Here I belong ll Alex & Hecate. (Terminé)

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Hecate était fin prête. Ce petit jeu durait depuis maintenant trop longtemps… Son errance dans les méandres de l'hésitation, du doute, de l'agacement, de la résignation, du désespoir n'avait que trop duré… Elle ne se reconnaissait plus. Où était donc passée l'élève sérieuse et assidue qu'elle était encore il y avait quelques mois ? Depuis que son état émotionnel était devenu un chaos total, l'ancienne préfète était perdue, plongée dans le gouffre de l'amertume et noyée par son obscurité. Elle savait pertinemment qu'elle n'aurait jamais du faire part de ses sentiments à Alex, que tout était mieux tant qu'il ignorait encore tout, et qu'il était encore possible à ce moment-là de sauver ce qu'il restait des décombres de leur amitié. En le lui avouant, de manière aussi maladroite qu'imprévue, elle l'avait décontenancé et très certainement embarrassé, sans parler du fait qu'elle s'était elle-même fourrée dans une galère dont elle doutait de pouvoir sortir un jour. Elle avait passé un été entier, à l'attendre, à espérer recevoir de ses nouvelles, à souhaiter son retour de toutes ses forces, pour ne finalement devenir plus que l'ombre d'elle-même. L'être qu'elle était et avait constitué si difficilement était devenu un individu instable et dépendant, en manque de la personne dont elle s'était malheureusement amourachée sans pouvoir y remédier. Toutes ces ambitions, tous ces projets d'avenir, toutes ces connaissances assimilées… tout était en train de se faire piétiner par un coup de coeur d'adolescence, au même titre que l'amitié qu'elle avait jusqu'ici éprouvé pour Alexander Maddox. Pourquoi diable tout était aussi compliqué ? Et Astride qui était toujours en colère contre elle… Il n'empêchait que ce jour-là, ce jour de rentrée à l'université, lorsqu'elle avait croisé son ancien meilleur ami, elle n'avait pu contenir sa douleur. Il avait pourtant l'air si heureux… l'air si heureux sans elle. Il n'avait pas besoin d'elle. Il avait déjà toutes ces amies autour de lui, tout d'abord Zora Austid qui était loin d'être laide et qui avait sa réputation pour la suivre, et cette fille dont elle ignorait le nom, qui pour être honnête était bien faite de sa personne. Il n'avait sans doute qu'à piocher pour se trouver une jolie fille, à quoi cela pourrait-il bien l'avancer de se tourner vers une angoissée à caractère névrotique de son envergure ? Elle s'était faite à l'idée que toute idée de relation autre qu'amicale était impossible entre eux, malheureusement. Alors pourquoi diable pour cette entrevue, Hecate avait-elle tenue à se préparer méticuleusement ? C'était bien simple, parce qu'elle espérait, honteusement et secrètement, qu'il la trouverait jolie. C'était idiot, elle le savait bien, mais cela ne l'empêchait pas de se regarder dans tous les angles du miroir pour trouver celui dans lequel il la trouverait potentiellement et éventuellement plutôt mignonne. Elle n'y pouvait rien, c'était comme ça…

Samedi. La cafétéria. Seize heures. Trois informations qui résonnaient en boucle dans son esprit, toujours plus insistantes. Elle avait besoin de le voir. Attendre était superflu. Les cours auxquels s'étaient rendue Hecate l'avait laissée totalement distraire, filtrant quelques notions et laissant échapper les trois quarts des informations. Ses pensées n'étaient tournées que vers une seule et unique personne. Celui que malheureusement, elle aimait. C'était étrange, jusqu'ici elle refusait de l'affirmer, même dans sa tête, mais plus le temps passait plus elle commençait à assumer ces sentiments, malheureusement clandestins et pirates. Si seulement elle avait pu les faire disparaître, si seulement elle avait pu remplacer l'image de l'ancien Serdaigle dans son esprit ! Si seulement tout avait pu redevenir comme avant, avant toute cette ambiguité, avant qu'ils n'aient couché ensemble, avant qu'elle lui ait fait cet aveu, une fois puis une seconde fois… Tout serait tellement plus simple, et ni l'un ni l'autre n'aurait à souffrir. Seulement, à présent que le coup d'envoi était donné, elle n'avait d'autre choix à sa disposition que celui d'aller dans le sens de la marche, d'affronter les conséquences de ses actes, et de laisser faire la fatalité. Cette discussion était nécessaire, et même si elle n'avait pas vraiment envie d'entendre ce qu'aurait à lui dire l'étudiant, certaine de savoir de quoi il s'agissait et craignant de pleurer devant lui lorsqu'il lui avouerait que rien ne serait envisageable entre eux et qu'il avait des vues sur une autre fille, elle tenait quand même à le voir. Cruauté… Il fallait croire qu'elle était incapable de renoncer purement et tout simplement à lui, et que sa nature la poussait malgré tout à s'accrocher comme une branche de lierre tenace à un mur de pierre. Aussi, appréhensive, elle gagna après ses révisions de l'examen de divination la cafétéria restaurée, qui, comme elle l'avait prédit, était déserte. Elle se plaça alors à une table, et, sentant que ses vertiges la reprenaient, sortit aussitôt un exemplaire d'un ouvrage emprunté à la bibliothèque. Elle ne le lisait pas réellement, ce serait comme essayer de faire croire à Alexander lorsqu'il la verrait qu'elle prenait cette entrevue à la légère, ce qui n'était pas le cas. Quelques minutes passèrent, puis seize heures sonnèrent. Il ne fut pas aisé pour elle de déterminer à quelle heure exacte il se présenta, en tout cas elle fut si surprise de le voir, même en sachant qu'il viendrait, que les mots restèrent bloqués dans sa gorge.

" Oh tu… je veux dire… salut. " laissa-t-elle échapper, décontenancée. " J'espère que je n'entrave pas ton emploi du temps. "

Etrange entrée en matière, bien digne d'elle. Il y avait de nombreuses chances qu'il la trouve pathétique, cherche un prétexte vaseux pour lui fausser compagnie et reporter leur discussion, mais tant pis, elle n'aurait d'autre choix que de s'y adapter. Pourquoi donc était-elle si peu communicative, et éprouvait-elle tant de difficultés avec les interactions relationnelles ? Et pourquoi cela était-il encore pire quand elle était amoureuse de ladite personne ? Il fallait croire qu'elle n'arriverait décidément à jamais à se montrer normale en compagnie d'Alexander Maddox, étant reliée à lui par un passé sulfureux, et incapable de dissimuler son ressenti en sa présence. Que de réjouissances à venir…

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Certains diront qu'il ne se fait pas chier le p'tit Alex, d'autres qu'il est enfin de retour, mais peu comprendront dans quel état d'esprit le jeune Maddox se trouve à l'heure actuelle. Oui, Alexander a donné rendez-vous à deux filles, dans deux endroits différents à un jour d'écart, mais certainement pas pour leur faire son numéro de tombeur afin qu'elles finissent dans son lit. De toute façon c'était déjà fait, depuis longtemps avec Gaïa et une fois avec Hecate, mais il ne s'en vantera très certainement jamais, non qu'il avait honte d'avoir couché avec les deux jeunes filles, mais parce qu'elles étaient bien différentes à ses yeux que ses autres conquêtes. Elles étaient ses amies avant tout, Hecate avait été sa meilleure amie durant de longues années et même si leur amitié avait subi pas mal de coup, il espérait encore qu'elle pourrait renaître de ses cendres tel un phénix car l'idée de la perdre définitivement lui serait intolérable. Avec seulement Hecate dans le tableau, c'était déjà compliqué pour le jeune homme. Il s'était rendu compte il y a quelques mois qu'il éprouvait des sentiments envers sa meilleure amie et qu'ils n'étaient plus vraiment de l'ordre de l'amitié. Mais voilà, l'amour, ce n'est pas pour le jeune Maddox, il avait déjà testé et il avait beaucoup souffert, il ne se sentait pas prêt à recommencer. Il avait passé une année entière à se voiler la face, à oublier qui il était et ce qu'il voulait pour se contenter d'errer comme une âme en peine. Mais aujourd'hui, il ne pouvait plus se permettre de vivre ainsi, ce n'était ni bon pour lui, ni pour son entourage qui souffrait de le voir si malheureux. Il devait se reprendre en main, se retrouver et découvrir ce qu'il voulait vraiment. Alors comme toujours quand la situation le dépassait vraiment, il avait fui, le plus loin possible de toute attache, coupant les ponts avec tout le monde, durant 2 longs mois. Il s'était retrouvé perdu au milieu de la forêt amazonienne, à vivre dans une tribu indigène, à s'initier à leur coutume, leur dialecte, à leur apporter son aide afin de les remercier de l'avoir accepté parmi eux. Tout ne s'était pas fait en un jour, il fallut du temps pour se faire accepter, pour être considéré comme l'un des leur mais il fit tout son possible pour y arriver et il y parvint. Le doute l'avait assailli, se demandant s'il allait revenir dans sa propre culture, s'il allait pouvoir se confronter à sa vie, à ses problèmes et s'excuser auprès de ceux qui ont souffert durant sa descente aux enfers. Il se savait lâche et se donnait des raisons pour l'être, mais au final, il finit par se rendre compte que ce n'était pas une vie de fuir ses problèmes, qu'ils seraient toujours là, qu'ils ne faisaient qu'attendre et qu'il causait plus de mal que de bien. Alors il finit par rentrer, par prendre sa vie en main et après avoir retrouvé sa place dans la société, dans son cursus, il dut s'attaquer à ses proches. Sa soeur lui en veut toujours, même si elle ne le dit pas clairement, le jeune Maddox le sent. Ses parents ont été blessé par son abandon mais trop heureux de le voir revenir, ils ont fini par lui pardonner, de peur qu'il reparte de nouveau. Ils ne veulent que son bonheur et ils savent que de l'accabler ne l'aidera pas. Il avait renoué avec son meilleur ami, faisant une croix sur de longues années de silence pesant et maintenant il devait s'attaquer à une amitié bien plus complexe !

Hecate. Avant son départ de Poudlard, tout allait très bien entre eux. Ils étaient deux meilleurs amis, rien de plus, qui pleuraient leur séparation. Ils s'étaient promis de s'écrire régulièrement, de se voir dés qu'ils le pouvaient. Alexander avait promis de passer voir Hecate en Grèce, pour passer un dernier moment en sa compagnie tout en visitant son île. Tout ce qui s'était passé par la suite n'était pas prévu. Alexander avait pensé naïvement que sa relation avec Lara continuerait, qu'il y aurait bien entendu des hauts et des bas mais qu'ils seraient y faire face. Il avait cru passé un des meilleurs étés de sa vie, alors que ce fut le pire. Lara quitta le camping à peine après avoir posé ses valises. Elle ne donna aucun signe de vie durant tout le séjour au camping. Alexander pensa à une rupture lâche alors qu'elle était juste morte ... Désespéré il avait quitté le camping pour rejoindre Hecate, ils firent la bêtise de trop boire et changèrent leur relation à jamais. Aujourd'hui ils tentent de rebâtir sur les décombres de leur amitié mais cela devient de plus en plus difficile au fil du temps. Alex se rend compte qu'il tient à sa meilleure amie mais que d'une certaine façon il voudrait plus, seulement il est persuadé qu'elle serait dégoûtée d'apprendre ses sentiments à son égare et d'une certaine façon ça l'arrange, ça lui évite de prendre une réelle décision. Finalement, il apprend par hasard qu'elle l'aime et au lieu de sauter de joie, il panique. Ils partagent les mêmes sentiments seulement lui n'est pas prêt pour assumer tout ça. Aujourd'hui les choses se compliquent, il faut ajouter à ce couple maudit, une troisième personne et ce n'est plus seulement l'histoire de Roméo & Juliette, mais également de Paris ... bien évidemment Roméo ne serait pas Alexander comme on s'y attendrait, mais bien Hecate ...
16h va bientôt sonner, il faut qu'Alexander s'active s'il ne veut pas être en retard. Pourtant il reste assit sur son lit, l'esprit ailleurs. Va-t-il avoir le courage d'affronter Hecate ? Il lui a promis d'être honnête, de tout lui dire mais c'est tellement plus facile de dire ça par lettre ... trop facile même. Il aurait dû aller à sa rencontre quand il était prêt, aujourd'hui le doute l'envahie de nouveau et il ignore s'il va pouvoir faire preuve de courage. Aller dans la jungle, affronter un environnement hostile, ça il en était capable, révéler ses sentiments pour une personne, ainsi que ses doutes, c'était une toute autre histoire ! Durant un instant, il se dit qu'il pourrait prétendre avoir oublier et tout lui révéler par lettre, ainsi ce serait plus facile, seulement il se rendit bien compte que ne pas aller au rendez-vous pourrait blesser sa meilleure amie et qu'il en était hors de question. C'est donc au prix d'un grand effort que le jeune homme finit par sortir de sa léthargie. Il attrapa sa veste, une écharpe et il sortie de sa chambre. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour arriver sur le lieu de rendez-vous. Elle était déjà là, l'attendant et c'est d'un pas mal assuré que le jeune homme rejoignit Hecate.

" Oh tu… je veux dire… salut. J'espère que je n'entrave pas ton emploi du temps. "

Elle avait l'air surprise de le voir, finalement elle le connaissait peut-être mieux qu'il ne se connaissait lui même. Peut-être avait-elle cru qu'il ne viendrait pas, ce qui aurait été relativement logique ... Ah moins que ce ne soit que la nervosité qui la fit réagir ainsi. La rencontre était tellement différente de celle d'hier avec Gaïa. Les deux jeunes filles étaient de toute façon bien différente et leur relation l'était tout autant. Avec Hecate c'était compliqué, mais en même temps dévorant et d'une certaine façon passionnelle. Il avait l'impression de revenir à ses débuts avec Lara. Avec Gaïa s'était une ancienne histoire qui devrait se transformer en simple mais belle amitié ... pourtant ce n'était pas partie pour être si simple, loin de là même. Aucune des deux n'étaient prêtes à lui rendre la tache facile il faut croire.

"Heu ... non ... non non t'inquiètes, je n'avais rien de prévu ..." Classe, très classe, au lieu de lui dire qu'il avait réservé son après-midi pour elle, il opta pour une révélation plus détachée ... "Ca ... ça fait plaisir de te voir !" Dit-il en tentant de la prendre dans ses bras comme il le faisait toujours ... seulement c'était bien plus maladroit qu'à l'ordinaire et son coeur battait beaucoup plus vite, trop vite même. Les habitudes sont tenaces, trop parfois au goût du jeune Maddox

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"Heu ... non ... non non t'inquiètes, je n'avais rien de prévu ... Ca ... ça fait plaisir de te voir !"

Les joues d'Hecate s'empourprèrent aussitôt. Elle avait beau avoir imaginé des dizaines de fois comment pourrait se dérouler cette conversation, il n'empêchait qu'elle se sentait prise au dépourvu. Où étaient passées toutes ces phrases préfabriquées qu'elle se gardait sous le pied en attendant que l'heure vienne de les sortir ? Cette impassibilité qu'elle s'était jurée de garder lorsqu'il se présenterait à elle ? Plus rien. Elle était seule et sans arme. Et il était là, devant elle… décidément, malgré les petites différences liées au temps et à ce qu'il avait vécu qu'elle avait pu remarquer, d'autant plus l'année précédente lorsqu'il faisait son deuil, il n'avait pas vraiment changé à proprement parler. Même si elle s'empressa aussitôt de refouler cette pensée, elle ne put s'empêcher de le trouver fortement attrayant. Peut-être avait-il une petite amie… Ils n'avaient pas suffisamment été en contact pour qu'elle puisse le savoir, et à vrai dire elle préférait l'ignorer. Même si elle savait pertinemment qu'elle ne devait surtout pas se faire d'idées quant à la nature de ce rendez-vous qui se devait uniquement de faire reconstruire leur amitié, elle savait qu'elle ne supporterait pas l'idée qu'il puisse avoir trouvé quelqu'un, quelqu'un qui l'aime tout autant qu'elle-même l'aimait, et que lui aimerait en retour. En l'imaginant, Hecate avait matérialisé dans son esprit cette fille qu'elle détestait sans même ne l'avoir jamais rencontré : certainement brune, aux cheveux fins et soyeux descendant jusque dans le bas de son dos, au rire éclatant, et à la bonne humeur lisible jusque sur son visage. Ce serait une fille adorable, sans doute autant que lui, qui n'appréhenderait pas de rencontrer ses parents et sa soeur adoptive, qui aurait beaucoup de conversation, un large groupe d'amis auquel elle s'empresserait de présenter l'ancien préfet de Serdaigle… Et son rire, surtout, ce rire cristallin qui résonnait dans la tête d'Hecate alors qu'elle savait que pour l'heure, cette demoiselle était inventée de toutes pièces par son esprit torturé. Non, même si elle s'efforçait de redevenir comme elle pouvait l'amie qu'elle avait pu être pour Alex, elle ne parvenait pas à imaginer continuer à faire comme si de rien n'était s'il sortait avec une autre fille, et pire, qu'il tombe amoureux de cette détestable mais pourtant si aimable personne. Peut-être qu'il la lui présenterait… "Je te présente Hecate, une amie de longue date." La pilule serait difficile à avaler, en effet.

" A moi aussi ! " répondit-elle avec un peu trop d'enthousiasme à son goût. " Comment se passent tes cours ? Et le reste ? Tu as l'air en forme en tout cas, c'est bon à voir. "

Au moins, elle parvenait à se défaire progressivement de cette insupportable timidité qui survenait lorsqu'elle n'avait plus aucun contrôle sur la situation… Avec un peu de chance, elle allait pouvoir presque paraître impassible, et continuer cette conversation le plus normalement du monde, en gardant contenance du mieux qu'elle le pourrait. Oui, elle y parviendrait, et rien ne parviendrait à l'empêcher de renouer contact avec ce vieil ami, avec qui, certes, elle avait partagé plus de choses que de simples moments d'amitié. A moins qu'aux dernières nouvelles on ne couche avec ses amis et leur avoue des sentiments amoureux ? Peut-être, même si bon, elle devait bien admettre que ce n'était pas forcément cette vision qu'elle avait eu en premier lieu d'une amitié entre deux personnes normalement constituées. A présent, la seconde étape, demander des nouvelles de manière assez banale, en tout cas le laisser croire, se renseigner sur sa vie actuelle tout en essayant de feindre qu'elle ne cherchait pas à savoir s'il avait retrouvé quelqu'un… Et surtout, surtout, rayer de sa tête les deux filles avec qui il l'avait vu lors de la rentrée. Elle connaissait Zora, suffisamment pour savoir que même si à défaut d'être nymphomane elle n'était néanmoins pas une enfant de choeur, et à première vue la seconde fille brune qui les accompagnait n'avait pas non plus l'air d'une sainte. Oui, c'était des préjugés, gratuits et absolument infondés, mais Hecate était bien à la veille de s'en formaliser. Elle n'avait aucun droit, absolument aucun, d'en vouloir à Alex d'envisager de penser à autre chose et d'embrayer sur une nouvelle voie, c'était sa vie et ses choix, mais elle ne parviendrait pas à l'accepter. Ce serait trop difficile. Dire que cela faisait plus d'un an et demi qu'elle se pourrissait l'existence à penser à lui, n'importe quand, à espérer le retrouver, à attendre ses lettres… Alors certes, il avait dit qu'il avait quelque chose d'important à lui dire, mais comme elle redoutait de savoir ce que c'était, elle préférait retarder l'échéance. Il y avait fort à parier qu'il lui apprendrait pour sa nouvelle petite amie, et elle n'était pas sûre de pouvoir se contenir au moment venu, alors autant qu'il vienne le plus tard possible. ils avaient le temps de toute manière...

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" A moi aussi ! Comment se passent tes cours ? Et le reste ? Tu as l'air en forme en tout cas, c'est bon à voir. "

Bon la première étape était passée, ils avaient réussi à passer au dessus de leur peur de se revoir et avaient franchi le pas en se rendant au rendez-vous. Connaissant les deux loustiques, ils auraient pu se poser un lapin mutuel et s'excuser avec une raison bidon ensuite par lettre. Après les salutations d'usages, banales et maladroites, Hecate avait enchainé sur des questions tout aussi banales, mais toujours aussi maladroites également. Ce n'était pas aujourd'hui qu'ils se tordraient de rire comme deux meilleurs amis, sans penser à quoi que ce soit de mal. Non leur belle amitié avait éclaté en morceau le jour où ils avaient couché ensemble et maintenant ils tentaient de reconstruire vainement cette amitié oubliée et impossible. Comment reconstruire quelque chose qui n'existe plus ? Ils ne sont plus des amis, mais des amants, maladroits, gênés, mais toujours accroc l'un à l'autre, sans vouloir réellement se l'avouer, Alex surtout. Mais voilà, ils étaient adultes ou tentaient de le devenir, il fallait qu'ils se rendent à l'évidence que jouer les éternels adolescents ne leur rendraient pas service et c'était le pourquoi de ce rendez-vous, éclaircir ce qui devaient être éclairci pour pouvoir enfin avancer. Alexander décida de s'asseoir pour se donner l'impression de contrôler la situation alors qu'il ne contrôlait rien du tout. Sa discussion avec Gaïa la veille l'avait beaucoup chamboulé et il savait que celle-ci serait pareille. Elles ne l'aidaient pas et il allait devoir jouer les grands garçons, se prendre par la main et prendre une décision car personne ne pourrait la prendre pour lui. Hecate lui demanda comment se passait ses cours et le reste. Elle lui fit un beau compliment en lui disant qu'il avait l'air en forme, ce qui était assez rassurant quand on savait qu'il n'y a pas si longtemps il était loin de ressembler à ce qu'il était aujourd'hui. Aminci, pâle, triste, le visage fermé, les cheveux en bataille et le regard éteint, l'Alexander de l'année dernière avait disparu pour laisser la place à celui qu'il avait toujours été. Le regard malicieux mais sympathique, les cheveux coiffés, le visage ouvert et souriant et un corps un peu plus musclé sans excès. Alexander n'était pas le genre de personne à passer des heures dans une salle de sport pour avoir des gros muscles, il trouvait cela laid et inutile. Mais il faisait quand même du sport, du Quidditch avec des amis, il courait et il pratiquait même de l'escalade dans un club moldu de Londres. Il faisait tout cela pour se défouler et pour sortir, se changer les idées et rencontrer de nouvelles personnes. Il aimait le monde de la magie, mais il appréciait tout autant les moldus et il ne voulait pas se couper d'eux.

"Ben écoutes mes cours se passent plutôt bien, ils sont toujours aussi intéressants, je ne sais pas où tout cela va me mener, mais je pense pouvoir avoir une place assez facilement à la Gazette, à voir si tout cela se concrétise !" Alex avait été contacté par la Gazette pour parler d'un avenir possible au sein du journal. La réputation de son père l'avait grandement aidé et ses notes avaient fini de satisfaire le journal. Il n'était pas le meilleur de sa promotion, mais il avait une belle plume et une envie de voyager, ce qui était parfait pour certains articles. Le jeune homme ignorait si toute cette histoire allait tourner à son avantage ou non, mais il avait bon espoir. "Quand au reste, ça va aussi. J'ai repris le sport, je fais du Quidditch avec des gars de ma promotion, je fais de l'escalade dans un club moldu de Londres et je cours de temps en temps quand le temps n'est pas trop mauvais et que j'ai du temps à perdre. Sinon je suis occupé avec le BDE et j'ai repris contact avec mes anciens amis, comme Liam ou Gaïa, la fille que tu as vu à l'inauguration. On se connait depuis longtemps, je l'ai rencontré en Amérique du Sud. Elle fait ses études à Londres, ce qui est plutôt une bonne nouvelle vu qu'on s'était perdu de vue." Ne voulant pas mentir ou cacher l'existence de Gaïa à Hecate, il avait décidé d'être honnête et de lui en parler. Elle avait quand même été sa meilleure amie durant de longues années, il ne pouvait pas se permettre de ne pas jouer franc jeu avec elle. Certes pour le moment il n'avait pas dis grand chose à son sujet, mais cela viendrait au court de leur discussion. Il esquissa un petit sourire à la jeune fille qui lui faisait face, content de pouvoir la voir et pouvoir lui parler, mine de rien, elle lui avait vraiment manqué. "Et toi, quoi de neuf ? Tu as repris contact avec Astride ? Et tes cours se passent bien ? Comment est ta vie d'Etudiante ? T'as fais des rencontres ?"

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"Ben écoutes mes cours se passent plutôt bien, ils sont toujours aussi intéressants, je ne sais pas où tout cela va me mener, mais je pense pouvoir avoir une place assez facilement à la Gazette, à voir si tout cela se concrétise ! Quand au reste, ça va aussi. J'ai repris le sport, je fais du Quidditch avec des gars de ma promotion, je fais de l'escalade dans un club moldu de Londres et je cours de temps en temps quand le temps n'est pas trop mauvais et que j'ai du temps à perdre. Sinon je suis occupé avec le BDE et j'ai repris contact avec mes anciens amis, comme Liam ou Gaïa, la fille que tu as vu à l'inauguration. On se connait depuis longtemps, je l'ai rencontré en Amérique du Sud. Elle fait ses études à Londres, ce qui est plutôt une bonne nouvelle vu qu'on s'était perdu de vue."

Si Hecate avait commencé à sourire aux premiers mots de celui qui avait longtemps été son meilleur ami, son intérêt porté par le récit de ses cours ou de ses activités extra-scolaires, elle dut peiner à réprimer une grimace lorsqu'il aborda un sujet un brin plus fâcheux, celui d'une fille qu'elle se jura de ne pas aimer d'entrée de jeu. Celle qu'elle avait vue à l'inauguration… Ah, il voyait où il voulait en venir, c'était la belle étrangère qui se tenait avec lui et Zora. Génial, en plus il fallait que cette "amie" soit des plus charmantes, sinon ce n'était pas drôle… D'un seul coup, Hecate se sentit bien loin d'être à la hauteur, comme si avoir la prétention d'aspirer à plus que de l'amitié avec l'étudiant n'était même pas à sa portée. Non seulement ils avaient repris contact et semblaient s'entendre à merveille, selon les dires de l'aîné des Maddox, mais en plus ils étaient amis de longue date… Non, ce n'était même plus la peine d'y croire ou d'essayer, elle perdait son temps, ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle ne devienne quelconque aux yeux d'Alex, et même si cette perspective la faisait frémir d'horreur, il semblait qu'elle n'ait pas le choix. D'un autre côté, c'était une bonne chose qu'il ait eu l'occasion de renouer avec Liam, Hecate le connaissait depuis longtemps et savait que c'était quelqu'un de bien, et également qu'on pouvait lui faire confiance. Quelque part, et c'était curieux, Hecate se réjouissant que son ancien meilleur ami soit bien entouré, peut-être à cause d'un sentiment de bienveillance qu'elle était incapable d'expliquer… Mais cela avait pour mérite absurde de la rassurer.

" Oh, vous êtes en cours ensemble ?" tenta-t-elle de demander le plus naturellement du monde, espérant que cette question passerait comme une lettre à la poste sans qu'il ne s'y attarde. " Tu t'occuperais de la rédaction de certains articles, à la gazette ? En tout cas je suis vraiment contente pour toi, c'est formidable que ton travaille puisse porter ses fruits, et cela te permettrait de faire ce que tu aimes tout en continuant de vadrouiller. Comment avance le BDE ? "

L'étudiante ne s'était pas vraiment intéressée aux actualités récentes, entre autres ce comité qui avait pour charge de faire mouvoir l'université… Disons que le plus clair de son temps, lorsqu'il n'avait pas été employé à penser au jeune homme qui se tenait actuellement en face d'elle, avait été consacré à revoir ses cours, à envisager son avenir, sans parler du mois qu'elle avait passé à Poufsouffle, à remplir ses dossiers concernant les domaines qui l'intéressaient, le second stage qu'elle allait effectuer au ministère, sans parler de sa situation familiale plus que délicate. Mais soit, pour l'heure, elle avait du mal à réfléchir à tout ça… Cela faisait bien trop longtemps qu'elle avait attendu ces retrouvailles, et même si elle n'en laissait presque rien paraître, sa nervosité était à son paroxysme, si bien qu'elle ne parvenait à la contrôler qu'en enfonçant ses ongles dans ses genoux. Il était vraiment difficile, d'essayer de bâtir une relation d'amitié lorsque l'on éprouvait bien plus que de la sympathie pour un être… Non, en voyant arriver Alex, Hecate avait automatiquement compris que même en essayant, elle ne parviendrait jamais à considérer de nouveau son ancien camarade comme quelqu'un avec qui elle pourrait rire de tout naturellement sans ambiguité, redevenir complice, s'amuser sans aspirer à davantage… Cette époque avait existé, certes, mais elle était maintenant révolue et même si cette idée déplaisait quelque peu à Hecate, il semblait qu'elle n'avait d'autre choix que de s'y contraindre. Et puisqu'il était impossible que leur relation puisse évoluer, il ne lui restait qu'une chose… se battre pour qu'il ne la déteste pas.

"Et toi, quoi de neuf ? Tu as repris contact avec Astride ? Et tes cours se passent bien ? Comment est ta vie d'Etudiante ? T'as fais des rencontres ?"

Et voilà, une conversation banale entre deux êtres qui avaient été très proches, et qui à présent ne l'étaient plus vraiment, sentiment qui fit naître une certaine amertume chez l'ancienne préfète. Puisqu'il était au courant concernant ce qui se passait avec Astride… elle avait d'ailleurs été la première surprise de découvrir qu'ils entretenaient une correspondance tous les deux puisque lorsque l'ancien Serdaigle avait quitté l'école, ils n'étaient pas au meilleur de leur entente. Toutefois, elle était très heureuse que les choses aient changé entre eux, l'idée que les deux personnes auxquelles elle tenait le plus soient en conflit était bien loin de lui plaire. Quant aux rencontres qu'elle avait pu faire… comme si elle en avait le temps ou l'envie. L'idée de s'enfoncer dans son associabilité ne la dérangeait pas plus que ça, tant qu'elle pouvait s'assurer une place après ses études. Et puis elle pouvait continuer de garder un oeil sur ceux qu'elle aimait, même si en l'occurrence c'était plus difficile aujourd'hui que lorsqu'elle était à Poudlard…

" Moi ? Pas grand chose… non, pas de rencontre, mais j'essaie de sauver les meubles avec Astride, j'espère qu'elle m'en veut moins que ce qu'elle laisse entendre… Autrement, je travaille beaucoup, j'ai eu ce stage au département des mystères cet été, mais le résultat n'a pas été très concluant… J'y retourne ce mois-ci, mais avec un travail plus intéressant, on verra bien ce que ça donne. Sinon, j'essaie de gérer le divorce de mes parents, ma mère va sans doute venir habiter à Londres. Je serais plus près, comme ça. " continua-t-elle en esquissant un sourire fébrile.

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" Oh, vous êtes en cours ensemble ? Tu t'occuperais de la rédaction de certains articles, à la gazette ? En tout cas je suis vraiment contente pour toi, c'est formidable que ton travaille puisse porter ses fruits, et cela te permettrait de faire ce que tu aimes tout en continuant de vadrouiller. Comment avance le BDE ? "

Trop obnubilé par la présence de sa meilleure amie et la discussion qu'il aimerait aborder avec elle, le jeune Maddox n'avait pas vu le changement de comportement d'Hecate quand il parla de Gaïa. La jeune femme ressentait de la jalousie envers son amie, mais était-ce simplement parce qu'elle était très attirante ou parce qu'elle avait ressentie - son instinct féminin en éveille - que Gaïa éprouvait toujours des sentiments à l'égare d'Alex ? On ne saurait le dire, mais ce qui était sûr c'était que cela risquait d'être plus difficile pour le jeune Alexander de les présenter pour qu'elles se lient d'amitié. D'instinct, les deux jeunes femmes ne s'appréciaient pas particulièrement, non pas parce qu'elles n'avaient aucun point en commun, mais bien parce qu'elles en avaient trop. Alexander était au milieu des deux jeunes femmes et chacun voulait l'avoir pour elle toute seule. Malheureusement, dans cette histoire, le jeune Alexander était un peu perdu. Il appréciait énormément Gaïa, avait passé de très bons moments en sa compagnie et était ravie de la revoir aujourd'hui, mais n'ayant pas l'habitude de la voir sur une longue période, ne savait pas comment se comporter avec elle. Il tenait à elle, s'était une certitude, elle était un vestige de son passé, passé qu'il refusait de laisser s'en aller. Seulement on ne pouvait pas éternellement vivre dans le passé, il fallait qu'il arrive à trouver le juste milieu avec elle. Voulait-il reprendre sa relation avec Gaïa afin de voir si sur une longue durée cela pouvait marcher entre eux ? Ou alors savait-il déjà au fond de lui que leur histoire n'avait fonctionné jusqu'à présent que parce qu'il savait qu'elle avait une date de péremption, à chaque fin de vacances ? C'était horrible de ce dire ça et pourtant, Alexander savait que ça pourrait très bien être la façon de fonctionner de son inconscient. Il avait beaucoup de respect pour Gaïa, il la trouvait très belle, intelligente, drôle, intéressante et appréciait de passer du temps avec elle, mais il fallait se faire une raison, ils ne se voyaient qu'une fois dans l'année, deux mois durant et c'était tout. Hecate c'était une toute autre histoire. Ils avaient été amis, des amis très proches qui appréciaient de passer du temps l'un avec l'autre, sans jamais avoir de pensées déplacées. Et puis vint le moment où tout bascula, une soirée trop arrosée, une envie de ne plus être seul, de ne plus être rejeté, une envie de s'unir à elle ... et leur amitié s'écroula sur le champ. Ils ont tout fait pour arranger les choses mais la réalité était bien plus compliquée qu'elle n'y paraissait, les sentiments s'étaient mélangés à cette histoire et il était difficile de les oublier.

"Non, elle suit une formation pour devenir Auror. Mais ça n'a pas été facile pour elle de devoir s'habituer à un nouveau pays, une nouvelle langue, devoir refaire son réseau d'amis ... J'essaie d'être là pour elle. " Commença-til à dire, sans penser à mal. "Je ne sais pas encore ce que je vais faire à la Gazette s'il me prenne. J'aimerais bien pouvoir faire des reportages, comme mon père. Ca me permettrais de bouger, de rencontrer de nouvelles personnes, d'apprendre de nouvelles choses. Tu sais, on est une famille de Nomade, ça me fais encore étrange de rester une si longue période au même endroit, c'est pas naturel pour moi." Alexander avait comme tout le monde un pied à terre en Ecosse, là où il avait emmené Hecate pour les vacances de Noël, mais ce n'était qu'un refuge parmi tant d'autre, un lieu pour se poser quelques temps, avant de reprendre la route, rien de plus. Ce qui comptait pour lui n'était pas tant où il dormait, mais avec qui il était. Il voulait pouvoir perpétrer la tradition familiale en emmenant avec lui sa propre famille, quand il serait prêt à en construire une. Mais fallait-il encore trouver quelqu'un qui acceptait de bouger avec lui. "Elle avance. Avec Cecily aux commandes, ça file droit. C'est une psychorigide de l'organisation ..." Dit-il en plaisantant. Il appréciait Cecily et ce qu'elle faisait et il n'avait rien contre le fait qu'elle aimait bien prendre les choses en main. c'était son bébé après tout, lui n'était là que pour faire plaisir et s'en foutait un peu de toute cette histoire. Il avait accepté de rentrer dans le BDE que pour se changer les idées, passer plus de temps avec ses amis et redevenir celui qu'il était avant, rien de plus.

" Moi ? Pas grand chose… non, pas de rencontre, mais j'essaie de sauver les meubles avec Astride, j'espère qu'elle m'en veut moins que ce qu'elle laisse entendre… Autrement, je travaille beaucoup, j'ai eu ce stage au département des mystères cet été, mais le résultat n'a pas été très concluant… J'y retourne ce mois-ci, mais avec un travail plus intéressant, on verra bien ce que ça donne. Sinon, j'essaie de gérer le divorce de mes parents, ma mère va sans doute venir habiter à Londres. Je serais plus près, comme ça. "

Alexander avait changé d'avis avec le temps sur Astride. Ils étaient partis du mauvais pied tous les deux, mais aujourd'hui les choses s'étaient grandement améliorées. Alexander ignorait qu'Astrid en avait pincé pour lui à une époque et c'était certainement mieux comme ça. Aujourd'hui ils s'envoyaient des lettres, de temps à autres, loin d'être une façon ponctuelle, c'était plus pour donner des nouvelles quand ils avaient le temps et l'envie. Astride lui permettait d'avoir encore un lien avec son ancienne vie et avec Poudlard et il savait qu'elle était très proche d'Hecate et il était important pour lui que quelqu'un puisse veiller sur elle quand il ne le pouvait pas. Protecteur il l'était avec ceux qu'il aimait et Hecate en faisait partie. Il était triste d'apprendre que ça n'allait pas fort avec Astride, même s'il était loin de l'ignorer. La jeune fille s'était un peu confiée à lui, sans particulièrement rentrer dans les détails, mais elle lui avait fait part du silence radio qu'Hectate avait instauré entre elle. Heureusement, sa meilleure amie avait repris ses esprits et avait tenté de rattraper le coup. L'ancienne bleue & bronze parlait de son stage au Ministère, une nouvelle que le jeune homme ignorait, ce qui tendait à prouver qu'ils n'étaient plus aussi proche qu'avant, ce qui attristait encore plus le jeune homme. Quant au divorce de ses parents, ce fut certainement la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Alexander se prit un instant le visage entre ses mains, avant de poser son regard sur son ancienne meilleure amie.

"Je suis désolé, je me sens tellement con d'ignorer autant de choses sur toi alors qu'avant j'étais dans les premiers au courant ... C'était pas ce que je voulais tu sais. Evidemment, j'aurais pas pu empêcher le divorce de tes parents qui plane au dessus de leur couple depuis un moment, mais sans moi, tu ne te serais pas couper du monde comme tu l'as fais et tout se passerait très bien avec Astride ..." Alexander se sentait coupable et il en avait marre de tout garder pour lui. Il fallait qu'il prenne son courage à deux mains pour tout balancer, une bonne fois pour toute, histoire d'être honnête une fois dans sa vie. "Tu sais, parfois je regrette d'être venu en Grèce, sans ça, on aurait jamais couché ensemble et rien n'aurait changé entre nous." Commença-t-il par dire assez maladroitement. "Mais en même temps, si je n'étais pas venu, je n'aurais pas pu réaliser que finalement tu m'as toujours plu, même si j'étais passé au dessus durant toutes ses années." Le flot de paroles sortait sans qu'Alex puisse l'arrêter. Il avait besoin de se confier, même s'il finissait par se prendre une bonne claque par Hecate qui lui annoncerait qu'elle s'était trompée et que ce n'était finalement pas de l'amour qu'elle ressentait pour lui. "J'ai été très con quand tu m'as avoué tes sentiments à mon égare, j'aurais du te dire ce que moi je ressentais, mais j'en étais bien incapable à cette époque. C'est pour ça que je suis parti, que j'ai coupé les ponts avec tout le monde. J'avais besoin de me changer les idées, de faire le point, de redécouvrir ce que s'était de vivre. Peut-être que j'ai raté ma chance, que finalement tu as réalisé que je n'en valais pas la peine ... Et t'aurais très certainement raison, mais voilà, j'arrête pas de penser à ce qu'on a fait ce soir là, je ne voulais pas et je m'en suis voulu un long moment, me sentant coupable de te désirer alors que je venais de perdre Lara ... Mais comme on dit, le coeur à ses raisons que la raison ignore ..." Alexander n'avait pas fini, il voulait parler de Gaïa, de son trouble à son égare et du fait qu'il ne savait plus trop où il en était. Il voulait lui dire qu'il l'aimait, qu'il tenait à elle, mais qu'il avait peur, peur de la perdre, peur que ça ne marche pas, peur qu'elle finisse comme Lara ... Mais Alexander se tut, un instant, le temps de reprendre son souffle, de remettre ses idées en place, et de laisser le temps à Hecate de digérer ce qu'il venait de dire, avant de reprendre.

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"Non, elle suit une formation pour devenir Auror. Mais ça n'a pas été facile pour elle de devoir s'habituer à un nouveau pays, une nouvelle langue, devoir refaire son réseau d'amis ... J'essaie d'être là pour elle. Je ne sais pas encore ce que je vais faire à la Gazette s'il me prenne. J'aimerais bien pouvoir faire des reportages, comme mon père. Ca me permettrais de bouger, de rencontrer de nouvelles personnes, d'apprendre de nouvelles choses. Tu sais, on est une famille de Nomade, ça me fais encore étrange de rester une si longue période au même endroit, c'est pas naturel pour moi. Elle avance. Avec Cecily aux commandes, ça file droit. C'est une psychorigide de l'organisation ... "

Les doigts d'Hecate se refermèrent automatiquement sur ses genoux, et se mit à serrer si fort qu'elle ne s'en aperçut que lorsque la douleur lui parvint. Il était là pour elle, hein ? Elle était presque sûre de savoir de quelle manière il l'était. Elle ne s'était décidément pas trompée sur cette fille, elle était sans le moindre doute en train de faire du charme à l'ancien Serdaigle, et l'étudiante n'était pas certaine d'apprécier. Il n'y avait aucune raison à ça, Alexander ne lui appartenait aucunement, il lui avait bien fait comprendre que rien n'était possible entre eux, il était libre de faire ce qu'il voulait avec qui il voulait… alors pourquoi sentait-elle les aiguilles de la jalousie s'enfoncer de part et d'autre en elle, et la consumer de toutes parts ? Pourquoi était-elle incapable de simplement se sentir heureuse pour lui, contente de le savoir entouré et d'avoir des amis pour le soutenir ? Non, il pouvait s'entourer de qui il voulait, mais une telle relation grandissant devant elle, sous ses yeux, ce serait insupportable. Non, malheureusement, l'été n'était pas parvenu à la défaire de ses sentiments à l'égard de son ancien meilleur ami, et pourtant, elle avait essayé. Il restait des traces bien trop présentes pour pouvoir être effacées d'un revers de manche… Il fallait qu'elle se rende à l'évidence, elle était toujours amoureuse, et savait que cette situation était en train de se retourner contre elle, lui faisant perdre la face. Astride avait raison, elle se rongeait toute seule, et ce serait ni plus ni moins que cette amourette qui la perdrait, faisant par la même occasion sombrer tout ce qu'elle avait entrepris depuis sa première année, soit la construction d'un avenir solide, l'amas de connaissances, et l'échafaudage de plusieurs issues professionnelles dans le monde sorcier.

"C'est tant mieux, dans sa situation ce ne doit pas être facile, elle a beaucoup de chance de t'avoir. " répondit-elle d'un ton un peu trop haut perché et glacial pour être honnête avant de reprendre une voix plus douce et naturelle. " Ce serait formidable que tu y arrives, je sais que c'est ce à quoi tu aspires depuis tes premières années, et puis le métier te correspondrait tout à fait ! Je ne vois pas qui ils pourraient prendre de plus qualifié. Et puis, ce serait génial de pouvoir lire tes articles sur papier, il est temps que tes aptitudes à l'écriture soient reconnues publiquement. " finit-elle par déclarer d'un sourire sincère. " Psychorigide ? Tu vois ? J'étais sûre que tu finirais par trouver pire que moi un jour. "

Hecate se donnait un peu de mal pour paraître tout à fait normale, comme si rien n'avait changé entre eux, comme si ces deux dernières années ne les avaient pas tous deux ébranlés au point qu'ils aient eux-mêmes du mal à se reconnaître. C'était difficile, mais elle mettait du coeur à l'ouvrage pour que ses efforts soient fructueux, s'ils en étaient là c'était en grande partie de sa faute, et elle en était malade. Certes, il fallait remonter à l'origine, à cette soirée où tout avait basculé, mais il était sérieusement dur de déterminer qui était l'auteur de la faute, ce soir là. L'alcool avait joué, mais ils avaient tous deux agi en adultes consentants, malgré les circonstances extérieures, malgré Lara, malgré leur amitié pourtant solides. Les choses auraient pu se tasser, s'apaiser, un échange de lettres pacifiques avait suivi, elle lui avait même rendu visite en Ecosse, ils étaient partants pour reconstruire sur les débris de leur relation d'antan, et elle avait tout anéanti en commettant une faute impardonnable, du moins à ses yeux. Qu'est-ce qui diable avait pu la prendre de vouloir tout révéler à Astride ce soir-là ? Ce soir où justement, sa meilleure amie était présentatrice… Avouer ses sentiments était bien la dernière des bonnes idées, elle aurait du s'en apercevoir toute seule, mais non, il avait fallu qu'elle réduise tout à néant, et en plus de ça, qu'elle se ridiculise devant une bonne partie de l'école, dont une majorité qui la connaissait par sa renommée de préfète. Belle manière de finir sa scolarité, c'était chose certaine…

"Je suis désolé, je me sens tellement con d'ignorer autant de choses sur toi alors qu'avant j'étais dans les premiers au courant ... C'était pas ce que je voulais tu sais. ... Et t'aurais très certainement raison, mais voilà, j'arrête pas de penser à ce qu'on a fait ce soir là, je ne voulais pas et je m'en suis voulu un long moment, me sentant coupable de te désirer alors que je venais de perdre Lara ... Mais comme on dit, le coeur à ses raisons que la raison ignore ..."

L'ancienne Serdaigle crut s'étouffer. Elle n'avait pas tout assimilé de ce que son ancien meilleur ami venait de lui déclarer, une partie de son système auditif avait commencé à perdre ses fonctions et à répandre un bourdonnement assourdissant dans sa tête. Non. Elle avait du mal entendre, mal comprendre. Elle lui avait toujours… plu ? De quelle manière ? Non, pas celle qu'elle croyait, ce n'était pas possible, ce n'était définitivement pas possible, il était bien convenu que… enfin, justement, rien n'était convenu, entre eux. Pourquoi était-il soudainement question de sentiments ? Les joues d'Hecate s'empourprèrent violemment, virant à l'écarlate foncé, brûlantes. Non. Se pouvait-il que… ? Que lui aussi… ? Qu'ils ressentent la même chose l'un pour l'autre ? Son pouls s'accéléra. Alors elle n'était pas la seule ? Et c'était à cause d'elle qu'il était parti ? Mais pourquoi donc ? Si seulement elle avait su ! Mais en même temps, qu'aurait-elle pu faire ? Non, tout était trop soudain, trop brusque, trop beau, bien trop beau pour être vrai, elle ne pouvait croire que ce dialogue ait réellement lieu ailleurs que dans sa tête et que cet échange ne soit pas issu de son esprit paranoïaque. C'était peut-être une plaisanterie, mais en même temps quel être odieux pourrait utiliser ce sujet comme motif de plaisanterie ? Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle le prendrait très mal si c'était le cas. Mais en même temps, elle était prise d'une folle envie d'y croire. D'y croire de toutes ses forces.

" C'est que… je ne… tu… toi… depuis tout ce temps… enfin… est-ce que… tu veux dire que… toi aussi ? Enfin… quand tu dis ressentir, qu'est-ce que tu ressens, exactement ? " peina-t-elle à articuler.

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"C'est tant mieux, dans sa situation ce ne doit pas être facile, elle a beaucoup de chance de t'avoir. Ce serait formidable que tu y arrives, je sais que c'est ce à quoi tu aspires depuis tes premières années, et puis le métier te correspondrait tout à fait ! Je ne vois pas qui ils pourraient prendre de plus qualifié. Et puis, ce serait génial de pouvoir lire tes articles sur papier, il est temps que tes aptitudes à l'écriture soient reconnues publiquement. Psychorigide ? Tu vois ? J'étais sûre que tu finirais par trouver pire que moi un jour. "

Que penser des propos d'Hecate ? Alexander aurait pu percer la jalousie qui y transparaissait, il aurait pu comprendre facilement qu'Hecate était jalouse de Gaïa et d'une certaine façon, à raison. Mais non, Alexander ne voyait rien de tout cela, bien trop obnubilé par ses propres pensées pour voir au delà des apparences. Hecate tentait de cacher sa jalousie, difficilement d'ailleurs, mais face à un Alexander songeur, tout passa comme une lettre à la poste comme disent si bien les moldus. De toute façon pourquoi Hecate serait-elle jalouse de Gaïa ? Elle ne la connaissait pas et jusqu'à présent, seul leur lien d'amitié avait repris entre les ex. Mais Hecate n'était pas aveugle, elle voyait bien qu'il y a plus que de l'amitié entre eux, mais elle devait bien être loin de se douter qu'une longue histoire existait entre ces deux là. Hecate connaissait bien Alex, elle devait bien sentir qu'Alexander était incertain face à son amie d'enfance, tout comme il ne savait pas non plus ce qu'il voulait vraiment avec sa meilleure amie. Il l'aimait, c'était certain, mais est-ce qu'il était prêt à commencer quelque chose avec elle ? Là était toute la question. Tout ce que voulait Alexander en cet instant, c'était que les deux jeunes filles se rencontrent et se découvrent des points en commun. Il aimerait voir une amitié se tisser entre les deux jeunes femmes qui étaient très similaires aux yeux du jeune homme. C'était d'ailleurs parce qu'elles étaient similaires à ses yeux qu'il ne savait plus trop quoi penser d'elles. Alexander avait envie de retrouver un lien stable et solide avec sa meilleure amie et il savait que ce serait peine perdue de tenter de reprendre leur amitié là où elle était. Cela dit, pourrait-il rester complètement impassible si la belle latine se mettait à lui faire des avances ? Lui le coureur de ses dames ? ...

"Je suis persuadé que vous vous entendriez très bien toutes les deux, il faudrait que je vous présente un jour " Commença-til par dire, inconscient que les deux jeunes femmes sentiraient très certainement tout de suite que l'autre à un faible pour le jeune Maddox. Appelons ça l'instinct féminin ou juste une bonne capacité d'observation. Ce qui était sûr c'est qu'elles seraient très certainement incapable de passer au dessus de cet envie de protéger leur territoire et de le marquer au maximum et qu'elles passeraient à côté de l'essentiel, dans une autre vie, elles auraient pu bien s'entendre. "C'est vrai que ça serait bien de pouvoir écrire mes propres articles et de les savoir lu par un grand nombre de personnes ... mais bon on verra bien, l'année n'est pas encore finie."

Alexander ne parla pas de Cecily, ni du fait qu'il avait trouvé quelqu'un de pire qu'Hecate. Peut-être parce qu'il n'avait pas envie de parler de la belle blonde ou parce qu'il ne voulait pas avouer à son ancienne meilleure amie que personne ne pourrait être pire qu'elle, mais que cela ne voulait pas dire que ça ne faisait pas son charme. De toute façon Alexander ne voyait pas trop quoi dire, en dehors d'esquisser un sourire amusé, il n'y avait rien à rajouter, Hecate se connaissait suffisamment pour savoir qu'elle avait des côtés très extrêmes, trop sérieuses, trop psychorigide, trop dramatique, trop angoissée, mais en même temps trop attachante, trop protectrice, trop passionnée à sa façon ... Quant à Cecily, il ne voyait pas non plus quoi en dire, elle était sympathique, mais leur relation restait relativement superficielle et ce depuis toujours. Ils n'avaient jamais été véritablement amis et ils ne le seraient très certainement jamais. Aux yeux du jeune homme, elle était avant tout la copine de son meilleure amie et sa camarade au BDE, rien de plus. L'année prochaine il risquerait de quitter l'université et seul Liam serait leur point en commun.

" C'est que… je ne… tu… toi… depuis tout ce temps… enfin… est-ce que… tu veux dire que… toi aussi ? Enfin… quand tu dis ressentir, qu'est-ce que tu ressens, exactement ? "

La réaction de la jeune Juliet était normale, elle ne s'attendait pas à cette déclaration, cela devait plus ressembler à un boulet de canon qu'autre chose. Alexander était bien conscient de tout cela, mais il devait être réaliste, s'il n'avouait pas ses sentiments à Hecate, comment savoir si leur histoire avait une chance d'aboutir à quelque chose de sérieux ? Le jeune Maddox y avait pensé un nombre incalculable de fois mais jamais ça n'avait ressemblé à ce cafouillis. Il n'y avait pas à dire, quand il devait s'ouvrir, le jeune homme était étonnamment nul. Les yeux braqués sur son ancienne meilleure amie, il tenta de voir comment elle prenait ça et s'il y avait une chance qu'elle soit réceptive à tout ce qu'il venait de dire. Visiblement elle l'était, mais l'incompréhension régnait dans sa tête et sur son visage. C'était bien la première fois que le jeune homme la voyait si confuse et si en manque de mot. Le jeune Maddox esquissa un sourire gêné et reprit. "Je ... Je t'aime !" Alex savait qu'il devrait s'arrêter à ces simples mots, c'était l'essentiel après tout de ses pensées mais il ne put pas, ce serait trop simple, que partiellement vrai d'une certaine manière. "Enfin je crois ..." Voilà maintenant elle pouvait lui en coller une, il le méritait largement. Mais le jeune Maddox ne pouvait pas lui offrir plus qu'une idée encore imprécise. Oui il tenait à elle et oui d'une certaine façon il l'aimait, mais ce sentiment l'avait détruit une fois et il ignorait s'il était prêt à s'ouvrir de nouveau et à le laisser le posséder encore une fois. "Ecoute, je ... C'est ... Je suis archi nul pour ça, c'est affligeant." Le jeune homme se racla la gorge avant de reprendre, fixant toujours Hecate dans les yeux et en lui prenant les mains. "Je tiens à toi sois en sûre. Je n'imagine pas ma vie sans toi, que ce soit en tant qu'amie ou ... plus. Tu hantes mes pensées et je ressens une profonde attirance pour toi. Je te connais par coeur et je ... j'éprouve des sentiments pour toi mais ..." Alexander prit une longue respiration avant de reprendre. "J'ai déjà perdu quelqu'un que j'aimais et j'ignore si je serais capable de vivre ça une seconde fois. Je tiens à toi et d'une certaine façon je sais que c'est déjà trop tard, si je te perdais, je ne pourrais pas le supporter. Je sais que l'amour à ses raisons que la raison ignore et mon coeur n'écoute pas vraiment ma raison, mais ... j'ai peur et j'ignore si je serais capable d'oublier cette peur un jour."

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"Je suis persuadé que vous vous entendriez très bien toutes les deux, il faudrait que je vous présente un jour. C'est vrai que ça serait bien de pouvoir écrire mes propres articles et de les savoir lu par un grand nombre de personnes ... mais bon on verra bien, l'année n'est pas encore finie."

Qu'elles s'entendraient à merveille… ? Certainement… que non. Hecate n'avait aucune envie d'aller copiner avec cette greluche, et malheureusement, Alex n'y changerait rien. Cette fille lui sortait par les yeux avant même qu'elle ait pu la rencontrer, bien sûr ça n'avait rien contre elle, son caractère ou sa personnalité, le problème était même qu'elle avait l'air absolument parfaite, seulement elle était clairement trop proche de l'ancien Serdaigle, et ça, Hecate n'était pas à la veille de l'accepter. Il faudrait également lui demander de leur passer l'anneau au doigt ? Plutôt mourir. C'était déjà difficile de renoncer à lui, mais par amour pour lui elle s'y était tout de même résolue puisque de toute évidence ses sentiments n'étaient pas réciproques et qu'elle respectait plus que personne les choix du jeune homme, mais le voir avec une autre, ça elle ne pourrait pas. La meilleure amie qu'elle avait été en aurait été ravie, mais là c'était une autre histoire, une autre question, un tout autre aspect à traiter. Aussi, se mordant nerveusement la lèvre inférieure pour ne rien laisser paraître de son ressentiment à l'égard de cette Gaïa qui ne tenait pas assez ses distances à son goût avec le Maddox, Hecate sourit en répondant d'un hochement de tête par l'affirmative. Mais bien sûr, absolument, elle serait ravie de faire sa connaissance et de devenir amie avec elle. Et puis quoi encore.

"Je n'en doute pas une seconde. Oui, bien sûr, et puis tu as encore le temps avant de te prendre la tête avec ça. Et quoi qu'il arrive, je suis certaine que ce sera génial ! Pour le coup j'espère faire partie des premières à les lire…"

Ou LA première, mais elle ne ressentit pas l'urgence d'appuyer sur ce détail pourtant pas si insignifiant que cela. Et elle était honnête, elle avait toujours été intéressée, bien avant de développer quelque attirance à l'encontre de son ancien meilleur ami, par ce qu'il pouvait écrire ou raconter. Intimement, elle était convaincue qu'il ferait un très bon journaliste… Il avait toujours été intéressé par une multitude de choses, sans parler de sa soif de découvrir, ses envies de voyager, de parcourir le monde, de se mêler à d'autres civilisations, d'autres cultures… Il avait raison, lorsqu'il lui disait que le monde, le vrai monde, n'était pas dans les livres. Et Hecate adorait ses récits, qu'elle ne pouvait pas vivre, parce que ses angoisses l'en empêchait. Alors, elle comptait toujours sur celui qui avait été son meilleur ami pour l'y faire participer, de manière indirecte. Pourquoi n'y parviendrait-il pas dans un journal ? Non, elle était persuadée qu'il avait une plume, et que ses articles seraient des plus intéressants. Enfin, elle dut détourner ses pensées de ce sujet, parce qu'il en abordait un tout nouveau, et pas des plus évidents.

"Je ... Je t'aime !"

Et Hecate se sentit faillir. Lui aussi… ? Ses sentiments étaient donc réciproques ? Elle peinait à l'envisager, cela semblait trop… irréel. Alors pourquoi semblait-il si sincère ? Les battements de son coeur s'accélérèrent alors qu'elle peinait à accuser le coup, et à prendre l'information. Tout se mit alors à se bousculer dans son esprit : cette soirée d'été de l'été d'il y avait deux ans, leurs silences et sourires gênés, leur culpabilité liée à ce qui s'était passé entre eux, sa maladresse lors de la cérémonie de remise des prix lorsqu'elle avait par mégarde avoué ses sentiments, et finalement la colère qu'il avait piqué contre elle dans le train lors du retour. Elle n'avait tout bonnement pas compris ce qui lui avait pris, ni pourquoi il s'était emporté de cette manière, pensant que l'humiliation dont elle s'était rendue victime sur scène était amplement suffisante. Maintenant, quelques éléments commençaient à apparaître plus clairement. Toujours était-il qu'assimiler une telle nouvelle n'était pas des plus évidents, surtout pour elle. Alex l'aimait. Lui, son meilleur ami, sa conscience, cet amant qu'elle n'avait que trop longtemps espéré. Mais impossible de se faire à l'évidence, tout cela était… trop nouveau. Trop improbable. Puis Hecate, en se rappelant qu'ils étaient encore tous les deux assis au beau milieu de cette cafétéria, eut pour réflexe de toucher ses joues. Sa température corporelle était bien élevée tout d'un coup...

"Enfin je crois ... Ecoute, je ... C'est ... Je suis archi nul pour ça, c'est affligeant. Je tiens à toi sois en sûre. Je n'imagine pas ma vie sans toi, que ce soit en tant qu'amie ou ... plus. Tu hantes mes pensées et je ressens une profonde attirance pour toi. Je te connais par coeur et je ... j'éprouve des sentiments pour toi mais ...J'ai déjà perdu quelqu'un que j'aimais et j'ignore si je serais capable de vivre ça une seconde fois. Je tiens à toi et d'une certaine façon je sais que c'est déjà trop tard, si je te perdais, je ne pourrais pas le supporter. Je sais que l'amour à ses raisons que la raison ignore et mon coeur n'écoute pas vraiment ma raison, mais ... j'ai peur et j'ignore si je serais capable d'oublier cette peur un jour."

Il ne fut pas évident pour Hecate de retenir chacune des paroles qu'il lui adressa. C'était… trop d'un coup. Elle n'y avait pas été préparée. Il y avait encore cinq minutes, elle était encore persuadée qu'elle n'était qu'une bonne amie pour lui, et tout d'un coup, elle était propulsée à un titre qu'elle ne connaissait pas. Leur relation était peut-être sur le point de changer du tout au tout… Sur le coup, une seule et unique idée lui vint : en parler à Astride. Il fallait absolument qu'elle raconte tout ça à sa meilleure amie, toute seule elle était bien incapable de faire face à ce genre de situation… Seulement, la Poufsouffle se trouvait actuellement au château, c'est à dire à des centaines de kilomètres d'elle. Pour l'heure, elle était toute seule face à son ancien meilleur ami, avec pour seule compagnie ses sueurs froides, ses névroses, ses angoisses, son pessimisme et son manque de confiance en elle. Superbe équipe que voilà. Ce n'était pas avec ses allures fantomatiques qu'elle allait le convaincre de quoi que ce soit, d'autant plus qu'il avait l'air très hésitant sur la question. Et elle ne pouvait malheureusement que le comprendre, il avait vécu beaucoup de choses, trop de choses, et pas nécessairement des plus agréables. Et elle savait mieux que personne qu'il était loin d'être évident de se fixer sur ses sentiments, amoureux ou non, et que les déterminer était chose difficile.

" Et bien c'est... inattendu. Tu sais ce qu'il en est de mon côté, mes sentiments à ton égard n'ont pas faibli. Je voudrais tellement te faire oublier cette peur, crois-moi… Quitte à en pâtir par la suite, à ce stade-là, peu m'importe. Alex, je voudrais être avec toi. "

Les dés étaient jetés, les cartes étaient sur la table, elle ne pouvait faire machine arrière. De toute manière, elle n'en avait pas envie, elle s'était contentée d'exprimer ce qu'elle pensait depuis tout ce temps à rester silencieuse. Et justement, ce silence l'étouffait, la compressait de l'intérieur. Il était grand temps qu'elle explose enfin.

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"Je n'en doute pas une seconde. Oui, bien sûr, et puis tu as encore le temps avant de te prendre la tête avec ça. Et quoi qu'il arrive, je suis certaine que ce sera génial ! Pour le coup j'espère faire partie des premières à les lire…"

Tenter d'avoir une discussion normale avant d'avoir la vraie discussion, celle qu'il avait tenté de préparer avant de voir Hecate, celle dont il ne savait finalement pas quoi dire même encore maintenant. Alexander était mal à l'aise, mais pas de la présence de son ancienne meilleure amie, il était plus que ravie de la voir et il ne voulait surtout pas qu'elle parte, mais mal à l'aise de se qu'il s'apprêtait à dire, ne sachant pas comment tourner les choses pour qu'elle comprenne la situation et ne juge pas trop sévèrement Alexander et Gaïa. Pourtant, vicieusement, mais sans franchement s'en rendre compte, Alex avait parlé de Gaïa à Hecate, car il était persuadé qu'elles pourraient bien s'entendre ... en d'autres circonstances. En cet instant, il avait l'impression d'être un monstre qui réduisait à néant les chances des deux filles de construire une belle et solide amitié. Bravo Alex. Mais Alexander tentait de faire les choses bien, il voulait ouvrir son coeur à Hecate, parce qu'elle le méritait et parce qu'il fallait que ça sorte. Il allait tenter de mettre les choses au clair et dans l'ordre, mais ce n'était pas facile de savoir par où commencer. Le plus simple était bien évidemment d'avouer ses sentiments à son égare, même si en soit, ce n'était pas simple du tout. Ensuite il faudrait asséner la mauvaise nouvelle et ça n'allait pas être facile à l'avouer. Discuter de son avenir en tant que journaliste passait un peu au dessus du jeune Maddox. Il ne voulait pas blesser sa meilleure amie, mais savait que ça ne fonctionnerait pas. Ses parents lui avaient toujours dis d'être honnête, que parfois ça pouvait faire mal mais que c'était un mal nécessaire. Si Hecate estimait qu'Alexander ne méritait pas son amour, le jeune homme serait blessé mais comprendrait. Si elle n'était plus amoureuse de lui, ça risquait de régler cette histoire. Au moins il aura au moins eu le courage de lui déclarer ses sentiments pour elle, même si ce n'était pas encore très très clair pour lui. Alex se contenta de sourire à son amie et après une longue hésitation, lui avait dis une grande partie de ce qu'il avait sur le coeur. Déjà il allait devoir savoir ce qu'elle ressentait encore pour lui, c'était important pour la suite des événements.

" Et bien c'est... inattendu. Tu sais ce qu'il en est de mon côté, mes sentiments à ton égard n'ont pas faibli. Je voudrais tellement te faire oublier cette peur, crois-moi… Quitte à en pâtir par la suite, à ce stade-là, peu m'importe. Alex, je voudrais être avec toi. "

Hecate l'aimait toujours, elle venait de le lui confirmer. D'une certaine façon c'était un soulagement pour lui, mine de rien ça l'aurait bien fait chier si elle l'avait déjà oublié. Hecate comptait énormément pour lui, même s'il était un peu perdu avec Gaïa au milieu. Il était confronté d'une certaine manière à cette situation depuis quelques temps déjà, la rentrée en fait, mais seule les deux jeunes femmes avaient compris les intentions de l'autre, Alexander lui vivait toujours dans le doute que peut-être, aucune des deux n'était amoureuse de lui et qu'il se faisait des idées pour rien. Maintenant c'était sûr, il se retrouvait avec un problème cornélien à répondre. Laquelle des deux son coeur allait-il choisir ? Son amie d'enfance ou sa meilleure amie ? Très bonne question à laquelle il n'avait pas encore de réponse. Hecate fut très clair sur ses intentions et ses envies, elle voulait être avec lui, mais le voudra-t-elle toujours quand il lui aura dis pour Gaïa ?

"C'est con à dire et super égoïste de ma part, mais je suis assez content et soulagé que tu n'es pas changé d'avis ! " Dit-il en commençant par sourire, vraiment content de cette nouvelle. Cela dit il savait que c'était déplacé au vu de ce qu'il comptait lui dire par la suite, alors il se reprit tout de suite et son air pris une note beaucoup plus sérieuse. Son regard plongeait dans celui de la jeune femme, il ne se sentait pas capable de lui faire un coup pareil, ne le méritant pas, mais il se devait d'être honnête. Gaïa & Hecate méritaient largement mieux que lui et il ne comprenait pas vraiment ce qu'elles pouvaient lui trouver. "Mais ... Mais il faut que je sois tout à fait honnête avec toi, parce que tu ne mérites pas à ce que je te mène en bateau et que je te fasse miroiter mon et merveille ...." Alexander déglutit difficilement, regardant un peu de partout sauf sa meilleure amie. Durant un instant il avait envie de disparaitre plutôt que de devoir affronter le regard triste ou en colère de la jeune Juliet, voir pire, de voir apparaitre du dégoût. "Je t'aime, je ne reviendrais pas la dessus, c'est la seule chose dont je suis sûr aujourd'hui ... Malheureusement, ça ne suffit pas toujours. " Alex devait certainement commencer à être flippant pour la jeune femme qui ne savait pas trop ce qu'elle allait devoir se prendre dans la tête. "Pour être tout à fait honnête, mon coeur n'a pas complètement oublié une ... autre fille. Gaïa est de nouveau dans ma vie, on a eu une histoire un peu compliqué mais on .. on a beaucoup de souvenirs ensemble et je ne sais pas si j'ai ... j'ai envie de retenter le coup, sérieusement cette fois pour voir où ça nous mène ou ... pas." Alexander avait l'impression d'être un monstre, un horrible personnage manipulateur, égoïste et vicieux. Il jouait avec les sentiments de deux jeunes femmes magnifiques et qui méritaient mieux que lui et il était tout bonnement incapable de choisir entre les deux. Pourtant il devra le faire. "Je sais que ... j'ai l'air d'un véritable connard en t'avouant ça. Je n'ai aucune envie de jouer avec vous deux, vous méritez tellement mieux. Je ne sais même pas ce que vous pouvez me trouver ... J'aimerais que la vie soit plus simple, j'aurais pas l'impression d'être un monstre. " Le jeune homme se racla la gorge avant de reprendre "Si tu veux me gifler tu peux. Si tu veux me détester aussi. Je comprendrais que tu n'es pas envie d'attendre mon ... mon bon vouloir ... mais à l'heure actuelle, je suis incapable de choisir ... et je pense que tu mérites de le savoir, même si ça change tout pour toi. Même si ça gâche tout entre nous ..."

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"C'est con à dire et super égoïste de ma part, mais je suis assez content et soulagé que tu n'es pas changé d'avis ! Mais ... Mais il faut que je sois tout à fait honnête avec toi, parce que tu ne mérites pas à ce que je te mène en bateau et que je te fasse miroiter mon et merveille ... Je t'aime, je ne reviendrais pas la dessus, c'est la seule chose dont je suis sûr aujourd'hui ... Malheureusement, ça ne suffit pas toujours. "

Pourquoi Hecate avait-elle toujours cette fichue impression que rien ne pouvait décidément aller bien dans sa vie sans qu'il n'y ait une ombre au tableau ? Encore quelques minutes auparavant, l'éventualité d'une histoire d'amour avec son meilleur ami lui paraissait complètement inenvisageable puisqu'elle était encore persuadée que ce dernier ne serait pas intéressé le moins du monde. Et puisqu'il s'avérait en fin de compte que c'était le cas, et que les sentiments qu'elle portait au Maddox étaient finalement réciproques, pourquoi fallait-il qu'il y ait un "mais" ? Il venait de lui dire qu'il l'aimait, ces mots venaient de la secouer toute entière, de faire bondir son coeur dans sa poitrine avec une force qu'elle n'était même pas à la veille de soupçonner… Et pourtant, encore quelque chose n'allait pas. Relevant les yeux vers l'ancien préfet d'un regard dévoilant une tristesse éveillée, Hecate déglutit. Qu'allait-il encore lui annoncer pour faire obstacle à une relation naissante qui aurait pu être sur le point de fleurir ? L'ancienne Serdaigle avait l'impression que le sort s'acharnait. Décidément, rien ne pouvait aller bien. Aucun élément sur le tableau qui composait son existence ne pouvait être intégralement lumineux sans comporter une part ombrageuse, plus obscure, menaçant de la dévorer progressivement, de la ronger jusqu'à ce qu'elle crie grâce. Cela faisait presque deux ans qu'elle espérait, qu'elle attendait ce moment. Et maintenant qu'il avait enfin lieu, maintenant qu'elle pouvait envisager quelque chose de fort, quelque chose de vrai, avec celui qu'elle aimait, cela ne semblait tout bonnement pas possible. Désemparée, la jeune fille baissa les yeux, attendant le moment fatidique de sa réponse. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Si vraiment il l'aimait, où était le problème ? Il ne venait tout de même pas de réaliser qu'elle n'était pas à sa convenance ? Qu'un hypothétique futur avec elle serait trop ennuyeux pour lui qui avait davantage besoin d'aventures, de sensations fortes, d'adrénaline ? Avait-il décidé avant l'heure que ce ne serait pas possible ? Elle se mordilla la lèvre en imaginant que l'oeuf était mort avant même d'avoir éclos. Quelle désillusion ce serait… C'était vraiment à se demander ce que diable elle avait pu faire pour mériter ça.

"Pour être tout à fait honnête, mon coeur n'a pas complètement oublié une ... autre fille. Gaïa est de nouveau dans ma vie, on a eu une histoire un peu compliqué mais on .. on a beaucoup de souvenirs ensemble et je ne sais pas si j'ai ... j'ai envie de retenter le coup, sérieusement cette fois pour voir où ça nous mène ou ... pas. Je sais que ... j'ai l'air d'un véritable connard en t'avouant ça. Je n'ai aucune envie de jouer avec vous deux, vous méritez tellement mieux. Je ne sais même pas ce que vous pouvez me trouver ... J'aimerais que la vie soit plus simple, j'aurais pas l'impression d'être un monstre. Si tu veux me gifler tu peux. Si tu veux me détester aussi. Je comprendrais que tu n'es pas envie d'attendre mon ... mon bon vouloir ... mais à l'heure actuelle, je suis incapable de choisir ... et je pense que tu mérites de le savoir, même si ça change tout pour toi. Même si ça gâche tout entre nous ..."

Le coeur d'Hecate se serra tandis qu'elle tentait vainement d'accumuler tout ce qu'elle venait d'entendre. Elle avait l'impression que tout l'espace qui les entourait était en train de s'effondrer. Que tout s'effritait, pour ne plus devenir que poussière, poussière dans l'espace, et elle, elle était bien triste à voir. Il l'aimait lui aussi, mais il pensait également à une autre. Si elle s'était attendue à ça… Ça faisait beaucoup. Beaucoup trop d'un seul coup. Gaïa… c'était bien cette amie d'enfance qu'il avait évoquée en début de conversation. Dire que ce sentiment de jalousie qui avait commencé à s'installer en elle était finalement justifié… Hecate baissa les yeux, sans savoir que faire. Ça n'avait vraiment rien d'agréable, d'être le dindon de la farce, et pourtant elle ne voyait pas comment qualifier autrement sa situation. Alors pourquoi n'arrivait-elle toujours pas à le considérer comme un monstre ? Pourquoi à ses yeux demeurait-il encore et toujours ce garçon adorable, gentil, drôle, ouvert, intéressant, captivant, aux mille facettes … ? L'aimait-elle au point de s'aveugler elle-même, d'oublier tous les obstacles qui se dressaient sur son chemin ? D'oublier quel mal il pourrait lui faire ? Elle avait déjà envie de pleurer alors que rien n'avait encore commencé, et que rien ne commencerait jamais, si ça se trouvait… Laissant ses ongles s'enfoncer dans ses genoux, la jeune fille releva le regard vers son meilleur ami. Il était bien tout ce qu'il y avait de plus sérieux. Alors, faisant abstraction de l'immense tristesse qui s'emparait d'elle, elle s'élança.

" Tu vas probablement trouver ça drôle. " énonça-t-elle d'un ton fébrile, s'efforçant de paraître assurée alors qu'il n'en était rien, que ses lèvres tremblaient, et qu'elle se retenait de ne pas finir en fontaine. " Mais quand tu as commencé à me parler d'elle, j'ai… je m'imaginais que… enfin, je me disais qu'il s'était peut-être passé quelque chose entre vous. Mais là, apprendre là, comme ça, découvrir finalement ces doutes que je pensais basés sur de la simple angoisse sont avérés, c'est… douloureux, oui. J'aurais tellement préféré avoir tort. Tellement. "

" Je pense que… que tu sais qu'une telle situation ne peut pas durer. Il va te falloir faire un choix, et je ne dis pas ça simplement pour moi. Je… c'est difficile, alors je peine à imaginer ce que ça doit être pour elle, si elle éprouve ce que j'éprouve en ce moment. " finit-elle par déclarer, déviant progressivement le regard pour finalement le poser un élément quelconque de la pièce, comme si elle pouvait accorder plus d'importance au mobilier qu'à la conversation qui se déroulait actuellement. Peut-être était-elle en train de se condamner. Peut-être. Peut-être que suite à cette conversation, il y mettrait un terme en reconnaissant que même s'il était réciproque, leur amour était impossible, et qu'il ne parvenait pas à oublier cette amie d'enfance. Peut-être qu'avant d'aller la rejoindre, il se tournerait vers elle une dernière fois, un sourire vaguement compatissant aux lèvres, plein d'amitié et de bonnes intentions, avant de lui dire qu'il aurait voulu que quelque chose se passe, mais que malheureusement les circonstances les en empêchait. Il lui souhaiterait alors d'être heureuse, s'excuserait d'être un monstre, lui demanderait de ne pas lui en vouloir… Hecate battit des cils à toute vitesse, de toutes ses forces, pour chasser les larmes naissantes qui s'apprêtait à jaillir de ses pupilles, à l'inonder toute entière, être pathétique qu'elle était.

" Alex… contrairement à ce que tu sembles croire depuis ta dernière histoire, tu n'es pas quelqu'un de mauvais. Tes réactions ont toujours été humaines, tu as toujours été soucieux du ressenti des autres, et même si tu penses le contraire, je t'assure que tu n'es pas ce monstre auquel tu t'affilies sans cesse. Si tu avais eu quelque once de malveillance, tu n'aurais pas choisi de me parler de… d'elle. " poursuivit-elle alors qu'elle sentait que tout le courage dont elle s'était emparée était en train de s'évaporer, comme de fines particules sur lesquelles elle n'avait plus aucun contrôle. " Mais dans ces conditions, nous sommes bloqués. Tous les trois. Même elle doit avoir besoin d'une réponse. On ne peut pas avancer, et toi non plus. "

Ces mots lui coûtaient toutes ses forces, toute son énergie. Intérieurement, elle aurait voulu qu'il sache combien c'était difficile pour elle. Tout aurait été plus simple si… si il n'y avait pas eu de choix à faire. Seulement, il fallait toujours qu'il y ait quelque chose pour aller mal, pour ne pas se passer comme elle l'aurait entendu. Elle ne parvenait même pas à haïr cette fille correctement. Si c'était elle qu'Alex voulait, alors… elle n'avait qu'à le laisser choisir, et le regarder la rejoindre, impuissante.

" Oh, et comme tu sembles avoir du mal à le comprendre, même si je ne suis pas sûre que le moment soit bien choisi pour te dire tout ça… je t'aime parce que tu me fais sentir vivante. Que tu as cet effet sur moi que les livres ne parviennent pas à me donner. Parce que tu me fais sortir de mes angoisses quotidiennes, que j'adore tes récits, de voyage comme ceux de ton quotidien, et que quelque part… tu vas probablement trouver ça ridicule aussi, mais j'ai l'impression de voyager aussi, quand je les écoute. Parce que tu as toujours su faire preuve d'une immense bienveillance, et que même si tu as tes défauts, ils ne te rendent que plus humain. " énonça-t-elle d'une plus petite voix. " Et pour ça, je te remercie. Alors même si tu la choisis elle, même si… ce qui aurait pu se passer entre nous… n'a jamais lieu… je te souhaite quand même d'être heureux. Je le souhaite de toutes mes forces. Excuse-moi. "

Elle détourna la tête pour laisser couler sur ses joues ces larmes qui s'étaient accumulées là depuis ce fameux soir d'été au cours duquel ils s'étaient laissés aller, ce même soir qui l'avait transformée en ombre d'elle-même. Elle ne voulait pas qu'il la voie pleurer. Elle était déjà assez pathétique comme ça pour en plus lui offrir le spectacle d'une serpillère. Puis, elle s'empressa, du rebord de sa manche, de les essuyer, afin de reprendre un visage impassible. C'était peut-être une de leurs dernières entrevues. Alors elle ne gâcherait pas ce moment.

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" Tu vas probablement trouver ça drôle. Mais quand tu as commencé à me parler d'elle, j'ai… je m'imaginais que… enfin, je me disais qu'il s'était peut-être passé quelque chose entre vous. Mais là, apprendre là, comme ça, découvrir finalement ces doutes que je pensais basés sur de la simple angoisse sont avérés, c'est… douloureux, oui. J'aurais tellement préféré avoir tort. Tellement. Je pense que… que tu sais qu'une telle situation ne peut pas durer. Il va te falloir faire un choix, et je ne dis pas ça simplement pour moi. Je… c'est difficile, alors je peine à imaginer ce que ça doit être pour elle, si elle éprouve ce que j'éprouve en ce moment. "

Comment ne pas avoir l'impression d'être un parfait connard en cet instant ? Comment certaines personnes peuvent vivre cet instant sans ressentir un couteau se planter en plein coeur ? Comment peuvent-ils ressentir aucun regret, aucune peine pour la personne en face ? Alexander avait l'impression qu'il venait de blesser mortellement Hecate et l'idée qu'elle ait de la peine à cause de lui le rendait dingue. Il n'avait jamais voulu ça, il s'y attendait, évidemment, mais il aurait tellement préféré ne pas en arriver là. Elle était tellement géniale comme fille, comment pouvait-elle vouloir se contenter d'un gars comme lui ? Alexander regarder les lèvres de la jeune fille trembler et imaginer sans mal qu'elle se retenait de ne pas fondre en larmes. Si elle le faisait, il serait capable de faire pareil, très belle preuve de masculinité certes, mais en cet instant Alex s'en foutait, il détestait blesser quelqu'un et surtout quand ce quelqu'un était Hecate. Non elle ne méritait pas ça, elle méritait tellement mieux et Gaïa aussi. Pourquoi l'avaient-elles choisi ? Il n'était rien, il faisait du mal aux autres, sans le vouloir certes, mais ça ne changeait pas grand chose. Cette sensation d'être un monstre ne le lâchait pas. Le jeune homme l'écoutait religieusement mais il avait envie de se donner des claques. Cela avait été déjà dur pour le jeune homme la veille avec Gaïa, mais tout recommencer avec Hecate était encore pire. Certes la soirée c'était bien terminée avec son ex, mais le doute avait continué à planer au dessus d'eux et ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait oublier facilement.

"Je sais et je suis ... tellement désolé. Je ne veux pas vous blesser et rien que l'idée que j'y suis quand même parvenu me rend malade ... "

Le jeune homme ne disait pas ça pour faire bonne figure ou pour donner envie à Hecate de passer l'éponge ou de se sentir coupable ou tout autre chose dans ce goût là. Il était sincère, il était véritablement désolé, il ne voulait blesser personne mais il savait que malgré tout, il le faisait quand même. C'était comme quand on se savait maladroit, qu'on voyait le verre d'eau posé sur la table et qu'avant qu'on réalise qu'on l'a fait tomber, on le voit au ralenti chuter sans pouvoir l'arrêter. La bonne volonté ne suffisait parfois pas, il fallait en être conscient. Alexander déglutit, il avait tellement honte. Sa mère ne serait pas fière de lui, deux très belles jeunes femmes, bien sous tout rapport, qui s'intéressent à lui et lui fait tout pour les briser, chapeau l'artiste, il aurait voulu le faire exprès, il n'y serait pas arriver.

" Alex… contrairement à ce que tu sembles croire depuis ta dernière histoire, tu n'es pas quelqu'un de mauvais. Tes réactions ont toujours été humaines, tu as toujours été soucieux du ressenti des autres, et même si tu penses le contraire, je t'assure que tu n'es pas ce monstre auquel tu t'affilies sans cesse. Si tu avais eu quelque once de malveillance, tu n'aurais pas choisi de me parler de… d'elle. Mais dans ces conditions, nous sommes bloqués. Tous les trois. Même elle doit avoir besoin d'une réponse. On ne peut pas avancer, et toi non plus. "

Hecate avait raison, comme toujours et Alexander en était parfaitement conscience. Il allait devoir faire un choix et le plus tôt serait le mieux. Il allait écrire à Liam pour lui demander conseil, ignorant si ce serait une bonne idée ou pas mais étant son meilleur ami, c'était son premier réflexe. Il demanderait aussi à Anabela, après tout, elle connaissait les deux jeunes femmes et connaissait son frère par coeur, même si les choses étaient un peu tendues entre eux en ce moment, ça s'était largement amélioré et elle ne le laisserait pas tomber, jamais. Alexander avait envie de s'enterrer en cet instant ou de s'enfuir en courant, honteux. Hecate aurait beau dire tout ce qu'elle veut, Alexander se sentirait monstrueux quoi qu'il arrive. Même s'il parvient à en choisir l'une des deux, il aurait l'impression d'être inhumain pour l'autre. Pourtant Gaïa avait été tout à fait honnête avec lui, c'était son amour pour lui qui l'avait empêché de s'épanouir dans sa vie amoureuse, s'il la laissait s'envoler, elle pourrait enfin passer à autre chose. Peut-être que c'était pareil pour Hecate. Peut-être que finalement, s'il n'en choisissait aucune des deux, elles s'envoleraient toutes les deux, elles seraient libre de faire leur vie avec quelqu'un d'autre et jamais il ne blesserait une des deux ... Alex savait qu'il devrait répondre quelque chose, mais il en était tout bonnement incapable. Il fixait ses pieds et se sentait stupide.

" Oh, et comme tu sembles avoir du mal à le comprendre, même si je ne suis pas sûre que le moment soit bien choisi pour te dire tout ça… je t'aime parce que tu me fais sentir vivante. Que tu as cet effet sur moi que les livres ne parviennent pas à me donner. Parce que tu me fais sortir de mes angoisses quotidiennes, que j'adore tes récits, de voyage comme ceux de ton quotidien, et que quelque part… tu vas probablement trouver ça ridicule aussi, mais j'ai l'impression de voyager aussi, quand je les écoute. Parce que tu as toujours su faire preuve d'une immense bienveillance, et que même si tu as tes défauts, ils ne te rendent que plus humain. Et pour ça, je te remercie. Alors même si tu la choisis elle, même si… ce qui aurait pu se passer entre nous… n'a jamais lieu… je te souhaite quand même d'être heureux. Je le souhaite de toutes mes forces. Excuse-moi. "

Ses pieds devenaient un spectacle fort intéressant, mais s'il voulait ressembler à un homme, même de loin, il fallait qu'il affronte enfin le regard de sa meilleure amie. Alors il se força à relever le regard et à le plonger dans le sien, peut-être pour la dernière fois. Tout ce qu'elle lui disait lui paraissait tellement beau et tellement profond que ça le rendait encore plus malheureux. Elle devrait le détester, au lieu de ça elle lui expliquer pourquoi elle l'aimait et c'était encore plus dur pour lui. Quand elle se détourna pour pleurer, il ne put lui même retenir ses larmes, c'était trop dur. Il avait l'impression d'avoir échoué dans sa mission, il devait la protéger, il devait veiller sur elle, il devait lui redonner le sourire quand elle va mal et pas la blesser. Il tenta d'essuyer ses larmes mais c'était plus fort que lui. Il s'approcha d'Hecate et la prit dans ses bras. Il voulait la consoler et en même temps, égoïstement ne pas assister à ce spectacle dont il était la cause, le monstre. Il tentait de faire bonne figure mais il en était bien incapable. Non, elle pourrait dire tout ce qu'elle voudrait, il était un monstre et ça, rien ne changerait jamais. "Je suis désolé ... " Commença-t-il par dire avant d'être parcouru d'un sanglot. "Je suis désolé, mais je ne peux pas ... ça fait trop mal ..." Alexander se connaissait par coeur, il allait jouer les lâches, une nouvelle fois, il allait fuir parce que c'était la seule chose qu'il savait faire, avec elle du moins "J'aimerais être le roc sur lequel tu peux t'appuyer, mais là je m'effondre et je ne veux pas t'entrainer avec moi. J'dois ... réfléchir ... je te promet que je ferais vite, mais j'ai besoin ... d'un peu de temps ... et d'air ... j'ai l'impression que je vais étouffer." Le jeune homme était en pleine crise d'angoisse. Il avait besoin de prendre l'air, de s'éloigner, d'avoir une vue d'ensemble ... "Pardonnes moi ... " Il l'embrassa sur le front et s'en alla, sans se retourner parce qu'il savait que ce serait trop dur s'il posait une nouvelle fois son regard sur elle. Il aurait dû se montrer fort mais il ne l'était pas, il était incapable de ne rien ressentir, il n'était pas un être insensible et en cet instant, il ne savait plus où il en était ...

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"Je sais et je suis ... tellement désolé. Je ne veux pas vous blesser et rien que l'idée que j'y suis quand même parvenu me rend malade ... "

Dit là, comme ça, c'était bien joli, mais ça ne changerait pas grand chose. Hecate était bien conscience qu'elle avait des raisons de le détester pour tout le mal que ses paroles venaient de lui faire, mais envers et contre tout, elle demeurait Hecate, et savait pertinemment qu'elle était incapable de lui en vouloir. Il pourrait de toute manière lui faire ce qu'il voulait, l'anéantir, la détruire, elle ne parviendrait jamais à le considérer comme un monstre. Il fallait vraiment que l'amour rende aveugle, ou au moins idiot… Il était en train de lui expliquer que même s'il l'aimait, ce sentiment ne pouvait se substituer à celui qu'il éprouvait pour une autre fille, et au lieu de se lever pour le gifler ou partir en courant, elle restait là, désolée, au bord des larmes, vulnérable, ses faiblesses exposées au grand jour. Pour le coup elle avait du mal à comprendre son propre comportement. Mais quand elle le regardait, là, elle avait du mal à lui trouver le moindre défaut. Il ne pouvait décemment pas avoir la moindre mauvaise intention, elle refusait de l'en croire capable… Il venait peut-être de lui briser le coeur, mais elle ne consentirait jamais à reconnaître qu'il en était responsable. Et c'était peut-être ce qui se passait de plus cruel dans cette histoire… Oui, il l'avait blessée. Elle aurait préféré que finalement, il n'éprouve rien à son égard et la considère simplement comme une amie, mais elle ne s'était jamais, au grand jamais, attendue à cette tournure. Elle qui pensait que si elle s'imaginait des scénarios invraisemblables avec cette Gaïa, c'était parce qu'elle était un peu paranoïaque, pas qu'elle avait raison… elle aurait tellement préféré que ce ne soit pas le cas. Et le pire, dans l'histoire, c'est qu'elle parvenait tout de même à le comprendre. A trouver légitime ce qu'elle aurait du trouver immonde. A tolérer l'existence de cette fille qui était à présent en train de lui pourrir la sienne. Et elle était là, en train de pleurer comme une madeleine, et… lui aussi, tiens. C'était sans doute la situation la plus absurde mais également la plus triste qu'elle aurait pu imaginer. Etait-ce constater les dégâts de ce qui avait l'air d'être un amour impossible qui venait de les détruire tous deux ? Il l'étreignit, et Hecate s'y réfugia comme si sa vie en dépendait. Peut-être qu'elle n'en aurait plus jamais l'occasion par la suite. C'était peut-être la dernière fois qu'elle pourrait profiter d'un contact physique et d'une telle proximité.

"Je suis désolé ... Je suis désolé, mais je ne peux pas ... ça fait trop mal ... J'aimerais être le roc sur lequel tu peux t'appuyer, mais là je m'effondre et je ne veux pas t'entrainer avec moi. J'dois ... réfléchir ... je te promet que je ferais vite, mais j'ai besoin ... d'un peu de temps ... et d'air ... j'ai l'impression que je vais étouffer."

Ces derniers mots eurent pour seul effet de briser littéralement Hecate. Non. Il ne pouvait pas partir. Pas maintenant. Elle eut soudainement l'impression que tout s'effondrait, que tout disparaissait… Il l'abandonnait, et elle restait là, comme une pauvre chose, à le regarder partir. Elle eut au moins la décence d'attendre qu'il soit hors de vue, hors de portée, pour éclater en sanglots. Heureusement que personne n'avait pour habitude de fréquenter la cafétéria à cette heure de la journée, elle n'aurait pas supporté que quelqu'un puisse la trouver dans un état aussi lamentable, aussi misérable… Elle ne comprenait pas. Il était parti, et elle était là, plus seule que jamais, alors qu'il prenait le large. Elle avait eu raison de considérer que leur relation ne pourrait jamais s'épanouir, à chaque fois qu'un espoir naissait il était immédiatement détruit, elle ne pouvait l'en blâmer puisqu'il paraissait en souffrir également. Il promettait de réfléchir, mais combien de temps tout cela prendrait ? Elle était prête à lui laisser le nombre de jours nécessaires, de semaines s'il le fallait, mais elle n'avait aucune difficulté à imaginer combien les prochains jours seraient difficiles, combien elle serait encore plus instable que d'ordinaire.

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