Face aux Trois Mousquetaires, le Monde s'incline. - Astride & Yash

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Face aux Trois Mousquetaires, le Monde s'incline

L'amitié n'est qu'une route sans fin.

Cela faisait trois jours que le trio marchait dans les rues de Madrid. Trois jours durant lesquels elles portaient leur sac-à-dos et prenaient des milliers de photos. Trois jours durant lesquels elles visitaient les monuments qu'elles rencontraient et apprenaient l'espagnol (et l'ukrainien, mais j'y reviendrai). Trois jours durant lesquels elles profitaient chacune les unes des autres ainsi que du soleil omniprésent. Bientôt ce serait la rentrée. Elles ne seraient plus ensemble, séparées par plusieurs kilomètres. Enfin, si, Astride et Yasha se verraient bien souvent, faisant une colocation ensemble. Mais la cracmole serait loin, toujours au sein du château à voir l'évolution que va prendre la vie là-bas en présence de McGonagall. Parmi les trois mousquetaires, elle serait la seule à l'acclamer et à voir le fruit de leur exploit. Elle s'était promis de tout leur raconter dans les moindres détails. Oui, Avril regrettait que les filles ne soient pas présentes à la cérémonie de répartition pour voir leur directrice debout devant tout le monde. Mais voilà, la vie avançait et les deux jeunes passaient à l'université. A elles Londres et ses secrets. A elles l'université et ses fêtes. Oui, Avril les rejoindrai l'an prochain, elle y tenait. Mais en attendant, elle serait loin d'elles pour l'année à venir. La blonde se devait donc de profiter à fond de ses amies durant ces deux semaines espagnoles.

Trois jours plus tôt, les trois señoritas avaient pris l'avion, direction Madrid. Je ne m'étalerai pas sur la frayeur d'Avril durant le vol. Il suffit de se rappeler de son voyage vers le Kenya avec Zora pour comprendre l'état dans lequel elle se trouvait. A peine avaient-elles atterrit qu'elles se déshabillèrent. Oui, comme ça, de suite. En même temps, passer des vingt degrés agréables de l'Angleterre aux trente-cinq degrés étouffants de l'Espagne était plus au moins un choc pour nos touristes. Avril laissa donc de côté sa petite veste et prit même le temps de s'engouffrer dans les toilettes pour troquer son jean contre un short. Heureusement que la croisière était passée avant, au moins les jambes de la demoiselle étaient légèrement caramélisées et non blanches comme une pêche. Les filles passèrent les trois jours à Madrid. Elles avaient envie de visiter, de rencontrer des gens, de profiter du temps qu'elles avaient. Elles savaient pertinemment qu'elles n'auraient pas le temps pour visiter le pays en son entier aussi avaient-elles choisi de prendre leur temps et de voir le minimum, mais à fond. Elles avaient trouvé une petite auberge de jeunesse pas bien chère où les dortoirs recueillaient huit à dix personnes venant de tout horizon. Elles avaient donc fait la connaissance d'un groupe d'ukrainiens comprenant trois filles et deux garçons. Autant dire que la langue des signes était devenue leur spécialité. Par chance, deux d'entre eux parlaient plutôt bien anglais et parvenaient donc à faire les interprètes entre les deux groupes. La journée, ils se séparaient pour ne se retrouver qu'au repas du soir et profiter de leur soirée dans la mini-salle de jeux ou le salon présents dans l'auberge.

Le troisième jour, les trois filles choisirent de partir le lendemain pour Valence. Elles avaient de la route à faire mais si le stop marchait bien dans le pays, elles parviendraient vite à destination. Ce qui était bien, avec le stop, c'est que ça ne coûtait pas de sous du tout. Avril n'en avait encore jamais fait mais n'était pas tellement stressée. Elles étaient trois. Rien ne pouvait leur arriver. Et puis, de toute façon, il y avait deux sorcières nouvellement étudiantes, autant dire qu'elles étaient protégées contre toute personne malintentionnée. Non ? Le trio salua donc gaiement leurs nouveaux amis avant d'enfiler leur sac-à-dos et de quitter l'auberge, sourire aux lèvres. Elles avaient prévu de faire du stop près de l'embranchement d'autoroute, certaines que, parmi le monde s'y engageant, une voiture finirait par s'arrêter pour elles. Le soucis du trio était sans aucun doute son nombre. C'était difficile de trouver une voiture qui avait la place pour trois personnes. Mais elles avaient le temps, le soleil était présent et rien ne pouvait venir contrer leur bonne humeur. Bientôt, les trois filles parvinrent au niveau de l'embranchement et posèrent leur sac-à-dos. Avril sortit une pancarte en carton et un feutre pour écrire en gros VALENCE. « On fait un pari ? A votre avis, dans combien de voitures l'une d'entre elles va s'arrêter pour nous prendre ? Je dirai douze. » Un chiffre un peu bas à son propre avis, mais c'était juste histoire de lancer les paris. Tout était bon pour jouer et s'amuser. Deux voitures passèrent sans même ralentir. En espérant tout de même qu'elles finissent par monter dans une voiture avant la moitié de la journée. « Tiens, en attendant, Yash, on pourrait en profiter pour donner notre cadeau à Astride ! » Cadeau qu'elles avaient acheté en Grèce durant leur escale. Pensant à leur amie absente de la croisière, les deux jeunes filles avaient eu l'envie de lui prendre un petit souvenir. Yasha portait en ce moment-même ce petit cadeau dans son propre sac-à-dos. Pourquoi ne pas lui avoir offert ces trois jours derniers ? Ce n'était juste pas le bon moment, entre les visites, les marches et la présence des ukrainiens, elles n'avaient pas encore eu le temps de se poser rien que toutes les trois. L'attente de leur carrosse était donc le bon moment, non ?

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C’était juste parfait. Passer la fin des vacances avec Astride et Avril était un véritable bonheur ! Et puis l’Espagne… arf, pur plaisir ! Elles étaient parties juste avec un sac à dos (bon d’accord, extensible, mais quand même !) et s’étaient promis de ne voyager qu’à pied ou en faisant du stop, une sorte de roadtrip à l’aventure. Yasha adorait ça. Elle aimait partir ainsi sans se poser de questions, sans planifier tout de A à Z. L’imprévu c’était ce qui faisait que l’on vivait les choses à fond, et pour dire vrai c’était le cas depuis 3 jours. Oui, 3 jours qu’elles vagabondaient dans Madrid, une chaleur étouffante les accompagnant. Oui, pour 3 petites anglaises, la différence de température se faisait grandement ressentir. Elles n’allaient pas s’en plaindre, loin de là, mais elles avaient bien eu besoin de leurs 2 premiers jours pour s’y faire et surtout pour supporter ces pas loin de 40°C.

La future étudiante avait bien conscience qu’elle devait vivre cette aventure pleinement. Déjà parce qu’elle était avec ses deux amies qu’elle aimait énormément, et aussi parce que ce moment était l’un des derniers avant qu’elles se séparent. Enfin, c’était surtout avec qu’Astride et Yasha ne partent à l’université. Toutes deux se verraient plus que régulièrement –et c’était génial ! – car elles faisaient une colocation ensemble. Mais c’était tout autre avec Avy qui retournerait Poudlard. D’un côté, elle l’enviait. Elle allait pouvoir voir le grand retour de Mc Go’ et profiter d’une année entière plus sereine que l’an passé, elle aurait aimé voir ça ! Mais bon, elle savait que sa meilleure amie lui raconterait tout dans les moindres détails, elle ne la lâcherait pas comme ça ! Cependant, elle avait hâte de découvrir l’université, d’y retrouver son frère et certains de ses proches, bien que d’autres de ses amis lui manqueraient énormément. Mais elle attendait avec impatience d’arriver dans la cours des grands, de découvrir, de rencontrer de nouvelles personnes, etc. Un changement comme ça, ça se préparait, mais pour le moment elle voulait profiter de l’Espagne avec ses deux acolytes !

Pendant 3 jours, elles avaient exploré la ville, visiter des monuments à n’en plus finir, elles avaient vécu leurs soirées à fond à l’auberge de jeunesse. Oui, parlons d’ailleurs de cette dernière. Bien qu’étant propre et confortable, les 3 anglaises y ont rencontré des gens très sympas, surtout des ukrainiens. Un début de vacances qui s’annonçait plus que bien, elles savaient que ces souvenirs ne les quitteraient jamais, et elle vivait tout pleinement.
Troisième jour à Madrid : départ pour Valence pour les demoiselles. Madrid était génial mais elles avaient envie de voir du pays, et il semblait qu’elles avaient fait globalement le tour de ce qu’elles voulaient voir. Pour la première fois de leur séjour, elles décidèrent de faire du stop. Bon, d’accord, rien de bien méchant, mais c’était tout de même the first time pour les 3 jeunes filles, Yasha croisait les doigts pour qu’elles ne tombent pas sur des gens louches. Malgré ça, elle ne s’inquiétait pas. Elles étaient 3 et très débrouillardes, elles n’auraient aucun mal à aller à Valence sans aucun problème. De toute façon, elles n’avaient pas le choix. Certes, elles avaient un peu de sous en poche mais c’était vraiment pour profiter là où elles allaient, si elles pouvaient éviter de payer les transports ce serait chouette, surtout qu’elles ne voulaient pas transplaner pendant leur séjour (sauf cas d’urgence)… pffff ce que les moldus avaient du courage !

Alors que les jeunes filles arrivaient à l’endroit stratégique qu’elles avaient repéré pour faire du stop, Avril sortit une pancarte où elle écrit clairement VALENCE. Bon, maintenant il n’y avait plus qu’à croiser les doigts qu’une voiture s’arrête. Un pari. Yes, Yasha adorait ça. Ça lui rappela alors brièvement le défi qu’elle avait prévu pour la blondinette, mais elle attendrait un peu plus tard dans la semaine pour la mettre à l’épreuve. « Ce que j’aimerai te dire une… mais selon des calculs poussés je dirai… Hum 19 ?! » Ok, du pifaumètre, mais après tout si ça ne pouvait pas dépasser ce nombre, ce serait vraiment bien ! En même temps, c’était un peu trop optimiste, bien qu’Avril l’ait été encore plus. Elle se tourna vers Astride avec un large sourire : « Porte-nous chance ! ». Puis Avril évoqua le cadeau qu’elles avaient acheté en Grèce pour Astride. Ah mais oui ! Elle l’avait bien rangé précieusement depuis le début du séjour. Elle acquiesça alors d’un signe de tête avant de fouiller dans son sac. Il y avait tellement de choses là-dedans ! Ah, trouvé ! Elle sortit alors une… chose, emballée d’un papier cadeau rose, surmontée d’un nœud marron. Le cadeau était de la taille d’un sac à main… ah ben oui, forcément, puisque c’en était un ! Un sac à main en cuir avec le drapeau de la Crète. Les deux jeunes filles avaient accroché des pim’s, pleins de petites choses qui leur faisaient pensé à leur si chère amie.
Elle tendit alors le gros paquet – ben quoi, il est gros le sac ! – à Astride avec un large sourire sur les lèvres avant d’ajouter : « On a trouvé cette petite merveille pendant la croisière. On a pensé à toi… mais je n’en dirai pas plus, sinon je vais tout gâcher. » Lança-t-elle dans un rire avant de se déplacer vers Avril et de regarder avec impatience leur amie ouvrir son cadeau.

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Ce voyage s’était décidé un peu sur un coup de tête pour Astride qui était un peu l’invitée surprise de ce voyage improvisé. Finalement, elle s’était faite à l’idée d’être un peu la pièce rapportée de ce voyage, considérant qu’elle ne s’incrustait pas tant que ça finalement puisque ça avait eu l’air de faire plaisir à ses deux amies de partir en trio plutôt qu’en duo. Alors forcément, au début, elle avait un peu hésité, considérant qu’Avril et Yasha avaient sûrement besoin de se retrouver à deux et de profiter de leurs derniers moments avant le départ de l’ancienne jaune et noir pour l’université. Mais bon, elles lui avaient toutes les deux assuré qu’il n’en était rien et qu’elle pouvait très sereinement envisager de les accompagner, ce qu’elle avait fini par faire. Astride avait donc fini par oublier ses doutes à ce sujet, et elle ne regrettait pas la moindre seconde, peut-être à part ce voyage en avion pendant lequel elle s’était sentie affreusement mal. Les transports moldus n’avaient jamais eu envie de lui faire de cadeaux, visiblement et la jeune fille avait souffert pendant toute cette période. Fort heureusement, elles en étaient sorties désormais et avoir trois jours pour s’en remettre avait été plus que suffisant. D’ailleurs, son léger malaise ne l’avait pas empêché de profiter de Madrid avec ses deux copines et elle avait désormais vraiment hâte de profiter de la suite du voyage.

Jamais elle n’aurait imaginé qu’elle pourrait apprécier ce genre de vacances, d’ailleurs. Astride aimait l’organisation, les sorties programmées comme du papier à musique, tout bien coordonné avec un endroit où dormir la nuit, des billets de train avec des heures d’arrivée précise et une idée de ce qu’elle allait faire le jour suivant. Mais finalement, elle s’était accoutumée à la façon de faire de ses deux acolytes et se surprenait même à en profiter, ayant l’impression d’être un peu hors du temps et surtout d’avoir beaucoup moins de raisons de stresser que d’habitude. En même temps, l’ancienne Poufsouffle avait l’habitude d’avoir un agenda greffé dans la tête qui faisait continuellement défiler les dates et les heures associées aux tâches qu’elle avait à effectuer. Ce n’était pas avec son sac-à-dos énorme, dans ce lieu totalement inconnu avec des personnes qui semblaient vouloir simplement profiter de chaque instant sans se préoccuper de l’avenir qu’elle allait pouvoir faire sa Astride et c’était tant mieux, certainement. D’autant plus qu’un nouveau challenge l’attendait aujourd’hui, le stop. Elle n’en avait jamais fait de sa vie mais n’avait pas trop de craintes à ce sujet puisqu’elle était avec ses deux supers copines. Enfin pour qu’elle fasse véritablement ce test, il fallait d’abord qu’une voiture s’arrête et ça, ce n’était pas gagné.

« Je vous trouve carrément optimiste, je vais dire vingt-cinq, ça me parait plus crédible. C’est difficile de convaincre un automobiliste de perdre un temps précieux pour nous accueillir dans sa voiture, même pour trois filles aussi magnifiques que nous. »

Astride ne s’était jamais considérée comme une fille superbe, loin de là, elle avait d’ailleurs eu, au moins jusqu’en cinquième année où elle pensait qu’elle était potable uniquement lorsqu’elle portait de gros pulls en laine grande taille qui la camouflaient entièrement. Pourtant, elle était plutôt normale et elle avait enfin compris au fil du temps que ça ne servait à rien d’essayer de se cacher, c’était justement comme ça qu’elle se faisait remarquer et que tous les autres élèves se moquaient d’elle à Poudlard, surtout Sarah, l’ancienne préfète des Poufsouffle qui était la première à lui dire à quel point son look était hideux. Maintenant qu’elle y pensait, ça faisait vraiment longtemps qu’elle n’avait pas eu de nouvelles de celle qui avait pourtant fini par devenir son amie. C’était une fille très intelligente malgré son air vraiment superficiel et elle avait appris que son stage au ministère s’était très bien déroulé. Peut-être qu’en rentrant d’Espagne, elle pourrait lui envoyer une lettre pour en savoir un peu plus mais ce n’était pas forcément le moment d’y penser. Deux voitures venaient déjà de leur passer devant sans même ralentir, comme pour leur prouver que la route vers Valence serait encore longue et qu’elles allaient bien galérer. Astride n’en avait jamais douté mais elle avait encore eu la bêtise de croire à un miracle qui ne s’était pas produit. Mais ses deux amies lui remontèrent bien vite le moral en lui annonçant qu’elles lui avaient acheté un cadeau qu’elle s’empressa de découvrir.

« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! » S’exclama la jeune fille, soudainement hystérique. « Vous n’auriez pas dû c’est franchement trop génial ! Je l’adore, je l’adore, je l’adore, vraiment merci. »

L’emballage venait de tomber à ses pieds, la laissant découvrir un superbe sac à main personnalisé qu’elle adorait déjà. Il serait super pour sa nouvelle vie d’étudiante, il n’était pas trop grand et elle pourrait certainement l’emmener partout avec elle. Super, c’était vraiment une chouette idée et elle était toute émue de voir que ses copines avaient pensé à elle. D’ailleurs, Astride n’hésita pas à le leur montrer, se jetant au cou de Yasha puis à celui d’Avril en leur explosant les tympans avec une tonne de merci aux passages. L’ancienne Poufsouffle n’était pourtant pas du genre démonstratif en temps normal, mais ce cadeau était tellement surprenant et agréable qu’elle n’avait pu s’empêcher de leur montrer qu’il lui arrivait parfois d’être complètement dingue, trait de caractère qu’elle ne revendiquait pas en temps normal. Quoi qu’en réalité, ce n’était pas Yasha qui pourrait ignorer sa façon d’être, elles avaient passé beaucoup trop de temps dans le même dortoir pour qu’elle ignore à qui elle avait à faire, raison de plus pour se montrer très enthousiaste à l’idée de prolonger cette colocation encore de longues années puisque leur vie étudiante ne faisait que commencer. Envisager ce nouveau départ en compagnie des deux filles qui avaient leurs lits juste à côté du sien durant toute sa scolarité à Poudlard avait quelque chose de très rassurant et c’était sûrement pour cette raison également que ces dernières semaines de vacances n’étaient en aucun cas synonyme d’angoisse supplémentaire pour Astride.

« Comme quoi j’ai bien fait de vous harceler de lettres pendant tout l’été, ça a détourné votre attention de vos serveurs et j’ai eu un super cadeau… En fait tout était calculé, je pratique la manipulation psychologique depuis un certain temps. Pas mal, non ? »

Petit clin d’œil aux conquêtes de ses deux amies au passage, mais elle trouvait amusant de les narguer à ce sujet et en plus, maintenant qu’elle avait lu l’intégralité des journaux qu’elles avaient pu écrire, elle était à peu près au courant de tout ce qu’elles avaient fait durant les vacances organisées par l’école, mais ce n’était pas pour autant qu’elles n’avaient rien à se dire. Les trois filles s’étaient bien trouvées en tant que pipelettes professionnelles et c’était aussi un trait de caractère qu’Astride appréciait beaucoup chez ses deux acolytes. Pas sûr que leur futur chauffeur, s’il apparaissait, soit très fan, en revanche.

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Les trois filles ne s'arrêtaient plus de discuter. Ce moment d'attente au bord de la route n'était qu'une nouvelle excuse pour passer le temps à blablater. En même temps, me diriez-vous, ce sont des filles et les filles sont très souvent associées aux poules, ce n'est sans doute pas pour rien. Elles pouvaient donc passer d'un sujet à l'autre, sans avoir forcément un lien logique dans la chose. C'était normal pour elles puisque tout était bon pour faire office de sujet de conversation. C'était donc carrément logique de passer des moments de la croisière à la rentrée pour revenir au voyage au Kenya d'Avril, au sauvetage de McGo et finir par parler des cours de danse d'Astride en compagnie de son cher et tendre. Autant dire qu'entre l'auberge de jeunesse et le poste de stop n'avait rien eu d'ennuyant, bien au contraire. D'ailleurs, Avril n'avait même pas fait attention au temps qu'elles avaient mis pour atteindre ce point. Avril avait donc déposé son sac-à-dos au sol, sachant pertinemment que leur carrosse ne s'arrêterait pas de si tôt devant elles et qu'elles avaient donc le temps. Porter un sac-à-dos si lourd durant tout ce laps de temps serait donc une torture pour le dos de la cracmole.

C'est avec une logique sans borne qu'elle finit par lancer ce beau pari sur les voitures de passage. Avril n'avait encore jamais vu autant de voitures de sa vie, même si elle vivait dans un village moldu. Mais qui disait village disait peu d'utilisation de la voiture puisque tout le centre était accessible à pieds. Forcément, voir autant de passage était tout de même assez impressionnant. Sans compter ces drôles de piquets métalliques qui alternaient entre les couleurs rouge, orange et verte. Dans son village, il n'y avait rien de pareil ! Mais la jeune fille avait vite compris que la couleur rouge indiquait l'arrêt des voitures pour laisser passer celles qui étaient au vert. Très ingénieux et sécurisant ! Bravo les moldus ! Bref, tout ça pour dire qu'il y avait beaucoup de circulation ce jour-ci. Elles avaient donc plus de chance d'avoir une voiture pour elle jusqu'à Valence avec tout ce passage, non ? C'était donc normal qu'elle donne un petit chiffre, non ? Bon ok, c'était sans doute bien trop optimiste mais la jeune fille avait envie de vite monter dans une voiture pour vite arriver à destination et découvrir une nouvelle ville. C'était excitant les voyages et les découvertes. Cet été était inoubliable, le meilleur d'entre tous ! Entre le Kenya, la croisière avec la Crète et l'Italie, le match de Quidditch et l'Espagne en compagnie de ses deux meilleures amies, oui, un été magnifique et plein de souvenirs. Les deux filles entrèrent rapidement dans le jeu du pari, donnant chacune à leur tour un chiffre un peu pris au hasard. En même temps, ça ne pouvait qu'être du hasard ! Ok, deux voitures étaient déjà passées devant elles sans même ralentir mais, pour autant, le chiffre donné ne pouvait pas provenir d'une longue réflexion de statistiques. C'était d'ailleurs mieux comme ça, le meilleur moyen pour en rire. Avril lança un regard amusé à Yasha, la super scientifique. « Je suis certaine que tes calculs sont pourris ! » Pour autant, elle avait donné un chiffre plutôt proche du sien. C'est qu'elle cherchait à être optimiste elle-aussi ! Chose qu'Astride ne souhaita pas approuvé du tout. Elle sortit un chiffre bien plus haut que le sien, faisant rire la cracmole. « T'es abusée As, même pas tu crois en notre chance et en nos corps de rêve ? Tu verras qu'en plus d'être la quinzième voiture, ce sera un mec super mignon, super musclé avec un accent à tomber qui nous récupéreras ! » En soi, même si c'était une gonzesse ou un papy, Avril serait contente. Mais bon, ce n'était pas forcément pour rien qu'elle avait écrit VALENCE et non VALENCIA sur la pancarte : ça montrait qu'elles étaient trois étrangères. Et quoi de plus attirant que trois étrangères ? Ok, elle n'avait aucune idée de la réputation des anglais en Espagne mais bon, on ne pouvait pas critiquer trois jeunes anglaises faisant du stop sur le bas côté, quand même !

Finalement, voyant que le temps passerait sans trop d'espoir pour le moment, Avril demanda à son amie de sortir le cadeau qu'elles avaient choisi pour Astride. Le cuir était une spécialité de la Crète, elles ne pouvaient donc pas passer à côté. Après, il avait fallu choisir entre un sac-à-main et un portefeuille, pour finalement se décider sur le sac qui correspondrait le mieux à l'ancienne préfète. Le choix avait été compliqué mais après maintes et maintes arguments, ce sac avait finalement été élu. La réaction de la nouvelle étudiante fut tout de même surprenante. Avril n'avait pas l'habitude d'une Astride aussi impulsive et démonstrative. Pour autant, elle n'en était pas moins dérangé. La prenant dans ses bras pour lui déposer un bisou sur la joue, signe de son amitié, Avril sourit de toutes ses dents. Le sac-à-main, en plus de correspondre à la jeune fille de base, avait été parfaitement customisé par les deux artistes. Avril avait même pensé à mettre une carte à jouer représentant un As de coeur. Ben quoi, c'était bien Astride cette carte, non ? C'était un peu sa signature quoi ! La cracmole était ravie de voir que ce cadeau lui plaisait. Astride lui avait manqué durant la croisière, elle avait eut envie de le lui montrer par ce petit sac-à-main. « Va falloir que tu m'apprennes deux-trois trucs en manipulation psychologique alors ! Ca ne pourrait que m'être utile pour mon avenir ! » En même temps, si elle finissait par se tourner vers la psychologie, elle apprendrait quelques petits trucs pour amener les gens à parler d'eux-mêmes. Mais bon, forcément, avoir une amie aussi douée en psychologie pour parvenir à se faire offrir un sac-à-main sans avoir demandé quoique ce soit, ne pouvait qu'être une Déesse, non ?

Trois nouvelles voitures passèrent devant les filles. Avril les regarda un moment avant de se rendre compte que le trio ne devait pas du tout avoir l'air de faire du stop. Elle attrapa en vitesse le carton qu'elle avait lâché lors de son étreinte avec Astride pour courir sur le côté et montrer la pancarte à un groupe de cinq voitures qui arrivait. Pas une seule ne s'arrêta. Le conducteur d'une d'entre elles la regarda même avec de gros yeux en faisant un mouvement des épaules, indiquant de la sorte qu'il ne comprenait pas trop le principe. Comment ça ? Le stop ne se faisait pas en Espagne ? Avril entendit les deux jeunes filles pouffer près d'elle. Elle baissa les yeux sur la pancarte pour se rendre compte que le mot VALENCE qu'elle avait si bien écrit auparavant était tourné... vers elle-même. Seul le côté vierge était présenté aux conducteurs arrivants... Ouais, forcément, en partant de là, personne ne pourrait s'arrêter pour les récupérer. La jeune fille sentit un fou-rire monter en elle pour finir par exploser. Ok, déjà 10 voitures étaient passées devant elles, mais là... ben c'était pas tellement le moment de monter dans une voiture, le conducteur risquait sans aucun doute de les prendre pour des tarées à rire un peu pour rien.

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Petit débat sur la chance qu’elles pourraient avoir qu’un beau chauffeur s’arrête pour les prendre. Ces deux amies avaient chacune évoquer la possibilité, plus que proche, que cela arrive, ce qui faisait rire Yasha. « Moui, bien sûr Avy, un super beau mec qui nous emmènera où on veut et qui nous donneras même de l’argent pour nous débrouiller après… » Lança-t-elle en levant les yeux au ciel, amusée. « Nan… je rejoins As sur ce point, va falloir qu’on provoque la chance… ».

Après le pronostique du nombre de voitures qui passeraient jusqu’à ce qu’une ait la bonté de s’arrêter, Avril et Yasha décidèrent que c’était le bon moment pour offrir leur petit cadeau à Astride. La fausse blonde ne put s’empêcher de sourire largement, heureuse de l’effet que leur présent avait fait à leur amie. Elle était vraiment ravie et ça faisait plus que plaisir à voir ! Bien sûr qu’elles ne l’avaient pas oublié pendant cette croisière, bien souvent elles avaient pensé à elle et à ce qu’elle aurait pu dire ou faire. En voyant ce sac, elles avaient immédiatement pensé à leur copine restée sur terre !
La jeune fille se jeta alors à leurs cous, ce qui amplifia la joie de la future étudiante. C’était vraiment agréable de voir que la demoiselle était contente de son cadeau, vraiment ! Yasha la connaissait parfaitement, ce n’était pas le genre à être archi expressive, ce qui montrait qu’elle était vraiment heureuse. Génial ! Elles avaient visé juste ! L’enthousiasme de l’ancienne préfète était contagieux et Yasha n’arrivait plus à quitter son large sourire.

La jeune Trust ne retint pas son rire quand Astride leur dit qu’elle avait bien fait de les harceler pendant tout l’été, comme quoi tout était préparé pour qu’elles lui fassent un cadeau. Mais bien sûr ma belle ! De plus, ce qu’ajouta Avy la fit rire de plus belle. « Ah ! Nous sommes si influençables ! Tu es tellement fortes As’ » Dit-elle avec un sourire malicieux. « Ohoh, as-tu vraiment décidé de te lancer en psychologie Avy ? Ca y est, tu y penses sérieusement ? » Il était vrai qu’elles avaient pas mal discuté de l’avenir de la cracmole qui se posait beaucoup de questions. Yasha la voyait vraiment bien dans ce domaine, elle avait ça dans la peau, écouter et conseiller les gens. Après, il n’y avait qu’elle pour décider de ce qu’elle voudrait faire.

Dépitée, les trois jeunes filles regardèrent de nouvelles voitures passées devant elle sans même ralentir. Etrangement, elle avait eu comme l’impression de voir les personnes se moquer d’elle… en même temps elles faisaient vraiment touristes les trois nanas ! Quelques secondes plus tard, Yasha partit dans un gros fou rire en voyant Avril courir auprès d’un groupe de voitures, leur montrant sa pancarte. Ce fut lorsque cette dernière se retourna vers ses deux amies qu’elle s’aperçut que sa dite pancarte était à l’envers. C’en était trop, Yasha repartit dans un plus gros fou rire encore, elle en pleurait tellement c’était digne d’un sketch. Elle s’en tordait même de rire, étant forcé de s’appuyer contre un poteau pour ne pas s’écrouler. Oui, quand Yasha explosait de rire, elle perdait toutes ses forces et s’affalait. Les trois jeunes filles étaient parties dans un gros fou rire, non là vraiment elles devaient être prises pour des folles. Dans son rire intense, Yasha réussit à sortir quelques mots : « C’est sûr… que… comme ça… ça sera… moins… facile… de trouver… une voiture… ». Elle se dirigea vers son amie, toujours rieuse, et attrapa la pancarte qu’elle tapa sur sa tête en toute gentillesse. Elle essayait de reprendre son souffle mais c’était difficile. Elle se tourna alors vers As’ et dit : « Je crois qu’Avy… veut qu’on reste ici… ‘faut qu’on revoit nos calculs les filles maintenant, Avril nous a tout fait capoter ! » S’amusa-t-elle à dire tout en lançant un clin d’œil complice à son amie. « Je propose la solution radicale… » Elle laissa attendre quelques secondes et ajouta, prenant son regard d’ange : « Vous savez faire les yeux du petit chien malheureux ? Personne ne peut résister… » Ou pas ! Idée totalement crétine, mais peut-être que de gentilles personnes auraient pitié de 3 jolies (ben quoi ?!) jeune filles pleines de bonnes attentions ?!

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La jeune fille ne put s’empêcher de rire en entendant ses amies se disputer à moitié quant aux estimations qu’elles avaient pu faire. Astride savait qu’elle s’était peut-être montrée légèrement pessimiste par rapport à ses amies, mais en même temps, c’était un peu aussi pour contrebalancer le côté trop positif de ses deux copines qui semblaient penser que leur charme naturel n’allait pas tarder à faire des ravages. La future étudiante tenait à rester plus ou moins rationnelle même si évidemment, cette petite compétition lancée de manière amicale l’amusait et lui donnait aussi envie de se prêter au jeu. Lorsque des voitures passaient, elle se surprenait à sautiller sur place comme une gamine et à garder le compte dans sa tête pour savoir si oui ou non elle allait gagner le pari. L’habituel sérieux de la jeune fille s’était donc provisoirement envolé pour son plus grand plaisir. Les vacances avaient été plus que géniales mais l’année scolaire bien difficile et elle avait vraiment besoin de tous ces moments pour pouvoir décompresser.

« Je ne peux que te souhaiter d’avoir raison Avril. » Répondit-elle en souriant. « Mais je préfère rester réaliste, ça m’évitera une déception, en plus j’aime bien gagner et je suis certaine que je suis bien plus proche de la vérité que toi. »

Elle taquinait la jeune bibliothécaire, rien de plus. Astride avait beau être une compétitrice, elle n’avait jamais ressenti le besoin ni même l’envie d’écraser les autres pour la simple satisfaction d’avoir raison. Elle aimait simplement s’amuser et donner son maximum pour profiter des instants qu’elle avait à vivre. Ses années à Poudlard lui avaient au moins appris une chose, elle devait toujours rester elle-même et ne pas faire des efforts pour entrer dans le moule défini par ses camarades. Elle avait beaucoup souffert des critiques des autres enfants de son âge lorsqu’elle était encore à l’école et avait tenté de faire en sorte de ressembler à la petite fille type ce qui avait eu pour unique résultat de la faire se sentir mal dans sa peau. Arrivée à Poudlard dans un état plus que lamentable, Astride avait mis du temps avant de parvenir à se faire de nouveau confiance et à approcher les autres sans avoir l’impression de tout faire de travers. Maintenant qu’elle y parvenait enfin, la future étudiante ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Elle avait eu la chance de rencontrer des personnes formidables et c’était ses nouveaux amis qui lui avaient permis de trouver la voie qu’elle s’apprêtait à emprunter désormais.

« Provoquer la chance ? C’est-à-dire ? » Demanda-t-elle avec curiosité. « Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que ton idée ne va pas me plaire. »

Yasha avait souvent des idées particulièrement loufoques. En même temps, elle ne pouvait pas franchement se moquer d’elle pour ça puisqu’elles avaient été deux à vivre dans le même délire consistant à planter un arbre et à faire en sorte qu’il survive dans le parc de Poudlard. Astride ne pouvait donc pas douter de la santé mentale de son amie sans douter de la sienne par la même occasion. Et de toute façon, même si elle avait toujours eu l’impression que son ancienne camarade de dortoir était une fille un peu spéciale, elle était aussi l’une des personnes avec lesquelles elle avait eu le plus de fous rires. C’était facile de rigoler avec Yasha, elle ne se prenait jamais la tête et était par conséquent plus que facile à vivre. Raison de plus pour avoir envie d’emménager une fois de plus avec elle lors de la rentrée universitaire, inutile de modifier une équipe gagnante et pour le coup, elles avaient eu la meilleure colocation de tout Poudlard. Bon, ce n’était pas un jugement très objectif mais Astride était convaincue d’avoir raison, et Annabeth n’avait bien sûr pas été étrangère à cette réussite, bien au contraire.

« Ce serait vraiment génial, ce métier est fait pour toi Avril. » Ajouta-t-elle à la suite de son amie. « Mais tu le sais, nous en avons déjà parlé. »

Astride n’était pas assez sensible pour verser quelques larmes parce qu’on lui avait offert un cadeau mais elle était réellement touchée par cette attention des deux jeunes filles. Il était vrai qu’elles avaient passé l’été à s’échanger des lettres d’une longueur effroyable et elle avait été très contente de les retrouver pour ce voyage en Espagne, mais jamais elle n’aurait imaginé qu’elles aient pu penser à elle durant leurs excursions au point de vouloir lui ramener un petit souvenir. Non vraiment, c’était vraiment super gentil de leur part, mais elle n’eut pas le loisir de les remercier de nouveau, déjà parce qu’Avril venait d’entamer le sujet croustillant de ses futures études, chose qui intéressait beaucoup Astride, mais surtout parce que c’est ce moment précis que choisit un groupe de voiture pour débouler dans leur champ de vision. La scène qui suivit se révéla assez amusante et Yasha comme elle furent prises d’un four rire incontrôlable en voyant leur amie courir avec sa pancarte à l’envers. Elle était vraiment adorable mais aussi sacrément ridicule, à croire qu’elle voulait lui donner raison.

« Les yeux du petit chien malheureux ?! Sérieusement ?! » S’exclama-t-elle en levant les yeux au ciel. « Je ne suis pas sûre que susciter la pitié soit la meilleure solution. Et puis honnêtement, est-ce que tu crois vraiment que des automobilistes roulant relativement rapidement auront le temps de voir notre air de pauvres jeunes filles malheureuses ? »

Elle n’était pas sûre que ça fonctionne, mais à ce stade toutes les idées étaient bonnes à prendre sinon ce n’était pas une vingtaine de voiture qu’elles allaient devoir attendre mais plutôt une centaine et Astride était sûre de préférer dormir sur le côté de la route plutôt que de jouer les excitées avec son panneau pendant toute la journée. L’idée ne lui déplaisait pas pour le moment, mais elle se connaissait, son physique de sportive de haut niveau ne lui permettrait pas de tenir le rythme bien longtemps, sa volonté de fer n’était pas sa principale qualité, surtout lorsqu’il ne s’agissait pas de travail scolaire. Elle n’avait donc plus qu’à espérer que quelqu’un s’arrête vite.

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Les rêves étaient beaux, magiques et sans réelles conséquences. Les trois filles avaient donc bien le droit de rêver d'un homme musclé et fort, beau à craquer avec un bel accent espagnol pour les embarquer à la destination souhaitée. Enfin non, seule Avril semblait réellement le rêver, ou, disons le, réellement y croire. Parce que ses deux amies ne voyaient en ce point aucune possibilité, Avril fit une légère mou avec un petit air de chien battu. Sa voix se fit plus fluette lorsqu'elle reprit la parole : « Mais je voulais un José... » Bon, en vérité, il fallait le dire, elle avait encore Alfred en tête. Ben quoi, ça ne faisait que quelques jours qu'elle l'avait quitté. Elle ne pouvait oublier son serveur anglais comme ça, avec un simple coup de baguette magique (quoique, si elle le demandait aux filles, elle était certaines qu'elles pouvaient lui faire ce cadeau). Mais il fallait rester réaliste, il n'y avait pratiquement aucune chance pour qu'elle revoit un jour l'Alfred en question. En attendant, les trois amies étaient toujours sur le bas-côté et si elles « ne provoquaient pas la chance », comme le disait Yasha, elles risquaient fortement d'y rester encore un bon moment. La question d'Astride fut cependant non-négligeable au vu des folles idées de l'étudiante. Avril eut un sourire en coin et posa ses yeux pétillants sur sa meilleure amie. Qu'avait-elle en tête ?

La discussion continua joyeusement jusqu'à parvenir à l'avenir de plus en plus certain de notre bibliothécaire. Elle savait ne pas avoir encore donné un choix décidé à ses amies mais elles l'avaient tellement aidé à s'orienter, tellement soutenue dans son envie de reprendre ses études qu'il était normal qu'elles soient les premières à être au courant de la décision finale de la jeune fille. Elle n'en avait toujours pas parlé à sa famille, attendant d'avoir toutes les informations et savoir s'il lui était possible ou non d'entrer en médecine pour leur exposer son envie. La jeune blonde sourit légèrement aux remarques des deux filles, contente de voir qu'elles semblaient tout aussi excitées qu'elle. « Oui, je pense que je peux me plaire dans cette branche. Maintenant, j'aimerai savoir si je peux aussi suivre un cursus de médecine, auquel cas je penserai sérieusement à la psychiatrie. » Ce qui était, en revanche, moins évident. Elle-même n'était pas forcément très sûre d'avoir envie de cette filière, ayant légèrement peur des personnes qu'elle pourrait traiter par la suite. Mais elle était tellement passionnée par l'aspect médical et scientifique de cette voie que l'envie de l'étudier était là. Après, rien ne l'empêcher de faire ce cursus mais de ne pas pratiquer la psychiatrie derrière. Ca, ce serait son futur et ses possibilités de stage qui lui permettrait de le savoir. Il fallait déjà qu'elle puisse entrer en médecine.

La situation s'accéléra lorsqu'un groupe de voiture passa devant les demoiselles sans ralentir. Avril récupéra la pancarte, courut vers le bord de la route (ce qui déclencha un fou rire chez la fausse blonde, bravo la meilleure amie !) et finit par se ridiculiser et face à ses amies et face au groupe de voitures suivant. Youhou... Bon ça allait que la cracmole était loin d'être susceptible : elle partit en fou rire avec les deux filles, commençant à sentir les muscles de son abdomen se contracter. Ses yeux finirent par s'embuer de larmes et Avril dut souffler à plusieurs reprises pour stopper le rire et parvenir à calmer ses muscles douloureux par la grosse fatigue qu'ils venaient de recevoir (pour rappel, Avril n'étant pas une grande sportive, un fou rire pareil lui prendre au moins 1kg de muscles !). Bien évidemment, les moqueries allèrent bon train et Avril sentit son pari loin derrière elle. Et voilà comme foirer une future gagnante... « C'était pour permettre à Astride d'avoir une chance de gagner le pari ! » Ouais, ouais, c'est ça gamine... Yasha exposa l'idée de faire des yeux de chiens battus, chose qu'Avril fit instantanément. Elle s'était maintes et maintes fois entraînée avec Arthur et ses parents pour parvenir à avoir ce qu'elle souhaitait. Son père craquait à chaque fois. Sa mère était bien trop dans sa bulle et si la chose demandée n'était pas trop exigeante/chère/contraignante, Arthur pouvait également craquer. Peut-être qu'effectivement, cela pourrait marcher pour des conducteurs espagnols ? A moins qu'Astride ait particulièrement raison sur ce sujet et que les espagnols n'aperçoivent même pas les jeunes filles. Mmmh, comment pourraient-elles parvenir à arrêter des voitures. Déjà, rien que leur fou rire et leur discussion leur avait fait rater sept voitures de plus. Le compte d'Avril avait déjà été dépassé et celui de Yasha ne tarderait pas à se retrouver loin derrière également. Sans doute qu'Astride avait de grandes chances pour gagner ce pari.« Et si, au lieu d'avoir une simple pancarte avec écrit VALENCE dessus, on faisait une pancarte avec une phrase marrante qui pourrait attirer l'oeil plus facilement, faire rire et donc donner envie de nous récupérer ? » Une sorte de banderole personnalisée qui pourrait leur donner une chance de plus. Yasha n'avait-elle pas dit qu'elles devraient la provoquer ? C'était peut-être une bonne idée, non ?

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Les jeunes filles attendaient patiemment qu’une voiture daigne s’arrêter… sans résultats concluants. Fort heureusement, elles n’étaient pas du genre défaitistes et étaient prêtes à se tourner au ridicule s’il s’agissait juste de trouver un gentil petit chauffeur qui les emmènerait là où elles voudraient : Valence. Astride était très réaliste, beaucoup plus réaliste qu’Avril et elle-même pour tout dire. Plus les voitures passaient à leur niveau, plus Yasha se disait qu’elles devraient s’avouer vaincu…. Arf, dur dur ! Mais bon, tant qu’elles trouvaient un moyen de transport, pas de quoi baisser les bras pour le moment, ce n’était pas leur ligne de conduite ça !
La fausse blonde eut « l’idée » de provoquer la chance. La réaction de ses deux amies l’amusa au plus haut point. Apparemment ses deux-là la connaissaient bien au point de s’inquiéter un minimum, ce qui la fit exploser de rire : « Eh ! Ne prenez pas peur les filles ! J’vais pas vous demandez de vous mettre à poil au bord de la route… » Puis elle ajouta en prenant un air pensif, lâchant dans un souffle avant de rire de nouveau : « Quoique… si ça peut nous aider… ». Charrier ses meilleures amies… ouais elle adorait ça, sa folie la poussait toujours à aller dans tous les sens et son impulsivité ne l’aidait pas à se cadrer un peu plus, heureusement que ses amies étaient là, même si concernant la folie, elles étaient loin d’être les plus sages !

Yasha ne pouvait s’empêcher de garder ce petit sourire satisfait en voyant l’air qu’arboraient leurs amies, vraiment c’était hilarant. Bien sûr qu’elle ne pensait pas à faire ça, ce serait trop déprimant et pas du tout leur genre, mais soumettre l’idée était assez amusant !
Elle porta alors son attention sur Avril, qui leur parla alors de la voix qu’elle voulait suivre, qui lui collait à la peau ceci dit en passant. Elles en avaient longuement parlé cet été, et apparemment c’était aussi le cas avec Astride. Elles semblaient toutes deux du même avis quant au cursus que leur amie devait prendre. Comme on disait, maintenant y a plus qu’à ! « Tu pourras toujours te renseigner de plus près cette année quand tu viendras nous voir Avy, tu pourras aller à la rencontre de profs et d’élèves pour préparer au mieux ton cursus. Et puis nous aussi on est là pour toi. » Lui dit-elle avec un sourire chaleureux, bien qu’elle savait qu’elle était bien conscience de cette dernière chose. Tout ça était fait pour elle, c’était une jeune femme avec une grande douceur, à l’écoute et souriante. Elle savait très bien mettre les gens à l’aise et les laisser aller à la confidence sans trop de difficultés. Nan vraiment, c’était l’idéal.

La scène qui suivit leur provoqua tout d’abord un gros fou rire avec Astride. Avril était tarée, adorablement tarée et vraiment très drôle. Elle riait tellement qu’elle s’en pliait et commençait à avoir mal au ventre… rien de mieux pour faire fuir les éventuelles chauffeurs qui auraient eu la bonté de s’arrêter pour les aider. Avy rejoignit leur fou rire, ce qui le décupla d’autant plus ! Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel quand elle dit que c’était pour permettre à Astride de gagner le pari… mais bien sûr, comme si elles ne te connaissaient pas tes deux amies !
Yasha proposa alors quelque chose qu’elle avait eu l’habitude de faire avec ses deux grands frères ainsi que ses parents (enfin surtout son père), ce qui avait valu beaucoup de réussites : les yeux de chiens battus ! Infaillible, juste une technique parfaite… oui, enfin quand c’était fait à des personnes que cela pouvait attendrir, autant dire que le cas était difficile à mettre en œuvre ici.
Astride semblait septique, ce qui était très compréhensible. Arf, elle était toujours beaucoup plus concrète qu’Avril et elle, ce qui leur permettait de ne pas trop s’égarer non plus, c’était un bon point. Elle haussa alors les épaules en lui disant d’un ton amusé : « Qui sait, ça pourrait attirer leur attention et donc ils ralentiraient et nous on sauterait dans leur voiture et… paf ! C’est parti ! » Elle fit un large sourire à ses deux amies : « Avouez que c’est réalisable comme plan nan ?! » Bien sûr, tout ça était encore ironique. Concernant les idées ridicules, Yasha en avait des tonnes et des tonnes ! Mais pour avoir des idées qui tiennent la route… ok, elle était loin d’être la meilleure, après tout le stop était toujours du pur hasard, on ne pouvait pas vraiment faire quelque chose pour que des gens qui n’ont pas envie de les prendre s’arrêtent. Il fallait juste croiser les doigts et espérer qu’un gentil espagnol daigne les aider.
Alors qu’elles semblaient ne plus trop avoir d’idées, Avril proposa de faire une pancarte avec une phrase amusante, qui attirerait l’œil. Yasha acquiesça d’un signe de tête, farfouillant dans son sac à la recherche de sa baguette. « Bien… espérons que ça fera ralentir des voitures. De toute façon, on n’a plus trop le choix, on n’a pas 36000 solutions. Je sais qu’on avait dit qu’on utiliserait le moins possible nos baguettes, mais le temps commence à presser et je pense que cette merveille en fera beaucoup plus que nos petites mimines. » Elle se tourna alors vers Avril et lui dit avec un petit sourire angélique : « Eh Marry Poppins, j’suis certaine que dans ton sac tu as un bout de tissu ou de quelque chose d’autre qui pourrait nous servir de support… » Elle se redressa alors, toisant les voitures et se retournant vers ses deux amies : « Aller les filles, affichez vos plus beaux sourires, dans quelques minutes nous allons enfin rencontrer notre chauffeur, je vous en fais la promesse ! »

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Avril était vraiment trop drôle, elle était douée pour jouer la comédie et elle arrivait à être toujours de bonne humeur et à les faire rire. Yasha n’était pas non plus trop mal dans son genre, mais elle avait quand même un humour carrément flippant. Astride ne savait même pas si elle plaisantait vraiment en leur disant qu’elle n’allait pas leur demander de se mettre à poil sur le bord de la route sauf cas d’extrême nécessité, elle la dévisagea donc en haussant un sourcil, geste réflexe de toutes les personnes en train de s’interroger, comme si ce simplement haussement pouvaient leur permettre de rentrer dans le cerveau de leur interlocuteur et d’avoir les réponses à leurs questions muettes. Bien sûr, ce n’était pas comme ça que ça marchait et la jeune fille finit bien par détacher son regard inquisiteur de son amie qui n’avait vraisemblablement pas cessé de sourire, sûrement plutôt amusée de l’effet qu’elle avait provoqué. Mais que diable venait-elle donc faire dans cette galère avec l’éloignement et le manque, elle avait oublié à quel point ses meilleures amies étaient dingues.

« D’abord Albert, maintenant José… En fait ton critère c’est les prénoms étranges, c’est ça ? » Rétorqua-t-elle à son amie qui avait brièvement semblé faire semblant de bouder avant de se retourner vers Yasha. « D’un autre côté, si on peut demander aux policiers qui viendront nous arrêter pour exhibitionnisme de nous emmener au commissariat de Valence, on aura réussi notre mission, non ? »

Si même Astride se mettait à délirer complètement alors que c’était normalement elle qui faisait preuve de – trop de ? – pragmatisme, elles n’étaient pas sorties de l’auberge. Mais en attendant la jeune fille aurait bien aimé pouvoir y rentrer pour de vrai dans l’auberge, ce n’était pas parce qu’elle avait trop chaud, qu’elle était trop fatiguée ou qu’elle avait spécialement faim mais elle en avait simplement marre d’attendre. La patience n’était certainement pas une de ses principales qualités et elle ne risquait pas de le devenir. Heureusement qu’elle était avec deux filles qu’elle adorait et qui parvenaient à lui faire oublier le temps qui passaient en bavardant joyeusement. Astride était d’ailleurs très heureuse d’être au courant en même temps que Yasha du choix final d’orientation de la jeune fille, cette possible entrée à l’université serait effectivement une excellente opportunité pour la jeune bibliothécaire qui était loin d’être stupide et méritait comme tout le monde le droit à des études supérieures dignes de ce nom si elle en éprouvait l’envie ou le besoin.

« C’est dommage que tu n’aies pas eu le temps de parler de ce projet à McGonagall avant que son remplaçant n’arrive… Mais tu devrais peut-être te renseigner auprès de certains professeurs de Poudlard ou de la bibliothécaire ? Tout le monde t’adore là-bas et ils ont l’habitude de s’occuper de l’orientation des élèves en fin de septième année, je suis persuadée qu’ils pourront répondre à toutes tes questions, voire appuyer ton dossier. »

Non pas qu’Avril ait spécialement besoin que ses professeurs poussent sa candidature à être acceptée, ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait sous-entendre, mais c’était toujours bien d’avoir quelqu’un derrière soi pour être soutenu et guidé. Astride avait eu la chance d’avoir eu le professeur Londubat jusqu’à ce qu’il quitte Poudlard et son nouveau professeur de botanique avait pris le relai lorsqu’elle lui avait parlé de son projet et de ce qu’elle avait entamé avec son ancien professeur. C’est de cette manière qu’elle avait commencé son travail bénévole à la serre en plus de ses autres responsabilités et encore maintenant, elle était persuadée que c’était ces petits détails qui avaient joué en sa faveur. Alors forcément, Avril était une jeune fille volontaire et qui serait très certainement une excellente étudiante mais avant de se jeter dans l’eau, mieux valait inspecter les profondeurs, on ne savait jamais ce qu’il pouvait s’y trouver. Leur conversation avait pris soudainement une tournure un peu plus sérieuse qu’un groupe de voiture passant à vive allure vint casser d’un coup, provoquant une scène cocasse et la justification d’Avril le fut presque encore plus.

« Comme si j’avais besoin de toi pour gagner le pari, je te rappelle que je suis merveilleuse. » Répondit la future étudiante en prenant pour l’occasion une voix de pimbêche avant de rejeter ses cheveux derrière ses épaules comme si elle passait un entretien d’embauche comme mannequin pour la prochaine campagne de l’Oréal. « D’ailleurs, si je gagne, je compte sur vous pour m’appeler votre majesté jusqu’à la fin des vacances. »

Astride avait bien des défauts mais elle faisait bien attention à ce que la prétention ne vienne jamais en faire partie, surtout lorsqu’elle avait un peu dérapé en cinquième année en traitant Flynn comme le pire des benêts alors qu’il était simplement un ami formidable qu’elle avait négligé bien malgré elle. Elle s’était décidée très rapidement à rectifier le tir et désormais craignait de replonger dans cet ancien travers. D’autant plus qu’elle savait que ses deux amies n’avaient absolument rien à lui envier, elles étaient simplement trois filles très différentes mais qui s’entendaient particulièrement bien, il n’y en avait pas une qui surpassait ses camarades et pas une qui se trouvait complètement à la traine par rapport aux deux autres. Astride aurait trouvé exécrable de se laisser aller à jouer les mesdemoiselles je sais tout devant ses super copines qui, jusqu’à présent s’étaient toujours comportées avec elle comme si elles étaient un véritable trio alors qu’elle s’était quand même incrustée dans leurs vacances prévues à deux à l’origine. Mais justement comme elles étaient trois, il allait falloir qu’elles utilisent leurs trois cerveaux pour trouver une super idée qui les sortirait de ce pétrin, l’ancienne Poufsouffle en avait marre d’attendre sur le bord de la route et l’idée de Yasha lui semblait tout à fait réalisable.

« Je suis désolée Yasha, mais je rejoins l’idée d’Avril, je pense qu’une immense banderole se verra mieux qu’une petite moue. » Répondit-elle à son amie avec un grand sourire. « Mais du coup, quitte à utiliser nos baguettes, on pourrait faire un truc un peu fun, non ? Par exemple, on écrit Valence et ensuite on le fait clignoter ? Si on arrive à surprendre les automobilistes, on aura plus de chance qu’ils s’arrêtent… ? Et au pire, si ça fait trop louche un mot qui clignote sur un bout de tissu, on leur dit qu’ils se sont trompés et qu’ils ont mal vu, il suffit d’arrêter le sortilège et de leur remontrer le mon désensorcelé ? Au moins ils se seront arrêtés et c’est bien le but recherché. »

Projet peut-être légèrement ambitieux mais si elles ne pouvaient pas utiliser leurs baguettes pour arrêter de force une voiture, elles pouvaient bien s’en servir pour attirer l’attention un peu plus facilement qu’avec un drap blanc et un coup de feutre. Elles étaient quand même des sorcières il ne fallait pas l’oublier et Astride n’avait pas envie de moisir ici pendant des heures et des heures.

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Elle avait le sourire aux lèvres. Il faut dire que passer ses vacances avec ses deux meilleures amies était ce qui lui convenait le mieux. Elle savait que, tout bientôt, elle ne pourrait plus les voir autant qu'elle le souhaitait. Il fallait qu'elle profite l'une de l'autre à fond avant septembre. En ce qui concernait Yasha, c'était plutôt chose réussie, entre la croisière, le match de Quidditch et l'Espagne. Pour Astride, Avril regrettait son absence à la croisière mais en aucun cas elle regrettait de l'avoir inclue dans leur road-trip. Bien sûr, il y avait des endroits bien plus festifs pour profiter des filles qu'un pauvre trottoir. Les voitures passaient une à une devant le trio sans s'arrêter, laissant les trois demoiselles en pleine frustration. Les idées étaient donc lancées, cherchant la meilleure pour parvenir à monter à bord d'un véhicule. L'espoir d'Avril ne laissa pas indifférente Astride qui se rappela à moitié du prénom du serveur de la croisière. « C'était Alfred d'abord... » L'air boudeur de la cracmole se lut facilement sur son visage. Il faut dire que l'homme en question avait tout pour plaire... Sauf son fichu prénom... « Et puis José, c'est un vrai prénom espagnol ça » Les idées de Yasha, quant à elles, laissèrent perplexes les deux filles. Avril sourit à moitié, reconnaissant tout de même bien là son amie. « Si tu veux te mettre à poil, je ne vais pas t'empêcher ! Je sortirai mon appareil photo pendant que les flics s'arrêteront. » N'empêche, Astride avait raison : ça donnait une bonne raison de monter dans un véhicule et d'avancer, ne serait-ce qu'un petit peu, vers leur destination.

L'avenir se profilait donc doucement pour la blonde. Elle commençait à savoir ce qu'elle voulait vraiment faire. Il ne restait plus qu'à parvenir à cet objectif ! Avoir des amies comme Yasha et Astride à ses côtés pour la soutenir lui faisait vraiment un bien fou. Elle se sentait pousser des ailes, se sentait invincible et parvenait même à se projetait loin dans le futur : elle, à l'université, à prendre des cours dans le but ultime de devenir psychologue. Un rêve qui se concrétisait petit à petit, en sorte. Les idées de ses amies étaient tout aussi bonnes à prendre. « C'est vrai que je pourrai commencer à leur en parler cette année. Bon, je ne sais pas trop quel professeur pourrait me soutenir pour cette voie-ci mais j'irai de toute façon en parler à McGo et à la bibliothécaire, il faudra de toute façon que je les prévienne de mon futur départ. Enfin, comme tu dis Yash, je pourrai toujours squatter votre appartement le temps d'une semaine pour voir des professeurs à l'université. Je suis sûre que je serai super bien accueillie dans votre chez vous ! » Même ce projet-ci la mettait en joie. Elle avait tellement hâte de découvrir l'appartement des filles et d'y squatter. Oui, parce que c'était déjà prévu : elle squatterait. En même temps, que pensiez-vous ? Qu'elle allait passer un an sans voir régulièrement Yasha et Astride ! Ben voyons, dans vos rêves mes petits agneaux ! Bien sûr, elle ne squatterait pas sans retour, sans doute leur concocterait-elle des petits plats, régulièrement ou leur amènerait-elle des cadeaux, histoire de les remercier. Après tout, un appartement, c'est de l'argent. Avril pouvait bien participer de cette manière si ce n'était, carrément, de leur laisser un peu de sous, ne serait-ce que pour les charges d'eau qu'elle utiliserait. C’en était presque dommage qu’Avril n’intègre pas l’université cette année-ci. Mais le temps était nécessaire pour que la cracmole puisse choisir convenablement sa voie et s’y prépare. C’est que les doutes étaient réellement présents : une cracmole serait-elle facilement acceptée à l’université ?

Bien sûr, la suite de la situation fut un plaisir des yeux pour Yasha et Astride qui avaient une nouvelle occasion de rire de leur camarade. Pleine de mauvaise foi, Avril choisit de tout mettre sur le dos d’Astride. Ben oui, la solidarité était là, la préfète pouvait bien tout porter pour son amie, non ? « Bien sûr votre majesté, tout le monde le sait que vous êtes merveilleuse ! » Ben oui, voyons, qui n’était pas encore au courant de la bonté et la pureté de notre Astride bien aimée ? Evidemment, Avril n’avait pas omis le ton ironique dans sa phrase, souhaitant un peu charrier son amie. Après tout, qu’étaient-elles en train de faire depuis leur arrivée en Espagne, les trois amies ? S’embêter mutuellement était devenu leur passe-temps favori. Astride n’avait pas encore gagné mais il était fort à parier qu’elle parviendrait à avoir son titre. Pas dit, cependant, qu’Avril la qualifie ainsi tout le long du trip. Fallait qu’elle descende d’un étage en elle-même, la nouvelle étudiante !
La nouvelle idée de Yasha pour attirer l’œil des automobilistes n’était pas trop irréalisable mais le temps risquait tout de même de paraître tout aussi allongé que de ne rien faire du tout. Avril choisit donc de proposer quelque chose qui pouvait relativement bien fonctionner. Les sorcières mirent alors leur grain de sel pour améliorer cette proposition et parvenir finalement à un projet commun final : créer une banderole scintillante et pleine de lumière qui pourrait à la fois attirer l’œil, amuser et donc arrêter au moins une voiture. « Ben dites-donc les filles, à peine sortie de Poudlard que vous voulez déjà jouer aux grandes sorcières en utilisant vos baguettes ? Avouez que vous n’attendiez que ce moment, en vrai ! » En même temps, Avril pouvait tout à fait le comprendre, ça avait dû être frustrant, toutes ces années où elles n’avaient eu droit d’utiliser leur bout de bois qu’à l’intérieur de Poudlard. Avril lança un sourire à Yasha avant de farfouiller dans son sac. Non, Mary Poppins n’avait pas une grande banderole vierge, faux ! En revanche, elle avait un chiffon blanc, carré et pas très grand. Elle sortit donc ce pauvre bout de tissu en grimaçant un peu tout en haussant les épaules. Ben non, elle ne pouvait pas faire des miracles… Mais l’idée d’Astride quant au scintillement du nom de Valence n’était pas une mauvaise idée ! Ca pouvait toujours attirer les yeux, même sur un aussi petit bout de tissu, non ? Elle tendit donc son chiffon à Astride. « Tiens, amuse-toi ! Et fais-en sorte que ça se voit bien, parce qu’avec cette taille… Tu peux faire en sorte que le mot soit en gras, en rose et tout scintillant ? Je sais pas moi, un truc du genre ? Un truc qui pétille ou qui brille au soleil ? » Oui, les filles étaient sorties de Poudlard donc oui, Avril s’imaginait être en présence de grandes sorcières avec tout plein d’atouts dans leurs poches. Qui sait, si ça se trouve, c’était réellement le cas ?

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Oui, d’accord, les idées de Yasha n’étaient pas les plus réfléchies, mais il fallait bien tenter des choses… et puis elle adorait charrier ses amies, leur proposant des choses toutes aussi loufoques les unes que les autres, appréciant grandement leurs réactions ! Avril avait des idées qui les faisaient mourir de rire. Elles n’étaient pas tellement plus réalisables que celles de la jeune Trust mais au moins elles avaient l’avantage de relativiser. A côté, Astride essayait de raisonner les filles et d’être plus réfléchie. Après tout, des trois, il n’y avait pas de doute, c’était celle qui arriverait surement à trouver la meilleure des solutions. Elle réagit à l’idée de Yasha, délirant sur des policiers qui pourraient les arrêter pour exhibitionnisme, et ainsi les déposer à Valence. La fausse blonde en rit :

« Si même toi tu commences à avoir des idées tordues, on est mal ! Mais… ça pourrait être réalisable ! » Lança-t-elle d’un air malicieux. Bien sûr, elle ne désirait pas que ça arrive, mais imaginer la scène avait quelque chose de vraiment hilarant. Ça, ce serait de la grande aventure ! « Il fait chaud mais je préfère quand même garder mes vêtements. » Dit-elle à l’adresse d’Avril, tout sourire. « … j’voudrais pas te piquer ton José ! » Lui lança-t-elle sur le ton de l’humour tout en lui donnant un petit coup de coude complice.

Bon, ce n’était pas le tout de s’amuser mais le temps passait et là, vraiment, il fallait qu’une voiture s’arrête. Surtout que Yasha avait prévu une petite surprise à ses deux amies lorsqu’elles seraient rendues à Valence. Un défi, un joli petit défi surprise qu’elle avait promis à Avril et qu’elle leur lancerait à toutes les deux. Rien que d’y penser, elle en riait intérieurement. Elle avait hâte de voir la tête de ses copines lorsqu’elle leur donnerait ce fameux défi… et elle voulait voir si elles accepteraient de le relever, de toute façon elles n’avaient pas le choix, c’était acté !
Le sujet dévia sur l’orientation d’Avril, qui s’était longtemps posé des questions quant à son avenir. Après diverses discutions avec plusieurs personnes, il semblait qu’elle ait trouvé sa voie et Yasha la voyait plus que bien dans ce domaine ! Elle écouta alors Astride donner de très bons conseils à Avy, conseils qu’elle acquiesçait d’un signe de tête.

« Entre les profs de Poudlard et ceux de l’Université, tu ne pourras qu’être bien orientée. Et puis, tu sais bien que nous on sera là aussi. Il ne faudra pas que tu hésites à nous demander si tu veux qu’on aille à la pêche aux infos, on est assez fortes pour ça ! » Dit-elle en lançant un petit regard complice à Astride. Après tout, elles avaient toujours réussi à faire des trucs sympas toutes les deux. Pour leur amie, elle pourrait trouver des informations bien intéressantes. Malheureusement, Avy n’intègrerait pas l’USL cette année mais au moins elle serait bien préparée pour l’année prochaine et elles pourraient toutes préparer son arrivée de la meilleure façon qu’il soit. Surtout qu’elle aurait intérêt à venir souvent les voir, pas le choix l’assistante bibliothécaire ! Et puis, vu l’esprit d’Avril, Yasha n’avait aucun doute quant à sa réussite… elle était déterminée et motivée, c’était la clé du succès après tout !

Un sourire amusé sur les lèvres, Yasha apprécia le spectacle de la pimbêche Astride ! Ah… gagner son pari, c’était pour elle, mais évidemment que ses deux amies l’avaient laissé gagner sans se battre, juste pour lui faire plaisir… hum, n’est-ce pas ? Sa petite scène la fit rire et elle lui lança : « Oh, votre majesté… et vos chevilles, elles vont comment ? ‘Faut quand même qu’on puisse te monter dans une voiture, j’aimerai bien qu’on évite les camions transportant des vaches… » Lui dit-elle l’œil rieur, la charriant et riant tout en lui faisant une petite courbette hypocrite.

Évidemment, Astride n’était pas du genre à se la raconter, mais jouer ce jeu amusait la galerie et rendait l’attente de l’arrêt d’un gentil automobiliste moins longue. Ah ! Quelle idée de faire du stop ! Un peu de transplanage n’aurait pas fait de mal… enfin, découvrir de nouvelles choses étaient agréables en tout cas, surtout que c’était beaucoup plus excitant de se mettre en difficulté. Etre toutes les trois étaient très appréciables, autant vivre des choses qu’elles n’avaient jamais vécues et de découvrir ensemble. Yasha n’avait aucune crainte, déjà en temps normal ce n’était pas une froussarde, mais avec ses deux meilleures amies en plus elle était certaine que ces moments seraient collector.
Bon, à la recherche de nouvelles idées… Avril en avança une que Yasha compléta, Astride la peaufinant un peu plus et donnant LA solution à leur problème.

« Évidemment, la banderole… j’approuve ! » Dit-elle avec un petit haussement d’épaules. « Parfait parfait, je te suis As’, l’idée est top. A mettre en application rapidement, j’aurai bien envie de poser mes fesses sur une banquette moelleuse… » Elle réfléchit quelques secondes puis dit dans un chuchotement, un sourire sur le coin des lèvres : « Ça fait au moins 2 ou 3 ans que je n’suis pas monter dans ces trucs moldus. » Elle rit de nouveau aux dires d’Avril. Elle n’avait pas tort, elles avaient besoin de leurs baguettes… enfin en tout cas, Yasha en avait besoin ! Depuis un peu plus d’un an qu’elle pouvait l’utiliser sans restriction, elle y avait pris goût et surtout elle réfléchissait beaucoup de par elle. « Que veux-tu, mon deuxième cerveau est là-dedans. » Lui dit-elle tout en secouant sa baguette magique sous son nez.

Avril leur sortit alors un bout de tissus qui ferait parfaitement l’affaire. Astride s’en empara et l’installa au sol. Elles se penchèrent alors toutes deux sur le chiffon, cherchant la meilleure façon de mettre en évidence ce truc. Avec l’aide de son ex camarade de Poufsouffle, elles firent en sorte d’attirer l’œil des conducteurs. Bon, ok, elles savaient utiliser la magie mais elles n’étaient pas non plus expertes en la matière, c’était un essai après tout.
Alors oui, le mot « Valence » passa du vert kaki, au jaune pisseux ou encore au rose bonbon délavé… Oui, il fut écrit aussi à l’envers, de façon baveuse ou encore avec quelques lettres en moins… Ah oui, aussi, il fut écrit trop petit, ou tellement gros qu’on ne voyait que le V et le C… VC, même avec un V, c’était loin d’être classe ! Après quelques minutes sur leur bout de tissu, elles eurent la joie d’afficher une jolie petite banderole avec « Valence » écrit en violet, avec une petite ombre mettant le mot en valeur, le tout clignotant, avec 3 petites flèches dirigées sur chacune des jeunes filles, et qui suivaient leur mouvement lorsqu’elles bougeaient… juste parfait. Bon, ok, on aurait dit Noël avant l’heure mais au vu des regards des automobilistes, cela fonctionnait !!! Espérons juste qu’elles ne déclencheraient pas d’accident…

Bon, au bout d’une dizaine de minutes, bien des voitures étaient passées, désormais Astride avait gagné son pari… on devrait lui donner un gage tiens ! Yasha allait dire quelque chose quand… nan ?! Vraiment ?! Pour nous ?! HOURRAAAAAAA ! Une voiture ralentie, une sorte de grosse voiture familiale, et la vitre s’ouvrit alors laissant voir, au siège conducteur, le visage d’une femme d’une trentaine, quarantaine d’année, un large sourire sur les lèvres. Elle se pencha alors vers elle et leur dit d’une voix enjouée : « Buenos días señoritas. Usted tiene suerte, tengo tres plazas en mi coche le dejo subir si usted me da el secreto de su banderola. » Bonjour mesdemoiselles. Vous avez de la chance, j'ai trois places dans ma voiture... je vous laisse monter si vous me donnez le secret de votre banderole. Yasha lui rendit son sourire et s’approcha de la fenêtre, et lui répondit d’un espagnol incertain, n’étant pas certaine d’avoir compris tout ce qu’elle venait de dire : « Hum…Gracias señora. Somos inglesas y… no somos muy buenas en español, pero… hum somos agradecidase. Muchas gracias. » Merci madame. Nous sommes anglaises et ne sommes pas très bonnes en espagnol, mais nous sommes reconnaissantes. Merci beaucoup. Oui, ok, elle n’avait pas compris l’histoire de la banderole et alors ?! La femme approuva d’un signe de tête et d’un sourire rassurant. Yasha se tourna vers ses deux amies et leur dit, tout sourire : « En route mauvaise troupe, Valence nous attend !! » Elle alla prendre ses affaire et ouvrit la porte passager de devant, faisant un signe à Astride pour la laisser monter : « Après vous majesté ! ». Elle lui sourit tout en refermant la porte pendant qu’Avril se glissait à l’arrière, Yasha la suivant rapidement. La voiture démarra alors au rythme d’un ska bien espagnol qui était très appréciable. Aaaah génial ! Une bonne assise, Valence en approche et un peu de repos… De repos ? Nan, même pas en rêve ! Ce que les trois jeunes filles n’avaient pas remarqué, c’était la petite gamine de 3 ou 4ans à côté d’Avril qui commençait gentiment à lui tirer les cheveux tout en rigolant bruyamment et en criant au rythme de la musique.
Yasha se mit alors à rire… combien de temps pour Valence ? La route serait longue, mais au moins elles arriveraient à bon port ! Elle regarda Avril d’un regard complice et amusé puis lui chuchota « Je te démêlerai les cheveux dès qu’on sera à l’auberge de jeunesse. » Puis elle se pencha à la droite d’Astride et lui glissa d’un ton rieur : « Tu paries quoi qu’Avril aurait préféré être à côté d’un José ?... »

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Alfred, vraiment ? Sa mémoire venait de prendre un sacré coup, pourtant elle avait lu et relu les journaux de bord de ses amies pour en saisir les moindres détails, ils étaient d’ailleurs bien mieux écrits que la plupart des romans qu’elle avait pu lire jusqu’à présent et puisqu’ils touchaient des personnes qu’elle côtoyait tous les jours, elle avait forcément été plus impliquée dans sa lecture. Astride avait presque regretté de ne pas avoir pu accompagner ses copines lors de leur virée sur le bateau de croisière mais l’année s’était déroulée d’une telle façon qu’elle n’avait pas vraiment pu se le permettre et c’était bien dommage. C’était bien la dernière activité à laquelle elle aurait pu s’inscrire avant son départ définitif de Poudlard. A la rentrée de Septembre, elle retrouverait l’université sorcière établie à Londres, ça allait la rapprocher du foyer familial et c’était une toute nouvelle étape de sa vie qui commençait et Astride avait hâte de voir ce que ça pourrait bien donner.

« Oh, désolée Avrilounette, je ne voulais pas te vexer. » Répondit-elle avec un sourire. « Il n’empêche que José, ça fait très téléfilm à petit budget. »

Et là encore, elle devait prier pour que la jeune fille ne connaisse pas quelqu’un portant ce prénom ou alors que cette personne ne lui soit pas spécialement proche. Astride n’avait pas spécialement de préjugés sur les prénoms en règle générale, de toute façon, elle n’en avait pas forcément les moyens puisque ses parents avaient eu l’idée de loufoque de faire commencer tous les prénoms des enfants de la famille par un « A » et qu’elle avait eu d’ailleurs la merveilleuse chance de tomber sur celui qui lui donnait le plus l’impression d’être une petite bourgeoise française présomptueuse. Enfin, c’était ce qui ressortait le plus des bouquins qu’elle avait lu sur le sujet, mais elle n’avait pas l’impressions de coller à cette description, elle avait simplement l’habitude que tout le monde écorche son prénom que ce soit à l’écrit ou à l’oral et elle ne se lassait pas de répéter à ceux qui faisaient une faute que l’orthographe ou la prononciation étaient vraiment incorrects.

« Depuis quand il y a un monopole pour les idées tortues ? » Demanda-t-elle avec un air choqué totalement faux et mal joué. « Et ne vous battez pas les filles, il y aura des José pour tout le monde ! »

Bon, même en l’absence de véritable monopole de la part de ses deux copines, elle devait bien reconnaitre que Yasha détenait très largement la palme lorsqu’il s’agissait d’avoir des idées qui sortaient de l’ordinaire. Il n’y avait qu’à regarder sa chevelure pour se rendre compte que c’était une fille hyper naturelle qui se fichait bien du regard des autres et agissait comme bon lui semblait et de manière très spontanée. Certes, dans le cas présent la couleur lui allait comme un gant et si elle avait bien compris, l’idée venait plus d’Avril que d’une autre personne, mais Astride restait très impressionnée parce qu’elle-même n’aurait jamais fait une chose pareille sans un minimum de réflexion préalable. Et puis il y avait eu cette histoire d’arbres qui les avait pas mal rapprochées alors qu’elles partageaient déjà le même dortoir mais n’avaient jamais trop l’occasion de passer beaucoup de temps ensemble. C’était plein de moments inoubliables qui n’avaient pu avoir lieu que parce que Yasha était celle qu’elle était.

« L’année n’a même pas encore commencé et j’ai déjà hâte que tu nous rejoignes ! On ne sera vraiment au complet que lorsque tu seras parmi nous. En revanche, notre travail risque d’en pâtir, je ne crois pas qu’on soit bien capable d’être sérieuses quand on est ensemble. » Et il était vrai qu’elle n’avait aucune envie de se concentrer en présence de ses deux copines. « Tu seras la squatteuse la plus attendue du week-end, tu peux me croire. »

Une année sans Avril promettait d’être compliquée. Bien sûr, Astride ne voulait pas dénigrer ses trois autres copines qui comptaient également énormément pour elle, mais la jeune fille avait toujours eu besoin d’un cocon pour l’entourer et lorsqu’un membre manquait, elle se sentait toujours comme abandonnée alors qu’elle n’avait pas de raison de penser de cette façon. A la rentrée, elle allait retrouver Zora, sa super copine de toujours qui lui manquait énormément depuis qu’elle était partie à l’université mais également Yasha et Annabeth qui avaient accepté de partager cette aventure avec elle en partageant une chambre universitaire ce qui ne les dépayserait pas trop de Poudlard où elles avaient partagé un dortoir pendant sept longues années. Alors elle n’avait franchement pas de quoi paniquer parce qu’Avril ne serait pas juste à côté d’elle lorsqu’elle voudrait plus lui parler, mais ses passages éclairs à la bibliothèque pour lui demander conseil allaient lui manquer, elle en était persuadée.

« Mes chevilles vont plus que bien, je vous assure. » Répondit la jeune fille sans quitter son air hautain. « Je me contente de faire preuve de réalisme. »

Heureusement qu’elle ne se comportait pas dans la vie de tous les jours, elle aurait alors ressemblé aux personnes imbuvables qu’elle ne supportait pas. La prétention était un des défauts qu’elle supportait le moins pour de multiples raisons, elle trouvait que les personnes qui en étaient atteintes avaient tendances à faire très peu attention aux autres et il était insupportable d’entendre des « moi je » à longueur de journée. Qui plus était, Astride avait toujours l’impression d’être très inférieure à ces personnes parce qu’elles refusaient d’entendre son avis et pensaient clairement avoir la science infuse alors que ce n’était jamais vraiment le cas. Et puis, ce qui était irritant également était de se rendre compte que rien n’était jamais assez bien pour eux alors qu’ils agissaient constamment de manière irréprochable, enfin ça, c’était ce qu’ils disaient car la future étudiante trouvait la plupart de leurs actes complètement discutables mais une fois de plus, elle ne pouvait que se taire ou se heurter à un mur.

« Le résultat est génial ! » S’exclama la jeune fille en contemplant leur œuvre. « Avec ça, si une voiture ne s’arrête pas, c’est qu’on a vraiment la poisse ! »

Les jeunes filles venaient de passer quelques minutes à travailler sur la future banderole qui serait leur clé vers la liberté. Le travail ne s’était pas fait sans quelques petites erreurs mais en même temps, ce n’était pas le genre de sortilèges qu’elles utilisaient très souvent et il leur avait fallu trouver pile poil le bon dosage pour réussir à créer exactement ce qu’elles voulaient. Elles étaient passées par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, avaient inventé une toute nouvelle façon d’écrire le nom de « Valence » et avaient failli baisser les bras à plusieurs reprises, craignant de ne jamais réussir à rendre quelque chose de correct. Heureusement, les deux anciennes Poufsouffle se complétaient parfaitement et lorsque l’une montrait des signes de faiblesse, l’autre ne manquait pas de l’encourager et inversement. C’est donc grâce à cette réalisation qu’une voiture s’arrêta enfin, laissant Astride gagner son pari et leur permettant par la même occasion d’entrevoir enfin le bout du tunnel.

« J’adore quand tu m’appelles comme ça, t’imagines même pas. »

Un léger clin d’œil vint ponctuer les dires de la jeune fille alors qu’elle grimpait dans la voiture pour aller s’assoir vers le fond. L’endroit était tout de même plutôt spacieux et la conductrice qui les avait récupéré semblait elle aussi fort sympathique, même si Astride ne parlait pas un mot d’espagnol et n’aurait donc pas été capable de dire ce qu’elle venait de leur raconter quelques secondes auparavant. Tant pis, l’avantage était qu’elles étaient maintenant en route pour leur destination et quelles que soient le nombre d’heures qu’elles aient à passer dans ce véhicule, il y avait de fortes chances pour qu’elles arrivent à l’heure à l’auberge de jeunesse et aient le temps de se restaurer avant de tomber comme des masses dans le dortoir qu’on allait certainement leur attribuer. Astride qui pourtant n’aimait pas spécialement ce genre de road-trip improvisé se surprenait à découvrir en elle un certain goût pour l’aventure et un plaisir de ne pas avoir planifié tout son voyage à l’avance comme elle en avait l’habitude.

« On lui en trouvera une fois sur place, je pense que ça sera presque vital à ce stade. »

Un mec pour Avril, c’était le but ultime de leur périple, une nuit dans les bras d’un beau brun ténébreux serait plus bénéfique que n’importe quelle journée au SPA et surtout beaucoup moins cher. Elles n’avaient pas un budget illimité et l’ancienne Poufsouffle avait de toute façon bien envie de voir sa copine draguer un garçon mignon pour pouvoir jouer les espions en compagnie de Yasha, ce serait encore mieux qu’un téléfilm, il n’y avait aucun doute là-dessus.

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Dommage pour Avril : les deux filles ne semblaient pas tellement d'accord pour avoir un José qui s'occupe d'elles. Pourtant, quand on prononçait ce prénom avec l'accent en mode [Rrrosé], c'était plutôt classe et plutôt sensuel, non ? Bon, ok, le prochain José qu'elles rencontreraient serait pour Avril et un point c'est tout ! Toute façon, elles étaient bien trop difficiles ses copines. Et puis Astride était déjà prise et Yasha n'avait des yeux que pour Absolem (même si elle ne s'en rendait pas encore compte). « Mais euh... Laissez-moi rêver d'un beau José ! »

Avril savait pertinemment qu'elle pouvait compter sur ses copines. Elle se savait bien entourée et ne doutait pas du tout que les nouvelles étudiantes seraient prêtes à se plier en quatre pour aider la blonde. Oui, Avril se rendait bien compte qu'elle était tombée sur des filles incroyables et qu'elle avait de la chance. Ce n'était pas dit que beaucoup de personnes soient aussi bien entourés qu'elle. « Je sais que vous êtes là et ne vous inquiétez pas, je ferai appel à vous dès que j'en aurai besoin ! » Alors bien sûr, elle avait elle-même hâte de se retrouver en colocation avec les filles. Avril n'avait jamais été en colocation. Elle voyait bien que les dortoirs à Poudlard plaisaient beaucoup. Ca devait tellement être agréable de partager un habitat avec un ami. Bien sûr, des règles devaient être mises en place pour que tout soit accordé : qu'il s'agisse de la vaisselle, des courses, du partage de la salle de bain ou autre, une colocation demandait tout de même une certaine organisation. Mais Avril était persuadée qu'une fois les règles régies, tout pouvait se passait au mieux. Les filles allaient commencer leur colocation cette année, si tout se passait bien Avril devrait les rejoindre l'année suivante. En touchant du bois et en croisant les doigts ! « J'ai tellement hâte aussi... On passera de sacrées journées ensemble ! Et les soirées... Han, j'ai hâte qu'on fasse la cuisine ensemble et qu'on passe des soirées à discuter... Oh, et vous aimez les jeux de société ? » Avril avait passé des tas de soirées à jouer aux jeux de société avec Arthur et son père. Ils s'amusaient beaucoup tous les trois, qu'il s'agisse de jeux sorciers comme des moldus. Des soirées inoubliables. Astride avait raison : elles ne risquaient pas d'avoir des soirées très sérieuses en étant ensemble. Enfin, en attendant, oui, Avril squatterait souvent chez elles. En faisant en sorte de ne pas les embêter de trop, bien sûr !

La Majesté allait gagner son pari et la voilà qu'elle montait déjà sur ses grands chevaux sous les yeux amusés de la Trust et la June. Yasha ne se gêna d'ailleurs de complimenter ses chevilles. Un petit regard vers les chaussures de l'étudiante et Avril agrandit son sourire. Non, la cracmole ne voulait pas du tout se trouver dans un camion à vaches donc effectivement, la Majesté devrait faire de son mieux pour diminuer la taille de ses chevilles ! Bien sûr, tout cela n'était qu'un jeu, un jeu amusant qui plaisait aux trois filles. Astride était loin d'être la fille la plus prétentieuse au monde. Elle n'équivalait en rien Princesse Fiona.
Finalement, le temps au bord de cette route était bien sympathique mais si elles pouvaient parvenir à avancer un peu plus dans leur programme, c'était quand même plus intéressant. L'idée de la banderole fut alors émise et les deux sorcières se mirent au travail. Avril leur tendit son grand mouchoir et les deux nouvelles étudiantes se penchèrent rapidement dessus. Bien évidemment, le temps ne s'arrêta pas pour autant et les voitures continuèrent à passer devant le trio sans s'arrêter. Avril n'y portait plus tellement attention, penchée au-dessus de ses amies pour admirer leur travail. A vrai dire, elle trouvait que tout ce que les filles créaient était magnifique. Il faut dire qu'il ne fallait pas forcément grand chose à la cracmole pour qu'elle soit admirative de la magie. Pour autant, la persévérance des deux filles finit par donner un résultat magnifique. La banderole brillait de tout feux et Avril adorait la couleur (en même temps, le violet, c'était son dada). Avril s'amusait comme une gamine à bouger dans tous les sens pour être suivie par la flèche. Oui, ben quoi, c'était plutôt marrant non ? Avril acquiesça au dire d'Astride, trouvant qu'effectivement, la banderole était magnifique. Allez les filles, une voiture s'arrêtera forcément, là !

Et le résultat fut finalement présent : une voiture familiale s'arrêta devant le trio et à la surprise d'Avril, Yasha géra la communication comme une chef. Avril avait étudié l'allemand et un peu le français au lycée moldu. Il faut dire que ces deux pays étaient plus proches que l'Espagne. Avril sourit de toutes ces dents à la femme au volant, se contentant d'un Gracias avant de monter à l'arrière de la voiture. Elle n'avait strictement rien compris à la discussion entre les deux femmes. Avril ne fit donc pas réellement attention à ce qu'il se passait, passant devant Yasha pour monter à l'arrière et laissant Astride monter à l'avant. En s'installant, la cracmole remarqua alors une petite bouille brune aux yeux noirs, le pouce à la bouche. Ooooooh, trop mignonne ! Un sourire aux lèvres, Avril s'installa aux côtés de la gamine. « Ola ! » Oui, elle connaissait quelques mots, c'était chouette, non ? Bientôt, une petite mèche blonde de la cracmole finit dans les doigts de la gamine qui choisit alors de tirer et de rire, laissant une grimace s'installer sur les lèvres de la jeune femme. Non mais ce n'était pas bien grave, une gamine de 2-3 ans, ça reste mignon ! Avril se pencha vers l'avant pour s'adresser à la mère : « Euhm... Possiblé de euh... biscuita pour... vos... chica ? » Ouais Avril, reprends ton souffle, réfléchis un peu et tu vas y arriver ! Pour autant, la mère rit légèrement avant d'acquiescer. Chouette ! La cracmole sortit donc de son sac un petit biscuit qu'elle tendit à la gamine. Un sourire aux lèvres, la petite ne se fit pas prier et croqua immédiatement dans le gâteau. « Oui Yash, je te passerai ma brosse pour que tu me démêles tout ça. » Un sourire aux lèvres, elle préféra tirer la langue à ses deux amies pour la suite de leur discussion.
Avril se cala alors sur le siège de la voiture et demanda à Yasha : « Tu sais si elle nous amène jusqu'à Valence ou si elle ne fait que nous avancer ? Vous savez en combien de temps on est censées arriver à Valence ? »

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