Avril était légèrement suspicieuse. Ce n’était pas souvent que les élèves venaient pour lui donner des rendez-vous, qui plus est dans une salle inutilisée. Sans compte que la blonde ne connaissait pas tellement l’élève en question. Bien sûr, elle avait déjà vu Céleste à mainte reprise dans la bibliothèque, la petite rousse squattant la salle assez souvent. D’ailleurs, Céleste faisait partie des personnes dont lui avait parlé Molly lorsque cette dernière lui avait présenté la bibliothèque. La serdaigle en avait profité pour parler un peu des personnes les plus présentes dans la salle, montrant à la cracmole leur table assignée. Etant toutes deux en serdaigle, il avait donc été normal que Molly parle de Céleste à Avril. Celle-ci savait donc que la jeune fille était en sixième année et qu’elle était plutôt timide et travailleuse. Pourquoi donc avait-elle demandé à Avril de venir la retrouver dans cette salle ? Lorsqu’elle était venue lui parler Céleste semblait mal à l’aise, voire même perdue. Avril avait donc acceptée. C’est qu’elle a le cœur dans la main notre petite blondinette.
La journée avait été plutôt tranquille, le printemps arrivant, les élèves se précipitaient dehors. Il n’y avait donc pas grand monde dans la bibliothèque et aucun carton plein de livres à ranger. Avril laissa donc la bibliothécaire gérait la salle seule, elle n’aurait pas besoin d’elle pendant l’heure qui suivrait. Laissant la grande salle derrière elle, Avril fit un tour vers sa chambre avant de monter au lieu de rendez-vous. La veille, elle avait reçu six petits nujoeks de la part de sa mère. C’était une spécialité que son arrière-grand-mère, fermière, avait inventé : un petit gâteau plein de crème montée le rendant aéré avec un ajout de citron et de framboise donnant un supplément de fraicheur à la gourmandise. Céleste semblant toute perdue, elle aurait sans doute besoin d’un bon petit dessert pour se remonter le moral.
La jeune fille grimpa les escaliers légèrement de mauvaise humeur en cette après-midi. A peine montait-elle les marches l’amenant au troisième étage que les escaliers changèrent de position, obligeant la demoiselle à faire demi-tour pour en emprunter un autre. Au bout du troisième changement, sentant la frustration monter en elle, Avril râla : « Bon, ça suffit maintenant ! Tu m’amènes au troisième étage illico ou je vais me plaindre au directeur, je ferai en sorte qu’il te rende aussi immobile que les escaliers de chez moi ! » Bien sûr, comme vous pouvez l’imaginer, les escaliers continuèrent tranquillement leur danse, sans tellement se préoccuper de cette petite cracmole qui lançait des paroles en l’air. Ce n’est donc qu’au bout d’une bonne dizaine de minutes que la jeune fille parvint à atteindre le troisième étage. Un jour, elle lancera une pétition pour installer un ascenseur moldu dans ce château, plus pratique…

Avril parvint à la salle de rendez-vous et se retrouva face à la petite rousse qui jouait tranquillement avec sa baguette. « Hé, salut ! Je ne t’ai pas fait trop attendre j’espère ? Les escaliers m’ont un peu mené en bourrique… Tiens, pour me pardonner, j’ai amené une spécialité familiale, du nujoek. C’est à la crème, au citron et à la framboise, tu vas voir, c’est tout léger et le mélange citron-framboise est juste super ! » Avril s’assit en face de la demoiselle et tendit un nujoek à l’aiglonne. Elle mordit elle-même dans un second, toute contente d’en avoir reçu. Merci maman ! Promis, elle t’enverra une lettre tout bientôt ! « Alors, tu trouves ça comment ? C’est sympa non ? » Attention à ta réponse petite Céleste, faut pas dire du mal des gâteaux de sa maman !
Avril lança finalement un regard à la jeune fille. Elle n’était pas ici pour rien et si Céleste avait choisi un tel endroit, c’était sans doute pour parler tranquillement, sans que d’autres personnes soient ici, à l’écoute. Elle devait avoir quelques soucis et pour une raison qui échappait un peu à la cracmole, elle avait choisi de lui en parler, à elle. « Alors Céleste, tu as des problèmes ? Je t’avoue que je comprends pas trop pourquoi tu voudrais m’en parler à moi. J’imagine que c’est de problèmes que tu veux me parler, on ne serait pas dans une pièce pareille sinon. Tout va bien ? » La voix de la blonde était toute douce, presque maternelle même. C’était un peu le don d’Avril, elle savait mettre les gens à l’aise et savait leur parler gentiment. Toute façon, elle était gentille, point.

Spoiler:

La pièce était relativement vide. Seules quelques chaises et tables étaient présentes, permettant ainsi aux jeunes filles de s’installer à leurs aises. Pourquoi y avait-il autant de salles inoccupées au château ? Pourquoi avoir un château aussi grand si c’est pour ne pas utiliser toutes les pièces ? Avril ne comprenait pas. Mais bon, tout ne s’expliquait pas ! Il faisait relativement froid dans la salle, on pouvait vite comprendre qu’elle était peu utilisée. La chaleur de la vie ne venait pas souvent habiter cette pièce. Céleste s’était entourée de papillons bleus, laissant une Avril sur le pas de la porte émerveillée. C’était tellement magnifique ! La magie était superbe, incroyable et d’une beauté stupéfiante. Le temps que la Bleue et Bronze se rende compte de la présence de la cracmole, cette dernière observa les papillons, enviant leur créatrice. Avril se détestait de ne pas avoir hérité des pouvoirs de ses parents. Elle enviait tous les sorciers, elle les jalousait. Comment pouvait-elle être bien dans ses pompes face à un château empli de magie qu’elle-même ne pouvait contrôler ? C’était bien dur et certaines personnes ne se privaient pas pour le lui rappeler.
L’aiglonne finit par chasser les insectes et fit face à la bibliothécaire. Les deux filles s’installèrent à une table et mangèrent chacune leur nujoek respectif. Avril fut quelque peu déçue de savoir que Céleste ne l’appréciait pas autant qu’elle-même mais bon, ils ne pouvaient pas plaire à tout le monde ! « Je comprends, le citron, ça plait pas à tout le monde. C’est pas grave, ça m’en fera plus pour moi ! » La jeune fille laissa un petit rire échapper de sa gorge avant de reprendre du sérieux. Après tout, si Céleste lui avait demandé de la retrouver ici, ce n’était pas pour rien. Avril commença donc à s’intéresser à la raison de sa présence et malgré la rassurance qu’elle pensait transmettre à la jeune fille, cette dernière semblait gênée et mal à l’aise. Ce comportement intrigua la cracmole qui commença à se poser beaucoup de questions. Qu’est-ce qui se passait dans la vie de Céleste ? La bibliothécaire l’écouta attentivement, se concentrant pour être la personne qu’attendait la jeune fille, à savoir une personne qui l’écoute, qui la comprenne et qui la guide. Quelque part, Avril appréciait que la jeune fille l’ait choisie elle pour se confier. Elle donnait donc une impression de confiance envers les élèves et c’était exactement ce dont Avril voulait être. « Qu’est-ce qui s’est passé Céleste ? Quelque chose de mal ? Tu as fait une connerie ? Ne t’inquiètes pas, tu peux me parler, je vais pas te juger, je vais pas te dire si ce que tu as fait c’est mal ou non. » Céleste avait piqué la curiosité d’Avy. Maintenant, cette dernière voulait tout savoir. Elle voulait tout apprendre. Et elle ferait en sorte que la Bleue et Bronze ne sorte pas de cette salle sans lui avoir raconté ce qui s’était passé à cette soirée et sans qu’elle sache ce qu’elle attendait d’elle. « C’était à quelle soirée ? Raconte-moi depuis le début, ce sera surement plus simple. » Vas-y petite Céleste, n’aie pas peur.

Installée, Avril se prépara à écouter la jeune fille. Elle était prête, elle avait mis sa casquette de « super-woman-à-l’écoute » et avait hâte d’entendre la raison de sa présence dans cette pièce, face à Céleste qu’elle ne connaissait pas. La jeune rousse semblait perturbée, perdue. Elle avait quelque chose de gros sur son cœur ce qui la rendait tout mignonne. Avril sentit l’instinct maternel monter en elle, prêt à écouter cette petite qui portait un lourd secret. Et justement, l’aiglonne commença à se livrer. Avril était au courant pour la fête. Elle savait qu’il y avait eu un regroupement entre les jeunes et la cracmole avait même trouvé l’idée superbe. C’était chouette de former une promo ainsi soudée, quelle que soit la maison. Céleste avait écouté son conseil et commençait donc par raconter le début, le contexte de ce qui la gênait. Très bien. Au moins, agir de cette façon pourrait peut-être lui remettre un peu les idées en place. C’était déjà une bonne chose. La bibliothécaire l’écoutait, la laissant s’expliquer sans l’interrompre. Jusque-là, rien ne semblait anormal aux yeux de la blondinette. Mais elle sentait que la Bleue et Bronze s’approchait du sujet fatidique. Avril ouvrit donc encore plus ses oreilles, se faisant ainsi plus attentive aux propos de la jeune fille.

Ah, c’était donc ça… L’orientation sexuelle de Céleste la perturbait, elle ne savait pas ce qu’elle ressentait, ou plutôt, elle savait ce qu’elle ressentait mais en avait peur. Avril offrit un beau sourire à la jeune fille. L’ainée avait un cousin homosexuel et elle n’était pas du genre à avoir de sales préjugés ou opinions concernant les homosexuels. Après tout, il n’y avait pas de mal à aimer une personne de même sexe, même si la nature avait, au départ, choisi le contraire. « Je vois. Tu as peur ? Peur de quoi ? D’être différente ? Crois-moi, il y en a beaucoup qui sont comme toi. Je veux dire, il y a beaucoup de personnes qui sont homosexuels et il y en a même beaucoup qui ne le savent pas forcément qu’ils le sont. Ce n’est pas un mal. C’est dans ta nature, tu n’as pas à la combattre, c’est une partie de toi, ça fait partie de ta vie. » Avril s’interrompit quelques instants, laissant ses paroles intégrer la jeune serdaigle. Elle se voyait comme une tare et Avril n’aimait pas ça. Elle savait ce que c’était que de se sentir nulle, que de se sentir exclue, que de se sentir différente. Et elle ne le souhaitait à personne. Il fallait accepter ce que l’on était pour avancer et vivre heureux. C’était d’ailleurs assez ironique qu’Avril lui conseil là-dessus, sachant qu’elle n’avait elle-même pas encore combattu son mal. La cracmole était loin d’accepter sa particularité, surtout dans un environnement comme celui-ci. L’avantage de Céleste était sans doute qu’elle n’était pas seule, il y en avait d’autres qui préféraient les personnes de même sexe. « Si tu ressens, au plus profond de toi, de l’indifférence voire du dégout pour le sexe opposé mais que tu es attirée par les filles, ce n’est pas grave. Ce sont des choses qui arrivent et il te faut l’accepter. Tu ne peux pas espérer des autres qu’ils l’acceptent si tu ne l’acceptes pas toi-même. » Cette phrase fit tilt dans la tête d’Avril. Tiens, il faudrait peut-être qu’elle y réfléchisse seule… Après tout, elle donnait des conseils à Céleste mais semblait oublier qu’ils pouvaient s’appliquer à elle-même. « Cette fille, elle te plait. Très bien, parfait ! L’amour ne s’explique pas. Ce n’est pas génétique, ce n’est donc pas héréditaire. C’est la personnalité et le physique de cette personne qui te plait. Et si elle te plait, ça ne sert à rien de t’en défaire. Cette soirée t’as juste aidé à te montrer ton orientation. Maintenant, accepte-le et vis avec. Tu ne pourras pas être heureuse si tu t’arrêtes là. Tu penseras à elle tout le temps, tu te cacheras derrière un masque, peut-être même que tu te marieras avec un homme que tu n’aimes pas voire même qui te dégoute. Aucun intérêt. Tu es Céleste répartie à Serdaigle. Tu es une sorcière et tu es homosexuelle. Et bien c’est toi. C’est comme ça. Les opinions des autres, tu peux les mettre sur le côté, s’ils n’acceptent pas ce que tu es vraiment, alors ils n’ont rien compris. Ca ne fait pas de toi un monstre, ça ne fait pas de toi une tare, tu es juste comme ça et, surtout, tu n’es pas seule. Tu sais quoi ? Je pense que tu devrais en parler avec des personnes qui sont, elles-aussi, homosexuelles. Voir comment elles le vivent, comment elles ont affronté les autres, tout ce qui te préoccupe en fait. » Avril pouvait être bien placée, certes, de par sa différence. Mais c’était, effectivement, certainement la meilleure solution que de parler à une personne qui, comme elle, n’avait pas la même orientation sexuelle que la majorité des personnes.

Il commençait à faire froid dans la pièce et Avril sentit un frisson la parcourir. Elle aurait dû se couvrir un peu plus, c'est sûr... En attendant, la jeune fille faisait face à Céleste qui expliquait e qui la tracassait. Avril ne se sentait pas forcément la mieux placée pour la conseiller, la rassurer mais si la jeune serdaigle l'avait choisie comme confidente, ce n'était sans doute pas pour rien. Elle chercha donc à dire les mots qui pouvaient toucher le plus, ceux qui pouvaient aider la petite rouquine. Pas sûr que ça fasse avancer le schmilblick mais bon, au moins, Avril tentait d'aider. Elle avait toujours eu cette instinct en elle qui la poussait à aider les personnes qui l'entouraient et qui étaient dans l'embarras, dans la peine ou qui semblaient perdus. Céleste faisait partie de cette dernière catégorie aussi, l'instinct vint aussitôt envahir la cracmole qui se laissa aller pour aider l'aiglonne. Cette dernière ne prit la parole que lorsqu'Avril s'arrêta de parler, à court de conseils et d'aide. « Et bien, ce n'est pas grave que tu ne connaisses personne d'autre. Sache que ça existe, que tu n'es pas l'exception. D'ailleurs, ton amie, avec qui tu as fais quelques "expérimentations" doit surement l'être aussi sinon, elle n'aurait pas répondu à tes avances voire même ne t'aurais pas séduite elle-même. Tu peux donc te rassurer sur ça, au moins, vous êtes toutes les deux du même "camp". » Avril sourit à la jeune Bleue et Bronze qui lança un regard vers la fenêtre. Ce n'était pas facile de se sentir différente, ce n'était pas facile de ne pas savoir vers où on allait, ce n'était pas facile de ne pas savoir à quoi on faisait face. La blonde aperçut quelques larmes couler sur les joues de la jeune serdaigle qui reprit la parole. La bibliothécaire détestait voir les gens pleurer. Elle avait toujours l'estomac qui se nouait, elle sentait sa gorge se resserrer et, pire que tout, voir des personnes qu'elle appréciait pleurer finissait toujours par lui donner envie de pleurer elle-même. Le drame...
Retenant ses propres larmes, Avril écouta les dernières phrases de Céleste qui semblait vraiment mal. Comment un sentiment aussi beau pouvait donner autant de désespoir ? « L'amour, c'est la chose la plus belle au monde. Tu sais que tu es amoureuse quand tu penses 24h/24 à la personne, quand tu rêves d'elle et quand tu as l'impression que tu pourrais lui offrir n'importe quoi, juste pour la voir sourire. L'amour est magnifique et pourtant, c'est à double tranchant, surtout quand la personne que tu aimes ne ressens pas la même chose. Tu ne peux pas rester les bras croisées à attendre Dieu-sait-quoi, Céleste. Il faut que tu deviennes une gryffonne le temps de dire à cette fille ce que tu ressens. Dis-toi que c'est déjà bien partie puisque ce que tu as fait ce soir-là, ce n'était pas seule, elle était là. Elle était là et si elle a continué c'est qu'elle a apprécié elle-aussi. Dis-lui ce que tu ressens et lorsqu'elle te répondra alors tu auras ta réponse. Peut-être qu'elle te dira que c'était juste pour ce soir-là, qu'elle ne ressent pas la même chose, mais au moins tu seras fixée et tu pourras avancer plus facilement, accepter que ce n'est pas possible avec elle et commencer à l'oublier. Mais si ça se trouve, et je pense qu'il y a de grande chance, elle te répondra qu'elle t'aime aussi et alors tu pourras commencer à envisager un avenir avec elle. » Avril avait envie de prendre Céleste dans ses bras, souhaitant la calmer. « Ca peut prendre du temps pour que tu assumes qui tu es. Mais à mon avis, tu es sur le bon chemin. En parler, qui plus est à une fille que tu ne connais pas (moi), c'est quelque chose d'énorme, un pas de géant. Tu admets qu'il s'est passé quelque chose d'inhabituel mais qui t'as beaucoup plu. Tu admets que tu es différente. Tu as peur ? C'est normal. Maintenant, il va falloir que tu fasses face à ta peur, que tu l'affrontes. Avant d'en parler à tes parents, parles-en à cette Cloé. Prends le temps pour accepter cette partie de toi. Tu as déjà fait un bon bout de chemin, tu peux être fière de toi. Un jour, quand tu sauras qui tu es, quand tu l'auras réellement acceptée, alors ce jour-là, la réaction des autres, tu n'en auras plus tellement rien à faire. Aie confiance en toi, en ce que tu es. Tes amis et tes parents ne pourront pas te rejeter si tu t'assumes totalement. »

Céleste finit dans ses bras. Avril, légèrement surprise au premier abord, finit par entourer la jeune fille de ses bras. Elle avait besoin de réconfort, Avril pouvait lui en donner sans soucis. La jeune cracmole posa son menton sur la tête de rouquine et la laissa contre elle, lui laissant le temps de se remettre, de pleurer comme elle le souhaitait, de prendre le temps qu'elle voulait. Avril avait toujours voulue être mère et elle savait qu'elle le deviendrait. Pas maintenant, bien sûr, après tout, elle n'avait que dix-sept ans. Mais un jour, elle trouverait quelqu'un et aurait un enfant. Elle avait toujours eu cet instinct maternel en elle qui la poussait à réconforter toutes jeunes personnes qui en avaient besoin. Et aujourd'hui, c'était Céleste qui en avait besoin. Elle avait besoin de bras, elle avait besoin d'une voix calme, elle avait besoin de réconforts et de conseils. Avril était là et même si elle ne connaissait pas la jeune fille, elle s'était montrée présente. Elle ne parvenait jamais à résister à des jeunes qui pleuraient, qui étaient désespérés. Bien sûr, Céleste n'avait qu'une année de moins, elle aurait très bien pu se débrouiller seule mais elle était venue chercher du réconfort en l'assistante bibliothécaire alors cette dernière ne s'était pas faite hésitante.

La Bleue et Bronze dans ses bras, Avril ne dit rien pendant un temps. Il n'y avait rien à dire, elle avait déjà suffisamment parlé. Et puis, tout à coup, Céleste se sortit des bras de la cracmole et embrassa cette dernière. Avril ne s'y était pas attendue. Mais alors pas du tout du tout ! Elle resta un moment figée, surprise. Alors comme ça, Céleste était venue lui dire qu'elle était amoureuse d'une fille et voilà qu'elle l'embrassait, elle... Non, non, elle avait dit aimé une Cloé pas une Avril... Une Cloé... Une image se fit instantanément dans l'esprit de la cracmole : Cloé, cette Cloé... Celle qui avait lancé un sort à son insu, celle avec qui elle était liée, celle avec qui elle partageait ses émotions, super... Avril resta encore un petit moment immobile, le temps pour l'aiglonne de laisser quelques paroles sortir de sa bouche. Sauf que ces paroles, elles s'envolèrent, ne touchant même pas les oreilles de la jeune fille. Enfin si, la cracmole avait entendu Céleste parler, elle ne l'avait simplement pas écouter. « Cloé... Tu aimes Cloé... Von Schwartzberg ? Cette Cloé là ? » Elle avait du mal à s'en remettre. Elle revint soudain dans la réalité, regardant Céleste, toujours surprise. « Pourquoi tu m'as embrassée ? Céleste... Je suis hétérosexuelle moi, c'pas moi que tu dois embrasser... » Les paroles de la jeune fille vinrent enfin dans le cerveau de la blonde. Une magie, ben oui, bien sûr... « Oui, je vous envie beaucoup. Vous pouvez faire tellement de choses. Je n'ai que ça moi au final tu sais. Et puis, parmi vus, il y en a beaucoup qui sont capables de "ma magie" comme tu le dis. »

Finalement, la jeune blonde se leva, s'éloignant de la jeune bleue et bronze. « Je suis désolée Céleste mais il va falloir que j'y aille. J'ai encore beaucoup de travail. Ca ira ? Tu iras voir Cloé ? » Elle était encore toute perturbée, elle avait besoin de se retrouver seule. Ce fichu lien qu'elle avait avec Cloé était plus que nul, c'était juste ce qu'il fallait pour tout pourrir autour d'elle... Merci Cloé !