Il n'était que très tôt le matin, et la journée s'annonçait déjà mauvaise pour Kyra qui accélérait son pas, tête baissée très concentrée sur sa robe. À l'aide d'un mouchoir, elle frottait en répétant des petits coups secs le tissu. Heureusement, il n'y avait personne se trouvant sur son chemin dans les gigantesques couloirs. Les élèves prenaient soit leur petit déjeuner à cette heure-ci, ou pour les plus feignants d'entre eux restaient dans leur lit profitant des dernières secondes de sommeil, ou encore pour les plus jeunes perdus contemplèrent le château avec un regard de désespoir. Comment, un jour, allait-il s'y repérer ? La jeune Pevewelt s'en moquait de ces derniers, tant qu'ils ne viennent pas l'embêter. Si, par malheur, il y en avait un qui tombait sur elle lors de cette matinée, il aura encore plus peur de cet endroit. Perdue dans ses pensées, elle en oublie son but premier. La tâche infâme orange dû au jus de citrouille résistait au frottements répétitifs de Kyra. Qu'allait-elle faire maintenant ? Maladroite, devenait-elle ? Oh non, elle ne l'espérait point, quel vilain défaut voilà. Qui pouvait imaginer une fille bien élevée ainsi ? Son père n'en serait pas fier. Au final, le plus grave, ce n'était pas sa réaction, mais le vêtement en lui-même très symbolique dans le coeur de Kyra : sa mère le portait dans ses plus jeunes années. Peut-être que notre rousse aimait beaucoup tout ce qui était à la mode, tout ce qui valait une fortune... mais qui ne rêvait pas d'héritier des habilles de nos parents ? Puis, son père était tellement heureux de la voir ainsi, qu'elle en souriait autant. Et en cette malheureuse matinée, lors de son petit déjeuner mouvementé par des discussions de tout genre : variant entre les vacances, les professeurs, les cours, elle renversa son jus de citrouille. C'était bien la première fois que cela lui arrivait. D'habitude, très soigneuse, elle prêtait beaucoup d'attention à ses gestes pour ne pas se tâcher. Elle dût donc se lever rapidement de sa table sous les rires moqueurs des élèves pour se diriger vers les toilettes et ainsi nettoyer sa robe. Au passage, concentrée sur ses vêtements, elle bouscula des élèves, mais ne s'excusait point. Il n'avait qu'à regarder où ils allaient. Ne voyait-il pas qu'elle marchait tête baissée, son regard vers le sol ? Non, bien sûr, les plus jeunes étaient trop idiots pour comprendre cela. Avec pleins d'arrogances, elle criait sur chaque élève se trouvant sur son passage. 

Pour se calmer, Kyra touchait généralement son collier. Sa main approchait son cou, et ne trouva que sa peau. Où était-il ? Elle portait toujours ce bijoux, jamais elle ne l'aurait laissée dans sa salle commune. Perturbée par tous les événements, elle décida de s'asseoir cinq minutes sur un banc devant elle pour réfléchir à sa matinée. D'abord, elle s'était levée en sursaut par des chuchotements bien trop fort de ses camarades de dortoirs. Ensuite, elle avait mis sa robe et.... Voilà la solution, son collier restait introuvable, et elle était partie sans. Quelle drôle d'attitude pour la Pevewelt, me diriez-vous ! Avant de descendre déjeuner, elle avait cherché de partout : sous son lit, dans les tiroirs divers, sous les canapés, tables, commodes accusant toutes personnes de lui avoir volé. Mais qui sait, peut-être l'avait elle simplement égaré dans Poudlard. Tout cela l'énervait encore plus. Elle se leva brutalement et accéléra sa marche. Que lui arrivait-il enfin aujourd'hui ? Un mauvais sort ? Qui pouvait bien lui en vouloir ? Non, cette idée était stupide, existait-il vraiment un sort pour rendre maladroit les personnes ? Elle ne le pensait point, mais cette pensée restait quand même en tête. On ne savait jamais.... 

Elle bouscula une personne. Sans la regarder, elle lui recracha tout son énervement à sa figure : 


"Oh, tu peux pas faire attention ! Regarde où tu marches ! Pfff... Dégage !"