Snow Shiver & Chleofee Eastwood
L'argent ne fait pas le bonheur mais y contribue grandement

Ce n'est pas le fait qu'il n'y ait pas cours qui me pousse à apprécier les weekends à Poudlard, mais bel et bien parce que nous n'avons pas à porter ces si sinistres robes noires qui me démoralisent tant. Non mais c'est vrai quoi, tu n'as pas plus triste comme couleur. À croire que toute l'école, tous les élèves, tous les enseignants sont perpétuellement en deuil. Vous parlez d'un glauque. A chaque fois que je vois un groupe d'étudiant qui avance dans les couloirs, ils me font penser à des messagers de la faucheuse, porteur de mauvaise nouvelle, semblable à des ombres. A chaque fois qu'ils montent ou descendent les escaliers, ils sont pour moi pareils à une nuée de corbeaux. En dehors des écussons colorés indiquant les maisons et la couleur de cheveux parfois claire, le reste est bien loin d'être joyeux et n'égaye en rien le tableau du château qui peut paraître bien froid à prime abord. Et personnellement je trouve cela déprimant. À Beauxbâtons au moins tout était coloré. Tout d'abord nous portons des uniformes bleus clairs mais le château en lui-même était bien plus lumineux et joyeux. Mais bon. Au moins cela rend t-il les weekends plus agréables. Parce qu'en soit j'adore les cours et j'adore étudier, cela me maintient occupée et m'empêche de trop penser à d'autres facteurs disons ... désagréables. Je fais partie des élèves -souvent considérés comme fous par les autres - qui ne se lassent pas d'être dans une salle de classe et de noter assidûment ce qu'un professeur explique. Et je suis d'autant plus folle que j'ai des cours supplémentaires. Mais cela ne me dérange pas, au contraire même. Au fond tout ce que je souhaite c'est d'avoir d'excellents résultats, pour moi, pour ne pas perdre une année, mais aussi pour montrer qu'en France nous sommes des bons. Alors il m'arrive de passer des weekends entiers à travailler. Mais aujourd'hui j'ai d'autres plans.

Je me suis levée avant le soleil (au mois de décembre ce n'est pas très compliqué) et malgré le vent froid et les températures encore bien basses je suis allée courir dans le parc. J'ai croisé quelques joggeurs, les habitués en somme. Au final on croise toujours les mêmes têtes et même si on ne se parle jamais et que je ne sais pas leurs prénoms, ça donne malgré tout l'impression de les connaître. J'ai couru une bonne heure avec le jour qui pointait, comme si je faisais la course contre le soleil. Les jambes lourdes et légères à la fois et le cœur battant à tout rompre je suis remontée au dortoir où j'ai trouvé une Aelita qui émergeait doucement et m'a regardée comme si j'étais un extraterrestre. Amusée j'ai pris la direction de la douche. Et j'en suis là, en train de me coiffer et de prendre soin de mes longs cheveux qui ondulent doucement. Une fois que je m'estime contente je me maquille légèrement et passe un collier avant de retourner dans la chambre. Aelita et les autres ne sont plus là et je peux profiter du dortoir. Seulement je ne compte pas passer ma journée ici. Je travaillerai plus tard. J'attrape ma guitare qui est rangée non loin de mon lit dans sa housse, la met sur mon épaule et sort du dortoir puis de la salle commune.

Les vastes et hauts couloirs de Poudlard sont frais, les murs de pierres retenant à peine la chaleur émise par les nombreux feux de cheminées qui ont été lancés à l'instar du moyen âge. Cependant alors que je peux me montrer très frileuse, j'apprécie aussi la fraicheur sur ma peau et la froideur de mes mains. Et puis avec mon jean, mon fin pull beige et mon gros gilet gris à l’intérieur molletonné je suis bien assez couverte (et pas de noir !). Sur mon chemin je m'attire de nombreux regards étonnés à cause de ce que j'ai sur le dos et cela me fait sourire. Il y a toujours des gens qui semblent n'avoir jamais vu de guitare de leur vie et la tête qu'ils tirent est souvent très comique. Je me dirige dans les hauteurs de Poudlard, empruntant les escaliers et les couloirs que m'ont décrit Marlow et Aelita. Cependant même avec ça j'ai le chic pour me perdre. A chaque fois. Enfin ce n'est que la 3ème ou la 4ème fois que je viens jouer ici mais même après ça je continue de me perdre et je dois demander à des tableaux mon chemin. En même temps qu'elle drôle idée me direz-vous que de vouloir faire de la musique dans la tour d'astronomie alors que je serai bien mieux au chaud chez les Poufsouffles. Mais le fait est que la tour à ce petit quelque chose que ma maison n'a pas : un toit partiellement ouvert donnant une vue magnifique sur le ciel. A savoir que j'ai un problème avec le ciel, j'adore lever ma tête et le regarder, admirer les lumières changeantes à toute heure du jour et de la nuit, contempler les nuages et les étoiles. Quand j'étais plus jeune on me disait que j'avais la tête dans la lune, la réalité est qu'elle était dans le ciel. C'est une lubie comme une autre. Certains aiment contempler les fleurs ou les voitures, moi c'est le ciel. Par conséquent c'est toujours un plaisir pour moi de venir jouer ici à ciel ouvert. Et en hiver il n'y a généralement personne qui s'aventure ici à cause des températures bien basses. Bien que cela ne me dérange pas de jouer en public, il y a des fois où j'aime jouer juste pour moi, m'enfermer dans ma bulle et m'évader sans que personne ne puisse me retenir.

Lorsque j'emprunte le dernier escalier -indiqué par un adorable gentilhomme d'un tableau- je me mets à chantonner, sachant que personne ne me lancera des regards interloqués parce que ô horreur, je chante dans les couloirs. Non pas que je chante mal, j'ai au contraire une plutôt jolie voix, mais à croire que c'est proscrit par les règles intérieures et que cela peut choquer. Enfin, c'est partout pareil.

When the days are cold
And the cards all fold
And the saints we see
Are all made of gold

When your dreams all fail
And the ones we hail
Are the worst of all
And the blood's run stale

Devant la porte, je tourne la poignée m'inquiétant quelques secondes que la salle puisse être fermée mais bien vite rassurée quand la poignée tourne toute seule.

I wanna hide the truth
I wanna shelter you
But with the beast inside
There's nowhere we can hide

No matter what we breed
We still are made of greed
This is my kingdom come
This is my kingdom come

Et c'est avec un certain plaisir que je m'aperçois que le refrain tombe exactement au moment où je rentre dans la salle. Trop de puissance en moi.

When you feel my heat
Look into my eyes
It's where my demons hide
It's where my demons hide


Je referme soigneusement la porte, continuant de chantonner une de mes chansons préférées avant de m'avancer dans la pièce et de me diriger vers des petits coussins qui semblent me dire "viens nous sommes confortables, tu ne le regretteras pas !"

Dans mon monde je ne remarque pas tout de suite qu'il y a des affaires qui ne sont pas supposées être ici. Cependant lorsque je les vois, je me demande qui serait assez bête pour oublier ses affaires. Un serpentard visiblement au regard des couleurs de l’écharpe. Étrange. Ce n'est pas comme si on pouvait avoir besoin de nos écharpes et de vestes en ce moment.

Soudain un espèce frottement attire mon attention et me pousse à lever la tête. ‘Un oiseau’ je pense immédiatement mais la forme ondulant au plafond me contredit de suite. Et autant dire que je ne m'attendais pas à voir une ombre blanche -qui se révèle être un humain- sur les poutres de la pièce. Oui oui, sur les poutres ! Faisant le funambule visiblement. Genre ... A qui viendrait cette drôle d'idée? Qui serait assez-fou pour se percher à plusieurs mètres du sol pour rien sans amortir sa chute au cas où ? Très certainement pas moi. Même si je travaille sur ma peur du vide, ce n’est pas demain la veille. « Je ... » je suis désolée de déranger? Et puis quoi encore. J'ai me droit d'être ici aussi. Et ce n’est pas comme si il était facilement remarquable quand on entre dans la salle. «Que... » Que fais-tu là-haut? Visiblement le pitre, la question ne se pose pas. Seulement il est étonnant qu’il soit seul à cet instant. Généralement quand on effectue ce genre d’exploit on aime être vu ? C’est aussi un moyen comme un autre d’impressionner ses potes et les filles non ? « Comment... » Comment es-tu monté? Ça doit être un vrai petit singe. En fait je suis tellement surprise que je ne sais même pas ce qu'il conviendrait de dire. Je dois avoir un drôle d'air comme ça à ne lâcher que des mots et refusant d'aller au bout de mes pensées qui se bousculent tellement dans ma tête que je ne parviens pas à faire le tri. Il y a quand même quelqu’un là-haut dans la pièce quoi ! Et je suis entrée en chantant. Donc il m’a attendu chanter. Et il a du se demander ce qu’une folle venait faire ici. Et, et …« Wahou » je finis donc par lâcher, réellement impressionnée par sa visible agilité et le fait qu’il ne tombe pas. Intriguée, je plisse légèrement les yeux pour essayer de voir si je connais la personne et lorsque je le reconnais, le choc doit se voir sur mon visage. Snow. Si je m’attendais à le croiser par ici …

BY .SOULMATES

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L'argent ne fait pas le bonheur mais y contribue grandement

Que les choses soient claires : au fond je m'en cogne totalement de me trouver dans la même pièce que lui. Je ne le connais pas vraiment. Enfin je peux même dire pas du tout. Je ne lui ai jamais parlé et nous nous sommes contentés de nous croiser de temps à autres dans les couloirs ou lors de nos sessions de jogging respectives sans prendre la peine de se parler et à peine est-ce si on se jetait un coup d’œil. Tout ce que je sais de lui je le tiens de sa soeur, January, avec qui j'ai sympathisé après et grâce à la soirée d'Halloween. Encore une fille curieuse mais qui ne manque ni de style ni de conversation. Elle me fait un peu penser à de nombreuses filles de Beauxbâtons ceci dit. Mais allez savoir pourquoi elle s'est mise à me parler de lui plus que d'une autre personne, me vantant ses qualités, me faisant remarquer qu'il avait de beaux yeux et ce genre de trucs. Sans doute est-ce parce qu'il s'agit de son triplé ... Mais permettez moi de trouver tout de même cela bizarre. Surtout que ...Moi aussi j'ai les yeux bleus et ce n'est pas pour autant que je lui demande de le faire remarquer à tout le monde ou de s'extasier devant. Enfin bref, si j'ai un tant soit peu cette expression choquée lorsque je reconnais la personne ce n’est pas parce qu’il s’agit du fameux Shiver, c'est juste parce que je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un ici. Et surtout pas perché dans les poutres plus toutes jeunes du château. En plus du vide, j'aurai clairement les jetons qu'elles soient bouffées par le temps et les termites et qu'elles s'effondrent sous mon poids. Les mecs sont parfois vraiment inconscients ... ou alors c'est moi qui suis vraiment parano, ce qui n'est pas à exclure. En même temps j'estime que j'ai parfaitement le droit de l'être, du moins un peu, après ce qui m'est arrivé cet été et après avoir failli me prendre un lustre de la grande salle lors de la soirée d'Halloween. Alors des poutres en bois pourraient parfaitement être pourries et m'offrir une mort certaine avec la chance que j’ai. Mais bon, je dirai que ce n'est pas mon problème, ce n'est pas moi qui suis dessus. Et au vu de sa tête il n'a pas l'air de particulièrement s'en inquiéter.

D'un autre côté, je préfère me retrouver en compagnie de Snow que de Lucas Drake par exemple. Je crois que si ça avait été lui, j'aurais suivi les conseils d'Aniek et ce que m'aurait crié mon instinct à la seconde où je l'aurai reconnu : j'aurais tourné les talons fissa et je serai partie en courant avant qu’il ne puisse me reconnaître ou placer le moindre mot. Depuis le bal je ne veux plus rien avoir à faire avec lui ... La façon dont il m'a parlé et dont il m'a touché ... Brrr, rien que d'y penser j'en ai des frissons d'horreur. Alors plus loin je me tiens de lui, mieux je me porte. Et je m’applique tout particulièrement dans cette tâche qui est l’évitage de personne à laquelle j’excelle. Du fait en un mois je ne me suis jamais retrouvée en face de lui et je n’ai jamais eu à lui adresser la parole de nouveau. Avec un peu de chance il m’aura oublié et ne sait même plus que j’existe. Espérons-le …

Comme pour prouver qu’il est parfaitement à l’aise là où il est, c’est à dire à quelques mètres du sol tout de même et sur une poutre qui est suspecte à mes yeux, il se met à rigoler doucement tout en s’asseyant, là-haut. Est-ce qu’il se moquerait de moi ? Bah après tout y a franchement de quoi. Je débarque en chantant comme si de rien n’étais et après je ne lâche que quelques mots par-ci par-là. Ou l’art de s’afficher en beauté. « Si tu es sage, demain je t'apprendrais à faire des phrases entières ! » Tiens qu’est-ce que je disais. Enfin, au moins ne m’a t-il pas immédiatement traité de sotte ou d’un truc dans ce genre. C’est déjà ça. Je pourrai m’offusquer, cela paraîtrait même certainement normal, pourtant je n’en fais rien pour la simple et bonne raison que ça n’a pas lieu d’être. Je l’ai bien cherchée cette petite pique. Si j’étais parvenue au bout de mes pensées et que je n’avais pas lâché ces sons … Mais bon, qu’importe, je n’ai plus qu’à les assumer. « Cool ! Je vais essayer d’être sage alors, parce que visiblement j’en aurai bien besoin. » je lâche sur le même ton amusé que lui en levant les yeux au ciel comme si je m’auto-exaspérait, ce qui n’est pas faux au fond. Puis je me laisse tomber sur les coussins pour éviter de rester debout comme une quiche et pour aussi montrer que non je ne compte pas partir de suite. Après tout cela faisait plusieurs jours que j’avais planifié de venir ici pour regarder le ciel et jouer tranquillement et même si cela semble compromis je ne compte pas m’enfuir si rapidement sous prétexte que la salle est déjà prise par un mec qui s’amuse à faire le singe. Je m’installe d’ailleurs de façon à ne pas avoir à me dévisser le cou pour le regarder. « Qu'est-ce que tu fais là ? Tu nous prépares un concert surprise pour fêter le début des vacances ? » Je pince les lèvres très légèrement pour cacher mon embarras bien que je sente le rouge me monter légèrement aux joues et que je ne parvienne pas à retenir un petit rire. Il n’était pas supposé m’entendre chanter, ok ? J’avais pris soin de m’éloigner de la civilisation avant de pousser la chansonnette et j’avais lamentablement échoué. Et comme si cela pouvait servir à quelque chose, j’essaie de cacher ma guitare dans mon dos, ou du moins d’avoir le contact familier de sa housse contre moi. « Tu m’as démasquée. » je lève les deux mains en l’air comme pour plaider coupable. « Et je cherchai justement un numéro complémentaire pour qu’ils aient quelque chose à regarder pendant que je joue. Ca te tente ? Ca ferait son effet, c’est clair ! » je continue dans ma lancée pour plaisanter en haussant un sourcil et en lui lançant un petit sourire malicieux. Oui pour rire, parce qu’ils peuvent toujours rêver pour un concert surprise. Enfin pas devant tout Poudlard en tout cas. Pour quelques privilégiés pourquoi pas cependant mais bon, ce n’était pas vraiment ce que j’avais prévu.

Mon sourire s’efface doucement tandis que je me demande si je dois demander ou non ce qui me taraude et m’intrigue un peu. Et finalement arrivant à la conclusion que je n’ai rien à perdre je me lance « Sinon, ça t’arrive souvent de jouer aux singes et de te percher là-haut ? » En même temps, excusez moi de poser cette question, c’est pas comme si c’était tout à fait banal de voir quelqu’un sur les poutres de son école. Enfin moi je dis ça …

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L'argent ne fait pas le bonheur mais y contribue grandement

La remarque qu'il me fait après que je sois entrée dans son jeu aurait pu très mal passer si j'avais été de mauvaise humeur ou décidé d'être rancunière aujourd'hui. Après tout il y a de quoi mal le prendre... Enfin surtout quand on est susceptible et qu'on ne supporte pas qu'on se moque de nous. Cependant moi je préfère la prendre à la rigolade. Et puis j'estime les avoir mérité ces remarques après ma totale incapacité à aligner trois mots. Sachant que qui sais, au fond il s'agit peut-être d'un compliment voilé d'un Serpentard. C'est peut-être un moyen pour lui d'apprécier le fait que je ne prenne pas tout au second degré, que j'aille dans son et que je sache faire preuve d'humour. Après tout ces derniers sont connus pour être un peu ... particulier pour ne pas dire moqueur ou cassant. Mais oui, bien sûr, et bientôt je pourrai me proclamer experte des Serpentards et donner des conseils à tous ces petits malheureux qui ne savent comment s'y prendre et qui se font persécuter. Et puis quoi encore? Moi je préfère restée éloigner de toutes leurs histoires. Moins j'ai de personnes sur le dos, mieux je me porte. Du fait, je me contente de répliquer, toujours sur le ton de la plaisanterie, restant dans le ton « Eh oui, c'est une de mes nombreuses qualités » avant de rigoler un peu et de continuer de plaisanter sur le projet musical imaginaire. Je ne suis pas surprise quand je l’entends continuer sur notre lancée et je dois admettre que cela me fait plaisir. Ces derniers temps je n’utilise le sarcasme qu'avec Aniek et autant dire que nos joutes verbales valent le détour et sont souvent bien comiques. J'admets que je prends de plus en plus plaisir à jouer avec les mots et bien que je me demandais souvent si mon amie verte et argent pensait ce qu'elle disait ou non et qu'au départ j'étais assez mal à l'aise avec ça, je me suis relativement améliorée à ce niveau. Il ne faut pas oublier que mon éducation ne m'autorisait pas à répondre. Je devais certes ne pas me laisser marcher dessus mais je devais toujours garder le sourire et être gentille, mais au grand jamais me montrer méchante ou cassante. Cependant maintenant loin de ma famille et de mon pays, je m'aperçois de la nécessité de savoir se défendre autrement. Et puis il faut admettre que c'est amusant de briser les règles qui m'ont toujours été imposées. Dit comme ça on dirait une enfant qui fait une bêtise pour la première fois et qui en est toute excitée ... mais c'est un peu le cas au final.

« On ferait un tabac ensemble ça c'est clair. On accrocherait des trapèzes dans la Grande Salle et j'effectuerais un numéro sur tes musiques, la classe. » je note avec étonnement qu'il parle cette fois ci de trapèzes. Alors soit il continue bien loin dans notre délire, soit il est familier avec tout ça et il n'est pas simplement un petit singe qui fait le cake dans les hauteurs de Poudlard. Qu'est-ce que January m'a dit déjà? Je ne crois pas qu'elle ait mentionné quoi que ce soit à ce sujet... Intéressant. « Totalement! On fera ça alors, ce sera grandiose. » Et je lui fais un clin d'oeil comme pour conclure le marché.

Lorsque je lui demande si il fait ça souvent, il se montre soudainement pointilleux « Tu veux dire ici ou en général ? » Comme si cela changeait tout. Enfin peut-être que pour lui oui justement ça change absolument tout, mais pour moi ca reste faire le singe en général. « Hmmm... Les deux? » je demande alors, ma curiosité un tout petit peu piquée au vif. Non pas que je sois de nature très curieuse généralement, mais il m'arrive cependant de l'être un peu. Habituellement c'est principalement lorsque ça me concerne directement, ou alors que ça touche mes amis proches, ou encore que le sujet s'avère être intéressant. Comme maintenant en somme « Ici, de temps à autre, quand il fait mauvais dehors et que je suis sûr d'être tranquille, sinon, je joue au singe un peu de partout dans le château. Pourquoi ? » Pourquoi? Il demande pourquoi? Comme si cela était parfaitement normal et ne méritait pas d'explications? Visiblement on ne vient pas du tout du même monde parce que je ne trouve pas ça tout à fait normal. « Oh je ne sais pas. Je me demandais si c'était courant ce genre de choses ici. Après tout chaque pays à ses us et coutumes non? » je lâche avec un petit ton espiègle, comme pour me moquer gentiment de lui. Chacun son tour, n'est-ce pas? « Et je me demandais aussi si c'était quelque chose que j'étais supposée avoir déjà vu mais, trop préoccupée par mes petits problèmes et mes envies d'oublier la raison de ma venue ici, que je n'aurais pas remarqué. » je reprends mon souffle, réfléchissant un instant au sens de mes paroles et espérant qu'elles soient compréhensibles. Mon anglais est encore loin d'être parfait pour mon plus grand agacement ... Je déteste cette sensation de ne pas être capable de m'exprimer comme je le désirerais, même si cela est dorénavant plus simple qu'en septembre, je suis encore loin de la perfection... Toutefois, pour ne rien laisser paraître, j’enchaîne parfaitement sérieuse. «Tu ne voudrais pas me remontrer ? Je crois que j’ai encore tout manqué … j’étais … Ailleurs. » Et je fais les yeux doux, comme si cela pouvait suffire pour que j’obtienne une démo. « Promis, cette fois ci je ne me mettrais pas à chanter comme une tarée ! » Je rajoute subitement, repensant à mon entrée fracassante. Je ne sais pas ce qu’il faisait là-haut mais heureusement que je ne l’ai pas déstabilisé ni fait tomber …

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Snow Shiver & Chleofee Eastwood
L'argent ne fait pas le bonheur mais y contribue grandement

Mes yeux sont braqués sur lui, avides de savoir comment il va réagir. Non pas que sa réaction m'importe réellement et qu'elle est sur le point de changer le cours de ma vie, mais je suis tout de même curieuse de savoir ce qu'il aurait à répondre à mes petites taquineries. Cette rencontre était pour le moins imprévue. Disons que ce n'est pas tous les jours qu'on trouve quelqu'un en train de faire des acrobaties sur les poutres de l'école. Et ce n'est pas non plus tous les jours que je me moque gentiment d'un garçon, étant donné que j'évite autant que possible la gente masculine, à quelques exceptions près. Et étant donné que mon second degré est un peu passé à la trappe ces derniers temps. Je suis bien trop occupée à travailler pour m'occuper de mon humour. Seulement il semblerait que les Serpentards se sont donnés le mot pour me pousser à utiliser l'ironie. Déjà Aniek, puis Erika et maintenant Snow. Il y a un complot à mon égard vous dis-je! Je sais pertinemment que j'ai d'ailleurs encore de nombreux progrès à faire dans ce domaine mais un peu d'exercice ne me fait pas de mal. En espérant que cela ne soit pas pris pour de la méchanceté ou de la moquerie pure et simple. Parce que s’il y a bien une chose que je ne suis pas c'est être méchante. Je ne suis pas capable de faire du mal à une mouche c'est pour dire ... Et je ne suis pas du genre à me moquer des gens pour le plaisir de les blesser. Bon certes il m'arrive de critiquer leurs fringues et leurs divers choix et je suis du genre à juger les personnes pour les classer dans des catégories spécifiques, mais je n'irais jamais tout mettre en œuvre pour que les personnes se sentent mal dans leurs peaux et aient une dent contre moi. Ce n'est pas la façon dont j'ai été élevée. Je prends donc avec un certain soulagement sa réponse et le ton de sa voix qui reste neutre voir amical. Je souris même lorsqu'il me rassure sur le fait que ce n'est pas dans les us et coutumes des anglais de jouer les acrobates, comme si je risquais vraiment de me mettre cette idée dans la tête. « Ca n'a rien à voir avec nos us et coutumes, je te rassure tout de suite, c'est juste que je suis né dans un cirque, j'ai choisi très tôt de faire de l'acrobatie et du trapèze. » alors là j'en reste soufflée. Vraiment. Lui un enfant du cirque? January aussi? Mais c'est incroyable! Enfin je veux dire inattendu et très impressionnant! Et puis être trapéziste ce n'est pas rien. C'est une profession dangereuse ... qui nécessite de se retrouver à plusieurs mètres du sol avec le risque de se rompre le cou en tombant. En somme très peu pour moi. Mais ça explique soudainement tout d'abord que je l'ai trouvé là, il devait être en train de s'exercer, ainsi entre autres que son physique élancé et musclé. Bah quoi? Oui ce sont des choses que je remarque!

Tentant de ne pas paraître trop béate et surprise, je m'empresse de lui demander si je suis supposée l'avoir déjà vu faire. Comme si c'était tout à fait normal, il s'allonge tranquillement sur la poutre avant de me lancer un beau sourire éclatant et de me répondre. « Oh non, si tu m'avais déjà vu faire, tu t'en souviendrais, ça je peux te le promettre ma belle ! » je sens mes poils s'hérisser doucement et mes joues chauffer lorsqu'il m'appelle "ma belle". J'essaie tout de même de faire en sorte de rester de marbre afin qu'il ne remarque rien, mais il faut bien admettre que cette tâche est loin d'être aisée. Mais vu sa hauteur il n'a très certainement rien remarqué. Enfin j'espère sinon je ne vous dit pas le malaise. Je me fais l'impression d'être sotte quand je lui demande de me refaire une démonstration. Ça fait tellement cliché mais c'est en même temps tellement tentant! Voir Snow évoluer dans les airs doit être tellement impressionnant. Cependant en même temps j'essaie de me convaincre que je ne serais ni déçue ni vexée s'il me le refuse. Après tout c'est son droit et lui mieux que personne sait ce que c'est que de se faire désirer. Seulement j'espère compter sur son envie de se donner en spectacle ainsi que sur celle de vouloir faire de la voltige -raison première de sa venue ici si j'ai bien compris. « Hum ... J'sais pas... » pas de déception Chleo, pas de déception on a dit. « j'suis un peu fatigué et puis ... il faut que tu sois attentive ... » je lui fais un petit sourire contrit afin de lui montrer que je suis navrée de l'avoir dérangé de la sorte plus tôt, que ce n'était pas mon intention première et que je serais parfaitement attentive cette fois ci. Pas d'entrée fracassante, pas de chant à tue-tête. Rien de tout ça. « Bon allez puisque c'est toi ... » comme s'il avait lu dans mes pensées, comme s'il savait que je lui porterais toute l'attention qu'il mérite et comme s'il ne le faisait que pour moi, parce que je suis spéciale. C'est ce qu'il laisse sous-entendre en tout cas, va savoir ce qu'il en pense vraiment. Mais bon, après tout ne suis-je pas la petite nouvelle française et intrigante? J'aimerai y croire ...

Sans perdre une seconde et en un battement de cil il se retrouve debout sur la poutre. Son agilité me coupe le souffle. Qu'est-ce que j'aurais peur moi là-haut. J'essaie de songer que je dois penser à respirer si je ne veux pas suffoquer. Mais c'est comme si j'avais peur que ma respiration le gêne. Idée idiote je sais bien, mais je ne peux m’empêcher de me discipliner à respirer doucement malgré tout. En même temps le moindre de ces gestes me fais retenir la respiration. Il se met à faire l’équilibre puis à marcher sur les mains et mes yeux à moi sont écarquillés, énormes, grands comme des soucoupes. C’est impressionnant, vraiment. Et tellement effrayant tout en même temps… Il se met alors à changer de main et je ne peux qu’admirer sa performance lorsque soudain… C’est le drame. Il glisse ou je ne sais quoi, tout se passe tellement vite que j’ai du mal à capter tous les détails. Le fait est qu’il tombe de la poutre et que son corps se précipite vers le sol. Mon sang se glace et je le regarde chuter, impuissante. Je tressaute alors que son corps tombe lourdement sur le sol et je porte instinctivement mes mains devant ma bouche pour étouffer un cri. Un silence de mort pèse pendant quelques secondes qui me paraissent être une éternité. Je n’ose pas bouger de crainte d’aggraver la situation, mais aussi parce que mon corps est alourdi par la peur. Lorsque soudain un rire retenti dans la pièce, je mets quelques secondes à m’apercevoir que c’est celui de Snow. Je me croirais dans la quatrième dimension. On ne rit pas après une chute comme ça alors qu’il doit s’être fait mal. Alarmée, je me précipite vers lui. « Snow ! Oh mon dieu tu m’as fait une de ces peurs, est-ce que ça va ? » Son rire me prends au dépourvu et je ne sais pas si cela signifie qu’il a quelque chose qui ne va pas ou non. De plus je n’ose pas vraiment le toucher, à la fois par crainte de lui faire mal mais aussi parce que je ne l’ai jamais touché auparavant. Je me contente donc de l’observer ahurie alors qu’il rigole. Au moins est-il en vie, c’est déjà ça. « Est-ce que tu as mal quelque part ? Si tu rigoles c’est que ça ne doit pas être si douloureux que ça … » j’en déduis avec un certain doute toutefois. Inquiète que sa tête ai heurté quelque chose au passage –même s’il ne me semble pas, mais cela pourrait aussi expliquer son rire hystérique- je me penche au niveau de son visage pour observer ses yeux et leurs réaction vis-à-vis de la luminosité. Ils ont l’air normaux et rien d’anormal à signaler. Enfin, comme si j’étais en mesure de me rendre réellement compte s’il avait une commotion. Je m’attarde quelques secondes sur son visage avant de me reculer. « Au moins tu n’as rien sur ton visage, c’est déjà ça. Tu te souviens de comment je m’appelle ? » Juste au cas où, ne sait-on jamais. Je jette un rapide coup d’œil au reste de son corps de peur de voir apparaître une grosse marre de sang, mais ce n’est pas le cas. Heureusement. Ne sachant pas vraiment quoi faire, je me mordille la lèvre avant de le regarder de nouveau. « Il faut que je t’emmènes à l’infirmerie… » je dis doucement mais fermement, attendant toutefois son assentiment. Même si je persiste à croire que c’est la chose la plus sure à faire. Je refuse de le laisser vagabonder dans l’école avant qu’il n’ait fait un examen médicale. Je ne sais pas ce que vaut l’infirmière ici, mais c’est tout ce qu’il y a à portée de main.

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