Au sortir du cours de Potion un banc de vipères glissait vers le réfectoire. La grande salle allait accueillir encore une fois une horde d'élèves pour le repas de midi. Les quatre tables se remplissaient alors que Livy prenait place en bout, à sa place de préfète. En face d'elle se tenait bien droit Ryan, ainsi que Naïa et Isis. Les autres n'étaient pas bien loin comme Paige ou Ed'. Tous formaient une sorte de famille puisque maintenant beaucoup de choses les liait. L'organisation qu'avait fondé Ryan prenait forme et ils venaient de vivre la première réunion. Tous se connaissaient plus ou moins et maintenant ils devraient faire comme s'ils étaient du même sang. Des frères. Une nuit avant les vacances Livy avait assisté une cérémonie un peu spéciale dont elle garderait à jamais le souvenir. Outre le fait d'avoir évincé Lucy, Isis avait réussis à se mettre Quick dans la poche. Amie des deux la Melrose n'avait rien dit et conclut le pacte de sang sans rien dire mais c'était tout de même un peu fourbe. Cependant, elle accordait à Isis carte blanche puisque jusqu'ici tout lui avait réussit. Avalant une aile de poulet trop cuite Livy laissa filer son regard à la ronde. Assis aux autres tables ils n'y avait que de la vermine. A sa hauteur elle put croiser le regard de Seth qu'elle gratifia d'un sourire après avoir arraché un bout de viande à pleine dents. Le soucis se posait toujours vis à vis de ses menstrues et il était peut être temps de prendre un rendez vous au bureau de St Mangouste. Si le petit cancrelat de Rosenberg avait effectivement fait une bourde elle le lui ferait payer. Sans s'en rendre compte l'aile de poulet ploya entre ses doigts avant de se fendre en deux. Le petit bruit de cassure la ramena sur terre.

- Voilà les hiboux ! héla un garçonnet de seconde année.

Effectivement, la vipère leva les yeux au ciel. Le plafond se la jouait petit maison dans la prairies avec un ciel bleu digne d'un parfait jour de printemps, alors que dehors il pleuvait des corde. C'était donc vraiment le moment de se foutre de la gueule du monde ? Livy fronça les sourcils comme l'initiative du château lui déplaisait. Les mômes de toutes les tables étaient heureux de recevoir des lettres en tout genre. Certaines devaient même venir de leur voisins de table ou de dortoir. Souvent entre eux les élèves s'écrivaient. Elle était d'ailleurs une de celle à profiter de ce système pour contacter Slevin. Le Serdaigle et elle entretenaient une relation spéciale dont la jeune femme se délectait. Personne n'en savait rien et c'était jouissif. En cours ils se lançaient des piques, il leur était même déjà arrivé de se battre dans le cloître de Poudlard, et pourtant dans l'ombre ils se respectaient. D'un accord mutuel Slevin et Livy en étaient arrivé à la conclusion ultime. Pour s'entendre, se soutenir et être sournois, ils faut que personne n'en sache rien. A l'heure actuelle la vipère attendait une réponse concernant une petite chatte qu'elle ne supportait même pas en peinture. Ni Naïa ni Ryan ne virent leur hiboux arriver pourtant, un hiboux vint à elle, et ce n'était pas le truc qu'elle avait acheté pour faire office de pigeon voyageur. Le volatile se posa dans son assiette. Il était très grand et très digne. Livy plongea son regard dans le sien, glacial. C'était le hiboux de sa mère, Shadox. Évidemment la lettre qu'il tenait dans son bec atterrit dans la sauce et manqua de se noyer. Dans son envol l'aile de l'animal fouetta la joue de Livy. Cette bête était aussi méchante que sa patronne. Que voulait encore sa mère à Livy. Depuis qu'elle lui avait fait signé l'acte d'émancipation, Aalis ignorait Livy pourtant, il y avait cette lettre. Dans un acte impulsif parfaitement maîtrisé Livy empoigna son verre à pied et le balarda contre l'animal en plein vol dans un cris de rage. Sa mère allait la rendre folle. Le hiboux vacilla mais continua son chemin tendis que la lettre partait en morceaux. Dans sa rage la préfète ne finit même pas son repas. Elle ne s'excusa pas auprès de ses amis et sortit de table en lançant un regard noir. La pourriture qui enflait en elle ne demandait qu'à sortir. Peut être que le jour où elle devrait affronter sa mère viendrait assez tôt, et qu'elle lui ferait tout payer. Pourtant, à l'heure du repas Livy ne souhaitait d'une chose, qu'on lui foute la paix. Forcément, croiser un retardataire dans les couloirs lui fit voir rouge, surtout que le môme venait vers elle. Les yeux révulsés, baguette dans le poing et air mauvais, n'importe qu'elle personne la croisant aurait fuit … pas lui.

- Ça va madame?

Il était donc impossible de passer ses nerfs seule, sans être dérangée ? Et en plus sans être appelée « madame » ? Non, vraiment. Livy explosa.

- Qu'est ce que tu veux toi ? Tu veux savoir pourquoi je te gueule dessus sans raisons ? cracha la vipère en regardant le gosse portant les couleurs des blaireaux. Le pauvre ouvrait des yeux gros comme des soucoupes et n'osait pas bouger. Livy avait besoin d'un souffre douleur aussi elle laissa la colère monter en elle. Vu tes vêtements et ta petite coupe de cheveux, ta famille doit être chouette non ? La mienne est affreuse. Ma  mère d'abord. Aalis Melrose, Calixte de son nom de jeune fille. La quarantaine, petite, maigre et vraiment pâle. C'est une vrai vipère qui est plus sang pur que Serpentar lui-même. Aucune ombre au tableau de sa famille, jamais un seul faux pas. Toute la famille est fière d'elle. Bien sûr elle a passé sa scolarité à Poudlard et pour ça je la respecte mais jamais au grand jamais je ne l'aimerai. Elle m'en a fait voir de toute les couleurs. Cette vieille folle adule la magie noire, elle la pratique en secret et croit que je ne suis pas au courant. De toute mon enfance, je ne l'ai jamais vue rigoler et encore moins me dire qu'elle m'aimait. C'était à croire que je n'était qu'une enfant indésirable. Puis y'a ma sœur, Kim. Elle est en 4eme année ici, à Poudlard, dans la même maison que moi. Si tu la laisse s'approcher de toi elle te bouffera sans broncher. Peut être l'as tu déjà vue ? Une mini moi mais en brune, les yeux très clair et un sourire de tueuse.  Plus petite elle décapitait nos poupées. Avant je m'entendais bien avec elle, souffla finalement la jeune femme en s'adossant au mur, on se parlait et se faisait confiance. Je me souviens d'un jour où je prenais mon bain avec, c'était avant la mort de mon père. Elle m'a confié avoir mentit à notre mère vis à vis de son amour pour les suçacide. Aalis a toujours haïs les confiseries. Depuis un an on ne se parle plus, à vrai dire je l'ai presque poussée au suicide. Eh oui, je suis un monstre moi aussi ! Mais mon satané frère est intervenu. Stefen. Il est passé par Serpentar lui aussi, mais jamais tu ne l'as croisé, tu es trop jeune. Il a 21 ans et vit à New York, aux States. D'après les rares lettres qu'il m'envois, ce qu'il préfère là bas se sont les soirées où il peut rencontrer des mannequins moldue et profiter d'elle. Mon frère à toujours aimé le luxe mais à la base c'était un gentil gars. Il a été mon héros mais comme chaque personne change, il m'a déçu. Gosse il me protégeait des punitions de ma mère. Quand je faisais une bêtise, c'est lui qui était toujours punit et jamais il ne m'a balancé. C'était vraiment quelqu'un de bien, un garçon perfide mais loyal qui n'aurait jamais pu trahir ceux qu'il aimait … et pourtant il l'a fait ! Quand papa est mort il nous a laissé tomber Kim et moi pour étudier et reprendre les rennes de l'entreprise. Il m'a abandonnée, comme papa. Mais lui c'est une autre histoire. De toute ma jeunesse je ne l'ai jamais nommé par son prénom. Max, ou Maximillien m'était imprononçable, et il s'en fichait. Si Stefen a été mon héros, mon père était tout pour moi. Lui il n'est pas allée chez Serpentar mais dans la maison de Serdaigle. Jamais il n'a levé la main sur moi, il adorait manger des caramel avec moi devant les feu de cheminé hivernaux ainsi que m'apprendre à voler dans le jardin. Lui il souriait tout le temps contrairement à sa femme. D'accord il perdait ses cheveux et nous cachait des choses mais il était un homme bien, à son niveau. Son entreprise est tout ce qu'il me reste de lui, il a monté une multinationale dans le monde moldu avec des branches dans tout les secteurs. De l'automobile en passant par l'informatique, il touche aux pierres précieuse et au pétrole...  Seulement il est mort. Finalement, il ne me reste que mon cousin, Ryan. Sa mère est la sœur de la mienne, et c'est aussi une folle furieuse. Tu dois le connaître, c'est mon collègue préfet. Un très bel homme, avec des faux airs de James Dean, un acteur moldu. Certes il a son caractère mais je le respecte et c'est réciproque. Je sais qu'il est menteur, manipulateur, sadique et légèrement imbus de sa personne mais ça lui va très bien. Il est parfait comme ça mon Ryan … Bon allez, dégage va !

Livy était toujours appuyée contre le mur et sentait sa gorge sèche. Elle venait de parler de toute sa vie et de sa famille à un gamin dont elle ignorait tout. Avec un peu de malchance celui-ci irait tout répéter à une commère et son pétage de plombs se saurait. Une sourire s'afficha sur son visage à l'idée que l'on puisse entendre parler d'elle ainsi. Livy Chloris Melrose, préfète de Serpentar et plus instable que jamais. Il y aurait de quoi avoir peur, son impulsivité et sa tactique étaient connus de tous. Son regard changea. La folie qui y trônait un instant plus tôt laissa place à une détermination sans faille. Le souffle court elle se redressa et croisa alors le regard du seul témoin de la scène. Il se tenait là, tranquille appuyé au mur un peu plus loin. Le salaud l'avait suivie jusqu'ici et n'avait pas bronché. Il affichait un sourire cocasse sur son charmant visage. Amusée, la vipère se dirigea vers lui sans ranger la baguette qu'elle avait sortit de sa cape un peu plus tôt. C'était peut être le calme avant la tempête ?

- Cousin, ça te dirait de te défouler un peu en salle de duel ? Sans merci.

Elle jubilait déjà rien qu'à l'idée de lancer sortilège sur sortilège dans la plus pure légalité. Poudlard accordait les duels de sorciers et les préfets allaient se faire un plaisir d'en profiter.

Si la journée n’était pas trop moche niveau temps et ensoleillement, la vie de Livy venait de prendre un sérieux coup de vent. Sa mère, encore elle. Toujours cette vieille harpie venait lui gâcher la vie, que ça soit le jour ou la nuit. Elle la guettait comme un rapace sur un pauvre rat d’égout. Livy se sentait prisonnière malgré le fait d’être enfin indépendante. Le ministère le lui avait accordé en fin d’année dernière, puisque sa mère avait « signé » les papiers. Cependant, Aalis venait de prouver encore une fois qu’elle garderait une certaine emprise sur la vie de sa fille. Regardant le gosse terrorisé partir en courant vers la Grande Salle, Livy fulminait. Son sang bouillait dans ses veines, elle sentait la rage monter en elle comme la lave d’un volcan en éruption. A l’imagine d’une Naïa énervée, Livy pouvait faire beaucoup de dégâts si elle ne se canalisait pas. Ses phalanges avaient blanchit tellement elle serait sa baguette au cœur de la paume de sa main. Comme si Merlin avait vu venir le carnage, Ryan se présenta. Enfin, elle croisa son regard et vit une solution. Un duel. Vite fait et bien fait, pour évacuer toute cette hargne qui brûlait en elle.

« Alors, comme ça je suis menteur, manipulateur, sadique et imbus de ma personne ? Tu me décris plutôt bien, j'ai l'impression que tu me connais un peu. Il faut croire que c'est de famille. Au moins, je suis bel homme. » Dit-il en rigolant. « Mais bien sûr que j'accepte ton invitation chère cousine, je ne suis pas un couard. Ne t'en fait pas, je n'aurai pas de pitié. »

Toujours à rire celui là. Son cousin, son cher et tendre ami aussi. Ils avaient grandit quelque peu ensemble, à toujours partager la chambre à coucher lors des réunions familiale. Leurs mère n’étaient pas jumelle mais tout aussi frappadingue l’une que l’autre. Le sourire qu’affichait la vipère était parfaitement froid et sadique, bien qu’elle fût heureuse de prévoir ce moment avec Ryan. Ça risquait de dégénérer à tout moment mais ça lui ferait un bien fou.

- Alors amène-toi.

Son ton était pressé, presque au bort de l’explosion. Le fait de marcher rapidement pour se rendre en salle de duel eut pour effet minime de ralentir le cœur de la Melrose. Pénétrant dans cette salle entêtante, elle se sentit plus détendue. Peut être que la colère contre le môme était passée mais pas celle contre sa mère. Sans doute verrait-elle le visage de sa mère lorsqu’elle lancerait un sort contre Ryan ? Tous deux avaient le malheur de ressembler assez à leur mère, c’était donc une éventualité. La rencontre allait être jouissive et épique. Deux septième années, parfaitement entrainée aux arts de la sorcellerie. Livy ne se surestimait pas, si les potions n’étaient pas son fort, jeter un sort elle maitrisait. Lentement mais sûrement, elle se déchaussa, pour être plus à l’aise. Son écharpe en main, elle entendit la voix de Ryan percer le silence de mort qu’ils avaient instauré durant le trajet.

« Tu sais qu'en Cinquième, j'ai presque eu ma cellule à Azkaban ? Je m'étais amusé avec une minable de lionne qui a fui l'école, du nom de Wolsdorf. Je lui ai jeté un Doloris. Heureusement pour elle, je l'ai tout juste manqué. L'idée de la voir se plier par terre me faisait bien sourire… » Dit-il, en marchant de son côté afin de monter sur les marches afin d'arriver face à elle sur l'estrade. « Pas de sortilèges Impardonnables, j'ai pas vraiment envie d'en utiliser contre toi, je ne veux pas défigurer ma belle cousine. Prête ? Je te laisse faire le décompte. »

La vipère fronça les sourcils et ne put se départir de ce magnifique faciès d’énervée. Elle n’avait rien contre son cousin aussi elle espérait qu’il ne lui servirait pas de souffre douleur. L’avoir choisis lui avait un avantage, il avait le même niveau magique qu’elle. Il se défendrait, ça serait un duel à la loyale. Toujours sourcils froncé, Livy sourit avant d’ouvrir à son tour la bouche. Elle avait la gorge sèche et son cœur battait déjà deux fois plus fort, histoire d’améliorer son endurance et ses réflexes.

- Ouai, j’en ai entendu parler. T’es un vrai taré en fait, mais c’pour ça que je t’aime … En garde cousin, que des sortilèges scolaires, histoire de ne pas être démis de nos fonction.

A son tour, elle laissa glisser sa cape de sorcier à terre. En chemisier, jupe et collant, elle ne se sentait pas à l’aise mais ça irait. Déjà elle avait viré ces petites chaussures à petit talons. Si elle les trouvait jolies, au fond elle les détestait. Son visage devait être complexe, à la fois amusé et énervé. La jeune femme sentait ses traits tiré, de ses sourcils à son sourire étendu. Une personne extérieure aurait put la prendre pour folle, prête à mordre pour son plus grand plaisir. Enfin debout sur l’estrade, elle se sentait puissante, et ce malgré le fait qu’il n’y avait personne pour les observer. Ce détail était dommage mais au moins les cousins pourraient s’en donner à cœur joie. Jambes écart, bras ballant mais prêt à agir, Livy se contrefichait des positions réglementaires.

- Au diable les banalités, siffle-t-elle en faisant allusion aux salutations habituelles. En garde, à trois. Un … deux … trois !

Bien sur, il fallait agir au « trois » pas après, mais ça elle n’avait pas jugé bon de le signaler. De toute façon il aurait fait pareil. Ni une ni deux, Livy pointa sa baguette vers Ryan et enchaina deux petits sortilèges.

- Expelliarmus ! invoqua la vipère, suivit sans attendre d’un autre sort. Opugno !

D’un geste rapide du poignet elle dirigea une chaise vers son cousin, histoire qu’il soit un peu occupé le temps qu’elle prépare la suite …

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