♦ C'était comment à et avant Poudlard ?: Busan, la Montagne Chaudron. Elle est le témoin immuable et dressé de mon enfance. Je n'ai pas le souvenirs d’événements isolés, tout se rattache à la ville. Le long des plages désertes, au petit matin je cours. Quelque chose dans la main, je tournoie et je ris. Sur les murs de pierre, ma main vogue et ondule. Le roc antique s'élève, et je frissonne à la vue de la bâtisse. Un bel édifice, neutre et froid, c'est ma maison. Du moins, je retourne ici là aux couchés de soleil. J'entrevois mes parents ; des ombres à mes talons. Aujourd'hui, ils sont des esquisses au coup tremblant et mal assuré. Et puis j'entends les mots d'anglais. Je rejoins docilement l’instituteur en charge de mon éducation. Ses traits sont graves, comme taillés dans le marbre. Il a des yeux bienveillants et sévères. De fines lèvres, toujours entrouvertes. Il m'apprend des mots d'ailleurs, aux sonorités bien étranges. Je me plie aux attentes, je ne sais pas faire autrement. Enfin, l'on m'envoie au pays de l'instituteur. Je viens d'avoir onze ans, et je ne veux pas quitter la baie, le marché, les lumières, les petites montagnes et les sanctuaires. Je quitte la ville et mon enfance.  

Mes années à Poudlard défilent, sans grand remous. Le Choixpeau me donne une maison, Serpentard. Je ne sais pas grand chose de l'école, je parle seulement la langue. Je ne suis pas un grand bavard, alors je reste souvent seul. Du moins les premiers mois. J'en ai besoin aussi, de cette solitude ; de ce silence rassurant. Je ne brille pas en cours non plus, mais je suis fin et assidu. Cela m'évite bien des déconvenues. Somme toute, je suis bien ordinaire. Rien ne me prédispose à la magie et ses effets, pourtant je m'acharne à la tâche. La Montagne Chaudron me manque encore, mais ici, c'est... familial. Est-ce les banquets, les rires des autres élèves... Je ne suis pas dépaysé ; pourtant ma patrie est à l'opposée. Quant à la culture, c'est tout autre chose. Il y a ce jeu, dans les airs. Avec des balais... ! Et puis, l'on dit que je suis bien calme pour un Serpentard. Seulement, mes pensées et mes envies sont miennes. Leur découverte prouverait certainement mon affiliation à Salazar Serpentard. Certes, je ne suis pas démonstratif. Mais je calcule, j'envisage, je prévois. C'est une seconde nature, je ne peux m'en empêcher. Sous mes airs studieux, je ruse. Mon instituteur d'Angleterre disait bien que j'étais d'un mauvais genre. Si je n'ai pas beaucoup d'amis, ce n'est pas que je suis timide. Mais pris d'un tel égocentrisme, je ne veux m'inquiéter pour les autres. Enfin, il y a ce garçon. Je le remarque dès ma troisième année. Un Serdaigle, et Sang de bourbe qui plus est. Pourtant je rêve de son sourire chaleureux. Lui est apprécié, souvent entouré. Je le regarde de loin, derrière des bouquins que je ne lis pas. Un camarade me fait découvrir le quidditch, ce sport avec les balais. J'intègre l'équipe comme poursuiveur. Cela me ressemble bien, tiens. Et tout s'enchaîne rapidement, jusqu'aux examens finaux.

♦ Et ta baguette, elle est comment ?: Crin de sombral, 25 centimètres, souple.

♦ Et depuis qu'il en est sorti ? : Après Poudlard, je pars à Tokyo. C'est tout nouveau ; et frais, et exaltant. Je me sens libre, et je me confonds parmi les Moldus. J'entretiens un rapport étrange avec eux. Je les vois, au loin ; un miroir entre nous. Si proches, pourtant, à des lieues. Je les apprécie, même. Moi qui croyait en être, jusqu'à mes onze ans. Je ne puis m'empêcher d'éprouver cette affection étonnante ; cette curiosité insatiable. Malgré les brimades, et les courroux. Je suis né pur, de même que mon ancestrale familiale. Au fil du temps, un certain dédain s'est emparé de mes proches quant aux Sang de bourbe. J'ai suivi le mouvement, jusqu'à maintenant. Moi aussi, j'avais la bouche rieuse et le mot caustique. Cette arrogance qui s'éprend de tout ; de l'ingénuité même. Enfin, je suis las des conventions. Je divague, sorcier, homme, animal, qu'importe. Les heures défilent, en fanfare, en silence. Le temps me coule dessus, et je ne fais rien. Je me laisse sombrer dans une solitude abrutissante et réconfortante. Je sors à la nuit tombée, m'enveloppant du manteau de l'indifférence. Je vais quelque part. Je lis un manga, à l'ombre d'un convenience store. Au petit matin, les jupes des collégiennes voltigent, dévoilant leurs jambes délicates. Je souris à leur gloussement. La vue juvénile m'émeut un peu, pas tout à fait. Je n'ai qu'un désir. Aidan Kang. Je me languis de lui. Je l'aime, à vrai dire, et de la pire manière qui soit. Les doux mots des hôtes me passent sur les lèvres, et je soupire. Un peu d'alcool, des mains baladeuses, je me traîne dans une vie atemporelle.
Et puis le manque me tue. C'est le désir qui ravage mon corps assoiffé, mon âme esseulée. D'une minute à l'autre, je découvre St James Park. J'entends les accents glissants, l'élégance anglo-saxonne. J'étreins Londres comme une vieille amie, un sourire timide aux lèvres ; honteux de l'avoir ainsi quittée. J'appelle une connaissance, poste vacant à la Gazette. On convient d'un rendez-vous, et heureux de ma fortune, je erre dans un pub. Enfin, je dois le trouver. Que j’assouvisse ce désir ou qu'il se meure dans la honte et l'amertume.

♦ Mari (Femme): (5lignes minimum)

♦ Enfant(s): (5lignes minimum)

♦ Reste de la famille: (5lignes minimum)

(ec)