Narcisse était en retard à son cours d'arithmencie, elle courait presque dans les couloirs. Cette journée avait vraiment très mal commencé. Elle s'était levée en retard, n'avait pas bien nouée sa cravate, elle qui veillait toujours à être irréprochable, n'avait pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner. Elle était quasiment sûre qu'elle avait oublié quelque chose. Sa baguette était bien dans sa poche, mais après une rapide fouille de son sac, elle se rendit compte que son livre d'arithmencie ne s'y trouvait pas. Elle soupira, évalua le temps qu'il lui restait avant que son retard en cours ne soit passible de sanction et s'il lui permettait de retourner aux cachots. Visiblement, non, la salle se trouvait au sixième étage, elle était déjà au deuxième, et les cachots se trouvaient à l'opposé du château. Ce n'était pas jouable. L'oubli d'un livre lui vaudrait-elle une punition sévère ? Sans doute pas, mais elle détestait cet aveu de faiblesse.

Pourquoi ne s'était-elle pas réveillée ce matin ? Elle avait passée la nuit à réfléchir à la meilleure manière de contacter son père, sans que sa mère n'en soit informée. Elle avait découvert plus tôt dans la semaine que sa chère maman, interceptait, elle ne savait comment, les hiboux qu'elle envoyait. Rien que d'y penser, elle fulminait. Comment cette femme qui n'avait jamais été là pour elle, pouvait-elle se permettre une telle intrusion dans sa vie ? Elle avait beau être sa mère biologique, elle l'avait abandonnée quand elle s'était rendue compte que l'enfant serait plus gênant qu'autre chose et ça, Narcisse ne lui pardonnerait jamais.

Enfin, Narcisse devrait arrêter de penser à ça, cela la rendait moins bien opérationnelle et l'arithmencie demandait un maximum de concentration. Elle s'arrêta un instant, ferma les yeux et inspira à fond. Comme son père lui avait appris. Elle fit le vide dans son esprit, se focalisant sur une image apaisante. Elle avait un dossier de sa mémoire spécialisé en image apaisante, pour ne pas avoir à chercher trop longtemps. Certes Narcisse avait une conception différente des autres, à propos d'apaisement, puisqu'elle choisit de penser à la première fois qu'elle avait tenu un pistolet dans ses mains et qu'elle avait tiré au milieu de sa cible. C'était en soi, apaisant pour elle, cela lui évitait de vouloir réellement utiliser l'arme, qui reposait sagement dans sa valise. Ses poings se serrèrent si fort que ses jointures blanchirent, puis ils se relâchèrent. Elle rouvrit les yeux.

Quelqu'un la regardait, elle ne savait pas qui c'était, ni ce qu'il faisait là, ou depuis quand il était là. Toujours était-il qu'il se trouvait en face d'elle à la regarder comme si elle était une curiosité. C'était un jeune garçon, sans doute un première année, à Serdaigle, si elle se fiait à son uniforme. En tout cas elle détestait être dévisagée comme il était en train de le faire. Elle lui lança le regard le plus assassin qu'elle avait en réserve.

Mais où étaient passés ces saletés d'escaliers ? Fabian savait que pour se rendre en cours d'histoire de la magie, il fallait passer non loin des anciennes toilettes des filles, où régnait Mimi Geignarde. Il ne l'avait d'ailleurs jamais vue en personne, mais avait déjà entendu beaucoup de rumeurs sur elle. Tous ces longs couleurs se ressemblaient tellement, que même après huit mois passés au château, il arrivait encore à se perdre. Son sens légendaire de l'orientation ne l'aidait certes pas, mais il fallait bien admettre que les couloirs étaient une longue suite de dédales sans fin. Fabian s'appuya quelques instants contre un mur. Il avait encore un peu d'avance, le temps d'essayer de se repérer. D'après la fenêtre, il était orienté côté Sud. Mais où était la salle d'Histoire de la magie, au Nord ou au Sud ? Tout était si grand...

Fabian finit par décider d'une direction au hasard. Il prendrait les premiers escaliers pour monter aussi haut que possible et, une fois là-bas, retrouver la salle. Il pouvait aussi demander son chemin, mais en plein mois de mai, il se sentait trop bête. Non, il se débrouillerait seul. Il marcha, puis se mit peu à peu à courir. Il croisait parfois des marées d'élèves qui se rendaient dans leurs cours respectifs ; ils parlaient, chahutaient, riaient. Aucun ne faisait partie de sa classe, bien évidemment. Tout en grommelant, le jeune garçon continua sa course folle à travers les couloirs du deuxième étage. Il avait l'impression d'avoir vécu ce moment une bonne centaine de fois au cours des derniers mois écoulés.

Enfin, il vit une cage d'escaliers, à quelques mètres à peine. A ce moment précis, apparut au détour du couloir une élève, sans doute plus âgée que lui de quelques années. Elle était grande et rousse, et portait l'uniforme de Serpentard. A vrai dire, Fabian vit simplement passer un éclair rouge, suivi d'un grand courant d'air : elle semblait aussi pressée que lui. Mais il y eut un choc léger et sourd sur le sol. Une plume était tombée sur le sol, une plume assez belle d'ailleurs. La fille était partie à l'opposé de là où devait se rendre Fabian. Il se mordit la lèvre inférieure, et s'approcha pour la ramasser. La Serpentard avait disparu à un tournant, mais il se mit à courir à sa poursuite. De toute façon, il arriverait en retard, alors... peut-être saurait-elle lui indiquer le bon chemin.

Lorsqu'il la retrouva, elle était dans une posture étrange : appuyée contre un mur, yeux clos, elle semblait tenter de se calmer. Fabian la dévisagea un long moment, perplexe. Devait-il la déranger pour lui rendre sa plume ? La réponse lui paraissait évidente : non. Si elle était là, c'était pour être tranquille. Alors, il attendit en la fixant du regard. Elle était plutôt jolie, grande avec ses longs cheveux roux qui descendaient en cascade dans son dos ; en revanche, sa tenue n'était gère soignée, ce qui était étrange pour une Serpentard. Fabian avait l'habitude de les voir très propres sur eux, et là, sa cravate était clairement nouée à la hâte. Mais le jeune garçon n'était pas le genre à tenir rigueur à de tels écarts, lui-même étant loin d'être irréprochable.

Soudain, la fille ouvrit les yeux, et tomba immanquablement sur Fabian. Elle lui jeta un regard noir qui fit déglutir le jeune garçon, qui articula difficilement :

"Hum... Bonjour..."

En face, les deux yeux de la Serpentard semblaient deux feux ardents prêts à se jeter à sa gorge. A la hâte, Fabian montra l'objet qu'elle avait laissé tomber.

"La plume... Tombée... A toi, je crois ?"

Bon sang, il n'arriverait pas à formuler une phrase complète sans rougir et hésiter ? Il n'avait pas l'habitude de parler à des inconnus, encore moins plus âgés que lui. Il ne savait pas quel âge elle avait, mais elle était au moins en quatrième année, à son avis. Il lui fit un petit sourire gêné, et lui tendit sa plume, la main tremblante.

Narcisse toisa l'inconnu de toute sa hauteur. C'était un très jeune garçon de Serdaigle, qui paraissait apeuré et perdu. Était-ce elle qui le terrorisait ainsi ? Sûrement. Elle savait comment paraître effrayante et elle était actuellement en train de le regardait comme si elle allait commettre un meurtre, il y avait de quoi être passablement effrayé. Elle le vit déglutir, et entendit à peine quand il parvint à articuler les syllabes du mot bonjour. Elle ne prit pas la peine de lui répondre. Pourquoi l'aurait-elle fait ? Elle se contenta de paraître toujours aussi furieuse. Elle ne l'était plus, évidemment, elle savait se contrôler un minimum mais il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas martyrisé d'élève et c'était une occupation assez détendante.

Rapidement il exhiba une jolie plume devant lui. Espérait-il qu'elle lui serve de bouclier ? Minute s'agissait-il de SA plume ? Comment cet enfant s'était-il trouvé en possession de sa plume ? Narcisse réfléchit pendant une demi seconde, elle était sans doute tombée. Ce qu'il confirma avec quelques borborygmes. La jeune femme lui arracha son bien des mains. Devait-elle le remercier ? Cette plume coûtait assez cher et elle s'en aurait voulu de l'avoir perdue. Et cet élève avait remarqué la plume par terre, il s'était penché pour la ramasser et avait pris le temps de venir la lui rendre. C'était un geste dont Narcisse, qui ne possédait aucune once d'altruisme n'aurait même pas pu concevoir ne serait-ce que l'idée.

Sans perdre son regard condescendant et supérieur, elle dit d'une voix froide, dénuée de tous sentiments chaleureux :

- Merci

Mais, sortant de sa bouche à cet instant, cela sonnait presque comme un reproche. Il l'avait bien cherché, pourtant, il l'avait dérangée alors qu'elle tentait vainement de se calmer. C'était une faute, bien qu'involontaire, qu'elle n'était pas en mesure ni en état de pardonner. Un autre jour ou à un autre endroit peut-être elle aurait été plus clémente mais aujourd'hui, alors qu'elle était en retard et qu'elle avait passé une mauvaise soirée, elle n'était pas dans les meilleures conditions pour faire la rencontre fortuite d'un premier année de Serdaigle. Même s'il lui avait rendu sa belle plume.

Mais il ne semblait pas vouloir déguerpir. Elle haussa les sourcils en le toisant toujours, s'approcha à distance raisonnable de lui et lui demanda :

- Tu es encore là ? Que veux-tu ? Je t'ai remercié que te faut-il de plus ?

Le ton de sa voix était naturellement méprisant et elle parlait de façon traînante, lentement, pour mieux faire comprendre à son interlocuteur qu'elle n'était absolument pas ravie qu'il soit toujours là.

La jeune fille avait remercié Fabian. Puis, il était resté planté là, à ne rien dire, à l'observer d'un air curieux. Car elle était curieuse, à vrai dire, tout le monde ne s'amusait pas à courir dans les couloirs pour ensuite s'arrêter brusquement et méditer contre un mur. C'était... bizarre. Le seul mot qui vint à l'esprit de Fabian. Dehors, il faisait affreusement mauvais, donc elle n'enviait pas les gens sortis dans le parc. Elle ne rêvait pas de se libérer de l'école, ni même de sortir prendre l'air. Elle était juste plantée là, yeux clos, et Fabian s'en était trouvé si troublé qu'il n'avait qu'à peine osé lui dire bonjour. Cette rencontre était décidément étrange. Plus étrange encore fut la réaction de la Serpentard.

"Tu es encore là ? Que veux-tu ? Je t'ai remercié que te faut-il de plus ?"

Fabian se rendit compte qu'il était comme tiré d'une rêverie. Il était resté songeur à le fixer du regard un long moment, sans penser au temps qui passait. Et la jeune femme eut le don de le ramener à la réalité : il s'adressait à une Serpentard, il ne devait en attendre nulle gratitude. A vrai dire, il ne devrait rien en attendre du tout. Il aurait dû simplement laisser la plume par terre, la laisser se débrouiller. Ou alors, la garder pour lui, et la rendre uniquement si on la lui réclamait. Ou bien encore la rapporter au Concierge. Il n'avait pas vu avant de poursuivre la jeune fille qu'elle était chez Serpentard ; il n'aimait pas non plus les préjugés, mais ils s'étaient toujours avérés vrais avec eux, malheureusement. Il en avait trop souvent à son goût fait les frais, sans doute parce qu'il était insupportablement franc lorsqu'il voulait s'y mettre. Et à présent, sans doute jouait-il à nouveau avec le feu. Sans doute aurait-il dû se taire. Sans doute allait-il réveiller les foudres d'une nouvelle personne de la maison du serpent. Il ouvrit néanmoins la bouche, comme dans un rêve.

"En fait, comme je t'ai aidée, je pensais que tu m'aiderais en retour. C'est logique, je marche comme ça. Comme ça nous sommes quittes. Pas de dettes, on s'en va chacun de son côté."

La phrase était sortie toute seule, avec une assurance et une fluidité telles qu'il ne se reconnut pas lui-même. Mais il était lancé, à présent, et continua.

"Je cherche la salle d'histoire de la magie. Pourrais-tu m'indiquer où je dois aller ?"

Il s'était rapproché d'elle avec aplomb en disant cela, d'humeur étonnamment joviale par rapport à la situation. La Serpentard, elle, paraissait depuis le début très maussade. Il l'avait d'ailleurs vu, mais s'en fichait complètement. Il se fichait de ce qu'il pouvait bien lui arriver, mais elle demeurait une bien étrange personne. Une personne dont il espérait bien qu'elle allait l'aider à se retrouver dans ce château aux multiples dédales.

"En fait, comme je t'ai aidée, je pensais que tu m'aiderais en retour. C'est logique, je marche comme ça. Comme ça nous sommes quittes. Pas de dettes, on s'en va chacun de son côté."

Narcisse écarquilla les yeux de stupeur. Quelle regain d'assurance. Lui qui avait lui paru être un première année si pathétique et un peu idiot se révélait plus intéressant que cela au final. Mais quel culot surtout, il osait lui demander son aide en échange de celle au combien dispensable qu'il lui avait apporté. Elle aurait racheté une nouvelle plume si elle l'avait perdue. Elle lui sourit d'un sourire dont la sincérité était grandement remise en cause par la manière dont elle le regardait, un mélange de sarcasme, de mépris et d'amusement habitait ses prunelles. Comme si, en un regard, elle lui conseillait de fuir très vite avant qu'elle ne lui fasse subir les pires tortures pour l'avoir dérangée.

Il continua tout de même à parler avec cette assurance étrange. Il était bien confiant pour penser qu'elle allait l'aider. Narcisse n'agissait que dans son propre intérêt, aucune de ses actions n'était purement altruiste, pourquoi ferait-elle une exception ? Quels avantages lui apporterait cet insignifiant élève ? Aucun sans doute.

"Je cherche la salle d'histoire de la magie. Pourrais-tu m'indiquer où je dois aller ?"

Il s'était même rapproché un peu d'elle. Narcisse lui fit un sourire carnassier. Devait-elle résister à la tentation de lui indiquer une mauvaise direction ? Jouer avec des gentils garçons qui ramassaient ses plumes n'était pas son genre et si lui indiquer la bonne direction ne lui apporterait rien, lui en indiquer une mauvaise ne lui donnerait pas non plus satisfaction. Évidemment il fallait qu'il paye pour l'avoir dérangée, mais elle trouverait un autre moyen. Pour l'heure elle n'était pas dans de bonnes conditions pour inventer un itinéraire assez complexe afin de le perdre encore plus.

- C'est un étage plus haut, il faut prendre cet escalier et tu y seras. dit-elle en désignant le-dit escalier.

Puis elle approcha son visage du sien, releva son menton de son index, pour qu'il la regarde droit dans les yeux, son ongle dont le vernis vert (soyons originaux) s'écaillait se planta dans la peau tendre de son cou. Son sourire était toujours aussi féroce et elle murmura d'un ton menaçant :

- À ta place, je n'estimerais pas que nous sommes quittes.

Et elle partit dans la direction opposée pour rejoindre le sixième étage et son cours d'arithmencie.

Fabian commençait à en avoir marre. A chaque nouvelle rencontre avec un vert et argent, cela se passait mal. Il avait certes un caractère difficile, il le reconaissait dans ses bons jours, mais eux, c'était autre chose : dès qu'on leur adressait la parole, on pouvait être sûr que, si l'on ne portait pas leurs couleurs, ils vous méprisaient. Peut-être le jeune garçon aurait-il dû demander son chemin d'une autre manière : il n'y avait pas réfléchi, c'était sorti tout seul, comme souvent ces derniers mois. Mais immédiatement, à peine avait-il achevé sa phrase, que la fille en face de lui le fusillait du regard. Plus encore qu'auparavant, alors que Fabian pensait cela impossible.

Néanmoins, elle lui indiqua le chemin, comme si de rien n'était, un faux sourire accroché à ses lèvres. Cela lui donnait un air carnassier, comme le sourire d'un prédateur qui se jetterait ensuite sur lui pour le dévorer sans autre forme de procès. Et d'ailleurs, cela ne tarda pas à arriver. Il ne le vit pas venir, et il eut comme une réminiscence de ce qu'il s'était passé quelques jours à peine plus tôt, avec une autre fille de cette maison maudite. La rouquine lui prit la tête dans une main et le menaça, enfonçant ses longs ongles vernis aux couleurs du serpent dans son menton et dans son cou.

"À ta place, je n'estimerais pas que nous sommes quittes."

Puis elle le relâcha et se détourna sans mot dire, sans rien ajouter de plus, rien. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Ne l'avait-il pas aidée ? En retour, il lui avait simplement demandé son chemin. Il aurait très bien pu garder la plume pour lui et, vu sa valeur apparente, elle aurait perdu beaucoup d'argent. Lui aurait gagné une belle plume. Mais non, il la lui avait apportée, se mettant en retard du même coup. Il bouillait de colère et se jura de ne pas lui laisser le dernier mot. Alors, il lui cria la première phrase qui lui vint à l'esprit, une phrase qu'il avait entendue prononcer par son père quelques années auparavant. C'était face au père d'un autre élève de Serpentard, et ils avaient failli en venir au duel après cela, sans l'intervention d'un Ministre qui était avec eux.

"Dis-moi, si vous êtes aussi désagréables, vous les Serpentards, c'est à force de vous marier entre cousins pour garder un sang pur, ou c'est juste que vous êtes trop idiots pour ressentir quoique ce soit de positif ?"

Bon, ça n'était pas exactement la phrase que son père avait prononcée, mais il en avait gardé l'idée principale. Il faudrait qu'il retravaille ça plus tard, parce que son père, quelle classe il avait quand il s'énervait !
Fabian, quant à lui, n'avait peut-être pas cette chance, ou du moins, pas encore. Et il regretta immédiatement ce qu'il avait dit, quand il vit la fille rousse s'arrêter net, plus loin dans le couloir. Tétanisé, il n'osa pas détaler. Un jour, il apprendrait à se taire lorsqu'il était énervé. Un jour, s'il survivait à celui-ci.

"Dis-moi, si vous êtes aussi désagréables, vous les Serpentards, c'est à force de vous marier entre cousins pour garder un sang pur, ou c'est juste que vous êtes trop idiots pour ressentir quoique ce soit de positif ?"

Narcisse s'arrêta net dans son élan, elle fit volte face. Son retard en arithmencie serait au-delà du raisonnable, mais puisqu'il l'avait cherché, elle se moquait bien de la retenue que lui infligerais son professeur. Elle se devait de clouer le bec à cet impertinent, et la manière forte était de mesure. Elle n'avait pas souvent l'occasion de mettre en pratique les leçons que lui donnait son tueur de père.

Elle s'approcha de lui très lentement car il semblait paralysé, comme si toute l'adrénaline qui l'avait habité alors qu'il dégainait sa superbe réplique avait soudain quitté son corps. Évidemment, il serait aisé à mettre à terre puisqu'elle était plus grande que lui, mais il n'y avait pas de petites victoires.

Son poing vint s'abattre sur sa pommette, et le sang rouge foncé tacha un peu ses doigts.

- JE...

Elle le prit par les épaules et lui donna un coup de genou dans le ventre. Ce qui eu pour effet de le faire se plier en deux,le souffle coupé pour quelques secondes. Le but de Narcisse n'était pas de le blesser gravement, elle aurait pu, mais elle voulait juste lui donner une petite leçon.

...N'AI PAS...

Elle attrapa ses poignets et les tordit dans son dos, mais sans grande violence. Avec seulement juste assez de force pour qu'il ne puisse se dégager.

...LE SANG...

Puis elle le poussa contre le sol et son visage mordit la poussière. Heureusement, elle n'avait entendue aucune de ses dents se casser sur le bois du parquet. Elle s'en serait voulue de l'avoir défiguré.

...PUR !

Il s'en sortirait avec quelques ecchymoses. Elle n'avait même pas touché ses yeux. Il n'aurait donc pas d'œil au beurre noir. Seule sa pommette et son arcade sourcilière saignaient un peu. Elle tenait toujours ses poignets fermement pour qu'il reste maintenu au sol et elle s'agenouilla à côté de lui pour lui susurrer à l'oreille

- Mon père est un moldu et ma mère est sang-mêlée. Ici, personne n'a le sang réellement pur, même ceux qui le clament haut et fort. Pourquoi penses-tu qu'ils aient besoin de marquer les Nés-moldus ? C'est parce qu'ils ont honte de leur propre sang et qu'ils se voilent la face. Alors si tu veux mon avis, je pense que nous sommes tout simplement idiots.

Elle sourit, caressa ses cheveux un peu collés par le sang qui avait coagulé dedans et le relâcha.

- Nous sommes quittes à présent !

Et elle s'en alla pour de bon, courant dans l'escalier en essuyant ses mains dans sa robe de sorcière. Quelles chances y avait-il pour qu'il aille se plaindre ? Peu quand on tenait compte du fait que Narcisse était légèrement vindicative.