Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver]
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(#) Sujet: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Sam 30 Aoû - 22:04
Enfin la rentrée ! January était aux anges depuis le début de la journée, enfin depuis qu’elle avait pu empaqueter bien soigneusement toutes ses affaires dans son immense valise qui allait repartir vers Poudlard en même temps qu’elle. Chaque année, c’était pareil, elle se sentait tellement bien à Poudlard entourée de personnes qui lui ressemblaient qui avaient pour la plupart des aspirations bien différentes de la sienne mais des centres d’intérêt relativement semblables, le shopping, les garçons, comment éviter de faire un devoir, quelle coiffure porter pour le prochain bal et tous ces sujets qu’elle ne pouvait pas aborder lorsqu’elle se trouvait au cirque. Poudlard était son univers et elle s’y sentait parfaitement bien. Mais lorsqu’elle devait quitter le cirque, c’était toujours la même chanson, elle se sentait coupable d’avoir envie de partir, de quitter sa famille qui était pourtant la plus importante à ses yeux et de savoir que jamais elle ne vivrait la même vie. Au fil du temps, elle s’était bien rendu compte que ses frères et elle prenaient des chemins très différents mais ça ne les avait jamais empêché de s’entendre à merveille et de passer beaucoup de temps ensemble. Mais que feraient-ils si tout cela venait à changer ? S’ils devaient vraiment se diviser ? January n’avait aucune envie que ce jour arrive mais elle ne savait pas non plus si elle serait capable de choisir de rester vivre au cirque pour le restant de ses jours rien que pour ne pas se retrouver à distance de Noel ou de Snow. Heureusement, ce choix ne se présentait pas encore aujourd’hui, mais ça ne l’empêchait pas de lui faire ressentir un petit pincement au cœur à chaque fois qu’elle devait faire sa valise.
Heureusement, ses parents ne semblaient pas avoir les mêmes considérations puisqu’ils bavardaient joyeusement alors qu’ils allaient entrer dans la gare, bagages à la main. Enfin, pour les deux garçons puisqu’au fil des années, le rituel de January n’avait pas changé, elle trouvait toujours un chariot pour poser sa valise, de façon à ne pas avoir à la porter. Fort heureusement, ses parents avaient appris qu’il n’était pas nécessaire de venir en roulotte à la gare et de se comporter comme deux clowns ce qui leur permettait de passer relativement inaperçu, pour le plus grand plaisir de January qui n’aurait pas voulu que sa réputation soit entachée par un tel manque de tenue. Evidemment, elle se garderait bien de faire ce genre de commentaire à haute voix, elle était une fois de plus tiraillée entre son désir de régner et son amour inconditionnel pour sa famille et c’était avec ce genre de réflexion qu’elle avait l’intention d’être une fille indigne. Elle l’était très certainement, ses parents n’avaient pas beaucoup d’argent, elle en avait conscience mais la Poufsouffle ne parvenait pas à faire taire ses goûts de luxe et tentait tant bien que mal de ne pas leur demander l’impossible durant les courses de rentrée, même si c’était parfois difficile de faire une croix sur ce qui lui semblait être parfaitement indispensable. Elle avait rapidement trouvé la parade à l’école en séduisant des garçons issus de familles très riches pour avoir des cadeaux merveilleux sans débourser un seul centime, mais ça n’empêchait pas ses parents de vouloir lui acheter de nouveaux vêtements pour la rentrée scolaire et ses idées très précises sur les tenues qu’elle devait porter étaient difficiles à effacer.
Ils mirent très peu de temps à traverser la garde, January marchait largement en tête, poursuivant ses réflexions sur sa culpabilité quasiment permanente qui devenait presque insupportable dans des moments comme celui-ci lorsque ses deux univers s’entrechoquaient. Elle croyait percevoir des bruits de conversation derrière elle mais ne savait pas vraiment s’il s’agissait de Noel qui discutait avec Snow, ou leurs parents, voire sa mère avec un de ses frères et elle ne voulait pas franchement le savoir. Tout ce qui lui importait était de continuer à avancer et rejoindre le quai qui leur permettrait de monter à bord du Poudlard Express. Ce moment était assez horrible pour qu’elle ait envie d’y mettre un terme le plus tôt possible, la culpabilité était un sentiment qu’elle n’avait pas l’habitude de ressentir, elle était plus dans l’assurance, le mépris ou encore la confiance en elle, habituellement et ça lui convenait parfaitement bien comme ça. January ne prit donc même pas la peine de s’arrêter lorsqu’elle fonça droit dans le mur entre les voies neuf et dix et franchit le portail sans aucune difficulté. Ce n’est qu’une fois sur ce quai si familier qu’elle sentit le poids reposant sur ses épaules s’alléger considérablement, la bonne humeur reprenant le dessus sur tous ses autres sentiments. Elle s’arrêta non loin du portail pour laisser à sa famille le temps de la rejoindre et se tourna vers ses frères avec un grand sourire qui avait pourtant été absent depuis le début de la matinée. Il était agréable de se changer les idées et la perspective de remonter dans le train, porter de nouveau l’uniforme de l’école qu’elle affectionnait particulièrement puisqu’il masquait la faible richesse de ses parents et retrouver tous ses camarades amis ou ennemis afin de ‘amuser un peu était assez enthousiasmante pour qu’elle ne pense plus à rien d’autre.
« Vous êtes lents ! » Réprimanda-t-elle les deux garçons en sachant pertinemment que c’était surtout elle qui voulait aller plus vite que la musique. « Vous n’avez pas hâte d’entamer cette merveilleuse cinquième année ? A votre avis, ça sera qui nos préfets ? Je suis étonnée qu’aucun de nous trois n’ait été choisi pour obtenir cette place, on avait quand même trois chances d’y arriver, ça aurait dû jouer en notre faveur. »
Pour sa part, January savait pertinemment que ce n’était pas un rôle pour elle. La jeune fille se fichait un peu de ses résultats scolaires et même si elle considérait évidemment qu’elle était un exemple à suivre, elle comprenait tout de même que ce n’était pas vraiment le genre d’exemple que la direction de l’école voudrait mettre à l’honneur. Et puis, même si elle était sang-pur et que c’était un statut qui devait lui rendre service ces derniers temps, elle savait fort bien que tout le monde devait être au courant qu’elle ne partageait pas forcément les idéaux de ses pairs à ce sujet et ce ne serait jamais le cas.
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Sam 30 Aoû - 23:06
« Non mais c'était un truc de ouf, j'te jure ! Il restait genre dix secondes avant la fin, on était à égalité et là PAF ! J'le vois au loin en train de longer la montagne, pas le temps de viser, j'tire totalement au hasard et BIM ! Headshot, et j'gagne. Ca aurait pas pu être mieux ! »
Noel avait passé une bonne partie de la nuit à jouer sur son ordinateur – ce qui expliquait les cernes affreux qu'il arborait ce matin-là – et n'avait rien trouvé d'autre à faire que de raconter sa vie à sa mère, qui hochait vaguement la tête sans lui dire qu'elle s'en fichait complètement pour ne pas le vexer. Encore, elle échappait aux grands gestes qui auraient dû ponctuer ses explications puisqu'il tenait sa valise dans une main et la caisse de transport de Njut dans l'autre. Les portes automatiques de la gare s'ouvrirent sur leur passage, le faisant soupirer tristement. Il avait fait tout ce qu'il avait pu pour ne pas penser à cette maudite rentrée mais là, il n'avait plus beaucoup d'autres choix, elle s'imposait à lui comme tous les ans... Et comme tous les ans, c'était le même déchirement. C'était peut-être même pire cette année parce qu'il n'avait passé qu'un mois auprès de ses parents, au profit d'une croisière un peu pourrie pendant laquelle il ne s'était pas autant amusé qu'il l'aurait espéré mais il avait soigneusement évité d'en informer ses géniteurs, souriant avec enthousiasme à chaque fois qu'ils avaient abordé le sujet. Si seulement il avait pu repousser la rentrée d'un mois. Ou deux... Histoire de se ressourcer pleinement au cirque avant de repartir pour une interminable année scolaire.
January ne semblait pas avoir les mêmes regrets à l'idée de quitter leur famille pour retourner à Poudlard puisqu'elle courait trois mètres devant, droite et imperturbable. Il n'avait jamais compris d'où pouvait venir la certaine aversion qu'elle pouvait avoir pour l'univers dans lequel ils avaient grandi, mais craignait un peu plus chaque année qu'elle décide de ne pas y retourner pendant les vacances. Elle pouvait très bien choisir d'aller chez une copine ou quelque chose dans le genre, s'éloignant doucement et sûrement de ce monde qui ne lui convenait pas... Comme il l'avait dit à Knoxslay durant l'été, il serait complètement perdu sans ses deux tiers, il n'avait aucune envie d'avoir à vivre ça un jour mais ne pourrait pas les retenir bien longtemps contre leur gré. Sa sœur partirait suivre le prince riche et charmant, succombant sans mal à la promesse de voir ses désirs les plus grands devenir enfin réalité, et son frère... Il n'en savait trop rien mais peinait à l'imaginer à ses côtés jusqu'à la fin de leur vie, malheureusement... Leur père l'avait sûrement compris également puisqu'il commençait à exercer une pression plus importante sur les épaules de son aîné que sur celles de ses deux autres enfants, voyant en lui une chance plus importante de voir le cirque rester entre des mains shiveriennes. Après, tant qu'ils n'étaient pas majeurs, rien ne servait de prévoir le pire.
Le temps qu'il se retourne pour regarder si son père et Snow fermaient bien la marche, January disparut des quais neuf et dix. Ainsi elle ne daignait même pas les attendre pour passer le portail magique ? Le Gryffondor ne savait pas trop quoi penser... Soit elle était pressée de retourner son caniche de petit ami – cette idée lui donna envie de vomir – soit elle commençait à avoir honte de se trimbaler avec ses parents jusqu'au quai, ce qui arrivait à beaucoup de gens à un certain âge... Ce n'était pas son cas, fort heureusement ! Il n'était pas rare de le voir attraper le bras de sa mère lorsqu'ils se baladaient ou lui faire de grands signes un peu enfantins lorsqu'il se perdait dans les supermarchés. Malheureusement, il dut suivre les traces de sa sœur et quitter le monde moldu, la boule au ventre. Poudlard était chez lui, bien sûr, mais moins. Il n'avait jamais réussi à s'y faire à cent pour-cents et parfois, il se demandait si ça n'aurait pas été mieux d'être vraiment cracmol comme tout le monde l'avait soupçonné un temps... Le Poudlard Express était toujours là, rouge et fumant, attendant sagement le long du quai qu'il soit l'heure de partir. Les gens se pressaient, se poussaient, allaient et venaient dans un bazar un peu attristé. Il y avait des adieux dans tous les coins...
« Vous êtes lents ! Vous n’avez pas hâte d’entamer cette merveilleuse cinquième année ? A votre avis, ça sera qui nos préfets ? Je suis étonnée qu’aucun de nous trois n’ait été choisi pour obtenir cette place, on avait quand même trois chances d’y arriver, ça aurait dû jouer en notre faveur. »
Et il y avait January Shiver qui ne souhaitait que monter dans ce maudit train... Le blond soupira une fois de plus, plus ostensiblement toutefois, et s'arrêta non loin d'elle, posant enfin sa valise. Njut miaula doucement, inquiet à cause du bruit, de la fumée ou d'il ne savait trop quoi d'autre. Il tapota le haut de la caisse pour le rassurer et la posa sur sa valise avant de s'étirer paresseusement. Demain, à cette heure-là, il serait en cours, assis sur une chaise inconfortable à regarder un tableau blanc se recouvrir de renseignements inutiles pour préparer des examens dont il se fichait éperdument... Ô joie, Ô bonheur intense. L'immense pendule accrochée au mur leur annonçait que dans une dizaine de minutes tout au plus il leur faudrait grimper à l'intérieur d'un wagon s'ils ne voulaient pas louper leur cinquième rentrée à l'école. Mais ça, c'était une chose dont il n'était pas certain. Est-ce qu'il voulait vraiment avoir son train ? Tous les ans, c'était la même question, et tous les ans, il montait dedans le cœur lourd parce qu'il savait qu'entre ses parents et sa fratrie, le choix était fait d'avance... C'était bien pour ça qu'il avait été en croisière d'ailleurs ! Si ça n'avait tenu qu'à lui, il s'en serait abstenu... Surtout pour rencontrer une fille aussi bizarre que l'était Baxter et pour avoir eu la stupidité d'embrasser Mulligan... Où étaient-elles d'ailleurs ? Ses prunelles claires parcoururent le quai, cherchant vainement un visage connu. Non, elles n'étaient pas là. Peut-être étaient-elles déjà montées ? Aucune importance.
« Non. » siffla t-il d'un ton brusque. « Je suis pas pressé de dire au revoir à Papa et Maman, moi. »
Il avait bien insisté sur ce dernier mot comme pour lui faire comprendre que, quand il ne restait plus que quelques minutes à passer avec sa famille, on ne marchait pas quinze mètres devant sans attendre personne pour des raisons aussi obscures que probablement sans intérêt. Il ne releva même pas l'allusion au poste de préfet, bien conscient qu'il n'y en avait pas un pour relever le niveau entre eux trois et qu'il était parfaitement évident qu'ils n'aient pas été choisi. Par contre, si par malheur Brooks était préfète, encore plus après le cinéma qu'elle leur avait fait pendant la soirée seafood, il chercherait à se faire adopter par une autre maison. Serdaigle, à la limite, puisque le Choixpeau n'avait pas été décidé à le laisser profiter ni de January ni de Snow...
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Dim 31 Aoû - 0:50
Fermant la marche, écouteurs vissés aux oreilles, je n'écoute pas un mot de se que peut me raconter mon père. J'ignore depuis quand il a commencé à me parler mais ce qui est sûr c'est que cela ne le dérange pas le moins du monde de n'obtenir aucune réponse de ma part. Je crois qu'il aime le son de sa voix, se qui expliquerait les nombreuses fois où personne ne l'a écouté et où il a malgré tout continué à parler, comme si de rien n'était. Il existe des gens qui n'ont pas forcément besoin d'auditoire pour parler, ils se suffisent à eux-même et je pense que mon père en fait parti.
Je veux profiter de mes derniers moments pour écouter de la musique, ensuite je ne pourrais plus une fois passé le portail magique. J'adore le monde de la magie, vraiment, mais ça craint quand même que la technologie moldue ne fonctionne pas là bas. Alors évidemment, il existe toujours des alternatives à tout, mais je trouve que c'est beaucoup se compliquer pour si peu au final. Noel discute avec notre mère ou plutôt, notre mère subit les propos de Noel. J'ignore le sujet de leur conversation, mais au vu de ses traits tirés et du fait que quand je suis allé me coucher, il était toujours collé à son écran d'ordinateur, j'arrive facilement à deviner qu'il doit s'agir de sa partie d'hier. J'ignore en quoi c'est intéressant et surtout en quoi ça concerne notre mère, mais je suppute que Noel se moque de savoir si ça intéresse quelqu'un ou pas, il a décidé qu'il voulait en parler et il a choisi sa victime selon sa proximité physique. Dommage pour elle, January court presque dans la gare, mon père marche trop lentement et moi je m'en contre-fou tellement qu'il n'éprouvera aucun plaisir à me parler pour le moment, il ne reste plus qu'elle. J'ignore ce qu'elle lui répond mais j'arrive facilement à imaginer sa tête blasée et son envie de trouver n'importe quelle excuse pour se carapater plus loin. January quant à elle donne l'impression qu'on est en retard et qu'il faut se dépêcher si on ne veut pas rater le train. Il peut exister plusieurs explications à ce comportement. Premièrement, elle trépigne d'impatience de retrouver Asling, même si elle a passé le mois d'août à flirter avec un des types du cirque. Je me demande d'ailleurs si elle le lui a dis ? La connaissant, il y a fort à parier que oui, mais sait-on jamais. J'ai rien contre Gallagher, mais j'estime qu'il ne la mérite pas. Bon d'accord, personne ne la mérite, c'est vrai, mais vous ne me changerez pas, je pense que ma soeur est quelqu'un de génial et qu'elle mérite quelqu'un d'extraordinaire et Asling est vraiment loin d'être cette personne. Deuxièmement, elle a honte de sa famille et préfère marcher en avant, relativement loin, pour que personne ne se doute qu'on fait tous parti de la même famille. Troisièmement - et certainement la moins probable - elle trépigne d'impatience de retourner à Poudlard pour une raison autre que son copain. Il pourrait exister d'autres raisons, mais j'ai pas envie de me prendre la tête avec tout ça, c'est déjà la mort dans l'âme que je m'approche du portail, j'ai pas envie que ma musique s'arrête.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et une fois que January, Noel, notre mère et notre père sont passés, il fallait obligatoirement que je franchisse le portail aussi. C'est donc dégoûté que je le franchie et que ma musique s'éteint. J'arrache mes écouteurs de mes oreilles et d'un geste distrait, je fourre mon appareil dans les mains de ma mère pour qu'elle le range dans son sac. Ca ne sert à rien que je le prenne avec moi, de toute façon il n'aura aucune utilité dans le château et j'aurais de toute façon autre chose à faire. January profita de mon retour à la réalité pour s'adresser - enfin - à nous.
« Vous êtes lents ! Vous n’avez pas hâte d’entamer cette merveilleuse cinquième année ? A votre avis, ça sera qui nos préfets ? Je suis étonnée qu’aucun de nous trois n’ait été choisi pour obtenir cette place, on avait quand même trois chances d’y arriver, ça aurait dû jouer en notre faveur. »
Lents ? Hâte ? Merveilleuse ? Elle est sérieuse là ? A ses mots, je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. Non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre. D'où c'est une merveilleuse année ? Etre assis toute la journée dans une salle, à écouter des profs barbants parler d'une matière tout aussi ennuyeuse, je n'en vois sincèrement pas l'intérêt. Je déteste être enfermé, rester assis, ça me tue, quasi au sens propre du terme. Quand on fait du Quidditch là ça va, je suis dans mon élément, les airs, et je kiffe totalement, mais en cours, j'ai envie de me pendre. Ce n'est pas pour rien que je me fais souvent punir, je n'arrive pas à tenir en place et personne ne veut comprendre que je suis hyperactif. Ils pensent tous que je veux faire mon intéressant, ça m'agace et d'ailleurs je le leur dis, mais ça n'arrange bien souvent pas mes affaires.
« Non. Je suis pas pressé de dire au revoir à Papa et Maman, moi. »
Entre un faux-cul et une prétentieuse, je suis bien entouré. Bon d'accord, je suis un peu vache avec mon frère et ma soeur, mais j'ai le droit, je suis eux et ils sont moi. Je sais que Noel n'aime pas quitter le cirque, il y a fort à parier qu'il prendra la relève de nos parents une fois qu'on sera majeur. Au départ, le flambeau devait me revenir mais mon père a fini par comprendre qu'il allait devoir mettre ses espoirs ailleurs, il était hors de question que je finisse ma vie dans ce cirque. J'aspire à des choses beaucoup plus intéressantes, même si j'ignore encore dans quoi exactement. Je comprends donc que Noel n'ait pas envie de quitter nos parents tout de suite. Mais je peux comprendre aussi que January ait envie de faire ça le plus rapidement possible, afin de couper cours aux embrassades. Pour ma part, je me trouve un peu entre les deux, j'aime pas les adieux, mais j'ai pas envie de rester dix ans sur le quai à câliner mes parents. J'aimerais bien me poser et être tranquille et je refuse de devoir passer le trajet dans les couloirs juste parce qu'on est monté au dernier moment. Je prends donc les devant et je dis au revoir à ma mère puis à mon père, les prenant dans mes bras. Une fois les adieux fait à mes parents - que je reverrais dans quelques mois - je dépasse mon frère et ma soeur et leur dis à leur attention.
"On s'en fout de qui seront nos préfets, c'est pas nous, c'tout. Et puis y'a fort à parier qu'il y en aura de l'année dernière. Bon j'vais chercher un compartiment, j'veux pas passer mon voyage debout comme un clochard !"
Mon humeur n'était pas au beau fixe, ce qui ne durait jamais très longtemps avec moi, par chance. Je n'aimais pas les adieux, je n'aimais pas ne pas pouvoir écouter ma musique quand j'en avais envie, je n'aimais pas passer des plombes dans le train et je n'aimais pas l'idée de reprendre les cours. J'étais si bien en vacances, certes mes potes m'ont manqué, mais je serais bien resté une ou deux semaines de plus en vacances, à dormir jusqu'à point d'heure et à m'entrainer. J'ai concocté un nouveau numéro et ça va me manquer de ne plus le jouer tous les soirs. En plus il y a deux jours de ça j'ai récupéré le numéro d'une jolie brunette, j'ai pas eu l'occasion de l'appeler, je suis un peu vert.
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Dim 31 Aoû - 22:59
« Non. Je suis pas pressé de dire au revoir à Papa et Maman, moi. »
La jeune fille ne put s’empêcher de grimacer, piquée au vif par la remarque de son frère ainé. Elle ne pensait pas que son empressement avait eu l’air si évident et n’avait pas la moindre envie d’expliquer qu’il n’était pas lié du tout à un potentiel désir de s’éloigner de sa famille qu’elle préférait nettement garder au complet. Noel devait le savoir mieux que quiconque, voilà pourquoi sa remarque l’agaçait plus que si elle était venue d’une autre personne étrangère à leur relation familiale. En même temps, elle savait qu’elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, le Gryffondor n’était pas ravi d’intégrer de nouveau l’école de sorcellerie dans laquelle elle avait passé déjà quatre année de sa vie parce que la vie qui lui convenait le mieux était encore celle du cirque, il devait donc être en train de passer ses nerfs sur elle ce qui n’était pas très agréable mais assez compréhensif pour qu’elle ne provoque pas un véritable scandale. Quoi qu’il en soit, January tenait absolument à rétablir la vérité, de peur que ses parents aient également remarqué son hyperactivité assez étrange et soient un peu vexé de la voir si enthousiaste à l’idée de retourner en cours et de quitter le domicile familiale, si on pouvait appeler ça un domicile.
« Moi non plus ! » Répondit-elle en prenant un air choqué. « S’ils pouvaient venir avec nous, je serais la plus heureuse du monde. »
Pour le coup, ce n’était que la vérité, elle aurait tellement aimé pouvoir lier tout ce qu’elle aimait pour n’avoir plus qu’un seul univers. La vie de château lui plaisait plus que tout au monde, mais sa famille était ce qui comptait aussi le plus, elle avait besoin de savoir qu’elle serait toujours là pour elle et c’était sans doute la raison pour laquelle elle ne voyait pas franchement l’intérêt de se faire de véritables amis à l’école, parce qu’elle avait déjà toutes les personnes qui lui étaient nécessaires à ses côtés. Après, elle s’était forcément liée avec plusieurs élèves, certains comme Nathan avaient pris une place particulière dans son cœur, Callie aussi faisait partie de ces personnes mais c’était un peu différent puisqu’elles se connaissaient déjà avant Poudlard. Le reste de ses relations, ou en tout cas une grande partie était plus basée sur une amitié assez fausse destinée à asseoir sa réputation et à faire d’elle la reine de l’école et peut-être même la future reine du monde, elle trouvait absolument génial de pouvoir être le centre de l’attention et voulait que ça continue toute sa vie. La vie de château était son avenir, elle savait et regrettait amèrement qu’elle ne soit pas compatible avec le reste de sa vie et en particulier sa famille.
"On s'en fout de qui seront nos préfets, c'est pas nous, c'tout. Et puis y'a fort à parier qu'il y en aura de l'année dernière. Bon j'vais chercher un compartiment, j'veux pas passer mon voyage debout comme un clochard !"
Visiblement, il n’y avait pas que Noel pour être de mauvais poil aujourd’hui, Snow n’était pas franchement mieux et la jeune fille resta bouche-bée devant sa réponse, le regardant s’éloigner vers le train sans pouvoir faire le moindre pas vers lui. Elle savait que son frère cadet aimait la vie à Poudlard, il était sûrement un peu nostalgique, mais elle avait imaginé qu’il serait plutôt content de retourner à l’école et de pouvoir retrouver toutes les filles qu’il pourrait draguer durant l’année scolaire. Mais non, apparemment, le jeune homme s’était levé du pied gauche et ça allait être difficile de le dérider. Cependant, January était assez de bonne humeur pour trois aujourd’hui et elle ne voulait pas du tout que leur voyage en direction de Poudlard se déroule dans un silence religieux, il fallait quand même que ses deux frères réalisent malgré leurs petites préoccupations, que c’était les derniers moments qu’ils pouvaient passer vraiment tous les trois avant de rejoindre leurs maisons respectives. Certes, ils arrivaient toujours à se retrouver pendant l’année, mais c’était moins évident qu’au cirque où ils passaient beaucoup de temps ensemble.
« Il est de sale humeur, non ? » Demanda-t-elle à Noel resté à ses côtés.
Il fallait espérer qu’elle ne se ferait pas rembarrer une énième fois, c’était le genre de choses qui lui tapait sur les nerfs, elle avait l’habitude d’être la numéro un, de pouvoir être choyée et chouchoutée par sa famille et non pas d’être celle sur qui on passait ses nerfs en cas de problème. January avait l’habitude de viser les sommets et c’était ce qu’elle aimait, alors forcément, savoir que non seulement personne ne faisait attention à elle pour le moment, mais qu’en plus elle risquait de leur être bien utile pour qu’ils évacuent toute la rancœur qu’ils avaient emmagasiné la rendait un peu nerveuse. Même si pour le coup, la jeune fille souhaitait se montrer compréhensive, elle n’avait pas pour habitude de se laisser marcher sur les pieds et savait remettre les autres à leur place lorsque c’était nécessaire et elle en éprouvait assez souvent le besoin. Seulement, lorsque c’était sa famille, elle avait nettement plus de scrupules. Bien sûr, il leur arrivait de se disputer de temps à autres, comme toute fratrie normale, mais ça ne durait jamais et January savait qu’il serait bien trop dur pour elle de faire face à un réel conflit impliquant une potentielle rupture momentanée de leur lien si précieux. Impossible.
« Je vous promets de vous écrire toutes les semaines et d’avoir des notes potables. » Dit-elle à ses parents avant de faire un câlin à sa mère et une bise à son père en étant certaine qu’elle ne tiendrait pas sa promesse, elle faisait la même tous les ans. « Je vais rejoindre Snow. »
Avant de monter dans le train, elle préférait dire au revoir à ses parents, elle savait qu’elle n’aurait pas le courage de redescendre pour ça, elle n’aimait pas du tout les au revoir encore plus quand il s’agissait de ses parents alors qu’elle savait pertinemment qu’ils s’attendaient à ce que l’un de leur trois enfants reprenne le cirque familial et continue à le faire vivre, mais aussi qu’elle ne serait pas cet enfant parce que c’était une vie qui ne lui convenait pas. Alors à chaque fois que January partait vers l’école où elle passerait toute sa scolarité, elle faisait en sorte que les bisous et les câlins soient relativement brefs, déjà parce qu’elle préférait être dans le train le plus vite possible au lieu de passer ce moment difficile mais surtout parce qu’il était primordial pour elle de laisser ce petit moment à Noel qui était des trois le plus attaché à la vie qu’il allait devoir quitter pour les mois qui allaient suivre, elle trouvait donc légitime de lui offrir cette opportunité. Il ne lui avait jamais dit qu’il en avait envie ou besoin, ni même qu’elle était stupide d’agir de cette façon, la jeune fille avait donc considéré que c’était un accord tacite entre eux et continuait à agir de cette manière. C’est donc sans regarder en arrière que January monta dans le train, laissant délibérément sa valise dans le quai pour passer sa tête par tous les compartiments dans l’espoir de trouver son frère.
« T’es sûr que ça va ? »
January venait de trouver son frère qui semblait-il avait trouvé un super coin dans lequel s’installer. Parfait, elle allait avoir peut-être quelques secondes pour savoir ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Dommage que son don n’ait pas eu la bonne idée de fonctionner lorsqu’ils étaient encore à trois sur le quai avec leurs parents qui avaient l’habitude qu’ils puissent lire leurs pensées respectives de temps à autres. Mais évidemment, ce genre de chose ne fonctionnait jamais quand ils en avaient besoin, ce serait trop facile.
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Mar 2 Sep - 12:37
Il n'y avait probablement pas de moment dans l'année où ils étaient plus différents qu'à la rentrée. Ils auraient été élevés chacun de leur côté que les choses ne se seraient pas déroulées autrement. Snow les rejoignit quelques secondes plus tard sur le quai, plus ou moins accompagné de leur père. Il n'avait pas décroché un mot depuis qu'ils étaient partis pour la gare, sans qu'il y ait pour autant d'explications plausibles. Entre sa sœur qui paraissait pressée de tout plaquer pour monter dans le train et son frère qui les ignorait royalement, Noel ne savait plus vraiment sur quel pied danser. La logique aurait voulu qu'il décide de bouder afin de leur faire savoir que c'était un comportement débile – quand bien même il aurait été mal placé pour en juger – mais il n'avait aucune envie de passer son trajet tout seul à errer dans l'unique couloir du wagon dans l'espoir de trouver une place avec des gens sympathiques. Non, non, d'autant plus que c'était là les derniers instants qu'il pouvait véritablement passer avec eux avant de n'avoir plus d'autres choix que de les croiser à l'arrache entre deux cours ou d'organiser tant bien que mal un moment en leur compagnie...
« Moi non plus ! S’ils pouvaient venir avec nous, je serais la plus heureuse du monde. »
Pendant ce temps, le plus jeune des triplés Shiver avait pris les devants et commençait déjà à dire au revoir à leurs géniteurs, fourrant au passage son MP3 dans les mains de leur mère. Le blond le regarda faire sans un mot, un peu choqué de l'empressement dont ils faisaient preuve tous les deux. S'il devait avoir des enfants un jour, il espérait sincèrement qu'ils ne tenteraient pas de se débarrasser de lui comme eux le faisaient là. Pour autant, ça ne semblait choquer que lui, comme si leurs parents s'étaient fait une raison. Après tout, ils réagissaient comme des adolescents normaux. Rares étaient ceux qui avaient toujours autant de mal à quitter leur famille qu'ils en avaient eu la première année. Etait-ce de sa faute s'il avait toujours autant de mal à voir son dortoir en ouvrant les yeux le matin, ou à ne dire bonjour qu'aux gens qu'ils croisaient dans sa salle commune avant d'avoir pris le chemin des salles de classe ? Il préférait de loin la promiscuité de leur roulotte et l'ambiance familiale du cirque. Quoi qu'on ait pu lui en dire lors de son arrivée à Poudlard, Gryffondor n'avait jamais été sa deuxième famille, c'était juste des gens qu'il voyait tous les jours et avec lesquels il était obligé de partager bien plus qu'il ne l'aurait souhaité. Bien sûr, il y en avait un bon nombre qu'il appréciait sincèrement – et pas que des Gryffondor d'ailleurs – mais ils n'étaient pas et ne seraient jamais comme sa famille, c'était un fait. Snow finit par les dépasser, se dirigeant droit vers le train.
"On s'en fout de qui seront nos préfets, c'est pas nous, c'tout. Et puis y'a fort à parier qu'il y en aura de l'année dernière. Bon j'vais chercher un compartiment, j'veux pas passer mon voyage debout comme un clochard !"
Le jeune homme soupira tandis que son frère disparaissait à l'intérieur du wagon. Non mais il avait un problème, lui, aujourd'hui ! D'accord, January n'était pas toujours la sœur idéale, celle dont on pouvait rêver, mais de là à lui parler comme si c'était son chien ! Il grimaça malgré lui et reposa les yeux sur le reste de sa famille, qui ne semblait pas indifférent non plus au comportement désagréable du Serpentard. Peut-être était-il vexé de ne pas avoir reçu d'insigne dans son enveloppe ? Il n'avait jamais imaginé son frère comme ayant l'espoir secret d'avoir ce rôle au sein de sa maison mais peut-être qu'il s'était trompé, que Snow ne rêvait que de ça depuis qu'il était entré à Poudlard... Ce serait étrange mais après tout... Ca lui ressemblait bien d'avoir envie de reconnaissance, quand bien même celle-ci serait purement scolaire. Son visage renfrognée passa une dernière fois devant les vitres du couloir et disparut à nouveau, signe qu'il avait trouvé un compartiment de libre. Au moins une bonne chose aujourd'hui ! Njut miaula plus fort encore que précédemment, sûrement parce qu'il commençait à avoir hâte d'être au calme et de pouvoir quitter quelques temps son horrible caisse de transport. En tendant l'oreille, on pouvait remarquer que c'était le cas de beaucoup d'animaux de compagnie puisqu'il y avait des hululements et autres bruits en tout genre qui s'élevaient de toutes les cages présentes sur le quai.
« Il est de sale humeur, non ? »
Le jeune homme hocha la tête en posant une main compatissante sur l'épaule de sa sœur. Normalement, c'était lui, le plus lunatique des trois... Même si c'était chiant au possible, les gens avaient fini par s'y habituer et l'évitaient comme la peste lorsqu'il avait sa tête des mauvais jours, sachant pertinemment que c'était temporaire. S'il commençait à lui piquer sa place, ça n'allait pas aller ! Il sentit January bouger légèrement en direction de leurs parents, si bien qu'il retira machinalement sa main et se mit à observer de nouveau le quai, comme s'il y avait une chance, même infime, de trouver quelqu'un de connu dans ce flot de personnes en tout genre. La tignasse rousse d'Alexanne finit toutefois par attirer son attention mais le temps qu'il lève le bras pour lui faire signe quelqu'un lui boucha la vue, aussi il laissa lourdement retomber son bras en soupirant de nouveau avant de reporter son attention sur sa famille. La jeune femme venait de s'éloigner de ses géniteurs et passa devant lui en précisant qu'elle allait rejoindre le jeune Shiver, probablement déjà installé dans le compartiment qu'il avait choisi.
« Eh ! Ta val... » commença t-il dans l'espoir qu'il ne s'agisse que d'un oubli de la part de sa sœur mais celle-ci monta dans le train sans prêter la moindre attention à ce qu'il disait. « …ise... »
Génial... Il ne manquait plus que ça ! Est-ce qu'il avait une tronche à jouer les porteurs ? C'était le rôle de Snow, normalement, de porter les affaires de leur frangine parce qu'il passait sa vie à céder à tous ses caprices, pas le sien ! A croire que tout était inversé ce matin, ce qui n'était pas franchement pour lui plaire... Il n'eut pas le temps de pester intérieurement plus longtemps que sa mère ouvrait grand les bras et qu'il courut presque s'y blottir. Il n'avait absolument aucune envie de monter dans ce maudit train, de rester des mois entiers dans ce maudit château avant de rentrer à la maison pour deux semaines à peine et de repartir presque aussi vite pour d'autres interminables mois. Autour de lui, les élèves commençaient à imiter les deux plus jeunes triplés puisqu'ils grimpaient à leur tour dans les wagons, faisant bouger légèrement l'imposant véhicule. Noel faisait en sorte de prolonger tant que possible ce dernier câlin mais le sifflet finit par retentir, bien trop tôt à son goût. Il plaqua un énorme baiser sur la joue de sa génitrice et enlaça tristement son père avant que celui-ci ne l'aide à monter les deux valises et le chat dans le train. Il resta près de la porte, jusqu'à ce que celle-ci ne se ferme, pour écouter les dernières recommandations parentales.
« Et je veux tout savoir, absolument tout, hein ! Vous oubliez pas ! Vous m'écrirez, hein ? Je vous aime ! Dites au revoir à tout le monde pour moi ! »
Puis comme la porte se fermait, il passa son bras par la fenêtre pour leur faire un dernier signe avant de se mettre en quête de sa fratrie. Il hissa sa valise – la moins lourde – sur celle de sa sœur et termina sa pile par la cage de Njut, et se mit à pousser le tout tant bien que mal. Il prenait toute la largeur du couloir mais il s'en fichait éperdument. Ce fut tout essoufflé et les joues rougies par l'effort qu'il venait de fournir pour arriver jusque là qu'il tapa dans la porte du compartiment. Lors qu'elle fut ouverte, il poussa une dernière fois sa pile de bagages à l'intérieur et posa la cage de son chat sur un siège vide avant de galérer pour mettre sa malle – et seulement la sienne – dans les filets. Il se laissa tomber dans le siège à côté du chat et lui ouvrit. La boule de poils sortit prudemment la tête de sa caisse de transport et vint se coucher sur les genoux de son propriétaire qui se mit à lui caresser le dos d'un geste tendre et machinal.
« La prochaine fois, elle reste sur le quai. » lâcha t-il à January quand il eut repris son souffle. « Elle passe quand la vieille avec son chariot ? Un trajet sans bulles baveuses, c'est tout pourri. »
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Mer 3 Sep - 17:45
J'aurais pu faire des efforts pour cacher mon agacement et ma mauvaise humeur, ma famille n'a pas a essuyer les plâtres rien que parce que je ne suis pas bien luné. Seulement tout cela me passe au dessus et en cet instant, la seule chose à laquelle je pense c'est que si je ne peux pas être moi-même auprès de ma famille, auprès de qui pourrais-je l'être ? Mon raisonnement était tordu, mais en cet instant je m'en moquais bien, j'étais trop centré sur mes petites problèmes et ma petite vie pour penser aux autres, pourtant dieu sait que January & Noel occupaient une place primordiale dans ma vie, ainsi que mes géniteurs. Exaspéré depuis mon réveil - voir depuis que j'ai reçu une lettre de Poudlard - je ronchonne dans mon coin, pour tout et n'importe quoi. Il fait trop chaud, trop froid, il n'y a pas assez de soleil ou trop, les gens sont en travers de ma route et ça à le don de me porter tout de suite sur les nerfs, l'incompétences des uns, le côté empoté des autres, les bonjours hypocrites ou le manque de politesse de certains, les effusions de joies inutiles, le manque d'intérêt de certains, le manque de place ... Bref, tout y passait, tout ce qui n'aurait eu aucun intérêt en règle général, m'exaspérait au plus haut point aujourd'hui. Je râlais contre Catalina de ne pas être là quand j'avais besoin d'elle mais en même temps, la jolie grecque aurait été avec moi que ça ne m'aurais pas plus, préférant qu'elle soit ailleurs plutôt que sur mon dos. Je lui en voulais de ne pas m'avoir donné de ses nouvelles depuis le retour de la croisière, même si j'étais conscient qu'elle connaissait mon problème avec les lettres et qu'elle savait qu'elle n'aurait certainement pas obtenu de réponse de ma part. Bref, tout cela pour dire que je n'étais pas d'humeur et quoi que puisse faire les gens, rien ne m'irais. Je détestais être dans cet état mais étais bien incapable de me raisonner.
« T’es sûr que ça va ? »
Personne ne pouvait être berné par un simple "wouhai ça va, t'inquiètes" et certainement pas January qui me connaissait par coeur. De toute façon je n'avais pas particulièrement envie de mentir, ni même de m'appesantir sur les raisons qui me rendent grognon. En cet instant, j'aurais préféré qu'elle comprenne par elle même, que notre don serve à quelque chose, au moins une fois, malheureusement je n'entendais pas ce qu'elle pensait, du coup je pouvais me douter que l'inverse était tout aussi vrai. Durant quelques instants, je gardais obstinément le silence, je n'avais pas envie d'en parler, pas envie de me justifier et j'aurais aimé qu'elle le comprenne. Mais en même temps j'avais envie de me plaindre, entendre quelqu'un dire que j'avais raison, quelqu'un qui prétendrait me comprendre, me trouver dans mon droit d'être dans cet état. Je n'avais rien demandé à personne et pouf ! du jour au lendemain on comprenait le pourquoi de mon écriture en hiéroglyphe, de mes innombrables fautes, de ma refus catégorique de lire en cours, de ma frustration et de mon emportement quand je me sentais piégé. Finalement, au bout de 4 années, ils avaient fini par comprendre que j'avais toujours eu des problèmes de dyslexie et que j'avais besoin d'aide. Aide, qu'ils avaient décidé de m'apporter grâce aux bons soins de notre assistante de bibliothèque, Mlle June. Seulement on ne m'avait pas demandé mon avis, on m'avait imposé cette aide et ça me rendait dingue. Déjà qu'on me refusait le droit d'être Préfet alors que j'en avais l'étoffe, alors maintenant on m'était mon secret et ma patience à rude épreuve ...
"J'veux pas retourner à Poudlard. C'est tous des nazes, j'les déteste."
Avis tranché, aucune impartialité, je m'étais tout le monde dans le même sac. On sentait que quelque chose n'allait vraiment pas, que quelque chose me dérangeait vraiment car j'avais monté le ton. C'était un caprice, je vous l'accorde, mais à mes yeux il était justifié. Je ne voulais pas suivre ces cours privés, je refusais l'idée qu'une parfaite inconnue joue de ses airs supérieurs et me prenne pour un débile alors que je ne l'étais pas. Je m'étais toujours débrouillé jusqu'à présent, je n'avais pas besoin d'aide. Pour moi, il était évident qu'elle allait tout balancé à qui voulait l'entendre et qu'on allait se foutre de ma gueule. Quatre années à construire une réputation en béton et au bout de deux jours avec elle, tout serait à refaire. Je me voyais déjà demander mon transfert dans une école loin, très loin de Poudlard et rien que l'idée me révoltait et me donnait froid dans le dos. Je refusais l'idée de devoir me séparer de January & de Noel mais je n'accepterais pas de voir ma réputation voler en éclat à cause d'une blondasse. Je ne la connaissais pas, n'allant jamais à la Bibliothèque mais je n'avais pas envie de la connaitre, je la détestais déjà.
« La prochaine fois, elle reste sur le quai. Elle passe quand la vieille avec son chariot ? Un trajet sans bulles baveuses, c'est tout pourri. »
Je tournais mon regard vers la porte du compartiment quand Noel arriva avec sa valise et celle de January. En général c'était moi qui m'occupais des affaires de ma soeur, mais cette fois-ci, je n'en avais pas eu l'envie et sincèrement, ça m'étais même sorti de la tête. Egoïstement, je trouvais que c'était bien fait pour lui, pour une fois que les rôles changeaient, ça ne lui faisait pas de mal de faire un peu de sport, il était bien trop maigre. Mais en même temps je me trouvais un peu injuste, vu que personne ne m'obligeais à accéder aux caprices de ma soeur, je le faisais de moi-même. Quand Noel aborda le sujet des bulles baveuses, je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel, excédé.
"On est même pas encore parti et tu penses déjà à ton estomac ... non mais franchement ... J'sais pas comment tu fais pour pas être obèse, tu bouffes n'importe quoi et tu restes des heures devant ton ordi ... un comble !"
En général, je n'imposais jamais mon choix de vie aux autres, surtout que je savais que ça ne servirait à rien, January, Noel et moi étions totalement différent. Jan' était le genre de personne à toujours prendre soin de sa personne, travaillant constamment un nouveau sourire ou une nouvelle technique de drague. Elle aimait être vue, admirée et même enviée mais détestait le sport. Noel se moquait de tout ça, il n'y avait que son ordinateur et ses cartes qui comptait et ce n'était pas la peine de lui parler de sport, il n'aimait pas non plus. J'étais le seul sportif de la famille, peut-être un peu trop même. C'était une de mes drogues, je n'arrivais pas à m'en passer. Je mangeais sainement, je bougeais tout le temps - certainement en partie dû à mon hyperactivité - et j'aimais plaire également. Sur certains points, je ressemblais beaucoup à ma soeur, plus qu'à mon frère en tout cas. Je n'imposais jamais mon choix de vie mais aujourd'hui j'avais décidé d'être chiant et Noel était un défouloir parfait en cet instant.
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Sam 6 Sep - 10:07
Une fois entrée dans le wagon choisi par son frère, la jeune fille ne put s’empêcher de lui demander ce qui n’allait pas, voulant à tout prix savoir pourquoi il était si froid depuis qu’ils avaient quitté leur roulotte pour prendre la direction de la garde. Cependant, elle ne s’était pas attendue à une telle réponse, comment se faisait-il qu’il ait pu changer d’opinion comme ça alors qu’il était normalement toujours content de reprendre le chemin de l’école ? Snow était le genre de garçon populaire qui se trouvait facilement au centre de l’attention et qui n’avait pas de problème pour se faire des amis et pour trouver une cavalière si une soirée était organisée à l’école. January avait toujours eu l’impression qu’il était très à l’aise parmi les autres élèves et que c’était un univers qu’il aimait beaucoup. Il pouvait donc dire ce qu’il voulait, la Poufsouffle ne pensait pas s’être trompée pendant quatre longues années, il y avait donc un truc qui clochait, peut-être en rapport avec un ami, une amie, un camarade ou une de ses nombreuses conquêtes, mais elle avait beaucoup de mal à croire qu’il puisse être véritablement en colère à l’idée de retourner à Poudlard puisque c’était un univers qui lui avait toujours convenu. En tout cas, il n’avait pas la même appréhension que Noel et semblait beaucoup moins attaché au cirque que leur ainé, un peu comme elle en fait. Et puis, en toute honnêteté, January se sentait déjà bien assez coupable de ne pas être aussi attachée à l’entreprise familiale que ses géniteurs, alors si ses deux frères réussissaient à faire passer le cirque avant tout le reste, ça allait être encore plus dur pour elle de ne pas en être véritablement capable.
« Je ne comprends pas, tu as toujours adoré Poudlard, qu’est-ce qu’il y a de différent cette année ? » Demanda-t-elle véritablement étonnée par le comportement de son frère. « Il s’est passé un truc pendant la croisière ? »
Il fallait bien reconnaitre qu’avec toute son histoire avec Asling, elle n’avait pas eu franchement l’occasion de passer des journées entière avec ses frères, même si elle ne laissait pas passer une journée entière sans aller les voir et discuter avec eux. D’ailleurs, elle avait pris très rapidement l’habitude de prendre ses repas avec eux et de rejoindre l’un ou l’autre dans sa cabine toutes les nuits parce qu’elle supportait toujours très difficilement d’être aussi proche d’eux en étant pourtant sans eux. Et puis, c’était la seule chose qu’elle appréciait véritablement au cirque, pouvoir partager la roulotte de ses frères et être avec eux tout l’été alors qu’à Poudlard, c’était chacun dans son dortoir sans possibilité de contourner cet obstacle de taille. January n’avait jamais voulu entrer par effraction dans une salle commune, déjà parce qu’elle ne voulait pas du tout se mettre à dos les camarades de la dite maison, ça lui semblait inconcevable d’être mal perçue au sein de l’école alors qu’elle faisait tellement d’efforts pour être au sommet mais également parce qu’elle savait qu’elle s’exposerait alors à une punition de taille et January essayait dans la mesure de ses capacités de respecter le règlement imposé par l’école. La jeune fille était donc plutôt contente d’avoir réussi à rester relativement proche de ses frères malgré tous ces interdits auxquels ils devaient faire face et c’était pour cette raison qu’elle était franchement étonnée d’entendre de telles paroles sortir de la bouche de Snow, ça ne lui ressemblait franchement pas.
« Merci Noelounet, t’es le meilleur ! » Lui répondit la jeune fille en se déplaçant pour lui déposer un bisou sonore sur la joue. « Tu sais bien qu’elle est beaucoup trop lourde pour moi. »
Son frère ainé venait très gentiment de lui apporter sa valise et considérant la tête qu’il faisait et son souffle court, il avait dû pas mal galérer. Evidemment, c’était loin de faire culpabiliser puisqu’elle trouvait totalement normal de ne pas avoir à porter ses bagages en sachant qu’elle avait deux frangins plus ou moins costauds susceptibles de le faire à sa place. Certes, en temps normal, c’était Snow qui se chargeait de ses affaires puisqu’il avait plus la carrure pour cela et aussi parce qu’elle avait pris l’habitude de le laisser faire depuis leur première année à Poudlard, il lui paraissait donc tout à fait normal que pour cette journée particulière, il joue les bagagistes pour l’aider à éviter de se casser le dos, les ongles ou n’importe quoi d’autre. Alors bien sûr, elle tenait à montrer sa reconnaissance à Noel parce qu’il avait été franchement gentil de lui venir en aide alors qu’il aurait sans doute pu laisser sa valise sur le quai et ainsi l’obliger à arriver à Poudlard sans aucun vêtement à se mettre sur le dos, mais il avait été assez gentil pour ne pas agir de la sorte, il était donc normal qu’elle pense à le remercier. Toutefois, elle ne prenait pas franchement ses menaces au sérieux, considérant que jamais Noel ne pourrait lui faire une chose pareille, ça ne lui ressemblait pas, il se montrait bien souvent taquin avec elle au lieu d’être à sa botte comme la plupart des autres garçons qu’elle côtoyait mais ce n’était pas pour autant qu’il risquait de se montrer véritablement méchant, la Poufsouffle le connaissait assez pour en être convaincue.
« T’as déjà regardé la composition des trucs que tu manges et le nombre de calories ? » Ne put-elle s’empêcher d’ajouter. « Je sais que tu n’es pas bien gros et que tu peux un peu tout te permettre, mais risquer de devenir diabétique avant tes quarante ans, c’est un peu dommage quand même. »
January avait toujours fait très attention à son alimentation parce que son corps était son outil de travail, en tout cas, elle avait toujours pensé que ce serait grâce à son apparence physique qu’elle pourrait récupérer l’homme qui lui conviendrait et ainsi avoir l’avenir dont elle rêvait. Jusqu’ici, sa vie lui avait montré que ça marchait plutôt bien, elle jouait de ses charmes pour obtenir ce qu’elle voulait mais n’était pas encore au bout de ses peines, elle n’avait pas encore trouvé le milliardaire qui lui ouvrirait les portes du monde aristocratique avec la gloire et la fortune dont elle avait toujours rêvé.
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Dim 7 Sep - 17:15
« Merci Noelounet, t’es le meilleur ! Tu sais bien qu’elle est beaucoup trop lourde pour moi. »
Le Gryffondor grimaça en entendant le surnom parfaitement immonde dont venait de le gratifier sa sœur. Surnom fut rapidement suivi par un bisou, probablement en guise de remerciements. Si elle pensait que ça pouvait lui donner envie de s'y reprendre à plusieurs fois, elle se fourrait le doigt dans l'oeil. Il n'avait jamais eu pour ambition de servir de larbin à January et ce n'était certainement pas aujourd'hui qu'il allait commencer. Une fois n'était pas une habitude et – comme il y en aurait jamais de deuxième – c'était très bien comme ça. Parfois, Snow lui faisait un peu de peine à être à moitié sous les ordres de la seule fille de la fratrie, toujours là pour la soulager des efforts qu'elle aurait dû fournir elle-même, pour rendre sa vie plus facile quitte à compliquer un peu la sienne. Elle n'avait même plus à lever le petit doigt qu'il arrivait à la rescousse, prêt à tout pour ses beaux yeux. C'était un peu ridicule quand même, et dans le fond, il ne pensait pas que ça lui rendait vraiment service. Le jour où elle se rendrait compte qu'il n'y aurait pas forcément de garçon bien intentionné pour faire tout à sa place, il faudrait bien qu'elle risque sa manucure pour le faire elle-même... Autant la mettre dans le bain tout de suite. Mais bon, c'était une décision qui ne le regardait absolument pas, ils étaient grands et en âge de faire ce que bon leur semblait et ce même s'il n'approuvait pas vraiment...
« Je sais que j'ai été le plus gâté niveau identité, mais si tu pouvais éviter de la ruiner par pure jalousie, ce serait gentil. » répliqua t-il d'un ton faussement supérieur, bien conscient que leurs prénoms étaient tous aussi affreux les uns que les autres. « Elle est bien trop lourde pour n'importe qui ! J'ai eu l'impression d'être à deux doigts de la crise d'asthme rien qu'en la poussant jusque là ! Si t'arrêtais de la remplir de trucs inutiles, tu pourrais te débrouiller avec. Et ce serait pas un mal ! »
Assis à l'autre bout du compartiment, Snow ne semblait pas de meilleure humeur que lorsqu'il était monté dans le train. Si c'était pour leur tirer une tronche comme ça tout du long, il aurait peut-être mieux fait de jouer les clochards tout le trajet, comme il l'avait si bien dit un peu plus tôt. Déjà qu'il n'avait aucune envie de retourner à Poudlard, si en plus il fallait supporter la tête d'enterrement de son frère, il allait trouver la manette d'arrêt d'urgence – il y en avait toujours une dans les trains dans les films – et descendre avant d'arriver à destination. Qu'importe s'il devait rentrer à pieds jusqu'à Londres et appeler ses parents en urgence pour venir l'y chercher, tout lui paraissait plus enviable que l'ambiance pesante qui régnait dans leur petit espace. Si même lui n'était pas heureux de retourner à l'école, c'était qu'ils étaient tombés bien bas... Bientôt, ça n'étonnerait plus personne de voir l'aîné tenter de s'ouvrir les veines avec sa liste de fournitures tant il était de notoriété publique qu'il préférait largement la vie moldue à la vie sorcière. Sur ses genoux, Njut se mit doucement à ronronner, gigotant légèrement pour se mettre sur le dos, les quatre pattes en l'air, afin de se faire gratter le ventre. Il allait enfin pouvoir retrouver un semblant de liberté, se balader à sa guise dans les couloirs et retrouver son lit tous les soirs. Un programme alléchant tant pour le maître que l'animal. Leurs habitudes étaient toujours chamboulées lors des retours à la maison, puisque le chat n'avait pas le droit de rester dans la roulotte, même si Noel parvenait souvent à l'y introduire en douce quand tout le monde dormait. C'était le seul point positif des mois passés à Poudlard.
"On est même pas encore parti et tu penses déjà à ton estomac ... non mais franchement ... J'sais pas comment tu fais pour pas être obèse, tu bouffes n'importe quoi et tu restes des heures devant ton ordi ... un comble !"
Le blond fusilla son frère du regard, pas enclin le moins du monde à laisser passer ses remarques idiotes sous prétexte qu'il était de mauvaise humeur. S'il voulait que tout le monde le devienne et que le compartiment des Shiver devienne l'enfer sur Terre – ou sur rails plus précisément – il était très bien parti pour réussir. S'il avait envie de passer sa vie à manger des trucs dégueulasses simplement parce que c'était soi-disant bon pour la ligne, la santé ou il ne savait quoi encore, c'était son choix. Lui n'avait jamais vu les choses sous cet angle, bien conscient qu'on ne vivait qu'une fois et qu'il valait mieux en profiter tant qu'il le pouvait encore, et ça ne serait certainement pas un crétin incapable de faire bonne figure le temps d'un trajet qui y ferait changer quoi que ce soit ! S'il aimait profondément Snow, parfois, il souhaitait simplement qu'il apprenne à la fermer. S'il y avait des conseils ou des réprimandes à lui donner, il avait assez de ses parents pour le faire, et ça n'était certainement pas le rôle de son petit frère. Malheureusement pour lui, alors qu'il avait décidé de ne pas envenimer davantage la situation, January trouva utile de rebondir sur le sujet.
« T’as déjà regardé la composition des trucs que tu manges et le nombre de calories ? Je sais que tu n’es pas bien gros et que tu peux un peu tout te permettre, mais risquer de devenir diabétique avant tes quarante ans, c’est un peu dommage quand même. »
Il abandonna ses baskets au pied de son siège d'un air las et s'assit en tailleur, faisant tomber Njut dans le creux créé au passage, ce qui lui valut un miaou désapprobateur et un abandon hautain. La boule de poils orange descendit du fauteuil, alla renifler tour à tour les deux autres Shiver puis grimpa sur un siège de libre, s'y roulant en boule sans demander l'avis de personne. Il commençait sérieusement à se demander s'il n'aurait pas été plus intelligent d'aller chercher un compartiment avec quelqu'un d'autre... Alexanne, Catalina, Emrick, Nathan... n'importe qui pour un peu qu'il ne s'agisse pas de ses frères et sœurs. Malheureusement, il était un peu tard désormais. Sa valise était bien installée et rien que l'idée de la déloger et de repartir à la recherche d'une place de libre l'épuisait. Il se laissa lourdement tomber contre le dossier de son fauteuil et regarda par la porte vitrée la fenêtre de l'autre côté du petit corridor.
« Vous vous êtes mis d'accord pour me faire encore plus regretter de vous avoir suivi ou ça vous est venu comme une illumination ? Parce qu'entre l'humeur massacrante de Snow, toi qui me prends pour ton elfe de maison avec ta putain valise et maintenant vos remarques minables sur mon alimentation ou la manière dont je gère ma vie en général, vous y arrivez à merveille. »
Il soupira exagérément, comme pour bien leur faire savoir qu'ils le faisaient chier, et fouilla dans la poche de son blouson pour en tirer quelques pièces – discrètement subtilisées un peu plus tôt dans sa semaine alors qu'ils étaient partis chercher les dernières fournitures dont ils avaient besoin – et se leva, s'étirant paresseusement avant de jeter un regard interrogateur à ses chaussures sans parvenir à se décider à les réenfiler. Tant pis, de toute façon c'était tout moquetté partout. Ce fut sur cette pensée un peu bête qu'il ouvrit la porte vitrée en balançant un vague « Faites attention au chat, j'reviens. » avant de partir en chaussettes dépareillées à la recherche de ses bulles baveuses.
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Dim 7 Sep - 22:54
C'était la première fois de ma scolarité que je n'étais pas content de retourner à Poudlard mais si les autres années commençaient comme celle-ci, ce ne serait certainement pas la dernière. Pourquoi moi ? Pourquoi cette année ? Qu'est-ce que j'ai encore fais ? Je n'ai pas encore passé mes BUSEs et je n'ai strictement pas changé de comportement depuis 4 ans, alors pourquoi maintenant ? Soudainement, ils ont tiré au sort un nom et se sont dit "Tient, on va le faire chier lui !" ? La vie était injuste, profondément injuste et j'étais dégoûté que ce soit tombé sur moi. Ils auraient pu me mettre une cible sur le dos la toute première fois où ils m'ont vu et où j'ai tapé un scandale. Là d'accord, j'aurais compris qu'ils ont cherché la petite bête dans ma vie. Mais depuis 4 longues années où ils ont supporté mes sautes d'humeurs et mes caprices, ils auraient pu continuer 3 années de plus, ils en avaient déjà fais la moitié. Un comble.
« Je ne comprends pas, tu as toujours adoré Poudlard, qu’est-ce qu’il y a de différent cette année ? Il s’est passé un truc pendant la croisière ? »
Poudlard en soit, j'adore. J'adore vivre dans un château, j'adore rencontrer de nouvelles personnes, m'ouvrir à de nouveaux horizons, redécouvrir la vie. Ca oui, j'adore. J'adore le grand Parc, le lac et même la Forêt interdite - même si je n'y mets pas un pied dedans. J'aime un peu moins les cours que je trouve barbant mais ça encore, que ce soit au château ou au cirque, ça ne change pas grand chose à mon quotidien. J'adore le Quidditch, c'est une véritable révolution à mon sens et je kiffe de voler dans les airs. Mais je déteste qu'on fasse une intrusion aussi brutale dans ma vie, simplement pour "venir à mon aide". Ai-je demandé de l'aide ? Je ne crois pas, je n'en ai aucun souvenir. Je sens la frustration gagner encore d'un cran. J'hésite à en parler avec ma soeur et mon frère. D'un côté ça me bouffe de ne rien leur dire, ce n'est pas mon genre de leur cacher des choses, surtout aussi importantes dans ma vie. Mais s'ils me disent que c'est une bonne chose, je crois que je vais réellement péter un câble. Je ne veux pas qu'ils soient de leur côté, je veux qu'ils soient du miens, à moi, leur frère, leur triplé. Les entendre avoir un avis différent du miens ce serait comme une trahison à mon sens.
"J'ai reçu une lettre ..."
J'allais continuer ma petite histoire, raconter à January que ladite lettre contenait un long paragraphe sur mes lacunes constatées depuis le début de ma scolarité, mon refus constant de lire en classe et mon incapacité de rester en place trente secondes. Je lui expliquerais ensuite qu'après avoir contacté nos parents pour en savoir plus, ils ont fini par apprendre que je souffrais - entre autre - de dyslexie, d'où mon refus catégorique de lire en classe, mes innombrables fautes et mon écriture en pattes de mouche. Quant à mon incapacité à me tenir tranquille en classe viendrait tout simplement de mon hyperactivité. Mon esprit est incapable de rester focalisé trop longtemps sur une même tache et aurait tendance à partir un peu trop rapidement dans tous les sens. Mon problème de concentration viendrait essentiellement de mon hyperactivité, mais également de mon désintérêt total pour certaines matières. La lettre se concluant ensuite par une volonté forte de vouloir y remédier et des cours particuliers imposés. Mais Noel venait d'arriver et sans vraiment savoir pourquoi, je ne pus pas continuer ma phrase. Tout dans l'attitude de mon frère me tapais sur le système. Pourtant Noel était comme à son habitude, rien de changeait en lui, il ne voulait pas aller à Poudlard et j'aurais dû, en toute logique, me joindre à lui dans cette histoire, me sentir proche de lui. Pourtant ce ne fut pas le cas.
January profita de l'entrée de notre frère pour aller le remercier pour sa valise. Fin stratège, Jan' avait espéré que ses remerciements et son petit bisou suffirait à calmer Noel et à lui donner envie de recommencer si l'envie me prenait de nouveau de ne pas lui venir en aide comme je le fais tout le temps. Seulement Noel, ce n'est pas moi et l'envie de rendre service à ma soeur - surtout pour ce genre de chose - ne lui donnait pas particulièrement envie. Non pas qu'il n'aimait pas Jan', mais simplement ils avaient pris pour habitude tous les deux à ce que ce soit moi qui vienne en aide à Jan' quand elle en avait besoin. Je ne pourrais pas leur jeter la première pierre, puisque c'était en grande partie de ma faute, je cédais trop facilement à ma soeur. Je suis faible avec elle, je le sais mais personne ne pourra me changer. Seulement j'ai beau être faible, il y a des jours où il ne faut pas me faire chier, Jan' et Noel rentrent dans le même panier que les autres. Ne prenant même pas la peine de les écouter, je détourne mon regard et regarde par la fenêtre. Noel laisse en liberté sa bestiole que je ne peux pas encadrer et sincèrement, si elle m'approche de trop près, elle se prend un coup.
« Vous vous êtes mis d'accord pour me faire encore plus regretter de vous avoir suivi ou ça vous est venu comme une illumination ? Parce qu'entre l'humeur massacrante de Snow, toi qui me prends pour ton elfe de maison avec ta putain valise et maintenant vos remarques minables sur mon alimentation ou la manière dont je gère ma vie en général, vous y arrivez à merveille. »
Et voilà que la mauvaise humeur avait l'air d'être contagieuse, Noel s'y mettait à son tour. Je ne pouvais m'empêcher de lever les yeux au ciel, trouvant son attitude exaspérante alors que j'étais loin de me rendre compte que la mienne était bien pire. Si on ne pouvait plus lui faire la remarque sur son alimentation, où allait-on ? S'il devait prendre la mouche à chacune de nos remarques, ça allait être folklo durant ce maudit voyage. Evidemment, c'était moi qui avait commencé, mais je ne m'en rendais pas compte et n'avais pas envie de m'en rendre compte. Pour une fois qu'il faisait un effort en montant la valise de Jan', il n'allait pas nous en faire tout un fromage, fallait pas déconner. S'il le faisait plus régulièrement, il aurait pris l'habitude du poids et ne râlerait pas de cette façon. Mais évidemment, le nez collait à son écran d'ordinateur, c'était difficile de faire un quelconque effort physique, sauf pour cliquer sur sa souris ou taper sur son claver. L'humeur de Noel n'aidait en rien la mienne et quand il partit en laissant sa bestiole avec nous, je ne pus m'empêcher de déclarer.
"S'il le laissait dans sa cage, on aurait pas besoin de jouer les nounous. S'il m'approche, je lui apprends à voler !"
Je n'aimais pas le chat de Noel, mais en règle général, je n'aimais pas les animaux, c'était de notoriété publique et Jan' était au courant, tout comme Noel. Mais cela n'avait pas dérangé ce dernier de nous le confier.
Franchement, elle ne s’était pas attendue à une réponse aussi succincte de la part de Snow. Que voulait-il au juste ? Qu’elle lui arrache chaque morceau de réponse comme un trésor pour espérer enfin comprendre ce qui lui arrivait ? Non parce que très sérieusement, c’était un peu lourd comme façon de procéder, s’il avait pu lui dire clairement ce qui n’allait pas, ils n’auraient eu qu’à en discuter cherchant des solutions pour que ça aille mieux et leur trajet n’aurait pu être que plus positif. Enfin, de toute façon, January savait qu’avec sa famille, les choses ne se passaient pas souvent comme elle le désirait et pour cause, ils étaient tous très différents et même si elle connaissait ses frères mieux qu’elle se connaissait, il y avait toujours des moments où la Poufsouffle avait l’impression de ramer un peu pour les comprendre. Rien de bien grave, en théorie, mais en ce jour de rentrée très particulier puisqu’il était le voyage en train était le dernier moment qu’ils pouvaient vraiment passer à trois avant d’être séparés pour regagner leur maison respective et rester avec leurs camarades. Alors bien sûr, January n’avait pas envie que ça se passe mal entre eux, ils devaient profiter de leurs derniers instants en famille et pour cela, il fallait qu’elle comprenne ce qui n’allait pas pour Snow. Avec Noel à la limite, elle n’avait pas ce problème puisqu’elle savait très bien qu’il n’était juste pas forcément très heureux de devoir retourner à Poudlard. La vie semblait bien compliquée.
« Quel genre de lettre ? » Demanda-t-elle à la fois par curiosité et par réelle envie d’aider son frère. « Dis-moi que ce n’est pas une fille, il te suffira d’en trouver une autre si c’est le cas, tu as l’embarras du choix. Toutes mes copines rêveraient que je te les présente. »
Un chagrin d’amour semblait peu probable venant de Snow, c’était un garçon qui collectionnait les filles, elle était bien placée pour le savoir puisqu’ils évoluaient dans la même sphère à l’école, elle était donc pas mal au courant de ses agissements et s’amusait de le voir voleter de conquête en conquête sans pour autant se mêler de sa vie de ce côté-là, considérant qu’elle n’avait pas forcément envie d’en savoir plus sur ce qu’il faisait avec toutes ses filles, Snow était son frère et elle préférait l’imaginer innocent même en ayant sous les yeux la réalité en face. Toutefois, cette idée était aussi la première qui ait pu lui traverser l’esprit. Il ne s’était rien passé de particulier au cirque, en tout cas, la jeune fille n’en avait pas eu l’impression, donc ça ne pouvait être que sur le bateau qu’un événement néfaste s’était produit et le plongeait désormais dans un tel état. January voulait comprendre qui ou quoi avait pu le rendre si irritable tout d’un coup, au point qu’il oubli sa valise ce qui était tout de même un comble, il pensait toujours à elle en premier d’habitude. Certes, c’était faire preuve d’un peu trop d’égocentrisme que de voir les choses de cette façon, mais l’entrée de Noel dans leur compartiment et avec lui tout un tas de reproches désagréables ne l’aidait pas à penser à autre chose.
« Rien n’est inutile, je ne transporte que ce qui m’est indispensable. Papa et maman ont oublié de t’enseigner la galanterie on dirait. » Remarqua la jeune fille en souriant, loin de lui faire de réels reproches. « Si je me faisais mal en la portant, vous vous sentiriez bien coupable tous les deux. »
Son frère et elle avaient pour habitude de se taquiner en permanence, c’était plus fort qu’elle, January avait besoin de l’enquiquiner en permanence et puis, la plupart du temps, il le cherchait pas mal aussi, il avait toujours des réactions étranges ou une façon d’être un peu bizarre. Enfin bizarre, tout était relatif, la Poufsouffle l’avait toujours connu comme ça et ne l’imaginait pas autrement mais vu par un œil extérieur, il devait avoir l’air particulièrement étrange. En plus, il avait décidé, il y a maintenant un bout de temps, de donner une couleur hors du commun à ses cheveux, ce qui le rendait encore plus décalé par rapport au reste de la fratrie mais pas moins aimé par January qui n’avait pas hésité à déserter sa cabine pendant toute la croisière pour aller dormir avec son frangin et lui raconter sa vie. Elle savait pertinemment qu’il n’en avait pas grand-chose à faire, ça faisait un bout de temps maintenant qu’ils ne vivaient plus dans le même monde, mais ça ne les avait jamais empêché d’être soudés, raison pour laquelle la Poufsouffle détestait se disputer avec son frère, encore plus lorsqu’elle n’avait pas l’impression d’avoir fait quoi que ce soit pour provoquer un tel conflit. Visiblement, Noel était énervé et peut-être était-elle stupide mais elle ne comprenait pas pourquoi.
« Eh, détends-toi, tu l’as laissé avec les parents ton sens de l’humour ? »
Pourtant Noel n’était pas en reste lorsqu’il s’agissait de rigoler, il était d’ailleurs beaucoup moins sérieux que Snow en général, prenant un peu tout à la rigolade si ce n’était le cirque et la vie qu’il y menait mais ça, elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur, leurs parents lui mettaient carrément la pression pour qu’ils reprennent l’entreprise familiale, se rendant bien compte que ce n’était pas les deux autres Shiver qui accepteraient un tel poste. De temps en temps, January avait envie de leur hurler de le laisser tranquille. Il n’avait que quinze ans, comme eux deux d’ailleurs, et même s’il paraissait déjà évident qu’ils empruntaient tous les trois des chemins bien différents, January trouvait injuste de devoir pousser dès le plus jeune âge leur fils à prendre des responsabilités d’adulte ou en tout cas, à envisager les avoir un jour. Le Gryffondor n’avait pas besoin de ça, en tout cas, c’était ce qu’elle pensait mais devant le mutisme de Noel à ce sujet, elle se gardait bien de faire le moindre commentaire, ne sachant pas trop sur quel pied danser. Pourtant, la jeune fille était loin d’avoir la langue dans sa poche mais dans certains cas comme celui-ci, elle avait conscience que se taire était sans doute une meilleure solution, en tout cas pour son bien-être personnel, pour Noel, il était difficile de savoir quel était le bon comportement à adopter.
« Mais non regarde, il est adorable. N’est-ce pas Njut ? »
Décidément, Snow était toujours aussi de bonne humeur et elle espérait qu’il changerait d’avis. La jeune fille s’assit bien au fond de la banquette, attrapant le principal intéressé qui poussa un miaulement de contrariété et le posa sur ses genoux, lui gratouillant le ventre d’une main. Au Paradis, Njut se tortilla pour se retrouver les quatre pattes en l’air, ronronnant tellement fort qu’on entendait que ça dans tout le compartiment. Peut-être que c’était lui qui avait récupéré le caractère joyeux de ses frères, finalement. Tentant une conciliation, January fit un sourire au Serpentard, cherchant à savoir s’il était toujours décidé à économiser ses mots.
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Mer 17 Sep - 10:59
« Rien n’est inutile, je ne transporte que ce qui m’est indispensable. Papa et maman ont oublié de t’enseigner la galanterie on dirait. Si je me faisais mal en la portant, vous vous sentiriez bien coupable tous les deux. »
Le jeune homme leva les yeux au ciel sans répliquer pour autant, un sourire désespéré étirant doucement ses lèvres. Il savait très bien qu'elle avait raison dans un certain sens, et elle devait le savoir tout aussi bien. C'était évident qu'ils se sentiraient bien mal si quelque chose arrivait à January, tout comme il se sentirait coupable que Snow ait un accident en voltigeant dans les airs à longueur de temps... Bien sûr, dans un cas comme dans l'autre, il n'y serait strictement pour rien, après tout il ne pouvait pas envelopper les deux autres dans du coton pour éviter qu'ils ne s'égratignent mais ça n'y changeait rien. Il avait toujours eu l'impression de devoir les protéger – même si c'était de moins en moins flagrant, et de moins en moins évident à faire surtout – de part son rôle d'aîné. Si la vie lui avait donné ces quelques minutes d'existence en plus, ce n'était certainement pas pour rien, un détail qu'ils semblaient parfois oublier et qui lui était épuisant de rappeler à tout va, si bien qu'il avait tendance à faire comme s'il l'avait oublié également. Toujours était-il que ça ne changeait rien au problème, la valise de sa sœur était bien trop lourde pour ne contenir que l'essentiel ! Il y avait fort à parier qu'elle y glissait discrètement son poney pendant qu'ils avaient le dos tourné, il ne voyait pas d'autres explications... Pendant ce temps, le plus jeune Shiver gardait sa tête d'enterrement, comme si le train l'emmenait directement en enfer. Dans d'autres circonstances, il aurait probablement essayé d'en savoir davantage, ne serait-ce que pour lui faire savoir que si quelque chose n'allait pas, il n'était pas tout seul, mais là, il pouvait toujours courir... Il n'avait absolument pas envie de faire d'efforts pour quelqu'un qui n'était pas capable d'en faire en retour. S'il voulait que son voyage ne soit qu'un tas de blancs et de paroles cassantes, c'était son choix, il ne ferait certainement rien pour changer les choses.
« Eh, détends-toi, tu l’as laissé avec les parents ton sens de l’humour ? »
Ce fut malgré lui la phrase de trop et il disparut dans le couloir. Est-ce que c'était de sa faute si leur crétin de frangin faisait son possible pour ruiner la bonne ambiance de leur trajet – et surtout qu'il y arrivait à merveille ? Il avait toujours essayé de faire en sorte d'être d'humeur potable quand il s'agissait de passer ce moment dans le train, parce que c'était le dernier qu'ils passaient véritablement ensemble et que January et Snow n'avaient pas à subir les conséquences d'un énième départ, mais il n'y avait aucune raison qu'il soit obligé de se casser la tête à feindre d'être content de quitter le cirque, ou du moins de ne pas avoir envie de sauter du train en marche pour y retourner, alors que Snow – qui n'avait aucune raison de ne pas être ravi d'un retour à Poudlard – ne se donnait même pas la peine d'afficher un sourire, aussi faux soit-il. Pour le plus grand malheur du Gryffondor, il n'y avait pas grand monde dans le couloir de leur wagon, seulement quelques première et deuxième année qui peinaient à trouver leurs marques dans le train et à s'imposer face aux plus âgés qui en profitaient toujours un peu pour récupérer les compartiments les mieux placés. Personne ne fit attention à ses chaussettes puisqu'ils étaient tous bien trop occupés à coller leur valise contre les bords pour le laisser passer. Bien que sa mauvaise humeur devait être visible, il resta on ne pouvait plus poli et les remercia chaque fois qu'il dépassait un bagage poussé à la hâte contre le mur. Malgré lui, les souvenirs de leur premier voyage lui revinrent en mémoires : la roulotte mal garée sur le parking qui attirait tous les regards, l'impression de mourir quand le chariot sur lequel il était assis avait traversé le portail entre les deux voies, l'excitation mêlée de tristesse qu'il avait ressenti quand le train avait quitté la gare, et sa propre valise qui prenait tout le couloir sans avoir ne serait-ce que l'idée de la bouger un peu pour faciliter le passage...
Après quelques interminables minutes d'errance en ligne droite, il finit par tomber sur la vieille dame et son chariot qui commençait tout juste sa tournée. Heureusement qu'il avait pris l'initiative de bouger, il aurait sûrement attendu pendant des heures avant qu'elle n'arrive jusqu'à lui ! Il passa sa maigre commande – sachant pertinemment qu'il se rattraperait à son premier week-end à Pré-au-Lard – et glissa les pièces froides dans la main de la vendeuse qui lui adressa un sourire maternel en lui souhaitant un bon voyage, puis il repartit dans l'autre sens, espérant au fond de lui que les tensions se seraient apaisées dans son compartiment. Il croisa de nouveau les petits nouveaux, les autres ayant réussi à retrouver quelques amis pour passer le trajet, leur souhaitant bon courage au passage sans jamais leur proposer de venir squatter son propre coin. Il aurait pu, en réalité, puisqu'ils n'étaient que trois et qu'ils n'étaient pas suffisamment énormes pour prendre toute la place, mais il n'avait aucune envie de voir des mioches les fixer pendant des heures en attendant qu'ils filent prendre les barques pour rejoindre leur répartition. Une autre fois, peut-être... Il se disait ça tous les ans et ça n'arrivait jamais, mais après tout, personne n'était venu leur proposer une place quand ils étaient arrivés pour la première fois dans le Poudlard Express alors c'était de bonne guerre... Il ouvrit de nouveau la porte de son compartiment, cherchant immédiatement son chat des yeux pour s'assurer qu'il allait bien. Celui-ci était sur les genoux de January, sur le dos et étirant ses pattes autant que possible. Il ronronnait affreusement fort et affichait une expression débile de béatitude totale. Au moins un qui avait l'air de profiter particulièrement bien du voyage.
« C'est du cho-co-lat, il paraît que ça aide à se sentir bien. Tu devrais essayer. » lâcha t-il à l'attention de Snow d'un ton un peu moqueur qui laissait facilement voir qu'il lui en voulait de se comporter comme un idiot mais qu'il ne pouvait pas le laisser de côté pour autant, avant de lui envoyer une chocogrenouille et de se laisser tomber dans le siège qu'il avait occupé un peu plus tôt. « Tiens, y'en a une pour toi aussi. J'ai bien fait de me bouger, elle était encore tout au bout au bout. Ca aurait été la famine avant qu'elle passe devant la porte ! »
Il posa une deuxième chocogrenouille sur le siège qui le séparait de sa sœur et s'adossa au mur qui soutenait la porte du compartiment, fixant un moment la fenêtre sans vraiment s'intéresser aux paysages monotones qui y défilaient. Noel finit par s'intéresser enfin à son paquet de bulles baveuses, retirant avec précaution le film plastique qui le tenait bien fermer avant d'en mettre une dans sa bouche et de la savourer. C'était la première de son année scolaire, ça se fêtait pas mais presque !
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Ven 10 Oct - 12:51
« Quel genre de lettre ? Dis-moi que ce n’est pas une fille, il te suffira d’en trouver une autre si c’est le cas, tu as l’embarras du choix. Toutes mes copines rêveraient que je te les présente. »
Parfois, Snow se demandait si son frère et sa soeur le connaissaient réellement. Comment January pouvait imaginer un seul instant que Snow parlait d'une lettre d'une fille. D'où elle pouvait croire qu'il pouvait lui, le gars égoïste et nombriliste par nature, être tombé aussi bas en tombant amoureux d'une fille. Non il fallait être sérieux quelques instants, ce n'était pas parce qu'il avait du succès et qu'il changeait souvent de copines qu'il était réellement capable d'avoir des sentiments pour l'une d'entre elle. Oh bien évidemment il les respectait, il n'était pas à ce point là un monstre, mais les sentiments amoureux, ce n'était pas vraiment son truc. Il aimait qu'on l'aime, qu'on l'admire, qu'on lui voue presque un culte, mais ça s'arrêtait là, il n'était pas capable de rendre la pareille. Evidemment, il était encore jeune, peut-être que cela viendrait un jour, mais pour le moment ce n'était pas le cas et Snow ne le regrettait pas. Levant donc les yeux au ciel, encore plus agacé que par le passé, Snow soupira d'exaspération, pensant qu'ils le faisaient vraiment exprès aujourd'hui d'être aussi long à la détente.
"Non mais soit sérieuse deux secondes s'il te plait. J'ai la tête d'un gars transi d'amour ? Non, ben alors ?" C'était la première fois qu'il parlait de cette façon à sa soeur et même lui, après quelques instants, s'en rendit compte et eu honte. Non pas que ce genre de comportement ne lui était jamais arrivé, c'était même parfois monnaie courante avec certaines personnes, mais pas sa soeur, ni vraiment son frère et ça le dégoûtait d'en être arrivé à cette extrémité là. Détournant le regard, Snow soupira et tenta de se calmer. Tournant de nouveau le regard vers sa soeur, il s'excusa. "Pardon ... J'voulais pas m'emporter comme ça ... C'est cette maudite lettre qui me prend la tête. Ils veulent me donner des cours particuliers pour je cite "palier à mes difficultés" ... Non mais t'y crois toi ?"
Et voilà, il avait enfin lâcher l'information, juste au moment où la porte de leur compartiment s'ouvre pour laisser entrer Noel. Snow ignorait ce qu'il avait entendu, très certainement la moitié de leur conversation, le moment où Snow parlait de la fameuse lettre, encore qu'il n'était même pas sûr qu'il est réellement fait attention aux propos de sa soeur et de son frère, très certainement encore énervé de leur petite chamaillerie. Snow se renfrogna dans son siège, comme si la simple présence de son frère avait cette capacité, alors que le jeune homme n'y était strictement pour rien au final.
« C'est du cho-co-lat, il paraît que ça aide à se sentir bien. Tu devrais essayer. »
Cela dit, sans y être pour rien à la base, Noel avait le don d'appuyer là où ça faisait mal et de façon toujours peu délicate. Il savait son frère énervé et il faisait tout pour le rendre dingue. Le foudroyant du regard quand son ainé commença à le prendre pour un débile, Snow dédaigna dans un premier temps la chocogrenouille qui était posée à côté de lui. Non mais pour qui se prenait-il lui ? Il savait où il pouvait se la coller sa friandise ? C'était lui qui était un ventre à pattes et pas eux. Mais voilà, malgré son énervement, Snow avait quand même envie d'un peu de chocolat, ne serait-ce que pour lui ôter ce goût amer que cette fameuse lettre lui avait laissé au fond de la gorge. Il attrapa donc le paquet et continua à fixer le paysage qui défilait sous ses yeux. Noel continua à parler, mais Snow ne l'écouta pas et pour cause, si c'était pour l'entendre se plaindre sur le fait que la vieille dame ne venait qu'à peine de commencer son service, alors que c'était évident à son sens puisqu'ils venaient à peine de partir, il s'en passerait volontiers.
"T'as payé avec quel argent ?"
Pourquoi Snow abordait-il le sujet ? Il ne le savait pas lui même, peut-être parce qu'il avait remarqué depuis quelques temps que Noel avait toujours de l'argent sur lui alors que leurs parents ne croulaient pas sous l'or et que lui même devait user de diverses combines pour se faire de l'argent de poche. Peut-être aussi avait-il envie de faire chier son monde, encore et toujours et que Noel était la cible parfaite. Mais évidemment, à ce rythme là, les deux frères Shiver risquaient de se faire la gueule durant un long moment, s'ils continuaient à se prendre la tête pour rien.
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(#) Sujet: Re: Trois têtes pensantes valent mieux qu'une. [Famille Shiver] Mer 22 Oct - 23:14
"Non mais soit sérieuse deux secondes s'il te plait. J'ai la tête d'un gars transi d'amour ? Non, ben alors ? Pardon ... J'voulais pas m'emporter comme ça ... C'est cette maudite lettre qui me prend la tête. Ils veulent me donner des cours particuliers pour je cite "palier à mes difficultés" ... Non mais t'y crois, toi ?"
Les premières paroles de son frère l’obligèrent à faire la grimace, elle n’avait pas du tout l’habitude que son frangin lui parle de cette façon, Noel avait bien l’habitude de la taquiner un peu et c’était avec lui qu’elle avait le plus de disputes en général mais Snow était le gentil des deux, celui qui répondait à ses caprices, se pliait à ses désirs, lui parlait très régulièrement pour lui donner des conseils dans des domaines divers et variés. Bref, c’était son ange gardien et January savait qu’elle avait de la chance de l’avoir, alors forcément, l’entendre lui parler comme à une gamine de dix ans qui ne savait pas faire preuve de sérieux avait de quoi l’agacer un peu ou en tout cas l’attrister puisqu’elle avait justement l’habitude d’une relation plus adulte que celle qu’elle entretenait avec un membre supplémentaire de leur trio. Mais le reste des paroles de son frère lui firent oublier immédiatement toute idée de dispute et de potentielles remontrances, elle n’arrivait pas à croire qu’il ait pu lui arriver une chose pareille et qu’il ne lui en ait même pas parlé. Peut-être avait-il eu honte d’être confronté à une telle chose ? C’était fort possible mais entre eux, ils n’avaient pas le moindre tabou et January n’avait pas l’habitude d’apprendre des choses importantes un peu par hasard comme c’était le cas actuellement.
« Non… Sérieusement ?! Et tu ne peux pas les envoyer se faire voir ? » Demanda-t-elle en sachant pertinemment quelle serait la réponse. « Tu dois avoir confiance en toi, Snow, ne laisse pas les mauvaises langues te faire croire que tu n’es pas à la hauteur parce que ce n’est pas la vérité. J’aimerais que tu puisses te voir avec mes yeux parfois, tu verrais que tu es formidable et que tu n’as pas besoin de te plier à leurs exigences à deux mornilles. »
Il fallait qu’elle en sache plus sur cette fameuse lettre, mais il fallait surtout qu’elle rassure son frère. Elle savait que Snow avait un sérieux problème de confiance en lui, même si le jeune homme passait pour un garçon assuré, à l’aise dans le relationnel et très doué pour tout un tas de choses surtout dans le domaine sportif, January savait qu’il avait eu de nombreux complexes lorsqu’il était enfant et souffrait encore maintenant même s’il n’en parlait pas. Sauf qu’il n’y avait vraiment pas de quoi, Snow était un garçon formidable, intelligent, perspicace, amical, d’une grande aide et surtout le frère idéal, même si Noel était évidemment ex aequo avec lui. La Poufsouffle craignait que le manque de confiance du Serpentard nuise à sa scolarité alors qu’elle était totalement persuadée qu’il pouvait s’en sortir aussi bien que les autres élèves. Certes, il avait quelques difficultés parfois, elle ne pouvait pas l’ignorer, mais il était loin d’être stupide et la jeune fille savait qu’il pouvait passer brillamment tous les obstacles que la vie mettrait sur son chemin s’il croyait un peu plus en ses capacités. Et puis en toute honnêteté, January ne pouvait pas imaginer que son frère puisse redoubler, le fait qu’ils ne soient pas dans la même maison était déjà bien trop compliqué, alors si en plus ils se retrouvaient avec une année de différence, ce serait affreux.
« C'est du cho-co-lat, il paraît que ça aide à se sentir bien. Tu devrais essayer. Tiens, y'en a une pour toi aussi. J'ai bien fait de me bouger, elle était encore tout au bout au bout. Ça aurait été la famine avant qu'elle passe devant la porte ! »
Noel venait de revenir, l’air de meilleure humeur que tout à l’heure bien que ça ne soit pas spécialement flagrant. January avait beau connaitre son frère mieux que personne d’autre, elle n’était pas certaine pour le coup de réussir à savoir si les taquineries du Gryffondor étaient simplement pour rire ou s’il tenait à raviver un potentiel conflit. Mais la jeune fille ne comptait pas rentrer de nouveau dans son jeu, leur voyage devait bien se passer, c’était leurs derniers instants ensembles et elle ne voulait pas que ça se passe mal. January n’avait pas du tout l’habitude d’être celle qui prenait la peine de composer, bien au contraire, elle faisait toujours en sorte d’avoir le dernier mot dans les conversations ou de faire respecter son avis lorsqu’elle le pouvait mais dans le cas présent, la Poufsouffle savait qu’il serait très mal venu de faire des vagues. Et puis, il avait été gentil, il avait pensé à eux malgré sa mauvaise humeur du moment et compte tenu du moment douloureux qu’il venait de vivre, il était tout de même normal qu’il se montrer un tantinet désagréable. Ce n’était pas facile, mais la jaune et noir tentait de composer et d’éviter de se mettre en colère pour rien, peut-être devrait-elle tenter la sophrologie en fin de compte ? Ce n’était pas simple de vivre avec deux frères au quotidien, il fallait avoir des nerfs d’aciers.
« Merci mais non merci, les deux kilos supplémentaires dès la rentrée, ça ne me tente pas des masses. » Refusa-t-elle poliment en repoussant la sucrerie vers son frangin. « C’est gentil d’avoir pensé à moi. »
Un léger sourire venait de faire son apparition sur ses lèvres, elle tentait vainement d’agiter le drapeau blanc sans trop savoir si son geste allait être bien accueilli ou non. Ce n’était pas très important en vérité, elle aurait pu simplement prendre le chocolat et ne pas le manger, rien que pour lui faire plaisir mais c’était plus fort qu’elle. January se sentait toujours obligée de refuser tous les aliments bien trop gras qui se retrouvaient à proximité d’elle, désireuse de conserver un corps parfait et de ne pas avoir à traquer une potentielle imperfection lorsqu’elle se lèverait le matin. Elle avait peut-être des regrets lorsqu’elle ne se laissait pas un peu aller, mais au moins elle n’avait pas la même appréhension à chaque fois qu’elle se levait le matin et s’inspectait sous toutes les coutures dans le miroir. En plus, elle devait faire d’autant plus attention à son alimentation parce qu’elle détestait particulièrement le sport et ne comptait pas pratiquer quoi que ce soit dans cette discipline, même pour perdre un ou deux kilos en trop. Mais pour l’instant, elle touchait du bois, ces fameux kilos n’existaient pas et elle faisait tout pour que ça n’arrive jamais.
"T'as payé avec quel argent ?"
Sans s’en rendre compte, la jeune fille retint son souffle pendant quelques secondes. Et dire qu’elle essayait simplement de détendre l’atmosphère quelques secondes auparavant… Snow, de son côté, semblait trouver plus que judicieux de lâcher une bombe atomique en plein milieu de la conversation, réduisant à néant tous ses efforts comme s’ils n’avaient jamais existés. Merci Snow.