♦ C'était comment avant Poudlard ? (et un peu après aussi, on ne passe pas trois années sous silence =°) : Avant Poudlard ? Sept années de Paradis terrestre, puis une lente descente en Enfer. D’abord la joie, l’insouciance de l’enfance, l’amour de sa mère, la beauté d’un rire heureux. La seule Magie qui existait était celle de firmament, de la mélodie du vent dans les arbres ou du chant séraphique des oiseaux, du soleil qui chaque jour se lève, du ressac, de la pluie qui tombe. C’était les histoires merveilleuses que lui lisait sa mère pour qu’il s’endorme, c’était la jolie musique qu’elle jouait au piano, c’était son doux parfum. La vie de Damoclès était tout simplement parfaite, plus belle que ce que n’importe qui pouvait rêvait, plus belle que ce que chaque enfant mérite. Mais un jour, cet Eden s’embrasa, lentement. D’abord, car des choses étranges se passaient autour de Damoclès. Parfois, lorsqu’il s’énervait contre sa sœur, des objets volaient, tous seuls, comme si une force –magique ou maléfique- en prenait le contrôle. Un jour, alors qu’il fixait le tapis du salon en affirmant ne pas en aimer la couleur, celui-ci se teinta d’un vert somptueux. Un garçon qui l’embêtait souvent s’était retrouvé recouvert d’immondes pustules, tandis que les fleurs poussaient à chaque fois qu’il le voulait, même en plein hiver, à la grande joie de sa mère ou de son amoureuse. Certains l’admiraient, le considéraient comme un puissant Mage. D’autres le craignaient, disaient qu’il était fou, voire habité par le Démon. D’autres encore, comme son père, le repoussaient, tout simplement. Mais peu lui importait, sa mère était là, toujours à ses côtés, bien qu’un peu effrayée.

Cependant, ce bonheur ne pouvait plus durer, et c’est sans doute pourquoi le Ciel rappela à lui la personne à qui Damoclès tenait le plus. En effet, par une froide matinée d’hiver, sa mère, comme à son habitude, pris sa voiture pour se rendre au travail. Le sort voulut que sa voiture dérape sur une plaque de verglas, pour finir sa course contre un arbre au tronc épais. Morte sur le coup, avaient dit les experts, premiers arrivés sur les lieux de l’accident. Ainsi, l’enfant perdait l’unique personne qui avait toujours su le faire sourire, en même temps qu’on lui retirait brusquement tout ce qui faisait la joie de l’enfance. Profondément meurtri, il venait de perdre à jamais sa douce innocence. Rejeté par son père, qui haïssait toute forme de Magie, méprisé par les enfants de l’école, qui se moquaient des phénomènes étranges qu’il provoquait, Damoclès avait tant sombré qu’on pensait que jamais plus il ne rirait. Des mois durant, il s’enferma dans un profond silence, n’exprimant son chagrin qu’au travers ses dessins –tous toujours magnifiques, il fallait l’avouer. On l’envoya chez de nombreux psychiatres, qui tous pronostiquaient la folie : La Magie n’existait pas, ces "phénomènes étranges" étaient tout droit sortis de son imagination, et la mort de sa mère n’avait guère arrangé les  choses. Son père voulut le faire interner, pensant par la même occasion se débarrasser d’un enfant au pouvoir étrange et effrayant.  Fort heureusement, sa sœur Ophélia, de sept ans son ainée, s’y opposa, ne voulant pour rien au monde demeurer seule avec un homme devenu l’ombre de lui-même. Elle devint pour Damoclès une sorte de mère de remplacement, tentant de se délester de son propre chagrin pour être la meilleure aide possible, d’assurer à son frère qu’il ne devait pas haïr la Magie, si vraiment elle était réelle. Ce n’était pas une malédiction, bien au contraire, c’était un don. Elle était incapable de le consoler de la mort de leur mère, mais pouvait au moins lui apprendre à aimer cette particularité qu’il possédait. Elle pouvait lui prouver qu’à l’instar de leur mère, elle resterait à ses côtés quoiqu’il se passe. A jamais.

Le temps passa, et Damoclès en vient à aimer son "don", plus que tout au monde. Elle le rendait différent, le transformait, et lui permettait d’avancer. Il demeurait un garçon étrange, un peu sauvage, et espérait chaque jour rencontrer des personnes qui lui ressemblait –après tout, il n’était pas le seul à posséder ce don, il en était intimement persuadé. Ce désir devint rapidement une obsession. Ophélia ne savait plus que faire, et songeait à abandonner, quand un beau jour, alors que Damoclès venait d’avoir onze ans, une étrange nouvelle arriva, portée par un hibou : Il était un sorcier. Un vrai. Une école, quelque part au Royaume-Uni, lui ouvrait grand ses portes, lui proposait d’apprendre à maitriser ses pouvoirs. C’est ainsi que Damoclès fit son entrée à Poudlard.

Ses deux premières années furent pour lui le bonheur retrouvé. Il aimait la magie, il aimait son école, et surtout, appréciait grandement d’être entouré d’autres sorciers. Il se lia rapidement d’amitié avec eux ; pour la première fois de sa vie, il était considéré comme normal. Il restait cependant mystérieux sur son passé et sa famille, s’inventant même quelque origine obscure. On eut pu croire que les sombres années étaient définitivement mortes, que la joie avait fait son grand retour, qu’il n’avait qu’à se soucier de ses études. Mais l’adolescence est une chose bien terrible, qui parfois fait ressortir des chagrins enfouis profondément. Au cours de sa troisième année, son caractère se mit à changer, d’abord imperceptiblement, puis devint si étrange et difficilement supportable que bon nombre de ses amis lui tournèrent le dos. Euphorique, fou de joie, rien ne pouvait l’atteindre pendant des semaines, il en devenait dangereux pour lui-même, puisqu’il était persuadé d’être invincible. Et soudain, sans crier gare, comme une sournoise lame de fond, le désespoir l’envahissait, détruisant les frêles barrières qu’il avait érigées pour protéger son âme meurtrie. Il n’était plus qu’une carcasse vide, qui se réfugiait dans le silence pour dessiner ses maux. Un merveilleux coup de crayon, mais qui ne donnait forme qu’à de terribles images de sang, de mort et de solitude, qu'à des dessins qu'il voulait garder secret, sachant que quiconque les verrait en serait dégouté. Et ces humeurs alternaient, toujours, le rendant plus faible et instable encore. Sa sœur, qui avait entamé des études de psychologie, ne tarda pas à qualifier ses troubles de bipolaires. Grand sujet d’inquiétude, elle n’en touche cependant mot à personne, de peur qu’on retire Damoclès de cette école. Il rentre à présent en quatrième année.

♦ Et ta baguette, elle est comment ? : Bois de lierre et ventricule de cœur de dragon, 23,6 centimètres. Fragile, elle est efficace pour les enchantements, quoique parfois assez instable. Ou peut-être est-ce simplement le caractère de Damoclès qui la rend ainsi, après tout, la baguette et le sorcier ne sont-ils pas intimement liés ?

♦ Matières étudiées à Poudlard : Tous les cours obligatoires, ainsi que l’Arithmancie et l’Etude des Runes.

♦ Père: Cameron Oswald. Un homme tout à fait normal, du moins, pour un Moldu. Après de brillantes études, il devint médecin, et ouvrit bientôt son propre cabinet à Livingston. Ses compétences, qu’il faut lui reconnaitre, lui permirent de se faire rapidement un nom dans le milieu,  et ainsi d’agrandir sa clientèle. Il se construisit une fortune respectable, et put ainsi subvenir aux besoins de sa famille pendant de longues années. Le décès de sa femme le meurtrit tant qu’il refusa de se rendre à son cabinet un an durant. Ses patients, las, changèrent sans hésiter de médecin, qui veut se faire soigner par un homme incapable de contrôler son chagrin ? Sa réputation s’effondra, si bien qu'il a du vendre son cabinet, et signer un contrat avec le centre hospitalier le plus proche. Son refus d’accepter le don de Damoclès blesse énormément le jeune homme, bien qu’il ne le montre jamais. En revanche, il a une relation tout à fait charmante avec sa fille, qui s’engage dans une voie bien respectable, et qui surtout, lui a prouvé à maintes reprises qu’elle était responsable, et une fille aimante.

♦ Mère: Stella Oswald, née Talbot. Une femme lumineuse, une femme brillante, à croire que son nom avait influencé sa personnalité. Débordante d'amour et de joie, elle faisait le bonheur de ceux qui la connaissait. Toujours pleine d'imagination, elle prenait un plaisir fou à inventer des histoires pour les conter à ses enfants, ce qui créa une immense complicité entre eux. Elle avait rêvé de travailler dans l'édition, mais les affres de l'existence la contraignirent à accepter un simple poste de secrétaire. Si le Ciel n'avait pas été si cruel, sans doute se serait-elle lancée dans l'écriture d'un roman, chose qu'elle désirait ardemment sans jamais oser l'avouer.

♦ Frère(s) et soeur(s): Ophélia Oswald est une jeune fille charmante, selon les dires. Damoclès voit en elle une seconde mère, toujours prête à l'aider lorsqu'il en a besoin. Leur relation était pourtant tendue, mais le malheur engendré par la mort de leur mère les rapprocha. Ses études de psychologie l'ont grandement aidée à se remettre de ce traumatisme, si bien qu'à présent, elle songe à son tour à fonder une famille, espérant être une mère aussi parfaite que l'était la sienne. Grande rêveuse, elle écoute avec plaisir les récits de son frère, s'imaginant souvent être à sa place. Elle ne souffre cependant d'aucune jalousie, s'épanouissant parfaitement dans la voie qu'elle a choisie.

Exemple de RP. Jamais Damoclès ne s’était levé si tôt. Il faisait encore nuit lorsqu’Ophélia vint le secouer, lui murmurant qu’il était l’heure, qu’il devait se préparer afin de pouvoir être à la gare King’s Cross à l’heure prévu.  Il se demande brièvement pourquoi l’école n’avait pas permis aux élèves de venir par leur propres moyens, évitant ainsi à certains de longues heures de voiture, puis se rappela qu’il n’avait aucune idée de la localisation de Poudlard. Quelle chose étrange ! Il allait bientôt entrer dans un collège dont il ignorait tout, et allait se retrouver en internat, loin de sa sœur, seulement entouré d’inconnus.

Il avait peur. Vraiment.

Une boule dans le ventre, légèrement nauséeux, le garçon se prépara en vitesse, se forçant à avaler le porridge que sa sœur lui avait préparé. Il restait silencieux, trop occupé à ressasser ces questions angoissantes : Et si on ne l’aimait pas ? Et s’il ne se plaisait pas, là-bas ? Et s’il était mauvais ? Pire, et si personne ne portait d’intérêt à ses dessins ? Il écoutait à peine les recommandations et encouragement d’Ophélia, qui ne se lassa pour autant pas de ses bavardages. Sans doute comprenait-elle ce que ressentait son frère, sans l’avoir elle-même vécu. Elle avait toujours été douée pour ça. Le temps passa vite. Bien trop vite.

Damoclès avait à peine eu le temps de réaliser qu’aujourd’hui était le grand jour, et déjà, il était assis dans la voiture familiale, aux côtés de sa sœur qui venait d’obtenir son permis. Il savait que chaque tour de roues le rapprochait un peu plus de Londres, de la gare, de l’école, et son anxiété se faisait de plus en plus grande. Il était triste que papa n’ait pas voulu venir, et n’en comprenait pas la raison. Ils ne se verraient pas avant Noël, et ne s’étaient même pas dit au revoir. Il retint les larmes qui menaçaient de couler le long de ses joues, ne voulant pas qu’Ophélia le croit faible. Il était grand, à présent, il avait onze ans, et allait apprendre à vivre loin du cocon familial. Il fallait être fort, même si c’était dur. Sa sœur se tourna vers lui, et lui adressa un sourire encourageant. « Tout va bien se passer, Dam, je te le promets. », voilà ce qu’il signifiait. Elle lui faisait confiance, et il en était content. Il regardait le paysage défiler par la fenêtre, s’imaginant assis dans la nature, son carnet de dessin et ses crayons avec lui, croquant chaque champ, chaque ville, chaque route. Et ça lui faisait du bien.

Le soleil commençait à poindre à travers les nuages, réchauffant chaque atome de vie. L’automne arrivait lentement, amenant dans son sillage une parure dorée pour les arbres, mais l’été tentait encore de s’accrocher, de s’imposant, laissant des lambeaux de soleil partout où il pouvait. Ophélia avait allumé l’autoradio, laissant une douce musique s’élever dans l’habitacle, envahissant chaque recoin de silence. Damoclès était tout à fait bien, maintenant, et à mesure que les heures défilaient, à mesure qu’il s’approchait de Londres et de la gare, il sentait l’excitation monter. Il avait tellement hâte de rencontrer des gens comme lui et de commencer à étudier la magie ! C’était fou, complètement fou, comme un rêve d’enfant devenu réel. Comme les histoires que lui racontait maman, le soir…

Soudain, la voiture s’arrêta. Ils étaient arrivés.  La séparation n’allait pas tarder, et Damoclès ne savait plus quoi penser. Devait-il être triste ou heureux, anxieux ou excité ? Il y avait beaucoup de monde, et le garçon réalisa soudain qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où prendre son train. Celui-ci n’était pas indiqué sur le panneau, et la voie 9 ¾, telle qu’elle était écrite dans la lettre reçue, semblait ne se trouver nulle part. Il commença à paniquer ; peut-être lui avait-on fait une blague, ou pire encore, lui avait-on fait croire qu’il était un sorcier, pour finalement l’envoyer dans un institut spécialisé comme l’avait voulu papa.
« Ophélia, c’est où ? »
« Je n’en sais rien… Attends-moi là, je reviens. »
Il avait donc bien vu, on lui avait menti. Ophélia alla demander de l’aide à un employé, qui lui répondit méchamment qu’il avait autre chose à faire que de perdre son temps pour des idioties pareilles. Il était bientôt 10h30, et le garçon ne savait où aller, quand soudain, une étrange famille passa à côté de lui. Sur un chariot brinquebalant, ils avaient installés deux hiboux en cage, qui hululaient en signe de protestation. Il fit signe à sa sœur de les suivre, pensant avec raison qu’il s’agissait de sorciers. Il les vit avec horreur foncer dans le mur séparant les voies 9 et 10, avant de… disparaitre ? Ophélia et lui échangèrent un coup d’œil curieux, il avait soudain peur de les imiter, et voulait rentrer chez lui. Mais sa sœur lui attrapa la main, se mit à courir, le forçant à l’imiter. Le mur se rapprochait, rapidement, Damoclès ferma les yeux, attendit le choc, priant pour ne pas trop se blesser… Lorsqu’il les rouvrit, il était sur un quai. Voie 9 ¾, annonçait le panneau. Il avait réussi. Une locomotive écarlate crachait des jets de vapeur, attendant que les élèves excités montent dans le train. Il se dirigea vers le premier wagon, trainant tant bien que mal sa lourde valise –sa sœur lui avait bien proposé de l’aide, mais il avait refusé : Il était grand.
« Pourquoi papa n’est pas venu ? »
Ophélia lâcha un petit soupir, mais ne répondit pas.  Elle se contenta de serrer son frère dans ses bras, lui assurant qu’il allait lui manquer, qu’elle lui écrirait le plus souvent possible, et que tout irait bien. Il était triste, il ne voulait pas la quitter, il allait se sentir seul, sans elle. Mais elle l’obligea à grimper dans le train, l’embrassa une dernière fois, et ferma la porte, sans un regard. Il se sentait abandonné.

Après s’être installé dans un compartiment vide, Damoclès attendit patiemment que le train parte, ne pouvant s’empêcher de pleurer. Il allait être loin de tous ceux qu’il connaissait. Enfin, le train s’ébranla, et Damoclès, épuisé, effondré, s’endormit. Il rêvait de maman quand il sentit quelqu’un le secouer par l’épaule, et ouvrit les yeux, ravi, persuadé que sa mère le réveillait pour l’amener à l’école. Mais il se retrouva face à un grand, qui lui expliqua laconiquement qu’ils arrivaient, et qu’il ferait mieux de mettre sa robe. Très bien.

Poudlard était magnifique. En sortant de la gare, tous les premières années s’étaient dirigés vers un grand lac noir, et étaient monté dans des barques qui les avaient menés au château. A présent, ils attendaient tous dans une petite pièce qu’on les « répartisse ». Damoclès ne comprenait pas ce que ça voulait dire, mais il avait lu qu’il existait quatre maisons, à Poudlard, c’était sans doute à ça que servait la répartition… Il était à présent tout à fait paniqué, si bien qu’il suivi la cohue des élèves sans même savoir où il allait. Il se retrouva dans une salle immense, et extrêmement bruyante, face à quatre grandes tables déjà pleines d’élèves, tous très âgés. Celle qui était sans doute la Directrice se leva, fit un discours à leur adresse, puis appela un élève qu’elle coiffa d’un vieux chapeau. Le chapeau hurla le nom d’une maison, et l’élève rejoignit sa table sous les applaudissements. La file des premières années diminuait… On arrivait à la lettre L, puis M… N… O…
« Oswald, Damoclès ! »
Le garçon sursauta, s’empourpra, se pris les pieds dans sa robe. Il s’assit à son tour sur le tabouret de bois, sentant le regard pesant des autres élèves sur lui. Il dépose le vieux  chapeau sur son crâne, et attendit le verdict, le cœur battant à tout rompre. Jamais il n’avait eu aussi peur de sa vie : Il craignait de n’être accepté nulle part, ou pire, d’être rejeté par les élèves de sa maison parce que ses parents n’étaient pas sorciers.  Le chapeau semblait avoir fait son choix rapidement, et sa voix s’éleva dans toute le salle :
« Tu auras parfaitement ta place à… »

♦ Autres comptes ?: Non, pas exactement.
♦ Points défis utilisés pour créer ce personnage : /
♦ Age : 18 ans (et ouais. J'me fait vieille.)
♦ Présence : En présence simple, 7. En présence Rp, 3.
♦ Comment t'es arrivé(e) là ?: J'suis une faiblarde de revenante.
♦ Star de l'avatar : Aneurin Barnard