[ANNEE 2019 - 2020] "Les plus hardis et les plus forts sont rassemblés en ce haut lieu." [FINI]

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Début décembre. La neige tombée est restée. Une pellicule de neige blanche est visible jusqu'à la limite de ce que ses yeux peuvent voir. Éléonore soupire en s'accotant le front contre une des fenêtres givrées du dortoir des filles de cinquième année. Il lui semble que le froid de la fenêtre soulage son maux de tête. Évidemment, si elle ne s'était pas forcée les yeux à lire ce maudit bouquin avec un éclairage réduit, elle n'aurait peut-être pas des élancements de douleur dans les tempes. À travers la vitre embuée par son souffle, elle peut voir la lune disparaître derrière des nuages de forme fantomatiques. Les sapins sont toujours aussi immobiles, recouverts de neige eux aussi. Derrière elle, elle entend quelqu'un remuer dans son sommeil. Dure vie pour les cinquièmes années. L'approche des examens de décembre stressent tout le monde et le vendredi, qui normalement était soir de réjouissances et de festivités à l'approche de la fin de semaine était devenu synonyme de sommeil pour plus d'un. Contrairement à Éléonore, la plupart des étudiants n'avaient pas fait tous leurs exposés au début de l'année et était donc pris à faire des exposés en même temps qu'à remettre leurs travaux, sans oublier la révision des examens.

Nouveau soupir. Éléonore se recoucha en-dessous des couvertures, se disant qu'elle réussirait bien à trouver le sommeil. Replongeant dans ses pensées, les traits de Cly prirent forme dans sa tête. Combien de temps depuis leur dernier tête à tête? Bientôt trois mois. Trois mois déjà.... le temps passe tellement vite quand on fait juste travailler. Bien sûr, il y avait eu l'espoir du Bal d'Halloween, mais à cause de ce stupide concept up-and-down ou je sais plus trop comment ça s'appelait, il n'avait pas passé une seule minute ensemble. Et en plus, le bal avait été d'une nullité extrême, Ryan Quick usant comme d'habitude de son pouvoir de la BSPB. Finalement, elle était repartie après avoir parlé à quelques personnes et avait croisé Cly seulement dans les couloirs, entre deux cours. Éléonore se tourna sur le côté et replia ses jambes en position fœtale, toujours perdue dans ses pensées. Oui, elle allait lui envoyé une lettre. Il était temps qu'ils se reparlent, leur relation devenant de plus en plus bizarre à mesure que le temps passait. Au mois de septembre, il lui avait avoué qu'il l'aimait. L'aimait-elle en retour? Elle devait être honnête envers elle, la réponse était non. Elle l'appréciait beaucoup et éprouvait du désir envers lui, désir tout nouveau d'ailleurs, mais elle n'était pas encore rendue à l'étape de l'amour. Il fallait qu'ils en parlent, en face, qu'ils prennent le temps de le faire.

Éléonore se redressa et s'assit sur son lit. De toute façon, elle n'arrivait pas à dormir, alors aussi bien aller écrire une lettre à Cly maintenant puisqu'elle était motivée pour le faire. Silencieusement, elle prit du parchemin et de l'encre, enfila sa robe de chambre turquoise par-dessus son pyjama d'hiver avec des pandas dessus, et descendit les escaliers vers la Salle Commune. La Salle n'était pas vide mais n'était pas pleine non plus, les Gryffondors restants penchés sur leurs devoirs. Elle se dirigea vers la cheminée, où un feu réconfortant était allumé, et se lova dans un fauteuil non loin. Elle allait commencer à écrire sa lettre lorsqu'elle entendit des pas étouffés - probablement par des pantoufles ou des bas de laine - s'approcher d'elle.

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¤ La neige... Juste à observer cette substance blanche me rendait malheureuse. Déjà qu'il faisait froid à mourir dehors, il faut que cette merde blanche vienne se rajouter. Quand j'approchais de la fenêtre et que j'observais dehors, je me voyais déjà bleue. Je me souviens, ma rencontre avec Faust, au Trois Balais, il faisait déjà assez froid alors maintenant... Chaque année c'était ainsi et durant l'hiver, je passais la majorité de mon temps à l'intérieur du château. Ce n'est pas de ma faute si je suis née dans un pays particulièrement chaud, soit la belle Australie. Je ne vais jamais m'habituer au climat de l'Angleterre... Ceyan passe son temps à se moquer de moi, rendu à ce temps-ci de l'année, du fait que je sois une frileuse extrême. Et c'était pas drôle ! Ce petit imbécile n'est pas mieux de se la ramener à ce sujet ! Déjà qu'il me dépasse largement en grandeur, depuis l'année passée, chose que j'ai de la misère à accepter parce que c'est moi l'aînée ! Du coup, je m'amuse à le voir souffrir de ses BUSEs, cette année, pendant que moi je me la coule douce. Amusant non ?

¤ J'étais actuellement sur mon lit, je ne dormais pas et je n'étais pas du tout fatiguée. J'avais eu la flemme de mettre mon pyjama et j'avais préféré garder mes jeans noires et ma chemise bleue. Judith semblait dormir profondément, d'après ce que mes yeux purent voir. Je ne lui avais pas dit que j'avais vu Faust, récemment, sur une discussion assez enflammée mais qui m'a aussi permis de voir un autre côté de sa personnalité. Il avait compris le malheur qui régnait dans ma famille et était un des seuls à le savoir. Je ne voulais pas le dire à Judith ou Ceyan, encore. Les deux savaient, bien entendu, que mon père avait eu cet accident mais pas du fait que sa santé se dégradait de jour en jour. J'ai tant hâte de le voir, à Noël. Je lui donne souvent de mes nouvelles, ces temps-ci et quand il me répond, il exprime son impatience de me voir et me serrer dans ses bras. Dans ma tête, ce Noël pourrait bien être l'un des derniers en sa compagnie, je ne pouvais vraiment le dire. M'enfin... Pour l'instant, je suis prise à rester à Poudlard jusqu'en fin décembre.

¤ Incapable de dormir, même si je ne le voulais pas vraiment, j'ai alors quitté mon lit. Ce n'était qu'un vendredi soir, aussi banal que d'habitude quoi. Je n'avais pas vraiment envie de fêter en plus. Peut-être pourrais-je me prélasser près du feu, en me perdant dans mes pensées. Parfois, ça m'amusait et j'avais l'impression de voguer dans l'univers de Supernatural où je suis une super chasseuse ou encore Walking Dead où j'ai été transformée stupidement en zombie. J'étais peut-être bizarre. Ça m'arrivait de l'être. Au moins, je préfère être étrange plutôt que ressembler à McDermott femelle. "Je suis le centre de l'univers à cause de mon sang et je suis parfaite alors que toi tu n'es rien de plus qu'une misérable sang de bourbe." Non mais quelle garce ! Cette semaine, je lui ai presque sauté dessus, en potions, mais je me suis retenue gravement puisque je sais qu'elle a un membre de la BSPB de son côté, soit ce stupide Quick. Du coup, je dois m'abstenir. Bien sûr, Faust ne me déteste plus mais s'il veut préserver son image de "vilain", il doit s'abstenir de m'aider. Une chance qu’elle n’ait pas terminé à Gryffondor, l'année passée, cette idiote. Il y aurait eu un bain de sang dans la salle commune !

¤ Bref, j'avais presque trébuché la tête la première en me levant de mon lit, en frôlant mes pantoufles bleues qui se tenaient au pied de mon lit, que je mis à mes pieds nus. Je préférais ne rien mettre mais étant donné la froideur du plancher, je n'eus pas le choix. D'ailleurs, il me semblait avoir entendu des bruits de pas descendre. Me dirigeant alors vers la sortie du dortoir des filles de sixième année, je lançais un dernier regard envers mes camarades endormies et je descendis les marches de pierres afin de me diriger tranquillement vers la salle commune où les elfes de maison avaient passé pour tout nettoyer et tout mettre ordre ainsi que rajouter des bûches au foyer. La salle n'était pas vide étant donné que certains élèves faisaient leurs devoirs ou étudiaient, la plupart des cinquièmes ou septièmes années mais pas beaucoup. J'avais espoir d'y voir Ceyan afin de rigoler un peu mais non, je ne vis pas cet idiot. Comme prévu, je me dirigeais vers le feu où j'aperçus Éléonore Brooks, une fille plus jeune que je ne détestais pas mais qui me tapait parfois sur le système. M'approchant, rejetant mes cheveux en arrière, je me lançais sur le canapé pas très loin, ne laissant de place à personne. J'ai pu remarquer que Brooks écrivait une lettre mais ses petites histoires d'amourettes ou je-ne-sais quoi ne m'intéressaient pas vraiment. J'en ai déjà assez avec la merde que Ceyan a fait en fréquentant June alors que je ne cessais de lui dire qu'elle était trop superficielle pour lui et qu'il méritait largement mieux. Trop borné, il ne m'a jamais écoutée ! Je voyais que la brune ne semblait même pas m'avoir remarquée. Devenais-je comme Nick Quasi-Sans-Tête ? J'espère pas parce que ça ne doit pas être vraiment bien. Je ne m'imagine pas pleurer dans les toilettes comme le fait constamment Mimi Geignard, une fantôme que je déteste. M'étant installée confortablement de tout mon long, en me délaissant de mes pantoufles, je dis, à Éléonore :

« Alors, à qui écrit-on ? » Dis-je, aussi innocemment que possible. « Oh, pardon, bonsoir miss ! J'espère que je ne te dérange pas dans ta si passionnant lettre ? Sinon je m'en voudrai à mort, je vais devoir culpabiliser longtemps. T'as pas vu le petit cancre de Ceyan par hasard... ? Ou bien il est trop poule mouillée et est partit dormir ? »

¤ Comme je dormais pas et que je n'y arrivais pas, peut-être que m'amuser à me disputer avec Ceyan serait pour le mieux. Ce n'est pas un vendredi soir où j'allais faire mes devoirs, n'est-ce pas ? Je me disais, pauvres petits cinquièmes années !

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Siobhan était gourmande, les régimes ce n'était pas son truc, elle serait bien malheureuse le jour où on lui en imposerait un. Fort heureusement pour cette petite gourmande, son organisme avait tendance à brûler rapidement les graisses, lui permettant ainsi de manger à sa faim, presque aussi souvent qu'elle en avait envie et ce sans prendre un gramme. La jeune fille se moquait des apparences et elle se disait souvent que si elle finissait un peu rondelette, elle n'en serait pas malheureuse, mais au vu de la corpulence de ses parents, il y avait peu de doute sur ce potentiel avenir. Sa mère était très grande, à l'allure longiligne et son père était athlétique, faisant beaucoup de sport pour se maintenir en forme et apprécier son regard dans le miroir. Oui son père était quelqu'un qui prenait grand soin de sa personne, appréciant plaire et être remarquer. Sa mère ressemblait beaucoup à son père dans ce domaine, mais c'était presque la seule chose qu'ils partageaient finalement.

Gourmande donc Siobhan l'était et c'était pour cette raison qu'elle n'était pas pelotonner au fond de son lit, bien au chaud. Au lieu de ça, elle était partie faire une descente aux cuisines. Elle était parfaitement consciente que c'était interdit, mais on l'avait tellement pressé à manger pour partir faire ses devoirs qu'elle avait encore faim et dormir le ventre vide, ce n'était pas du domaine du possible pour la jeune Buckley. En sortant de la bibliothèque, au lieu de rejoindre sa salle commune, elle s'était dirigée vers les sous-sol du château, là où se trouvait les cuisines. Cela faisait un moment déjà que Siobhan connaissait le truc pour entrer dans les cuisine et au vu du nombre de fois où elle s'y était glissée pour supplier les elfes de maison de lui donner quelques gâteaux pour tenir la journée ou la nuit, qu'ils avaient fini par la connaître. Elle ignorait si un surnom circulait dans les cuisines pour la désigner, elle tentait d'être la plus aimable possible et la moins dérangeante, mais elle ne doutait pas un instant qu'elle pouvait très bien n'être vu que comme une casse-pied. Elle s'en moquait d'être vu comme une petite emmerdeuse, tant qu'on lui donnait ce qu'elle voulait, elle en était ravie. Il lui arrivait par moment de discuter un peu avec certains elfes sympathiques, tous ne l'étaient pas, mais il y en avait certains qui appréciaient la jovialité de la jeune Gryffondor et qui lui demandaient souvent de parler de son pays d'origine. L'Afrique, quel endroit merveilleux, elle en convenait, sa terre lui manquait beaucoup, même si son père essayait de l'emmener en vacances durant les grandes vacances pour qu'elle puisse revoir ses amis et ceux qu'elle considérait comme sa famille. 9 ans passer là bas, c'était une grande partie de sa vie elle qui n'avait que 15 ans. Siobhan adorait parler de sa vie, de ses anecdotes, c'était donc toujours avec plaisir qu'elle discutait avec ceux qui voulaient les entendre et ce soir n'en fit pas exception.

La remontée fut plus longue que la descente, la jeune fille avait peut-être un peu trop vu large. Elle se savait avoir un puit sans fond au lieu d'un estomac mais quand même, même elle avouait qu'elle en avait peut-être un peu trop pris. Tant pis, cela lui fera une petite provision, se connaissant, elle savait que ça ne durerait pas bien longtemps, surtout si elle savait qu'elle avait toute cette nourriture à portée de main. Tentant de ne rien faire tomber et surtout de ne pas se faire repérer par un des préfets ou la BSBP, Siobhan arriva tranquillement et sans bruit jusqu'à sa salle commune. Elle chuchota le mot de passe et ferma le plus doucement possible - mais avec le pied c'est un peu délicat - la porte de la salle commune. Etrangement elle n'était pas complètement vide, comme elle s'y attendait. Cela dit, n'ayant aucune notion du temps qui passe, elle ignorait quelle heure il pouvait être. Finalement, s'il y avait encore des gens debout c'était qu'il n'était pas si tard, non ? Elle m'approcha de ceux encore présents pour voir si elle connaissait du monde et elle vit Eléonore, bien confortablement assise sur un fauteuil, sans pouvoir voir ce qu'elle était en train de faire vu qu'elle était dos à Siobhan. En face d'elle venait de s'installer sans grâce Taylor, prenant entièrement le canapé pour elle seule. Tant pis, la jeune cinquième année s'installerait ailleurs, près de l'âtre très certainement pour se réchauffer un peu. Cela faisait tout de même 6 ans que la jeune Africaine était partie dans le Nord, mais jamais elle n'était arrivée à s'habituer à ces températures. Où était donc la chaleur et le beau temps ? La neige c'est cool, quelques jours, la moitié de l'année c'était pas vraiment le trip de la jeune fille. Sans délicatesse, la jeune Buckley laissa glisser ses pâtisseries sur la table, en pris deux et s'installa sur l'âtre pour profiter de la chaleur du feu. Malgré ses mitaines, son écharpe et son bonnet, la jeune fille avait le bout du nez tout rouge.

"Bonsoir, bonsoir ! Contente que vous ne soyez pas coucher, je viens de faire une razzia à la cuisine, profitez en avant que je dévore tout !"

Siobhan ignorait depuis combien de temps elles étaient ici, ni si elle dérangeait dans leur conversation, la jeune fille avait un peu trop tendance à s'incruster un peu n'importe où pour éviter d'être seule. La timidité ce n'était pas trop son truc, bien souvent elle était partisane de "tout le monde est mon ami" et ça lui allait très bien. Déposant ses friandises sur la dalle chaude, la jeune sud africaine entreprit d'enlever son bonnet, son écharpe et ses mitaines ...

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C’est bizarre mais je croise rarement du monde le soir quand je quitte la salle sur demande. Là j’étais avec Dim’ pour notre petit rendez vous hebdomadaire de boxe taï. Généralement on fait ça le week end, plutôt le samedi soir, mais il doit se rendre demain à Pré-au-Lard. Du coup pour changer on s’est retrouvé dans les couloirs a la sortie du dernier cours de la journée. Souvent la salle sur demande s’ouvre n’importe où du moment qu’on est là. Y’a toujours tout dedans, un ring, des sacs de frappes et des gants. En général on s’éclate bien tout les deux. Ce soir on s’est mis quelque gnons bien placé, j’ai un début de cocard je crois. Enfin, Dimi’ a la lèvre éclatée, ça compense. Peut être que demain les profs vont nous criser dessus mais ils pourront quoi ? On n’est pas stupide non plus, et ils n’ont pas de preuve de quoi que ce soit. Au sortir de la salle, on se sépare, il préfère passer voir des potes plutôt que d’aller prendre une douche. Généralement on me croise du regard quand je rentre de mes entrainements un peu violents mais je prends jamais de critiques. Jusqu’à y’a quelques semaines j’aurai croisé June en rentrant en salle commune et l’aurais retrouvée après m’être douché et changé. Mais maintenant elle n’est plus là et l’amertume qui me consumait le soir du bal d’halloween s’est évaporée. Elle a voulut partir dans une école privé se faire suivre par des faire valoir, et bien qu’elle en profite. Elle m’a tout simplement délivrée d’un poids finalement, je n’avais rien à faire avec une gamine comme celle là. Si June ne pouvait pas faire la différence entre sa petite personne et les gens qui l’entouraient, elle n’en valait pas la peine. Le soleil est couché depuis un bon moment alors que je tombe sur Flynn, avachit sur nos deux lits cote à cote. Je le salue rapidement avant de me dessaper et filer sous la douche. Y’a généralement personne à cette heure de la soirée, tout le monde bosse ou glandouille. J’peux prendre mon temps, me réchauffer alors que la neige tombe à gros flocon dehors. Par la petite fenêtre au dessus des lavabos, j’peux la voir virevolter sur le fond noir de la nuit. La lune n’éclaire pas grand-chose dehors. L’eau chaude crée rapidement de la buée, si bien que lorsque je sors de la douche, je ne peux même pas voir mon reflet dans le miroir. D’un geste lent je passe ma main a la surface lisse du verra et découvre enfin mon visage. Il est légèrement tuméfié mais c’est pas choquant. Un petit tour de magie et ça sera du passé. C’pour ça que j’aime tant la sorcellerie et mes pouvoirs, ça semble pouvoir tout résoudre. Seulement, je doute que le cocard qui se dessine doucement sous mon œil droit ne s’estompe facilement. Seul constat assez satisfaisant c’est que ma barbe a repoussé. Elle m’a manqué depuis le bal, la moustache c’est vraiment pas mon truc. Marid en portait une, je m’en souviens comme si c’était hier. Sa bague en argent massif me va enfin. Depuis quelques mois je peux la porter. Annulaire gauche.
Je fronce les sourcils et balaye les souvenirs de cette sale période. Rapidement j’enfile mon bas de pyjama et part rejoindre Flynn, j’ai une idée.

- Eh Fly … merde !

Evidement, il n’est jamais là quand on en a besoin. Le lit est encore chaud, il doit pas être bien loin. J’ai l’impression de jouer dans les experts ou un truc du genre. Flynn disparait toujours sans rien me dire. J’enfile rapidement un débardeur noir et dévaler l’escalier jusqu’à la salle commune. Tant pis si j’attrape froid, de toute façon j’ai les cheveux mouillé. J’ai envie de m’amuser, de pas penser à grand-chose et préparer ce super week end. Seulement, si mon meilleur ami n’est pas là, ça craint. Au pire je tomberai sur Judith, ou Taylor, qui sait. Ma douche a du durer un long moment comme la population a lourdement perdue en densité ici bas. Y’a presque personne, des gamins dont j’ignore le nom ou des septièmes années qui révisent leur aspic. Un jour je devrais peut être m’y mettre moi aussi, me semble que j’ai les Buses à passer cette année. Près de la cheminé j’aperçois Taylor avachie dans un fauteuil, en compagnie d’Eleonore. La brune est une fille de ma classe aussi, et pourtant je crois qu’elle m’aime pas. Je ne crois pas lui avoir jamais rien fais mais c’est peut être l’occasion. Sa superbe robe de chambre en moumoute avec des pandas est très originale mais pas hyper sexy. Pourtant elle pourrait être pas mal. Siobhan est avec elle, emmitouflée dans dix couches de vêtements alors que je sens la chaleur du feu depuis ma place.

Arriver en scred j’aime bien ça. Dans le dos de Titi c’est encore plus sympa. J’arrive vers elles avec un petit sourire, ça pourrait être pas mal de passer la première soirée du week end avec les filles. Je m’appuie derrière le fauteuil d’où dépasse la crinière de Titi et triture une de ces mèches de cheveux du bout du doigt.

- Alors les filles, on bavarde chiffon, recettes et petits fours ? dit-je sans cacher mon machisme. Eh beh Sisi, on a froid ?

Je n’y peux rien, elle me rappelle une toute petite fille. Contrairement aux filles ici, j’ai grandit, pas mal même depuis l’année dernière. Je crois que ma mère a fait un mini arrêt cardiaque quand je suis rentré d’Islande. En même temps la dépasser n’est pas très compliqué. J’ignore si c’est à cause de son enfance en Serbie mais elle est restée frêle, petite et terne. Siobhan est choux, vraiment, d’une candeur déconcertante et complètement en opposition avec Taylor. Des petits fours sont a portée de main. Je m’empresse d’en attraper un, avant de devoir esquiver un coup de ma chère Taylor. A son image, je me laisse tomber dans le canapé à coté d’elle.

- Hum ché bon, merchi !

Bêtement je souris au trio installé autour de moi, avalant une bouché d’un super gâteau. Moi qui commençais à avoir faim …

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À l'approche de bruit de pantoufles s'approchant de moi, Éléonore releva la tête et aperçue une Gryffonne en sixième année, du nom de Taylor, s'affaler sur le sofa non loin d'elle, pour être certaine de laisser de place à personne, tsé, et lui dire d'un air plein de suffisance:

« Alors, à qui écrit-on ? » dit-elle d'un ton innocent qui ne la trompait pas. « Oh, pardon, bonsoir miss ! J'espère que je ne te dérange pas dans ta si passionnante lettre ? Sinon je m'en voudrai à mort, je vais devoir culpabiliser longtemps. T'as pas vu le petit cancre de Ceyan par hasard... ? Ou bien il est trop poule mouillée et est partit dormir ? »

Éléonore se força de ne pas lui renvoyer à la figure ses paroles respirant l'hypocrisie. Étrangement, malgré le fait qu'elles soient dans la même maison, et qu'elles aient donc selon toute probabilité des traits communs, c'était une personne avec qui Élé n'avait pas une bonne chimie. Pourtant, elles n'étaient pas si différentes l'une de l'autre. Même que, orgueil mis à part, Taylor représentait le genre de personne qu'Élé aspirait à devenir. Pas sur tous les côtés, évidemment: Dieu la châtiasse si un jour elle devenait aussi bavarde que cette fille! En fait, au plus profond d'elle, Éléonore était jalouse de Taylor. De son succès, de sa popularité, du fait qu'elle était appréciée de pas mal tout le monde, de sa beauté ici. Même si Éléonore avait toujours était une fille très naturelle, se maquillant peu et n'essayant pas de se changer pour plaire aux autres, elle était jalouse que Taylor soit aussi belle avec son maquillage et soit autant à son avantage ainsi. Elle aurait aimé, pour une fois, mettre ses principes de côté et apparaître à son meilleur tous les jours, comme Taylor, et être ainsi plus appréciée et désirée des garçons autour. Plus admirée des autres filles aussi. Mais tout ça, Élé oserait jamais se l'avouer. Alors lorsqu'elle entendit Taylor l'aborder de façon aussi sarcastique, avec des qualificatifs du genre "passionnante lettre", ou des tonalités hypocrites du genre "Oh pardon, bonsoir miss!" et "Je m'en voudrai à mort, je vais devoir culpabiliser longtemps", elle ne put s'empêcher de marquer une longue pause avant de se décider à lui répondre, comme intimidée par sa présence, se sentant perdre toute confiance en elle:

" J'écris à mon ami, dit-elle sans donner plus de détail. Et tu ne me déranges pas, je n'ai même pas commencé encore. Inutile d'inscrire à ton agenda que tu devras t'obliger à culpabiliser. Et non, je n'ai pas vu Ceyan ", répondit-elle en toute simplicité, ne souhaitant pas donner de point de vue sur son côté poule mouillée du Gryffon.

Alors qu'elle s'en allait retourner à son parchemin, peu désireuse de continuer la discussion avec Taylor, elle entendit d'autres pas s'approcher d'elle et vit Siobhan, une jeune fille qu'elle appréciait beaucoup, s'incruster parmi elles et s'installer près de l'âtre. Dieu merci! Elle se voyait mal passer le reste de la soirée avec Taylor avec une conversation qui promettait d'être lourde. Avec Siobhan, c'était autre chose. Élé appréciait beaucoup la jeune fille et son innocence, sa candeur et la facilité avec laquelle il était facile de bavarder avec elle! Elle avait même amené des pâtisseries avec elle, les étalant sur la table:

"Bonsoir, bonsoir ! Contente que vous ne soyez pas coucher, je viens de faire une razzia à la cuisine, profitez en avant que je dévore tout !"

Ravie, elle déposa son parchemin encore vierge à côté d'elle et en prit une qu'elle fourra à moitié dans sa bouche, consciente de ne pas être distinguée de cette façon mais, peu importe! C'est le genre de nourriture qu'il faut manger avec passion pour bien profiter de ce petit plaisir de la vie! Éléonore vit qu'elle enlevait son foulard, son bonnet, ses mitaines... Pourtant, la jeune fille devait bien revenir de la cuisine, non? Éléonore n'ignorait pas que la jeune fille venait d'un pays chaud - en Afrique du Sud, non? -; peut-être avait-elle des difficultés à s'habituer aux températures du Nord? Pourtant, elle était bien en pyjama en ce moment, mais elle pouvait bien imaginer les difficultés que pouvait éprouver Siobhan à s'habituer à des températures aussi froides quand on a passé son enfance dans un pays où l'été est roi à longueur d'année. Après avoir avalé sa première grosse bouchée, elle s'adresse à Siobhan:

" Tu tombes à pic! J'avais justement un peu faim... C'est très gentil à toi de les partager avec nous, lui dit-elle avec un sourire sincère, avec une attitude plus amicale que celle qu'elle avait eu un peu plus tôt avec Taylor. As-tu froid dans le château? "

Au même moment, elle vit arriver le dit-garçon que Taylor cherchait plus tôt: Ceyan. Éléonore savait qu'ils étaient bons amis, sans vraiment avoir plus de détails sur leur relation. Elle s'était déjà demandé s'ils avaient déjà eu des rapports plus intimes, ou s'ils en avaient présentement. Étrangement, elle les voyait bien ensemble. Bien qu'elle ne connaisse pas grand chose de Ceyan, elle l'imaginait un peu bad boy, charmeur, indépendant, sûr de lui-même. Et Taylor, elle était un peu comme ça elle aussi: dégourdie, sûr d'elle-même, un peu arrogante. Elle trouvait ça dommage que Ceyan se soit fait abandonné le jour du bal d'Halloween, où il s'était pointé et avait du repartir sans avoir pu entré, puisque sa cavalière June ne s'était jamais présentée. D'ailleurs, plus personne ne l'avait aperçu dans le château après ça et on racontait entre les murs qu'elle était partie dans une école privée sans daigner avertir personne, pas même Ceyan. Attitude qu'Élé décrivait comme étant lâche. Bon, bien sûr, elle ne connaissait pas vraiment Ceyan, elle le savait un peu imbus de lui-même, caractère qu'elle n'appréciait pas beaucoup, mais tout de même! Abandonner ainsi quelqu'un qui a confiance en toi! Quelle lâcheté...

" Tiens, en parlant du loup!, dit-elle en s'adressant à Taylor. Taylor te cherchait tantôt. ", rajouta-t-elle à l'intention de Ceyan, se foutant un peu de savoir ce que pourrait penser l'intéressée à l'idée de se faire ainsi dénoncer. " Alors les filles, on bavarde chiffon, recettes et petits fours ? "dit-il, et Éléonore éclata de rire. Elle aimait bien ses expressions. Il attrapa du même coup une mèche de Taylor et commença à jouer avec, et Élé se fit à nouveau la réflexion qu'elle les verrait bien ensemble. Peut-être pas pour une relation à long terme, mais pour quelque chose de...disons... plus rapide. " Eh beh Sisi, on a froid? ", rajouta-t-il en voyant tous le stock d'hiver que Siobhan avait déposé sur la table. Comme Taylor, il s'affala sur l'autre canapé à côté d'elles et prit une pâtisserie qu'il fourra dans sa bouche avant de dire, la bouche à moitié-pleine: "Hum ché bon, merchi !"

Élé sourit en levant les yeux au ciel: certains adolescents devenaient difficilement des hommes.

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¤ Ce soir, je n'avais rien à faire. C'était nul pour un vendredi soir. J'étais entrée tout de même tard, après avoir passé un peu de temps avec Judith, qui devait aller rejoindre son frère demain. Elle m'avait expliqué par lettre que sa mère était décédée et que son frère était dans le coma. Je voulais faire de mon mieux pour la soutenir alors j'ai passé du temps avec. Je suis rentrée un peu tard pour ensuite faire une sieste, une quinzaine de minutes mais je n'arrivais plus à dormir. Judith dormait à poings fermés. J'avais eu la flemme grave de mettre mon pyjama quand j'avais enfilé mes pantoufles en descendant les marches du dortoir. Ça m'arrivait d'être paresseuse. Peut-être y avait-il du monde ou bien j'allais m'asseoir seule près du feu ? À l'époque, je passais pas mal de temps avec Alasteia avant qu'elle ne disjoncte complètement, me laissant comme une merde à côté d'elle. Je suis partie de mon côté et à mon tour, j'ai cessé de lui parler jusqu'à l'insulter. Décidément, elle me prenait pour n'importe qui, comme McDermott...

¤ Arrivée dans la salle commune, il n'y avait pas grand monde, quelques élèves bossaient ici et par là mais sans plus. Il y avait Eleonore Brooks sur un fauteuil, près du feu. Ce n'était pas une fille que je détestais mais qui m'énervais assez. Parfois oui et parfois non. Parfois je l'appréciais et parfois non. Elle avait cette stupide manie que moi-même je n'avais pas, soit être ordonnée. J'ai une mauvaise tendance à me perdre dans tout ce qui m'appartient. Alors qu'elle, quand j'ai pu la voir quelques fois... Je devrais peut-être lui demander un plan pour apprendre à m'ordonner un peu non ? Faut dire que j'ai été élevée par mon père... À Brizzie, en Australie, chaque journée d'école se terminait par les jeux vidéo ou des trucs du genre, parfois à la mer. Je n'avais pas de temps à perdre avec ce côté Mère Theresa ! Bref, c'est en m'étant avachie sur un des canapés, en face d'Eleonore, que je lui avais demandé à qui elle écrivait. Sûrement un truc d'amour. Pas vraiment intéressant. Je lui avais également demandé si elle n'avait pas vu Ceyan que je qualifiais d'idiot, particulièrement depuis les événements du bal d'Halloween où il a invité une imbécile alors que je lui disais qu'il faisait fausse route. Longtemps il allait m'avoir sur le dos. La réponse de l'autre brune tardait d'ailleurs. M'avait-elle mis un blanc ? Ah non, elle finit par répondre :

" J'écris à mon ami. Et tu ne me déranges pas, je n'ai même pas commencé encore. Inutile d'inscrire à ton agenda que tu devras t'obliger à culpabiliser. Et non, je n'ai pas vu Ceyan. "

¤ Elle semblait intimidée par ma présence. C'est vrai que j'aurais pu mieux dire ce que je lui avais dit mais bon, je ne peux jamais m'en empêcher. Mais pourquoi être si froide à mon égard ? Je ne suis pas méchante ! C'est vrai que Faust m'avait dit que mon caractère était un peu trop "immature". Faut dire qu'il n'y a que Ceyan qui me ressemble un peu et Judith qui peut m'endurer. Une bonne chance que la brune n'est pas en même année que moi sinon elle finirait en dépression. J'ai décidé de lui répondre vaguement :

« Oulà, calme toi, mademoiselle !... » Dis-je, en m'interrompant à l'arrivée de Siobhan.

¤ C'était une petite Africaine sympathique, oui, elle venait d'Afrique il me semblait. Peut-être qu'il y aurait une discussion plus sympathique qu'avec Eleonore ? Passer ma soirée avec Brooks, seules... Ça ne pouvait pas vraiment se faire. En l'observant arrivée, je vis qu'elle était couverte de la tête aux pieds, en passant des mitaines au bonnet sur sa tête. Venait-elle du froid mortel de l'extérieur ? Je la comprenais, bien évidemment, j'étais comme elle à ce niveau. C'est quand la jeune fille vint s'asseoir près de l'âtre qu'elle déposa, sur la table, à ma grande joie, des gâteaux et autres trucs du genre. Justement, j'avais un gros creux, mon dernier repas datait du dîner. Nom d'un dauphin, j'aime quand on pense à mon comme ça !

"Bonsoir, bonsoir ! Contente que vous ne soyez pas coucher, je viens de faire une razzia à la cuisine, profitez en avant que je dévore tout !"

¤ Mes yeux l’observèrent vaguement en train de retirer ses trucs chauds puis vers les pâtisseries où je pris un petit gâteau à la vanille en mordant dedans à pleine dent. Miam ! Pendant que je le dévorais, Brooks lui parla, je n'ai pas vraiment écouté, trop occupée à savourer le goût du gâteau qui venait désormais de se diriger vers mon estomac. Peu après les paroles d'Eleonore, je dis à Siobhan :

« Sio' ! Contente aussi que tu te joignes à nous. Merci, je crois que tu as bien deviné à quel point la nourriture et moi ça fait un hein ! »

¤ Ça pouvait devenir une petite soirée sympa'. Il ne manquait que Ceyan à la fête et j'allais pouvoir m'amuser comme une folle. Bien sûr, il pourrait y avoir Judith mais avec ce qui lui était arrivée, je doute fortement qu'elle ait la tête à la fête. J'espérais que le stupide gamin n'ait pas décidé encore de draguer toutes les garces du château et d'en trouver une comme June. Si c'était le cas, j'allais sérieusement le frapper là où ça fait mal. Avant que l'on puisse établir une bonne discussion, j'entendis des pas au moment où Eleonore s'adressa à moi :

" Tiens, en parlant du loup! "

¤ Alors que je venais de prendre une autre pâtisserie, je vis l'imbécile que j'espérais voir ce soir. Bien sûr, un sourire vint à mes lèvres. J'allais bien m'amuser ce soir, finalement ! De sa même démarche "I'm a bad boy", il vint prendre place tout juste derrière moi où Eleonore lui disait que je le "cherchais". C'était un peu vrai. Au lieu de m'emmerder dans mon lit, à regarder le temps passer en tentant de dormir, je préférais m'amuser avec lui. C'était mon meilleur ami quoi ! C'est alors que je sentis son doigt jouer avec une mèche de mes cheveux. Je les détestais, parfois, ceux-là. Il le savait très bien que je n'aimais pas qu'on joue avec mes cheveux mais il me fait le manège à chaque coup ! Il me serait impossible de les couper puisque je ferais bien dure sinon.

« Alors les filles, on bavarde chiffon, recettes et petits fours ? Eh beh Sisi, on a froid ? »

¤ Mon coude partit alors en arrière de moi afin de lui frapper le ventre mais je l'ai raté, zut ! Mon regard ne le lâcha pas, j'avais bien l'intention de me reprendre ce soir. Je n'eus pas le temps de répondre que l'imbécile s'installa pas très loin de moi, prenant une des pâtisseries que Siobhan avait amené de la cuisine et se goinfra, parlant tel un porc :

« Hum ché bon, merchi ! »

¤ Je lui fis un regard suspect. Semblait-il qu'il se moquait de Siobhan à cause qu'elle était frileuse mais j'étais comme elle, le froid, la neige et tout ça, je détestais ! Je viens "d'Oz", à Brizzie, là il fait toujours chaud. Malgré que je vis ici depuis que j'ai dix ans, je me suis jamais habituée à ce climat. Ceyan il se moquait de moi puisque j'avais tendance à bien mettre quelques couches de vêtements quand je sortais dehors, en hiver. Ayant toujours mon deuxième gâteau en main, que je n'avais pas touché à cause de l'arrivée de de l'autre idiot, je me suis mise à mordre dedans à pleine dent, encore une fois, en disant :

« D'après ch'toi, imbéchile... » J'ai avalé d'un coup sec les morceaux de gâteaux que je dévorais. « J'imagine que môssieur était partit draguer les p'tites vieilles de la maison encore pendant que madame Taylor s'amusait à parler de chiffon ? Olà, très amusant tout ça. » Dis-je, sans cacher mon amusement. « Non mais te moque pas de Sio', 'spèce de pouilleux, le froid c'est mal ! Elle et moi on vient du Sud et c'est pas facile s'habituer à tout s'froid. J'suis sûre qu'Eleonore est d'accord avec nous non ? » Dis-je en haussant les épaules. « Dis Cece, ça te tente de faire un p'tit concours de "tucker" ? » Dis-je, en pointant le gâteau inachevé dans ma main. « Ou bien tu m'avais pas parlé d'un p'tit coup de fort nan ? On s'l'avait pas prévu un de ces jours ? »

¤ Non mais comme si moi j'aimais parler des vêtements de dernier cri chez Gaichiffon ! Je ne perdais pas mon temps à faire ce truc, il y a bien mieux. C'est ridicule. C'était Ceyan quoi. Moi et lui, on pouvait s'acharner sur un sujet longtemps, ça pouvait partir d'un petit brin d'herbe et s'obstiner sur le sujet pour arriver à se moquer l'un de l'autre. Je l'adorais ce petit gamin même si ça m'énervait grave qu'il soit plus grand que moi. Il a trop grandit cet été pendant que moi je profitais des vagues des baies près de Brisbane... D'ailleurs, McDermott la marmotte devrait bien commencer à se méfier de lui non ? Sur le coup, j'ai terminé mon gâteau, sans lâcher mon sourire, croisant les bras.

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Oui Siobhan était une frileuse, une pure et dure, qui était persuadée qu'elle ne se fera jamais à la température des pays du Nord. Elle s'était faite à cette idée et s'habillait en conséquence, peut-être parfois un peu trop chaudement, l'obligeant de temps en temps à enlever des épaisseurs, soit parce qu'elle a trop chaud, soit parce qu'elle ne peut plus vraiment bouger comme elle veut. Se n'était pas facile pour la jeune fille de savoir exactement ce qu'il faut mettre pour être bien, sans ressembler à une grosse montgolfière sur pattes. Ce soir ne faisait pas exception à la règle, s'étant habillée comme si elle sortait dehors alors qu'elle n'avait fait qu'un cours périple dans les cuisines de l'école. Oui parfois elle exagérait peut-être un peu, elle voulait bien l'avouer, mais elle s'en moquait, le ridicule ne tuait pas, sinon elle serait morte depuis longtemps. Installée près du feu, elle appréciait sa chaleur et pouvait se permettre d'enlever quelques couches pour se mettre à l'aise. Son bonnet, son écharpe, ses mitaines rejoignirent la table où se trouvait déjà les pâtisseries qu'elle avait ramené des cuisines. Elle ignorait qui elle allait rencontrer dans la salle commune et était donc super contente de voir deux personnes qu'elle appréciait.

Oui ce n'était pas difficile pour Siobhan de rencontrer des gens qu'elle appréciait vu qu'elle était vraiment le genre de personne à aimer tout le monde. Ce qui n'était pas complètement vrai d'ailleurs. En général elle n'avait d'apriori pour personne, elle prenait les gens comme ils venaient, n'écoutant pas les rumeurs sur eux, elle préférait se dire qu'elle apprendrait à les connaître petit à petit et qu'elle se ferait une meilleure idée ainsi de qui ils sont. Mais il arrivait parfois à la jeune Sud Africaine de ne pas apprécier des gens. Faust par exemple était à l'heure actuelle la personne qu'elle appréciait le moins dans le château et pour cause. Elle ne lui avait jamais rien fait, le trouvait même sympathique et plutôt charmant et il l'avait quand même choisi pour cible pour faire ses preuves, se disant qu'elle lui pardonnerait parce qu'elle était bonne poire. Hé ben non, Siobhan n'était pas le genre de personne à apprécier qu'on lui marche sur les pieds de cette façon. La punir rien que pour son propre profil, sans véritable raison, ça ne passait pas pour la jeune fille. Toute cette histoire de pureté de sang l'agaçait au plus haut point, trouvant cela grotesque et ridicule. Elle était née dans un pays où le peuple c'était révolté contre ce genre de discrimination, elle avait la lutte dans la peau et ne se laisserait pas faire. Si Faust avait cru s'en sortir en l'attaquant de la sorte, il allait le regretter .... même si la jeune fille ne savait pas encore comment.

Eléonore et Taylor étaient dans la salle commune. Elle ne connaissait pas le lien qui les unissaient mais elle espérait qu'elle pourrait passer la soirée avec elle. Eléonore était une fille tout à fait charmante, peut-être pas sa meilleure amie, mais une fille avec qui elle aimait bien trainer de temps à autre. Taylor était une fille charmante, avec qui elle rigolait bien et avec qui elle partageait pas mal de points en commun. Mais il arrivait par moment aux deux jeunes filles de se prendre la tête, pour un rien. Rien de bien grave, c'était souvent oublié le lendemain, mais cela pouvait être amusant à voir. Mais ce soir pas question de se prendre la tête, Siobhan avait envie de passer un bon vendredi soir avec des personnes qu'elle appréciait et Elé et Tay' étaient parfaite pour ça. La jeune Buckley n'entendit pas ce que se disait les jeunes filles quand elle arriva, bien trop occupée à éviter de faire tomber une friandise sur le sol. Elle ne remarqua pas non plus l'ambiance très légèrement tendue entre les filles, rien de bien dramatique en soit, mais qui aurait pu être gênant si cela été quelqu'un d'autre qui débarquait dans leur conversation. " Tu tombes à pic! J'avais justement un peu faim... C'est très gentil à toi de les partager avec nous. As-tu froid dans le château? " Eléonore fut la première à l'accueillir, la remerciant de faire partager son bien avec elles. C'était normal de partager pour Siobhan, même si elle était fille unique, il y avait toujours beaucoup de passage chez elle quand elle était encore à Cape Town et du coup elle avait pris pour habitude de toujours tout partager, comme son père le lui avait enseigné. « Sio' ! Contente aussi que tu te joignes à nous. Merci, je crois que tu as bien deviné à quel point la nourriture et moi ça fait un hein ! » Taylor enchaina presque aussitôt après Eléonore, ravie elle aussi de voir la Sud Africaine débarquer comme une fleur. Les filles arrachèrent sans difficulté un beau sourire à la jeune fille qui était ravie d'être accueilli de cette façon. Il n'en fallait pas beaucoup à Sisi pour être heureuse, que les gens apprécient sa compagnie lui suffisait largement.

"On m'a tellement pressé ce soir pour manger pour bosser notre devoir de potions que j'avais encore faim en sortant de table. Et vu qu'il est hors de question que je me couche avec le ventre vide ... et que je n'ai aucune notion des quantités, du coup je crois que je peux nourrir le château entier !" Dit-elle en plaisantant, ôtant sa cap pour se mettre encore plus à l'aise. Maintenant elle était comme tous le monde, avec un simple pull et un t-shirt en dessous, ce qui ne durerait pas si elle devait quitter son perchoir chauffé pour une place plus éloignée. Siobhan ne put pas finir de répondre à Eléonore quand à sa dernière question sur le fait qu'elle avait froid car un nouvel individu fit son apparition et pas des moindres pour la belle gryffonne. S'il y avait bien un garçon qui avait la capacité de la faire rougir sans rien faire, c'était bien Ceyan et la jeune fille détestait ça. Elle n'avait jamais ressenti ça pour son ami jusqu'à présent et elle n'avait jamais ressenti ça pour qui que ce soit. Sortant à peine de l'enfance, la jeune Sud Africaine avait bien dû mal à gérer son corps et ses diverses réactions inattendues. Comme on pouvait s'y attendre, quand la jeune fille posa son regard sur le beau griffon, elle se mit à rougir, involontairement. Elle mettrait ça sur le compte du feu, même si elle n'avait pas toujours cette excuse à portée de main. " Tiens, en parlant du loup! " Taylor & Ceyan étaient de très bons amis et depuis quelques semaines, la jeune griffonne ressentait de la jalousie face à cette relation. Tay avait tout ce que Sisi n'avait pas. Elle était sûre d'elle, indépendante, belle et elle savait ce qu'elle voulait. Siobhan elle voulait juste retourner au stade de l'enfance, c'était tellement plus simple. « Alors les filles, on bavarde chiffon, recettes et petits fours ? Eh beh Sisi, on a froid ? » Chiffon, recettes et petits fours ? Voilà le parfait stéréotype d'une conversation de filles, il n'y avait pas à dire, Ceyan était très bon dans ce domaine. Il engouffra une pâtisserie et la remercia la bouche pleine. C'était un peu impoli, mais la jeune fille ne le montra pas. Oui elle avait de bonnes manières et c'était important pour elle de bien les respecter, simplement parce que son père aimait que les gens les respectent et vu que son père, c'était son idole, tout ce qu'il voulait, Sisi le faisait.

« D'après ch'toi, imbéchile... J'imagine que môssieur était partit draguer les p'tites vieilles de la maison encore pendant que madame Taylor s'amusait à parler de chiffon ? Olà, très amusant tout ça. Non mais te moque pas de Sio', 'spèce de pouilleux, le froid c'est mal ! Elle et moi on vient du Sud et c'est pas facile s'habituer à tout s'froid. J'suis sûre qu'Eleonore est d'accord avec nous non ? Dis Cece, ça te tente de faire un p'tit concours de "tucker" ? Ou bien tu m'avais pas parlé d'un p'tit coup de fort nan ? On s'l'avait pas prévu un de ces jours ? » Ils dévoraient tous les gâteaux apportés par Siobhan et la jeune fille faisait de même. Mangeant petites bouchées par petites bouchées, on aurait dit une souris qui mange un bout de fromage. Comme de bien entendu, le sujet du froid revint sur le tapis, en même temps, au vu des couches qui s'étaient entassées sur la table, on ne pouvait que se rendre à l'évidence que la propriétaire de ces bouts de tissus était une grande frileuse. Certains de ses "nouveaux" voisins lui rabâchaient que si elle s'épaississait un peu plus, elle aurait moins froid, mais la jeune fille était bien incapable de leur expliquer qu'elle ne pouvait pas plus manger que ce qu'elle faisait déjà. "Oui j'ai froid ici ! " Dit-elle en réponse à la question d'Eléonore et Ceyan "J'ai beau avoir quitté l'Afrique depuis mes 9 ans, mon corps ne s'est toujours pas habitué au froid, surtout en hiver ... c'est comme s'il découvrait chaque année ce que c'était que de se les peler ! " dit-elle en plaisantant, avant d'attraper une nouvelle pâtisserie. La jeune fille se tourna vers Taylor pour répondre à sa question "Un concours de bouffe ? Ca consiste en quoi ?" Dit-elle la bouche un peu ouverte sous l'étonnement. Non ce n'était pas son père qui lui aurait montré ce genre de choses, trouvant ça bien trop vulgaire pour que sa fille unique s'y amuse, vous pouvez en être sûr

l'incompréhension totale !:

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Je dois admettre que tomber sur les filles est une super opportunité en cette soirée horrible. Au moins je vais pouvoir me divertir en bonne compagnie et le ventre plein ! Je plante mon regard dans celui de la grande brune assise dans le fauteuil. Eléonore, une camarade de classe sympathique mais qui semble pas vraiment apprécier ma compagnie. Je hausse les épaules et m’installe sur le canapé.

« D'après ch'toi, imbéchile... J'imagine que môssieur était partit draguer les p'tites vieilles de la maison encore pendant que madame Taylor s'amusait à parler de chiffon ? Olà, très amusant tout ça. »

Voilà que Titi ouvre les hostilités. Son langage me fait lui sourire au nez sans que j’ai eu prit la peine d’avaler mon gâteau. Si ça ne la repousse pas a l'autre bout du canapé, je ne m'appelle pas Ceyan Ragnar. Et peut importe si je passe pour un primate auprès des autres, je m'en temponne. Et j'espère qu'Eléonore est assez cool pour s'en amuser. On est pas coincés ici, on est jeune et pour une fois que me permet de régresser en âge mental... Bien sur que je sais que cette garçonne ne parle pas chiffon avec ses copines, pas moins que ma petite Sisi. Mais c’est tellement bon de les taquiner, surtout elle qui démarre au quart de tour. Je suis presque certain qu’un jour on pourrait en venir aux mains elle et moi. Pas méchamment bien sur, mais ça pourrait. Puis elle doit être la seule à ne pas pouvoir me vexer. C’est notre jeu depuis des années en même temps. Se tirer dans les pâtes dès qu’on le peut. Aucune occasion n’est meilleure qu’une autre.

"Non mais te moque pas de Sio', 'spèce de pouilleux, le froid c'est mal ! Elle et moi on vient du Sud et c'est pas facile s'habituer à tout s'froid. J'suis sûre qu'Eleonore est d'accord avec nous non ? Ou bien tu m'avais pas parlé d'un p'tit coup de fort nan ? On s'l'avait pas prévu un de ces jours ?"

Et voilà, les hostilités sont ouvertes. Pouilleux, rien que ça. Je la regarde d'un air outré mais reste à ma place, au lieu de la chopper par le poignet et lui faire des guilli comme à mon habitude. Ça sera au plus bête mais par respect pour les demoiselles assez farouches assises avec nous, je me retiendrai. Je connais pas mal ma petite Sisi et rien qu’à la voir manger, je sais que si on part la dedans ça ne va pas trop lui plaire. Puis, c’pas hyper sexy un concours de bouffe. Et le petit coup de fort, j’sais pas si c’est une très très bonne idée. Mais là encore, c’est négociable. Va falloir que je m'en occupe parce que mon whisky va devenir trop vieux si il continue de moisir dans ma malle. Avalant un nouveau petit four après avoir sourit à Sisi, je me vautre un peu plus dans le canapé. Je la fixe. Cette petite blondinette est vraiment trop mignonne, et elle a quand même un peu de répondant ! Ce qui n’est pas déplaisant. Je la taquine pour sa frilosité mais je lui dirais peut être un jour que je l’admire pour sa candeur. Ça doit être tellement bien d’être si innocent, au moins une fois dans sa vie. J’ai pas pu vivre ça moi. Battu, abusé, traumatisé, déraciné à 4 ans. Je n’arrive plus à m’émerveiller devant les choses toute bête de la vie, à part peut être avec Absolem. Ce soir je vais essayer de continuer à être l'ado qui sommeille en moi. En la bonne compagnie que j'ai trouvé, ça devrait être faisable.

"Oui j'ai froid ici ! rétorque Sisi d'un air qui m'amuse. J'ai beau avoir quitté l'Afrique depuis mes 9 ans, mon corps ne s'est toujours pas habitué au froid, surtout en hiver ... c'est comme s'il découvrait chaque année ce que c'était que de se les peler ! "

Mes épaules s’affaissaient et mes mâchoires se crispent. Je secoue la tête désespéré. Les femmes et le second degré ce n’est pas encore ça ! Quand est ce qu’elles vont comprendre que je dé-conne ? Jamais je crois. Je suis un incompris des plus total... Mais cela ne m’empêche pas de sourire en me redressant. Avant que je n’ai le temps d’en placer une, Sisi enchaîne avec un air sceptique au sujet du concours tucker de Titi. Evidemment elle ne connait pas... Vite fais, je me retourne et fait le tour de la salle commune du regard. Il n’y a plus que nous, ça serait peut être l’occasion de sortir le whisky pur feu. A voir avec Eléonore et la petite princesse.

- Avant toute chose, pardon mesdames si je vous aie offensées, dis-je en imitant le gentleman que je ne suis pas. Je déconnais. Je sais que vous n’parliez pas torchons, je connais assez ce garçon manqué à coté de moi pour le savoir ... Sisi, tu as le droit d’avoir froid, mais accepte que je te charie de temps à autre, je supplie en me penchant vers elle. C’pas d’ma faute si j’ai chaud et me contente d’un débardeur même en hiver. Puis pour répondre à ta question, un concours de bouffe c’est un jeu stupide inventé par Titi, jeu auquel je pense tu n’aimerais pas jouer ...

(Va y Titi, frappe moi !)
Moi j’aurai bien envie d’en faire un mais j’ai assez mangé pour ce soir. J’adresse un sourire d’excuse à Eléonore puis me lève en posant la moitié de mon beignet à la confiture sur la table.

- Par contre, le coup de fort je suis partant ! Enfin, souris-je à Sisi et Ele’, seulement si vous le voulez bien, j’irai chercher ma bouteille de whisky pur feu... je dois aussi avoir du jus de citrouille dans ma male ! Personne n’en saura rien, et s’il faut, je vous mettrai au lit !

Je conclus avec un petit clin d’œil qui j’espère leur fera comprendre que je rigole de nouveau. Titi va bien entendu voter pour la bouteille mais maintenant, faut attendre les deux autres. Si elles disent non, tant pis. J’irai quand même la chercher de toute manière.

- Pis Sisi, tu vas voir. Ça réchauffe bien mieux qu’un feu de cheminé, n’est ce pas Taylor ?

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« Oulà, calme-toi, mademoiselle!... », commença Taylor à l’intention d’Éléonore, avant de s’interrompre en voyant arriver Siobhan. De quoi, calme-toi? Élé était parfaitement calme et elle s’était même efforcée de lui répondre d’un ton neutre. Décidément, ces deux-là n’étaient pas faites pour s’entendre!

« Sio' ! Contente aussi que tu te joignes à nous. Merci, je crois que tu as bien deviné à quel point la nourriture et moi ça fait un hein ! »

Élé pinça les lèvres pour exprimer sa désapprobation. Il était pourtant évident que Siobhan n’avait pas apporté de la nourriture juste pour Taylor, elle ignorait même quelles personnes seraient présentes dans la Salle commune à son retour. Le fait d’entendre Taylor dire « tu as bien deviné à quel point la nourriture et moi ça fait un », comme si le monde tournait autour d’elle. Dans sa tête, Éléonore maugréait sans se rendre compte que la plupart des arguments qu’elles soulevaient pour elle-même contre Taylor étaient très répétitifs et que sa rancune contre la rouge et or était très disproportionnée. Si elle prenait le temps de mettre son orgueil et sa fierté de côté, et de voir les choses telles qu’elles sont, elle se rendrait compte très vite que Taylor n’est pas plus méchante qu’il faut et qu’Éléonore avait la mauvaise manie de la percevoir de façon très négative.

"On m'a tellement pressé ce soir pour manger pour bosser notre devoir de potions que j'avais encore faim en sortant de table. Et vu qu'il est hors de question que je me couche avec le ventre vide ... et que je n'ai aucune notion des quantités, du coup je crois que je peux nourrir le château entier !"

Élé n’était pas sans ignorer le côté gourmand de Sio, ni celui de Taylor, un point commun qu’elles partageaient. Elle sourit, en se disant intérieurement qu’elles les auraient bien vu à Poufsouffle juste pour ça : les noirs et jaunes n’étaient-ils pas reconnus pour avoir un faible pour la nourriture et la gastronomie? Arriva Ceyan, qui était une distraction bienvenue. Élé trouvait toujours ça très amusant et divertissant de voir ces deux-là (Taylor et Ceyan) se chamailler comme deux gamins.

« J'imagine que môssieur était partit draguer les p'tites vieilles de la maison encore pendant que madame Taylor s'amusait à parler de chiffon ? Olà, très amusant tout ça. Non mais te moque pas de Sio', 'spèce de pouilleux, le froid c'est mal ! Elle et moi on vient du Sud et c'est pas facile s'habituer à tout s'froid. J'suis sûre qu'Eleonore est d'accord avec nous non ? » L’intéressée haussa les épaules en faisant oui de la tête. Difficile de ne pas oublier que Taylor venait de l’Australie avec son accent. Élé pouvait aisément comprendre qu’elle trouve le château très frisquet. Elle-même, venant du Québec, elle était habituée au froid mais elle se disait que si la situation était inversée, et qu’elle devait se retrouver en Afrique du Sud au beau milieu de l’été, elle trouverait ça fichtrement chaud. « Dis Cece, ça te tente de faire un p'tit concours de "tucker" ? Ou bien tu m'avais pas parlé d'un p'tit coup de fort nan ? On s'l'avait pas prévu un de ces jours ? »

Ouff. Ça promettait. Même si Élé ne connaissait pas en détail ce que signifiait un concours de « tucker », elle en avait une bonne idée : ce devait être un concours d’alcool. Faire un concours d’alcool avec ces deux-là serait intéressant, mais est-ce que Siobhan embarquerait? Elle jeta un coup d’œil à son amie qui semblait perplexe. Éléonore se doutait bien que Sio ne devait pas savoir ce qu’était un concours de « tucker » : elle était beaucoup trop innocente et enfantine pour ça.

"Un concours de bouffe ? Ca consiste en quoi ?"

Effectivement, Siobhan ignorait ce qu’était un concours de « tucker ». Comme Élé n’était pas sûr elle non plus en quoi ça consistait, elle préférait garder le silence. Elle ne voulait surtout pas mettre en premier plan le fait qu’elle ignorait ce que c’était, pas devant Taylor et Ceyan qui se servirait de ce fait pour se moquer d’elle jusqu’à la fin de sa scolarité. Elle laissa donc la parole aux deux autres, se demandant si c’était bel et bien un concours d’alcool. Si oui, comment ils se procureraient l’alcool? Elle se doutait bien qu’il n’était pas impossible que Ceyan ou Taylor aient des petites réserves dans leur valise, mais serait-ce suffisant pour en faire un concours à 4? Honteuse de se l'avouer, elle était contente que Siobhan soit là, puisque les deux autres allaient immanquablement lui demander si elle savait ça consistait en quoi et elle aurait des explications du même coup. Merci Sio d'être présente!!

- Avant toute chose, pardon mesdames si je vous aie offensées, - Mon œil - . Je déconnais. Je sais que vous n’parliez pas torchons, je connais assez ce garçon manqué à coté de moi pour le savoir – Garçon manqué, vraiment? Élé n’avait jamais considéré Taylor sous cet angle, la trouvant toujours très jolie, mais il est vrai que son comportement ou son attitude pouvait faire un peu garçon manqué, parfois…-... Sisi, tu as le droit d’avoir froid, mais accepte que je te charie de temps à autre. C’pas d’ma faute si j’ai chaud et me contente d’un débardeur même en hiver. Puis pour répondre à ta question, un concours de bouffe c’est un jeu stupide inventé par Titi, jeu auquel je pense tu n’aimerais pas jouer ...

Alors, c’était vraiment un concours d’alcool? Mais pourquoi Taylor avait mentionné le coup de fort, alors? De l’épicé, peut-être? Éléonore rit d’elle-même intérieurement, se disant que l’innocente Siobhan avait été plus proche de la vérité qu’elle, lorsque :

- Par contre, le coup de fort je suis partant ! Enfin, dit-il en souriant à Élé et Sio, seulement si vous le voulez bien, j’irai chercher ma bouteille de whisky pur feu... je dois aussi avoir du jus de citrouille dans ma male ! Personne n’en saura rien, et s’il faut, je vous mettrai au lit !

L’image d’elle-même saoule dans les bras de Ceyan ne lui plaisait pas particulièrement, et c’était même un peu traumatisant. Elle ne le connaissait pas assez pour pouvoir dire que cette image était concevable. Qui sait ce que ce pervers pourrait faire alors qu’elle était faible et soumise? Bon ok, pervers était un peu fort, mais il lui semblait que Ceyan était un opportuniste. Et c’est quoi cette idée, maintenant, de parler de whisky? C’est un concours d’alcool, oui ou non? Éléonore était confuse mais elle ne voulait pas le laisser paraître, aussi se tourna-t-elle vers Sio en lui demandant :

« Ça te dirait de participer? Ça m’a l’air le fun! », Lui dit-elle en mettant son parchemin, sa plume et son encre de côté. Tant pis, elle écrirait à Clydwin un autre moment. Elle ne pouvait quand même pas refuser une petite soirée sympa!

Spoiler:

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¤ Cette soirée s'était annoncée plutôt amusante que ce qui était "prévu" à la base. En fait, il n'y avait rien de prévu. Taylor avait simplement descendu de son dortoir, seule, vers la salle commune où elle a trouvé Éléonore assise à rédiger ce qui semblait être une lettre. Elle a fait semblant de s'y intéresser puisque ça devait être sans intérêt. Peut-être un truc amoureux inintéressant, peu importe. Pour l'Australienne, c'était nul. M'enfin, elle a dû arrêter sa petite discussion peu passionnante avec Éléonore puisque Siobhan était arrivée. En fait, elle est apparue au bon moment. Il aurait très bien pu y avoir une tension entre Taylor et Brooks. Puis, la Sud-Africaine est une fille plutôt sympathique à vrai dire en plus d'avoir vécu une histoire similaire à l'Australienne. La brune l'aimait bien et ne se lassait pas du tout, passer du temps en sa compagnie malgré le fait que son côté un peu "enfantin" peut l'énerver quelques fois.

"On m'a tellement pressé ce soir pour manger pour bosser notre devoir de potions que j'avais encore faim en sortant de table. Et vu qu'il est hors de question que je me couche avec le ventre vide ... et que je n'ai aucune notion des quantités, du coup je crois que je peux nourrir le château entier !"

¤ Un grand sourire s'était pointé sur les lèvres de la lionne qui connaissait bien l'appétit féroce de la Buckley, qui était semblable au sien. On ne dirait pas que Taylor est une gloutonne quand on le regarde tous les jours mais à table, c'est autre chose. Du coup, les petites sucreries apportées par Siobhan arrivaient au bon moment. Du coup, l'Australienne répondit vite fait :

« Aaaah les BUSEs, je mentirais si je disais que j'en suis nostalgique. Mais la nourriture règle tous les problèmes hein ! »

¤ Les deux filles qui l’accompagnaient étaient en année de BUSE, celle qu'elle a durement bossé pour réussir. Peut-être était-elle hors-sujet mais elle n'a pu s'empêcher de lâcher ces mots... Peu importe, la soirée promettait finalement. Ce petit vendredi soir bien calme allait devenir amusant mais il manquait un élément important : Ceyan. Oui, le petit imbécile préféré à l'Australienne avec qui elle s'amuse énormément à lancer des piques de toutes sortes ou bien à s'obstiner sur des sujets tout à fait ridicules allant de la couleur de l'herbe à la température de l'extérieur. C'est justement à ce moment pile qu'il a daigné se pointer. Avait-il entendu la brune l'appeler mentalement ou quoi ? Développer des dons de télépathie serait super mais ce n'est pas le cas malheureusement... Comme à l'habitude, il y eu un petit moment où l'Australienne et Ceyan s'en sont pris plein la tête (pour le plaisir naturellement). C'était un jeu très amusant et il n'y a qu'avec lui qu'elle peut se le permettre autant sans qu'il n'y ait reproche ou insulte. Surtout que Taylor a toujours beaucoup de répondant et lorsqu'on la provoque, elle réplique, parfois sans même réfléchir ne serait-ce qu'une demi-seconde. Siobhan et Éléonore devaient trouver la situation amusante, toujours voir ces deux-là se chamailler. Les deux mangeaient des gâteaux. Tout le monde en fait. Et puis, Ceyan se moquait (gentiment) du fait que Siobhan soit frileuse. Taylor est aussi pire. Le froid c'est le mal. M'enfin, elle n'a pu s'empêcher d'utiliser un terme dérivé de l'Australie, soit "tucker" qui signifie nourriture. Un concours de nourriture, elle a été impulsive sur cette pensée sachant qu'il n'y avait pas assez de gâteau sur la table pour en faire une compétition.

"Oui j'ai froid ici ! J'ai beau avoir quitté l'Afrique depuis mes 9 ans, mon corps ne s'est toujours pas habitué au froid, surtout en hiver ... c'est comme s'il découvrait chaque année ce que c'était que de se les peler ! Un concours de bouffe ? Ca consiste en quoi ?"

¤ Taylor n'eut pas à répondre immédiatement. C'était l'idiot à côté d'elle qui s'en chargea assez rapidement. La Gryffondor la comprenait parfaitement, elle aussi ne s'est toujours pas habituée à ce froid et elle est ici depuis ses 10 ans. L'été, elle passait plus d'un mois en Oz qui était l'endroit le plus parfait au monde et l'hiver, elle passait son temps à l'intérieur, n'allant que très rarement à l'extérieur afin de ne pas subir ce froid qui la faisait frissonner jusqu'au sang.

- Avant toute chose, pardon mesdames si je vous aie offensées. Je déconnais. Je sais que vous n’parliez pas torchons, je connais assez ce garçon manqué à côté de moi pour le savoir ... Sisi, tu as le droit d’avoir froid, mais accepte que je te charie de temps à autre. C’pas d’ma faute si j’ai chaud et me contente d’un débardeur même en hiver. Puis pour répondre à ta question, un concours de bouffe c’est un jeu stupide inventé par Titi, jeu auquel je pense tu n’aimerais pas jouer ...

¤ L'Australienne lui lança un regard noir avant de lui donner un coup de pied sur la cuisse. Stupide jeu, certes, mais amusant. Il n'a jamais de classe celui-là. Quoi qu'elle-même en a jamais avec lui et le mérite pleinement. Elle aime trop le charrier et vice-versa. Et puis, se vanter de mettre un débardeur en hiver, mais quel plouc ! Jamais elle ne pourra partager cette question si "controversée" sur ce qu'est le froid. Garçon manqué ? Il est vrai qu'elle a souvent un caractère plus masculin que la moyenne. Il la connaissait un peu trop bien... La jeune Williams ne put s'empêcher de répondre, en lui faisant une grimace :

« Tu me connais trop, s'pèce d'imbécile. 'Puis, arrête de te vanter, Sio' et moi on vient pas de l'Europe ou du Canada. » Dit-elle en regardant vaguement Éléonore. « Et n'écoute pas le petit ignorant de Yaya, Sio', c'est celui ou celle qui mange le plus de gâteau, par exemple, en tant de temps. Mais j'pense pas qu'on puisse le faire ce soir. De toute façon, Yaya ne m'arrive guère à la cheville... »

¤ Yaya, il détestait ce surnom et elle le savait parfaitement. Il l'appelle bien Titi ! Quoi que celui-ci ne la dérange guère, son père l'appelait ainsi parfois. « Par contre, le coup de fort je suis partant ! Seulement si vous le voulez bien, j’irai chercher ma bouteille de whisky pur feu... je dois aussi avoir du jus de citrouille dans ma male ! Personne n’en saura rien, et s’il faut, je vous mettrai au lit ! » Voilà qui était mieux comme réponse au lieu de s'en prendre à son "stupide concours de bouffe". Taylor ne jugea même pas bon de répondre cette fois-ci, roulant les yeux sur ses dernières paroles. Quand même, du jus de citrouille pour l'occasion, c'est pour les gamins ça. Il faut aussi espérer que le Whisky soit du fort et non du faible puisque la sorte qu'ils vendent, au Trois Balais par exemple, est plus ou moins forte. N'empêche que voir Siobhan ou Éléonore bourrée serait marrant. Peut-être qu'elle pourrait s'abstenir de trop boire afin de se marrer sur la situation ? Ça lui rappelait une fois, en Australie, l'été passé, où elle s'était pris une cuite de bière en se prenant pour un kangourou. Elle ne s’en était pas souvenue du tout, c'était son père qui lui avait rappelé puisque lui ne buvait plus depuis son accident. Bondir et frapper un mur, faut croire que ça peut être amusant...

« Pis Sisi, tu vas voir. Ça réchauffe bien mieux qu’un feu de cheminé, n’est ce pas Taylor ? »

¤ Un sourire perça les lèvres de Taylor qui approuvait ces paroles. Le whisky pur feu brûlait la gorge mais donne une sensation de chaleur au corps.

« Je t'approuve parfaitement là-dessus, mon p'tit Ceyan. Maintenant, tu vas chercher avant que je ne le fasse pour toi. À ce train-là, on sera encore ici demain matin. » Dit-elle en lui pointant les escaliers. « Pourquoi les cinquièmes sont toujours si lents nanméoh ! » Dit-elle en sachant parfaitement qu'elle se trouvait en compagnie de trois cinquièmes année.

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« Aaaah les BUSEs, je mentirais si je disais que j'en suis nostalgique. Mais la nourriture règle tous les problèmes hein ! » Siobhan croyait Taylor quand elle disait qu'elle n'était pas franchement nostalgique de sa cinquième année, Siobhan avait hâte de pouvoir en terminer avec cette épreuve et avoir un an de répit avant de reprendre le stress des examens finaux importants. Oh bien entendu ce n'était pas vraiment le genre de personne à travailler des heures entières et à passer des journées à la bibliothèque sans avoir de vie, mais elle restait une élève sérieuse qui obtenait des notes tout à fait correcte, suffisante du moins pour faire plaisir à son père. M. Buckley connaissait suffisamment sa fille pour savoir qu'elle n'était pas le genre de personne à travailler d'arrache pied ses cours, étant trop distraite et trop bavarde pour ça, mais elle restait une élève sérieuse et disciplinée en cours et révisait suffisamment à l'avance pour connaître les notions utiles pour ses examens. Il n'y avait aucun doute à avoir, Siobhan obtiendrait ses BUSEs et ses ASPICs sans problème, normalement du moins, même si toutes ses notes ne seront pas exceptionnelles, elles resteront largement dans la moyenne, en dehors du vol qui était un catastrophe pour elle qui n'était pas le moins du monde sportive. " J'ai hâte de terminer cette année, on va pouvoir souffler en sixième année, ça va être cool !" Personne ne pourrait se douter que sous cette allure frêle se cacher un appétit d'ogre et pourtant. Ce n'était pas tant qu'elle avait toujours faim qu'elle était très gourmande. Il pouvait arriver parfois à la jeune Sud-africaine de manger plusieurs fois par jour et par moment, sans qu'on comprenne pourquoi, de ne pas manger ou très peu. C'était assez étrange comme comportement alimentaire, son père n'appréciait que fortement les mauvaises habitudes qu'avait pris sa fille depuis qu'elle était dans cette école. A chaque fois qu'elle rentrait chez elle, elle devait se réadapter à manger 3 fois par jour, sans grignoter entre les repas. La jeune fille était souvent malheureuse comme une pierre au début, puis finissait par s'y habituer avant de se déshabituer rapidement une fois de retour à Poudlard. La discussion entre les 4 protagonistes alla bon train, on pouvait constater non sans plaisir que les 4 jeunes Gryffondors s'entendaient très bien, même s'ils leur arrivaient de se chamailler de temps en temps, surtout Ceyan & Taylor, pour des broutilles.

- Avant toute chose, pardon mesdames si je vous aie offensées. Je déconnais. Je sais que vous n’parliez pas torchons, je connais assez ce garçon manqué à coté de moi pour le savoir ... Sisi, tu as le droit d’avoir froid, mais accepte que je te charie de temps à autre. C’pas d’ma faute si j’ai chaud et me contente d’un débardeur même en hiver. Puis pour répondre à ta question, un concours de bouffe c’est un jeu stupide inventé par Titi, jeu auquel je pense tu n’aimerais pas jouer ... Ceyan fit son numéro, comme bien souvent. Cela amusa plus qu'autre chose ses camarades qui levèrent les yeux au ciel ou souriaient quand il s'adressait à elle. Quand Ceyan s'adressa tout particulièrement à Siobhan la jeune fille ne put retenir de rougir légèrement, comme toujours quand il s'approchait trop prêt d'elle ou lui parler en général. Elle n'arrivait pas à se contrôler et elle détestait ça. Pourquoi ne pouvait-elle pas être juste à l'aise avec lui comme avant ? Pourquoi son coeur battait-il plus vite quand il était dans les parages ? Pourquoi éprouvait-elle une pointe de jalousie quand il discutait avec une fille ou se chamaillait avec Taylor ? Pourquoi trouvait-elle de temps en temps Taylor tellement mieux qu'elle alors que sincèrement, la jeune Siobhan n'avait pas franchement à se plaindre de son physique. Elle tenait beaucoup de sa maman qui était une belle russe d'1m80 et au vu de la pousse de la jeune fille, même si elle mesurerait peut-être un peu moins que sa génitrice, resterait quand même une jeune femme fine et élancée. Heureusement qu'elle tenait plus du caractère de son père, sinon ça serait épique à Poudlard. Les russes étaient connu pour être assez revanchard, bruyant et surtout à en faire des caisses pour rien. "Pourquoi je n'aimerais pas ? " Demanda la jeune fille d'une voix mi intriguée, mi froissée. Pourquoi Taylor pourrait le faire et pas elle ? Elle n'était pas si fragile qu'elle en avait l'air, elle était loin d'être cet oiseau fragile au plume délicate qui pouvait se casser une aile à la moindre brise du vent. Elle aussi pouvait faire pleins de choses dangereuses si elle le voulait, si elle ne le faisait pas, ce n'était pas pas peur, mais parce qu'elle était bien trop raisonnable pour ça. Tout le monde la croyait trouillarde, mais pour Siobhan, c'était juste une non-envie de décevoir son père, rien de plus. Elle pouvait très bien être aventurière dans l'âme si elle le voulait. Oh bien entendu la réalité serait bien entendu différente, mais il fallait laisser les rêves aux rêveurs. « Tu me connais trop, s'pèce d'imbécile. 'Puis, arrête de te vanter, Sio' et moi on vient pas de l'Europe ou du Canada. Et n'écoute pas le petit ignorant de Yaya, Sio', c'est celui ou celle qui mange le plus de gâteau, par exemple, en tant de temps. Mais j'pense pas qu'on puisse le faire ce soir. De toute façon, Yaya ne m'arrive guère à la cheville... » Yaya ? Quel surnom ridicule que voilà. Siobhan tenta de ne pas pouffer de rire en l'entendant, mais elle ne put guère se retenir et elle rougit deux fois plus. Heureusement qu'elle avait un prénom qui se prêtait facilement à des surnoms, sinon elle aurait le droit au même surnom débile qu'elle affublait Ceyan. Les gens l'appelaient souvent Sio' ou Sisi, ce qui lui plaisait dans les deux cas. Quand Taylor parla du Canada, Siobhan tourna son regard vers Eléonore, se demandant comment s'était chez elle. Elles venaient toutes les deux de deux pays diamétralement opposés en tout, il était donc difficile à la jeune Buckley d'imaginer comment s'était de vivre au Canada. "J'aimerais beaucoup que tu me parles de ton pays un jour Elé et que tu me montres des photos. " Dit la jeune Sud-africaine avec les yeux pétillants de curiosité. Oui vraiment, ça lui plairait de voir à quoi ressemblait ce pays recouvert de neige les trois quart de l'année.

« Par contre, le coup de fort je suis partant ! Seulement si vous le voulez bien, j’irai chercher ma bouteille de whisky pur feu... je dois aussi avoir du jus de citrouille dans ma male ! Personne n’en saura rien, et s’il faut, je vous mettrai au lit ! » Siobhan n'avait pas compris ce que c'était que le "fort", elle avait donc tout naturellement posée la question, ne se sentant jamais stupide de ne pas connaître. La gêne, ce n'était pas trop le truc de la jeune Buckley qui acceptait sans problème de ne pas tout savoir. Sa curiosité était telle que de toute façon elle aimait toujours apprendre plein de choses. Elle apprit donc grâce à Ceyan que c'était de l'alcool et il proposa même de ramener sa bouteille de Whisky pur feu ici pour qu'ils en boivent. La jeune Siobhan n'a jamais bu une goutte d'alcool de sa vie et son père serait très déçue s'il apprenait qu'elle en buvait à Poudlard. D'un autre côté, si elle ne le lui disait pas, il ne le serait jamais ... si ? Non ce n'était pas bien raisonnable, comment allait-elle finir ? Les joues complètement rouge, la bouche entre-ouverte et le coeur battant, Siobhan était en pleine crise de conscience, ne sachant pas quoi faire. Si Eléonore ou Taylor refusait, alors elle n'en boirait pas non plus, ce serait plus sûr, mais si tout le monde en buvait, devrait-elle refuser ? « Pis Sisi, tu vas voir. Ça réchauffe bien mieux qu’un feu de cheminé, n’est ce pas Taylor ? » Etait-il sérieux quand il prétendait qu'elle aurait plus chaud ? Ce serait bien, elle pourrait s'asseoir à leur côté sans devoir mettre quinze couches, ce serait quand même rudement plus pratique. Mais l'idée que ce soit Ceyan qui la mette au lit la mettait vraiment mal à l'aise, non parce que ça lui déplairait, mais bien au contraire, l'idée qu'il puisse se trouvait dans sa chambre lui plaisait un peu trop à son goût. C'était mal d'avoir ce genre de pensées - même si elles étaient vraiment loin d'être déplacée avec Siobhan qui restait vraiment innocente - il fallait qu'elle arrête d'y penser. Un regard vers Eléonore, espérant trouver soutient mais ce fut loin d'être le cas. « Ça te dirait de participer? Ça m’a l’air le fun! » Eléonore avait l'air d'être ravie et emballée par l'idée, un soutien qui s'envolait en fumé. Le regard presque suppliant, elle se tourna vers Taylor. « Je t'approuve parfaitement là-dessus, mon p'tit Ceyan. Maintenant, tu vas chercher avant que je ne le fasse pour toi. À ce train-là, on sera encore ici demain matin. Pourquoi les cinquièmes sont toujours si lents nanméoh ! » Bon elle était seule contre le monde, elle allait devoir céder ou passer pour une enfant et pour une fois, elle n'avait pas envie de passer pour une gamine. Si ses camarades, qui avaient quand même le même âge qu'elle, buvaient, pourquoi ne le ferait-elle pas ? Ce ne devait pas être si méchant, si ? "Bon ... ben .... si tout le monde veut alors .... pourquoi pas, mais un fond alors ..." Aventurière peut-être, mais pas franchement téméraire !

Enfin !:

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« Tu me connais trop, s'pèce d'imbécile. 'Puis, arrête de te vanter, Sio' et moi on vient pas de l'Europe ou du Canada. » Dit-elle en regardant vaguement Éléonore. « Et n'écoute pas le petit ignorant de Yaya, Sio', c'est celui ou celle qui mange le plus de gâteau, par exemple, en tant de temps. Mais j'pense pas qu'on puisse le faire ce soir. De toute façon, Yaya ne m'arrive guère à la cheville... »

Taylor dans toute sa finesse. Je sais bien qu’elles ne viennent pas d’un pays froid, mais elles ignorent que moi aussi en Serbie il fait bon. J’ai grandis avec un simple t-shirt troué sur le dos, qu’il pleuve ou pas. Forcément, à dormir avec un simple drap de lin sur le dos, on développe une certaine résistance au froid ! Seulement, aucune de mes amies ne sait d’où je viens. Elles ne peuvent pas deviner de cette gueule de métèque vient d’un pays en guerre, qu’elle a perdu son jeune frère et qu’elle a subit moulte sévices rien qu’en la regardant hein. Je leur dis rien sur mon passé, que je veux de toute façon oublier. Cela dis il suffit de voir les quelques cicatrices que je traine sur la tempe ou dans le dos. Non pas que j’ai eu prix des coups de fouet j’étais quand même pas esclave, mais disons que parfois l’homme qui me servait de père avait le coup facile. De même j’ai une brûlure sur l’avant bras gauche, tout ça parce que j’ai défendus ma jeune sœur. L’autre m’a fait tomber par maladresse (ou pas) son café tout juste servit sur le bras. Cet enfer n’a duré que quatre années de ma vie mais ça a suffit à me forger et par la même occasion, à supporter le froid.

Ayant parlé d’alcool, je regarde l’assemblé après avoir proposé l’idée. C’est Sisi qui me tracasse le plus, elle va peut être pas vouloir de picoler ? Même si je fais des vannes foireuses, elle devrait hésiter. Après tout, elle est tellement mignonne et candide. J’aurai aimé rester comme ça un peu plus longtemps que quatre ans mais ce qui est fait est fait hein ... Eléonore, à ma grande surprise, essaye de motiver ma jeune amie. Ainsi madame voudrait picoler en la compagnie de Taylor et son boulet de pote, alias moi ? Je croise mes bras sur mon torse et attend, patient. C’est Tyty qui s’impatiente et qui me presse d’aller chercher ma bouteille. J’esquisse un sourire en attendant la réponse de Shiobban, histoire de ne pas abuser trop vite. Tout le monde est d’accord avec moi, ça réchauffe le corps mais aussi le cœur. On s’ouvre plus facilement sous influence alcoolisée. Dans mes souvenirs j’suis plus détendu après avoir descendu un ou deux verres. Chose qui me fait penser qu’on n’en aura pas ce soir, sauf si une des filles en a volé à la cuisine. Tant pis, ça sera au goulot ! Je replante mon regard dans celui de Sisi et lève le menton, genre « alors » ? C’est après un grand moment d’hésitation qu’elle finit par répondre. "Bon ... ben .... si tout le monde veut alors .... pourquoi pas, mais un fond alors ..." Je laisse tomber mes bras le long de mon corps et sourit.

- Chouette, j’reviens !

C’est limite si Taylor m’a pas poussé dans les escaliers pour aller plus vite. Les filles semblent être impatientes, je sens que ça pourrait être très amusant comme soirée. Moi qui pensais à la base passer un moment pépère, ça risque de tourner au vinaigre. C’est presque en courant que je grimpe dans mon dortoir, croise des potes mais ne m’arrête pas. Ma male est ensorcelée de manière a ce que je sois le seul à pouvoir l’ouvrir. J’attrape ma baguette et la déverrouille. Non je ne suis pas un alcoolique mais j’aime bien de temps à autre partager une bouteille avec Tyty ou Bso’. D’ailleurs va falloir que je le vois rapidement celui-là ! Trois bouteilles de sky, laquelle choisir ? Je rigole tout seul devant l’excitation qui monte en moi. Je suis fébrile d’amusement quand je redescends dans la salle commune avec une bouteille de Whisky pur feu de 8 ans d’âge, subtilisée dans la réserve personnelle d’un de nos professeurs l’année dernière. Evidemment mesdames sont en train de bavasser.

- Eh voilà, souris-je en débouchant la bouteille avec les dents à peine installé dans le canapé. Par contre, je n’ai pas de verre alors à moins que vous en ayez sous les coussins de vos fauteuils, ça sera à la bouteille ! Je prends un gorgée et tend le whisky à Taylor. Attention, ça pique.

Je la gratifie d’un clin d’œil et savoure la chaleur de l’alcool glisser dans ma gorge. C’est grisant de se laisser aller comme ça. Mon regard se pose sur la couleur ambrée de la bouteille puis plonge dans le regard d’Eléonore et enfin celui de Shiobban. Pour le moment on est tous posés. Le calme avant la tampête.

Spoiler:

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« Aaaah les BUSEs, je mentirais si je disais que j'en suis nostalgique. Mais la nourriture règle tous les problèmes hein ! »

Éléonore haussa un sourcil, sceptique. Elle n'était pas du genre à noyer ses émotions dans la nourriture, mais elle devait avouer qu'elle avait une dent gourmande, parfois. Pas autant que Taylor et Siobhan, non, elles étaient dans une catégorie à part lorsqu'il s'agissait de la gourmandise et de l'amour pour la nourriture. Mais elle aimait bien manger aussi. Et elle comprenait totalement ce que Taylor voulait dire en parlant des BUSE's. Même si elle ne les avaient pas encore passées - plus que quelques mois avant les examens stressants! -, elle avait hâte que ce soit derrière elle.

" Je te comprends, j'ai hâte moi aussi de ne pas être nostalgique " En fait, ça se disait très mal. " M'enfin, tu comprends c'que j'veux dire, j'imagine... " Ouin. C'était pas très clair mais l'idée principale était là: vivement que les BUSE's soient derrière elles. Encore faudrait-il qu'elle les passe, ces fameuses BUSE's... Avec tous ces décrets et la pression qui se faisait de plus en plus ressentir dans le château sur les nés-moldus, comme elle, un peu plus et ils les empêchait de faire leur examen, simplement parce qu'ils n'avaient pas le sang nécessaire. Élé se secoua la tête mentalement. Inutile de se faire des scénarios cauchemardesques tout de suite, il fallait qu'elle arrête d'imaginer le pire, sinon ça allait vraiment se produire. D'ailleurs, ils étaient tous des nés-moldus réunis en ce moment, non? Éléonore savait que Taylor était née-moldue et elle croyait que Siobhan et Ceyan l'était aussi, quoiqu'elle n'était plus certaine. M'enfin, eux n'avaient pas l'air de se prendre la tête avec ça, alors autant arrêter de s'en faire et les imiter: passer du bon temps.

« Tu me connais trop, s'pèce d'imbécile. 'Puis, arrête de te vanter, Sio' et moi on vient pas de l'Europe ou du Canada. » Dit-elle en regardant vaguement Éléonore. « Et n'écoute pas le petit ignorant de Yaya, Sio', c'est celui ou celle qui mange le plus de gâteau, par exemple, en tant de temps. Mais j'pense pas qu'on puisse le faire ce soir. De toute façon, Yaya ne m'arrive guère à la cheville... »

Ahh, c'était donc un concours de nourriture. Ouf, un peu plus et elle allait avouer à tout le monde qu'elle n'avait pas compris ce qu'était un concours de "tucker". Siobhan, ça l'aurait passé, ça faisait partie de sa personnalité: naïve, innocente et charmante. Pas Élé, elle n'était pas du genre à aimer se faire prendre en défaut, elle n'aimait particulièrement pas avoir tort sur quelque chose devant plusieurs personnes. Que voulez-vous, l'orgueil chez les lions avait sa place chez certaines de ses résidentes...

"J'aimerais beaucoup que tu me parles de ton pays un jour Elé et que tu me montres des photos. "

Élé se tourna vers Siobhan qui venait de l’apostropher. Elle lui sourit, toujours heureuse de parler de son chez-soi. Il faut dire aussi qu'elle ne se sentait pas particulièrement à l'aise en ce moment. Elle appréciait bien Taylor et Ceyan et aimait beaucoup Siobhan, mais elle se sentait un peu exclue, comme si elle n'était pas dans son groupe d'amie à elle. S'il y avait eu Teia ou Hailey, peut-être aurait-elle été totalement à l'aise d'être elle-même, mais avec Taylor et Ceyan, qui se parlaient entre eux de façon très familière, elle se sentait un peu en-dehors de la conversation, n'ayant pas grand chose à y dire. De voir Siobhan lui parler directement soulagea cette tension momentanément.

" Il faudrait, oui! C'est vraiment très beau le Canada, je te dirais que ce que j'aime le plus de ce pays, c'est la diversité. Il y a les plaines, les collines, les Rocheuses, de hautes montagnes dans l'Ouest du pays, un grand fleuve... Et puis il y a les quatre saisons, avec ses hivers froids et enneigés et ses étés humides et chaud. Je n'ai pas de photos avec moi, malheureusement... Il faudrait que tu me montres ton coin de pays aussi, à un moment donné... Toi aussi, Taylor! ", conclut-elle, soucieuse de ne pas désintéresser Taylor et Ceyan de la conversation. Pour une fois qu'elle avait quelque chose à dire ce soir, autant essayer d'orienter le sujet là-dessus. Malheureusement, Taylor semblait aimer l'idée de se saouler puisqu'elle déclara:

« Je t'approuve parfaitement là-dessus, mon p'tit Ceyan. Maintenant, tu vas chercher avant que je ne le fasse pour toi. À ce train-là, on sera encore ici demain matin. » Dit-elle en lui pointant les escaliers. « Pourquoi les cinquièmes sont toujours si lents nanméoh ! »

Gentillement demandé, ne put-elle s'empêcher de penser. Bien qu'Éléonore savait qu'il y avait une belle amitié entre Taylor et Ceyan, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle n'aimerait pas se faire parler ainsi. Elle n'était pas un chien qui exécutait les ordres! M'enfin, si Ceyan, ça lui convenait, alors pourquoi pas.

" Pff, on est pas lent! C'est juste que nous, on réponds à "s'il-vous-plaît" et "merci", et pas aux claquements de doigts! ", dit-elle en lui tirant la langue. Siobhan semblait d'accord à participer au jeu d'alcool, puisqu'elle donna son approbation - non sans réserve- et Ceyan partit chercher de l'alcool dans son dortoir. Rien d'étonnant à cela, il ne semblait pas particulièrement à cheval sur les règles de l'école. Pendant qu'il fut partit, Éléonore en profita pour glisser à Siobhan:

" Tu n'es pas obligé de te forcer si tu n'aimes pas ça, on peut aussi se contenter de boire un peu et de regarder ces deux-là - mouvement de tête en direction de Taylor et de Ceyan qui revenait du dortoir avec une bouteille - se saouler! "

Puisqu'il n'y avait pas de verres de disponibles, il but directement à la bouteille, ce qui dérangea un peu Élé. Si la bouteille n'avait passé que de filles en filles, ça ne l'aurait pas dérangé, mais de mettre sa bouche là où était passée la bave d'un garçon qu'elle connaissait à peine... cette idée la répugnait un peu. Il passa ensuite la bouteille à Taylor qui en prit une gorgée, et qui passa la bouteille à Élé. Ayant peur de faire rire d'elle parce qu'elle n'était pas "game" de boire directement à la bouteille, elle prit rapidement une gorgée, fronça le nez au goût amer de l'alcool et passa la bouteille à Siobhan.

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¤ L'Australienne était satisfaite de cette soirée improvisée en compagnie d'Éléonore, Siobhan et Ceyan puisque la soirée s'était annoncée longue sans cela. À la base, elle s'était simplement étendue sur son lit, pensive avant de descendre dans la salle commune où elle a trouvé Éléonore en train d'écrire une lettre. Une bonne chance que Siobhan est arrivée puisque ça n'aurait sûrement pas été aussi joyeux que ce ne l'est en ce moment puisqu'il peut y avoir des tensions entre la Canadienne et l'Australienne. Pourtant, Taylor n'a rien contre elle, m'enfin... Sio' avait amené des gâteaux et impossible de s'en plaindre hein ? Une certaine discussion avait vu le jour, concernant les BUSEs, qu'elle-même avait réussi à cause de l'aide d'Astride sur la botanique surtout. Mais elle avait aussi bossé très fort pour les avoir et n'a pas chômé durant un mois entier. Cette année, c'était beaucoup plus relâché et elle prenait ça très relax. Le seul gros "hic" était la BSPB et le directeur quoi.

" Je te comprends, j'ai hâte moi aussi de ne pas être nostalgique. M'enfin, tu comprends c'que j'veux dire, j'imagine... "

¤ Taylor avait souri à cette remarque d'Éléonore parce qu'elle, Siobhan et Ceyan devaient passer cette dure période des BUSEs. Du coup, elle ne put répondre puisque l'imbécile de Ceyan venait d'arriver et elle était plutôt contente de ça étant donné qu'elle l'avait souhaité au début. Comme d'habitude, ce gamin s'était amusé à jouer dans ses cheveux en esquivant son coup. L'Australienne adorait rigoler avec lui, peu importe le sujet. Ce soir, eh bah, c'était de la rigolade pour elle. Elle avait envie de se détendre un peu parce qu'elle était un peu énervée de voir Amara manipuler Erwan de la sorte. Bref, du coup, le concours de nourriture était à oublier, ben c'est vrai que la bouffe était limitée. Peu importe, il n'y avait pas que manger dans la vie hein ! En même temps, elle s'était de nouveau moquée de son cher Ceyan et a exprimé le fait qu'elle et Siobhan ne venaient aucunement d'un pays froid, les deux étant nées dans l'hémisphère sud de la terre. Du coup, c'est la Sud-Africaine qui demanda des renseignements sur le pays de naissance d'Éléonore, soit le Canada, un endroit qui n'a jamais intéressé Taylor, trop froid à ce qu'on disait. Elle a seulement entendu parler du sirop d'érable mais en a jamais mangé. Siobhan eut rapidement sa réponse :

" Il faudrait, oui! C'est vraiment très beau le Canada, je te dirais que ce que j'aime le plus de ce pays, c'est la diversité. Il y a les plaines, les collines, les Rocheuses, de hautes montagnes dans l'Ouest du pays, un grand fleuve... Et puis il y a les quatre saisons, avec ses hivers froids et enneigés et ses étés humides et chaud. Je n'ai pas de photos avec moi, malheureusement... Il faudrait que tu me montres ton coin de pays aussi, à un moment donné... Toi aussi, Taylor! "

¤ L'Australienne écouta vaguement, sachant qu'elle n'a jamais été attirée par les montagnes. L'océan était bien mieux que tout ce qu'elle disait. Son pays d'origine était un des meilleurs qui puissent exister. La barrière de corail qui est magnifique, tous ces animaux... Taylor a aussi eu l'occasion de visité le coin de Darwin, à l'ouest du pays, tout comme Sydney et Canberra. C'était très différent de ce que disait Éléonore. Les hivers froids ne l'attirent pas mais pas du tout. Se voir couverte de quelques pulls et d'un gros manteau en laine, c'était juste non. Dans sa tête, les températures dépassaient les -30°C. Vaut mieux s'abstenir d'y aller. La brune répondit :

« Il fait trop froid chez toi ! Mais je voudrais bien voir des photos un moment donné. Oh, si tu veux, je peux t'en montrer, la baie où j'ai habité plusieurs années est juste trop magnifique. »

¤ Sur le bord de la mer, tout était beau. C'était nostalgique quand on y pensait... En tout cas, tout le monde avait approuvé la proposition de joute de boisson. Siobhan avait hésité mais finalement accepté. Super ! Pendant que Ceyan était partit chercher la bouteille, Taylor ne put s'empêcher de lui dire de se dépêcher en clamant que les cinquième étaient des escargots, sarcastiquement, sachant que les trois personnes avec elle étaient plus jeunes qu'elle d'une année. C'était pour rire, simplement.

" Pff, on est pas lent! C'est juste que nous, on répond à "s'il-vous-plaît" et "merci", et pas aux claquements de doigts! "

¤ Taylor l'imita en tirant la langue à son tour, observant Ceyan revenir, bouteille en main. Elle l'accueillit de nouveau avec un sourire, satisfaite de voir cette belle bouteille de whisky. Elle ne disait jamais non à ce type d'activité ! Ceyan venait tout juste de reprendre place sur le canapé, pas très loin de l'Australienne où il disait :

« Eh voilà. Par contre, je n’ai pas de verre alors à moins que vous en ayez sous les coussins de vos fauteuils, ça sera à la bouteille ! » Il lui tendit la bouteille après avoir bu une gorgée. Pour Ceyan ou Taylor, c'était quelque chose de commun mais pour Siobhan et Éléonore, c'était une toute nouvelle expérience d'après leurs dires. « Attention, ça pique. » Comme si elle ne le savait pas ! Roulant des yeux, elle s'empara rapidement de la bouteille et bu une bonne gorgée de whisky qui lui faire une petite grimace. Elle en avait un peu trop ingurgité d'un coup. N'étant pas dédaigneuse, elle s'en fichait que la bouteille soit ainsi passée, alors elle la tendit à Éléonore, curieuse de voir sa réaction. Ce ne fut pas ce qu'elle s'imaginait mais Siobhan allait sûrement faire la grimace. Simplement un doute ! À l'adresse de Ceyan, elle lui lança :

« Il est fort ton whisky, tu nous gâtes ce soir ! Même Ele' l'apprécie. Heureusement qu'on a pas de cours demain... »

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" Il faudrait, oui! C'est vraiment très beau le Canada, je te dirais que ce que j'aime le plus de ce pays, c'est la diversité. Il y a les plaines, les collines, les Rocheuses, de hautes montagnes dans l'Ouest du pays, un grand fleuve... Et puis il y a les quatre saisons, avec ses hivers froids et enneigés et ses étés humides et chaud. Je n'ai pas de photos avec moi, malheureusement... Il faudrait que tu me montres ton coin de pays aussi, à un moment donné... Toi aussi, Taylor! "

Siobhan était d'une nature curieuse et même si le froid n'était pas quelque chose qui l'attirait franchement, elle était curieuse de savoir à quoi pouvait bien ressembler le Canada. C'était stupide à dire, mais elle imaginait ce pays comme une terre recouverte de neige 365 jours par ans, alors qu'il n'en était rien. La jeune fille imaginait en fait ce pays comme similaire au pôle nord, alors qu'il possédait les 4 saisons. La bouche entre-ouverte, les yeux émerveillés, elle tentait d'imaginer à quoi pouvait bien ressembler le pays de son amie. Elle voyait défiler sous ses yeux de hautes montagnes recouvertes d'arbres, un long fleuve serpentant à ses pieds, de magnifiques fleurs dans les champs, de toutes les couleurs ... Décidément, elle savait le vendre son pays, même si ce n'était pas bien compliqué avec Siobhan. S'il faisait vraiment chaud en été comme le prétendait Eléonore, alors peut-être qu'elle demanderait à son père de l'y emmener, mais il fallait que les températures en valent le coup. Avant qu'elle n'est eu le temps de répondre, Taylor la devança et la jeune sud-africaine se tourna vers son amie australienne pour l'écouter décrire son pays.

« Il fait trop froid chez toi ! Mais je voudrais bien voir des photos un moment donné. Oh, si tu veux, je peux t'en montrer, la baie où j'ai habité plusieurs années est juste trop magnifique. »

Des photos ? Quelle bonne idée que celle-ci, Siobhan était déjà emballée à l'idée de voir des photos des montagnes d'Eléonore et de la baie de Taylor. Elle n'avait finalement aucune idée d'à quoi pouvait bien ressembler le pays de Taylor, n'y étant jamais mis les pieds. En fait tout ce qu'elle connaissait du monde, c'était ses grands espaces chaud et sauvage de son Afrique natale, un petit village pauvre de la Russie où avait vécu sa mère, Moscou où se trouvait la soeur de sa mère et l'Irlande où elle vivait aujourd'hui. La jeune fille était tellement obsédée par le retour à ses origines qu'elle avait oublié qu'il existait d'autres merveilles un peu de partout et qu'elle avait sa vie entière pour pouvoir les découvrir, même si son coeur battrait toujours pour son petit coin de paradis, au sud de l'Afrique.

" Oh oui des photos" applaudie la jeune fille, toute excitée à l'idée de voir l'endroit où ont grandi ses amies. " J'en ai des tonnes de chez moi, que ce soit de la savane, de ma ville ou des différents endroits où j'allais m'amuser. Alors c'est peut-être pas aussi vert qu'en Irlande, mais il existe des endroits en Afrique où tu pourrais t'y croire... Et toi Ceyan, où as tu grandi ?" Tout le monde parlait de l'endroit où il avait vécu, seul Ceyan était resté silencieux sur ce sujet. Siobhan ne s'était jamais posée la question jusqu'à présent, mais maintenant que le sujet était abordé, elle était curieuse de savoir à quoi pouvait bien ressembler le petit coin de paradis où avait vu le jour le beau jeune homme. Il était évident pour elle qu'il avait vécu dans un endroit merveilleux, comme n'importe qui ...

" Pff, on est pas lent! C'est juste que nous, on répond à "s'il-vous-plaît" et "merci", et pas aux claquements de doigts! "

Siobhan était au dessus de tout ça, depuis le temps qu'elle connaissait Taylor, elle ne faisait même plus attention à sa brusquerie. De toute façon en cet instant, le seul sujet de préoccupation était de savoir comment elle allait réagir à l'alcool. Elle n'en avait jamais bu, même pas une seule goutte. Son père refusait que sa petite princesse n'y goutte, étant bien trop hyper protecteur avec la jeune fille. Mille et un scénario tournaient dans sa tête et l'idée qu'elle puisse dire ou faire quelque chose de dégradant ou de ridicule la rendait malade. Elle n'oserait plus regarder ses amis dans les yeux, c'était sûr.

" Tu n'es pas obligé de te forcer si tu n'aimes pas ça, on peut aussi se contenter de boire un peu et de regarder ces deux-là se saouler! "

Siobhan tenta de sourire pour montrer que tout allait bien mais ce n'était pas le cas. Anxieuse, elle ne dit rien, ce qui était assez rare chez elle, préférant regarder ses amis se réjouir à l'idée de boire. Qu'avait-il de si réjouissant à boire de l'alcool ? La jeune Buckley l'ignorait mais elle allait rapidement en avoir le coeur net. Ceyan revint rapidement avec une bouteille et c'est le coeur tambourinant dans sa poitrine que la jeune fille l'observa.

- Eh voilà. Par contre, je n’ai pas de verre alors à moins que vous en ayez sous les coussins de vos fauteuils, ça sera à la bouteille ! Attention, ça pique.

Ceyan s'installa dans son fauteuil, arracha le bouchon avec ses dents et commença à boire. Siobhan n'était plus vraiment sûre de vouloir participer à tout ça, mais si elle le leur avouait, elle allait passer pour une gamine, une lâche et il était hors de question que Ceyan la voit comme ça. Il passa la bouteille à Taylor qui en bu à son tour, puis Eléonore et enfin la bouteille arriva vers elle. Taylor parla mais Siobhan était trop concentrée sur la bouteille pour l'écouter. Elle tentait de se donner du courage, plus elle attendrait et moins elle le ferait. Et de toute façon plus elle attendrait et plus ses amis trouveraient son attitude étrange. Elle approcha donc la bouteille vers son nez pour sentir et l'éloigna aussitôt en faisant une grimace. Ca pué, c'était une horreur, comment pouvaient-ils boire ça ? Un rapide regard à ses amis avant d'apporter la bouteille à sa bouche. Quand faut y aller, faut y aller ... Une gorgée, une toux, les yeux qui pique et une chaleur dans sa bouche, sa gorge. Elle pouvait sentir le trajet de l'alcool dans son corps, c'était étrange, mais pas forcément désagréable. La jeune fille tendit la bouteille à Ceyan et tenta de se remettre de cette première expérience. Tout d'abord elle fut silencieuse, attrapa une nouvelle fois la bouteille quand elle arriva vers elle et en rebut une gorgée, puis deux. Elle ignorait combien de gorgées elle en avait bu, si on lui posait la question, beaucoup serait sa réponse, mais finalement peut-être pas tant qu'elle le pensait. L'alcool commençait à se faire sentir, elle sentait d'abord le bout de ses doigts picoter, puis elle commença à avoir chaud, ce qui était exceptionnel. La jeune fille commença à enlever les couches au fur et à mesure avant de se retrouver en débardeur.

"Pfouuu il fait chaud ici, non ? "

Dit-elle d'un ton innocent, sans même faire le rapprochement entre l'alcool et son état. Les pommettes un peu rouges, les yeux pétillants, la jeune fille se sentait tout étrange. Une envie de bouger la prit, elle se leva d'un bon et disparu avant de réapparaitre avec un objet ensorcelé qui faisait de la musique. Elle appuya sur un bouton et sur le rythme de la musique, commença à danser. Dansait-elle bien ou pas ? Siobhan ne serait le dire et elle s'en moquait, elle avait envie de danser, chanter, rire pour rien. Elle tenta de motiver ses amis pour qu'ils viennent la rejoindre « Allez ... On est là pour s'amuser ou non ? » La jeune fille repartie dans sa danse, ne se rendant même pas compte qu'elle chantait en même temps. Elle sautait de partout, donnant l'impression d'avoir donné du café à un hyper-actif, l'erreur. Au moins on pouvait dire qu'elle avait l'alcool rieur, on la vit tout d'un coup se coller sur les dalles froides du château en riant. "Pfouuu j'ai jamais eu aussi chaud que maintenant "

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La légèreté des soirées entre filles. D’accord je ne suis pas une gonzesse mais c’est agréable ces moments féminins. Elles sont surprenantes et on peut découvrir de nouvelles facettes d’elles en pénétrant dans leur monde. Ce soir elles mangent, papotent, se charrient ... elles n’ont pas l’air de se brider malgré ma présence. Tout le monde le fait ça, créer un « soi » mieux ou du moins différents, face au sexe opposé. Moi j’assume mon coté abrutit imbus de lui-même en toute circonstance, mais par exemple, y’a pas grand monde en dehors d’Absolem qui m’a vu en état de mélancolie avancée. C’est peu glorieux d’être rêveur et coincé dans le passé lorsqu’on à plus de masse musculaire que de graisse. Teïa, Taylor ... aucune des filles ne sait que je peux être faible par moment. Normal, je déteste ça. J’estime que la force mentale devrait pouvoir tout gérer, tout affronter, mais j’ai vaguement conscience que j’ai tord. Seulement, ça marche pour moi alors pourquoi ça le ferait pas pour les autres ? Il me tarde de comprendre ce qui est arrivé à Teïa parce que son cas commence à me courir sur le haricot. La bouteille de whisky risque d’y passer ce soir. Non pas que j’ai besoin de picoler pour oublier, j’estime parfois que se vider la tête avec l’alcool ça fait du bien.

Avalant ma première gorgée je laisse mon regard dévier dans la salle commune. J’ignore s’il se fait tard ou quoi mais nous ne sommes plus que tous les quatre à trainer ici bas. Au fond c’est pas plus mal puisque certaines personnes de notre maison pourraient ne pas apprécier notre séance alcoolisée et nous dénoncer ... Dommage que Flynn ne soit pas là par contre, lui bourré il est du genre épique. J’ignore comment est Eléonore après avoir but. Tyty, je connais, on a déjà prit une ou deux cuite ensemble, malgré notre âge. Faut bien que jeunesse se passe dirait mon père. Ma mère elle, succomberait d’un infarctus si elle me voyait. Installées confortablement autour du panier de friandise apporté par Sisi, les filles font tourner le saint breuvage et papotent entre elles. Je ne prend que vaguement part à la conversation, ça ne m’intéresse pas vraiment. Je préfère les observer au fil des gorgées.

D’abord Taylor, avachie à coté de moi. Bouteille à la main, jambes écart, elle a parfois des attitudes de mec et pourtant, son visage délicat et ses cheveux relativement long lui donnent le charme fou d’une belle femme. Pour moi elle restera à jamais la gamine chieuse et tatillons que j’ai toujours connue, mais j’ai conscience de sa féminité malgré tout. J’ose parfois me demander si elle aussi elle me voit simplement comme l’abrutit qu’elle connait ou si elle me considère aussi comme un homme à part entière. Ses doigts se délient pour laisser la bouteille glisser dans la main d’Eleonore. J’ai sauté mon tour, laissant mon regard sur la gorge de la brunette. Boire à même la bouteille peut être sensuel. Vient mon tour de picoler. La sensation de picotement est partie, j’ai plus qu’une envie, boire et boire encore. Sentir mon corps fondre, mes jambes flageoler, mes yeux briller ... Au fil des minutes, des heures peut être, la bouteille se vide peu à peu. Sisi, la petite princesse délicate et enfantine, se prend au jeu. Au début j’ai crus qu’elle s’arrêterait à une simple gorgée mais le phénomène de société à prit le pas sur elle. Comme lors d’un jeu de plus en plus intense, la bouteille passe de mains en mains de plus en plus vite. Mon esprit divague, mes doigts perdent consistance alors que je me penche pour attraper un biscuit au beurre dans le plat. La table me parait très loin alors qu’elle n’est qu’à quelques centimètres de moi. C’est loin ...

"Pfouuu il fait chaud ici, non ? "

La douce voix de Sisi résonne dans mon crâne légèrement vaporeux. Biscuit en bouche je l’observe retirer sa veste puis son pull. Je ne contrôle nullement l’expression que mon visage affiche mais si je pouvais me voir ça donnerai un truc genre sourire en coin couplé à un levé de sourcil étonné. Sa peau est étonnamment pâle. En un rien de temps, ce petit bout de femme blond s’est levé et a enclenchée une musique surprenante. J’ai eu du mal à la suivre mais à l’écoute du son, mon cœur se met à perdre la tête. Je sens le sang affluer dans mes membres et éveiller mes sens. J’avale une énième gorgée de whisky pur feu qui me fait sans doute franchir un point de non retour. Ma tête bouge au rythme de la musique, puis mes bras s’y mettent. Les yeux clos, je me laisse emporter par le son ambiant. J’entends Sisi continuer de parler mais je ne l’écoute plus. C’est le moment de se laisser aller, de profiter de l’état second que procure l’alcool. Presque maitre de mes mouvements, amusé par mes gestes approximatifs, je me lève nonchalant. Je pose un regard sans doute un peu vitreux sur Eleonore puis sur Tyty. Mon sourire les supplie de se lever comme je suis presque incapable d’aligner deux mots. L’alcool me rend zen, complètement stone et pourtant mon corps à la patate. Mes jambes bougent en rythme et ma tête continue son petit jeu qui me fera me réveiller avec un putain de torticolis. Sisi à l’air de bien vivre le fait d’être bourrée. Sautant, bougeant, dansant, j’la regarde amusé par ce comportement jamais vu. Elle se plaque contre le mur et soupire gracieusement son bien être. C’est vrai que la pierre est froide et que nos corps sont brûlant. C’est presque si on ne luit pas de sueur.

La musique change de registre. Mon oreille attentive reconnait un rock sympa, d’un groupe sans doute sorcier que je ne connais pas. Si mes souvenirs du cours d’histoire de la magie, le chanteur parle même en « truc ancien ». Ok, rien n’est clair dans ma tête mais c’est pas plus mal.

- Sisi, dis-je en ravalant ma salive à 40° d’alcool, tu sais danser ça ? C’est très ... très drôle.

Ok. Avec le recul proposer un rock a une gamine vivant sa première cuite c’était peut être pas une bonne idée mais, sur le moment c’était drôle. J’attrape sa main et l’attire contre moi histoire de commencer à danser.

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La soirée en compagnie de Taylor, Sio et Ceyan prenait une tournure plutôt agréable. Au départ, ce qui était supposé être une petite soirée tranquille en solitaire à écrire une lettre à Clydwin s’était transformée en une beuverie à quatre. D’ailleurs, elle était bien contente que Sio soit de la partie, parce que sinon, toute seule avec Ceyan et Taylor, elle se serait sentie de trop. Ces deux-là étaient trop proches l’un de l’autre pour qu’elle puisse se sentir à l’aise d'interagir avec eux.

« Il fait trop froid chez toi ! Mais je voudrais bien voir des photos un moment donné. Oh, si tu veux, je peux t'en montrer, la baie où j'ai habité plusieurs années est juste trop magnifique. »

Éléonore hocha de la tête vigoureusement, rajoutant un “ Ohh oui, ça me plairait beaucoup” ! Contrairement à Taylor, qui semblait très attachée à la mer et aux températures chaudes, Élé aimait la diversité. C’est la raison pour laquelle elle aimait tant le Canada. Il y avait les Rocheuses, ces hautes montagnes qui défient le ciel, les Plaines, de vastes étendues d’herbe sans dénivellation sur plusieurs milliers de kilomètres, et bien sûr la région des Grands Lacs, le Québec, avec un mélange de collines, de montagnes, de lacs…

" Oh oui des photos. J'en ai des tonnes de chez moi, que ce soit de la savane, de ma ville ou des différents endroits où j'allais m'amuser. Alors c'est peut-être pas aussi vert qu'en Irlande, mais il existe des endroits en Afrique où tu pourrais t'y croire... Et toi Ceyan, où as tu grandi ?"

Et voilà qu’elles s’étaient mises à parler de leur endroit d’où elles venaient. Il est vrai qu’avec les temps sombres que vivait le Château cette année, il était très réconfortant de parler de son endroit à soi, de son pays natal…

Ceyan revint une bouteille à la main, et voilà que maintenant, ils se passaient une bouteille d’un alcool fort et buvaient à même la bouteille. Élé se savait pas très résistante à l’alcool, puisqu’elle en buvait rarement, mais elle se doutait que Sio succomberait rapidement et que Taylor et Ceyan seraient de leur côté plus résistants.

« Il est fort ton whisky, tu nous gâtes ce soir ! Même Ele' l'apprécie. Heureusement qu'on a pas de cours demain... »

Effectivement, Élé grimaçait à chaque fois que l’alcool revenait à elle. Il était vraiment fort cet alcool. Par contre, elle était abasourdie de l’effet rapide que l’alcool avait eu sur Siobhan. Au fur et à mesure que l’alcool revenait à Sio, celle-ci ôtait des couches de vêtements. se retrouvant rapidement avec pas grand chose sur elle. Rien d’obscène, quand même, mais ça restait surprenant pour une personne comme Siobhan.

"Pfouuu il fait chaud ici, non ? " , dit Sio avant de disparaître pour revenir rapidement avec un objet ensorcelé qui faisait de la musique. Elle appuya sur un bouton et se mit à danser devant les yeux ahuris d’Éléonore. « Allez ... On est là pour s'amuser ou non ? » leur dit-elle avec entrain, comme pour les encourager à la rejoindre. Mais c’est qu’elle dansait bien, la sud-Africaine! Sa joie était contagieuse, Élé vit Ceyan se mettre de la partie et danser lui aussi. Comme c’était étrange! Élé ne pensait pas avoir aussi bu dans une soirée auparavant dans sa vie. Elle avait également envie de les rejoindre, alors que Ceyan plantait un regard vitreux sur elle. Bahh, pourquoi pas? Ils étaient tous saouls, de toute façon, c’est pas comme si elle allait faire une folle d’elle-même toute seule! Elle se mit alors à danser elle aussi, faisant aller ses hanches, ses bras, faisant de petits pas avec ses pieds. "Pfouuu j'ai jamais eu aussi chaud que maintenant ". Elle se retourna pour voir Sio, son corps en sueur collé contre la dalle froide. Elle l’imita, se couchant carrément sur la partie du sol qui n’était pas recouvert de tapis, elle aussi ayant très chaud.

“Pff, ça fait du bien de se lâcher de même! On devrait faire ça plus souvent!”

Le fait de se coucher sur la dalle froide lui faisait reprendre tranquillement ses esprits… et un mal de coeur. Non, c’est beau, il était contrôlable, il suffisait de se lever lentement…. Ok, non, pas le temps de faire ça doucement, direction les toilettes et en vitesse! Ses amis la virent se précipiter vers le dortoir des filles, trébuchant par-ci et par-là et se cognant sur le mur à côté des escaliers, avant de trouver son chemin.

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¤ Une petite discussion sur les origines des élèves était bien intéressante. Taylor était amoureuse de sa petite Australie malgré le fait qu'elle habite l'Angleterre depuis quelques années déjà, soit depuis avant le début de Poudlard mais chaque année, elle y passe un mois. Elle ne comprenait pas comment Éléonore pouvait rester centrée sur un pays aussi froid que le Canada. La jeune Williams frissonnait juste d'y penser, sachant qu'à ce moment-ci de l'année, il devait faire des températures affreuses là-bas. N'empêche que ça devait être bien beau, c'est pas très laid la neige et là-bas, elle était prédominante. Siobhan parla aussi de l'Afrique, d'où elle venait, un autre endroit où l'Australienne n'a jamais été et n'a jamais été vraiment intéressée par ce continent en tant que tel bien qu'elle n'ait absolument rien contre les gens de cet endroit. Il n'y a pas de kangourou là-bas ! Après ces discussions sur leur pays natal respectif, c'était le temps de la bouteille. Ceyan avait sorti un vieux Whisky. Taylor le salivait déjà, bien qu'elle savait que c'était un fort celui-là, pas un simple Whisky Pur Feu que plusieurs élèves buvaient. C'était marrant de voir Siobhan et Éléonore de boire de l'alcool fort. Leur réaction au goût de la boisson était une belle petite grimace. Même l'Australienne en faisait une petite mais voulait se montrer plus forte que Ceyan. C'est à ce moment qu'elle aperçut la Sud-Africaine commencer à ôter toutes ses couches de vêtements jusqu'à être en débardeur, clamant qu'il faisait chaud. C'est vrai que le feu de la cheminée permettait aux lions de rester bien au chaud dans cette salle commune... Même Taylor qui, pourtant, était autant frileuse que Sio'... Portant de nouveau la bouteille à sa bouche, elle la vit disparaître et revenir avec une boîte à musique. Oh non ! Mais que se passait-il ? Sio' venait de commencer à danser d'une façon très étrange. Pour sa part, la jeune Williams l'observait avec ses yeux interloqués. Elle ne digérait vraiment pas l'alcool et maintenant que Ceyan s'y mettait d'un regard qui la suppliait de se lever, elle et Éléonore, afin d'aller rejoindre la Sud-Africaine. Non ! Mais c'était trop en fait ! Taylor était la seule toujours assise, avec la bouteille dans sa main mais qu'elle ne touchait plus. La Canadienne était désormais à côté de Siobhan sur le sol à cause de la "chaleur" de la pièce où Ceyan la releva. Et voilà qu'Éléonore se releva en se précipitant vers les dortoirs... Non mais elle rêvait, jamais elle n'aurait imaginé que cette petite soirée sympa' se serait transformée en fiesta avec si peu d'alcool ! Il est vrai qu'elle était étourdit puisque la lionne avait bu un peu plus que les autres mais pas au point de complètement se dégonfler ainsi ! Elle parla à elle-même en disant :

« Nom d'un dauphin... Je dois être en train de rêver... »

¤ Sur ce, la jeune fille décida de se coucher totalement sur le canapé en continuant d'observer la scène qui semblait... Quelque chose venait de se passer qui le redressa totalement de sa position confortable...

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“Pff, ça fait du bien de se lâcher de même! On devrait faire ça plus souvent!”

Eléonore était installée sur les dalles fraiches avec Siobhan, toutes les deux avaient chauds, toutes les deux ne devaient pas être habituées à boire, Siobhan en tout cas ne buvait jamais et après ce soir, n'aurait pas envie de toucher à une goutte d'alcool avant longtemps. Elle était loin d'imaginer tout ce qui allait se passer et le mal de crâne qu'elle allait avoir au réveil. Pour le moment tout se passait pour le mieux, certes elle réagissait de façon un peu excessive à l'alcool, mais d'une part c'était sa toute première fois, jamais elle n'avait bu une seule goutte d'alcool de sa vie et d'autre part, elle était déjà capable de danser et de faire la fête sans avoir rien pris alors il était évident qu'après avoir bu un peu d'alcool, elle n'allait pas non plus se gêner. De toute façon la gêne, elle ne connaissait pas. Siobhan était celle qui en avait le moins bu, mais au vu du degré d'alcool de la bouteille, c'était largement préférable, sauf s'ils voulaient la voire rendre le contenu de son estomac sur le sol. Taylor n'avait pas l'air d'avoir envie de rire et de danser, ce qui était vraiment dommage, mais avant que Siobhan n'est eu le temps d'avoir l'idée d'aller la bouger un peu, Ceyan se leva du canapé et s'approcha d'elle. La jeune fille se releva et se retrouva projeté contre le jeune homme sans qu'elle s'y attende. Plus rien n'existait aux yeux de Siobhan, ni Taylor, ni Eléonore allongée sur les dalles fraîches, ni la bouteille d'alcool, ni la musique, ni rien du tout, juste lui.

Au départ, Ceyan était juste un garçon comme les autres, un peu brute de décoffrage, mais gentil. C'était un ami à ses yeux et rien de plus, elle ne le différenciait pas de Taylor ou d'Eléonore. Et puis, depuis la rentrée scolaire, les choses avaient beaucoup changé chez la jeune Sud Africaine. Elle avait grandi, elle avait vu son corps se développer sans lui demander son avis. Ses yeux innocents commençaient à trainer de ci, de-là sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Elle était en train de devenir comme les jeunes filles de son âge, en recherche d'attention de la part de la gente masculine et c'était une chose nouvelle et pas forcément agréable. Revoir le jeune Ragnar fut la pire surprise qui pu lui arriver car son coeur commença à battre un peu trop rapidement en sa présence. Pourquoi ? C'était toujours le même garçon, avec le même caractère et les mêmes manies. S'il y avait que son coeur qui s'emballait, ça aurait pu aller, mais ses propos devinrent parfois légèrement incohérents, elle se mettait à rire pour rien ou à rougir à tour de bras. Bref, le ridicule ne tue pas, mais il rend bien idiot et Siobhan savait de quoi elle parlait. C'est là où elle comprit que son regard avait changé pour lui, qu'il comptait plus à ses yeux, mais qu'elle ne savait pas pourquoi. Pourquoi lui et pas un parfait inconnu ? Il était certes très beau ... voir complètement à tomber si on lui demandait son avis, mais il n'était pas le seul dans l'école. Siobhan ne comprenait pas mais se souvenait qu'on lui avait déjà dis que l'amour avait ses raisons que la raison ignore parfois. Même si pour le coup, elle n'était pas sûre que c'était vraiment de l'amour, plutôt une forte attirance pour le moment.

En temps normal, Siobhan aurait rougie, aurait senti son coeur battre la chamade et serait partie en courant, mais pas ce soir. Non, ce soir, elle restait la main dans la sienne, contre son corps et tout était parfait. Sisi, tu sais danser ça ? C’est très ... très drôle. Siobhan n'avait aucune idée de ce dont il était en train de parler, mais elle était prête à apprendre sans problème, tant que c'était lui son professeur. Jamais la jeune fille ne se serait conduit de cette façon si elle n'avait pas bu d'alcool et elle allait rapidement le regretter. Siobhan ne fit pas attention au premier abord qu'Eléonore était partie vomir, elle avait intégré l'information mais pour le moment cela ne lui paru pas important. Elle la laissa de côté et se contenta de sourire à Ceyan, les yeux plongés dans les siens. " Non mais tu vas m'apprendre." Oui on pouvait dire que cela s'apparentait à une sorte d'ordre, en tout cas ce n'était pas une suggestion et la réponse non n'était pas attendu. Les deux jeunes gens se mirent à danser, les rires fusaient de toute part, Siobhan ne comprenait absolument ce qu'il fallait faire ou en tout cas son cerveau n'arrivait plus à analyser quoi que ce soit, mais son corps suivait celui de Ceyan. Du coup, même si dans la tête de la jeune fille, cela ne ressemblait à rien et que tout commençait un peu à tourner, vu de l'extérieur ce n'était pas si mauvais. On sentait un équilibre un peu précaire de la jeune fille mais Ceyan l'aidait finalement à se maintenir debout. A la fin de la chanson, Siobhan avait encore plus chaud qu'au début, autant parce qu'elle était très proche de Ceyan, que parce qu'elle venait de danser. Mine de rien, transpirer et danser allaient leur faire éliminer plus vite les toxines dans leur corps, ce qui n'était pas une mauvaise chose, surtout pour Siobhan qui n'aurait pas supporter de passer sa nuit à vomir dans les toilettes. Les yeux pétillants, la respiration encore rapidement, le coeur battant la chamade, la peau brulante et le sourire aux lèvres, Siobhan riait et ça faisait plaisir à voir.

" Ahahah chez moi on ne danse pas du tout comme ça ... mais j'aime bien aussi !" Elle s'était beaucoup amusée à danser avec Ceyan et ne risquait pas de l'oublier de sitôt. Mais ce qu'elle ne savait pas encore, c'était que parfois les hormones pouvaient faire agir une personne sans que celle-ci s'y attende. Elle était toujours très proche de Ceyan, voir peut-être un peu trop proche pour que ça reste correcte pour une jeune fille comme elle. Son cerveau était en mode OFF mais son corps lui brûlait littéralement pour le jeune homme. Son regard était plongé dans le sien et ignorait totalement à quoi pouvait penser Ceyan, mais était-ce vraiment important ? Visiblement sur le coup non. Sans que personne ne s'y attende et certainement pas elle, la jeune fille se mit sur la pointe des pieds et déposa - tant bien que mal - ses lèvres sur celle de Ceyan. Durant une fraction de seconde tout s'arrêta de tourner pour Siobhan, il n'y avait que Ceyan, elle et leur baiser, si on pouvait appeler ça comme ça. Siobhan ignorait combien de temps cela dura, mais ce qu'elle su, c'est qu'en revenant à sa place, elle mit quelques secondes avant de sortir de sa torpeur dans laquelle elle était plongée. Tout lui revint au visage, l'alcool, la danse, la chaleur, leur corps proche et ce baiser. Le tout premier pour Siobhan et ce n'était pas ce qu'on pouvait appeler une réussite. Le rouge monta soudainement aux joues de la jeune fille, la gêne, dont elle ignorait les effets jusqu'à présent l'envie. Mais qu'est-ce qu'elle a fait bon sang ? Le retour à la réalité la dégrisa totalement ou presque, son cerveau était revenu en mode ON et il marchait à plein gaz. Plus jamais elle ne boirait de l'alcool, c'était une certitude. Qu'allait-il penser d'elle ?

" Je ... Oh mon dieu ... je .... je suis désolée .... je .... je ne sais pas ce qui m'a pris ... je ... "

Siobhan avait envie de se donner des baffes et de disparaitre. Comment se rendre ridicule en une fraction de seconde. Soudainement elle se souvint qu'Eléonore était partie vomir et ce fut la seule chose qu'elle réussit à prononcer au final. "Je ... je vais aller voir Elénore " Un dernier regard pour Taylor, Siobhan n'osait même plus regarder Ceyan, tellement elle était envahie par la honte. Si son père l'avait vu faire, il aurait eu la honte de sa vie, elle avait jeté le déshonneur sur sa famille, mais à quoi pensait-elle ? C'était peut-être ça le problème, elle ne pensait à rien. Laissant ses affaires derrière elle, la jeune sud-africaine disparue en courant pour aller rejoindre son amie malade. Une envie de pleurer l'envahie, l'angoisse était en train de la prendre et ses tripes se tordaient de douleurs .... Plus jamais elle ne boirait ...

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Alcool. Chaleur... Tout tourne dans ma tête. Je me sens flagada et à fond en même temps. Sisi danse comme une folle dans une salle commune complètement vide. Ma jugeote me murmure de calmer le jeu, baisser le son, histoire qu’aucun préfet ne viennent nous briser les noix, mais mon corps en décide autrement. Lorsque j’ai commencé à picoler plus rien ne m’arrête. Je pourrai être en action toute la nuit, surtout comme je continue à m’abreuver de whisky. Il porte bien son nom ce petit con, j’ai la gorge en feu. Tout le monde autour de moi semble brûler d’une flemme vive et intense. Elle est belle, juvénile et insouciante. Qu’elle a de la chance d’ignorer ce monde de brutes dans lequel on vie cette Sisi. Une petite princesse. Prit d’un haut les cœurs, mon esprit flanche. Je me sens disparaitre sous l’effet de l’alcool. Si je ne veux pas sombrer il m’est obligé de me ressaisir. Dans un geste surprenant Eléonore se lève d’un bond et part danser. Je reste là, à partager la bouteille avec Taylor. Ma bonne copine de beuverie. Si nos parents nous voyaient. M’en fou, j’suis bourré.

“Pff, ça fait du bien de se lâcher de même! On devrait faire ça plus souvent!”

Elles sont aussi stones que moi et finalement je ne porte plus d’attention à Tyty. Elle reste calme tendis que les filles nous offrent un spectacle du tonnerre. C’est vrai, on devrait faire ça beaucoup plus souvent. Je me lève, change la musique et attire la princesse contre moi. Il est temps pour le Serbo Croate de danser un rock. Il n’existe plus rien autour de moi que Siobhan. Eléonore disparait de mon champ de vision à l’image du canapé et Taylor. La musique s’empare de mon corps et je ne contrôle plus grand-chose. Cette nuit tout peut arriver au sens où l’alcool révèle de nouvelles personnalité. Connaissant Sisi je n’aurai pas vraiment pensé la voir un jour se déhancher ainsi, ni même boire une goute d’alcool. " Ahahah chez moi on ne danse pas du tout comme ça ... mais j'aime bien aussi !" Je ne peux que lui sourire à pleine dents, en même temps je ne contrôle plus vraiment grand-chose. Mon corps ne réagis plus et quand je lui ordonne de se poser, il continue à bouger. J’ai envie de boire, j’ai la gorge sèche. Nos respirations s’entremêlent à cause de nos pas de danse. Je ne regrette pas de dévergonder la princesse à son papa. Une image me vient en tête, celle de moi en père gâteau avec ma fille. Je détesterai qu’un garçon comme moi approche la chair de ma chair. Avec l’alcool je suis bien plus rustre et macho qu’en temps normal, surtout avec les filles. Trop mature mais immature en même temps. Pourtant quand je la regarde, je ne ressens pas les pulsions que j’éprouve face à Alexanne ou d’autres filles. Le visage d’Isis Seymour me revient en tête alors qu’un hoquet secoue mon corps. Trop d’alcool dans le sang et je manque de vomir mes trippes. Isis. Je la connais putain, j’ai picolé avec elle au Trois Balais et c’est tout ce don je me souviens en dehors de me réveiller avec un putain de mal de crâne et une note de chambre à payer. Vraiment, faut que j’arrête de trop boire en compagnie de femme désirable. Je ne suis pas certain d’avoir baisé avec elle mais qui d’autre aurait pu me laisser à poil dans un chambre des Trois Balais avec un trace de griffes sur le torse. Non, ça peut pas être ça ... Je divague. Siobhan doit me trouver franchement dégueu avec mes yeux à moitié figure, limite pitoyable. Chaque foi qu’j’bois mes lèvres sourient mais mon regard en dit long sur mon état de fatigue. Je suis a deux doigts de prendre la décision de retourner m’asseoir mais je sens au regard de Sisi que c’est pas le moment. Un court instant on se regarde dans le blanc des yeux avant qu’elle ne se dresse sur la pointe des pieds et approche ses lèvres des miennes. Cerveau au ralenti j’assiste à la scène sans rien comprendre. Autour de moi la pièce arrête d’onduler au rythme des battements de mon cœur. Mes mains montent rapidement de chaque coté de son visage et dans un élan incontrôlé, je lui rends son baiser. C’est toujours la faute à l’alcool s’il se passe des choses étranges. Je ne ressens plus que la chaleur des lèvres de Siobhan sur les miennes. Le temps du contact est court, peut être même trop même. Son regard est presque paniqué alors qu’elle s’éloigne, me laissant bras ballant.

" Je ... Oh mon dieu ... je .... je suis désolée .... je .... je ne sais pas ce qui m'a pris ... je ... "

Je la regarde, abasourdis. C’est le trop plein d’alcool, je suis dépassé par les évènements. Mes lèvres me brûlent tendis que mon cerveau reprend conscience. Pourquoi est ce qu’elle a fait ça ? Et moi, je lui ai vraiment rendu ? C’est comme si je venais de dessaouler d’un seul coup. Sisi, la princesse d’Afrique du Sud vient de m’embrasser. Peut être est ce la faute à l’alcool, ou bien la surprise, mais ma mâchoire se décroche alors que sa petite voix me parvient à mon oreille. "Je ... je vais aller voir Elénore " Elle s’en va presqu’en courant alors que je reviens doucement à la réalité. La brune n’est plus là, il n’y a plus que Taylor et moi. Ballot je retourne vers elle et lui prend la bouteille des mains. Il reste un fond de whisky. On lui aura fait un sort, je comprends mieux certains comportement, ou pas. Vraiment, m’embrasser moi. Je jette un regard à Taylor, toujours avachis sur le canapé. Flagada je pose mes fesses sur la table basse, écarte les jambes et appuie mes coudes sur mes genoux. La bouteille à bout de bras, j’arrive à ouvrir la bouche.

- Faut arrêter de faire boire les plus jeunes ... vraiment.

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