune homme n’allait pas pousser plus loin sa curiosité, il ne voulait pas paraître trop insistant sinon tel qu’il la connaissait, elle commencerai à s’imaginer des choses. De plus il y avait d’autre manière d’assouvir cette curiosité, cela pouvait attendre. Enfin sur le moment, ce qui le mettait mal à l’aise, c’était bien le regard insistant que lui lançait son amie. Sur le coup il ne savait trop quoi penser, le norvégien pensait qu’il avait un truc sur le visage (la situation aurait donc été cocasse vue la mise de la jeune femme) mais il semblait que ce n’était pas ça. Kieran reconnu rapidement cet étrange regard, le regard que l’on réservait aux personnes inhabituelles pour ne pas dire anormales. Néanmoins le jeune homme ne laissa rien paraître en s’efforçant de cacher toute trace de malaise. Le silence qui commençait à se faire pesant (oui parce que notre jeune homme n’avait pas enchainé par un « Tiens donc ? Et avec qui ? ») devenait ennuyeux. Au moment où il allait enchaîner sur autre chose Astride remit le sujet sur le tapis.

Kieran retint à grand peine un soupir de frustration, elle savait pourtant très bien qu’il était un mauvais un menteur. Enfin la plupart du temps et surtout quand sa conscience (cette fois-ci la vraie, pas celle qui chantait des chansons paillardes à longueur de temps…) le travaillait. Pour éviter de mentir éhontément à la question de la Poufsouffle, le norvégien se contenta de biaiser comme à son habitude. Parfois il savait être aussi insaisissable qu’une anguille.

« Peut-être, peut-être pas. De toute manière la question ne se pose plus, vu que tu as déjà un cavalier. »

Kieran n’avait certes pas répondu à la question, mais au moins il y a mis une fin à ce sujet. A moins que ce ne soit son temps un peu sec qui lui avait fait comprendre que le sujet était clos. Et si c’était pour paraître jaloux ou envieux, alors il préférait se faire ascète, c’était pour dire. Au moins Astride semblait elle aussi pensait que le sujet était clos puisqu’elle avait enchainé sur les vacances. C’était tout de même fourbe comme technique, Kieran pensait la réutiliser quand il voudra un jour changer de sujet. Quel élève normal pouvait résister au sujet concernant les vacances ? Très peu c’était sûr.

« Hum je sais pas trop, ça dépendra des parents c’est sûr, tu me fais penser qu’il faut que j’envoie un hibou à mon père pour lui demandé si on va au sport d’hiver. Ya deux ans j’ai appris à faire du snowboard, bon à la fin j’ai fais un peu le fou et je me suis foulé le poignet. Donc j’ai hâte de recommencer ! »

C’est vrai que c’était un chouette souvenir, bon c’est vrai qu’il avait passé les deux premiers jours à tomber plutôt qu’à glisser, sa première expérience de tire-fesse en snowboard fut… humiliante. Mais à la suite ce fut l’éclate totale jusqu’à ce qu’il ait prit trop confiance et tente un saut un peu trop haut pour son niveau d’amateur. Kieran avait eu de la chance, à la place d’une simple foulure il aurait put se fracturer le poignet, mais il avait eu le réflexe de faire une roulade (les autres qui suivirent ne furent absolument pas contrôlées). En soirée sa mère lui avait passé une pommade et le lendemain il n’en paraissait plus rien. Bon il fut interdit d’aller en piste noir et dans le snow park, mais à part cela ce fut une bonne expérience. Le sourire joyeux et le regard brillant du jeune homme montrait bien son envie d’y retourner.

« Enfin de toute manière j’ai plus de chance de me retrouver au Myanmar avec mes parents, de vrais bourreaux du travail. Si c’est le cas je préfère encore rester à Londres tout seul chez moi ou partir chez un des mes oncles… »

La dernière fois que Kieran avait accompagné ses parents au travail fut une véritable catastrophe. Il préférait ne pas y penser du tout, ce fut d’un ennui mortel. Au moins avec son oncle il pouvait gagner un peu d’argent de poche en l’aidant à faire de menu travaux ou des trucs de ce genre là. Kieran ne crachait jamais sur un peu d’argent, avec noël qui s’approchait son porte-monnaie risquait d’être fortement allégé.

« Bah tout ça dépendra de mes parents. Et toi, tu pars en vacance ou… ? »

Le jeune homme laissa sa question en suspend pour donner l’occasion à Astride de répondre. Il se demandait ce que pouvait bien faire la jeune fille pendant ses vacances. Rester à Poudlard aurait été bien triste tout de même.

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« Hum je sais pas trop, ça dépendra des parents c’est sûr, tu me fais penser qu’il faut que j’envoie un hibou à mon père pour lui demander si on va au sport d’hiver. Ya deux ans j’ai appris à faire du snowboard, bon à la fin j’ai fait un peu le fou et je me suis foulé le poignet. Donc j’ai hâte de recommencer ! »

Les sports d’hiver, encore un qui adorait ça, Astride les détestait tellement que s’en était presque comique. L’avantage à Poudlard c’était que peu d’élèves pratiquaient ce sport, ou en tout cas il n’était pas spécialement populaire quand on le comparait au quidditch par exemple qui réunissait des milliers de sorciers pour des occasions diverses.
Lorsqu’elle était encore une petite fille, Astride subissait les moqueries de bon nombre de ses camarades de classe à ce sujet. Elle redoutait plus que tout, les vacances de févriers qui marquaient pour elle un voyage de deux semaines en Suisse à passer des journées entières sur les pistes enneigées où elle s’ennuyait à mourir. Une semaine ou deux avant les vacances elle avait donc pris l’étrange habitude de coller sa maitresse telle une sangsue lui demandant sans cesse si par hasard elle n’aurait pas besoin d’une quelconque main d’œuvre à l’école. Astride ne souhaitait pas spécialement passer ses vacances à l’école mais cette perspective l’enchantait beaucoup plus que passer les deux mois de calvaire à compter les heures, les minutes et les secondes. Pourtant la jeune fille restait très proche de sa famille et appréciait les retrouver après ces mois de cours passés à étudier, mais dans des circonstances différentes en général. Elle savait que cette année comme les précédents elle n’échapperait pas aux deux semaines fatidiques et ne comptait rien faire pour les empêcher ne cherchant pas à donner l’image d’une gamine gâtée et jamais contente de ce qu’elle avait.
L’enthousiasme de Kieran était somme toute assez contagieux et même si la poufsouffle ne partageait absolument pas son opinion sur le sujet elle ne put s’empêcher de sourire imaginant sans mal le jeune homme aux anges profitant de ses vacances.

« Ça a l’air amusant, en espérant que tu ne te casseras pas une jambe cette fois-ci. »

Ca faisait partie de ses craintes également. Déjà qu’elle ne s’amusait pas et passait ses journées contrainte et forcée avec ses parents et ses frères qui respiraient eux la joie de vivre alors si en plus elle devait se casser quelque chose, ça aurait été vraiment un comble. Il lui arrivait même d’en faire des cauchemars s’imaginant dans l’incapacité d’utiliser sa main droite et donc de pouvoir tenir une plume, s’ensuivait ensuite une série de catastrophes, une impossibilité de remettre ses devoirs en temps et en heure, un suivi des cours de plus en plus difficile, une prise de notes insuffisante et enfin la catastrophe, l’échec à ses examens et ses parents en larmes qui maudissaient le monde dans lequel elle vivait. Astride savait pertinemment que son cauchemar exagérait passablement la réalité mais ça n’allait pas supprimer son appréhension pour autant. Trouvant peu nécessaire de faire part de sa peur des sports d’hiver à Kieran elle se contenta de lui laisser reprendre la parole et fort heureusement il ne semblait pas en veine d’inspiration.

« Enfin de toute manière j’ai plus de chance de me retrouver au Myanmar avec mes parents, de vrais bourreaux du travail. Si c’est le cas je préfère encore rester à Londres tout seul chez moi ou partir chez un de mes oncles… »

Allons bons, avoir des parents bosseurs ne devait pas être si catastrophique, mais sachant que Kieran ne rentrait chez lui qu’à l’occasion des vacances scolaires, comme tous les élèves de l’école alors ses parents pouvaient certainement prendre le temps de lui consacrer ne serait-ce que quelques heures délaissant leurs occupations respectives. Astride en revanche savait qu’elle aurait adoré partager l’univers de son père, se rendre dans les bureaux dans lesquels il travaillait était toujours un réel plaisir pour elle, c’était quelqu’un de très secret et c’était de rares moments pendant lesquels elle pouvait poser un nombre incalculable de questions et partager un peu sa vie. Perdue dans ses pensées, elle ne répondit pas au jeune homme qui heureusement enchaina lui-même sans se formaliser plus que ça, semblait-il, de son silence.

« Bah tout ça dépendra de mes parents. Et toi, tu pars en vacance ou… ? »

Elle allait avoir des vacances extrêmement banales, elle en était bien consciente mais il lui avait posé la question, il fallait donc bien qu’elle se résigne à lui donner une réponse. Astride était vraiment enthousiaste à l’idée de rentrer chez elle pour les vacances de Noël, ayant appris récemment que ses parents souhaitaient une simple fête de famille et que par conséquent elle n’aurait pas à défaire se valise pour en recommencer une autre et ça la remplissait de joie. Elle pouvait bien sûr comprendre que sa famille désire s’éloigner de la maison qu’il fréquentait toute l’année mais pour elle qui était contrainte de s’éloigner de chez elle toute l’année c’était un réel bonheur de pouvoir rester chez elle tout simplement entourée de sa famille et de ses amis d’enfance.

« Je vais tout simplement rentrer chez moi, je vis dans une petite ville et il n’y a pas grand-chose à faire, mais j’ai hâte de rentrer chez moi et de retrouver ma famille, mes frères et sœurs me manquent et j’aime bien répondre à toutes leurs questions sur ma vie ici. »

Elle sourit en repensant à son premier retour chez elle alors qu’elle avait seulement onze ans, sa famille l’avait alors accueillie avec des regards curieux et ils lui avaient inlassablement posés les mêmes questions avec toujours plus de détails. Elle s’était follement amusée pendant ces vacances-là et même si maintenant le nombre de questions faiblissaient, elle ne le prenait absolument pas pour une perte d’intérêt de la part de sa famille mais surtout pour une acceptation de son univers et elle retrouvait de plus un plus un semblant d’équilibre familial.
A force de se perdre dans ses pensées à chaque phrase le jeune homme allait finir par penser qu’elle se désintéressait complétement de la conversation et même si ce n’était pas le cas, la jeune fille secoua la tête comme pour chasser les pensées de sa tête et redescendit enfin sur terre, attendant une réponse de la part du jeune homme.

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