Naïa n'aimait pas du tout cette situation, cela ne l'amusait pas le moins du monde et cela ne risquait pas de changer de sitôt. Seth et l'étudiant avaient beau l'air d'être confiant, Naïa ne partageait pas leur avis, loin de là même. Pour elle s'était évident qu'ils n'allaient jamais s'en sortir, ne parlant pas le même dialecte qu'eux, ils allaient se faire griller à un moment ou à un autre et ce serait direct au bûcher. Pourquoi la jeune Rosenberg avait cette obsession pour le bûcher ? Après tout, tous les étrangers ne finissaient pas toujours au bûcher, cela n'était réservé qu'aux sorciers. Peut-être que c'était tout simplement parce qu'elle ne voyait pas de solution à leur problème et que personne ne pouvait les aider, tout simplement. Ou était passé sa confiance ? Sa capacité à cacher sa peur et à la créer chez les autres ? Visiblement il était bien loin le temps du règne de la peur de Naïa et pas qu'au sens figuré du terme.

Le groupe avait décidé, pour des raisons pratiques et pour plus d'efficacité, qu'ils devraient se séparer. Par groupe de deux ou trois, ils iraient chacun de leur côté pour dégoter des informations utiles sur l'époque où ils venaient d'atterrir et sur la façon de rentrer chez eux. Il était évident pour Naïa qu'elle irait avec Seth, refusant de se séparer de lui une seule seconde, malheureusement ce n'était pas l'avis du groupe. Selon eux, il serait plus pertinent qu'elle parte explorer les environs avec Marlow, plutôt qu'avec son frère. Selon eux leurs costumes pouvaient se marier plus facilement qu'avec le costume de moine de Seth. L'idée avait également été émis qu'elle pouvait tout aussi bien partir avec Livy et qu'elle jouerait ses servantes. L'idée ne plut absolument pas à la jeune Rosenberg qui se mit immédiatement en colère, insultant et jurant à tout va que jamais un Rosenberg se s'abaisserait à jouer les domestiques ou les esclaves et que le prochain qui lui proposerait l'idée, elle se chargerait elle même de son compte. Pour le coup, on reconnaissait bien Naïa quand elle se mettait en colère, elle devenait tout de suite plus impressionnante et surtout plus ingérable. Plus aucune peur, plus aucune envie d'être discrète, seule l'envie de laisser éclater sa colère ne comptait. Comme toujours se fut Seth qui la calma, l'emmenant à l'écart, il lui parla pendant une bonne dizaine de minutes. Personne ne sut vraiment ce qu'ils s'étaient dis, mais Naïa était revenue calmée, mais loin d'avoir abdiqué. Jamais elle ne jouerait le rôle de la servante, il était donc hors de question qu'elle parte avec Livy et c'était non négociable.

Finalement les groupes finirent par se former et Marlow finit en groupe avec Naïa. Etait-elle ravie de ce choix ? Peut-être pas, mais au moins elles partageaient la même crainte vis-à-vis de cette situation et la même envie de fuir en courant. Pendant une partie du trajet, Naïa jura dans sa barbe, mais la marche lui fit du bien et elle finit par se calmer, reprenant son sang froid ou plutôt oubliant sa colère pour laisser de nouveau la place à ses craintes. Les deux jeunes filles avaient visiter le château, se faisant le plus discrètes possible, mais n'étant absolument pas à l'aise, ce fut presque un soulagement pour Naïa de quitter le château pour le parc-potager. Leurs pas les menèrent jusqu'au village ou ce qui ressemblait tout du moins au village. Bien plus petit, le village ressemblait plus à un petit regroupement de maison qu'à un véritable village. Où étaient les rues commerçantes ? Les nombreuses maisons? Si elles n'étaient pas aller faire un tour au château, elles auraient pu ignorer qu'elles étaient à Pré-au-Lard.

« Qui aurait cru que Pré-au-Lard était comme ça avant ? J'ai vraiment du mal à me dire qu'on se trouve à proximité de Poudlard. Et le château … j'ai vraiment eu du mal à le reconnaître ... »

Naïa détestait cette époque, quelqu'elle soit. Elle voulait revenir à la sienne, où elle connaissait le village par cœur, le moindre magasin, les moindres ruelles, la gare, le lac, le château … Son cœur battait vite et elle ne s'éloignait jamais beaucoup de Marlow, même si elle ne connaissait pas vraiment cette dernière, elle était son dernier lien actuel avec sa vie passée. Pourquoi Seth ne s'était-il pas battu pour rester avec elle ? Pourquoi avait-il choisi de partir avec une autre personne qu'elle ? La détestait-il ? Lui avait-elle fait honte ? Non il n'avait pas le droit de la rejeter, surtout pas en cet instant où elle avait plus que jamais besoin de lui. Le cœur lourd et la peur au ventre, Naïa avança dans le village, jusqu'à ce que, sans crier gare, une bonne femme attrape Marlow par le bras.

« Viens aider, toi. »

Naïa regarda désemparée Marlow se faire alpaguer par une parfaite inconnue et entraîner à sa suite sans rien pouvoir dire ou faire. Pourquoi avaient-elles accepté d'enfiler ces tenues ridicules ? Maintenant on les prenaient pour leur semblable, c'était un véritable déshonneur pour la jeune Rosenberg qui détestait être sur le même pied d'égalité que les autres. Que devait-elle faire ? Laisser Marlow se débrouiller seule ? Et qu'allait-elle expliquer au reste du groupe quant à sa disparition ? Et qu'allait-elle devenir elle sans Marlow ? Non pas que la jeune fille était une aide précieuse, mais c'était toujours rassurant d'être à deux et puis sait-on jamais, face au danger, elle pourrait toujours la surprendre. Sous le choc, au milieu du village, Naïa resta sans voix quelques secondes avant de courir après le nouveau duo. Il était hors de question qu'elle reste toute seule.

Marlow ne s’était pas montrée follement enthousiaste lorsque le groupe avait proposé l’idée d’une séparation. Certes, au niveau investigation, c’était sûrement plus judicieux car ça leur permettrait de gagner du temps, et, qui plus était, leurs tenues s’accordaient très mal entre elles. Cependant, la rouge et or se sentait un peu plus en sécurité avec plein de personnes pour la protéger qu’avec une seule qui lui demanderait certainement son avis à chaque prise de décision alors qu’elle préférait simplement suivre le mouvement et ne pas trop l’ouvrir. Son angoisse monta encore d’un cran lorsqu’on lui proposa Naïa comme partenaire. Non pas qu’elle n’aimait pas la jeune fille, non loin de là, mais mettre les deux plus paniquées du groupe ensemble, et surtout, les moins débrouillardes, n’était pas du tout l’idée du siècle et si l’un des groupes qui venait de se former devait avoir une fin tragique c’était bien le sien, Marlow en était totalement persuadée. Cependant, après une colère de Naïa qui la laissa encore plus tétanisée que précédemment et un long débat, la rouge et or fut contrainte d’accepter et partit avec la vipère pour chercher un indice voire même une solution si la chance leur souriait. Les deux blondinettes traversèrent tout le château de long en large, puis le parc, sans rien trouver avant de se décider à prendre la direction du village pour continuer à chercher, mais aussi pour retrouver, avec un peu de chance, leurs camarades.

« Qui aurait cru que Pré-au-Lard était comme ça avant ? J'ai vraiment du mal à me dire qu'on se trouve à proximité de Poudlard. Et le château … j'ai vraiment eu du mal à le reconnaître ... »

Dans un premier temps, la rouge et or hocha la tête sans répondre. Naïa avait raison, les choses avaient bien changé pour elles et positivement, en plus. La jeune fille s’était souvent demandé quelle avait été l’évolution de Poudlard au cours du temps. Elle ne s’intéressait que très peu à l’histoire de la magie donc les notions lui paraissaient toujours un peu abstraites et surtout très floues, mais à l’heure actuelle, elle regrettait vraiment de ne pas avoir pris la peine de s’y intéresser de plus près. En vérité, Marlow se sentait totalement impuissante et surtout complètement perdue. Elles avaient essayé de comprendre ce qu’il leur arrivait et étaient resté sur l’idée d’un changement d’époque parce qu’après réflexion, c’était l’hypothèse la plus probable, cependant, même après avoir assimilé ce bouleversement, il leur avait été presque impossible de déterminer un moyen fiable et sans danger leur permettant de revenir bien gentiment chez eux. Ce n’était pas possible, voilà ce que pensait Marlow sans vouloir le dire à voix haute. Plus le temps passait, plus elle était convaincue qu’il lui serait très compliqué de revoir un jour sa famille et étrangement, elle était presque triste de penser qu’elle resterait loin de sa mère désormais.

« Je préfère vivre dans notre époque. » Acquiesça-t-elle. « Tout est tellement bizarre, ici… Je suis pas confiante, vraiment pas… »

Alors qu’elle en rajoutait une couche niveau stress et angoisse, Marlow regardait tout autour d’elle comme un criminel en cavale. C’était bien simple, depuis qu’elle était arrivée ici, elle avait peur de tout. Des hommes ou des femmes qu’elles croisaient, tout simplement parce qu’elles ne savaient pas s’ils allaient être gentils avec eux ou bien réaliser qu’elles étaient des étrangères incapables de s’intégrer correctement, ou encore les considérer comme des esclaves à vendre ou des sorcières à tuer… Et puis, il y avait toutes ces choses bizarres dont elle n’avait jamais entendu parler. Les tenues vestimentaires étranges, les charrettes, les animaux qui étaient partout, tout le temps et qu’elle prenait toujours soin de contourner à bonne distance tant elle craignait de se prendre un coup de patte ou de dent en pleine tête. Pourquoi n’avaient-ils pas tout simplement des chats ? Certes, ça pouvait éventuellement griffer un peu, mais c’était quand même mignon un chat, beaucoup plus que ces gros machins effrayants. Marlow avait toujours dit à sa mère qu’elle n’était pas une fille de la campagne, et jamais elle n’aurait imaginé se retrouver à marcher au milieu des champs et des fermiers.

« Viens aider, toi. »

Marlow se sentit brusquement tirée en arrière alors qu’une main qui faisait trois fois la sienne attraper son épaule avec une vigueur étonnante. La jeune fille hésita à hurler mais en fut totalement incapable. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle se retrouva debout dans une petite cuisine devant une femme qui ressemblait fortement à celles qui frappent leurs maris à coup de rouleau à pâtisserie dans les bandes dessinées. La rouge et or déglutit difficilement, jetant un coup d’œil à Naïa, restée non loin, à l’extérieur, pour connaitre sa réaction. Son niveau de panique venait encore d’augmenter alors qu’elle pensait ce genre d’exploit totalement impossible. Venir aider ? D’accord, mais pour quoi faire ? Et surtout, comment ? Il allait être difficile pour elles d’expliquer qu’elles n’avaient rien du paysan lambda malgré leurs tenues respectives qui semblaient dire tout le contraire. Et si elles essayaient de se faire penser pour des princesses en fuite ? Non pour peu que cette femme ait besoin d’argent, elle aurait été capable de les envoyer dans un château quelconque pour réclamer de l’argent en échange de leurs deux têtes, il fallait trouver une meilleure idée et pour l’instant, rien ne lui venait.

« Qu’est-ce que je dois faire… ? » Demanda-t-elle d’une voix tremblante. « Et mon… Euh… Ma sœur ? »

Tout en parlant, elle désignait Naïa du doigt, persuadée qu’il était plus judicieux de leur donner un lien de parenté plutôt que d’expliquer pourquoi deux jeunes filles se baladaient toutes les deux seules dans les rues de Pré-au-Lard. Une simple intuition qui n’était peut-être pas la bonne, mais avec un peu de chance, la femme ne s’intéresserait probablement pas à leurs ressemblances physique quasiment inexistante. Un peu plus paniquée que d’habitude, Marlow jeta un coup d’œil à sa camarade d’infortune, cherchant à lire une approbation dans son regard. Décidément, les initiatives, ce n’était pas son truc.

Spoiler:

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'Le Hasard' : 3

« Je préfère vivre dans notre époque. Tout est tellement bizarre, ici… Je suis pas confiante, vraiment pas… »

La colère de Naïa s'était calmée, elle maudissait toujours les autres de l'avoir séparé de son frère, mais plus encore son frère qui avait laissé faire les choses. Pourquoi avait-il choisi de se séparer d'elle ? Ne l'aimait-il donc plus ? Avait-il préféré passer du temps avec une autre personne, plus importante à ses yeux ? Et si c'était le cas, qui ? Livy ? Non sa meilleure amie ne lui ferait pas ça, elle n'oserait pas. La fille de la charrette ? Jamais vu jusqu'à présent, il y avait peu de chance. Malgré sa jalousie croissante, Naïa n'arrivait pas vraiment à en vouloir à son frère, elle espérait qu'il était en sécurité et en vie, s'il devait mourir, cela serait de ses mains à elle et de personne d'autre. Le tour dans le château avait permis à Naïa de s'aérer la tête et de reprendre sa peur là où elle l'avait laissé et c'est la boule au ventre qu'elle marchait en compagnie de Marlow. Les deux jeunes filles étaient visiblement et étrangement sur la même longueur d'onde, ce qui ne pouvait qu'être étonnant vu qu'elles ne se connaissaient pas vraiment et qu'elles n'avaient très certainement aucun point en commun. Cela dit, Naïa préférait largement être avec la rouge et or plutôt qu'avec Livy et sa splendide robe qu'elle lui ferait bien bouffer. Pourquoi c'était elle qui avait eu la robe ? Naïa méritait tout autant cet honneur, certes elle n'était plus préfète mais c'était bien grâce à sa petite incartade que Livy l'était aujourd'hui, il ne faudrait pas trop que la belle blonde ne l'oublie. Bien entendu c'était égoïste de la part de Naïa de croire qu'il n'y avait qu'elle qui méritait les plus belles choses, mais c'était dans sa nature et tous ceux qui la connaissait, Livy la première, le savaient. Naïa avait toujours eu tout ce qu'elle voulait jusqu'à présent. Dès qu'un garçon lui plaisait, elle faisait tout pour attirer son attention et en général ça fonctionnait. Dès qu'elle voulait un poste, elle l'obtenait, même si pour le moment, seul Capitaine n'avait pas encore atterrit entre ses mains alors qu'elle était persuadée d'en faire une bonne capitaine. Fort heureusement que mise à part un de ses ex incompétents, tous les capitaines qui lui avaient succédé avaient fait plutôt du bon boulot, cela faisait deux ans de suite qu'ils avaient la coupe de Quidditch et c'était largement plus important pour la jeune Rosenberg que cette stupide coupe des 4 maisons.

« Je suis assez d'accord … Tu as vu avec le sortilège de Seth tout à l'heure ? Rien ne s'était passé alors que Seth est loin d'être incompétent dans ce domaine … Si notre magie ne fonctionne pas ou mal dans cette époque on a plus rien pour nous protéger, ce qui veut dire que si on nous attaque, on est sans défense … »

Naïa n'était pas là pour rassurer Marlow, bien au contraire, elle laissait libre cours à sa panique et à ses angoisses. De toute façon il n'y avait qu'avec Marlow qu'elle pouvait se le permettre sans devoir entendre constamment des « Naïa exagère toujours » ou encore des « Mais non, tout va bien se passer », comme s'ils avaient atterris dans le monde merveilleux des poneys roses aux pets arc en ciel. Il fallait se rendre à l'évidence qu'ils ne pouvaient ni compter sur de l'aide extérieur, comme la direction, ni compter sur leur magie vu qu'elle était inefficace ou défaillante. En cas de besoin, ils n'étaient même pas sûr de pouvoir utiliser des sortilèges de défense, ils ne devraient compter que sur leur intelligence et sur leur force, rien de plus. Mais où étaient ses bébés cognards quand elle en avait besoin ? A l'heure actuelle ils lui manquaient affreusement, ainsi que sa batte qu'elle appréciait utiliser autant sur le terrain, qu'en dehors.
Les deux jeunes filles arrivèrent à Pré-au-Lard ou ce qui semblait être le village à ses débuts. Si elles avaient été plus attentives en cours d'Histoire de la Magie, elles auraient peut-être pu déterminer au vu du nombre de maisons à quel époque elles étaient. Malheureusement, comme beaucoup d'élèves de Poudlard, ce n'était pas leur matière préférée et aucune des deux ne pouvaient dire si elles étaient au X siècle ou au XV siècle, tout ce qu'elles savaient c'était que ce n'était pas leur époque, point. Une femme attrapa le bras de Marlow et l'entraina dans une habitation. Naïa resta comme deux ronds de flanc au milieu de la rue, les bras ballants, le regard étonné, à se demander ce qui était en train de se passer et ce qu'elle devait faire. Est-ce que cette femme a remarqué que Marlow n'était pas de leur époque ? Allait-elle la brûler sur la place du marché ? Y avait-il seulement une place du marché ? Marlow disparue dans une des maisons et Naïa finit par la rejoindre, restant néanmoins sur le pas de la porte, au cas où il faudrait fuir en courant.

« Qu’est-ce que je dois faire… ? Et mon… Euh… Ma sœur ? »

Ma sœur ? Naïa écarquilla une nouvelle fois les yeux, avant de réaliser qu'on était en train de la regarder. Un semblant de sourire, ressemblant plus à une grimace de malaise qu'autre chose, s'afficha sur le beau visage de Naïa. La jeune fille leva légèrement la main en guise de salut avant de se rendre compte que cela ne se faisait peut-être pas à cette époque et son bras redescendit tout aussi rapidement le long de son corps. Naïa dégluttit et ne rêva que d'une seule chose, fuir, fuir le plus loin possible d'ici, de cette maison, de ce village mais surtout de cette époque. Le cœur battant, elle décida de se manifester, sans grande conviction.

« Heu … oui je …. je peux aider si … si vous voulez …. »

Mais s'ils ne voulaient pas, cela ne tuerait pas Naïa bien au contraire. Après avoir attendu quelques instants, le verdict était tombé, elles allaient devoir traire les vaches. La femme tendit à Naïa un seau et Naïa la regarda méduser un instant avant de comprendre qu'il fallait qu'elle le prenne. On leur indiqua l'étable où se trouvait les vaches et une fois seules, Naïa se tourna vers Marlow

« Heu … c'est … c'est une blague, on va quand même pas traire les vaches ? Rassures moi ! »

Naïa n'avait pas de grand espoir quand à la réponse de l'autre blondinette mais savait-on jamais, peut-être que c'était un mal-entendu, rien de plus.

« Je suis assez d'accord … Tu as vu avec le sortilège de Seth tout à l'heure ? Rien ne s'était passé alors que Seth est loin d'être incompétent dans ce domaine … Si notre magie ne fonctionne pas ou mal dans cette époque on a plus rien pour nous protéger, ce qui veut dire que si on nous attaque, on est sans défense … »

La situation était grave, très grave. Les deux jeunes filles semblaient toutes les deux se trouver au bord du gouffre, bien incapables d’envisager les aspects positifs de leur situation. Quels aspects positifs, d’ailleurs ? La rouge et or n’en voyait absolument pas. D’accord, ça leur permettait de revoir leurs cours d’histoire de la magie sur le terrain mais à quoi pourrait bien leur servir une pareille expérience si elles n’avaient plus jamais l’occasion d’exploiter leurs nouvelles connaissances. Parce que oui, Marlow envisageait non seulement de ne pas pouvoir rentrer chez elle du tout, mais aussi de se faire bouffer par un animal, tuer par les villageois ou encore d’attraper une maladie grave et incurable. Elle n’était pas faite pour vivre dans ce monde avec toutes ces personnes qu’elle ne connaissait pas, elle ne le supporterait pas.

« Ouais… Enfin, de toute façon, je ne crois pas qu’on soit dans la meilleure époque possible pour utiliser la magie, personnellement, j’aimerais ne pas finir complètement carbonisée. » Répondit-elle en haussant les épaules. « En ce qui concerne Seth, j’aurais beaucoup aimé qu’il nous accompagne, il avait pas l’air impressionné, contrairement à nous. »

Elle se souvenait fort bien de ces histoires de bûcher, lourde peine que devaient subir toutes les sorcières vivant à cette époque. Les magnifiques photos qui se trouvaient dans son bouquin témoignaient de cette sombre époque et elle aurait beaucoup aimé ne jamais retrouver sa tête dans l’un de ces clichés. Pourquoi n’avait-elle pas forcé sa mère à revenir sur cette décision ? Après tout, si elle s’était montrée plus ferme qu’elle ne l’avait été, elle n’aurait jamais pu l’envoyer contrainte et forcée à un voyage dont elle ne voulait pas. Que ferait son père si elle ne venait plus le voir ? Ses visites semblaient être son petit plaisir des vacances et même s’il semblait avoir bien compris qu’elle ne puisse pas lui rendre visite lorsqu’elle était à Poudlard, il avait semblé assez triste lorsqu’elle lui avait annoncé la nouvelle. Alors non seulement, Marlow culpabilisait de l’avoir abandonné pour deux mois, mais en plus elle était bien forcée de constater qu’il était envisageable que leurs au-revoir aient été des adieux.

« Heu … oui je …. je peux aider si … si vous voulez …. »

La personne qui se trouvait en face d’elles semblait s’être radoucie. Peut-être avait-elle juste imaginé qu’elles étaient des filles ingrates incapables de se mettre au travail. D’un autre côté, Marlow avait du mal à comprendre pourquoi elles se faisaient attraper de la sorte par une parfaite inconnue qui n’avait pas, elle en était persuadée, l’intention de les rémunérer pour leur travail. Vraiment, cette époque était trop bizarre. La rouge et or n’avait jamais cherché de travail pour ses vacances d’été puisque, de toute façon, elle n’avait pas l’âge requis pour bosser, mais dans sa tête, il s’agissait plus d’aller de boutique en boutique pour proposer ses services contre un salaire de misère plutôt qu’être attrapé en pleine rue par une mégère peu commode qui voulait les laisser, livrées à elles-mêmes, pratiquant une activité qu’elles ne maitrisaient absolument pas.

« Heu … c'est … c'est une blague, on va quand même pas traire les vaches ? Rassures moi ! »

Marlow adressa une grimace à sa nouvelle amie, cherchant à lui faire comprendre son pessimisme du moment. Si, d’après ce que cette charmante personne venait de dire, elles allaient, en effet, devoir traire les vaches et la rouge et or se demandait presque si elle ne devait pas prendre une corde dans un coin et se pendre avec pour éviter une tâche qu’elle n’avait pas la moindre envie d’effectuer. Ce n’était absolument pas de la mauvaise volonté, loin de là, mais la Gryffondor était loin d’être une fille débrouillarde et cette activité lui faisait peur d’autant plus qu’elle n’y connaissait absolument rien. Si c’était une blague de la part de leur école, elle aurait deux mots à dire à la directrice. Après tout, le papier du voyage stipulait la visite de sites historiques, mais elle n’avait jamais souhaité être plongé dans un jeu grandeur nature dont elle ne maitrisait absolument pas les règles.

« Je crois que si… Tu crois qu’ils en ont combien ? Tu sais transplaner ? On peut peut-être essayer de se barrer. »

Enfin, en attendant de fuir, elles devaient surtout se diriger vers l’étable pour éviter le regard de la mégère qu’elle sentait toujours sur son dos. La jeune fille n’était pas sûre d’aimer ce genre de fixation pesante qui lui donnait la nette impression d’avoir fait une grosse bêtise irréparable. En plus, elle avait justement tenté de se montrer la plus aimable et avenante possible, acceptant tout de suite la mission qui leur était proposé alors qu’elle était loin d’en mourir d’envie. Marlow ouvrit donc la première la porte de l’étable, portant immédiatement une main à son visage. Non seulement, il y avait beaucoup trop de vaches là-dedans, mais en plus, l’odeur qui flottait jusqu’à ses narines n’était pas franchement glamour. La Gryffondor fit un effort extraordinaire pour ne pas ressortir tout de suite de cet horrible endroit, se tournant à la place vers son amie qui, elle aussi, devait être en train d’accuser le coup.

« Oh mince… Il y en a cinq, ah non, six ! Faut pas toutes les faire, hein ? Et moi je touche pas ce truc, ça me répugne et j’ai pas envie de me prendre un coup de patte dans la tête. Si tu veux je tiens le seau ? »

Marlow avait beau être terrorisée, un léger sourire se peignait sur son visage alors qu’elle constatait l’étendue des dégâts. Il faut dire que la situation était tout de même relativement cocasse. Deux filles complètement empotées en train de regarder un bébé troupeau de vache comme si elles allaient se faire guillotiner dans les cinq prochaines minutes. A croire qu’elles n’avaient jamais vu un animal de toute leur vie.

« Ouais… Enfin, de toute façon, je ne crois pas qu’on soit dans la meilleure époque possible pour utiliser la magie, personnellement, j’aimerais ne pas finir complètement carbonisée. En ce qui concerne Seth, j’aurais beaucoup aimé qu’il nous accompagne, il avait pas l’air impressionné, contrairement à nous. »

Pour le coup, Naïa était assez d'accord avec Marlow, elles ne se trouvaient pas dans la meilleure époque possible. D'abord parce qu'ils étaient tous sales, donnant l'impression que les bains étaient en option. Ensuite parce qu'il n'y avait pas de toilettes dignes de ce nom, ni de lits confortables, de salle de bain digne de ce nom – ou de salle de bain tout cours – et on ne va pas aborder le sujet de la nourriture, rien que l'idée retournait l'estomac de la jeune Rosenberg. Et enfin, la sorcellerie n'avait pas vraiment la côte à cette époque là et si quelqu'un apprenait qu'elles étaient des sorcières, ils allaient les brûler sur un bucher après les avoir torturé. Naïa avait lu beaucoup de choses sur le sujet et elle savait donc à quoi s'en tenir. Ils allaient parler du Diable et du fait qu'elles s'accoquinaient avec, que le Malin les possédait, qu'elles dansaient nues le soir dans la forêt et tout les trucs stupides dans ce genre. Dès que quelque chose n'allait pas dans leur vie, c'était la faute des sorcières de toute façon. La famine ? Les sorcières. La peste ? Les sorcières.La disparition d'un enfant ? Les sorcières …
Et l'idée que son frère les accompagne lui aurait plu tout autant qu'a Marlow car la simple idée de le savoir loin d'elle la rendait malade. Mais n'aimant pas partager son frère et surtout pas avec une inconnue – car finalement avant aujourd'hui les deux jeunes filles ne s'étaient jamais adressées la parole – l'idée que Marlow ait voulu l'avoir aussi dans son groupe lui fit ressentir une pointe de jalousie. Bien entendu c'était une jalousie mal placée et inutile, mais c'était plus fort que Naïa.

« Je n'aime pas l'idée que nous soyons séparé mon frère et moi, il pourrait lui arriver n'importe quoi sans que je le sache et sans que je puisse faire quoi que ce soit … »

Bien entendu c'était la vie et parfois on ne faisait pas toujours tout ce que l'on voulait, mais c'était également une chose dont Naïa n'avait pas vraiment l'habitude. Chez elle, ses parents faisaient toujours tout pour satisfaire le moindre de ses caprices, alors se rendre compte qu'en dehors de son foyer, cela ne marchait pas pareil avait le don de l'agacer et de l'irriter. Bien entendu, avec le temps, Naïa avait commencé à s'y faire, mais cela ne lui plaisait pas pour autant. Les deux jeunes filles continuèrent à marcher, jusqu'au village. Là bas, Marlow se fit alpaguer par une parfaite inconnue et entraînée dans une petite bicoque. Rien qu'à la voir, cela ne donnait pas envie à Naïa d'y entrer dedans. Elle était minuscule, enfumée et peu éclairée, ce qui lui donnait plus la chair de poule qu'autre chose. Comment pouvait-on vivre dans cette maison ? D'ailleurs est-ce que cela s'appelait-il vraiment une maison ? Combien étaient-ils à dormir dedans ? Ils dormaient tous les uns sur les autres, c'était pas possible autrement. La jeune Vipère resta à l'extérieur de la maison, refusant d'y rentrer, préférant rester sur le pas de la porte au cas où elle devrait se mettre à courir. Déjà que son immonde robe n'était pas des plus confortable, si en plus elle se rajoutait des difficultés en devant éviter des gens et des objets, ça n'allait pas vraiment le faire. On leur indiqua l'étable et on leur tendit un seau. Visiblement l'idée était de traire les vaches à l'intérieur car sinon le seau serait remplie, non ? Naïa regarda le seau et la personne qui le lui tendait avant de faire demi tour pour se rendre devant l'entrée de l'étable. L'idée de pénétrer dans ce lieu ne l'enchantait encore moins que dans la maison.

« Je crois que si… Tu crois qu’ils en ont combien ? Tu sais transplaner ? On peut peut-être essayer de se barrer. »

Naïa aurait adoré que Marlow lui certifie qu'elle avait mal compris et qu'il ne fallait qu'aller chercher quelque chose à l'intérieur, comme des graines, de la farine, de l'eau ou n'importe quoi d'autre. L'idée de toucher une bestiole puante ne lui plaisait absolument pas et visiblement elle n'était pas la seule. Rien que devant l'entrée déjà une odeur se dégageait de l'intérieur de l'étable. Naïa se tourna vers Marlow, dans l'espoir de découvrir que sa nouvelle amie était en réalité une véritable fille de la ferme et qu'elle allait se débrouiller seule. Mais non, visiblement c'était une citadine, comme elle, elles étaient donc mal parties toutes les deux.

« Je … je ne sais pas et je n'ai pas envie de le savoir …. Quant à transplaner, malheureusement j'aurais 17 ans qu'en Septembre et puis je te rappelle que la magie ne fonctionne pas très bien ici, je n'ai absolument pas envie de finir démembrer …»

Déjà qu'elles se trouvaient dans une merde noire, ce n'était certainement pas pour mourir bêtement en tentant de s'enfuir. Sentant le regard de la bonne femme dans leur dos, ce fut Marlow qui se décida à ouvrir l'étable. L'odeur qui en dégageait était immonde et Naïa en eut des hauts le cœur. Comment pouvait-on vivre à côté de ça ? Naïa porta immédiatement sa main à son visage, se bouchant le nez et masquant sa bouche. Il était hors de question de s'approcher de ça.

« Oh mince… Il y en a cinq, ah non, six ! Faut pas toutes les faire, hein ? Et moi je touche pas ce truc, ça me répugne et j’ai pas envie de me prendre un coup de patte dans la tête. Si tu veux je tiens le seau ? »

Naïa n'avait même pas pris la peine de compter le nombre de bestioles dedans, rien que de voir qu'il y en avait plus d'une lui avait suffit. Ils ne nettoyaient jamais leur étable ces gros porcs ? C'était pas possible de laisser ces excréments par terre, c'était dégueulasse et bourrés de maladies. Quand Marlow parla d'être répugnée et de refuser de toucher aux vaches, Naïa se tourna soudainement vers elle, paniquait. Il était hors de question qu'elle s'y colle, c'était même pas envisageable.

« Oh non, non, non, non,non il est hors de question que ce soit moi qui m'y colle. De toute façon je ne rentre pas là dedans moi, rien que de regarder me donne la nausée et je n'ai pas envie d'attraper une maladie. »

Naïa se retint de vomir et s'éloigna d'un pas, se moquant de savoir si la vieille peau se trouvait derrière elle ou pas. Même si finalement elles n'auraient pas le choix, pour le moment, pour Naïa s'était évident que ce n'était pas envisageable. Pourquoi ne pourrait-elle pas se contenter d'écosser les haricots ?

« Je n'aime pas l'idée que nous soyons séparé mon frère et moi, il pourrait lui arriver n'importe quoi sans que je le sache et sans que je puisse faire quoi que ce soit … »

La jeune fille hocha la tête bien qu’ignorant totalement ce que devait ressentir la vipère en un instant pareil. Et pour cause, Amara n’était pas avec elle, ni aucun de ses amis proches, elle s’était contentée de rencontrer de nouvelles personnes et même si elle souhaitait de tout cœur les voir revenir avec elle, saines et sauves, elle se préoccupait plus de sa propre survie que de celle des autres. A dire vrai, Naïa aussi la préoccupait. La Serpentard lui ressemblait assez par certains aspects et elle éprouvait de la compassion pour sa compagne d’infortune. Malheureusement, ce n’était pas la compassion qui les aiderait à se sortir de ce mauvais pas mais peut-être qu’en se serrant un peu les coudes, elles finiraient par trouver une solution.

« Je … je ne sais pas et je n'ai pas envie de le savoir …. Quant à transplaner, malheureusement j'aurais 17 ans qu'en Septembre et puis je te rappelle que la magie ne fonctionne pas très bien ici, je n'ai absolument pas envie de finir démembrer …»

A dire vrai, Marlow avait complètement oublié ce détail pourtant d’une importance folle. Elle avait tendance à penser comme si elle se trouvait toujours dans son époque, hors quand un problème n’avait pas de solution simple, elle se tournait toujours automatiquement vers la magie, certainement à cause de la manière dont elle avait été éduquée. Un espoir supplémentaire venait d’être réduit à néant par Naïa. Certes, elle avait bien fait de lui dire franchement ce qu’elle pensait de son idée, mais plus elle réfléchissait, plus il lui semblait que les chances de se sortir de ce pétrin s’amenuisait. Pourtant, la rouge et or n’était pas de nature pessimiste, mais là, elle ne pouvait pas faire autrement.

« Mince… J’avais complètement zappé ce détail… Pourquoi ils nous ont pas envoyé à une époque sympa ?! » Demanda-t-elle en sachant pertinemment qu’elle n’obtiendrait pas de réponse. « On est condamné à s’exécuter alors… »

Et puis, pourquoi ils, d’ailleurs ? Finalement, ni l’une, ni l’autre, et probablement aucun des membres de leur groupe ne savait ce qu’ils faisaient là et pourquoi ils avaient atterris ici. Elle avait au départ supposé que c’était une organisation de l’école, mais finalement, ça lui paraissait trop réel pour être inventé et, qui plus était, elle était persuadée qu’on leur aurait au moins donné des règles à respecter. Qui plus était, si ça avait été organisé de toutes pièces le décor aurait couté trop cher à la direction et un vrai saut dans le temps était certainement quelque chose de dangereux surtout lorsqu’on n’avait pas reçu de consignes précises au préalable. Encore une question à laquelle personne n’avait de réponse et ce n’était, probablement, qu’en rentrant chez eux qu’ils parviendraient à en obtenir une.

« Oh non, non, non, non, non il est hors de question que ce soit moi qui m'y colle. De toute façon je ne rentre pas là-dedans moi, rien que de regarder me donne la nausée et je n'ai pas envie d'attraper une maladie. »

Et dire que Marlow comptait échapper à cette corvée… Visiblement, ça n’allait pas être possible, puisque si les deux jeunes filles campaient sur leur position, elles risquaient de passer un très long moment dans cette étable. Qui plus était, la Gryffondor ne savait pas trop ce qu’il y avait de plus facile à affronter : la mégère ou une de ces grosses bêtes poilues ? La réponse ne lui venant pas spontanément, Marlow commençait à croire qu’elle ne pourrait prendre aucune décision avant d’avoir essayé, aussi attrapa-t-elle le seau et prit une grande inspiration, agissant comme une guerrière qui allait au-devant d’un groupe d’ennemis particulièrement féroce. C’était tout juste si elle n’imaginait pas les placides animaux courir soudainement vers elle en crachant du feu et elle dut secouer la tête pour chasser cette affreuse vision qui commençait à montrer le bout de son nez.

« Bon, faut juste remplir ce seau, un seul petit seau, ça devrait être facile… » S’encouragea la jeune fille alors qu’elle s’approchait doucement des animaux. « Cinq minutes, juste cinq minuscules minutes. »

La petite fille n’était plus qu’à quelques centimètres de la première vache, son cœur battait plus vite, beaucoup plus vite que d’habitude et elle se demandait s’il n’allait pas choisir soudainement de se décrocher de sa poitrine. Arrivée devant la vache, elle tenta de s’accroupir pour attraper le pis de l’animal avec une moue dégoutée. Elle dut s’y reprendre à deux fois pour réussir à le toucher tant ce contact la répugnait. Lorsqu’elle y parvint enfin, Marlow se demanda si elle n’allait pas s’évanouir et resta quelques secondes sans bouger n’osant même pas tourner la tête vers sa nouvelle amie. C’est ce moment précis que choisit la vache pour taper le sol de son sabot, probablement juste pour faire fuir une mouche qui l’incommodait.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Evidemment, il n’en fallut pas plus à Marlow pour bondir en arrière, renversant le seau au passage et manquer de se casser la figure. La rouge et or se retrouva en moins de deux secondes accrochée à Naïa alors qu’elle cachait son visage terrorisé dans son immonde robe. Lorsqu’elle osa enfin jeter un coup d’œil au monstre qui avait attenté à sa vie, elle constata, médusée que celle-ci la regardait placidement sans avoir daigné bouger ne serait-ce que d’un millimètre. Loin d’être rassurée par un tel comportement, la Gryffondor se demandait comment un animal de cette envergure pouvait être domestiqué, cette vache avait l’air froide et calculatrice, jamais elle ne s’en approcherait de nouveau.

« Mais quel monstre cette chose ! T’as vu, elle a essayé de me tuer ?! »

C’est les mains encore tremblante que la jeune fille s’autorisa à se décrocher de sa nouvelle rencontre avec tout de même un regard d’excuse pour la vipère qui ne s’était probablement pas attendue à lui servir de perchoir. Décidément, ça commençait très bien pour les deux exploratrices du dimanche qui semblaient tout bonnement incapable de faire ce qui leur était demandé.

Spoiler:

« Mince… J’avais complètement zappé ce détail… Pourquoi ils nous ont pas envoyé à une époque sympa ?! On est condamné à s’exécuter alors… »

Quand Naïa avait parlé de Seth et du déplaisir qu'elle avait à le savoir loin d'elle, Marlow c'était contentée d'hocher la tête en signe de compassion et de compréhension et c'était très certainement la meilleure réaction possible à avoir. Montrer trop d'intérêt pour le petit frère de Naïa aurait grandement contrariée cette dernière et pas assez d'intérêt l'aurait tout autant agacée, cette réaction était donc entre les deux, ni trop, ni pas assez. Le sujet s'est clôturé donc naturellement et un second sujet vint se mettre rapidement sur le tapis, la magie. Ayant pu constater à leur frais – et surtout à ceux de Naïa – que la magie ou plutôt leur magie était quasi inefficace dans cette époque, il était hors de question pour la Rosenberg de tenter de transplaner. Déjà elle n'avait pas encore l'âge de passer son permis de transplanage et en plus elle ne voulait pas finir en chair à saucisse juste parce qu'elle avait joué les trouillardes irréfléchie. Certes elle avait souvent l'habitude de marcher à l'instinct, mais pas au point de jouer si franchement sa vie. La jeune Vipère en fit donc la remarque à sa compagne qui visiblement avait complètement oublié que leur magie était plus qu'incertaine à cette époque.

« Ils ? Qui ça ILS ? Tu penses que c'est la Direction qui nous a envoyé ici ? Pourquoi ? Pour qu'on apprenne l'histoire ? La seule leçon que je risque d'apprendre si on s'en sort c'est que plus jamais je ne participerais à un voyage organisé avec Poudlard. »

Naïa n'avait pas vraiment réfléchie au comment, ni pourquoi ils étaient arrivés à cette époque, mais maintenant que Marlow soulevait une hypothèse, elle ne pouvait pas y passer à côté. Est-ce l'oeuvre de McGo ? Si c'était le cas alors il devait y avoir des adultes en train de les surveiller, afin de les protéger en cas de réels ennuis, non ? Enfin ce serait logique, si c'était l'oeuvre de leurs enseignants, ils ne les auraient pas envoyés ici sans sécurité … sauf leur Adorable professeur Lachelabasket, qui bête comme ses pieds, aurait très certainement pu faire le coup, par accident, trop bourrée de la veille. Naïa commença à réfléchir à cette théorie, légèrement fumeuse mais pas si impossible. Si c'était le cas alors ils pouvaient être rassurés non ? Ils avaient forcément un filet de secours, en cas de pépin … enfin il fallait espérer. Mais si ce n'était pas l'oeuvre de l'école, alors qu'ils étaient tous rassemblés dans le Hall d'entrée avant d'être projetés ici, qui leur avait fait ça ? Et qu'était-il arrivé aux autres ? Est-ce qu'ils se trouvent dans cette même époque, mais dans un autre lieu ? Si c'était le cas et qu'ils se trouvaient à proximité de Poudlard, il y avait une petite chance qu'ils se retrouvent, sinon, ils devraient se débrouiller par eux même. Et s'il n'y avait que leur groupe qui avait subit ça, comment devraient-ils le prendre ? Un simple accident ? Une tentative volontaire de leur nuire ? Elian ? Non même s'il était en colère contre Naïa, jamais il ne lui nuirait volontairement. Rahan ? Non elle était trop jeune pour ça … Et si personne n'avait remarqué leur absence ? Ou qu'ils cherchaient au mauvais endroit ? Plus Naïa réfléchissait et plus elle se sentait perdue et apeurée. Elle décida donc de se concentrer sur la voix de Marlow. La jeune fille avait décidé de se lancer, voyant que Naïa se refuserait à rentrer dans l'étable. Elle attrapa le seau et s'approcha des vilaines bestioles sales qui y habitaient.

« Bon, faut juste remplir ce seau, un seul petit seau, ça devrait être facile… Cinq minutes, juste cinq minuscules minutes. »

Le temps estimait par Marlow pour accomplir la tache paraissait peu probable à Naïa mais elle garda ses commentaires pour elle, ne voulant pas détruire le peu de courage et de détermination de sa nouvelle amie. Déjà qu'elle acceptait de s'y coller sans que Naïa ne la force ou la menace, c'était une bonne chose, autant ne pas gâcher cette chance. Marlow avança lentement, le cœur des deux jeunes filles devaient battre de concert la chamade même si celui de Marlow devait battre légèrement plus vite que celui de Naïa. La jeune Rosenberg ne pouvait retirer son regard de la Gryffondor, vérifiant que tout se passait bien et qu'elle allait accomplir la tache avec brio. Marlow arriva devant la première vache et toucha son pie, ce qui dégoûta énormément Naïa qui fit la grimace. N'importe qui passant par là devait les trouver ridicule mais ça passait complètement au dessus de la jeune vipère qui ne voulait qu'une seule chose, en finir. Quelques secondes à peine après que Marlow touche le pie, la vache se mit à marteler le sol de son sabot, ce qui créa une réaction en chaine.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Marlow lâcha le seau qui tomba au sol, faillit se vautrer avant d'atterrir dans ses bras en un temps record. Le visage de la jeune fille était plongé dans sa robe et Naïa la regarda médusée. Elle aussi fut surprise de la réaction de la vache, mais plus encore de celle de sa compagne. Elle était tellement surprise qu'elle ne réagit pas tout de suite. En temps normal, elle l'aurait repoussé, épousseté ses vêtements et lui aurait promis une mort lente et atroce si elle refaisait ça, mais là, la surprise l'emportait et elle ne dit rien et ne bougea pas d'un centimètre.

« Mais quel monstre cette chose ! T’as vu, elle a essayé de me tuer ?! »

La tuer ? C'était peut-être un peu exagéré, même si sa réaction aurait pu être la sienne. Naïa dévisagea Marlow, puis la vache, avant de réfléchir à la meilleure chose à faire. Un coup d'oeil derrière elle pour constater non sans déplaisir que la vieille peau les regardait et qu'elle n'avait pas l'air contente de ce qu'elle voyait. Oui c'était des plaies, des incapables et alors ? Elle lui en posait des questions ? Naïa se tourna de nouveau vers la vache, prit une grande inspiration et se lança à son tour, lentement, très lentement, entrainant Marlow avec elle.

« Et si on utilisait un sortilège, pour la traire ou pour la maintenir ou pour …. jenesaispasquoi …. »

Evidemment le sortilège n'était pas une bonne idée et Naïa le savait, mais l'idée de toucher se monstre lui faisait froid dans le dos. La main de Marlow dans la sienne pour être sur qu'elle ne s'envole pas, Naïa s'approcha de la vache qui les attendait paisiblement.

« Bon je sais l'idée du sortilège est malvenu, surtout avec l'autre moche qui nous regarde, mais sincèrement je ne sais pas traire ce machin, je ne l'ai jamais vu faire et espérais ne jamais devoir le faire un jour …  »

« Ils ? Qui ça ILS ? Tu penses que c'est la Direction qui nous a envoyé ici ? Pourquoi ? Pour qu'on apprenne l'histoire ? La seule leçon que je risque d'apprendre si on s'en sort c'est que plus jamais je ne participerais à un voyage organisé avec Poudlard. »

Naïa commençait véritablement à paniquer et la jeune fille s’en voulait vraiment d’avoir ne serait-ce que mentionné cette idée. Elle avait cherché tous les moyens possibles et imaginables pour se rassurer et l’idée que ses professeurs soient les auteurs de cette plaisanterie de très mauvais gout avait quelque chose de rassurant. Qui plus était, ça lui permettait de trouver quelqu’un à blâmer et elle avait vraiment besoin de calmer ses nerfs en s’acharnant sur autre chose que le malheur qu’elle était en train de vivre. Marlow avait toujours été légèrement pessimiste sur les bords, mais dans une époque inconnue avec des coutumes qu’elle ne maitrisait pas et surtout aucun moyen de s’en tirer, il lui paraissait tout à fait normal de ne pas être extrêmement positif. Avec un peu de chance, les autres petits groupes s’en tiraient mieux qu’elle, mais malheureusement, là encore, elle n’avait aucune certitude. Pour une non-croyante, la rouge et or commençait à penser qu’elle priait beaucoup tout de même, et ce n’était que le début.

« Honnêtement, je ne sais pas. » Hésita la jeune fille. « Ça parait vraiment improbable, je sais que la magie peut faire bien des choses, mais ça… Mais je crois que ça me rassurerait de savoir que quelqu’un tire les ficelles, qu’on est pas vraiment livrées à nous même. J’aurais juste dû réfléchir avant de parler, je ne voulais pas te donner de faux espoirs. »

Naïa allait-elle lui en vouloir d’avoir ainsi exprimé des idées qu’elle-même croyait on ne pouvait plus fausse ? Non, probablement pas. Elles s’étaient toujours relativement bien entendues jusqu’ici, même sans se connaitre. La Gryffondor avait très vite considérée qu’elle avait une nouvelle amie alors qu’elle ne connaissait absolument rien de la vie de sa compagne d’infortune. Cependant, elles étaient liées pendant toute la durée de cette aventure. Marlow savait que s’il arrivait un pépin à la vipère, elle ferait le nécessaire pour la sortir de là parce qu’ils avaient tous besoin de travailler en équipe dans cet univers inconnu et que l’objectif final restait de rentrer tous ensemble au château pour retrouver leurs bonnes vieilles habitudes. Seulement, elle se demandait si ça aurait été pareil si la rencontre avait eu lieu un peu plus tôt dans l’année alors que tout était tout simplement normal et étrangement, elle connaissait très bien la réponse. C’était une constatation un peu déstabilisante pour la rouge et or, mais elle se contentait de se réjouir d’avoir créé de nouveaux liens, pour le moment.

« Et si on utilisait un sortilège, pour la traire ou pour la maintenir ou pour …. jenesaispasquoi …. »

Ce n’était vraiment pas une mauvaise idée, sauf qu’il y avait un hic. La stupide bonne femme qui passait et repassait devant l’étable en leur jetant un coup d’œil mauvais par la fenêtre dès qu’elle en avait l’occasion… Marlow préférait ne pas imaginer ce qu’il se passerait si elle devait passer à l’instant même où elles utiliseraient leur baguette pour effectuer leur tâche plus rapidement. Elles auraient rapidement un procès pour sorcellerie, mais avec un témoin direct de leur acte, elles ne pouvaient même pas espérer s’en sortir vivantes, c’était tout bonnement impossible. Qui plus était, la rouge et or ignorait comment traire une vache à l’aide de la magie, en existait-il seulement un ? Probablement, mais en tant que véritable citadine, ce n’était pas sur ce genre de choses qu’elle pensait à se concentrer et quelque chose lui disait qu’il était de même pour Naïa qui ne semblait pas plus douée qu’elle pour une vie de campagnarde. Quoi qu’il en soit, la Gryffondor n’avait pas de meilleure idée et elle refusait de déclarer celle de son amie mauvaise parce qu’elle était pour le moment leur seule solution.

« Bon je sais l'idée du sortilège est malvenu, surtout avec l'autre moche qui nous regarde, mais sincèrement je ne sais pas traire ce machin, je ne l'ai jamais vu faire et espérais ne jamais devoir le faire un jour … »

Visiblement, Naïa avait eu le même raisonnement qu’elle à ceci près qu’elle semblait être en train de baisser les bras. La rouge et or aurait bien aimé aussi pouvoir simplement abandonner, elle ne savait pas traire une vache non plus et n’avait aucune envie de l’apprendre pour la simple et bonne raison qu’elle ne s’était absolument pas attendue à devoir le faire un jour. Bref, soit, elles restaient comme deux empotées à attendre bien gentiment que le temps passe, le seau en main, et la vache à une distance respectable, soit elles tentaient le tout pour le tout en exploitant au maximum l’idée de la vipère. De toute façon, ce n’était pas comme si elles avaient véritablement le choix. Si elle voulait échapper à la vieille peau, il leur fallait remplir ce seau et ce, en s’approchant de la vache même si ça n’allait pas être une partie de plaisir. Marlow réfléchit donc longuement à l’idée du sortilège, énumérant ceux qu’elle connaissait et qui pourraient leur servir, cherchant simplement une faille facilement exploitable qui pourrait leur apporter de nouveau la liberté.

« Moi, je trouve que c’est une bonne idée, et puis, on est deux, donc ça peut très bien fonctionner. » Déclara Marlow, soudain enthousiaste. « Je t’explique, je retourne dehors pour distraire la mégère et pendant ce temps-là, tu essaies de faire fonctionner le sortilège. Tu as plus de chances de réussir que moi, tu es plus expérimentée et tu dois sans doute maitriser plus de sorts que moi… ? »

Ce n’était pas une mauvaise idée, la Gryffondor en était convaincue. Déjà parce qu’elle était certaine de pouvoir entrainer la vieille femme loin de l’étable pendant un moment. Elle était peut-être timide, mais depuis qu’elle était bébé, les adultes avaient toujours trouvé ses bonnes manières et ses joues roses craquantes, elle gardait bon espoir quant à cette femme d’une extrême rigidité. Mais surtout, elle permettait à Naïa de faire plusieurs tentatives en lui laissant le champ totalement libre, elle n’aurait pas à se soucier de la bonne femme, s’il fallait lui taper dessus avec une pelle pour l’empêcher de revenir, Marlow le ferait sans la moindre hésitation. Dernière chose importante, la Gryffondor voulait à tout prix éviter de préciser qu’elle ne maitrisait pas la magie et que, par conséquent, elle ne pourrait être d’aucune utilité à la vipère, voire même pire, elle pourrait très vite devenir un boulet. C’est donc assez confiante que la rouge et or sortit de l’étable, retrouvant l’air frais au passage, pour se diriger avec assurance vers leur bourreau.

« J’ai oublié de vous dire, ma mère se demandait si vous voudriez la rencontrer pour… Euh… le thé… »

Marlow jeta un vague coup d’œil vers l’étable, ravie de voir qu’elle avait réussi à tourner la vieille peau de façon à ce que Naïa lui soit totalement invisible. Il ne restait plus qu’à imaginer que son stratagème fonctionne et que la vipère réussisse correctement son coup. Elles étaient peut-être deux grandes trouillardes, elles formaient une belle équipe, enfin, elles ne se débrouillaient pas aussi mal que ce que la rouge et or avait envisagé. Enfin une touche un peu plus optimiste, ça faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé.

Spoiler:

« Honnêtement, je ne sais pas.  Ça parait vraiment improbable, je sais que la magie peut faire bien des choses, mais ça… Mais je crois que ça me rassurerait de savoir que quelqu’un tire les ficelles, qu’on est pas vraiment livrées à nous même. J’aurais juste dû réfléchir avant de parler, je ne voulais pas te donner de faux espoirs. »

Naïa comprenait le sentiment de Marlow, bien plus qu'elle ne le voudrait et c'était certainement ça qui l'étonnait le plus. Comment peut-elle avoir autant de points en commun avec une fille si diamétralement opposée à elle ? Est-ce le danger qui fait ressortir cette ressemblance ? Est-ce que cela n'a rien à voir et même à Poudlard elles s'en seraient rendues compte ? Non il est peu probable qu'à Poudlard les deux jeunes filles se soient parlées, elles font parties de deux mondes différents et Naïa se moque de tout, sauf de son frère et de son petit ami … ex ? Peut-être, mais ce n'était pas le moment de penser à cela. Penser à Elian lui ravivait la douleur de la séparation et l'envie de meurtre à l'encontre de Rhiannon. Bien entendu tout cela était de sa faute à elle, mais jamais Naïa ne l'avouera, ni ne le réalisera. Naïa chassa les Wallace de son esprit pour rester concentrée. Elle se tourna vers Marlow et lui offrit un semblant de sourire.

« T'inquiètes c'est pas grave. Moi aussi j'aurais préféré que ce soit un coup de la direction, au moins on aurait eu un filet de secours et le danger ne serait pas aussi … réel … et crois moi je me serais fais un plaisir de les poursuivre pour mise en danger d'autrui … mais je doute sincèrement qu'ils y soient pour quelque chose … bien malheureusement d'ailleurs. »

C'est fou comme cela pouvait lui paraître étrange d'être si gentille et si honnête avec une personne. La situation était bien particulière certes mais cela restait étrange. Etait-ce le caractère de Marlow qui provoquait ça ? La situation ? Leur envie commune de s'enfuir à toutes jambes loin du danger ? Ou autre chose ? Naïa ne saurait dire, mais c'était bien la première fois qu'elle était sincère avec quelqu'un, en dehors de son frère. Les deux jeunes filles avancèrent et les événements avancèrent avec elle. Elles se retrouvèrent sans le vouloir devant une étable à devoir traire les vaches, comme si elles avaient fait ça toute leur vie. Après le refus catégorique de Naïa d'entrée dans l'étable, ce fut Marlow qui se colla à la mission ou plutôt qui tenta de s'y coller. A peine entrée, elle était déjà ressortie, terrifiée. Les animaux c'était pas leur truc à toutes les deux, elles ne les appréciaient qu'en peinture, il n'y avait pas de doute. Pourquoi demander à deux pures citadines de traire des vaches ? S'ils la connaissaient un tant soit peu, ils seraient que c'était vraiment pas le truc de Naïa de faire ce genre de chose, alors pourquoi s'acharner ? Visiblement la mégère n'était pas prête de les écouter et n'avait pas l'air de rire, elle voulait son lait et avait bien l'intention que ce soit les deux jeunes filles qu'elle venait de kidnapper qui devraient le lui donner. A leur époque cela s'appellerait de l'esclavage et c'était passible d'une peine de prison, elle avait donc bien de la chance d'être dans sa maudite époque.

« Moi, je trouve que c’est une bonne idée, et puis, on est deux, donc ça peut très bien fonctionner. Je t’explique, je retourne dehors pour distraire la mégère et pendant ce temps-là, tu essaies de faire fonctionner le sortilège. Tu as plus de chances de réussir que moi, tu es plus expérimentée et tu dois sans doute maitriser plus de sorts que moi… ? »

Naïa avait émis l'idée qu'elles pourraient lancer un sortilège ou deux pour traire les vaches. Bien entendu elle n'avait pas de sortilège particulier en tête pour ça mais la magie l'avait toujours rassurée, alors c'était évident qu'elle allait se tourner vers elle. Bien évidemment Naïa se doutait bien que cela n'allait pas fonctionner, la magie était précaire ici, la leur en tout cas et si la mégère ou quiconque la voyait en faire, elle finirait sur un bucher ou au fond d'une rivière et même si son nom signifiait Naïade, elle n'était pas prête de le prendre au premier sens du terme. Les deux jeunes filles avaient avancé dans l'étable, Marlow en était partie terrifiée mais ce n'était pas ce genre de comportement qui allait les aider. Bien entendu Naïa pouvait jouer les gros durs, cela ne changerait pas le fait qu'elle était aussi terrifiée que son amie. Marlow décida que c'était finalement une bonne idée et qu'elle laissait Naïa s'occuper du ou des sortilège pendant qu'elle distrayait la vieille bique. Naïa la regarda médusée, se demandant si elle n'était pas tombée sur la tête.

« Attends t'es sérieuse là ? Et si elle me voit quand même ? C'est moi qui vais finir sur un bucher après … Marlow …. Marlow reviens ici tout de suite …. MARLOW »

Décidément personne ne l'écoutait à cette époque, c'était d'un agaçant. Naïa se retrouva seule devant sa vache, à se demander ce qu'elle allait bien pouvoir trouver comme sortilège pour traire cette vache et toutes les autres. Naïa ne le sentait absolument pas, seulement qu'allait-elle faire sinon ? La traire elle même ? C'était du n'importe quoi, elle ne l'avait jamais fait et avais peu de chance d'y parvenir un jour.

« J’ai oublié de vous dire, ma mère se demandait si vous voudriez la rencontrer pour… Euh… le thé… »

Marlow ne l'avait pas écouté et maintenant elle était avec la mégère en train de la distraire. Naïa était désemparée. Elle sortie néanmoins sa baguette et réfléchit à ce qu'elle pourrait bien trouver comme sort intéressant mais aucun ne lui vient en tête. Quand Naïa attrapa le tabouret qui se trouvait derrière elle et qu'elle s'assit, elle vit la vache bouger un peu trop vite à son goût. Naïa sursauta et fit tomber le tabouret en arrière. Là c'était trop pour elle, elle n'allait quand même pas avoir peur à chaque fois que cette bestiole allait bouger, si ? La jeune fille pointa sa baguette sur elle et murmura distinctement un.

« Immobulus »

Spoiler:

Le membre 'Naïa Rosenberg' a effectué l'action suivante : Le Hasard

#1 'Le Hasard' : 3

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#2 'Le Hasard' : 3

« T'inquiètes c'est pas grave. Moi aussi j'aurais préféré que ce soit un coup de la direction, au moins on aurait eu un filet de secours et le danger ne serait pas aussi … réel … et crois moi je me serais fait un plaisir de les poursuivre pour mise en danger d'autrui … mais je doute sincèrement qu'ils y soient pour quelque chose … bien malheureusement d'ailleurs. »

Pour le coup, Naïa avait totalement raison. La rouge et or n’avait jamais détesté ni adoré la direction de Poudlard, elle se fichait pas mal des décisions qu’il pouvait prendre puisqu’elle restait en général extérieure à la vie du château pour ne pas voir trop de monde. Pourtant, elle n’était pas du tout agoraphobe. Etre dans une salle de classe remplie d’élèves ne l’avait jamais dérangée, et pour cause, tout le monde avait un espace bien défini devant sa table, elle ne craignait donc pas le moindre dérapage. Malheureusement, ce n’était pas le cas des différentes soirées organisées au sein du château, soirées pendant lesquelles il lui était impossible de prévoir à l’avance les mouvements des uns et des autres. Marlow n’y mettait donc que très peu les pieds, parfois pendant cinq minutes, seulement pour avoir l’impression d’avoir fait un petit effort. Ses amis ne comprenaient pas souvent son refus de venir faire la fête avec eux, mais c’était plus fort qu’elle, elle ne s’en sentait pas souvent capable.

« Pour une fois qu’on a envie qu’ils nous fassent un sale coup… Bah non. C’est quand même vraiment injuste. »

La jeune fille faisait référence, bien sûr, aux nombreux caffouillages des soirées organisées. Ce n’était pas parce qu’elle n’y participait pas souvent qu’elle n’avait pas d’échos de leur déroulement. Entre la Saint-Valentin et des échanges de lettres assez étrange, une soirée où des gens s’étaient retrouvés dans des corps qui n’étaient pas les leur, ou encore celle où des élèves s’étaient retrouvés attachés à d’autre, quoi que pour le coup, c’était peut-être volontaire, l’école avait eu sa dose de malheur. Pourquoi pas une fois de plus ? C’était dans la continuité des différents incidents qui avaient eu lieu au cours de l’année et il aurait été rassurant de réaliser que ça venait de « quelqu’un » qui ne leur voulait aucun mal. En tout cas, si le but avait été de les amuser, on pouvait dire que c’était complètement raté. Naïa, tout comme elle, semblait vivre l’expérience la plus traumatisante de toute son existence et elle ne voyait pas du tout comment les choses auraient pu potentiellement s’arranger.

« Attends t'es sérieuse là ? Et si elle me voit quand même ? C'est moi qui vais finir sur un bucher après … Marlow …. Marlow reviens ici tout de suite …. MARLOW »

La jeune fille entendit vaguement l’appel désespérée de Naïa, mais elle était déjà sortie et ne pouvait plus reculer. Par chance, elle parvint à éloigner assez la mégère pour qu’elle ne puisse plus regarder dans l’étable, ou en tout cas, pas en distinguant assez bien ce qu’il s’y passait. Elle galéra un peu lorsque la femme lui demanda où se trouvait sa maison, mais elle s’en sortit par une habile pirouette, promettant simplement qu’elle passerait la chercher pour qu’elle ne se perde pas. Il fallait simplement espérer qu’elles ne la recroisent pas avant de rentrer chez elle, sinon elles risquaient de passer un bon moment. Sa tentative d’éloignement porta tout de même ses fruits puisque la mégère sembla se radoucir un peu et se décida à rentrer dans la maison, leur laissant enfin un peu de tranquillité pour qu’elles puissent faire ce qu’elles voulaient. Marlow s’empressa donc de rejoindre son amie, découvrant malheureusement que rien n’avait changé depuis qu’elle était partie. Au moins, ça n’avait pas empiré, c’était tout de même le principal.

« Bon, échec de la deuxième tentative, mais c’est pas grave, on va réessayer à la bonne vieille méthode moldue, de toute façon, tu avais parfaitement raison, la magie semble être totalement inefficace ici. » Dit-elle en essayant de relativiser. « J’ai une idée, je vais réessayer de m’approcher avec le seau, mais toi, tu te mets à côté de moi et tu l’empêches de m’assommer, d’accord ? »

Positiver à tout prix, telle était la clé de leur réussite, Marlow en était totalement convaincue. Elle prit donc son courage à deux mains pour la deuxième fois en trop peu de temps et s’approcha de nouveau de la vache, prête à en découvre avec ce féroce animal. Malgré tout ce qu’elle pouvait dire, la rouge et or devait bien reconnaitre que la situation lui paraissait un peu désespérée. Visiblement, il leur était impossible d’utiliser la magie, cette deuxième tentative infructueuse venait de le leur prouver. Pour ce qui était de la méthode plus traditionnel, dire qu’elle n’avait pas été couronnée de succès était simplement un doux euphémisme, Marlow en avait encore les mains toutes tremblantes rien qu’à y repenser. Cependant, elles n’avaient toujours pas le choix. La Gryffondor avait beau avoir l’impression de s’être mis la mégère dans la poche, elle ne donnait pas cher de sa peau si elle revenait la voir bredouille. Elle n’avait aucune envie de voir quelle réaction ça pouvait provoquer, une deuxième tentative était donc plus que nécessaire.

« T’imagines si elle nous demande un autre truc après ? » Demanda la jeune fille un brin amusée par le côté comique de leur situation. « Je crois que je l’assomme, je suis déjà au bord du suicide. »

En vérité, elle parlait plus pour se donner du courage que pour faire la conversation. Le silence était trop pesant pour la Gryffondor qui avait l’impression de vivre ses derniers instants dans le monde des vivants. La vache était désormais toute proche, elle n’avait plus qu’à tendre la main pour la toucher. Délicatement, elle posa le seau sous son ventre, près de ses pattes arrière, et s’accroupit de façon à pouvoir déguerpir au plus vite si la situation l’exigeait. Voilà, maintenant il n’y avait plus qu’à tenter.

Spoiler:

Le membre 'Marlow R. Berkeley' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 5, 1

« Pour une fois qu’on a envie qu’ils nous fassent un sale coup… Bah non. C’est quand même vraiment injuste. »

Et encore une fois, Naïa était d'accord avec Marlow, pour une fois que cela aurait été appréciable que ce soit la direction qui soit derrière tout ça, au moins ils pourraient se rassurer un peu et se dire qu'ils n'allaient pas mourir carboniser. Quelle horreur de se dire qu'ils sont arrivés dans une époque qui n'est pas la leur et qui est très loin de l'être, sans savoir comment ils y sont arrivés, ni comment ils vont pouvoir s'en sortir, ni s'il y a d'autres groupes comme eux quelque part dans les environs. En fait ils ne savent strictement rien et n'ont aucune assurance quand à leur avenir. Vont-ils restés bloquer dans cette époque ? Et si c'est le cas, comment vont-ils faire pour survivre ? Vont-ils devoir s'habituer aux conditions de vie de ces gens ? Ils vont trépasser à la première maladie venue, c'était évident pour la jeune Rosenberg qui n'était pas connue pour tomber facilement malade mais qui ne doutait pas un instant de ne pas avoir un système immunitaire suffisant pour survivre ici. Bref, pour Naïa, il était évident qu'ils allaient tous mourir et que personne ne serait ce qu'il leur était arrivé, jamais …

« Wouhai j'avoue … je serais même limite soulagée de voir Lashlabasket sortir d'un buisson pour me sortir un « Ahah je t'ai eu Rosenberg, tu fais moins la maligne là hein ? » … Et pourtant dieu sait que je la hais du plus profond de mon être. »

Et Naïa n'exagérait pas, elle détestait vraiment son professeur de DCFM qu'elle avait pris en grippe dès son arrivée. Cette femme lui sortait par les yeux, c'était une espèce de vieille mégère alcoolique qui croyait tout savoir sur tout, qui se croyait belle, mais qui ignorait qu'on voyait les dégâts de l'alcool sur son visage et son corps, qui oubliait la moitié des choses, ne se souvenait plus des cours qu'elle leur avait fait et ne savait finalement pas grand chose sur sa matière en dehors de rentrer dans la tête des gens pour écouter leurs pensées. Oui Naïa n'avait pas encore avalé la pilule sur le don de son professeur et sur le nom respect des règles. Rentrer dans sa tête ne lui était pas autorisée et pourtant elle l'avait fait et pourrait le refaire à n'importe quel moment et c'était intolérable pour la jeune Rosenberg.
Naïa chassa son professeur de DCFM de son esprit et se concentra sur ce qui les attendait, traire des vaches. Qu'une vieille folle vienne kidnapper Marlow pour l'entraîner dans sa maison c'était déjà une chose, mais qu'elle les oblige à traire des vaches alors là ça devenait complètement ridicule. Pourquoi elles ? Qu'est-ce qui lui disait qu'elles savaient le faire ? Pourquoi ne le faisait-elle pas toute seule ? Visiblement ce n'était pas cette horrible bonne femme qui allait lui répondre, Naïa devrait donc se contenter de ses multiples questions. La première tentative fut effectuée par Marlow qui, à peine devant la vache, s'enfuie en courant, mortifiée. La seconde, ce fut Naïa qui s'y colla et le résultat ne fut pas plus probant. La jeune Rosenberg tenta d'immobiliser la vache pour qu'elle puisse ensuite tenter de la traire ou trouver une autre solution, mais son sortilège ne fonctionna pas, comme celui de Seth quelque temps avant. Non décidément il ne fallait pas compter sur la magie pour s'en sortir, ils fallaient qu'ils se débrouillent par eux même, comme de vulgaires moldus.

« Bon, échec de la deuxième tentative, mais c’est pas grave, on va réessayer à la bonne vieille méthode moldue, de toute façon, tu avais parfaitement raison, la magie semble être totalement inefficace ici. J’ai une idée, je vais réessayer de m’approcher avec le seau, mais toi, tu te mets à côté de moi et tu l’empêches de m’assommer, d’accord ? »

Marlow revint vers elle et comme de bien entendu, put constater que Naïa avait également échoué. Décidément elles s'étaient peut-être bien trouvé car elles avaient toutes les deux peurs de ne pas s'en sortir, mais elles étaient archi-nulles également et cela n'allait certainement pas leur servir, bien au contraire. Comment vont-elles bien pouvoir faire pour traire ce monstre ? Aucune des deux ne savaient le faire et la magie ne fonctionnait pas ici. Marlow décida que la méthode moldue serait peut-être la plus efficace et même si cela dégoûtait Naïa, elle ne put lui donner tort. Marlow devait prendre le seau pour se rapprocher, pendant ce temps, Naïa devait empêcher l'animal de faire du mal à Marlow.

« Heu … oui … enfin je fais comment pour qu'elle ne t'assomme pas ? »

Marlow ne devait pas avoir la réponse à la question de Naïa puisqu'elle continua à avancer, prudemment vers l'animal. Naïa se résolue à tenter quand même, en se plaçant derrière l'animal, ainsi elle serait le mieux placer pour voir si la vache allait s'énerver ou pas. Le cœur battant, la jeune Rosenberg se rapprocha de la vache comme si c'était ses derniers pas sur terre, spectacle pitoyable croyez le bien.

« T’imagines si elle nous demande un autre truc après ? Je crois que je l’assomme, je suis déjà au bord du suicide. »

Marlow tentait de faire la conversation, certainement pour se donner du courage. Naïa tenta de rentrer dans le jeu mais la simple idée qu'on puisse leur demander quoi que ce soit en plus de ce calvaire lui était tout bonnement intolérable. Jamais elle n'aurait dû accepter cette corvée, elle aurait dû se mettre en colère en prétextant que ce n'était pas son travail, qu'elle ne les connaissait pas et que personne au grand jamais ne lui avait ordonné quoi que ce soit, même pas ses parents. Bien entendu, au vu de la situation, cela n'aurait pas été une bonne idée et c'est ce que son inconscient avait l'air de penser, mais l'envie de partir en courant était toujours présente. Une fois devant l'animal, Naïa respira un bon coup et observa Marlow faire, en espérant que cela allait fonctionner. Seulement ce que Naïa n'avait pas prévu, c'est que la vache s'énerve et qu'elle attaque non pas Marlow, mais elle. Le coup partie sans qu'elle ne s'en rende compte et la pauvre Vipère se prit un coup de patte en plein dans le ventre, ce qui lui coupa la respiration et la fit chuter par terre. Pourquoi c'était toujours Naïa qui en prenait plein la tête ? D'abord la poule, maintenant la vache, ils avaient quoi tous contre elle ? D'accord elle n'aimait pas les animaux, mais ce n'était pas une raison, elle ne les agressait pas elle.

« AAAAAAÏÏÏÏEEEEE …. Je ne peux plus respirer …. »

« Wouhai j'avoue … je serais même limite soulagée de voir Lashlabasket sortir d'un buisson pour me sortir un « Ahah je t'ai eu Rosenberg, tu fais moins la maligne là hein ? » … Et pourtant dieu sait que je la hais du plus profond de mon être. »

La pauvre Naïa avait l’air d’avoir quelques différents avec leur professeur de défense contre les forces du mal. Elles ne suivaient pas du tout les mêmes cours et pour ce qui était des rumeurs, la rouge et or était toujours à côté de la plaque, elle ne savait donc absolument pas ce qu’il s’était passé entre les deux femmes, mais elle avait l’impression que c’était vraiment grave. La vipère l’avait vraisemblablement prise en grippe et Marlow était bien contente de ne pas être à la place de son professeur. La Serpentard avait quelque chose de relativement impressionnant et quelque chose lui disait qu’il ne valait mieux pas s’y frotter.

« Oh, c’est étrange, moi je la trouve plutôt cool, en plus, elle est jeune donc pas aussi rabat-joie que nos autres professeurs. Enfin, un peu inexpérimentée aussi, du coup, mais vraiment gentille. » Répondit Marlow en toute sincérité. « Personnellement, c’est la matière que je déteste. »

Comme tous les cours où elle devait faire usage de sa baguette magique en fait, ce qui amenuisait sensiblement la liste des cours qu’elle aimait suivre. En fait, la seule matière qu’elle aimait à peu près bien restait l’histoire de la magie, chose qu’elle ne risquait pas de crier sur tous les toits à l’heure actuelle considérant son intégration plus qu’affligeante dans l’époque où elle avait été transportée. Normalement, ses connaissances auraient dû lui être à peu près utile, mais elle devait bien reconnaitre que même en suivant un cours un peu mieux que les autres, elle ne pouvait pas prétendre être douée dans tout ce qui était relatif au domaine scolaire.

« Heu … oui … enfin je fais comment pour qu'elle ne t'assomme pas ? »

Marlow n’en avait absolument pas la moindre idée. L’attraper par la queue ? Non, elle risquait de se faire envoyer valdinguer à l’autre bout de l’étable sans vraiment réussir à comprendre ce qu’il venait de se passer. Qui plus était, la jeune fille ne se sentait pas vraiment en droit de lui demander de se mettre en danger. Elles devaient réussir à se protéger mutuellement, c’était ce qui était le plus important à l’heure actuelle. Toutefois, elle savait qu’elle avait besoin d’aide pour approcher ce monstre, elle avait déjà essayé une fois toute seule, sans succès. Elle fit donc comme si elle n’avait pas entendu la question de Naïa, restant simplement concentrée sur ce qu’elle avait à faire.

« AAAAAAÏÏÏÏEEEEE …. Je ne peux plus respirer …. »

Et c’était le drame. La vache n’avait probablement pas supporté qu’elle tente un nouveau rapprochement et venait de mettre un violent coup de sabot en plein milieu du ventre de la vipère qui s’affaissa en hurlant de douleur. Dans un premier temps, Marlow resta totalement figée, incapable de savoir comment réagir. Elle était totalement incapable de gérer les situations d’urgence et celle-ci encore moins. Ce n’était pas comme si elle pouvait appeler une ambulance ou demander une trousse de secours, elles n’avaient que les vaches, la puanteur et un tas de fumier, et elle n’avait pas besoin d’être Einstein pour savoir que ce n’était pas ça qui leur viendrait en aide.

« Oh merde ! Naïa ! Naïa, tu vas bien ? Dis-quelque chose… Non, attends, dis rien, essaie de te relever… Non, reste assise, vaut mieux que tu restes assise, je vais t’aider à t’adosser contre le mur. » Débita-t-elle à toute vitesse. « Surtout reste calme, ta respirations va redevenir normale, c’est juste le choc, tout va bien, je reste avec toi. »

La jeune fille avait fini par rassembler assez de courage pour approcher son amie et poser sa main sur son épaule. Elle avait fait bien sûr, très attention à ne pas toucher la peau de son amie de sa main nue et était très attentive à ne pas déraper. Cependant, elle avait la nette impression que sentir une présence rassurante devait être très important pour Naïa à ce moment-là. Il fallait qu’elle redevienne zen pour que son souffle retrouve sa régularité. Qui plus était, elle s’en serait voulu de ne rien faire pour aider la vipère qui l’avait gentiment aidée lorsqu’elle lui avait demandé. Marlow aida donc la jeune fille à s’asseoir contre le mur, tout en continuant à la rassurer par quelques mots.

« Voilà, c’est bien. T’as déjà repris des couleurs. » Déclara Marlow d’une voix tremblante. « Bon, tu sais quoi, tu vas rester là et essayer de reprendre tes esprits, et je vais essayer de dompter ce stupide animal. »

La rouge et or venait de vivre une expérience particulièrement inquiétante et elle ne pouvait empêcher l’angoisse qu’elle venait de ressentir de se propager un peu partout jusqu’à l’envahir toute entière. Il fallait pourtant qu’elle reste forte et réussisse par n’importe quel moyen la tâche qu’on leur avait confiée. Dans la bataille, le seau s’était de nouveau renversé, ce qui n’était pas trop grave puisqu’il était resté vide depuis que la mégère le leur avait confié. Cependant, Marlow se sentait pousser des ailes, un peu comme une héroïne qui comprenait que le sort de toute l’humanité reposait sur ses épaules. En l’occurrence ce n’était que son sort et celui de Naïa, mais ça suffisait à la booster.

« A nous deux, sale bête. »

C’était définitivement parti pour un troisième round. Marlow espérait, sûrement en vain, que l’animal verrait la détermination dans les yeux de l’apprenti fermière et choisirait de se tenir tranquille. De toute façon, quoi qu’il puisse se passer, elle était déterminée à y arriver.

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'Le Hasard' : 6

« Oh, c’est étrange, moi je la trouve plutôt cool, en plus, elle est jeune donc pas aussi rabat-joie que nos autres professeurs. Enfin, un peu inexpérimentée aussi, du coup, mais vraiment gentille. Personnellement, c’est la matière que je déteste. »

Rien qu'écouter Marlow faire les louanges de cette incapable rendait malade Naïa. Au moins elles n'étaient pas d'accord sur tout, cela commençait à rassurer la jeune Rosenberg qui avait un peu l'impression que les deux jeunes filles avaient calqué leur caractère l'une sur l'autre. Cela dit, la jeune vipère ne comprenait pas comment Marlow pouvait trouver Lashlabasket bien alors qu'elle était archi-nulle dans son cours, qu'elle n'y connaissait visiblement rien et qu'on pouvait se demander comment elle avait fait pour devenir professeur. C'est simple, même si Naïa doutait parfois de certains de ses professeurs, depuis l'arrivée de son professeur de DCFM, la famille Rosenberg se demandait si la direction n'avait pas péter un câble ou n'avait pas baissé les exigences pour enseigner. Ce n'était pas avec ce laissé aller évident que les élèves allaient sortir avec des bases solides, c'était même tout l'inverse.

« Un peu inexpérimentée ? Le mot est faible j'ai envie de te dire. Elle s'est contredit tout l'année dernière et la seule chose qu'elle a réussi à faire c'est rentrer dans nos esprits à Livy et à moi, en dehors de ça, nous n'avons pas avancer le programme et nous nous retrouvons cette année avec une énorme lacune dans sa matière … Mais wouhai t'as raison c'est trop cool elle est jeune …»

Naïa n'avait pas pu retenir son sarcasme, cela avait été plus fort qu'elle. Elle ne pouvait pas encadrer son professeur et tout le monde le savait. Ne préférant pas s'énerver contre Marlow, Naïa se concentra ce qu'elles avaient à faire, c'est à dire traire la vache. Normalement cela ne devrait pas être si compliqué, seulement cela devenait un véritable chemin de croix, à croire que cette vache était possédé par le diable. Ce fut d'abord Marlow qui tenta sa chance, mais apeurée, elle s'en alla rapidement, ensuite ce fut Naïa qui tenta de lui lancer un sortilège, mais en vain. Les deux jeunes filles se dirent qu'unies, elles allaient avoir plus de chance, malheureusement ce ne fut pas le cas et de loin, Naïa se prit un coup dans le ventre qui la mit KO. A terre, la jolie blondinette n'arrivait plus à respirer.

« Oh merde ! Naïa ! Naïa, tu vas bien ? Dis-quelque chose… Non, attends, dis rien, essaie de te relever… Non, reste assise, vaut mieux que tu restes assise, je vais t’aider à t’adosser contre le mur. Surtout reste calme, ta respirations va redevenir normale, c’est juste le choc, tout va bien, je reste avec toi. »

Marlow se pencha vers elle, paniquait et il y avait de quoi, elle était toute seule à gérer une crise, Naïa était dans l'incapacité de la rassurer et elle n'en avait de toute façon pas envie, tellement la douleur était intense. Maudissant tout ce qu'elle avait à maudire, la jeune Rosenberg tenta de reprendre son souffle mais en vain. Afin de tenter de se calmer, Naïa écouta la voix de Marlow mais elle lui donna rapidement le mal de mer. D'abord elle doit parler, ensuite elle doit se terre, elle doit se relever, puis rester assise, pour finir par être adosser contre un mur … Trop d'informations contradictoires pour Naïa qui lâcha rapidement l'affaire, se laissant traîner par Marlow sans apporter la moindre aide.

« Je déteste les vaches, je déteste les poules, je déteste cette époque, je déteste mon frère qui m'a abandonné, je déteste cette mégère … je veux rentrer chez moi ... »

Se plaignait Naïa. Ses lamentations ne devaient pas aider Marlow mais pour le moment elle s'en fichait, elle n'avait qu'une seule idée en tête, reprendre son souffle. Elle tenta néanmoins de suivre les conseils de Marlow en tentant de se calmer, au début se fut un peu dur, mais petit à petit, son souffle revint, lentement mais surement.

« Voilà, c’est bien. T’as déjà repris des couleurs. Bon, tu sais quoi, tu vas rester là et essayer de reprendre tes esprits, et je vais essayer de dompter ce stupide animal. »

Etrangement la voix de Marlow l'apaisait et la rassurait, c'était la seule chose qui la reliait encore à son époque, à son monde si parfait où elle avait le contrôle de sa vie et où elle savait où elle allait. Naïa sentit des larmes lui couler sur la joue, mais préféra mettre ça sur le compte de la douleur, alors que ce n'était très certainement pas la seule raison. La jeune Rosenberg craquait complètement, elle était perdue, apeurée et avait mal. Depuis le début, cette époque faisait tout pour lui rendre la vie impossible, à croire qu'elle se venger de tous le mal que la jeune Rosenberg avait fait autour d'elle. Adossait au mur, Naïa regarda Marlow repartir vers la vache. Elle aurait pu la retenir mais cela n'aurait servit à rien, elles étaient chargées d'une mission et ne pouvaient sortir de cette grange sans avoir obtenue ce qu'elles étaient venues chercher.

« A nous deux, sale bête. »

Marlow, bien décidait à réussir ce qu'elles étaient venues faire, s'approcha de la vache, cependant ce n'était pas au goût de ce tortionnaire sur patte qui lui racla un coup dans l'oeil, ce qui sécha net la pauvre Marlow. Naïa se releva difficilement de son mur pour s'approcher de son amie et la tirer au loin afin qu'elle ne se fasse pas écraser par ce monstre. Les deux jeunes filles finirent adosser contre le mur, désespérée et amochée.

« Non mais c'est pas possible, c'est quoi son problème à cette vache ? Qu'elle ne nous aime pas c'est une chose mais quand même, là ça va devenir personnel. Ca va ton œil ? »

Naïa observa le visage de la Rouge & Or pour vérifier que ce n'était pas grave et qu'elle pourrait toujours voir, avant de se mettre sur ses deux pieds, sortant de nouveau sa baguette.

« A mon époque je t'aurais réduis en bouillant, c'est pas une vache qui va faire sa loi, croit moi El Diablo. IMMOBILUS »

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'Le Hasard' : 2, 4

« Un peu inexpérimentée ? Le mot est faible j'ai envie de te dire. Elle s'est contredit tout l'année dernière et la seule chose qu'elle a réussi à faire c'est rentrer dans nos esprits à Livy et à moi, en dehors de ça, nous n'avons pas avancé le programme et nous nous retrouvons cette année avec une énorme lacune dans sa matière … Mais wouhai t'as raison c'est trop cool elle est jeune …»

Marlow se contenta simplement de hocher la tête, ne souhaitant pas entrer dans une querelle qu’elle ne maitriserait pas forcément. La rouge et or avait toujours eu horreur des conflits quels qu’ils soient et avait pour habitude, depuis l’enfance de taire ses opinions plutôt que de se confronter à une autre personne. En plus, Naïa n’avait pas l’air d’être du genre à se laisser marcher sur les pieds, ce qui lui donnait encore moins envie de s’y frotter. Lâche ? Elle ? Pas forcément, elle trouvait simplement plus intelligent de ne pas tendre le bâton pour se faire battre d’autant plus qu’au niveau argumentation elle n’était pas excellente et ce n’était pas sa baguette qui l’aiderait à se défendre.

« Je déteste les vaches, je déteste les poules, je déteste cette époque, je déteste mon frère qui m'a abandonné, je déteste cette mégère … je veux rentrer chez moi ... »

Impuissante, la jeune fille se contenta d’écouter sa nouvelle amie qui ne semblait pas avoir fini de se plaindre. De toute façon, elle la comprenait fort bien qu’elle ait envie de se lâcher, alors qu’elles tentaient par tous les moyens d’arranger leur situation déjà désastreuse, les choses semblaient être de pires en pires, il y avait de quoi être découragé. Bientôt, il faudrait certainement qu’elles retournent voir la mégère histoire qu’elle leur fournisse une pelle pour qu’elles puissent creuser lorsqu’elles auraient touché le fond. En bref, elles étaient vraiment très mal parties et maudire tout et n’importe quoi devait aider un peu.

« Aïe ! Oh putain, la salope ! Elle m’a mis un coup dans l’œil cette sale bestiole ! » Jura-t-elle spontanément. « Ça fait super mal. »

La vache qu’elle avait une fois de plus essayé de traire venait de lui mettre un énorme coup de sabot en plein milieu du visage et était en train de se demander si on œil avait été arraché de son orbite ou si c’était simplement une impression. En tout cas, c’était particulièrement douloureux et la jeune fille resta un instant allongée sur le sol avant que Naïa se décide à lui venir en aide. Il était tout de même plus que ridicule de se faire malmener ainsi par une vache. Il était grand temps de prendre des mesures radicales pour venir à bout de ce monstre.

« Non mais c'est pas possible, c'est quoi son problème à cette vache ? Qu'elle ne nous aime pas c'est une chose mais quand même, là ça va devenir personnel. Ça va ton œil ? »

Pour le coup, Naïa semblait être totalement d’accord avec elles. Une vache n’était qu’un stupide animal sans cervelle, et même si la rouge et or ne se considérait pas comme spécialement intelligente elle ne se voyait pas non plus inférieure à une vache, ou alors c’était qu’elle avait un grave problème qu’il fallait corriger très rapidement. Devait-elle préciser à Naïa qu’il était inutile de relater cet événement à leurs camarades d’infortunes ? Probablement pas, la vipère devait penser exactement la même chose qu’elle. Le seul avantage de cette situation était probablement qu’elle s’était faite une nouvelle amie et il était non négligeable.

« Bah il me reste l’autre pour voir, donc je suppose que oui. » Répondit-elle simplement. « Et voyons le bon côté des choses, je ne risque pas de me faire draguer par un paysan. »

Il n’aurait manqué plus que ça… Marlow était toujours particulièrement mal à l’aise lorsqu’elle était draguée par un garçon. Elle se trouvait pas spécialement laide pourtant, elle n’avait sans doute pas une haute estime d’elle-même, mais elle était loin de se considérer comme la dernière des nulles. Seulement son aversion pour les contacts physique la poussait à rester le plus loin possible de la gente masculine et même de ses amies à qui elle refusait systématiquement un câlin ou tout ce qui pouvait lui procurer des visions plus que désagréables. En fait, il n’y avait pas un moment où elle ne pensait pas à une éventuelle vision tant elle craignait le malaise qui l’envahissait à chaque fois.

« A mon époque je t'aurais réduit en bouillant, c'est pas une vache qui va faire sa loi, croit moi El Diablo. IMMOBILUS »

Naïa semblait avoir repris du poil de la bête puisqu’elle procédait à une nouvelle tentative. La rouge et or, pourtant absolument pas superstitieuse, se surprit à croiser les doigts derrière son dos dans l’espoir que ce petit geste fasse enfin tourner la chance. Et en effet, le sortilège fonctionna bien mieux que le précédent. Bon, d’accord, il ricocha d’une façon étrange et vint frapper une autre vache un peu plus loin que la première, mais peu importait, elles avaient l’impression d’avancer enfin et c’était bien le principal.

« Oh super, génial ! Bravo ! » S’écria la jeune fille, ravie qu’elles soient enfin arrivées à quelque chose. « T’as vraiment géré, il y a plus qu’à essayer de la traire. Je m’y colle, mais je te garantis pas un succès fou, j’ai jamais tenté. »

Et c’était parti pour un second round sauf que cette fois-ci, elle ne risquait pas de se prendre un coup dans la tête. La jeune fille était donc relativement sereine, aussi s’approcha-t-elle avec plus d’assurance qu’elle avait pu en avoir durant les dernières heures. Cette fois-ci, elle en était persuadée, elles allaient enfin y arriver.

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'Le Hasard' : 1

« Aïe ! Oh putain, la salope ! Elle m’a mis un coup dans l’œil cette sale bestiole ! Ça fait super mal. »

C'était une sage décision de la part de Marlow de ne pas défendre leur professeur de DCFM, elle se serait faite immédiatement une ennemie et Naïa se serait acharnée sur elle pour se venger de ne pouvoir s'acharner sur l'objet de sa haine. La discussion se clôtura donc par le silence de Marlow et Naïa prit sa pour une confirmation de ses dires. Que ce soit vrai ou non ne changerait rien, Naïa aimait croire qu'elle avait raison, surtout quand elle avait tort. Les deux jeunes filles se concentrèrent sur la tache à accomplir. Les échecs malheureusement se succédèrent malgré leur bonne volonté et leurs multiples tentatives. La dernière en date fut un coup dans l'oeil de la part d'El Diablo comme Naïa l'avait surnommé. Après avoir lutté contre la douleur, la jeune Rosenberg alla tirer Marlow des griffes de ce monstre.

« Elle s'est visée cette teigne, à croire qu'elle attend toujours le bon moment pour nous avoir … »

Naïa tira Marlow jusqu'au mur où elle avait été appuyé tout à l'heure et s'installa à ses côtés. On pouvait dire qu'elles formaient un duo de choc, mais surtout pour elle et non pour leur mission car les chocs, elles s'en étaient pris dans la tête depuis qu'elles s'étaient séparées du groupe. Naïa avait comme l'impression que le sort s'acharner sur elle, sans se douter que les autres groupes avaient également rencontré quelques difficultés et qu'ils n'étaient pas sûr de pouvoir s'en sortir. Heureusement d'ailleurs que Naïa ne se doutait pas un seul instant que son frère était à la limite de se faire rôtir au bucher, sinon ça l'aurait mis en rage et rien ni personne n'aurait pu l'arrêter … sauf une exécution sommaire.

« Bah il me reste l’autre pour voir, donc je suppose que oui. Et voyons le bon côté des choses, je ne risque pas de me faire draguer par un paysan. »

Marlow parlait c'était déjà ça et visiblement elle voyait toujours, ce qui était rassurant. Cela dit, la jeune Rosenberg ne doutait pas un instant qu'elle avait pris un sacrés coup et qu'elle devait avoir mal. Rien qu'un bon coup dans le ventre ça faisait déjà mal, la vache lui avait certainement déplacé des organes et Naïa ne le savait pas, alors un coup dans l'oeil cela devait être douloureux. Les deux malheureuses élèves de Poudlard n'avaient vraiment pas leur place dans cet étable, tout ce désastre le montrer très clairement et il n'y avait aucun doute à avoir. Cependant la dernière phrase de Marlow fit rire malgré elle Naïa qui se tint le ventre tellement rire lui faisait mal.

« Déconnes pas, ne me fais pas rire ça me fais un mal de chien … Mais cela dis t'as pas tort, avec cette tronche, y'a peu de chance que tu fasses tourner des têtes et je pense que tu vas bien faire marrer l'autre mégère.»

L'idée de se présenter devant la marâtre, toutes décoiffées, avec un œil poché pour l'une et l'autre à moitié vouté par la douleur, cela allait être amusant à expliquer. Naïa réalisa que pour imaginer se présenter dans cet état à l'autre barge, il fallait déjà qu'elles arrivent à maitriser une vache pour la traire et pour le moment c'était loin d'être gagné, elle se leva donc et bien décidé à avoir le dessus sur El Diablo, lança de nouveau un sort, de façon plus énergique et énervée. Pour une fois, le sortilège marcha, certes il ricocha et c'est une autre vache, qui elle n'avait rien demandé, qui fut touchée, mais c'était toujours ça de pris, Naïa restait fière d'elle.

« Oh super, génial ! Bravo ! T’as vraiment géré, il y a plus qu’à essayer de la traire. Je m’y colle, mais je te garantis pas un succès fou, j’ai jamais tenté. »

Marlow aussi avait l'air d'être contente que Naïa est réussit son sortilège. Certes il faudrait expliquer à la bonne femme pourquoi sa vache était paralysée mais ce n'était pas encore une chose dont Naïa avait envie de songer pour le moment. Si le problème se présentait, elle s'y pencherait dessus, sinon elle préférait l'ignorer. Marlow décida de tenter de traire l'autre monstre et Naïa ne la contredit pas, bien au contraire, elle était plutôt ravie de la voir s'y coller, l'idée de toucher à ses pies la dégoûtait totalement.

« Wouhaaaa Marlow on dirait que tu as fais ça toute ta vie … Mais regarde ça marche, le seau se remplie »

Naïa était partagée entre le dégoût et l'admiration. Jamais elle n'aurait pu le faire mais c'était appréciable de voir quelqu'un d'autre le faire à sa place et qui plus y quand il y avait un résultat probant derrière. Le seau fut remplie bien plus vite que les filles ne l'avaient espéré et elles allaient enfin pouvoir sortir de cet enfer. Naïa ne mettrait plus jamais les pieds dans une ferme de sa vie et ce n'était pas une promesse en l'air. Aidant Marlow à porter son seau, les deux filles sortirent de l'étable.

« Bon maintenant qu'il est plein, allons le lui amener … Je sens qu'elle va avoir trouvé le temps long et qu'elle va se poser des questions sur l'état de nos vêtements, de nos cheveux et de ton œil … »

Mais Naïa s'en moquait, elles avaient quand même le droit de n'être pas aidé, non ? Ce n'était quand même pas un crime. Au pire elles expliqueront qu'elles n'ont malheureusement aucune compétence dans ce qui est de la traite et que leurs parents ont abandonné l'idée de leur laisser faire cette tache. La mégère allait bien se rendre compte que c'était vrai et les laisser tranquille, non ? Elles rentrèrent dans la maison et déposèrent le seau sur la table.

« Voilà le lait ! »

« Elle sait viser cette teigne, à croire qu'elle attend toujours le bon moment pour nous avoir … »

Marlow hocha simplement la tête, sans trop savoir si elle faisait les mouvements dans le bon sens. Elle sentait son cerveau rebondir contre les parois de son crâne à moins que ce ne soit qu’une illusion, mais quoi qu’il en soit, elle détestait ça. La rouge et or commençait même à se sentir légèrement nauséeuse et presque contente d’avoir toujours le seau à portée de main. Non, franchement, pour une expérience désastreuse, c’en était bel et bien une. Elle commençait sérieusement à croire qu’elles n’arriveraient jamais à rien et cette perspective achevait de faire tomber son moral au fond de ses chaussettes.

« Déconnes pas, ne me fais pas rire ça me fait un mal de chien … Mais cela dis t'as pas tort, avec cette tronche, y'a peu de chance que tu fasses tourner des têtes et je pense que tu vas bien faire marrer l'autre mégère. »

La vipère avait le don de détendre l’atmosphère. Un léger sourire apparut sur le visage de Marlow qui ne put s’empêcher de réaliser à quel point leur situation était comique. Déjà, elles étaient toutes les deux vêtues de tenues absolument immonde qu’elle n’aurait même pas osé porter pour aller à un bal costumé, qui plus était, elles semblaient débarquer tout droit d’un ring de boxe, entre une qui ne pouvait plus utiliser un de ses yeux et l’autre qui peinait à parler ou à se mouvoir parce que son ventre la faisait souffrir, elles formaient une belle équipe de bras cassés. Qu’est-ce que les autres diraient en les apercevant comme ça ? Elle préférait ne pas l’imaginer.

« Oups pardon. » Répondit la jeune fille sans pouvoir s’empêcher de rire à son tour. « Je te remercie, ça fait plaisir de se sentir soutenue par ses amies. »

Elle venait quand même bien de lui dire que sa tête était immonde. Marlow n’avait pas de miroir pour pouvoir le constater par elle-même, mais pouvoir simplement tâter brièvement l’endroit où le sabot l’avait frappée lui faisait penser que son amie avait un peu beaucoup raison sur ce coup-là. Et étrangement, même si elle râlait un peu pour la forme, ça ne la dérangeait pas du tout qu’on le lui fasse remarquer, elle aimait cette franchise un peu cruelle qui sur le moment, relevait plus de l’humour que de la méchanceté gratuite. Et puis de toute façon, Naïa, même sans cocard, n’était pas beaucoup mieux lotie et elle devait certainement le savoir.

« Wouhaaaa Marlow on dirait que tu as fait ça toute ta vie … Mais regarde ça marche, le seau se remplit. »

En vérité, ce qu’elle était en train de faire dégoutait particulièrement la jeune fille. Devoir se trouver dans la même pièce qu’un troupeau de vache aussi petit soit-il était déjà une épreuve pour Marlow, mais en toucher une relevait de l’exploit, exploit qu’elle venait de réitérer pour la troisième fois consécutive mais cette fois-ci, heureusement, avec plus de succès. La rouge et or était soulagée de réaliser que le seau se remplissait. Elle aurait détesté se rendre compte qu’elle n’était qu’une potiche totalement inutile qui ne faisait que des bêtises et devait laisser faire Naïa pour ne pas aggraver encore la situation. Parce qu’après tout, si toutes les deux s’étaient retrouvées aussi amochées, c’était surtout de sa faute et elle en était bien consciente.

« Moi qui ne sais pas trop ce que je veux faire plus tard, je crois que je viens de trouver ma vocation. »

Ou pas. Cette petite expérience au plus proche de la nature venait gentiment lui rappeler qu’elle détestait tout ce qui touchait de près ou de loin aux travaux manuels et qu’elle haïssait encore plus devoir travailler avec les animaux. Malheureusement pour elle, Marlow n’était pas une grande intellectuelle non plus et avait tendance à dire qu’elle était moyenne dans tous les domaines. Elle avait déjà titillé le redoublement plus d’une fois à cause de ses notes lamentables dans plusieurs matières utilisant beaucoup trop la magie, mais pour le moment, elle s’en sortait toujours à un cheveu et ne voyait pas comment elle pourrait s’y prendre pour améliorer sa scolarité.

« Bon maintenant qu'il est plein, allons le lui amener … Je sens qu'elle va avoir trouvé le temps long et qu'elle va se poser des questions sur l'état de nos vêtements, de nos cheveux et de ton œil … »

La jeune fille acquiesça, plus qu’heureuse de quitter enfin cet endroit maudit. Elle avait bien conscience qui leur faudrait quitter Pré-au-Lard au plus vite puisque les personnes qu’elles croiseraient sur leur passage finiraient par penser qu’elles faisaient partie d’une bande de voyous qui s’étaient amusés à se battre. Elle ne donnait pas cher de sa peau si plusieurs villageois commençaient à se montrer un peu trop collants. Elle ne savait pas trop pour Naïa, mais la rouge et or était totalement incapable de se défendre lorsqu’elle était confrontée à un conflit. Au bout de quelques minutes, elle se retrouvait complètement dépassée par la situation et elle prenait la fuite ou alors fondait en larme si la première option n’était pas envisageable. Sauf que là, ça ne lui serait d’aucune utilité, elle n’avait nulle part où aller et ne songeait pas une minute pouvoir attendrir cette bande de brute, il ne fallait que regarder la tronche de la mégère pour s’en rendre compte.

« Voilà le lait ! »

La mégère les regarda d’un air tellement surpris que Marlow ne put s’empêcher de pouffer bruyamment, plaquant immédiatement une main sur sa bouche pour se faire taire. Cependant, elle ne mit pas longtemps à reprendre le contrôle d’elle-même et profita du mutisme de la bonne femme pour dire quelques paroles polies et prendre congé de ce tyran. Sans lui laisser vraiment le temps de répondre quoi que ce soit, elle fit signe à Naïa, et ensemble, elles quittèrent cette maison, espérant l’une comme l’autre ne jamais avoir à y remettre les pieds. Mais le plus importait restait qu’elles avaient finalement réussi.