Exemple de RP:
Le Poudlard express, quoi de plus opportun pour Scipion?

Les élèves relâchaient déjà leur garde et il n'y aurait aucun moment plus approprié pour analyser le terrain. Le jeune sorcier s'installa avec aisance sur la banquette, or, le compartiment était bondé. A sa gauche, une élèves aux cheveux nattés, le visage parsemé de tâches de rousseur. Et à en juger par sa cravate bleue et bronze, ce n'était pas une élève de première année, et elle résidait depuis un an au moins en la maison des Serdaigle. On les connaissait pour leur grande sagesse.
Une petite sorcière trapue entra, présentant un chariot regorgeant de confiseries diverses. Scipion en profita pour remplir ses poches de Fizwizbiz, Chocoballes et autres sucreries contre une poignée de mornilles.
En face de lui, deux nouveaux élèves venaient de faire leur apparition. D'après leur air hautain et leur conversation très engagée sur la qualité du sang pur de leur arbre généalogique, il estima deux futurs Serpentard, et les toisa d'un regard dédaigneux. Il savait ce qu'on disait sur eux, on ne pouvait pas compter sur eux, ils étaient malins, rusés... mais en les caressant dans le sens du poil, peut-être qu'il parviendrait à en faire quelque chose? Lui-même recelait de bien des atouts qui font un Serpentard, sauf peut-être le rang de son sang. Il était né de parents moldus et savait que tôt ou tard, on lui porterait préjudice.
La maison dans laquelle il serait envoyé? Cela le rendait atrocement indifférent. Y en avait-il au moins une qui lui correspondait? La haute estimation qu'il avait de lui-même ne pouvait l'empêcher de se croire différent de ces stéréotypes, fondateurs ou non. Des quatre maisons, Scipion pensait n'appartenir à aucune, quoiqu'il manifestait un peu plus d'intérêt pour celle de Godric Gryffondor. A ses yeux, c'était la seule qui recelait un peu plus que des incapables terrifiés par la notion de "sanction".
Le train fit halte, Scipion eut à peine le temps de glisser quelques dragées de Bertie Crochue dans sa robe de sorcier et alla rejoindre une barque libre, guidé avec la masse des élèves par le Garde-chasse. Le Château, dans toute sa grandeur, se dessinait dans la pénombre à mesure qu'ils avançaient, voguant sur le lac. Scipion était contraint de l'avouer, c'était fascinant. de sa morne enfance, il n'avait jamais assisté à un spectacle aussi fantastique, c'était presque irréel.

Il rit de bon coeur. On lui avait raconté des histoires toutes plus invraisemblables que les autres sur le Lac Noir, on disait même qu'il était habité par un Calmar géant. Scipion n'avait pas besoin d'avoir passé ses ASPIC pour faire preuve d'un minimum de lucidité, cela relevait évidemment des croyances populaires. Un vulgaire mythe transmis d'un élève à un autre. Mais il était tout de même curieux d'aller y jeter un coup d'oeil, histoire de vérifier si cette légende était fondée.
Dans la foule des premières années, il se dirigeait, tout comme des générations avant lui, vers le Hall d'entrée, quelques minutes avant de connaître le nom de la maison dans laquelle il serait administré. La directrice, Minerva McGonagall, débuta son discours de bienvenue. Pour Scipion, ce fut long et insupportable. Après tout, toutes ces règles lui importaient peu puisqu'il allait se faire une joie de les contourner. Mais il profita de cette attente pour commencer à faire du repérage dans la Grande Salle, notamment à la table des professeurs. Avant la fin de la semaine, il se devrait de découvrir le plus grand nombre possible de mystères et de passages secrets de l'école.
"A, B, C...", évidemment, il allait devoir rester debout pendant que la plus de la moitié de l'ordre alphabétique défilerait devant lui. Vivement qu'il sache quelle maison lui serait adéquate, pourvu que sa salle commune soit confortable.

"S". Son nom de famille n’allait plus tarder à être appelé. Alors qu'un rouquin reposait le Choixpeau sur son socle après avoir été envoyé à Poufsouffle, Scipion inspira profondément.

"Sélené, Scipion Nox".

Avec calme et sérénité, il traversa la Grande salle, passif, se dirigeant vers le Choixpeau. Dès la cérémonie de répartition, il fallait qu'il impose le respect. Au moment de se saisir du couvre-chef rapiécé, il s'arrêta un instant, toisa l'objet avec défi, puis l'enfonça sur sa tête, attendant le verdict.