[ANNEE 2019 - 2020] Wonder what's wrong with me .oOo. Orion [TERMINÉ]

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''I can't hold on to me,
Wonder what's wrong with me''

La nuit avait été longue alors que Sky n'avait pas dormi. Se tourner et se retourner du couché au levé du soleil semblait l'avoir épuisé plus que reposé. Elle avait vu les poissons passer devant la fenêtre de sa chambre toute la nuit. Une sirène s'était arrêté pour la regarder et l'énorme pieuvre était passée quatre fois devant sa fenêtre. La pauvre jeune fille n'avait trouvé le sommeil que par intermittence, dormant une heure par-ci, une demie-heure par-là... Évidemment, elle ne s'était véritablement endormie que lorsque tout le monde était debout. Finalement, après un faible cumulatif de cinq heures de sommeil entrecoupé, Sky se leva pour de bon. Ne pas dormir était vraiment énervant, surtout un samedi matin ou il n'était pas nécessaire de se lever. Mais la pauvre petite pensait trop.

Il devait être quelque part entre dix heures et midi quand la Vipère se traîna jusqu'à la Grande Salle. Elle s'affala à la table des Serpentard et attrapa un croissant qu'elle dévora comme si sa vie en dépendait. Un petit groupe de Vert et Argent de première année était assis non loin d'elle. À son arrivée à la table, ils avaient cesser toute discussion, la fixant étrangement et rigolant discrètement. Charmante, comme toujours, Sky leur avait demandé s'ils avaient un problème. L'un d'eux pointa les pieds de la petite et rigola à nouveau. Tellement absorbée dans ses pensées et manquant atrocement de sommeil, elle n'avait pas remarqué qu'elle était descendu dans la Grande Salle en chausson. D'ailleurs, ce n'était pas son seul faux pas. La pauvre petite avait sa chemise boutonnée à l'arrache, ses cheveux ondulés en bataille lui donnait l'air d'un lion et elle avait des traces de mascara partout autour des yeux. Irritée, elle soupira, mais elle n'écourta pas son déjeuner pour autant. Elle était si endormie qu'elle aurait très bien pu s'assoupir dans son deuxième croissant sans s'en rendre compte. Heureusement, une généreuse gorgée de jus de citrouille qu'elle avait pris pour du jus d'orange eut tôt fait de la réveiller pour de bon. C'est fou ce qu'elle pouvait détester cette saveur particulière...

Afin de se réveiller une fois pour toute et aussi dans l'espoir de dominer sa crinière sauvage la Vipère retourna dans son dortoir pour y prendre une bonne douche. Ensuite, elle pourrait aller à la bibliothèque. Plus présentable que lors de son déjeuner, la brunette marchait dans le dédale des couloirs de l'école, cherchant cette fameuse bibliothèque dans laquelle elle n'avait jamais mis les pieds de toute sa scolarité. Elle n'aurait même pas pu dire avec certitude sur quel étage cette bibliothèque se trouvait. Son mauvais sens de l'orientation ne lui était d'aucun secours, lui nuisant même. Elle passa trois fois devant la porte de la bibliothèque, regardant à chaque fois du mauvais côté du couloir. Ce ne fut que lorsqu'elle vit un groupe de Serdaigle ouvrir une grande porte, des livres pleins les mains, qu'elle réalisa ou elle se trouvait. Fière de sa découverte, elle entra.

Sky ne fit qu'un pas à l'intérieur de la grande bibliothèque puis, elle s'arrêta net. Plissant les yeux, elle regardait à gauche, puis à droite avec une lenteur qui trahissait l'étrangeté de la situation. Elle n'avait jamais mis les pieds dans cet endroit et elle commençait à comprendre pourquoi. Les rangées de livres semblait interminables, tant en longueur qu'en hauteur. Il faudrait au moins deux fois l'éternité pour lire ne serait-ce que la moitié des ouvrages qui s'y trouvait. La jeune fille était impressionnée et intimidée. Déglutissant avec difficulté, comme si la tâche qu'elle s'apprêtait à accomplir était un supplice, Sky pénétra plus loin dans la salle. Elle observait tout ce qui se passait autour d'elle. Plusieurs groupes d'élèves étaient réunis autour de montagnes de bouquins. Certains faisaient leur devoir, d'autre lisaient des ouvrages dont elle n'avait jamais entendu parler. Des elfes de maison plaçaient des tonnes de livres dans les différentes rangées et la bibliothécaire réparait un manuel brisé.

Sky n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire. Elle ignorait comment trouver ce qu'elle cherchait. En fait, elle n'était pas non plus certaine de ce qu'elle cherchait. Elle ne voulait pas particulièrement un livre, elle voulait seulement des réponses. Malheureusement pour elle, les réponses devaient se trouver dans les livres. Chaque section de la bibliothèque était affublée de son écriteau. La Serpentard tentait de lire les écriteaux, mais il y en avait tellement que les mots se mélangeaient dans sa tête. Elle fut prise d'une envie folle de tourner les talons et de partir, mais elle refusait de passer encore une autre nuit blanche à se poser un paquet de questions sans réponses. Elle avança donc encore un peu plus loin dans la salle. C'est alors que son regard de ciel tomba sur un garçon, seul à sa table. Il s'agissait probablement du garçon le plus qualifié de toute l'école pour l'aider dans ses recherches. Pourtant, Sky hésitait à aller le voir. Elle savait qu'il l'aiderait, mais elle aimait lui montrer qu'elle pouvait se débrouiller. La réalité de la situation lui revint en plein visage et elle dut se rendre à l'évidence, elle ne s'en sortirait pas toute seule. Soupirant, elle marcha vers ce garçon qu'elle considérait comme étant le plus intelligent de cette école : Son grand frère, Orion.

Sans dire un mot, Sky tira la chaise en face de son frère et y prit place. Elle attendit qu'il relève le nez de son énorme bouquin et qu'il daigne la regarder. Mais que pouvait-il encore étudier comme ça? Quand, finalement, le jeune homme posa son regard d'océan sur elle, son expression de surprise fit sourire la Capitaine des Vert. S'il y a un endroit ou il ne devait pas s'attendre à la voir, c'était bien la bibliothèque. Pourtant, elle y était. Le silence de mort qui régnait dans la salle la fit hésiter un moment. Finalement, elle se pencha en avant pour se rapprocher de son frère. Elle lui parla tout bas.

« Salut Orion... Tu ne t'attendais pas à me voir ici, pas vrai? T'as pas idée du temps qui m'a fallu juste pour trouver la bibliothèque. C'est... Heu... Ça a un certain charme... En tout cas... »

Aussitôt assise, la petite trouvait qu'il s'agissait d'une mauvaise idée. Aller demander de l'aide à son frère pour comprendre ce qui lui arrivait, ce n'était pas l'éclair de génie du siècle. Pourtant, elle ne savait plus quoi faire. Elle devait absolument trouver quelle malédiction elle subissait.

« Je... J'aurais besoin de ton aide. T'emballe pas trop vite, je ne suis pas venue faire des devoir ou n'importe quelle autre platitude que tu aimes tant. Je suis venue chercher des réponses. Des réponses, tu entend? Pas un livre. Je ne veux pas lire un bouquin, je veux seulement la réponse. J'ai... En fait, ce n'est qu'une impression. Comment on fait pour savoir si on est sous l'effet d'une malédiction, d'un charme ou d'une potion quelconque? Je pense que je suis ensorcelée... C'est possible? »

Sky n'avait aucune envie d'expliquer à Orion la nature du charme qui la hantait. Elle ne voulait pas lui parler de Miley qui lui avait déclaré son amour sans aucun préavis, ni de Clydwyn avec qui elle avait eu beaucoup de plaisir, ou encore des garçon qui se retournaient sur son passage, de plus en plus fréquemment et de moins en moins subtilement. Bien sur, elle n'était pas contre toute cette attention et elle se savait jolie, mais pas au point ou c'en était rendu. Elle devait forcément être la victime d'un charme, ou alors elle avait bu une potion par inadvertance. Elle voulait savoir ce qui lui arrivait.

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Orion s’était levé assez tard ce matin. Il devait bien être presqu’onze heure quand il daigna ouvrir les yeux. Les fins de semaines étaient les seuls moments de la semaine qu’il s’accordait pour rattraper le sommeil qu’il avait manqué en étudiant tard toutes les nuits... Ce matin, cependant, les rayons du soleil percèrent les minces rideaux qui couvraient les fenêtres de son dortoir et le forcèrent à se lever bien plus tôt qu’il ne l’aurait voulu. Il se redressa de peine et de misère sur son lit, sentant que son corps pesait une tonne. Les yeux encore semi clos et vitreux, le jeune bleu et bronze balaya d’un regard aveugle l’étendue de son dortoir. Pour la plupart, les lits étaient vides et refaits, mais certains tremblaient encore sous les ronflements de jeunes probablement un peu lendemain de veille. Orion se laissa retomber mollement dans ses couvertes et essaya de se rendormir, mais rien n’y faisait. Il se résigna donc à s’habiller et décida de sortir prendre l’air, mais pas avant d’avoir prit une longue douche chaude où il se rendormit à plusieurs reprises. Il profitait souvent de ces matins calmes pour prendre de longues marches et se changer les idées, histoire de décrocher un peu du stress des cours, des exposés et des examens. Spécialement en hiver où l’air froid et pur faisait s’embuer son haleine, Orion se sentait à l’aise. Il aimait s’emmitoufler dans son manteau avec son foulard et ses mitaines et s’accrocher ainsi au confort et la chaleur de ses habits contre le froid hivernal. Quelle belle saison qu’est l’hiver, une saison durant laquelle les gens se collent, à la recherche d’un peu de chaleur humaine. Il avait donc erré un peu plus tôt dans l’avant-midi à l’extérieure de l’enceinte de Poudlard. Le vent, fort et froid, eu cependant raison de la motivation du jeune homme et le ramenèrent à l’intérieur. Il alla se réfugier dans la grande salle pour se réchauffer avec un café et calmer sa faim avec quelques pâtisseries fraîchement sorties des fours de la cuisine. Il avait ensuite décidé de se rendre à la bibliothèque.

Rien ne s’apparentait à l’ambiance de cet endroit. Il s’y retrouvait souvent, dans ce sanctuaire de savoir, pour s’isoler et étudier, loin du bruit et de la commotion des corridors inondés d’élèves turbulents. Parmi le silence qui régnait à travers les innombrables rangées de livres, manuels, grimoires et bouquin en tous genres qui parsemait l’étendu de la bibliothèque, on n’entendait que les sourds murmures d’étudiants travaillant aux tables sur des projets et des devoirs scolaires. Orion, lui, avait d’abord parcouru une dizaine de rangée en récoltant une bonne quantité d’ouvrages, dont certains de sixième et septième année, avant de se choir à une table isolée où il pourrait lire sans être dérangé. Orion se plongea rapidement dans ces bouquins, oubliant la présence des autres élèves et du personnel de la bibliothèque. Le livre qu’il lisait était un manuel de sortilèges, du genre qu’on réserve aux étudiants de 7ième. Le jeune serdaigle aimait bien s’instruire sur des matières plus avancées. Il s’agissait d’un petit défi qu’il aimait se lancer quand il avait du temps à perdre.
Cela devait faire une bonne demi-heure qu’Orion lisait quand il entendit le bruit d’une chaise glisser bruyamment sur le sol devant lui. Il sursauta et fut légèrement agacé d’être dérangé dans sa lecture, mais ne daigna pas lever les yeux.

«Non mais il sait qu’on est dans une bibliothèque?» pensa-t-il

Il tâcha de retrouver sa concentration, mais il sentait qu’on l’observait de l’autre côté de la table. C’était plutôt perturbent. On pénétrait l’intimité de son espace. Orion se tortillait de malaise sur sa chaise.

«Mais qu’est-ce qu’il me veut à la fin…»

Il continuait de lire, ou plutôt, il faisait semblant de lire tout en prêtant ouïe à la personne mystère qui venait de se planter de l’autre côté. Il espérait qu’elle se désintéresserait et qu’elle le laisserait tranquille, ou au moins qu’elle dise ce qu’elle voulait lui dire et qu’elle mette fin à cette torture. Lasse d’attendre parce que, visiblement, le serdaigle agacé ne se débarrasserait pas de l’autre, il laissa tombé son livre sur la table et jeta un regard noir devant lui.

«Qu’est-ce que tu veux à la….» dit-il avant de figer complètement comme un chevreuil devant les phares d’une voiture.

Sky a écrit:: Salut Orion... Tu ne t'attendais pas à me voir ici, pas vrai? T'as pas idée du temps qui m'a fallu juste pour trouver la bibliothèque. C'est... Heu... Ça a un certain charme... En tout cas...

Il était resté silencieux, bouche-bé, sidéré même! Devant le spectacle loufoque de sa sœur Sky à la bibliothèque. La première chose à laquelle il avait pensé, c’était : wow, ça ferait vraiment un bon titre de livre pour enfant ‘Sky à la bibliothèque’. C’était la chose la plus logique à laquelle Orion pouvait penser, et il s’accrocha beaucoup trop longtemps à cette pensée. Pendant au moins quinze interminables secondes, le grand frère avait fixé la petite sœur d’un regard idiot. Il finit cependant par ce ressaisir. Il secoua violemment la tête pour se remettre les idées dans l’ordre.

«Ma parole, jamais, même dans mes rêves les plus fous, ne me serais-je attendu à te voir ici. Je ne croyais pas que le charme de cette endroit ferait effet sur toi».

Il ajouta cette deuxième remarque avec une touche de sarcasme, le tout rehaussé d’un haussement de sourcil. Ne jamais rater une occasion d’embêter sa sœur, tel était sa devise et à en juger par l’expression que Sky faisait, il put conclure deux choses : premièrement, il avait réussi son coup, deuxièmement, il n’aurait pas dû. Lui qui appréciait n’importe quelle occasion de s’occuper de ses petites sœurs, il aurait dû tenir sa langue. Il craignait que la petite serpentard se lève en furie, mais à sa très grande surprise, elle resta assise.

sky a écrit:: Je... J'aurais besoin de ton aide. T'emballe pas trop vite, je ne suis pas venue faire des devoir ou n'importe quelle autre platitude que tu aimes tant. Je suis venue chercher des réponses. Des réponses, tu entend? Pas un livre. Je ne veux pas lire un bouquin, je veux seulement la réponse. J'ai... En fait, ce n'est qu'une impression. Comment on fait pour savoir si on est sous l'effet d'une malédiction, d'un charme ou d'une potion quelconque? Je pense que je suis ensorcelée... C'est possible?

Le grand frère leva le doigt en signe d’attente et se leva silencieusement. Il partit en direction des rangées et s’y engouffra pendant quelques minutes. De peur que sa sœur s’impatiente, il prit quand même la peine de se dépêcher, lui qui normalement prenait le temps de bien regarder tous les tomes et tous les volumes. Il revint à sa table, où la vert et argent l’attendait d’un air irrité. Il avait sous son bras deux livres, l’un sur les maléfices, l’autre était un répertoire de potions et d’antidote.

Pardon pour l’attente, mais bon, je sais que TOI, tu ne veux pas lire, mais MOI je trouve mes réponse dans les bouquins. D’abord, il faut savoir qu’il est très difficile d’identifier une personne qui est sous l’influence d’un maléfice ou d’un enchantement, à moins que celui-ci ait un effet très évident. Aussi, il y a de forte chance que tu vois et entende la personne qui t’aurais ensorcelé, puisque ces sorts se lancent tous à l’aide d’une baguette et d’une incantation, et trop peu d’élèves à Poudlard maitrise les sortilèges informulés. Même moi je suis encore très maladroit. Cela dit, je ne connais pas l’étendu des élèves qui t’en voudraient et qui serait capable de te jeter une tel malédiction. Si tu n’as aucune idée de qui pourrait t’avoir jeté un sort, c’est peut-être parce que tu es aussi sous l’influence d’un charme d’oubli. Est-ce que tu as eu des pertes de mémoires récemment. Et puis, il ne faut pas non plus négliger l'hypothèse que tu sois sous l'effet d'un philtres ou d'une concoctions quelconque… (etc.)

Orion continua ainsi à bombarder sa sœur de question tout en gardant les yeux rivés aux textes. Il ne laissait que très peu de temps à la pauvre fille pour répondre. Il finit son interminable interrogatoire avec une dernière question.

«Mais tu sais, ce serait bien plus facile d'identifier le problème si tu me disais de quoi il s'agit. Pourquoi penses-tu que tu es sous l'effet d'une sort.»

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''Show me what it's for, make me understand it,
I've been crawling in the dark looking for the answer,
Is there something more than what i've been handed?
I've been crawling in the dark looking for the answer''

Jamais, pas même une fois dans sa vie, Sky n'avait mis les pieds dans la bibliothèque. On pourrait croire que la jeune fille ne tenait pas ses études à cœur et qu'elle n'avait absolument aucun intérêt à passer ses journées entourée de livre, et on n'aurait pas tord. Aussi, éviter cet oasis de savoir et ce trou sans fin d'élèves en quête de connaissance était le meilleur moyen de ne pas croiser son frère par inadvertance. Pour un peu, la petite commençait à croire qu'il y avait déménagé son dortoir. En fait, elle n'aurait pas été en mesure d'affirmer qu'il n'habitait pas à temps plein dans cette salle. Mais bon, voyons le bon côté des chose, on n'a pas à le chercher longtemps. Sky n'arriverait probablement jamais à comprendre l'amour que son frère portait aux livre. Elle avait pourtant essayer de comparer cet amour à sa propre passion pour le quidditch, mais il n'y avait rien a faire. Elle ne pouvait tout simplement pas s'imaginer Orion avec que cœur qui bat à toute vitesse, avec des décharges électrique à travers le corps, avec tous les poils dressés, avec la monté d'adrénaline, tout cela en ouvrant un stupide bouquin. Chacun ses passion...

Ce fut donc dans la surprise la plus totale que le Serdaigle découvrit sa petite sœur assise en face de lui, dans la bibliothèque. Le voir figer en posant ses yeux sur Sky la fit rire, plus fort qu'elle ne l'aurait voulu. Confirmant les pensées de la jeune fille, il déclara dans toute sa stupeur qu'il n'aurait jamais cru la voir en un tel endroit. Évidemment, il ne manqua pas d'ajouter une pique. La Vipère perdit aussitôt son sourire pour prendre une expression sarcastique.

« Quand j'ai dit que l'endroit était charmant, c'était uniquement pour te faire plaisir. Mais je vois que je n'aurais pas du. Alors soyons honnête. C'est gris. Ça sent le renfermé et les cerveaux qui surchauffent. La chaise sur laquelle je suis assise n'est pas foutue d'avoir ne serait-ce que deux pattes de la même longueur et si la fille assise derrière toi me regarde encore une fois de travers, je la cogne. Tu préfères? »

La brunette offrit à son imbécile de grand frère son plus beau sourire. Elle qui était venu chercher de l'aide, elle ne savait vraiment pas comment s'y prendre. Prenant une grande inspiration, elle reprit son calme. Quand on demande un service à quelqu'un, on s’arrange pour être gentil avec lui. Sans s'excuser de vive voix, elle lui fit son petit regard piteux, dans l'espoir qu'il ne lui tienne pas rigueur de excès d'honnêteté. Finalement, la petite exposa son problème à Orion, sachant pertinemment qu'il saurait lui trouver une solution. Sans répondre ne serait-ce qu'un mot, ne levant qu'un doigt pour lui demander silencieusement de bien vouloir l'attendre, il se leva et disparu dans le dédale des rangées de livres. La jeune fille le suivit du regard un moment, puis elle commença à pianoter sur la table de bois.

Quand, finalement, il revint, il déposa sur la table deux livres. Sky fronça les sourcils et voulu protester, mais Orion l'en empêcha. Il confirma que les livre n'était pour elle, mais bien pour lui. Au moins, elle ne passerait pas deux vies à lire un vieux bouquin, son frère s'en chargerait pour elle. Il ouvrit donc un des deux livres et commença à le parcourir. En même temps, il donnais quelques explications et posait plusieurs questions à Sky. La pauvre n'avait pas le temps de répondre à une question qu'il en posait une autre. Vint un moment ou Sky n'entendait même plus les mots que son frère prononçait, seulement le ton de sa voix et un ramassis de sons indistincts. Soupirant, elle coucha sa tête sur la table et attendit patiemment qu'il daigne faire comme si elle existait. Finalement, au bout de ce qui avait paru à la Serpentard être au moins deux ans et demi, Monsieur releva le nez de son livre. Aussitôt, elle se redressa et écouta sa dernière question. Il lui demandait de lui expliquer exactement le problème.

« Hein? Heu... Oui... Le problème. Ce n'est pas tout à fait un problème à proprement parlé. C'est juste... Étrange. En fait, on dirait que ça a commencé un peu avant ma fête, disons, début février pour donner une date plus précise. Depuis ce moment-là, quand j'entre en classe, les garçons agissent de façon bizarre. Ils arrêtent de parler entre eux et ils me regardent. Mais ils ne me regardent pas comme les professeurs me regardent genre ''Sky est encore en retard'' ou comme toi tu me regarde avec ton air de truite hébété. C'est plus comme quand Ryan regarde Etalyrae. Enfin, comme quand un garçon regarde une fille qu'il trouve jolie. Je veux dire, oui, je suis jolie. Enfin, je crois... Mais, ils ne faisaient pas ça avant et c'est troublant. Et puis, il y a Miley, une fille de Poufsouffle qui me suivait et qu'il m'a fait une déclaration d'amour, tout bonnement comme ça, pendant que je la menaçait. Mais ce qui m'a vraiment mis la puce à l'oreille, c'est quand j'ai couché avec Clydwyn et... »

Et Sky figea. Elle regardait fixement son grand frère, ouvrant de grands yeux. Comment avait-elle pu laisser échapper une telle chose. Dans sa recherche de solutions, dans son explication du problème, la pauvre avait oublié de penser. Elle avait surtout oublié à qui elle s'adressait. Elle essaya de rattraper le coup, mais la nervosité la fit parler très vite.

«J'airienditOrionTun'asrienentenduCen'estvraimentpascequejevoulaisdire
EntoutcaspasàtoiOhparSalazarmaispourquoijesuisalléetedireça...»

Quand une fille couche avec un garçon, elle peut aller le raconter à sa meilleure amie, mais certainement pas à son grand frère. Si anxieuse d'avoir une explication, l'information lui avait complètement échappé. Comble, le stresse de la situation avait grandement augmenté le débit de paroles de la jeune fille. La pauvre Sky baissa les yeux, fixant intensément la table. Elle fit alors la chose la plus censé à laquelle elle put penser : Se déculpabiliser.

« C'estvraimentpascequetucroisC'estpasmafauteJenevoulaispasJ'étaispossédéeIlm'aforcé... »

Sky n'osait même plus regarder Orion, de peur de le voir prendre feu de colère. Elle fixait donc la table puis, elle ferma les yeux très fort, attendant le flot de frustration que son frère lui servirait surement.

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Orion était resté abasourdi de voir sa sœur Sky, en chair et en face bête, de l’autre côté de la table. Si ce n’était pas du fait qu’elle s’était déplacé jusqu’au dernier cercle de l’enfer (du moins, selon son point de vue) pour lui parler, le serdaigle n’en aurait pas fini de rire de la serpentard. Il eut tout de même la décence de garder son ‘’calme’’ face à la pauvre Sky qui ne demandait surement pas mieux que de mourir à ce moment : forcée d’aller à la bibliothèque? Pour parler à son frère?! Grand frère qu’elle aime tant et auquel elle ne souhaiterait pas le moindre mal? Il ne put quand même pas se retenir de passer un commentaire auquel la petite répondit d’un ton sarcastique. Tout de suite, l’ambiance entre la sœur et le frère se refroidit. Comme d’habitude, impossible de garder un ton cordial plus de 10 secondes entre eux, il fallait toujours que ça vire à la bagarre. Aussi loin qu’il se souvenait, Sky et Orion n’avaient jamais vraiment été très proches. Les deux Milburys avaient du caractère à revendre, et cela pouvait souvent donner des confrontations assez explosives. Mais bon, si elle voulait jouer, et bien ça se ferait à deux. Game on.

«Oh je t’en prie, Sky. Je suis sûr que je suis capable de te trouver un livre que t’aimerais lire. Que dis-tu de J’apprends à écrire comme les moldus.» Lança-t-il avec un regard de défi.

Ouch. Celle-là va faire mal. Peut-être que j’aurais dû me taire. Bah non, c’est Sky. Elle me connait. Je le pense pas (complètement). C’est pour rire. Elle le sait, non? Sinon, bah, 2-1.

Voilà ce à quoi pensait le grand frère après avoir laissé échapper cette bombe. C’était définitivement plus fort que lui, c’était un réflexe de grand frère! C’était toujours à ça que pensait Orion lors de leur dispute. C’était comme un échange au tennis; l’un faisait le service, une insulte d’envoi, puis venait la riposte et une joute sans merci s’en suivait, inévitablement. Un de ces jours, il allait dire quelque de vraiment vexant en voulant pousser une blague trop loin, et ce jour-là, Orion mériterait tous le venin que la vipère lui cracherait au visage. Cependant, malgré ce qu’on pouvait croire, même si ce n’était pas les discussions le plus chaleureuse, elles étaient tout de même un signe d’une certaine complicité familiale qu’Orion n’échangerait pour rien au monde. C’était leur petit jeu à eux.

Mais bon, ils continueraient cette joute plus tard. Pour l’instant il fallait s’occuper du problème de la petite vipère. Après tous les efforts qu’elle avait fait pour venir le trouver ici, c’était la moindre des choses que de l’écouter. Et puis, si elle était véritablement ensorcelée, ça pourrait être grave. Il partit donc chercher des livres sur l’ensorcellement, les malédictions et maléfices, ainsi qu’un tome sur des philtres dangereux. Puis il commença un interminable interrogatoire. Quand Sky put finalement placer un mot, elle lui en révéla un peu plus sur la nature de son problème. Il retrouva donc son sérieux et porta toute son attention vers sa sœur. En bon grand frère, il avait tâché de bien l’écouter pendant son explication, mais encore une fois il ne put se retenir.

«Début février c’est pas vraiment une date plus précise, mais continue.» Coupa-t-il sur un ton suffisant. 3-1.

Il jugea préférable de garder le silence après cette dernière remarque parce qu’il sentait qu’il approchait rapidement du seuil critique de sa petite sœur et la dernière chose qu’il voulait, c’était qu’elle se tape une crise en plein milieu de la bibliothèque silencieuse.

Au fur et à mesure que l’explication de sa sœur avançait, il se sentait rougir. La dernière chose à laquelle le serdaigle s’attendait, c’était bien que ça sœur vienne lui parler de problèmes de garçons. Et avec le chaleureux accueil qu’il lui avait fait, Sky devait vraiment vouloir le battre en ce moment. Le cinquième avait de la difficulté à imaginer jusqu’à quel point ça devait être dur pour elle de piler sur son orgueil comme elle l’avait fait et de venir demander son aide. C’était plutôt déroutant de voir sa sœur aussi troublée. En plus, il ne savait pas comment réagir à ses questionnements. C’était juste trop bizarre. Et puis le commentaire sur sa beauté le pris par surprise. Il détourna le regard en faisant un rire bête et mal-à-l’aise. Mais qu’est-ce qu’il devait répondre à ça! Ce fut cependant la révélation sur Miley qui le troubla le plus. Là, il sentit son visage tout entier devenir rouge comme une tomate.

Du charme, oui, Sky elle en avait. Un peu rustre, oui. Abrasif, peut-être, mais du charme, c’est sûr. Seulement, jamais Orion n’aurait pu croire qu’elle ferait tourner la tête d’UNE poufsouffle, surtout en la menaçant. Il faut toute sorte de monde pour faire un monde, comme on disait chez les moldus. Le serdaigle n’aurait jamais pensé cela de la poufsou…

[…] c'est quand j'ai couché avec Clydwyn et...

À ça, Orion figea, reflétant la réaction de sa sœur face à cette révélation des plus troublantes. Il put sentir son corps tout entier passer du rouge à l’écarlate. Ses yeux, ronds comme des balles, fuyaient ceux de Sky, de peur de croiser son regard assurément aussi mal-à-l’aise que le sien et de créer le plus GROS froid de l’histoire. Puis son regard se planta dans le vide, et on pouvait y voir par leur expression horrifiée que l’image mentale de la situation venait de se graver à jamais dans sa mémoire. Il tenta, en vain, de chasser cette scène de son esprit en secouant violemment la tête. Dégouté, il répondit :

«J'airienditOrionTun'asrienentenduCen'estvraimentpascequejevoulaisdire EntoutcaspasàtoiOhparSalazarmaispourquoijesuisalléetedireça...»

«Merci, Sky. J’avais VRAIMENT envie de faire des cauchemars pour le restant de mes jours. Avais-tu sérieusement besoin de me…»

«C'estvraimentpascequetucroisC'estpasmafauteJenevoulaispasJ'étaispossédéeIlm'aforcé...»

Orion se crispa. Son souffle se coupa. Son esprit se vida.

Il a fait QUOI?!?! Comment a-t-il osé te… te..! Oh je vais le tuer. Je vais le tuer je te dis!! cria-t-il en se levant si rapidement que sa chaise vola avec fracas, perturbant toute la bibliothèque.

Il y avait une expression effroyable sur le visage d’Orion, comme si Sky venait de mourir dans ses bras. Il fixait sa petite sœur, le regard affolé. Puis, la rage prit le dessus. Ce n’était pas une petite colère contrôlée. C’était sa très courte mèche, victime de combustion spontanée, son sang qui bouillait et son regard, noir, qui aurait pu tuer aussi certainement que le sortilège impardonnable. C’était un visage d’Orion qu’on ne voyait que très rarement, lorsqu’il pétait un cable et qu’il faisait peur même à Sky.

Leur petite partie était finie. Madame ne jouait plus. Madame avait triché. Jeu, set et match, Sky Milbury.

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''Don’t you understand?
Didn’t you just listen to me?
I will never find
All that I came here for ''

Encore une fois, Sky avait parlé en oubliant de penser. Elle avait laissé échapper une information classée Top Secret, du moins, pour le grand frère qu'Orion était. Il semblait s'être donnée comme mission de défendre la demoiselle en détresse alors que celle-ci ne lui avait absolument rien demandé. Aussi, quand, oubliant à qui elle s'adressait, elle affirma à son frère qu'elle avait couché avec Clydwyn, le malaise qui s'installa entre eux devint palpable. Il était devenu si intense qu'il avait une couleur et une texture. Quel beau malaise...Heureusement, Sky savait comment s'en sortir. Le problème avec les problèmes, ce n'est pas le problème lui-même, mais sa conséquences. Si on veut éviter les conséquences, on trouve un coupable. Et quand on est soi-même le coupable, on en invente un. La petite s'était donc mis a réfléchir très vite et donc, à parler très vite. Elle n'avait qu'un seul but en tête, rejeter la faute sur quelqu'un d'autre. Le frère et la sœur se mirent donc à parler en même temps. Lui, extériorisant son malaise et elle, se déculpabilisant. C'est alors qu'elle termina son plaidoyer par les quatre mots les plus dévastateurs qu'elle n'aie jamais prononcé. ''Il m'a forcé...''

Même s'il s'agissait là d'un mensonge épouvantable, Orion le prit très au sérieux. Il se leva d'un bond, laissant sa chaise se heurter au sol. Il hurlait dans la bibliothèque. Il répétait qu'il tuerait le pauvre Clydwyn. Les choses ne se déroulaient pas comme prévu. Sky tenta donc de calmer son frère avant que celui-ci se fasse gentiment montrer la porte de la bibliothèque. Elle prit son air le plus décontracté pour tenter de désamorcer la colère d'Orion.

« Du calme, Rambo! Je ne suis pas venu te voir pour ça. Je veux dire, si c'est là ta solution à mon problème, merci mais j'aurais pu me débrouiller. Venant de toi, je me serait attendu à une solution un peu plus brillante et intelligente. »

La Vipère, ne sachant pas vraiment comment s'y prendre autrement, tenta de piquer son frère directement dans son orgueil. Bon, la manœuvre n'était pas la plus difficile à faire. Il en avait tellement, de l'orgueil, que c'était presque impossible de la manquer. Orion semblait hésiter. Il tentait probablement de choisir entre son désir de rester pour aider Sky et son désir de partir pour dépecer un Poufsouffle. La Serpentard ne voulait pas laisser partir son frère aussi rapidement. Elle avait besoin d'une solution à son problème. C'était urgent. Elle décida donc d'appuyer sur le dernier bouton qu'elle connaissait. Si, avec cela, elle ne réussissait pas à calmer Orion, rien ne serait en mesure de le faire. Sky se redressa sur sa chaise et regarda son frère droit dans les yeux. Elle prit un air désinvolte.

« Écoute, Orion. Si tu n'as pas les connaissances et les compétences nécessaires pour m'aider, tu peux me le dire. Je serais déçue, mais au moins, je ne te ferais pas perdre ton temps, et le miens par la même occasion. Si tu ne veux pas m'aider, ce n'est pas grave. Je vais aller demander à Slevin... »

Sky attendit que son frère se calme et daigne la regarder pour poursuivre. Elle savait que la seule mention du cousin Slevin le ferait réagir. La colère qu'Orion nourrissait à l'égard de son cousin était très connue de la jeune fille. Il s'agissait même là d'une autre source de dispute entre les deux Milbury, elle qui idolâtrait Slevin, au grand damne d'Orion. Elle espérait que se haine pour le Serdaigle dépasserait momentanément sa toute nouvelle haine pour Clydwyn et qu'il prendrait la décision de rester. Plus fort que sa haine pour les deux garçon, il y avait son amour pour Sky. En bonne représentante des Vert et Argent qu'elle était, elle décida de jouer aussi sur cette corde. Elle prit une voix douce et parla tout bas pour que seul son frère l'entende.

« Je pourrais aller demander l'aide de Slevin, mais ce n'est pas ce que j'ai vraiment envie de faire. Il est vrai que n'importe qui d'intelligent pourrait faire l'affaire, mais j'ai beau chercher, je ne connais pas plus érudit que toi. Et même si j'en connaissais, je ne veux pas de n'importe qui. C'est de toi dont j'ai besoin, Orion. »

La brunette espérait vraiment que cette déclaration qui n'était, pour une fois, que pure vérité aurait raison de la colère de son frère.

« Tu auras tout le temps du monde pour démolir Clydwyn, plus tard. Mais si vraiment je suis ensorcelée, d'autres pourraient vouloir faire la même chose. Je pense que le plus urgent pour le moment est de trouver ce qui m'arrive. Non? »

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Le grand frère de la serpentard arrivait à peine à réfléchir, ce qui en soi était alarmant. Son souffle était court et rempli de haine. Il voyait alternativement vert et jaune, rouge, bleu et jaune puis jaune et rouge. Il avait presqu’oublié qu’il était à la bibliothèque, qui plus est, face à sa sœur qui était étrangement calme après une telle révélation. Il tacha, du plus fort qu’il pouvait, de se calmer, mais chaque fois qu’il ne faisait que regarder sa sœur, Orion l’imaginait avec Clydwyn et la colère revenait en lui comme un torrent incontrôlable qui le ramenait dans la tempête. Le serdaigle sentait ses mains se serré autour d’un collet jaune et noir imaginaire.

Sky a écrit:: Du calme, Rambo!

DU CALME?!

Orion sentait le regard de tous les élèves dans la bibliothèque sur Sky et lui, et voyait la bibliothécaire qui le fixait d’un regard noir et qui lui envoyait des chut irrités. Il dût se retenir pour ne pas l’envoyer promener, elle est tous les autres. Mécaniquement, le jeune homme ramasser sa chaise et s’écrasa contre le dossier, les mains agrippant les accoudoirs si violemment que ses jointures tournaient au blanc. L’enragé avait tout de même réussi à se calmer suffisamment pour arrêter de crier. Il grinçait encore des dents, mais parlait d’une voix rauque et étouffée.

Comment veux-tu que je sois calme après… après qu’il… Ugh! Et comment, toi, tu peux être aussi calme. Si j’étais toi, je sais pas ce que je lui aurais fait. Ce salaud.. Et je t’en SUPPLI, ne me cherche pas! Et si tu m’avais pas dit, peut-être que je serais capable de réfléchir à autre que comment je vais le faire payer!

Tout de suite il regretta ces mots. Ses yeux tombèrent au sol et il fuyait le regard agacé de sa sœur. Comment pouvait-il penser de telles choses, il était son grand frère! Il voulait être au courant de ces incidents. Sinon, comment ferait-il pour protéger Sky, comme il s’était donné la mission depuis qu’ils étaient tout petits. Si elle ne lui avait pas dit… Incapable d’ajouter quoique ce soit de constructif, il préféra garder le silence, attendant de replacer un peu son esprit troublé.

Sky a écrit:: « Écoute, Orion. Si tu n'as pas les connaissances et les compétences nécessaires pour m'aider, tu peux me le dire. Je serais déçue,

Elle comptait donc sur lui... Il sentit son cœur se serrer. Cette remarque toucha une corde particulièrement sensible chez le grand frère. Il continua d’éviter le regard de la plus jeune.

Sky a écrit:: mais au moins, je ne te ferais pas perdre ton temps, et le miens par la même occasion. Si tu ne veux pas m'aider, ce n'est pas grave. Je vais aller demander à Slevin... »

…

Un silence. Un long silence. Un lourd silence. Jamais Sky n’avait à ce point blessé son frère, prononcé une remarque aussi assassine. Le cœur d’Orion avait tout simplement cessé de battre. Il ne respirait plus. L’expression qu’affichait l’épave qu’était le serdaigle était nouvelle pour la vipère. C’était une expression à la fois affolée, blessée, détruite et triste. Puis, comme une bombe, la colère revint. Le ton du serdaigle devint glacial et son regard, abyssal.

Comment OSES-tu le mêler à tout ça. Qu’est-ce qui te fait croire qu’il lèverait ne serait-ce que le petit doigt pour toi. Tu ne comptes pas pour lui. Jamais autant que tu ne comptes pour moi. Ne mentionne plus JAMAIS son nom devant moi.

Le faucon fixa la vipère un long moment droit dans les yeux, comme pour faire passer son message. Il ne rigolait plus. Ce n’était plus un jeu. Pas question de relancer la joute d’avant. C’était une règle qu’il lui imposait, une qui aurait tôt faire de le faire exploser à nouveau s’il advenait que la serpentard la brisait. Et si elle savait ce qui était bon pour elle, elle tacherait de la respecter.

Sky a écrit:: C'est de toi dont j'ai besoin, Orion.

Jamais une remarque ne lui avait fait autant de bien. Elle désengagea toute la situation. Le jeune homme en furie était calmé, il respirait tranquillement et toute la tempête de haine qu’il avait en lui achevait de s’évaporé, ne laissant derrière elle que quelques ravages. Le bleu de bronze espérait de tout son être qu’elle était vraie. Il avait de la difficulté à y croire, mais il s’accrochait à cette idée fermement. O comme il aimerait que Sky puisse compter plus sur lui. Il ne demandait pas mieux que de lui venir en aide, comme un bon grand frère se devait de le faire, et Dieu sait qu’elle ne le laissait pas souvent, à son grand désespoir.

Tu as raison. Clydwyn ne perdait rien pour attendre, et il y avait bien plus important à faire. Trouver la solution est effectivement ma priorité, crois-moi. C’est juste, je n’arrive pas à croire qu’on ait pu te faire autant de mal. Je ne lui pardonnerai jamais…

Il soupira, comme si la dernière parcelle de colère s’expiait de son corps dans une fumée blanche.

De ce que tu me dis, j’en conclu que tu es sous l’emprise d’une sorte de charme. Vois-ça comme un l’effet d’un philtre d’amour, mais inverse. Au lieu d’être toi qui es attirée vers un autre, c’est les autres qui sont attirés vers toi. C’est comme si tu dégageais des phéromones super puissantes. As-tu une quelconque idée de quelqu’un qui t’aurait lancé un sort ou fait ingérer une potion?

En parlant de phéromones, Orion pensa aux plantes et aux insectes et une blague sur les mantes religieuses lui vint à l’esprit, mais il la garda pour lui. Ce n’était pas le moment, et Sky ne la comprendrait probablement pas de toute façon. Il attendit d’avoir l’avis de sa sœur avant de poursuivre dans ses hypothèses.

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''Everything falls apart
Even the people who never frown
Eventually break down
The sacrifice of hiding in a lie ''

La colère peut être une émotion des plus dévastatrice lorsqu'on ne la contrôle plus. Sky en connaissait un rayon sur ce sujet. Ce qui devait au départ tout simplement servir à la déculpabiliser, un tout petit mensonge au yeux de la jeune fille, avait finalement plongé son grand frère dans une rage noire comme elle n'en avait probablement jamais vu. Elle tenta par tout les moyen de le calmer. S'il décidait de quitter promptement la bibliothèque pour se mettre en chasse avec pour seul proie le pauvre Clydwyn, Sky ne serait pas plus avancée. Elle devait absolument découvrir de quel mal elle souffrait. Elle tenta d'abord de lui demander,m simplement, de se calmer. Malheureusement, sa tentative se solda par un échec. Orion sembla redoubler de colère. Les autres élèves les fusillaient du regard et la bibliothécaire s'époumonait à leur demander de se taire. Fort heureusement pour la brunette, elle avait appris à faire fi des gens autour d'elle et elle ne les remarqua même pas. Elle se concentrait sur son frère qui menaçait d'exploser à tout moment.

Quand Orion s'adressa à nouveau à elle, ce fut pour déverser sa rage sur la pauvre Vipère. Il lui cracha même qu'elle n'aurait pas dû lui dire tout cela. Il s'agissait d'un mensonge, Clydwyn ne l'avait aucunement forcé à faire quoi que ce soit, mais la petite nota que si quelque chose du genre devait véritablement se produire un jour, son frère préférait qu'elle ne lui en parle pas. Elle qui a toujours préféré régler ses problèmes toute seule comme une grande, elle aurait du s'en sentir soulagée, mais tel n'en était pas le cas. Elle se sentait étrangement abandonnée. Elle se surprit à se demander si elle aurait vraiment la force d'écouter sa demande ou si, le moment venu, elle irait tout de même lui raconter ses problèmes. Elle voulu chercher dans les yeux de son frère la petite étincelle qui aurai prouvé qu'il n'avait parlé que sous le coup de la colère, mais celui-ci fuyait son regard. Elle prit donc quelque seconde pour trouver une autre solution.

Sky connaissait Orion presque aussi bien qu'elle se connaissait elle-même. Elle ne savait orgueilleux comme aucun autre et elle connaissait la rancune qu'il nourrissait à l'égard de leur cousin. Aussi, la Serpentard décida d'utiliser son nom pour piquer Orion. Peut-être qu'en lui disant qu'elle pourrait toujours demander de l'aide à Slevin, Orion déciderait de se calmer, ne serait-ce que dans l'espoir de ne pas de faire doubler. Le regard que lui lança le Serdaigle suite à sa tentative la convainquit qu'elle n'aurait vraiment pas du. On aurait dit que tout l'amour qu'il avait un jour put avoir pour sa sœur s'était envolé. Son ton était si glacial lorsqu'il s'adressa à elle que la petite en vint même à douter qu'il puisse l'aimer à nouveau un jour. Lorsqu'il lui assura que Slevin ne lèverait jamais le petit doigt pour elle, lorsqu'il lui affirma qu'elle ne comptait pas pour son cousin, les yeux de ciel de la jeune fille se remplirent de larmes. Elle fixait son frère sans dire un mot, tentant seulement d'empêcher ses larmes de couler. Quand l'une d'elles, finalement, quitta son œil pour venir rouler sur sa joue, Sky tourna la tête. Elle détestait qu'on la voit pleurer, même s'il ne s'agissait pas d'une première fois pour Orion. Elle essuya ses larmes rapidement du revers de la main et parla d'une voix faible, trahissant toute la fragilité d'une petite fille trop souvent abandonnée.

« Tu te trompe... Je compte pour Slevin... Ne dis plus ça... »

Le cousin Slevin était, depuis longtemps, une source de conflits entre les deux Milbury. L'un ne pouvant même pas supporter d'entendre son nom, et l'autre vivant dans le déni de sa relation perdue avec son cousin qu'elle idolâtrait. Sky savait bien qu'il s'était éloignée des Milbury un peu avant qu'Orion n'entre à Poudlard. Elle savait qu'il la croisait dans les couloir et qu'il lui offrait alors, au mieux, un sourire poli. Elle le savait, mais elle ne voulait pas l'accepter. Elle était persuadée qu'il se rendrait compte tôt ou tard de la peine qu'il lui causait et qu'il reviendrait vers elle. Elle l'aimait toujours autant et elle ne supportait pas que l'on en dise du mal. Orion ne devait pas penser ce qu'il venait de lui dire. Il avait seulement voulu la blesser, et il avait réussi. La Serpentard essaya d'écourter au maximum le moment de douleur qu'elle vivait pour se concentrer sur l'urgence du moment. Elle devait calmer son frère. Elle avait besoin de lui, alors elle tenta une ultime stratégie.

Encore ébranlée par les paroles d'Orion, elle s'adressa à lui doucement et ses mots étaient ressentis. Elle avait vraiment besoin de lui, et elle le lui assura, sans sarcasme, sans ironie. Le regard encore légèrement embuée, elle observait le visage de son frère. Elle regarda ces traits qu'elle connaissait par cœur qui s’adoucissaient peu à peu. Il étaient sur le bon chemin. Elle attendit patiemment qu'il soit totalement calmé. Quand il s'adressa à nouveau à elle, la voix d'Orion semblait plus douce. Par contre ses mots étaient encore empreint de venins alors qu'il affirma que jamais il ne pardonnerait à Clydwyn ce qu'il avait fait. Le mensonge avait été trop loin pour que la petite rebrousse chemin. Elle décida tout simplement qu'il valait mieux passer à autre chose et laisser les hommes régler leurs problèmes entre hommes. Même s'il était vrai qu'elle avait créé le problème de toute pièces. Malgré tout, un sourire discret illumina le visage de le jeune fille.

« Je n'avais pas réalisé que tu tenais à moi à ce point... »

Quand le Serdaigle soupira, il sembla par la même occasion retrouver le calme qu'il n'aurait jamais du perdre. Il reprit le fil de ses recherches. Il expliqua que Sky semblait être sous l'effet d'un charme ou d'un philtre d'amour qui semblait fonctionner à l'envers. La brunette ne comprenait pas ou elle aurait put avoir ingéré un tel philtre. Lorsqu’Orion lui posa la question, la petite ne fit que hausser les épaules. Il était vrai que, par les années, elle ne s'était pas fait que des amis à l'intérieur de Poudlard, mais elle voyait mal qui aurait pu lui en vouloir au point de lui faire cette mauvaise blague. À quoi bon? Il existait bien pires vengeances que ce que le petite subissait.

« Je ne me souviens pas avoir avalé une potion dernièrement. Sinon, je ne connais aucune sort qui donne cet effet. Si j'en avait reçu un, je l'aurais remarqué, non? Et puis, honnêtement, je ne vois pas qui aurais voulu me lancer un tel sort. C'est plutôt inutile et en matière de mauvais tour, il y a quand même plus rigolo. Le plus étrange, c'est que je ne me sens pas différente. Je n'ai pas de sensations bizarres ou l'impression d'avoir quelque chose de changé. C'est comme si je suis pareil comme je l'ai toujours été, mais c'est tout le monde autour qui agit bizarrement. »

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Sa relation avoir Sky venait d’être mise à rude épreuve. Orion aimait sa sœur, vraiment. Mais aujourd’hui, il avait dû se le répéter bien plus souvent et bien plus fort qu’à l’habitude. Comment avaient-ils pu laisser leur chicane dégénérer à ce point, Orion l’ignorait. C’était souvent ainsi que les choses se passaient. L’un commençait, l’autre répliquait, ainsi de suite jusqu’à ce que l’un d’entre eux court dans les bras de la mère en pleurant. Mais ils n’étaient plus des enfants…Il devrait être fini le temps des querelles puériles. Ils étaient des (jeunes) adultes, où plutôt il aimait le croire. Le grand frère, lui, se sentait comme un père, certainement plus présent que le sien pour les sœurs Milbury, et surtout infiniment plus protecteur.

Hey merde… elle pleure maintenant. C’est réussi…

Orion aurait bien aimé prendre sa sœur dans ses bras, la réconforter comme il … ne l’avait jamais fait, en réalité. Il aurait voulu la serrer dans ses bras et lui dire qu’il était désolé, lui demander pardon et tout le tralala qu’on fait après une violente dispute. Mais il ne pouvait pas. Pas cette fois. Elle, comme lui, était allée trop loin. Lui, comme elle avait dit des choses blessantes qui avaient laissé des marques profondes sur leur relation déjà décorée de cicatrices de guerres. Les réconciliations viendraient avec le temps, comme toujours. Surement en faudrait-il plus cette fois-ci. Les excuses viendront lorsque la poussière retomberait. Pour l’instant, il pensait chacun des mots qu’il avait dits et n’aurait su comment s’excuser de propos qu’il croyait au plus profond de son être.

Contrairement à sa sœur, Orion n’avait jamais pardonné à leur cousin Slevin de les avoir abandonnés. Pour lui, cette ordure les avait mis de côté, comme s’il n’y avait jamais rien eu entre eux. C’était de la trahison, et Orion ne le tolérait pas. Les Milbury avaient toujours dû se serrer les coudes en l’absence des figures parentales, et à leur clan s’était joint le jeune Slevin, il y a de cela bien des années. Les avoir abandonné, aussi subitement et sans raison, c’était un crime aux yeux de l’ainé. Il haïssait voir sa jeune sœur vivre dans le déni. Comme si elle ne pouvait pas voir la réalité en face! Mais bon, tout cela serait de l’histoire ancienne bientôt. Slevin était un finissant et l’année prochaine les corridors de l’école serait vide de sa présence, et tout sera pour le mieux.

« Je n'avais pas réalisé que tu tenais à moi à ce point... »

Le grand frère ne comprendrait jamais comment Sky faisait pour jouer avec les émotions des gens comme elle le faisait. Un instant, elle vous rendait fou de rage, et l’autre, elle disait la chose la plus attendrissante que vous puissiez imaginer.

«Mais bien sur que oui, Sky, ne soit pas idiote.»

Contrairement à l’étude, la manipulation était un de ces plus grands talents, au grand désespoir d’Orion. Il ne pouvait imaginer le nombre de personne dont les vies avaient été affectées par les mots de la petite vipère, et bien franchement, il préférait ne pas y penser. Le moins il en savait sur les manigances de sa sœur, le mieux il se portait. Il ne renchérit pas sur ses propos. Il avait peur d’avoir déjà rallumé le feu qui commençait à s’éteindre. Il préféra se repencher sur le problème de l’heure : la condition de Sky. Il retourna à la charge avec son interrogatoire, mais n’en tira encore une fois aucune information pertinente.

Orion commençait à s’agacer. Il sentait que sa sœur et lui était dans une impasse. Elle n’avait aucune idée de la nature du trouble qui l’affligeait; elle ne connaissait personne qui aurait pu lui en vouloir; et puis il y avait cette affaire avec Clydwyn qui restait dans son esprit, qui faisait les cent pas en attendant le moment où le serdaigle pourrait mettre la main sur ce poufsouffle de malheur. Comme sa sœur plus tôt, il pianotait sur la table, un trait de famille faut croire. Cette idée lui tourna dans la tête un instant puis fut mise de côté (plus d’espace pour des solutions). Le jeune homme détestait ne pas avoir la réponse à un problème, c’était pour lui un signe d’échec grave, quelque chose qu’il s’interdisait. Avec les années, il avait développé de lourds standards d’excellence pour lui, et indirectement pour ses sœurs. Toutes ses pistes avaient mené à des culs-de-sac, et il ne savait guère où donner de la tête. Si vraiment c’était un maléfice, c’était qu’il y avait quelqu’un qui en voulait à sa sœur. Alors donc c’était un sort. Mais si ce n’était pas un sort, alors c’était une potion. Mais si encore ce n’était pas une potion, alors quoi? Une créature?! Difficile à croire. Il savait pertinemment que certaine créature pouvait charmer les hommes. Les sirènes, entre autres, avaient la réputation de charmer les matelots pour faire sombrer leurs navires. Mais rien de tout cela n’avait de lien avec leur problème! À court d’idée, il lança nonchalamment d’autres questions auxquelles il était sûr de n’avoir aucune réponse.

«Dis. T’aurais pas été en contact avec une créature, ou une bestiole quelconque qui aurait pu te faire quoi que ce soit? Un insecte qui t’as piqué? Tu as des marques sur le corps? Je ne vois pas, sinon, c’est quoi le problème. Je sais que tu ne te sens pas différente, mais tu es d’accord que c’est impossible que tous ces gens qui agissent bizarre avec toi soient sous l’effet d’un sort. Sinon, quelqu’un s’est VRAIMENT donné la peine. Je veux dire, t’es quand même pas une sirène!!»

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''I fear who I am becoming,
I feel that I am losing the struggle within
I can no longer restrain it,
My strength, it is fading
I have to give in''

Plus le temps passait, plus Sky craignait cette étrange situation qui ne semblait pas vouloir s'estomper. Elle avait beau savoir qu'Orion cherchait une solution, son stress augmentait au rythme des questions qu'il n'avait cesse de lui poser. Elle était peut-être sous l'effet d'une potion, d'un sort ou peu importe... Mais qui avait bien pu l’ensorceler de la sorte? La petite aimait avoir le contrôle sur ce qui l'entourait. Tant que ce sort, cette chose, l'affectait, elle n'avait plus le contrôle sur rien. Certes, elle n'avait jamais refusé un peu d'attention, mais ce qu'elle recevait depuis quelque temps en devenait intimidant. Orion devait trouver une solution, car la brunette sentait qu'elle ne tiendrait pas longtemps sa façade impassible sans savoir ce qui lui arrivait.

Le moment passé entre frère et sœur aurait pu être agréable et jovial, si seulement les deux individus n'avaient pas porté le nom de Milbury. Les pauvres enfants Milbury n'avaient jamais su comment entretenir entre eux des relations harmonieuses. Leurs conversations finissaient souvent en engueulades, les rares fois ou on pouvait dire qu'elle commençaient de façon cordiale. Malgré les pics, malgré les insultes, malgré le sarcasmes et les insubordinations, Sky et Orion s'aimaient au point de donner leur vie l'un pour l'autre. Ils ne le disaient jamais, mais au fond de leurs cœurs, ils le savaient. Aussi, en voyant l'intensité de la colère d'Orion devant la demi-vérité à propos de Clydwyn, Sky comprit à quel point il tenait à elle. Sans même s'en rendre totalement compte, elle exprima à haute voix sa surprise de voir son frère prendre sa défense comme il le faisait. Dans un ultime effort de se montrer sympathique, le grand frère traita sa sœur d'idiote, sans oublier de confirmer, à travers cette insulte, qu'il tenait à elle. Les choses s'étaient toujours passées comme ça chez les Milbury, et elles se passeraient probablement toujours comme ça.

L'orage enfin passé, Orion se concentra sur la quête principale. Il devait absolument découvrir de quel mal sa sœur souffrait, si tant était qu'elle souffrait. L'incompréhension de son état lui causait beaucoup de souffrances que l'état en lui-même. La pauvre petite ne prétendrait jamais n'avoir que des amis, elle qui avait mis tant d'effort à se faire détester de certaines personnes. Malgré tout, elle ne pouvait concevoir une vengeance comme celle qu'elle subissait depuis quelques temps. Quoi que, s'il s'agissait là d'un coup monté, le ridicule de l'effet et l'incapacité à en trouver la source avaient atteint leur but. La jeune fille nageait en plein néant. C'était parfaitement machiavélique... Finalement, à court de solutions potentielles, Orion lança à Sky quelques questions censées l'aider à découvrir l'origine du mal.

« Des créatures ou des bestioles? Je ne crois pas, non... », dit-elle tout en réfléchissant. « La dernière nuit que j'ai passé dans la forêt interdite remonte à plus d'un an. Si quelque chose m'avait infecté, j'aurais eu des symptômes avant. Non? » Puis, lorsqu'il lui demanda si elle avait des marques sur le corps, la brunette regarda machinalement ses bras. Aucune marque ne détruisait sa peau blanche. « Je ne crois pas avoir de marques sur moi. Du moins, je n'en ai pas remarqué. » Puis, la petite leva ses yeux de ciel vers son frère, l'air sarcastique. « Mais tu sais, je n'examine pas mon corps à la loupe à chaque soir. Je n'ai pas ton narcissisme. »

Ça y est! La paix n'avait duré que quelques misérables minutes. Entre Sky et Orion, la relation avait toujours été électrique. Même en lui demandant de l'aide, la Vipère ne pouvait s'empêcher de piquer son frère à vif. Elle ne savait que trop bien qu'il n'aurait jamais le cœur à l'abandonner à son sort. Elle savait qu'il resterait pour l'aider malgré tout, il l'avait toujours fait. Malheureusement, Sky n'ayant jamais su ou s'arrêter en avait trop souvent abusé. Un jour, elle le regretterait... Quand Orion fit un commentaire sur le fait qu'elle n'était pas une sirène, la Serpentard ouvrit de grand yeux.

« Non, nais je suis ne contact avec des sirènes à chaque jour depuis quatre ans. Elles se baladent devant la fenêtre de ma chambre à tous les soirs. », dit-elle avec une lueur d'espoir dans les yeux. C'était peut-être tout simplement ça, une surexposition prolongée aux sirènes. Puis, elle déchanta rapidement. « Non, c'est ridicule. Si c'était ça, Rhiannon aussi serait affectée, elle est dans le même dortoir que moi. Et Livy, ça fait sept ans qu'elle voit des sirènes. » Sky prit un livre au hasard et l'ouvrit devant elle sans porter attention. Elle ne faisait que tourner frénétiquement les pages. « Il doit bien y avoir quelque chose dans un de tes stupides bouquin. Je ne peux pas croire que quelqu'un a perdu son temps à écrire tant de mots pour qu'au finale, ils ne servent à rien... »

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Question après question, Orion se décourageait. Il ne semblait y avoir aucune solution au problème de sa sœur. Peut-être que la petite vipère avait véritablement réussi à charmer quelques malheureux garçons. Les pauvres… Peut-être que c’était ce que les garçons cherchaient chez une fille : un tempérament destructeur, une attitude exaspérante, une liaison dangereuse quoi. Et puis il y avait Miley… Si ça se trouvait, il n’y avait rien de magique dans cette histoire. Peut-être n’y avait-il pas de solution à trouver à un problème inexistant.

Quand Sky parla de la nuit qu’elle avait passée dans la forêt interdite, le serdaigle fit le saut. Ses instincts de grand frère l’avait mis aux aguets. Sa première réaction fut l’exaspération

Vraiment? La forêt interdite? Je veux même pas savoir…

En réalité, il se demandait si c’était par punition, ou par choix… Bien qu’il ne connaisse rien aux activités illicites de la vipère, papa faucon était très au courant de son tempérament impulsif et de sa capacité phénoménale de prendre toujours les pires décisions. Malgré tout, il s’apprêtait à laisser de côté cette remarque, la jugeant inutile au problème présent. Toutefois, il se ravisa. Même s’il ne s’attendait pas à une réponse claire ou même honnête de la part de sa sœur, il se laissa tenter, autant par instinct de grand frère que par curiosité, et essaya de tirer les vers du nez à la petite délinquante. Qui sait, peut-être que ça pourrait être une piste.

Veux-tu bien me dire ce que tu faisais dans la forêt interdite toute seule la nuit! Tu n’es qu’en troisième. Tu aurais pu être blessée! C’est la forêt INTERDITE. Pas la forêt ENCHANTÉE, bon sang! Sais-tu même ce qu’il y a dans ces bois? Compte toi chanceuse de t’en être sortie saine et sauve.

Bien sûr, les considérations pour le bien-être de sa sœur tombèrent dans des oreilles sourdes. C’était du Sky tout craché. Un merci, c’était vraiment trop demandé? Elle profita même de l’occasion pour lui passer une remarque qui vint le piquer assez fort. Lui, narcissiste?! Pas du tout. Peut-être un peu, mais pas tant que ça quand même! Il en avait conscience, n’était-ce pas là signe du contraire? Il tenta de formuler une réplique cinglante, quelque chose pour égaliser la deuxième manche de leur joute qui apparemment venait de reprendre, mais il ne trouva rien. C’était tout de même un commentaire efficace que sa sœur lui avait lancé. Un qui n’offrait aucune rétorque, vraiment. Le jeune cinquième s’accota mollement au dossier de sa chaise, les jambes croisées et la tête appuyée sur sa main gauche. Orion affichait un regard neutre qui trahissait son trouble intérieur. Sky la connaissait bien cette expression, c’était celle que son grand frère portait quand il était coincé dans l’un de leur fameux échange et qu’il ne savait pas quoi répondre. Un regard vide qui cachait une défaite bien ressentis de la part du serdaigle désespéré. Il haussa le sourcil, mais ne fit rien d’autre qui pourrait révéler sa défaite. Il préféra détourner la discussion sur un autre sujet dans l’espoir que ça passerait dans le beurre, mais c’était peine perdue. Sky avait gagné cette manche et tout laissait croire qu’elle en profiterait.

La discussion continua alors que l’attention du génie était divisée entre ses recherches d’une réplique et d’une solution. L’occasion pour la première se pointa lorsque la serpentard parla des sirènes du lacs. La lueur dans les yeux de sa sœur était comme un phare pour ses mauvaises intentions. C’était comme si c’est yeux lui criait de lui dire des bêtises, et il ne se fit pas prier. Il lança d’un ton sarcastique :

C’était des blagues, tu sais… Tu ne peux pas devenir une sirène par exposition à leur présence, et si oui, tu serais devenu une selkie, tu sais, leurs cousines hideuses. Des sirènes, il n’y en a pas dans le lac.

Après cette petite déroute, Orion se repencha sur le problème actuel. Il ne pouvait accepter qu’il n’y ait pas de solutions. C’était trop facile, surtout pour lui. Aussi, ce serait un signe qu’il abandonnait, et il ne se le permettrait pas, encore moins devant sa sœur bien aimé. Son commentaire sur les bois qui entouraient l’école de sorciers et sur les sirènes lui donnèrent tout de même une nouvelle piste. Il fit signe à sa sœur de patienter un instant pendant qu’il allait chercher une nouvelles piles de livres. À son retour, on pouvait lire sur les traits de son visage un brin d’espoir. Il avait sous ses bras plusieurs ouvrages, cette fois-ci des bestiaires. Parmi eux figurait «Vie et Habitats des Animaux Fantastiques», un livre de première année écrit par Newton Scamander qu’Orion n’avait pas consulté depuis des lustres. Il espérait y trouver d’autres informations qui mettraient en lumière une solution qui jusqu’à maintenant lui échappait.

Orion se rassit en ouvrant le premier livre à la page d’index, feuilletant rapidement les différentes entrées du livre à la recherche de quelques choses de pertinent. Il chercha d’abord de l’information sur les créatures qu’on trouvait dans la forêt interdite, mais aucune des bêtes communes à cet endroit n’avait la capacité de charmer, bien au contraire. On trouvait bien des horribles créatures dans ces bois. Un frisson parcouru le sorcier de cinquième. Et de croire que Sky s’y était rendu… Il continua ses recherches ensuite dans ses autres livres, à la recherche spécifiquement de créatures capables de charmer les hommes, pendant que Sky prenait elle-même un livre, à la grande surprise de son grand frère. Il se concentra un peu sur son propre bestiaire et passa entre autre par les entrées des sirènes, puis des kelpies, mais rien ne l’accrochait dans ses découvertes. Le bruit de pages tournées frénétiquement devant le serdaigle lui fit lever la tête. Il vit sa sœur en train de ‘’lire’’ avec beaucoup plus de violence qu’un livre ne pouvait en prendre. Il saisit le bouquin et lui enleva, de peur qu’elle le détruise par la force brute de son embêtement.

Hey oh! Sais-tu quel âge ont ses livres? Tu pourrais les abîmer à les manipuler comme ça. Fait attention un peu. Si tu ne veux pas lire, au moins ne fait pas de bruit et reste tranquille.

L’attention d’Orion fut capté par l’image dans le livre qu’il venait de sauver des mains destructives de sa sœur. C’était un livre qui parlait des vélanes. Intrigué, il poursuivit ses lectures. Ça se montait prometteur. C’était des créatures qui charmaient les hommes simplement par leur apparence. Elles étaient capable à des changer leur allure pour être les plus belles possibles pour les hommes qu’elles envoutaient. Certaine même aurait la capacité d’enchanter les autres, leur transférant d’une certaine façon leur pouvoir de séduction.

Dit Sky, t’aurais pas énervé une vélane par hasard? Dit-il sans lever les yeux, toujours plonger dans ses lectures. C’était la première piste qu’il avait depuis bien longtemps. Restait plus qu’à voir ce que Sky allait répondre.

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''I've given up
I'm sick of feeling
Is there nothing you can say
Take this all away
I'm suffocating
Tell me what the fuck is wrong
With me''

Plus la conversation s'envenimait entre les deux Milbury, plus les têtes se tournaient vers eux, les sommant au silence. À chaque fois, Sky leur envoyait un regard qui ne laissait pas place aux négociations, pour ensuite reporter son attention sur son frère. Lorsqu'il lui avait demandé si elle avait été en contact avec des bestioles, la jeune fille avait machinalement parlé de sa nuit dans la forêt interdite, balayant du revers de la main cette possibilité. Puis, elle était passé à autre chose. Évidemment, cette révélation ne plut pas à Orion qui, encore une fois, reprit son rôle d'inquisiteur. S'il tenait à ce point à être le paternel de quelqu'un, il n'avait qu'à avoir un enfant. Alors qu'il la réprimandait sur sa nuit dans la forêt interdite, la petite poussait de longs soupires d'exagération et levait les yeux au ciel.

« C'est bon? Tu as fini? », soupira la pauvre jeune fille. « Premièrement, je n'étais pas toute seule. J'étais avec Kaïn. Et puis, on n'avait pas prévu passer la nuit là. On voulait seulement ramasser des bestioles pour les mettre dans les lits des gens qui nous énervent. Non mais, sérieusement, tu aurais du voir leur tête. Ça valait la peine. », s'exclama-t-elle dans un rire. « Mais bon, c'est pas notre faute, on s'est perdu. Et si tu veux tout savoir, je sais parfaitement ce qu'il y a dans la forêt interdite. Un marais! C'est vrai. Il y a un marais au milieu de la forêt. Oh et on a vu une bestiole grosse comme un chien, mais on n'a pas su dire ce que c'était. Au finale, ce n'est pas si pire, une nuit dans la forêt. On n'a même pas eu peur! »

Sky ne se souvenait que trop bien de cette nuit dans la forêt interdite. Elle avait décidé de faire un coup à son ennemie de toujours Iris. Le moment tombait parfaitement bien puis que Kaïn voulait faire payer à Elwana son attitude désobligeante envers lui. Le duo de meilleurs amis avaient trouvé cette idée génial. Aller chercher des bestioles dans la forêt interdite pour faire peur à leurs ennemies respectives semblait une excellente idée, avant qu'ils ne se perdent dans l’immense forêt. Par la suite, tout se bousculait dans la tête de la brunette. La créature, les émotions, le marais, les confidences, le baiser... Cette forêt ne devrait pas être interdite à cause des dangers qui s'y trouvent. Elle devrait l'être parce que l'idée seulement de ces dangers joue avec l'esprit de la plus perverse des façon. Elle vous fait faire des choses dont vous ne vous seriez jamais cru capable. Elle vous fait ressentir des émotions que vous n'aviez jamais même imaginées. Cette forêt est dangereuse, mais pas au sens ou la plupart des gens l'entendent.

Chassant de son esprit ce moment particulier qu'elle avait vécu avec son meilleur ami, Sky répondit aux autres question de son grand frère. Lorsqu'il lui demanda si elle avait des marques sur le corps, la petite eut un sourire. Elle se retint de lui conseiller de demander à Clydwyn parce que, lui, il avait observer le corps de la jeune fille beaucoup plus qu'elle ne l'avait fait elle même. Dans un moment de lucidité, elle décida de taire ce commentaire qui lui brûlait les lèvres, question d'éviter de faire exploser son frère à nouveau. Elle ne fit qu'un simple commentaire sur l'attitude narcissique d'Orion qu'elle ne partageait absolument pas. Elle attendait le retour à ce commentaire peu glorieux, mais il ne vint jamais. Le Serdaigle avait ce regard, celui que Sky connaissait et qu'elle recherchait à chaque joute verbale. Il n'avait plus rien à dire. Ce fut donc avec l'expression de triomphe que la Vipère se mis à parler des sirènes. Elle était bien en contact avec ces créatures à tous les jours de sa vie depuis quelque années déjà. L'espace d'un instant, l'idée lui traversa l'esprit qu'elle aie pu attraper quelque chose par surexposition. Rapidement, elle chassa cette idée. Si elle avait contracté quelque chose en côtoyant les créatures, tous les Serpentard seraient également affectés. Orion ne manqua pas l'occasion de l'insulter, la comparant à une selkie, l'hideuse créature ressemblant aux sirènes.

« Je suis prête à devenir une selkie un moment pour te noyer avec plus de facilité. », dit-elle avec un sourire suffisant. Puis, son expression se transforma en questionnement. « Et puis, comment ça il n'y a pas de sirènes dans le lac? C'est pas des sirènes qui passent devant ma fenêtre à tous les soir? Tu es certain? »

Bon, après tout, ce n'était pas comme si ce détail était d'un importance capitale. Alors que la Serpentard s’apprêtait à lui demander si ce détail changeait vraiment quelque chose à l'histoire, Orion leva à nouveau le doigt pour lui demander d'attendre. Sans lui laisser une seconde pour répliquer, il se leva et fonça vers une rangée de livre. La petite le suivi du regard, levant les bras à mi-hauteur pour signifier son incompréhension de la situation. « Mais, ça devient chiant... », se permit-elle même de dire à haute voix. Elle se demandait bien ce que son frère pouvait chercher dans tous ses livres. Quand il revint avec un autre bouquin, elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. À ce rythme-là, il y aurait bientôt plus de livre sur leur table que dans les rangées de la bibliothèque.

Irritée, Sky se mis à tourner avec frénésie les page d'un livre prit au hasard. Soudainement, pour aucune raison apparente, Orion se saisit du bouquin et le plaça loin de la jeune fille. « Mon livre... », dit-elle, plus étonnée que fâchée. Orion se fâcha, lui, rappelant à sa sœur l'âge et la valeur du livre qu'elle aurait bien fini par détruire s'il ne l'avait pas arrêté. La petite ne fit que hausser les épaules. Mais lorsqu'il lui demanda de se tenir tranquille et silencieuse, à défaut de vouloir lire, la brunette eut un sourire. Aussi, tout bonnement et pour aucune raison autre que celle d'énerver son frère, elle se mit à faire claquer sa langue dans sa bouche, sans arrêt, un énorme sourire sur les lèvres. Sans lui porter attention, le Serdaigle lui posa une question tout à fait inattendue. Il lui demanda si elle avait énervé une Vélane dernièrement. Sky cessa ses bruit de bouche et regarda son frère, levant les sourcil.

« Une Vélane? Encore faudrait-il que j'en aie déjà rencontré une. J'imagine que ça ne passe pas inaperçu. Ça entre dans une pièce et tous les garçons se... retournent. » Sky hésita sur la fin de sa phrase, comme sur la suivante. « Comme avec moi... Mais, je ne peux pas être une Vélane. Je le saurais... Non? », demanda la brunette en posant sur son grand frère un regard interrogateur à la limite de la panique.

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Définitivement, Sky avait une drôle de façon de demander de l’aide. On aurait pu croire qu’elle aurait fait un effort pour se tenir tranquille et laisser son frère Orion faire SA recherche à SA place. Mais non! Il fallait constamment qu’elle le dérange. C’était dans sa nature même. On dit blanc, elle dit noir. À ça s’ajoutaient maintenant des menaces d’homicide par noyade. C’est à se demander pourquoi Orion se donnait autant pour lui faire plaisir et l’aider. Son problème ne le regardait pas. Si les garçons s’intéressaient à elle, pauvres eux, mais ce n’était pas de son ressort. Pourquoi se donner autant de troubles?

Rappelle-moi encore pourquoi je t’aide? Dit-il sur un ton visiblement agacé.

La réponse à cette question était pourtant évidente. Rien que Sky ne puisse faire ne pourrait changer l’amour inconditionnel qu’Orion avait pour sa petite sœur. C’était là l’un des effets secondaires de l’avoir eu à charge, elle et Sunny, depuis qu’ils étaient tout petits. Des chicanes, ça arrive, surtout quand on a la vipère comme soeurette, mais ça passe toujours. Cette dispute n’avait rien de différente mis à part le contexte drôlement mature pour les jeunes Milburys. Comme d’habitude, Sky se rendait à la limite de la patience de son frère, et comme à chaque fois, Orion devait prendre sur lui et être le bon grand frère dont elle avait besoin quand les choses tournaient mal (et elles tournaient toujours mal avec elle). Mais elle aurait quand même pu faire un effort non?! Lui demander un peu de calme et de silence pour l’aider à se concentrer, c’était quand même pas un caprice! Déjà que l’attention du serdaigle était perturbé par le regard des élèves présents dans la bibliothèque qui ne faisaient plus aucun effort pour cacher le fait qu’ils les écoutaient, il ne fallait surtout pas que Sky ajoute sa petite contribution au désordre, ce qu’elle fit quand même sous la forme d’infernaux claquements de langue. À chaque «cloc», on pouvait lire l’irritation dans le regard épuisé du jeune homme qui poursuivait malgré tout sa lecture dans l’espoir de se sortir au plus vite de cette torture. Il avait eu assez de Sky pour une journée et il avait bien hâte de retrouver la quiétude de sa bibliothèque, si bien sûr on voudrait le laisser revenir après toute la commotion qu’ils avaient causé aujourd’hui, sa sœur et lui.

L’entrée sur les vélanes était très intéressante. Orion apprit qu’elles étaient originaires de Bulgarie, mais qu’elles s’étaient répandues au fils des années, se mélangeant souvent aux sorciers humains et allant même jusqu’à se marier et se reproduire avec eux, mettant au monde des êtres mi vélane, mi humain. Cette révélation troubla profondément le grand frère. Convaincu que sa propre mère était bel et bien humaine, il ne pouvait cependant nier que sa sœur présentait beaucoup de signe qu’elle serait demi-vélane : les yeux bleus, la capacité de charmer les autres, la propension à des crises extraordinaires, une prédisposition à la manipulation... Mais alors, lui-même aurait aussi du sang de vélane en lui, ce qu’il doutait énormément. Alors quoi? Leur père aurait été infidèle? Ça, ça ne le surprendrait pas tant que ça. Il faut dire que le mariage Milbury n’a jamais vraiment été sain, les deux étant trop occupés pour leurs propres enfants, pourquoi pas leur partenaire de vie? Et puis sa mère qui méprisait inexplicablement Sky depuis toujours. Si s’était la réponse à leur question?

Les recherches des deux Milbury venaient de prendre un drôle de tournant. Depuis le début, ils suspectaient l’usage d’un maléfice ou d’une potion quelconque pour avoir charmé Sky. Ces pistes n’avaient cependant pas mené à grand-chose, si ce n’était que de la frustration et du découragement. C’est un commentaire lancé dans le vide par le serdaigle qui avait mis en lumière une nouvelle solution; les créatures, mais encore là, ils épuisèrent les indices. Orion tenta une dernière chose, une dernière question qui aurait pu faire taire se doute en lui. Il demande à la vipère si elle avait croisé une vélane, ce qui eut pour effet de la faire arrêter ces insupportables «clocs». Sa réponse vint cristalliser son hypothèse. Voyant qu’elle commençait à paniquer, il tenta de la calmer avant que le pire n’arrive.

Mais non, euh… c’est juste une hypothèse! Je veux dire, ce n’est pas parce que t’as les yeux bleus que tu es une vélane. J’ai les yeux bleus comme toi et je suis pas un vélane moi! Est-ce que ça se dit «un vélane?» Focus Orion!! Ouais bon, je ne fais pas tourner les têtes, moi, et surtout pas d’une fille. Mais ta gueule! Et puis papa et maman s’aime, non? Tu penses vraiment que ça va la convaincre? Jamais papa n’aurait trompé maman! Bravo champion… Là tu te tais!

Orion regardait attentivement sa sœur, à l’affut de tout signe que la tempête imminente débutait. Il se remémorait tous les trucs qu’il connaissait pour calmer sa sœur, advenant que le besoin se présente.

Reeeeste calme, s’te plait, s’te plait, s’te plait, s’te plait … se répétait-il sans cesse dans sa tête comme pour encourager sa sœur. Mais elle n’était ni télépathe, ni calme…

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''Every time I close my eyes
Every time I try to hide
The panic builds up inside
All the things I left behind
Are taking over my own mind
I know it’s over now''

Malgré le calme de la bibliothèque, calme qui peinait à rester depuis l'arrivée de Sky, Orion semblait constamment déconcentré. Évidemment, la jeune fille qui s'amusait à pianoter sur la table ou encore à faire claquer sa langue ne devait pas aider le Serdaigle à faire ses recherches. Même avec cette guerre perpétuelle qui semblait toujours sur le point d'éclater et qui menaçait de faire beaucoup de ravage, les Milbury s'aimaient comme personne. Aussi, quand Orion, exaspéré, demanda à sa sœur de lui rappeler les raisons pour lesquelles ils s'évertuait à l'aider, la brunette lui offrit son plus beau sourire. « Parce que tu m'aimes? », lui répondit-elle candidement. Et Sky savait qu'elle avait raison. Lorsqu'ils étaient plus jeune, Orion n'avait pas vraiment eu d'autre choix que de s'occuper de ses deux sœurs. On aurait pu croire qu'avec l'entrée à Poudlard des trois Milbury, il aurait décidé de prendre ses distances. Après tout, il y avait bon nombre de professeurs, de préfet et autres qui pouvaient prendre le relais. Il aurait très bien pu décider de laisser Sky et Sunny s'occuper d'elles-mêmes, mais il en avait décidé autrement. Il était toujours là pour ses sœurs et Sky, ne sachant trop comment lui démontrer sa gratitude, continuait de le pousser à bout. Une petite marque d'affection Made in Milbury... Après tout, la haine est proche de l'amour et le pire des châtiments est probablement l’ignorance intentionnelle. Au moins, il savait que Sky lui portait attention. C'est toujours mieux que rien.

Petit à petit, les recherches ne semblaient mener nulle part. Finalement, dans un ultime effort de trouver une solution, Orion parla tout bonnement à Sky des vélanes. D'abord amusée, la petite avait balayé du revers de la main cette hypothèse, mais plus elle tentait de la discréditer, plus elle semblait s'avérer plausible. La pauvre Vipère commençait à sentir la panique l'envahir. Orion devait avoir compris sa détresse puisqu'il se mis a tout faire pour prouver que la thèse des vélanes était impossible. Il parla des yeux bleu, caractéristique de ce type de créature. Mais il était vrai que tous les Milbury avaient les yeux azur, ce n'était donc pas significatif. Le reste de l'explication, par contre, ne faisait plus se sens. Lorsqu'il affirma que les parents Milbury étaient amoureux, la petite leva les yeux vers son frère. Jamais dans toute l'histoire de l'humanité quelqu'un aurait pu être moins convaincu. Les parents ne s'aimaient pas, c'était une évidence. Ils étaient ensemble, probablement à cause de leurs enfants, de leur statut social, de l'argent... Avaient-ils déjà été amoureux un jour? Eux seuls le savaient. Chose certaine, ce jour était bien loin derrière. Orion défendit néanmoins ses géniteurs en affirmant que jamais père n'aurait pu commettre d'acte d’infidélité. Encore une fois, Sky ne pouvait être plus septique. Il passait ses grandes journées à Sainte-Mangouste et lorsqu'il daignait se souvenir qu'il avait une famille et un domicile, ses visites étaient brèves. Il aurait eu tout le temps du monde pour fricoter avec n'importe qui.

« Tu sais que c'est faux, Orion. Tu sais que... » La Serpentard coupa sa phrase net. Sa respiration se faisait de plus en plus courte et saccadée. Elle commençait à se balancer sur sa chaise, fixant la table. Sa voix était faible et ses paroles étaient décousues. « Maman ne m'aime pas... Parce que maman, c'est pas ma maman... » Toutes les pièces du casse-tête s’emboîtaient à merveille, à présent. Son paternel, bien qu'absent la majorité du temps, avait quand même l'habitude de lui démontrer de l'amour. Sa mère faisait tout le contraire. Et le contraste était tellement évident puisqu'elle en donnait à Orion et Sunny. Sky avait toujours cru que c'était sa faute si sa mère ne l'aimait pas. Elle se disait qu'elle faisait trop de crises, bien qu'elle soit incapable de les contrôler. Elle se disait que si elle avait été aussi brillante qu'Orion ou aussi douce et agréable que Sunny, sa mère l'aurait aimé. Elle commençait à comprendre, maintenant, que cela n'aurait pas suffi. « Ça veut dire que Sunny et toi... » Elle ne voulait pas que son frère et sa soeur l'abandonnent après cette découverte. Si elle n'avait pas la même mère qu'eux, elle n'était donc que leur demi-sœur. Orion et Sunny représentaient sa seule famille et elle ne voulait pas la perdre. La pauvre petite respirait de plus en plus fort et de plus en plus vite. Son balancement d'avant en arrière était plus prononcé. Ses yeux de ciel étaient remplis de panique. Elle voyait tout son passé et en décodait les moments qui lui avait parus étranges. Tout devenait clair. En même temps, elle voyait tout ce qu'elle perdait. Certes, une mère qui ne l'avait jamais vraiment aimé, mais aussi son frère et sa sœur. « Ne m'abandonnez pas... » Elle perdait soudainement tout un côté de la famille. Ses oncles et ses tantes, frères et sœurs de sa mère. Par conséquent, elle perdait donc... Slevin.

Sky lança un regard paniqué à Orion. Sans dire un seul mot, elle se leva d'un bond, faisant tomber sa chaise sur le sol dans un bruit de fracas. Elle n'avait plus qu'une seule idée en tête : sortir de la bibliothèque bondée. Il n'y avait plus rien à faire. Son trouble prenait le dessus sur sa conscience. Elle savait qu'elle était sur le point de perdre le contact avec la réalité. Elle avait passé un point de non-retour. Tout ce qu'elle pouvait faire pendant ces quelques dernières secondes de conscience, c'était s'assurer que sa crise n'éclate pas devant une salle remplie. Déjà qu'elle avait honte de ce trouble qui la contrôlait, elle ne voulait pas que l'école entière la voit. Elle couru vers la sortie. Les pensées obsessionnelles remplissaient son esprit. Elle ne pouvait plus lutter. Sky poussa la porte de la bibliothèque et se retrouva dans le couloir presque désert. Elle eut à peine le temps de se rendre dans un coin reculé du cul-de-sac que formait le couloir avant de perdre totalement le contact avec la réalité. « AAAAHHHH!!!! », hurla-t-elle. La pauvre tomba à genou au sol et se prit la tête dans les mains. Elle ne pouvait plus arrêter de hurler à plein poumon. Elle ne se contrôlait plus...

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Toutes les tentatives d’Orion échouèrent à faire calmer sa sœur Sky. À chacun de ses mots, il pouvait voir la panique grandir dans les yeux angoissés de la vipère. À tout moment, elle pourrait complètement déconnecter de la réalité et partir dans une crise extrêmement violente, probablement plus qu’à l’habitude. Orion redoutait constamment ce moment quand il se chicanait avec sa sœur. Quand ils étaient petits, elles survenaient lorsque la petite était très contrariée, mais la révélation de son ascendance allait la faire paniquer comme elle ne l’avait jamais fait. Orion lui-même paniquait à l’instant. C’était toujours stressant de voir sa sœur dans un tel état, elle qui aimait se sentir en contrôle. Qu’une force en elle la pousse à tout laisser aller lui faisait froid dans le dos. Il ne pouvait même pas imaginer comment la pauvre serpentard pouvait bien se sentir. Il l’entendait bégayer sourdement des mots qu’il ne comprenait pas entièrement. Quelque chose sur leur mère, sur Sunny et lui. Dans la tête du jeune homme, il faisait un insoutenable décompte vers le début de la crise. Il n’eu le temps que de comprendre la dernière parole de Sky avant de voir le déclic dans son regard vide.

« Ne m'abandonnez pas... » Ça y est…

Sa sœur se leva soudainement, assez rapidement pour faire tomber sa chaise comme Orion le moment d’avant suite à sa révélation. Le vacarme alerta toute la bibliothèque qui se retourna vers le groupe avec un regard curieux et craintif à la fois. C’était surement plus de commotion que la bibliothèque n’avait jamais vu. Pendant que lui-même se levait, sa sœur eu le temps de sortir, surement pour aller se cacher. Orion regardait alternativement les autres étudiants et la porte qui venait d’engloutir sa sœur en détresse avec un regard désemparé. Il hésita stupidement entre suivre sa sœur et rassurer la foule de curieux qui espionnait les Milbury.

Ressaisit toi Orion. Au diable les étudiants! Au diable les livres! Sky, ta sœur, à besoin de toi! Pensa-t-il en courant à l’extérieur pour rattraper sa sœur avant qu’elle ne fasse de dégâts à l’école, ou pire, à elle-même. Dehors, le corridor était presque vide, mis à part les quelques effrayés qui cherchaient à s’éloigner d’une serpentard en crise. Le cri qu’Orion entendu lui glaça le sang. «Oh non…» Le serdaigle sortit sa baguette et se prépara à se protéger, au cas où la magie en Sky fasse violemment éruption. Il s’approcha tranquillement de sa petite sœur, faisant attention de ne pas la brusquer davantage. Il lui parlait tout doucement dans l’espoir de la calme, mais en début crise, surtout une d’une telle intensité, c’était peine perdu. Une fois à porter de main, il la serra dans ses bras, lui caressant les cheveux. Le cri strident de sa sœur, si près de ses oreilles, lui étaient extrêmement douloureux, mais il n’y portait pas attention. Toutes ses ressources étaient concentrées sur la tâche pressante de calmer sa sœur.

Sky lui faisait tellement peur quand elle était dans un état pareil. C’était comme si tout la rage qu’elle accumulait se libérait comme une bombe. Durant ces moments, ce n’était plus Sky, la vipère forte et indépendante qui cherchait toujours les ennuis. C’était une petite fille terrorisée, vulnérable, qui avait besoin de son frère, tout le contraire de la vraie Sky. C’est à se demander pourquoi elle ne prenait pas les médicaments qui étaient supposé l’aider à contrôler son démon intérieur. Elle détestait être aussi impuissante. Parmi le chaos, Orion se fit la promesse de veiller à ce qu’elle les prenne à l’avenir.

Sachant très bien qu’il serait préférable de l’isoler afin qu’elle se sente en sécurité, mais surtout que Sky avait honte de montrer ses crises aux autres, Orion balaya du regard le corridor à la recherche d’une classe vide dans laquelle ils pourraient être ‘’tranquilles’’. Il se ravisa cependant. Il avait peur que le déplacement énerve sa sœur ou que ce soit dangereux. À la place, il décida plutôt de dégager l’espace autour d’eux, criant aux curieux de faire de l’air. Ensuite, il brandit sa baguette et tenta d’assourdir le corridor.

« Assurdiato! »

Spoiler:

Blottis ainsi dans leur petite bulle de silence, Orion reporta son attention sur sa petite sœur, encore au pic de sa crise. Il la serait fort contre lui, autant parce qu’il espérait que la proximité la calmerait que parce qu’il avait peur que s’il lui accordait trop de liberté de mouvement, elle pourrait se blesser. Il lui murmurait tendrement à l’oreille :

Shhhh, c’est bon. Ça va bien aller. Calme-toi. Shhhhh… On ne t’abandonnera pas Sunny et moi. Tu es notre sœur, notre VRAIE sœur. Peu importe les conneries de nos parents, tu es notre sœur. Une vraie Milbury. Shhhh… Aller, calme toi. C’est ça… doucement. On sera toujours là pour toi. Tu le sais. Ça va bien aller.

Orion garda sa sœur dans ses bras longtemps. Il tâchait de se montrer aussi réconfortant que possible. Il parlait tout doucement en flattant les cheveux de la pauvre petite. Ainsi blottis l’un contre l’autre, on aurait pu croire que toutes les disputes, toutes les insultes, tous les problèmes de la journée s’étaient évaporés. On aurait eu raison de le croire aussi. Rien de mieux qu’une vraie crise pour résoudre les différends. Orion ria un peu, intérieurement, de cette constatation assez ironique pour sa sœur et lui. Il resta ensuite silencieux, berçant tout doucement sa sœur jusqu’à ce qu’elle se calme.

Le membre 'Orion Vesper Milbury' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 3

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''I know, I know they've all been talking about me,
I can hear them whisper,
And it makes me think there must be something wrong with me,
Out of all the hours thinking,
Somehow, I've lost my mind''

Le long couloir baigné de la lumière du soleil avait disparu. Les gens, l'école, tout ce qui entourait Sky quelque secondes auparavant n'existait plus. Il n'y avait qu'un immense vide rempli de ténèbres. Il n'y avait que les pensées récurrentes de sa famille perdue. Tout ce qu'elle savait, tout ce qu'elle croyait savoir, tout n'était que mensonges. Son univers s'écroulait et elle ne savait plus à quoi se raccrocher. Chaque parcelle de souvenir sonnait faux dans son esprit. Les quelques phares qu'elle avait pu se construire pour naviguer dans la brume s'éteignaient les uns après les autres. Même les solides rochers, ses points d'encrage qui perduraient depuis toujours commençaient à s’effriter. Sans repères, la petite sombrait de plus en plus profond sans même savoir comment lutter. Un sinistre hurlement l'effraya et elle dut se concentrer seulement pour réaliser qu'il s'agissait de sa propre voix. Elle entendait ses cris comme s'ils ne venaient pas d'elle et elle ne savait pas comment les faire taire. Elle continua donc de hurler, espérant que son démon s'échappe une fois pour toute de son corps, transporté par sa voix. Mais il était malin et semblait avoir élu domicile dans l'esprit de la jeune fille, bien décidé à ne jamais la quitter.

La Vipère ne savait pas ou elle était. Les questions les plus élémentaires devenaient de véritables énigmes pour elle. Ou se trouvait-elle? Était-ce le jour ou la nuit? Qui était-elle? Cette question était probablement la plus difficile de toutes. En se levant ce matin-là, elle était fermement convaincue de savoir qui elle était. À présent, elle se sentait étrangère à elle-même. Les hurlements se poursuivaient, comme pour la convaincre que tout ce qu'elle vivait n'était pas un rêve. Dans la brume de son esprit, elle sentit un contact. Une main s'était posée sur elle. Sky la regardait sans trop comprendre ce qui se passait, pourquoi on la touchait et surtout, qui la touchait. Elle ne comprenait pas pourquoi la personne rattachée à cette main s'occupait d'elle. Pourquoi ne faisait-elle pas cesser les cris qui la perturbaient de plus en plus? Alors que son monde tombait en ruine devant ses yeux, qui avait bien pu se glisser dans sa réalité alternative? Qui était assez fou pour se frotter au chaos pure?

Soudainement, la petite se sentit enveloppée dans une chaleur agréable. Les hurlements n'avaient pas cessés, mais la jeune fille avait moins peur. Par bribes, elle entendait une voix qui perçait le vacarme des cris. La voix était douce et calme, rassurante. C'était celle d'Orion. Doucement, Sky reprenait contact avec ce qui l'entourait. Elle sentait les bras de son frère qui la serrait très fort contre lui. Il la maintenait ainsi dans son emprise d'où elle n'avait aucune chance de s'échapper. Elle ne le voulait pas, d'ailleurs. La présence de son frère calmait le démon en elle. La brunette sentait la main d'Orion qui caressait ses cheveux. Elle prenait conscience du moment. Elle se sentait bercée par le jeune homme et ses cris s'apaisèrent. Les hurlements étaient moins violents, moins longs. Soudainement, la Serpentard sentit des larmes couler de ses yeux et descendre sur ses joues. Elle reprenait contact avec son corps, avec la réalité.

Comme sortant d'un affreux cauchemar, Sky ouvrit les yeux. D'abord, elle ne compris pas tout de suite ou elle se trouvait. Peu à peu, les idées se faisaient un chemin jusqu'à son esprit. La pauvre semblait complètement déboussolée. Toujours prisonnière des bras de son frère qui la berçait tendrement, elle leva son regard de ciel vers lui. Elle ne savait pas quoi dire. Les moments qui suivaient les crises étaient toujours empreint de honte, et Orion le savait. Elle baissa à nouveau la tête et resta un moment blottie contre son frère, tentant de reprendre son souffle. La jeune fille était complètement vidée de son énergie. D'une voix faible, elle s'adressa à Orion, sans le regarder. « Je m'excuse... Je... Je ne voulais pas... » Les yeux toujours remplis de larmes, elle se sentait plus heureuse que jamais de voir qu'il était resté avec elle. Elle savais que, quoi qu'il arrive, il serait toujours là pour elle. Et comme d'habitude, elle s'en voulait affreusement de lui gâcher la vie alors qu'il était là pour embellir sa sienne. « Pardonne-moi, Orion... Je t'aime, tu sais... » Sky ne pouvait se souvenir de la dernière fois ou elle avait prononcé ces mots pour son grand frère. Mais en cette journée ou elle croyait avoir perdu tous ses repaires, elle trouvait important de lui dire à quel point il comptait pour elle. Doucement, elle s'arracha à l'étreinte du Serdaigle et elle se releva péniblement. Elle n'avait plus la moindre parcelle d'énergie. « Je vais... Je vais aller dormir... Je... Merci... » Puis, titubant, elle prit la direction de la salle commune des Serpentard avec encore trop de questions prises dans sa tête. Pour l'heure, elle devait dormir...

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