♦ S'il devait choisir une seule matière ce serait laquelle ? : L'Arithmancie. Quoi de mieux pour réfléchir des heures entières à des calculs et se perdre dans les méandres des nombres ? Quoi de mieux pour être absorbé dans des rouleaux de parchemin à un tel point que l'on en devient coupé du monde un sacré bout de temps ?

♦ S'il s'approchait d'un chaudron d'Amortentia, il sentirait quoi ? : Nul doute que Swithin sentirait l'agréable odeur du bois neuf, verni, comme celui que l'on trouve dans les instruments de musique, celui qui sent tellement fort, mais tellement bon... Swithin sentirait également le parfum d'un vieux livre poussiéreux, celui que vous retrouvez dans votre bibliothèque quand vous y faites un tri et dont vous ne soupçonniez même pas l'existence, le genre de vieille relique qui n'a pas été ouverte depuis des dizaines d'années et qui sent la poussière sur son papier jauni par les ans. Le jeune homme sentirait également l'odeur de chou cuit mêlé à une celle d'une ferme émaner de la potion, le genre de senteur que vous ne pouvez avoir que chez votre grand-mère campagnarde, l'odeur qui vous prend les narines dès que vous franchissez le palier de la porte, une des rares odeurs qu'il serait impossible d'obtenir à la ville.

♦ C'était comment avant Poudlard ? : J'aurais aimé commencer cette histoire par "il était une fois". Cependant, tout le monde sait que cette formule ne peut s'appliquer qu'au commencement d'un conte de fées, or, ici, il peut éventuellement avoir la magie et les fées, mais le conte n'est pas au rendez-vous. Je commencerais donc ce récit d'une manière plus sobre.
Disons que l'enfance de Swithin se passa sans incident particulier. Non, sa vie entière se passa sans incident particulier, mais n'oublions tout de même pas les quelques problèmes affectifs que le jeune homme rencontra dès son plus jeune âge.
Pour que vous puissiez comprendre la nature de ces mêmes problèmes, je vais vous décrire dans les grandes lignes le cadre familial : Swithin est né de deux parents tous deux sorciers. Deux sorciers ayant excellé dans leurs études, deux sorciers brillants, deux sorciers à la carrière plus que prometteuse, deux sorciers qui ne tardèrent pas dès leur sortie de Poudlard à trouver un très bon travail, très bien payé, très prenant. Trop prenant. En effet, le jeune Swithin n'eut jamais vraiment l'occasion de connaître ses géniteurs, toujours absents pour cause de déplacement. Il n'eut dans sa jeunesse que peu d'occasion pour les voir et encore moins leur parler. D'ailleurs, quand ses parents faisaient l'effort de s'occuper de lui, ils n'avaient de cesse de lui dire de bien travailler, qu'il fallait qu'il ait de bonnes notes pour avoir un bon travail, qu'il fallait qu'il excelle dans tous les domaines... Très rares furent les conversations que Swithin eut avec ses parents et qui ne tournaient pas autour de la réussite scolaire. La découverte de ses pouvoirs plutôt tardive, à neuf ans, semblait aussi avoir déçu ses prodigieux parents, qui, eux, les avait découverts beaucoup plus jeunes. Bien qu'ils prétendaient le contraire, Swithin sentit qu'ils ne pouvaient s'empêcher d'être dépités. Bien sûr, il savait que ses parents l'aimaient et que ce n'était que pour son bien qu'il lui prodiguaient tous ces conseils, néanmoins, le blondinet ne put s'empêcher d'en souffrir. Souffrir de leurs trop longues absences, et souffrir du presque manque d'intérêt qu'ils lui portaient. Par moment, il s'était même demandé si ses parents éprouvaient de l'affection pour lui.
N'allez quand même pas pas vous mettre dans la tête que les parents de Swithin n'étaient que des bourreaux de travail irresponsables et qu'il laissaient leur fils livré à lui-même dans la maison familiale. Durant leurs nombreux déplacement, le garçon était confié à ses grand-parents maternels, tous deux moldus. C'était là, dans cette maison, avec ces deux êtres humains qui lui portaient un peu d'attention que Swithin se sentait le plus à son aise. Là bas, il savait que ses grands-parents l'écoutaient, qu'il pouvait leur dire ses problèmes et leur parler en toute franchise, ce qu'il s'interdisait et n'avait pas l'occasion de faire avec ses parents. En fait, c'était plus ses grands-parents qu'il considérait comme ses véritables parents. Cette situation n'était pas pour déplaire aux deux générations ; les plus âgés parce qu'ils avaient trop d'amour à donner et le plus jeune parce qu'il n'en recevait pas assez. Sa grand-mère, originaire de l'Hexagone, lui apprenait le français et l'Histoire de France, comment faire la cuisine, et son grand-père lui montrait les rudiments du bricolage et l'emmenait à la pêche ; c'était avec eux que le garçon se sentait bien, c'était là qu'il ne se sentait pas de trop, c'était dans ce monde, dans leur monde, qu'il était heureux.
D'ailleurs, ce sentiment s'était amplifié avec le temps ; Swithin préférait toujours rentrer à Bushton chez ses grands-parents pendant les vacances que de retourner dans son véritable chez lui, à Swindon. Poudlard, ça ne lui déplaisait pas, mais il préférait largement la compagnie des moldus du village de Bushton que celle des sorciers de son école, toujours à la déception de ses parents. Oh, il n'était pas mauvais élève, même plutôt doué, mais cette espèce d'attrait pour les moldus, le fait qu'il se sente mieux avec eux frustrait encore plus ses parents. Cette même frustration, à la longue, avait fini par indifférer Swithin ; il était comme il était, et il faudrait faire avec, c'est tout.

♦ Et une fois qu'il en sera sorti, il fera quoi ? : On peut qualifier Swithin de beaucoup de chose, d'un nombre impressionnant d'adjectifs, mais personne ne pourra nier le fait que je jeune homme soit un sorcier très marginal, laissez-moi vous expliquer pourquoi, vous ne devriez pas être déçus.
Swithin avait toujours eu de bons résultats, aimant travailler et réfléchir, le calme et les livres. Bon, on ne va quand même pas dire que le garçon avait des notes dignes d'un enfant prodige, ce serait exagérer, mais ces dernières avaient largement de quoi ravir la plupart des sorciers. Tout le monde pensait que Swithin était promis à une jolie carrière dans la magie, suivrait le chemin prestigieux de ses parents ; certains le voyaient travailler au Ministère, et ces mêmes parents aspiraient à ce qu'il vise le poste de Ministre, en tout cas, on portait beaucoup d'espoirs sur le jeune homme, et ces espoirs se virent amplifiés lorsque Swithin obtient un nombre plus que satisfaisant de BUSES et d'ASPICS (pas au niveau de ses géniteurs, mais tout de même). La seule ombre au tableau était que le jeune homme n'avait à priori pas ou très peu d'ambitions, néanmoins, on essayait de faire comme s'il en avait.
Quelle ne fut pas leur surprise lorsque Swithin leur annonça son départ définitif... Pour Bushton. Il renonçait à une carrière dans la magie. Il allait reprendre le seul commerce du village, une petite épicerie. Lui ne voulait pas d'une vie compliquée enfermé dans un bureau toute la journée, se sentant chez lui seulement dans ce village moldu. Il aimait la musique, il ne vivait que pour la joie d'être avec les gens qu'il aimait, et n'avait pas envie d'une vie dans laquelle il ne se sentirait jamais à sa place, comme si on s'était trompé sur son compte et qu'on l'avait toujours prit pour quelqu'un d'autre.
Cette révélation fit s'effondrer plus d'une personne, et engagea des disputes terribles avec ses parents, mais rien ne put le faire changer d'avis. C'était sa vie qu'il voulait vivre, pas celle que l'on voulait qu'il vive.

♦ Père : Stephen Johonson travaille actuellement au ministère, dans la Brigade de Réparation des Accidents de Sorcellerie ; bon travail et bon salaire en perspective, ce qui le réjouit particulièrement ; il n'échangerait son travail pour rien au monde. Tout comme son père avant lui et encore son père avant lui, il fut envoyé à Serdaigle. Fonceur, bosseur, ambitieux, intelligent, déterminé, Stephen fait partie de ces gens qui ont planifié leur avenir depuis leur tendre enfance, et qui n'hésitent pas à tout mettre en oeuvre pour parvenir à l’existence qu'ils se sont imaginés, parfois au détriment d'autres choses peut-être plus importantes. Pour lui, le travail est le maître-mot, celui qui lui dicte sa conduite et qu'il tente d'inculquer à sa famille, sans forcément toujours beaucoup de succès. Hormis ces défauts, il n'en reste pas moins aimant avec sa femme, agréable, peut-être un peu rude, certes, mais cela n'en fait pas moins quelqu'un de sociable, qui, malgré ce qu'il laisse penser, donnerait sa vie pour son fils s'il le fallait.

♦ Mère : Leann Johonson née Ainsworth travaille, tout comme son mari, au sein du ministère de la magie, mais dans une branche différente ; Le Département de la Coopération Magique Internationale, plus précisément dans le Bureau International des Lois Magiques. Un travail passionnant, donc, qui nécessite beaucoup de déplacement pour négocier ou faire on ne sait jamais trop quoi dans les pays étrangers. Ce travail fastidieux rendit la jeune femme plus ou moins désagréable et hautaine à la longue, mais elle juge cette étape plus que nécessaire et s’accroche à son poste pour avoir plus tard la direction du département, chose qu'elle attend depuis des années mais qui ne vient pas. Lorsque Leann reçut sa lettre pour Poudlard, la curiosité et l'envie d'apprendre l’avaient emporté sur le reste, et elle entra elle aussi à Serdaigle. Elle a également en commun avec son mari d'avoir plus ou moins le même tempérament, et, tout comme lui, sous des apparences quelques peu sévères se cache une femme qui aime beaucoup sa famille et qui croque la vie à pleines dents.

♦ Frère(s) et soeur(s) : Si Swithin avait pu changer quelque chose dans sa vie, ç'aurait d'être issue d'une famille dans laquelle il aurait eu des frères et soeurs. Il s'agit d'un de ses plus grands regrets. Parfois, son voeu le plus cher aurait été d'avoir un petit frère ou une petite soeur, rien qu'histoire de pouvoir s'occuper de quelqu'un et de se sentir moins seul...