Arabella s'ennuyait à mourir. Assise au fond de la salle de classe de Métamorphose, la petite blonde n'écoutait pas son professeur. Il ne disait rien d'intéressant de toute manière puisque le cours touchait à sa fin, alors quel intérêt de faire attention à ses paroles ? Qu'elle écoute ou pas, cela ne changeait rien. La tête appuyée sur les mains, elle fixait d'un regard vide la Forêt Interdite à travers la fenêtre qui était à sa droite. Elle balançait ses pieds dans le vide – ce qu'elle faisait tout le temps quand elle s'ennuyait en classe. Pourquoi le prof ne pouvait pas les lâcher un peu avant la fin du cours ? Il préférait plutôt faire le récapitulatif d'un sort dont la jeune Churchill avait déjà oublié le nom... Elle copierait sur quelqu'un si jamais il y avait quelque chose à écrire, ce ne serait pas la première fois et puis c'était bien le cadet de ses soucis. Enfin soit, les minutes défilèrent et le cours prit enfin fin, pour le plus grand bonheur de la Poufsouffle. Maintenant, elle avait rendez-vous avec son amie Helen, avec qui elle souhaitait discuter un peu. En effet, elle avait quelques petites choses qui la turlupinaient ces derniers temps, aussi elle ne supportait pas d'être détournée de ses occupations à cause de stupides problèmes qui la suivaient. Ce n'était pas agréable de se sentir dérangée, démangée, gênée de la sorte. Et puis ce n'était pas son genre d'avoir des problèmes, elle qui avait l'habitude de se trouver dans ses situations tranquilles... Les problèmes, elle préférait les éviter. Sauf que dans son cas, ils étaient inévitables. Prenant ses affaires sous son bras gauche, la petite se pressa de sortir de la salle de classe avant de dévaler les escaliers à une vitesse folle. Juste avant de rejoindre Helen dans le parc, elle souhaitait aller se laver les mains – Dieu savait combien de choses pleines de microbes elle avait touché. Sauf qu'une fois devant un lavabo, Ara' ouvrit le robinet et le débit d'eau fut si important qu'elle fut toute éclaboussée. Le bas de son haut ainsi qu'une partie de sa jupe et le bout de ses chaussures étaient trempés, cela lui faisait une belle manche... Son amie allait devoir l'attendre un petit peu. La Jaune et Noir lâcha un juron et resta plantée en plein milieu des toilettes, mesurant l'étendue du « désastre » pendant quelques secondes avant de percuter qu'il fallait peut-être qu'elle arrange un peu ce qu'elle venait de faire. Elle sortit donc sa baguette pour lancer un sort afin de se sécher. Après avoir respiré un bon coup pour se calmer, elle quitta les toilettes, une grimace déformant son visage (c'était affreux à quel point cela puait là-bas).

Arabella s'arrêta devant les escaliers dans le but de poser son sac par terre et d'y ranger les feuilles vierges qu'elle devait utiliser en métamorphose ainsi que sa plume, puis elle chercha un élastique au fond du sac et s'attacha les cheveux en une queue de cheval haute. Elle était consciente de empêcher quelques personnes à passer mais tant pis, ils n'avaient qu'à la contourner, après tout ce n'était pas la fin du monde. Après quoi elle descendit les quelques marches qui lui restait avant d'atteindre le rez-de-chaussée, plus calmement cette fois. Ce n'était plus la peine de se dépêcher... De toute façon elle arriverait en retard, alors une minute ou cinq ne changerait pas grand chose. Arrivée en bas, elle sortit par la grande porte et se dirigea vers le parc. Elle entreprit de chercher sa copine du regard mais ne la trouvant pas, elle décida de s'asseoir par terre. C'était l'heure de manger mais quelques personnes avaient préféré retarder un peu le déjeuner afin de prendre un peu l'air. La jeune fille fouilla dans son sac avant de trouver un paquet de dragées surprises et l'ouvrit. Ensuite, elle leva la tête et aperçut la jeune Woodstock qui semblait la chercher. Arabella se leva et cria en faisant de grands signes, comme si son amie était loin d'elle :

« Helen ! »

Un sourire se dessina sur le visage de la jeune Churchill quand son amie fut enfin en face d'elle. Elle la prit dans ses bras et la serra très fort, bien qu'elles s'étaient vues une poignée de minutes auparavant en cours. Il faisait frais en ce mois de mars mais pas trop froid, ce qui ne rendrait pas leur rendez-vous insupportable à cause du froid. Avec de bons collants, Ara' arrivait même à ne pas grelotter. Il fallait dire que ces derniers temps, le temps se radoucissait, au plus grand plaisir de la blondinette. Le froid et la neige n'étaient pas vraiment son truc, elle préférait de loin l'été. Quoique, on pouvait porter de beaux manteaux en hiver, et puis de jolies chaussures fermées... Enfin soit, là n'était pas le plus important. Après avoir proposé des dragées à Helen (et accessoirement après en avoir mangé une poignée, ce qui la fit grimacer), elle prit son sac sur une épaule et commença à se mettre en marche, suivie par sa copine. Elles étaient meilleures amies et ce depuis la première année. A force, la brune devait se douter qu'elle voulait parler de quelque chose de relativement important. Et pour cause : cela concernait son grand frère. En effet, lui et sa petite amie Taylor s'étaient quittés (c'était la jeune fille qui avait rompu), aussi Arabella voulait se confier un peu à propos de ses sentiments sur cette histoire. Elle avait trouvé que Helen serait la meilleure personne à qui elle pourrait raconter des choses aussi personnelles, et puis c'était un peu normal, non ? Elles se devaient bien de tout se dire, c'était un peu à quoi servaient les amis.

« Je suppose que tu vas bien, hein ? Dis moi, y'avait quoi à noter en métamorphose ? J'ai rien suivi au cours... Disons que j'étais assez préoccupée. » Elle haussa les épaules avant de reprendre. « A vrai dire, j'aimerais qu'on parle de certaines choses... Tu veux bien ? »

Le « tu veux bien » n'était pas vraiment une question, mais soit. La jeune fille s'adossa à un arbre et se mit à soupirer. La conversation qui suivrait ne serait pas forcément des plus plaisantes ou amusantes.

Helen , ce jour -là , était vraiment de bonne humeur . Non seulement elle était en cours de Métamorphose , sa matière préférée , mais en plus elle devait retrouver après sa meilleure amie , Arabella , dans le parc . Elle regardait régulièrement l’heure sur sa montre , un cadeau de ses parents pour son dernier anniversaire , afin de pouvoir être prête à sortir rapidement de la salle pour être à l’heure à son rendez-vous .

Elle regarda furtivement au dessus de son épaule et vit son amie , en train de rêvasser en regardant par la fenêtre , ce qui la fit sourire . Arabella avait un caractère tellement différent du sien , et pourtant , dès leur premier soir à Poudlard , les deux jeunes filles s’entendaient à merveille .
Helen se souvint de cette soirée , ou après la répartition , elle s’était retrouver assise à coté d’elle . Elle ne dis tout d’abord rien , mais Arabella avait entreprit la conversation avec elle , et elle avait beaucoup parlé ce soir là . Elles avaient même continué de parler en allant dans leur dortoir , et s’étaient tues juste quand elles s’étaient couchés . Durant toutes leur première année , les deux jeunes filles ont découvert l’autre , pour finalement ne quasiment plus se séparer tellement elles s’entendaient bien .

Helen était tellement dans ses pensées qu’elle ne s’était pas rendue compte que le cours était fini et que les élèves sortaient de la salle .

« Flûte , moi qui avait tout fais pour sortir à l’heure ... » pensa t-elle en rangeant ces affaires et sortant de la salle .

Elle se rendit dans son dortoir afin de pouvoir déposer ses affaires avant de rejoindre son amie .
Elle posa son sac sur son lit , et s’y assit afin de pouvoir souffler deux minutes . Enfin , elle s’affaissât sur son lit , ce qui fit tomber son sac qui s’ouvrit et ses affaires se répandirent dans le dortoir . Elle soupira et commença à ramasser tout ça , ses plumes étaient maintenant pleines de poussière , et certaines de ses feuilles de cours aussi . Helen détestait la poussière et la saleté . Dès qu’elle trouvait le dortoir trop sale , elle passait un coup de balai .Elle savait très bien que les elfes de maison de l’école s’occupaient du ménage , mais elle préférait le faire elle-même . Elle faisait déjà le ménage avec sa mère avant de se retrouver à Poudlard .
Elle avait presque récupérer toutes ses affaires quand elle tomba sur une lettre , qu’elle qu’elle avait apparemment déjà lue , mais elle ne la reconnaissait pas . Ce n’est qu’en l’ouvrant et en voyant l’écriture qu’elle se souvint : c’était la lettre d’Astride , qui l’invitait à la réunion de résistance des nés moldus . La réunion avait déjà eu lieu , quelques jours plus tôt . Helen voulait détruire la lettre , mais avait complètement oubliée . Elle la mit de coté et ramassa les dernières feuilles qui se trouvaient par terre .
Après avoir remis toutes les feuilles correctement rangés dans son sac , Helen vit qu’elle avait des moutons de poussières partout sur les vêtements , ce qui était normal après avoir secouer ses plumes pour les en débarrasser. Elle frotta donc énergiquement ses vêtements pour qu’ils partent .
Elle prit ensuite la lettre , et descendit dans la salle commune . Elle était vide , ce qui était normal à cette heure-ci , la majorité des élèves se rendaient dans la Grande Salle pour aller déjeuner . Un feu était allumé dans la cheminée , elle déchira la lettre en plusieurs morceaux et jeta ces derniers dans les flammes . Comme cela , elle était sure que personne ne pourrait reconstituer la lettre et mettre Astride et elle en danger .

Helen descendit tranquillement jusque dans le hall ou de nombreux élèves se trouvaient , attendant des amis avant d’aller manger . Helen se faufila entre eux et sortit par la Grande Porte et arriva sur le Parc . Helen aimait bien ce parc , ou les gens pouvaient se retrouver pour être tranquille , hors du tumulte qui régnait de façon quasi permanente dans le château . Elle chercha son amie des yeux , mais ne la trouva pas . Elle vit soudain une jeune fille se lever et faire de grand gestes dans sa direction .

« Helen ! »

C’était Arabella , Helen se dirigea vers elle en pressant un peu le pas , bien qu’elle était pas très loin d’elle . Quand elle arriva en face de son amie , celle-ci lui fit un sourire et la serra dans ses bras , et Helen en fit de même . Helen , qui en général n’appréciait pas beaucoup les contacts physiques , aimait bien ses accolades avec son amie .
Cette dernière avait un sachet de dragées surprises et lui en proposa . Helen en piocha quelques unes , elles avaient toutes des couleurs différentes et des goûts différents , mais cela pouvait être des goûts vraiment étrange . Une des dragées qu’elle avait pris avait une couleur violet sombre , elle mordit dedans , puis l’avalât difficilement , c’était une dragée à l’aubergine .Après avoir terminé de manger leurs dragées , Helen et Arabella commencèrent à marcher dans le Parc .
Helen sentit que son amie était lointaine , plongée dans ses pensées , ce qui ne lui ressemblait pas vraiment .
Elle allait lui demander si tout allait bien mais son amie parla la première :

« Je suppose que tu vas bien, hein ? Dis moi, y'avait quoi à noter en métamorphose ? J'ai rien suivi au cours... Disons que j'étais assez préoccupée. »

Helen avait vu juste , quelque chose tracassait son amie et elle se demandait ce qui pouvait la mettre dans cette état . Elle voulut répondre à ses questions mais Arabella enchaînât :

« A vrai dire, j'aimerais qu'on parle de certaines choses... Tu veux bien ? »

Arabella fixa Helen avec un regard interrogatif , elle lui répondit donc  :

« Oui , je vais bien . Il y avait bien quelques notes à prendre en Métamorphose , je te prêterai les miennes pour que tu puisses les recopier tout à l'heure. Et de quoi veux–tu me parler ? Je t’écoute »

« Oui , je vais bien . Il y avait bien quelques notes à prendre en Métamorphose , je te prêterai les miennes pour que tu puisses les recopier tout à l'heure. Et de quoi veux–tu me parler ? Je t’écoute »

Arabella fixait ses pieds tout en marchant. Le fait d'écraser pleins de brins d'herbe la fit grimacer : s'ils étaient vivants, il seraient déjà en train de souffrir le martyr. Les pauvres ! Elle était quand même en train de contribuer au massacre de tout un peuple... Elle n'aimerait pas qu'on lui fasse ça. Être écrasé par des pieds à longueur de journée ne devait pas être très drôle. A quoi se résumerait la vie de ces brins d'herbe s'ils étaient comme les humains ? D'ailleurs, puisque l'herbe était en quelque sorte une plante, n'était-ce pas également vivant dans une certaine mesure ? Même en y mettant tout son cœur, la jeune Churchill ne savait pas. Une chose était sûre, la vie des végétaux ne devait pas être passionnante... Une douce brise soufflait sur son visage, caressait ses joues et jouait avec ses cheveux. Elle aurait bien voulu ouvrir ses bras et s'envoler pour ne plus jamais reposer un pied sur terre. Toucher les nuages comme dans les dessins-animés, saluer les oiseaux, sentir le soleil dorer sa peau. Ce serait vraiment merveilleux si elle pouvait s'enfuir de la sorte, malheureusement c'était impossible... Déjà parce qu'elle ne savait pas voler et aussi parce que, de toute manière, elle ne voulait pas laisser ceux qu'elle aimait – et puis toucher les nuages était concrètement impossible. Dommage, elle était condamnée à rester ici jusqu'à la fin de ses jours. Encore qu'elle pouvait à la limite voler grâce à un balai, sauf que ce ne serait pas pareil. Comment s'échapper alors ? Il ne lui restait plus que son imagination pour s'évader à ses heures perdues. Mais tous les adultes lui avaient sans cesse répété que les rêves, on ne les faisait que la nuit, donc elle avait essayé d'arrêter de rêvasser... Cependant c'était inimaginable. La jaune et noir était persuadée que même la plus terre à terre de toutes les personnes divaguait parfois. Enfin soit, entre deux pensées sur l'importance des bananes dans la chaîne alimentaire, Arabella répondit à son amie qui devait la trouver bizarre à rester renfermée sur elle-même comme ça.

« Tu sais, j'ai reçu une lettre ce matin... »

La voix qu'elle avait prit pour parler était vide et sans intonation. Ce n'était pas dans l'habitude de la blondinette d'être réservée et encore moins déprimée. Normalement, elle transpirait la joie de vivre, racontait autant de blagues qu'elle connaissait, riait aux éclats le plus souvent possible. Néanmoins ce n'était pas le cas aujourd'hui. La lettre dont elle faisait allusion était de la part de Taylor. Cette missive lui annonçait qu'elle et Faust avait rompu à cause, entre autres, de l'attitude du jeune homme. La réaction de la Poufsouffle avait été assez mixte. En effet, au début, elle n'avait pas trop saisi le message premier mais après la relecture, ce fut la douche froide. Son grand frère bien-aimé et sa petite amie qu'elle adorait n'étaient plus en couple... ? Elle avait toujours du mal à le comprendre. Elle avait l'impression d'avoir des tas de papillons dans son ventre... Pourquoi était-elle en train de stresser ? Il n'y avait pas de quoi après tout. Ce n'était pas comme si elle devait passer à la télé ou encore comme si elle devait rencontrer le président. A bien y réfléchir elle en faisait tout un fromage pour presque rien. Mais elle n'y pouvait rien si ça la rendait triste à ce point. Quoique, était-ce de la tristesse ou de la colère ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Aussi elle comptait bien sur sa meilleure copine pour la vie pour l'éclairer un peu. Ara' aurait fait de même si Helen lui avait demandé... Elle prit une grande inspiration avant de se lancer.

« Mon frère et sa copine Taylor, bah ils sont plus ensemble. Ca peut paraître idiot que ça m'atteint à ce point, mais les voir heureux me rendait aussi heureuse, tu comprends ? Sérieux, j'ai l'impression que le ciel s'est écroulé sur moi. Tu crois que je devrais faire quoi ? »

Arabella s'arrêta de marcher et regarda Helen dans les yeux, attendant son avis en esquissant un sourire timide. La jeune fille avait préféré lui demander quoi faire à elle plutôt qu'en parler directement avec Taylor ou ses parents ou même Faust parce qu'elle trouvait l'exercice plus facile. Elle faisait confiance à la jeune Woodstock et savait qu'au moins, elle ne serait pas critiquée ou jugée... Et puis elle n'avait aucune idée de ce qu'elle aurait pu dire à des grandes personnes comme eux, ils n'auraient pas pu la comprendre aussi bien qu'Helen. Enfin soit, elle aimerait bien retrouver le moral le plus rapidement possible pour ne pas lui infliger sa mauvaise humeur plus longtemps ; parce que si elle continuait à avoir le moral dans les chaussettes plus longtemps, elle finirait par être de mauvais poil, et elle ne voudrait pas lui infliger ça ; il valait mieux ne l'infliger à personne.

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