Cela faisait combien de temps qu'ils étaient coincés dans cette époque ? Des jours ? Des semaines ? Des mois ? Naïa ne saurait le dire, elle avait perdu depuis longtemps le compte. Tout ce qu'elle savait c'était que plus ils passaient de temps ici et moins ils avaient de chance de retourner à leur époque. Personne n'était venu à leur secours depuis leur disparition et cela n'étonna finalement personne du groupe, qui pourrait savoir qu'ils sont ici ? Dans une époque dont eux même ignorent exactement la date, au milieu des prémices de leur Poudlard. Si cela avait été un coup de l'école, comme c'était une des hypothèses que Marlow & Naïa avaient soulevé et espéré silencieusement, cela ferait bien longtemps qu'ils auraient des nouvelles d'eux ou auraient surpris des signes de leur présence. On leur aurait expliqué ce qu'ils faisaient ici et ce qu'ils devaient faire pour s'en sortir. A l'heure d'aujourd'hui ils ne savent rien ou presque, ils n'avaient détecté aucun signe de leur époque et étaient toujours coincé dans cette époque. Jusqu'à présent ils avaient évité le buché, ce qui était plutôt une bonne chose, mais un rien pourrait les trahir.

Cela faisait trop longtemps au goût de la jeune Rosenberg qu'ils étaient ici, elle en avait ras le bol et n'aspirait qu'à rentrer. Bien entendu elle était consciente qu'elle n'était pas la seule dans ce cas là, mais elle s'en moquait, comme toujours. Elle avait beau être habitué constamment par la peur de perdre la vie, de voir son frère perdre la sienne, d'être séparée de lui ou qu'ils ne rentrent jamais dans leur époque, elle restait immanquablement elle même, franche, capricieuse, violente et instable. Elle voulait rentrer, retrouver son confort, ses habitudes, ses habits, sa douche, ses produits de beauté, sa batte, ses cognards et son petit ami. Certes pour le moment le couple battait de l'aile et ils étaient actuellement séparés, mais Naïa n'avait pas lâché l'affaire pour autant, elle aimait Elian et comptait bien le reconquérir, même si pour cela elle devait faire semblant d'être gentille avec Rhiannon. C'est fou ce que quelques semaines dans une autre époque avait le don de changer des idées arrêtées. A la base, Naïa aurait refusé toutes possibilités d'être gentille avec Rhiannon, n'ayant qu'une seule idée en tête, lui arracher la tête. Aujourd'hui, elle était prête à faire des efforts, rien que pour retrouver les bras réconfortant de son petit ami. Au départ, Naïa trouvait que c'était une bonne idée de partir en voyage organisé, sachant qu'Elian ni serait pas, elle pourrait faire le point et pourquoi pas s'amuser avec d'autres garçons. Aujourd'hui, l'idée même d'être loin du jeune Wallace la rendait malade. Il était dans leur époque, inconscient du danger que ses meilleurs amis couraient. Est-ce qu'il se fera du soucis pour eux ? Est-ce qu'il sera triste de ne pas les voir revenir chez eux en Ecosse ? Seth, très certainement, c'est le meilleur ami d'Elian, il va donc être ravagé par sa disparition, mais Naïa ? Est-ce qu'il va penser à elle ou être seulement soulagé d'être enfin débarrassé d'elle ? Est-ce qu'il est déjà dans les bras d'une autre ? Rien que l'idée la rendait malade.

Trop de choses n'allaient pas dans sa vie et ce n'était pas prévu. Elle aurait dû passer ses vacances avec son frère et son petit ami, à rire et s'amuser, au lieu de galérer au milieu de ses pouilleux sans cervelle. Elle voulait rentrer et cette idée devenait petit à petit une véritable obsession qui la bouffait. Ne supportant plus de faire semblant que tout allait bien, pour faire plaisir à Seth, Naïa quitta le groupe pour aller se réfugier au lac, un des rares endroits qui n'avait pas vraiment changé. Il était toujours aussi sombre et aussi reposant. Naïa fit un petit tour et décida de s'arrêter dans un endroit calme et à l'abri des regards. Elle ne voulait plus voir un paysan, un pouilleux, un élève inculte et indigne de l'éducation qu'on leur offrait. Elle voulait juste être seule pour réfléchir, pour peut-être trouver une solution. C'était bien beau d'être en groupe, mais ils ramaient un peu en ce moment, tous le monde avaient de beaux idéaux, mais rien ne fonctionnait, c'était d'un triste. Assise à même le sol, Naïa se fichait de savoir si cela allait salir sa robe immonde ou non. Elle était de toute façon affreuse, rien ne pouvait la rendre encore plus moche.

Cela faisait plusieurs semaines qu'Éléonore était coincée au Moyen-Âge. Elle avait beau être une personne positive, elle s'inquiétait de plus en plus. Plusieurs possibilités avaient été évoquées par le groupe. Peut-être s'agissait-il d'un défi organisé par les professeurs et ils devaient trouver le moyen de rentrer en accomplissant un quelconque miracle? Peut-être devait-il simplement en apprendre plus sur cette époque et la vie difficile qu'avait les sorciers au Moyen-Âge? Peut-être que le reste des élèves participant au voyage avaient été envoyés vers une autre époque? Tout cela n'était que suppositions et encore suppositions et aucun fait concret, mis à part qu'ils étaient bel et bien pris dans une époque dangereuse pour eux. Qui plus est, ils avaient tous perdu une grande majorité de leur pouvoir. Bref, le sentiment d'être prisonnière de l'époque, de sa perte de pouvoir et un peu celle de son identité (car elle n'était personne ici, elle n'était pas censée exister) l'étouffaient de plus en plus. Elle avait beau apprécié la chance qui s'offrait à elle - voyager dans l'espace-temps, quand même faut le faire! -, elle avait hâte de rentrer à présent et se refusait à envisager qu'elle devrait peut-être rester ici pour toujours et réapprendre à vivre selon les coutumes de cette époque. Perspective vraiment pas alléchante: c'était une époque vraiment plate, rien n'existait ici, rien n'était développé!

Ils s'étaient réunis un peu plus tôt dans la journée pour discuter de comment avançait les événements. En fait, rien n'avançait vraiment, si ce n'est que chacun apprenait à s'habituer à cette époque et à essayer de s'y mêler du mieux qu'il pu. À chaque fois qu'ils se voyaient, l'inquiétude grimpait d'un cran à l'idée de ne jamais rentrer. Si bien qu'aujourd'hui, Naïa, une serpentarde qu'elle ne connaissait pas vraiment, avait tourné les talons et était partie en direction du lac. Elle la regarda partir, puis se reconcentra sur le groupe. Chacun regardait les autres en espérant que quelqu'un dise quelque chose d'inespéré­. Cette inaction exaspérait Élé au plus haut point. Incapable de rester en place dans ce centre de regards éteints, elle décida de partir dans la même direction qu'était partie la soeur de Seth. Elle ne savait rien d'elle - peut-être avait-elle elle aussi ces stupides préjugés sur les nés-moldus comme les autres personnes de sa maison - mais elle pourrait essayer de la connaître au moins. De toute façon, elle n'avait définitivement rien de mieux à faire.

Elle retrouva Naïa assise au bord du lac et n'en fut pas surprise. S'il y avait une chose qui était pareil d'une époque à une autre, c'était bien le lac, sombre et calme. Il était normal que Naïa aille envie de se retrouver devant quelque chose qu'elle connaissait bien. En fait, Élé pensait ça mais elle ne connaissait pas du tout la Serpy et ne pouvait donc pas prétendre savoir ce qu'elle aimait ou non. Elle s'approcha doucement - inutile de lui causer une frayeur - et déprit sa robe de paysanne d'une vilaine branche. Elle avait réussi à dénicher une robe simple qui n'attirait pas trop l'attention pour pouvoir porter ça à la place du ridicule costume de bouffon qu'elle avait retrouvé dans son sac - ou plutôt le sac à dos qu'elle portait, puisque ce n'était pas le sien. Elle réussit à se déprendre de la branche et leva les yeux pour réaliser que Naïa la regardait.

"Salut, dit-elle en s'avançant. Est-ce que je peux m'asseoir avec toi?"

Elle sourit d'un sourire qu'elle souhaitait engageant et rassurant et attendit que Naïa lui réponde. Elle ne voulait quand même pas s'imposer alors que la Serpy avait probablement recherché un moment pour penser, seule.

Assise à même le sol, la jeune Rosenberg regardait le lac, se perdant dans cette longue étendue sombre et effrayante. Elle appréciait le faire à son époque et elle était soulagée de constater qu'elle pouvait également le faire ici. Il n'y avait aucune possibilités de se promener sur le terrain de Quidditch puisqu'il n'y en avait pas, alors le lac était sa seule bouée de sauvetage dans cette époque lointaine et inconnue. Pourquoi avaient-ils atterrit ici ? Pourquoi eux en particulier ? Qu'étaient devenus les autres ? Allaient-ils pouvoir revenir dans leur époque ? Est-ce qu'on s'est inquiété pour eux ? Comment réagissait sa famille ? Et ses amis ? Est-ce qu'Elian a remarqué son absence ? Est-ce qu'il la cherche ou l'a-t-il complètement oublié, chassé de sa vie ? Est-ce qu'elle le reverra un jour ? Tant de questions qui restaient sans réponse et qui bouffaient petit à petit le morale de la jeune vipère. Naïa n'aspirait qu'à rentrer et même les bras de son frère n'avaient plus autant d'effet qu'avant. Il aurait du trouver une solution, c'était lui le génie dans la famille, celui qui élaborait toujours des plans stratégiques et machiavéliques pour se sortir des ennuis, pourquoi n'y parvenait-il pas ici ? La lassitude gagnait de plus en plus de terrain et bientôt la jeune Rosenberg se laisserait dérivée vers le fond.

Des bruits de pas la sortir de ses songes et elle aperçue un des membres du groupe s'approcher d'elle. Heureusement que ce n'était pas un de ces idiots d'élèves de Poudlard, elle ne pouvait plus les voir en peinture. Naïa observa la jeune fille qui s'approchait d'elle et chercha son prénom. Elénir, Eléanore, Elisabeth, Eléna … c'était quelque chose dans ce genre là. Avant d'atterrir ici, Naïa ne l'avait jamais remarqué, comme beaucoup. Tant qu'un élève n'avait pas d'intérêt aux yeux de Naïa, il n'existait pas. L'aînée des Rosenberg ne fonctionnait bien souvent que par intérêt, cela n'était pas toujours le cas bien entendu et parfois cela évoluait, mais bien souvent, au début, Naïa ne parlait aux gens que parce qu'ils pouvaient lui apporter quelque chose et la jeune fille qui s'approchait n'avait pas encore éveillée l'attention de la vipère. Naïa ne s'entourait pas de sang pur comme beaucoup de ses collègues de Serpentard, elle n'en voyait pas l'intérêt. Comme lui avait apprit son père, l'intérêt d'avoir des amis autour de soit, ce n'est pas pour te rappeler que tu es une sorcière de sang-pur, tu n'as pas besoin d'eux pour t'en souvenir, l'intérêt c'est qu'ils puissent t'apporter quelque chose d'utile dans ton ascension. Elle pouvait donc compter dans ses amis des sang purs, des sang mêlés et des moldus. Certains n'étaient que des gens qu'elle utilisait quand elle en avait besoin, d'autres, au contraire, pouvaient se targuer d'être vraiment ses amis.

"Salut. Est-ce que je peux m'asseoir avec toi?"

La jeune fille n'était plus qu'à quelques pas d'elle. Elle afficha un sourire rassurant et engageant, certainement pour donner envie à Naïa de lui répondre par la positive. La jeune Rosenberg la regarda, puis détourner son regard pour le porter de nouveau vers le lac. Devait-elle accepter une inconnue à ses côtés ? Devait-elle l'envoyer promener pour retrouver sa tendre solitude ? Naïa hésita beaucoup, n'étant pas vraiment d'humeur à parler comme si de rien n'était, elle n'était pas très emballée à l'idée de devoir faire semblant d'être contente de la voir alors que ce n'était pas le cas. Mais l'idée d'être interrompue une nouvelle fois par une autre personne, encore moins appréciable que la jeune fille lui fit accepter la demande. Sans détourner son regard du lac, elle tapota la place à ses côtés pour inviter Eléonore à s'installer à ses côtés. Le silence plana un long moment entre les deux jeunes filles, Naïa ne faisait aucune effort pour détendre l'atmosphère ou pour paraître gentille, de toute façon elle ne l'était pas, pourquoi devoir faire semblant. Mais après un moment, Naïa détourna son regard de la longue étendue sombre et posa de nouveau son regard bleuté sur la jeune fille qui s'était installée à ses côtés. Se ronger les sangs en pensant à Elian et à son époque était plus que fatiguant, il fallait qu'elle se change les idées et Eléonore allait l'aider.

« Alors, ils ont trouvé une solution miracle pour nous sortir de là ? Ou est-ce qu'on va finir nos jours dans cette époque pourrit ? »

Le ton n'était pas agressif mais on sentait de la lassitude et de la colère, colère envers les membres du groupe qui ne trouvaient pas de solution, mais également envers cette situation qui leur échappait, contre le destin cruel, contre cette époque et contre sa propre faiblesse.

Éléonore avait vu Naïa quitter le groupe un peu plus tôt, probablement frustrée qu'ils soient tous impuissants face à cette situation pour le moins étrange et inquiétante: être coincé au Moyen-Âge. Après un moment de réflexion, elle avait décidé de la suivre, non pour l'espionner, mais bien pour essayer de lui remonter le moral. Elle sentait que cette situation l'affectait plus qu'elle n'affectait Élé. Non parce qu'elle était plus faible mais bien par leurs personnalités différentes. Élé était une personne positive, extravertie et fataliste alors que la jeune Serpy n'aimait pas que le destin (appelez-ça comme vous voulez) agisse sur elle à sa guise. Elle avait finie par retrouver la jeune Rosenberg assise au bord du lac et n'en fut pas surprise: le lac était toujours le même, sombre et profond, tranquille. Se perdre dans ses pensées en le regardant devait avoir quelque chose de rassurant. Elle avait approcher doucement, pour ne pas l'effrayer, puis lui avait demandé si elle pouvait s'asseoir avec elle en essayant de lui sourire de façon convaincante.

Elle attendit debout une réponse qui ne vient pas tout de suite. La jeune femme qui lui faisait face détourna le regard et regarda à nouveau le lac, si bien qu'Élé se demanda si elle réfléchissait à sa proposition ou si elle avait décidé tout simplement de l'ignorer. Après une dizaine de secondes d'incertitudes, la jeune fille tapota le sol à côté d'elle, l'invitant à s'asseoir. Soulagée d'être acceptée, Élé vient s'asseoir à côté d'elle mais pas trop proche: elle sentait qu'elle n'était pas tout à fait la bienvenue encore. Elle remonta ses jambes contre son corps et appuya son menton sur ses genoux, se perdant elle aussi dans la contemplation du lac, ne sachant pas si elle devait parler ou pas. Peut-être Naïa avait juste besoin d'une présence à côté d'elle pour se sentir un peu moins seule dans cette époque lugubre. Peut-être n,avait-elle pas du tout envie d'engager une conversation. De toute façon, Élé ne savait pas vraiment quoi dire. Elle n'avait pas les réponses espérées aux questions que tout le groupe se posait: allaient-ils sortir de là? Pourquoi étaient-ils ici? Allaient-ils survivre? Le silence continuait de s'éterniser et Élé se demanda une fois de plus si elle devait le briser et commença à chercher quelque chose d'intelligent à dire lorsque la Serpy tourna la tête vers elle et dit:

« Alors, ils ont trouvé une solution miracle pour nous sortir de là ? Ou est-ce qu'on va finir nos jours dans cette époque pourrit ? »

Éléonore sourit en regardant le lac devant elle, un sourire un peu fataliste. Que devait-elle répondre à ça? Elle ne voulait pas déprimer encore plus la jeune femme à côté d'elle mais ne voulait pas lui mentir non plus. De toute façon, Naïa conaissait la réponse à sa question et si elle l'avait demandé, c'était plus pour partager sa lassitude qu'autre chose.

" Ils n'ont pas trouvé de solution miracle encore... Mais je ne crois pas que soit involontaire qu'on soit ici", dit-elle après un moment.

Alors qu'elle n'avait pas quitté des yeux l'étendue d'eau devant elle jusqu'alors, elle tourna la tête vers Naïa pour lui expliquer ce qu'elle entendait par là.

" Tu sais, les sacs qu'on avait quand on est atterri ici. Ils n'étaient pas à nous et contenait tous des effets qui n'étaient pas les nôtres. Mais pas n'importe quels effets, des effets qui étaient là pour nous aider, je crois. Il y avait des robes de cette époque-ci et toi tu avais une tente toute équipée, si je ne m'abuse. Alors forcément, ce qui nous arrive, la personne ou la chose ou le destin, appelle ça comme tu veux, bref l'affaire qui a voulu ça ne veut pas notre fin. "

Elle sourit de nouveau de ce sourire rassurant et regarda de nouveau le lac.

Naïa n'avait rien de particulier contre la jeune fille qui s'approchait d'elle, mais elle n'appréciait que moyennement qu'elle vienne imposer sa présence alors que la jeune vipère aurait aimé être seule. Bien entendu, seule elle avait déjà l'impression de l'être depuis quelques temps déjà, malgré le groupe toujours à ses côtés, Naïa n'arrivait plus à se sentir en sécurité avec eux ou soulagée de les voir, au contraire, ils devenaient presque un poids pour elle. Aucun d'eux n'arrivait à trouver une explication plausible ou une solution miracle pour les sortir de là. Bien entendu ce n'était pas de leur faute, elle non plus ne trouvait pas les réponses à ses questions, mais étant d'un naturel injuste, Naïa préférait voir les choses d'une façon purement égoïste, plutôt que de partager les torts. C'est une des raisons qui a poussé son petit ami à la quitter, son égoïsme, et à ce rythme là, ce serait très certainement la seule chose qu'il se souviendrait d'elle à l'avenir. Elian allait très certainement oublier toutes ses années où ils avaient été amis, toutes ses années où ils avaient rit ensemble, où ils ont fait les quatre cents coups, le seul souvenir qu'il allait garder en mémoire c'est le coup bat qu'elle lui a fait avant de disparaître dans la nature. Au moins sa réputation n'en aura pas pris un coup, elle disparaît de Poudlard et restera immortelle, à sa manière. Elle restera à jamais l'une des vipères les plus dangereuse de sa génération et aux yeux des autres élèves, ce sera à cause de ça qu'elle aura disparue. Mince réconfort, mais c'était toujours ça de pris, ne pas être oublié, rester dans les mémoires, même de façon négatif, cela n'importait que peu à Naïa, l'immortalité, c'était un de ses buts ultimes.

" Ils n'ont pas trouvé de solution miracle encore... Mais je ne crois pas que soit involontaire qu'on soit ici"

Eléonore venait de répondre à sa question, même si finalement la réponse était évidente. Non ils n'avaient pas trouvé de solution miracle puisqu'il n'en existait très certainement pas. Personne n'était omniscient, personne ne pouvait savoir pourquoi ils étaient là. Cela dit, la fin de la réponse de la jeune Gryffondor interpela Naïa et c'est avec un regard interloqué que la jeune Rosenberg regarda la jeune fille qui lui faisait face. Qu'est-ce qu'elle entendait par là « ce n'était pas involontaire qu'ils soient ici ? » La réponse arriva fort heureusement rapidement.

" Tu sais, les sacs qu'on avait quand on est atterri ici. Ils n'étaient pas à nous et contenait tous des effets qui n'étaient pas les nôtres. Mais pas n'importe quels effets, des effets qui étaient là pour nous aider, je crois. Il y avait des robes de cette époque-ci et toi tu avais une tente toute équipée, si je ne m'abuse. Alors forcément, ce qui nous arrive, la personne ou la chose ou le destin, appelle ça comme tu veux, bref l'affaire qui a voulu ça ne veut pas notre fin. "

Eléonore marquait un point, il est vrai que leurs sacs n'étaient finalement pas celui qu'ils avaient en partant de Poudlard. Aucun d'eux ne reconnaissait les affaires qu'il y avait dedans et aucun d'eux ne comprenait pourquoi ils étaient arrivés avec ça. Ce n'était donc pas un hasard qu'ils se retrouvent ici, chaque chose ou presque avait une utilité dans cette époque, ce qui restait à expliquer c'est le pourquoi. Pourquoi eux ? Pourquoi ici particulièrement ? Pourquoi personne ne les avait prévenu ? Pourquoi personne ne venait leur expliquer la situation ? Que faisaient-ils ici ? Que devaient-ils faire exactement ? Comment pouvaient-ils rentrer chez eux ? Toutes ces questions restaient sans réponse et cela n'arrangeait en rien l'humeur de la vipère.

« Ca c'est toi qui le dit qu'il ne veut pas notre fin, parce que jusqu'à présent, on s'en est sorti in-extrémis que grâce à nous. On a failli être brûlé pour sorcellerie, on s'est fait agressé par des bestioles peu commodes et on ne sait toujours pas pourquoi on est ici. Si encore on avait des instructions, je serais de ton avis, mais là, j'ai plutôt la net impression qu'on s'est débarrassé de nous, sans savoir pourquoi. »

Que Naïa, Livy ou Seth soient visés, cela ne l'étonnait que moyennement, ils n'étaient pas des saints et étaient prêts à tous pour parvenir à leur fin, mais ce n'était pas le cas de Marlow, de Charlie ou d'Eléonore, alors pourquoi ce groupe en particulier ? Ce qui était sur c'est que si Naïa tombait sur le responsable de cette « petite plaisanterie de mauvais goût », elle lui expliquerait son point de vu et il y a peu de chance qu'il apprécie et qu'il sorte indemne. S'il y avait bien une chose qu'il ne fallait pas faire, c'est s'en prendre aux Rosenberg et surtout toucher à son frère. Qu'elle soit visée c'est une chose, mais qu'on s'en prenne à son frère, c'était hors de question.

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