[ANNEE 2018 - 2019] Glasgow : "La plus grande vérité qu’on puisse apprendre un jour est qu’il suffit d’aimer et de l’être en retour..." [WALLACE's] [FINI]

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L'année est terminée pour Elian et tous les autres élèves de Poudlard. Dans une nostalgie peu commune, les septièmes années s'en sont allés, tous ensemble ils ont fêté leur départ à l'occasion d'un immense bal masqué. Elian ne s'y est pas rendu par soucis. Il n'est pas un garçon inquiet de nature et avait prévu de s'y rendre, mais sa dispute avec Naïa l'avais complètement accaparé si bien qu'il s'est couché avant le début des festivité, épuisé à force de réfléchir. Dans le Poudlard Express, il a évité de croiser sa Naïade, histoire de ne pas être turlupiné plus que ça, et à fait le voyage seul dans son compartiment. Ceux qui ont essayé de l'y rejoindre se sont fait envoyer valser sans ménagement, même Seth. Son meilleur ami doit être au courant de l'histoire entre les Wallace et Naïa, oui sans nul doute, elle le lui a signalé dans une lettre où elle était en colère.
A ne plus savoir que croire, Julietta à proposé une chose : la soumettre au véritaserum afin de prouver à son frère que c'est Naïa qui a tout manigancé. L'histoire est simple, une stupide dispute de fille qui vire au drame ...

C'est le troisième jour de vacance qu'il passe dans la villa familiale, à Glasgow. C'est l'été et si le soleil est présent le thermostat ne monte pas très haut. Tout juste de quoi se dévêtir un petit peu. Elian passe le nez dans le salon, tout est prêt de son coté. Avec ça sœur, ça fait depuis plusieurs jours qu'ils prévoient ce moment. Le jour où la vérité éclatera enfin, et ce même si ça ne tarde pas au jeune homme. Pas aussi serein qu'il ne voudrait l'être, Elian cherche sa sœur dans la maison, croise chats et mouches pourchassés avant de tomber sur elle.

- Julietta, amène toi … là où tu sais.

Il aurait bien pu ne pas faire de mystère, de toute manière sa sœur sait ce qui l'attend. Elle va se prêter au test sans sourcilier, ce qui ne facilite pas la tache à Elian. Si elle réagit comme elle le prétend, ce qui est certain à 100%, il connaît ça sœur, ça veut dire que Naia lui a mentit. Et ça, même si avant de faire le test il en est convaincu, il ne peut le reconnaître. Le là où tu sais qu'il vient de lancer à sa sœur, c'est simplement leur coin où ils ont passé des heures depuis qu'ils ont déménagés, à jouer et à se disputer. Le jardin de la nouvelle maison est proche de celui des Rosenberg mais il sait qu'ils seront à l’abri de tout regard. Leur père n'est de toute façon pas là, partit magasiner avec les filles, tendis que Maureen fait une sieste à l'étage. La cabane en haut de l'arbre au fond du jardin fait un coin exquis pour leur petites manigance. Il craint le pire tout en espérant le meilleur. Il ne doute pas de sa sœur, ça le réconforte, mais voir son couple se retrouver dénué de confiance le débecte. Au delà de ça, ce couple soi-disant sincère, qu'il regrette à l'avance, c'est leu amitié qu'il sent battre de l'aile. Naïa et lui sont amis depuis toujours, ils ne forment qu'un à trois, avec Seth. Outre le fait de s'être confié à Hécate, le Wallace n'a pas d'oeil objectif sur cette affaire. Il est tout a fait possible qu'à l'issue de cette après midi, il se retrouve le cœur brisé, le cerveau retourné et prêt à exploser tellement il va cogiter. Cet perspective ne plaît pas au jeune homme traversant le terrain de sa famille. Vêtu d'un short de bain, d'un simple débardeur blanc et coiffé d'un chapeau de paille, il ne se sent nullement prêt a affronter la vérité qui va éclater. Il en connaît déjà le résultat de toute manière.
Orion est déjà là, perché sur la petite rambarde de la cabane de bois. Elle était déjà présente lorsque les Wallace ont emménagés ici, assez récemment finalement. Le perroquet, qui fuit le chat de Julietta avec la plus grande ferveur du monde, roule des yeux émeraude en observant Elian grimper à l'échelle. Il s'envole aussitôt, à l'arrivée de l'autre volatile. Amusé, Elian les regardes un instant se voler dans les plumes, à caqueter comme des mal propre, avant de se détourner vers sa tache. Le soleil ambiant illumine le plancher de cabane tout juste assez haute pour qu'il se tienne debout. Il a installé leur vieille table de bois et deux tabouret, de manière et être posés ailleurs qu'à même le sol. Il a prévu de confier à Julietta les menaces qui pèsent sur eux. Ces lettres anonymes, il peut les encaisser seul et mener l'enquête, mais elle et Naïa sont chaque fois menacées très clairement et elles sont en droit de savoir. Du moins Ju' qui sera la première au courant. Après tout, elle a toujours été digne de confiance.

- Bien … souffle Elian en posant ses fesses sur le première tabouret.

Il n'a pas vraiment envie que cette confrontation aie lieu mais il le faut. Et puis ça mènera la discussion du maître chanteur sur le tapis aussi, ça fera une pierre deux coups. Il sort lentement une fiole de la poche de son bermuda et la pose sur la table. Il ne manque plus qu'une personne pour passer aux aveux.

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Pour la première fois depuis qu’elle était entrée à Poudlard, la jeune fille n’était pas contente d’être rentrée chez elle. Pourtant, pour quelqu’un qui n’était pas vraiment une adepte du travail scolaire et autres obligations qui allaient avec, les vacances auraient dû la réjouir, mais pas cette fois-ci. Devoir supporter sa mère pendant deux mois alors qu’elles ne s’entendaient pas bien, ça elle pouvait le faire. Ce n’était pas sorcier, elles le faisaient depuis des années maintenant et si quelques disputes venaient perturber le rythme lent de l’été, les choses se passaient plutôt bien en règle générale. Sauf que d’habitude, Elian ne sortait pas avec cette odieuse fille qui habitait juste à côté, et surtout, ils n’étaient pas en froid. Si Rhiannon savait qu’une dispute avec son frère était parfois inévitable, elle se souvenait surtout s’être souvent chamaillée avec lui tout en conservant une bonne entente, et ce n’était pas le cas cette fois. Depuis qu’ils étaient rentrés, ils ne s’étaient pas vraiment adressé la parole, se contentant de préparer la petite expérience qu’ils allaient devoir faire très bientôt. Etre proche de son frère lui manquait cruellement mais elle refusait de faire le premier pas vers lui. Dans cette histoire, son seul et unique tort était certainement d’avoir croisé la vipère et elle n’était pas prête à s’excuser pour ça.

Allongée sur son lit, dans une robe d’été peu adaptée à ces températures un peu trop fraiches, Rhiannon regardait fixement la petite souris en laine qu’elle venait de tricoter. Le vétérinaire avait une fois de plus rendu son observation et celle-ci était loin d’être excellente. Zéphyr était fainéant et en plus, il mangeait deux fois plus que la moyenne. La jeune fille avait donc entreprit de trouver quelque chose d’utile pour lui faire faire de l’exercice, sans pour autant être persuadée que son stratagème fonctionne. Quant au rationnement, elle laissait sa mère s’en occuper pour ne pas culpabiliser à chaque fois qu’elle croiserait le matou en train de déprimer dans la cuisine. Tous les étés, c’était la même chanson, mais elle ne parvenait pas à s’en sortir. Lorsqu’il était à Poudlard, son chat grossissait, voilà tout, elle ne pouvait pas le surveiller en permanence pour l’en empêcher. La vipère finit par se lever pour se diriger vers le salon et attraper sa baguette, posée sur la table. D’un simple geste, elle anima le petit animal en peluche qui commença à glisser dans la pièce en cercles irréguliers. Elle n’était pas certaine que ça fasse l’affaire, d’autant plus que son sortilège un peu bancal semblait un peu raté, mais ça valait le coup d’essayer. Alors qu’elle s’apprêtait à sortir, souris à la main, Elian passa sa tête par la porte. Il n’avait même pas besoin de parler, elle savait ce que ça signifiait.

« Julietta, amène-toi … là où tu sais. »

Abonnant la souris sur le sol, la jeune fille suivit son frère, un peu à contrecœur. Le trajet se déroula sans un mot et ils eurent vite fait de rejoindre la cabane au fond du jardin. Si ses parents avaient su ce qu’ils s’apprêtaient à faire, ils auraient certainement eu de gros ennuis, mais heureusement, l’un comme l’autre était parvenu à faire preuve de discrétion et Naïa avait eu la gentillesse de ne pas venir jouer les trouble-fêtes. En même temps, la copine de son frère devait se sentir bien mal à l’heure actuelle. Elle était dos au mur et les mensonges qu’elle avait rabâchés sans cesse l’empêchaient de trouver une issue à son problème. Pas étonnant qu’elle ne souhaite pas venir se pavaner chez les Wallace en ce temps de crise. Rhiannon en aurait été heureuse si elle avait su que c’était définitif, mais elle savait que ce n’était pas le cas. Comme toutes les mauvaises herbes, il était difficile de s’en débarrasser et elle s’attendait à la voir marcher vers elle à tout moment. Elle croisait les doigts pour conserver sa sérénité le plus longtemps possible, ou tout du moins, jusqu’à son départ, mais ça lui paraissait trop beau pour être réaliste.

« Bien … »

Petite satisfaction personnelle : Elian avait l’air un peu gêné. Il avait perdu l’arrogance qu’elle avait perçue dans ses lettres, il était loin du grand-frère surprotecteur qui semblait croire qu’il avait le droit de regard sur tous ses faits et gestes. Tant mieux, elle n’avait vraiment pas besoin de ça, aujourd’hui, elle se sentait bien assez humiliée comme ça, qu’il en rajoute une couche l’aurait certainement fait perdre le contrôle de ses nerfs. Rhiannon n’avait jamais eu autant hâte de retourner à l’école. Qui plus était, ce serait pour un voyage et non pas pour retourner en cours, donc ça ne pouvait être que fantastique. Flynn serait là, lui, et elle était certaine qu’elle n’aurait pas à se prendre la tête en sa compagnie ce qui la rassurait un peu. Ses meilleures amies, en revanche, n’avaient pas semblé très enthousiastes à l’idée de partir, mais elles n’avaient probablement pas la malchance de rejoindre une famille aussi insupportable que la sienne, alors elle comprenait. De toute façon, rien ne pourrait être pire qu’ici, ça l’aidait à avoir confiance.

« Sache que j’ai du mal à comprendre pourquoi tu fais ça. Je sais que c’est ma proposition, mais je pensais que tu renoncerais. Je suis ta sœur pas ta pouffe, je mérite mieux que ça. » Déclara-t-elle, glaciale. « Tu auras beaucoup à te faire pardonner après ça. »

C’était une constatation, non pas une menace. De toute façon, maintenant qu’ils en étaient là, ils n’allaient pas tout arrêter. Elian semblait désespérément avoir besoin de preuves tangibles pour réussir à la croire, donc elle allait lui en donner. En plus, elle n’était pas du tout inquiète quant à la façon dont se déroulerait ce petit interrogatoire puisqu’elle était persuadée ne rien avoir à se reprocher. En revanche, s’il s’avisait de lui poser d’autres questions plus personnelles, elle se promettait de ne plus lui adresser la parole de tout l’été, il n’avait pas le droit de tout savoir sur sa vie, ce n’était pas parce qu’elle était sa sœur qu’elle ne voulait rien lui dissimuler. Mais aussi étrange que ça pouvait paraitre, elle lui faisait confiance sur ce point. Ce n’était pas parce qu’il l’avait déçue qu’il ne restait pas son frère qu’elle connaissait vraiment bien. La plupart du temps, il agissait au mieux et elle espérait que cette histoire avec Naïa n’était que l’exception qui confirmait la règle. Toutefois, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une légère appréhension, certainement imperceptible pour le jeune homme.

« Allez, on ne va pas y passer la nuit. »

Elle n’avait pourtant pas des tonnes de choses à faire, mais elle voulait au moins aller broyer du noir sur ses vacances pourries en toute tranquillité. La grande maison lui donnait l’avantage de n’être que très rarement dérangée et elle appréciait cette solitude. En temps normal, pourtant, elle préférait de loin être très entourée, mais mieux valait être seule que mal accompagnée. Qui plus était, Rhiannon avait conscience de ne pas être de très bonne compagnie en ce moment, sa mauvaise humeur devait certainement être contagieuse.[/b][/b]

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Julietta arrive à son tour dans la cabane de bois, et l'idée de cette confrontation hérrise les poils d'Elian mais elle doit avoir lieu, il ne peut en être autrement. Il a parfaitement conscience que tout ce qui va se dire ne fera qu'appuyer les explications de sa sœur, et que normalement en temps que frère il aurait pu lui faire confiance dès le départ, mais c'est très difficile. Douter de sa sœur, il l'a fait l'espace d'un instant, aveuglé par son amour pour Naïa. Il regrette ce moment, tout comme il regrette que Naïa soit toujours aussi manipulatrice. Mais malgré tout il ne peut nier ses sentiments pour elle, c'est plus fort que lui. La pardonner n'est pas à l'ordre du jour, pour le moment il lui voue une rancœur immuable, mais ça changera forcément avec le temps.

« Sache que j’ai du mal à comprendre pourquoi tu fais ça. Je sais que c’est ma proposition, mais je pensais que tu renoncerais. Je suis ta sœur pas ta pouffe, je mérite mieux que ça. Tu auras beaucoup à te faire pardonner après ça. »

Posé sur son tabouret il lève des yeux vide de sens vers sa sœur. Elle lui fera amèrement regretter cette séance certainement tout l'été mais il saura se faire pardonner. C'était pas comme si frère et sœur pouvaient se faire la gueule très longtemps, jamais ça n'a duré trop de temps entre eux. Mais là, le jeune homme a conscience qu'il remet en doute leur confiance mutuelle. Il abuse certainement dans un sens mais c'est le seul moyen pour lui de se faire une raison. Naïa l'a trahis, a abusé de lui ouvertement et s'est enfoncée dans ses mensonges. Julietta est glaciale, il l'a sentit dès qu'il a passé le nez dans le salon, il la comprend.

- Rassure toi, je ne le fais parce que je doute de toi mais bien à cause de moi. Tu sais Naïa, a été ma meilleure amie et maintenant … bah ...tu sais bien hein. Aussi, même si je sais qu'elle m'a trahis, ne crois pas que je doute encore de toi, j'ai intimement besoin d'un électrochoc pour admettre tout ça.

Elian est mal à l'aise et l'explication ne lui paraît pas plausible, mais faute de mieux... C'est la vérité après tout, il a conscience de la culpabilité de Naïa mais ne peut toujours pas ouvrir complètement les yeux. Avoir des états d'âme comme ça en déprimerai plus d'un, tout comme Elian. Il doute plus de lui même que de sa sœur finalement, mais à force de se chercher des excuses il s'enfonce plus qu'autre chose. Il doit couper court pour rendre ce moment plus rapide à passer, tant pour lui que pour Julietta.

« Allez, on ne va pas y passer la nuit. »

Il relève les yeux vers sa sœur et se rend compte que comme lui, il lui tarde d'en finir. Elian prend la fiole préparée par ses soins durant la fin d'année scolaire et la tend à Julietta. Le philtre est parfait, ils ne risquent pas de déraper. C'est vraiment employer les grands moyens, mais il saura se faire pardonner. L'entente entre les deux femmes de la maison est moyenne en ce moment, tendis que lui s'entend bien avec Maureen. S'il faut qu'il envoie sa mère à l'autre bout du pays durant un mois pour que sa sœur ai la paix et arrête d'être morose, il le ferait. Même, il partirait lui aussi si jamais elle ne voulait pas le voir après ça. Lorsque le philtre quitte ses doigts le jeune homme déglutit, priant pour que tout de même sa sœur ne l'envoie pas en Laponie par pure vengeance... Vengeance n'est pas le mot à employer quand on parle de Julietta, du moins pas vis à vis de son frère. Ça sera plutôt service à rendre. Faire ses quatre volontés peut être ? Il se rend compte depuis plusieurs année qu'il est presque complètement soumis à sa sœur mais que voulez vous, elle est quasiment tout pour lui. Julietta n'a pas non plus le monopole sur lui mais leur relation est importante, très importante dans la vie du Wallace.
Quand enfin Julietta porte la fiole à sa bouche son frère ressent un pincement au cœur. Il a envie d'envoyer balader ce fichu philtre et de croire sa sœur sur parole mais c'est trop tard. Il est paralysé le temps qu'il la regarde avaler. Il se sent vraiment penaud mais maintenant il ne peut plus reculer. Mains jointes et regard neutre il se lance directement pour que ça soit rapide et sans douleur.

- Eahm, avant toute chose, comment on avait baptisé la souris qu'on avait trouvé dans la stère de bois derrière notre ancienne maison ?

Question facile pour elle mais essentielle pour vérifier que la potion a bien prit. Ils n'ont pas gardé la souris très longtemps, tout juste une demie journée mais assez pour lui donner le nom le plus improbable...

HJ : j'ai fais cours mais je pense que ça ne te déplais pas pour autant. J'aime les rps à rallonge mais là c'était pas la peine de trop en faire ♥ Finalement la question sert un peu à rien mais c'pas grave \o/ Trouve nous un nom épique !

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« Rassure toi, je ne le fais parce que je doute de toi mais bien à cause de moi. Tu sais Naïa, a été ma meilleure amie et maintenant … bah ...tu sais bien hein. Aussi, même si je sais qu'elle m'a trahis, ne crois pas que je doute encore de toi, j'ai intimement besoin d'un électrochoc pour admettre tout ça. »

Rhiannon sourit, agréablement surprise parce qu’il vient de dire, ou plutôt, de ne pas dire. Elle a traité Naïa de pouffe en pensant que son grand-frère prendrait sa défense immédiatement, la réprimandant au passage pour le gros mot qu’elle venait de dire comme si elle n’était qu’une petite fille de douze ans. Mais non, Elian avait choisi de ne pas se lancer sur cette pente glissante et c’était aussi agréable qu’inattendu. Malheureusement, la vipère en aurait presque éprouvé de la culpabilité. Elle s’en voulait un peu d’essayer de provoquer le Serdaigle simplement pour avoir de bonnes raisons d’alimenter la rancœur qui lui bouffait l’existence depuis qu’ils étaient rentrés de Poudlard. Seulement, il n’en semblait pas avoir envie d’en rajouter une couche et si elle voulait rester fâchée avec lui, il faudrait qu’elle puise dans ses réserves pour y parvenir. C’était tellement difficile de lui en vouloir, mais il l’avait bien mérité cette fois, elle ne voulait pas flancher. Elle estimait que la famille devait compter plus que les amis ou petits-amis et elle ne comprenait pas qu’Elian pense différemment, c’était tout ce qu’il y avait à savoir.

« Je m’en fiche, c’est vos histoires, je trouve déjà assez désagréable d’y être mêlée. »

Pour une fois, elle disait la vérité, rien que la vérité. D’accord, elle avait adoré pester contre son frère et sa nouvelle petite-amie, élaborer différentes stratégies pour essayer de les faire rompre et épier dans l’ombre l’avancée de leur relation, mais jamais elle n’avait tenté de se mettre entre eux. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait pourtant, bien au contraire, elle avait toujours estimé qu’ils n’avaient rien à faire ensemble et elle ne risquait pas de changer d’avis vu ce qu’il s’était passé. Seulement, Rhiannon n’avait pas mis longtemps à réaliser que, quoi qu’elle puisse tenter, elle pourrit en subir les conséquences à la place de la sixième année et ce n’était pas du tout le but de la manœuvre. Depuis qu’elle était petite, la vipère avait l’impression que cette stupide blonde lui volait son frère sans qu’elle puisse rien faire pour l’en empêcher alors forcément, elle avait eu peur qu’en agissant, elle le perde pour de bon puisqu’il semblait incapable de voir la réalité en face bien que celle-ci soit juste devant ses yeux. Après ça, elle espérait simplement qu’Elian la laisserait tranquille, elle ne demandait rien de plus.

« Eahm, avant toute chose, comment on avait baptisé la souris qu'on avait trouvé dans la stère de bois derrière notre ancienne maison ? »

Rhiannon venait d’avaler d’une seule traite la potion que lui tendait son grand-frère. Ils s’étaient arrangés pour la diluer assez pour que les effets s’estompent rapidement. Il aurait été dommage qu’elle soit obligée de rester comme ça pendant des jours et qu’elle tombe sur Maureen à qui elle aurait probablement dit que son comportement l’insupportait au plus haut point. La jeune fille ne se sentait pas différente de d’habitude mais elle savait que sa mère flairerait la bêtise à des kilomètres à la ronde et que ça finirait automatiquement par lui tomber dessus. Et puis, il fallait bien le reconnaitre, avoir conscience de ne pas être soi-même tout en l’étant, c’était une expérience assez troublante. Rhiannon semblait soudainement prendre conscience de certaines choses sans que son cerveau soit capable de faire le tri avec celles qu’elle devait partager et celles qu’elle devait garder pour elle, elle était tout bonnement incapable de savoir quand elle allait ouvrir la bouche ou quand elle allait se taire, elle n’avait plus le contrôle d’elle-même et elle détestait ça.

« Julian pour combiner nos deux prénoms. » Répondit-elle sans hésiter. « Même que je voulais qu’on l’appelle Rhilian au début mais tu ne voulais pas, soi-disant parce que ce n’était pas vraiment moi. Je t’ai boudé pour la forme mais je trouvais ça beau Julian, et on s’en fichait que ce soit pas trop un nom de souris. »

Pourquoi lui avait-il posé cette question sur leur souris ? Rhiannon ne comprenait pas ce qu’il cherchait à faire avec cette question mais de toute façon, elle ne pouvait pas s’empêcher de répondre et ce n’était pas comme si elle pouvait lui reprocher ce qu’il venait de lui demander quelque chose d’indépendant de sa volonté semblait l’en empêcher. Mais franchement, si c’était pour prouver que ce truc fonctionnait bel et bien, il aurait certainement pu demander autre chose, comme quelque chose qu’elle ne lui avouerait jamais en temps normal. Le prénom de cette stupide souris, elle le lui aurait donné même sans être sous l’influence du filtre alors que lui dire si elle préférait les strings ou les culottes, si elle avait déjà imaginé son premier baiser ou s’il lui était déjà arrivé de tomber amoureuse d’un garçon aurait été bien plus difficile à lui avouer. Bon, après, il avait peut-être eu raison de ne pas s’aventurer sur cette pente glissante, elle lui en aurait certainement voulu de lui poser de telles questions. Elle avait bien précisé qu’il ne devait, en aucun cas, entrer dans sa vie privée pour cause de représailles monumentales, mais maintenant qu’ils avaient commencé, elle ne pouvait l’empêcher de rien, quoi qu’il arrive, elle lui dirait tout ce qu’il voulait savoir et peut-être plus encore.

« J’ai décidé de partir cet été juste pour ne pas le passer avec toi, tu sais ? »

Pourquoi avait-elle dit ça ? C’était de la méchanceté gratuite, rien de plus. Seulement, elle ne contrôlait pas les paroles qui sortaient de sa bouche, elle venait d’énoncer une vérité blessante et elle en avait consciente mais elle savait aussi que même avec toute la bonne volonté du monde, elle n’aurait pas pu empêcher ces mots de sortir de sa bouche. Etrangement, elle n’éprouvait pas la moindre culpabilité. C’était Elian qui avait voulu se lancer dans cette expérience, elle avait tenté de l’en dissuader, maintenant c’était à lui d’assumer.

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Le regard que lui lance sa sœur lui donne de nouveau des frissons. Il lui fait de la peine en doutant d'elle et cela le blesse autant qu'elle. Ça ne fait qu'augmenter la douleur que lui a causé Naia en le trahissant, sans vraiment montrer de signes de regrets. Il allait être mis devant le fait accomplis, il ne pourrait plus chercher d'excuses à sa petite amie. Enfin, ex petite amie pense-t-il tristement. Leur dernier échange remonte au bal et rien ne les a officiellement séparé, seulement une froideur tangible. Pourtant, depuis le début des vacances, Elian n'a pas pris de nouvelle de sa douce, et ce malgré leur proximité géographique. L'échange de lettre avec Seth, datant de quelques jours, a fait légèrement réfléchir Elian. Il paraîtrait que Naïa regrette et vit mal cette histoire, mais ce qu'elle a fait n'est pas excusable comme ça, par un claquement de doigt. A l'heure actuelle il n'était pas prêt à ça, puisqu'il n'arrive toujours pas à admettre la fatalité. C'est pour ça que ça sœur lui en veut, parce qu'il doute d'elle et a accepté sa proposition de véritaserum.

« Je m’en fiche, c’est vos histoires, je trouve déjà assez désagréable d’y être mêlée. »

Le jeune homme ne peut rien ajouter, elle n'avait pas être mêlée à ça mais c'était ainsi. Apparemment Naïa lui aurait tendu un piège et aurait abusé de cette situation pour monter le frère contre la sœur Wallace. Inacceptable pour Elian, qui aime sa sœur plus que tout, et d'une autre manière qu'il aime la Rosenberg. Vraiment, la famille compte plus pour lui que son amour, fidèle et loyal jusqu'au bout des ongles à son sang et à son nom. Il fulmine. Il est en colère contre Naïa, sa meilleure amie qui aurait du savoir comment il réagirait en apprenant la vérité. Il l'aurait su un jour ou l'autre de toute manière. Impulsive, machiavélique, manipulatrice, tout ces trait de caractère imprégnant Naïa depuis sa plus tendre enfance, il était censé en avoir connaissance et pourtant, il s'est fait avoir. Elle a abusé de sa confiance en laissant son caractère vicieux prendre le dessus. Là où il s'en veut le plus c'est d'avoir crut pouvoir être au dessus des souffre douleur que Naïa prend plaisir à manipuler. Comment peut il bien pouvoir faire confiance à cette femme en sachant qu'elle pourrait de nouveau le trahir avec une aisance déconcertante ? Avec la preuve par magie de Julietta, Elian pourra regarder la vérité en face et avancer.
Sa sœur vient d'avaler le contenu de la fiole aussi, pour tester la validité de la potion Elian lui pose une question test. Elle n'est pas utile concrètement mais cela permet au jeune homme de souffler. C'est un souvenir agréable, un instant éphémère qui va le détendre avant de rentrer dans l'arène. Si c'est Julietta qui va subir l'interrogatoire, il a l'impression d'être un taureau qui attend tristement les banderilles.

« Julian pour combiner nos deux prénoms. Même que je voulais qu’on l’appelle Rhilian au début mais tu ne voulais pas, soi-disant parce que ce n’était pas vraiment moi. Je t’ai boudé pour la forme mais je trouvais ça beau Julian, et on s’en fichait que ce soit pas trop un nom de souris. »

Elian sourit à se souvenir. Julietta déteste son prénom, il a une connotation trop romantique à son goût et fait allusion à la célèbre tragédie du moldu Shakespeare. Elian pense souvent qu'il préférerait porter comme seconde prénom Roméo plutôt qu'Hannibal. A l'époque, il croyait que sa sœur boudait vraiment, elle était vraiment bonne comédienne … Il sourit de nouveau puisque longtemps il a regretté cette petite chamaillerie. Sa sœur porte un prénom magnifique, qu'il adore par dessus tout. Si lui aussi jouait avec la potion il lui dirait pourquoi il la nomme tout le temps Julietta et non Rhiannon. Peut être que ça serait le moment ? Autant Maureen et Fergus n'y font plus attention mais Elian si. Ju' n'a jamais su d'où venait son prénom, ou alors est partie sur les lubies moldue de leur mère, lisant tout le temps des romans d'amour. Julian n'est pas resté avec eux très longtemps mais c'est un bon souvenir qu'il a avec sa sœur, un très bon même.

- Au moins la potion est parfaitement réalisée... Rhilian c'était cool comme prénom. Tu n'aimes pas ton prénom c'est ton choix, et ne m'en veut pas de m'obstiner à t'appeler ainsi alors que même une partie de la famille est passé à Rhiannon. Avant ta naissance, Maureen m'a demandé de choisir entre trois prénoms pour ma future petite sœur. J'avais le choix entre Margareth, Julietta et Penny.

Il ne finit pas sa petite histoire, c'est assez facile de comprendre la suite et de déduire pourquoi Elian s'acharne en nommant sa sœur par son prénom. De toute façon, il n'aurait pas pu finir cette histoire, puisque Julietta, certainement sous l'emprise rapide du véritaserum. Ce qu'elle dit ébranle le jeune homme.

« J’ai décidé de partir cet été juste pour ne pas le passer avec toi, tu sais ? »

Cette révélation qui semble légèrement troubler Julietta puisque son visage prend sensiblement une expression de surprise. C'est comme si elle a parlé avant de penser. Il déglutit douloureusement, cette histoire l'atteint donc énormément, pour qu'elle veuille le fuir ainsi. Elian est prit d'un pincement au cœur et secoue la tête les yeux au sol. Elle est accablante alors autant aller vite. Cette douleur c'est comme celle qu'on a lorsqu'on appréhende l’arrachage d'un pansement. On sait que ça va piquer, tirer voire brûler, alors on a peur et mal avant que le geste ne soit fait. La meilleure solution est de tirer vite et fort.

- Eh bien … Allons y, suggère-t-il en réfléchissant à comment tourner sa question, tu pourrais me raconter ton altercation avec Naïa ? Que t'a-t-elle dis et fait ? Ce que tu as pu dire aussi ?

Il espère qu'elle racontera à la fois l'histoire en détail et à la fois de manière rapide et concise.

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« Au moins la potion est parfaitement réalisée... Rhilian c'était cool comme prénom. Tu n'aimes pas ton prénom c'est ton choix, et ne m'en veut pas de m'obstiner à t'appeler ainsi alors que même une partie de la famille est passé à Rhiannon. Avant ta naissance, Maureen m'a demandé de choisir entre trois prénoms pour ma future petite sœur. J'avais le choix entre Margareth, Julietta et Penny. »

La jeune fille sourit à cette évocation. C’était quelque chose qu’elle avait entendu maintes et maintes fois, et elle avait bien souvent traité son frère de gros nul en sachant qu’il était responsable du choix du prénom hideux qu’elle portait. Seulement, si Rhiannon s’en était prise à lui, c’était avant tout pour le taquiner, parce qu’elle savait que son refus net d’apprécier le prénom qu’Elian avait pris soin de choisir l’énerverait plus que tout. D’ailleurs, ça devait être leur sujet favori de dispute lorsqu’ils étaient enfants. Maintenant, ça allait mieux, la vipère se contentait de grincer des dents lorsqu’il employait son premier prénom, mais elle ne cherchait plus à le dissuader de l’utiliser, sachant pertinemment qu’il n’abdiquerait jamais de ce côté-là. Et étrangement, elle en était fière, au moins il assumait ses choix et savoir que son grand-frère était un garçon sûr de lui capable de lui tenir tête lui donnait une impression de sécurité particulièrement rassurante. Pourtant ce n’était qu’un prénom, mais pour elle, il voulait dire bien des choses.

« Je le sais. » Répond-elle simplement. « Entre les trois, je préfère Julietta, je crois. »

Rhiannon s’était radoucie d’un seul coup. L’effet de la potion ou simplement cette conversation qui faisait remonter de très bons souvenirs ? Elle n’en avait pas la moindre idée, mais il était plaisant de se rendre compte qu’ils pouvaient, ne serait-ce qu’un instant retrouver leur ancienne complicité. La révélation que venait de faire la vipère allait-elle changer quelque chose entre eux ? Jamais elle ne lui avait dit qu’il avait fait le bon choix, elle n’avait même pas cherché à le lui faire comprendre ou à le suggérer. Cependant, la potion aidant un peu, elle devait se dire que c’était le bon moment pour le lui dire. Et puis, au fond, elle se demandait si sa gentillesse n’allait pas le faire encore plus culpabiliser vis-à-vis de ce que Naïa avait pu faire et ce qu’elle était désormais obligée de subir pour rétablir la vérité. Pourtant, en vérité, elle n’avait pas envie de faire souffrir son frère, elle voulait simplement qu’il ne retombe pas dans les bras de la Serpentard et ce n’était qu’en lui prouvant à quel point elle pouvait être néfaste qu’elle pensait y arriver.

« Eh bien … Allons-y, tu pourrais me raconter ton altercation avec Naïa ? Que t'a-t-elle dis et fait ? Ce que tu as pu dire aussi ? »

Rhiannon venait de prendre une décision solennelle en entendant la question de son frère. Jamais elle ne ferait de grosse bêtise susceptible de l’envoyer dans un tribunal ni ne jouerait le rôle de témoin dans une affaire importante. Elle détestait ces questionnements qui lui donnaient la nette impression d’être face à une foule de gens, carnets et crayons en main, qui attendaient la moindre petite erreur pour pouvoir la condamner. Pourtant, l’idée d’avoir une foule qui l’écoutait ne l’embêtait pas, au contraire, elle voulait motiver les gens à se battre pour leur environnement et pour que toutes les espèces animales puissent cohabiter avec les hommes sur terre, mais elle ne voulait pas que chacun pèse le moindre de ses mots afin de la juger. Elle n’était ni méchante, ni gentille, il fallait simplement savoir reconnaitre un juste milieu et elle était certaine qu’elle ferait de son mieux pour assurer son avenir tout en respectant ses valeurs et ses convictions. Alors non, pas de tribunal pour elle et tant pis si elle devait être un jour victime de meurtre, elle ne mettrait pas les pieds dans ce genre d’endroit.

« Ça remonte un loin, alors je ne me souviens pas de tous les détails. » Commença-t-elle doucement. « Je devais profiter d’une sortie à Pré-au-Lard pour aller chercher de la nourriture pour Zéphyr, j’avais trouvé un nouveau site internet de croquettes bio, et je trouvais intéressant de sensibiliser mon chat à la cause que je défends. Et puis, il aime bien ça tu sais, les croquettes, ça n’aide pas pour son poids, mais… Enfin bref, sur le trajet du retour, j’ai rencontré Naïa, mon sac était lourd, donc je marchais doucement, elle est resté avec moi et on a commencé à discuter. Au début tout se passait bien, elle était même super gentille avec moi. Je me disais que c’était sûrement pour se faire bien voir de toi, mais je trouvais ça cool qu’elle fasse cet effort même si on savait toutes les deux qu’on s’aimait pas. Et puis, elle m’a proposée à boire et j’ai accepté… »

La jeune fille s’autorisa une pause, reprenant difficilement son souffle. Il était étrange de débiter mot sur mot à la suite sans avoir véritablement conscience de ce qu’on était en train de dire ou de ce qu’on allait dire ensuite. Elle avait la très nette impression de ne pas être en mesure de construire réellement la conversation et évidemment, ce n’était pas vraiment plaisant. Seulement, après cette longue tirade, Rhiannon sentait la lucidité lui revenir. En même temps, ils n’avaient pas du tout mis beaucoup de potion dans son verre ce qui pouvait expliquer qu’elle commence déjà à retrouver ses esprits. Elle avait eu de la chance dans son malheur, Elian n’avait pas tenté d’abuser de son petit pouvoir pour lui poser des tonnes de question, dans quelques minutes, elle pourrait de nouveau parler sans y être contrainte par une force invisible et cette perspective était particulièrement réjouissante. Cependant, elle avait un récit à terminer avant ça, et sans trop savoir pourquoi, elle savait qu’elle devait le faire maintenant, c’était comme une obligation pour la vipère et se taire devenait une réelle souffrance.

« Sauf qu’après avoir bu dans sa bouteille, je me suis mise à tout déballer, ma vie, mon aversion pour elle, le prénom du garçon dont j’avais été amoureuse, tout, vraiment tout. Elle a eu l’air de trouver ça très drôle et je lui en ai voulu de me faire subir ça alors que je lui avais absolument rien fait. Du coup, j’ai cherché à comprendre pourquoi elle avait fait ça. Je crois qu’en gros, elle a admis me trouver insignifiante pour le moment mais vouloir écarter un potentiel danger, puisqu’elle pense que je pourrais éventuellement en devenir un. J’ai essayé de la dissuader de te mêler à tout ça, je lui ai dit et redit, qu’elle se mettait elle-même des bâtons dans les roues et que ça finirait par lui retomber dessus. J’ai voulu la convaincre de laisser tomber aussi, en disant que j’avais pas l’intention de tenter de vous séparer et que ça ne servait à rien, mais elle n’a pas voulu m’écouter, d’où la lettre que tu as reçu après. » Acheva-t-elle sur un ton neutre. « La suite, tu la connais. »

Voilà, tout était dit, elle n’avait plus rien à ajouter. Sa lucidité était encore plus nette que d’habitude, mais elle avait conscience qu’elle ne serait toujours pas capable de ne pas dire la vérité si Elian devait lui poser une nouvelle question. Au moins, elle maitrisait un peu mieux ses propos et se sentait presque apte à construire ses phrases d’elle-même tant qu’elles restaient le reflet net et précis de la réalité. En fin de compte, l’expérience n’était pas aussi désagréable qu’elle l’avait imaginé. Bien sûr, ne plus avoir la confiance de son frère était détestable, mais cette histoire était bientôt derrière elle.

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Les relations frère sœur sont parfois un peut perplexes à appréhender dans une famille normale, mais c'est pire chez les sorciers. Habituellement les frères et sœurs se battent, se manipulent et se plaignent à leur parents pour obtenir justice ou reconnaissance. Ils n'ont pas de moyen de pressions vraiment important, tendis que les sorciers eux, ils ont les sorts, les potions et les techniques de legilimens. Elian et Julietta se sont déjà tapé dessus, la sœur prenant le dessus les trois quart du temps puisqu'Elian ne voulait pas lui faire mal. Ils se sont aussi fait des coups en douce mais aussi partagé des plans foireux. Là c'etait une toute autre histoire. Dans leur cabane dans l'arbre ils viennent de commencer un rituel pour le moins peu commun. Julietta vient d'avaler la potion de vérité et l'effet se fait ressentir.

« Je le sais. Entre les trois, je préfère Julietta, je crois. »

Le choix du prénom de la Wallace n'est pas anodin mais elle ne l'apprécie pas en général, pourtant là elle vient de réchauffer le cœur de son frère. Lui qui depuis toujours se dit qu'il aurait dû en choisir un autre que Julietta, qu'il lui aurait moins déplut … il est déchargé de tout doute. Dans tous les cas Juju n'aurait pas aimé son prénom, c'était entre guillemet le moins pire. La potion commençait à faire effet mais serait à son maximum dans quelque instant. Il est temps de commencer. C'est comme une écharde dans un doigt, il faut y aller vite pour l'enlever, ça fait moins mal.
Voilà c'est fait, il vient de lancer sa sœur sur Naïa. Elle va tout dévoiler et un nœud se forme dans le ventre d'Elian. Il va enfin devoir admettre que sa petite amie l'a trahie, à cherché à l'éloigner de sa sœur, l'a tout simplement manipulé.

« Ça remonte un peu loin, alors je ne me souviens pas de tous les détails. » Commença-t-elle doucement.« Je devais profiter d’une sortie à Pré-au-Lard pour aller chercher de la nourriture pour Zéphyr, j’avais trouvé un nouveau site internet de croquettes bio, et je trouvais intéressant de sensibiliser mon chat à la cause que je défends. Et puis, il aime bien ça tu sais, les croquettes, ça n’aide pas pour son poids, mais… Enfin bref. »

Elian ne peut retenir une ombre de sourire. Il reconnaît bien ça sœur là, à donner chaque détails et parler avec affection de son monstrueux chat. Pourtant, il attend avec impatience qu'elle entre dans le vif du sujet, qu'elle lui parle de Naïa …

« Sur le trajet du retour, j’ai rencontré Naïa, mon sac était lourd, donc je marchais doucement, elle est resté avec moi et on a commencé à discuter. Au début tout se passait bien, elle était même super gentille avec moi. Je me disais que c’était sûrement pour se faire bien voir de toi, mais je trouvais ça cool qu’elle fasse cet effort même si on savait toutes les deux qu’on s’aimait pas. Et puis, elle m’a proposée à boire et j’ai accepté… »

Évidement, ça ne ressemblait pas vraiment à la vipère de prendre en pitié une jeune fille, surtout pas Julietta. L'hostilité qui a toujours régné entre elle était subtile mais assez présente pour que tout le monde se doute qu'elles ne se viendraient pas en aide. Elian est surprit que sa sœur ait crue Naïa sincère, mais elle a toujours été très naïve. Et il n'aurait jamais crut que sa petite amie puisse le manipuler ainsi. Il était au pied du mur, forcé d'admettre qu'elle partait d'une mauvaise intention. Il sait déjà ce qui va suivre, dans la bouteille il n'y avait pas que de l'eau et Julietta à bu. C'est de là qu'est parti tout le problème, leur dispute provoquée et manigancée par Naïa.
Pourquoi avait-elle du véritaserum dans son sac ? Elian ne veut pas émettre l'idée que la Rosenberg avait tout prévu depuis un moment mais il faut tout de même garder ça à l'esprit.

« Sauf qu’après avoir bu dans sa bouteille, je me suis mise à tout déballer, ma vie, mon aversion pour elle, le prénom du garçon dont j’avais été amoureuse, tout, vraiment tout. »

Tout ? Le prénom du « garçon dont elle avait été amoureuse » ? Elian s'escane avec son propre souffle à l'écoute de cette partie de l'histoire. Le garçon que sa petite sœur aime ? Oulà oulà oulà, parfois la potion de vérité ne révèle pas de bonne choses.

« Elle a eu l’air de trouver ça très drôle et je lui en ai voulu de me faire subir ça alors que je lui avais absolument rien fait. Du coup, j’ai cherché à comprendre pourquoi elle avait fait ça. Je crois qu’en gros, elle a admis me trouver insignifiante pour le moment mais vouloir écarter un potentiel danger, puisqu’elle pense que je pourrais éventuellement en devenir un. J’ai essayé de la dissuader de te mêler à tout ça, je lui ai dit et redit, qu’elle se mettait elle-même des bâtons dans les roues et que ça finirait par lui retomber dessus. J’ai voulu la convaincre de laisser tomber aussi, en disant que j’avais pas l’intention de tenter de vous séparer et que ça ne servait à rien, mais elle n’a pas voulu m’écouter, d’où la lettre que tu as reçu après. » Acheva-t-elle sur un ton neutre. « La suite, tu la connais. »

Oui il la connaît puisqu'elle a aboutit à une dispute de l'espace entre lui, sa petite copine et Julietta. Cependant, s'il a entendu l'histoire et qu'il en veut à Naïa d'avoir agis comme ça il ne peut oublier les paroles précédente de sa sœur.

- Le … le garçon dont tu as été amoureuse ?

Elian se rend compte qu'il n'aurait pas du poser cette question mais c'est trop tard. En temps que grand frère, accepter qu'un autre homme que lui soit dans les pensées de sa sœur …. Finalement, il a pensé à voix haute puisqu'il est toujours sur le cul. Toujours assis il secoue rapidement la tête pour chasser des images horrible de son esprit et se concentrer sur la discussion d'origine. Ainsi Naïa voyait Julietta comme un danger, et c'est pour ça qu'elle a voulut s'en débarrasser.
Le jeune homme se racle la gorge et appuie son menton dans ses mains.

- Oublie ça, dit il en balayant l'air de la main. Je suis sincèrement désolée de t'avoir infligé ça mais au moins je ne peux plus me replier dans des doutes et incertitudes. Naïa a bel et bien abusé de moi et t'a malmenée. Je ne tomberai pas non plus dans la vengeance mais elle en paiera les conséquences.

A partir de cet instant Elian se considère comme célibataire. Naïa ne mérite pas qu'il lui accorde sa confiance, elle l'a blessé une fois, pourquoi pas deux ?

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« Le … le garçon dont tu as été amoureuse ? »

Étrangement, cette question lui fit lever un sourire inquisiteur. Elle la dérangeait sans la déranger parce qu'elle savait très bien qu'elle allait répondre, en toute gentille fille qu'elle était, tout en ayant conscience qu'elle n'avait absolument pas envie de le faire. Cette sensation était pus que désagréable. Elle ne supportait pas de devoir faire les choses contre son gré et de ne pas vraiment savoir pourquoi elle y était forcée. En vérité, elle avait la très nette impression d'être une sorte de marionnette dont on tirait les ficelles, mais sans qu'elle puisse se pencher assez pour vérifier qui se trouvait derrière la main qui la faisait agir. Bien sûr, elle aurait pu essayer de dévier la conversation, elle y pensait, même, mais quelque chose lui disait qu'elle n'en avait pas la possibilité, que des choses horribles lui arriveraient si elle agissait de cette façon. En bref, elle était totalement coincée et une réflexion ne servait à rien puisqu'elle serait forcée d'agir, non pas comme elle le désirait, mais comme on lui dirait de le faire.

« Oui, en arrivant à Poudlard, je suis tombée sous le charme d'un garçon de ma maison, mais ce n'était qu'une amourette de gamins, je me suis vite rendue compte qu'il n'en valait pas la peine. Et à part mon copain Flynn, je ne traîne pas beaucoup avec des garçons en général. » Répondit la jeune fille, bien malgré elle. « Il faut que tu arrêtes de me surprotéger Elian, je suis une grande fille, et tu te fais du mal en essayant vainement de contrôler ma vie. »

Quelque chose l'avait poussé à rajouter ça, et pour une fois, elle n'en était pas mécontente. Quoi que... Parfois, elle avait eu envie d'avouer à Elian qu'il l'étouffait un peu en surveillant le moindre de ses mouvements pour vérifier si elle voulait suivre le droit chemin. Sauf que d'un autre côté, elle aimait savoir que, si elle faisait une erreur, il y aurait toujours quelqu'un pour venir avec sa petite cuillère et la ramasser, qu'elle soit à deux mètres ou à l'autre bout du monde. Parce que oui, malgré tout ce qu'il avait pu se passer entre eux, son grand-frère restait la personne la plus importante dans sa vie, celle pour laquelle, Rhiannon serait prête à déplacer des montagnes ou à aller décrocher la lune. Elle n'y était pas accro, mais presque et même si elle avait parfaitement conscience qu'il lui fallait prendre de la distance pour lui laisser faire sa vie, elle trouvait normal qu'elle imagine s'entendre correctement avec la fille qu'il choisirait, et donc, pas Naïa. Mais évidemment, il était difficile de lui faire comprendre ça, voire même totalement impossible.

« Oublie ça. Je suis sincèrement désolée de t'avoir infligé ça mais au moins je ne peux plus me replier dans des doutes et incertitudes. Naïa a bel et bien abusé de moi et t'a malmenée. Je ne tomberai pas non plus dans la vengeance mais elle en paiera les conséquences. »

Il était désolé ? Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle avait un vrai doute à ce sujet. Il était d'ailleurs tout à fait normal qu'elle ait du mal à faire confiance à Elian après ce qu'il venait de se passer. Il était bien gentil, mais il ne l'avait pas cru alors qu'ils étaient proches depuis des années et qu'elle aurait dû être celle en qui il avait le plus confiance. Au lieu de ça, il avait préféré accorder le bénéfice du doute à sa pétasse avec qui il était depuis seulement quelques semaines, voire quelques mois si elle avait loupé des épisodes. Mine de rien, elle avait été sympa, elle avait toléré leur relation à défaut de l'approuver et n'avait jamais rien tenté pour la détruire. Certes, c'était plus parce qu'elle savait que toute tentative était vouée à l'échec que parce qu'elle en avait réellement envie, mais ça ne changeait rien au fait qu'elle s'était comportée comme un petit ange et et qu'elle ne supportait pas qu'on puisse la prendre pour la méchante alors qu'elle tentait justement de venir en aide à son grand-frère adoré.

« De toute façon, la vengeance, ça ne sert absolument à rien, tu ne réussiras qu'à culpabiliser d'être tombé aussi bas qu'elle. Mais tu ferais mieux de la tenir vraiment à l'écart, désormais, tu as vu que ce n'était pas une fille pour toi, il fallait juste qu'un événement de ce genre t'ouvre les yeux sur sa véritable personnalité. »

Rhiannon fit une courte pause pour le laisser réaliser la portée de ses paroles. Elle ne voulait pas être une garce, ni desservir Naïa... Quoi que, si, ça, elle en avait rêvé pendant des mois et des mois. Il était tout à fait normal qu'elle saute sur une occasion pareille pour essayer de l'éloigner définitivement. Certes, il lui paraissait désormais évident que son frère ferait une croix définitive sur la vipère après ce qu'il venait de découvrir, mais mieux valait lui faire bien comprendre qu'elle comptait réellement sur cet éloignement définitif pour lui accorder un pardon qu'il allait forcément devoir gagner durement. C'était du chantage, d'accord, elle le savait pertinemment mais ne le reconnaitrait sans doute jamais devant témoins. Il lui était parfois nécessaire de sortir tous les atouts qu'elle possédait pour parvenir à ses fins, surtout quand elle avait, auparavant pas mal galéré pour y arriver. Jouer sur la corde affective avec Elian, c'était très vache et la jeune fille en avait totalement conscience, mais pour le coup, c'était un cas d'extrême urgence, elle ne culpabilisait même pas, ou en tout cas, pas encore.

« Tu comprends ce que je veux dire ? »

Pourquoi avait-elle besoin de s'en assurer ? Tout se brouillait dans sa tête. Elle avait toujours la conviction que quelqu'un contrôlait sa tête et lui disait ce qu'il fallait qu'elle dévoile et à quel moment. Cette question ne lui paraissait pas forcément judicieuse. Elian ne comprenait probablement pas pourquoi elle tenait absolument à l'éloigner de sa petite amie alors qu'il devait sans doute l'aimer réellement, mais elle n'avait, encore une fois, pas eu vraiment le choix, il ne lui restait plus qu'à assumer ses paroles.

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Dans la cabane en haut de l'arbre le frère et la sœur Wallace discutent et ça n'est pas une partie de plaisir. Elian se répète depuis le début, avant même que toute cette histoire ne soit mise en place que c'est sa sœur qui a raison, et non Naïa mais son cerveau ne veut pas l'admettre. Lui et les Rosenberg se connaissent depuis plus de 10 ans, ils sont amis, du moins l'étaient, ont tout partagé, les peines comme les douleurs. A chaque fois que Naïa se faisait quereller il était là, quand elle se faisait larguer aussi (même si ça n'arrivait pas souvent). Depuis des années il y a une confiance mutuelle entre eux, jamais le Wallace n'a été abusé avant cette fois là. Jamais. Au contraire, il était dans toute les manigances de Seth ou Naïa, toujours ils lui en parlaient. Si parfois il n'approuvait pas au moins, il était au courant. Alors forcément, il a crut un peu faire partie de la famille, mais au final il n'est sans doute que le vilain petit canard, celui dont on peut se délester facilement, sans regrets. Et pourtant il refuse encore d'admettre que Naïa, sa meilleure amie depuis des années et petite amie depuis quelques mois, puisse le trahir de la sorte. En s'en prenant à sa sœur. Alors oui forcément, il s'est permis de douter, mais celui qui l'agace le plus dans cette histoire c'est lui. Comment aurait put il être aveugle à ce point sur les Rosenberg ? Comment ? Naïa ne doit être qu'une de ces jolie fleur au parfum enivrant mais pourtant carnivore, qui vous dévore cruellement une fois capturé. Julietta, en débutant son récit, ne fait que valider cette théorie. Toujours poing serrés sur les genoux Elian se mord l'intérieur des joues. Il ne supporte pas vraiment ce qu'il entend mais un poids s'échappe aussi de sa poitrine. Sa sœur ne lui aurait jamais menti, il aurait du le savoir. Il le savait en fait, mais le reconnaître signifiait que celle dont il était amoureux était la méchante de l'histoire. Ca sœur lui en voudra toute leur vie mais elle ne pouvais pas comprendre. La famille c'est sacré oui, mais après tout Maureen a tout quitté pour Fergus, tout. L'amour fait faire des choses idiote, on ne s'en rend même pas compte. Lui, il a laissé le bénéfice du toute à la première femme pour qui il a rencontré des sentiment spéciaux, c'est légitime non ? A quoi bon se chercher des excuses, Elian est mort de honte mais au fond de lui, il espère qu'un jour sa sœur tombera elle aussi amoureuse et qu'elle comprendra. Tout le monde de sein d'esprit préfère croire que c'est celui ou celle qu'il a choisis d'aimer qui à raison, et non sa famille … C'est humain …

« Oui, en arrivant à Poudlard, je suis tombée sous le charme d'un garçon de ma maison, mais ce n'était qu'une amourette de gamins, je me suis vite rendue compte qu'il n'en valait pas la peine. Et à part mon copain Flynn, je ne traîne pas beaucoup avec des garçons en général. Il faut que tu arrêtes de me surprotéger Elian, je suis une grande fille, et tu te fais du mal en essayant vainement de contrôler ma vie. »

Elian ravale la bile qui lui monte à la gorge. Julietta a répondu du tac au tac sans qu'il n'ai pus en placer une. Ainsi sa sœur est presque tombée amoureuse, et d'un serpent en plus. Peut être qu'elle est plus maligne que lui finalement, à voir où sont les nids de vipère où il ne faut pas mettre les pieds. Si elle même s'est rendu compte qu'un serpent n'en vaut pas la peine c'est bien qu'elle est plus forte que son frère. Ça n'est pas tout à fait la même histoire, mais tout de même. Si elle, elle ne connaissait sans doute son damoiseau depuis peu, Elian connaît Naïa et Seth depuis qu'ils sont gamins. Cette histoire refuse de s'échapper de son crâne. Sou sérum de vérité, Julietta a raconté la vérité aussi Elian est devant le fait accomplis, et pourtant …

- Je ne voulais pas me mêler de tes histoires de cœurs, j'ai juste pensé à voix haute, assure Elian en se massant la nuque. Et je prend note, tu as raison, tu n'as plus besoin de moi.

En disant ça, une once d'amertume envahis sa bouche. C'est presque s'il n'en veut pas à sa sœur de lui parler comme ça. Seulement elle ignore ce qui pourrait lui tomber dessus un jour où l'autre. Même si à l'heure actuelle il n'est pas très sur de lui face à sa sœur, il ne manquera pas de garder un œil sur elle. Ce ne sont que des paroles en l'air, il ne lui a pas non plus fait la promesse de se tenir loin d'elle, et heureusement. Avec cette menace planant au dessus de la tête de la famille Wallace, il se doit de rester vigilant. Et puis il reste Naïa, qui a déjà réussis à s'en prendre à sa sœur une fois, sans compter Seth. Si c'est son meilleur ami, c'est bien parce qu'il en connaît tout les coté. Son âme est bonne mais perfide. Mit devant le fait accomplis, Elian va devoir prendre des mesures, quitter définitivement Naïa et lui faire comprendre qu'il ne veut plus entendre parler d'elle, mais il risque d'y avoir des dommages collatéraux. Seth prendra sa défense, quitte à employer les grands moyens. Ce grand dadet ferait tout pour que sa sœur soit heureuse, comme Elian, aussi il pourra être un danger important. Pas pour sa sœur bien sur, il ne s'en prendra pas à Julietta mais il faudra garder l'oeil ouvert.

« De toute façon, la vengeance, ça ne sert absolument à rien, tu ne réussiras qu'à culpabiliser d'être tombé aussi bas qu'elle. Mais tu ferais mieux de la tenir vraiment à l'écart, désormais, tu as vu que ce n'était pas une fille pour toi, il fallait juste qu'un événement de ce genre t'ouvre les yeux sur sa véritable personnalité. »

Bien sur pas de vengeance, juste définir les limites et quitter Naïa. Ça ne sera pas chose aisée. Seulement, Julietta est un peu garce, la potion fait ouvrir grand les yeux du jeune quand il découvre sa sœur si vache. Jamais il n'aurait crut un jour l'entendre parler comme ça de quelqu'un, encore moins avec se visage angélique. Elian a toujours connu la véritable personnalité de la Rosenberg, c'est simplement que jamais il n'aurait pensé qu'un jour elle s'en prendrait à lui de la même manière qu'à des gosses de pouffy'. Le vilain petit canard, encore un fois.

« Tu comprends ce que je veux dire ? »

Elian en a marre de cette conversation. Le sang dans ses tempes bouillonne et ses mâchoires n'arrêtent pas de se contracter dans un rythme régulier. L'expression lui taper sur le système est parfaite pour lui en ce moment. Il faut clore ce sujet, c'est bon il a compris qu'il a fait une bourde, qu'il est bête et a été aveuglé par l'amour. Ça suffit ! Il plante son regard dans les yeux de sa sœur, vagues à cause de l'effet de la potion. Il a envie de lui dire qu'il en a marre, que c'est bon, mais c'est lui qui a cherché cette confrontation, il faut qu'il l'assume. Le goût cuivré du sang lui emplis la bouche comme ses dents incisaient la chair tendre de ses joues. Ce qui le blesse le plus c'est non pas d'avoir été abusé par Naïa mais que ce soit sa sœur, sa petite sœur qui lui ouvre les yeux. Ça n'est pas son rôle normalement, il est censé être assez grand pour savoir ce qui est bon ou pas pour lui. Si tout à l'heure il ne voulait pas aborder le sujet du maître chanteur, Elian se dit que ça serait peut être l'occasion. Il peut garder un œil sur sa sœur mais la mettre au courant est plus judicieux. Les lettres sont dans sa chambre, avec celles de Naïa et de sa sœur. Il pourra les montrer à Juju plus tard, quand l'effet de la potion se sera estompée. C'est le moment d'aborder le second sujet de la conversation.

- Oui, bien sur. Écoute Juju, finit-il par dire avec un ton lourd, je dois te parler de quelque chose de grave et important, tu vas bien m'écouter et surtout ne pas t'alarmer si tu me crois du premier coup.

Ça n'est pas vraiment le moment puisque la potion de vérité est toujours en action mais ça sera aussi l'occasion de voir si le corbeau s'en est aussi prit à elle ou pas, on ne sait jamais. Plissant le front, Elian ne sait pas pas où commencer.

[HJ] Ouai, Elian est trop plein de tact Ange

[/HJ]

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« Je ne voulais pas me mêler de tes histoires de cœurs, j'ai juste pensé à voix haute. Et je prend note, tu as raison, tu n'as plus besoin de moi. »

D'un seul coup, Rhiannon s'en voulait presque de s'être montrée aussi désagréable. Il n'y avait pas à dire, la vie, ce n'était pas simple. Elle aurait beaucoup aimé pouvoir suivre la ligne de conduite qu'elle s'était donnée avant d'entrer dans cette pièce. Elle voulait simplement dire la vérité, dire à Elian qu'elle lui en voulait à mort pour le faire bien culpabiliser puis, partir en voyage comme si de rien n'était et revenir en étant sûre de retrouver un grand-frère ronger par le remord qui exécuterait ses quatre volontés simplement pour récupérer la confiance et l'amour que lui portait sa petite sœur. Oui, mais c'était sans compter qu'elle était incapable de manipuler une personne à laquelle elle tenait réellement. Elian avait une grande place dans son cœur, une place immense, même et elle ne pouvait pas se résoudre à le faire souffrir volontairement malgré le mal qu'il lui avait fait. C'était très simple, si Elian avait fait des choses dont il n'était pas censé être fier, il ne les avait pas provoqué par plaisir, il ne l'avait pas fait exprès. Elle s'abaissait donc au niveau de Naïa en voulant le faire de payer et il était hors de question qu'elle puisse se comparer à la vipère.

« Ce n'est pas ce que j'ai dit. » Répliqua la vipère du tac au tac. « J'aurais toujours besoin de toi, tu es mon grand-frère, je n'ai juste pas besoin que tu prennes des décisions à ma place quand je ne te demande pas de m'aider, ni que tu essaies de guider ma façon de penser, c'est totalement différent. Je serais complètement perdue si tu n'étais plus là. »

Elle espérait s'être montrée assez convaincante sans avoir l'air de revenir sur ses paroles précédentes. Rhiannon commençait à réaliser avec plaisir qu'elle reprenait peu à peu le contrôle de ses pensées et de ses actes. Certes, elle ne se sentait toujours pas capable de dire quelque chose de complètement faux, mais au moins, elle parvenait à réfléchir et à savoir ce qu'elle devait dire ou ne pas dire. Cependant, elle n'avait pas envie de mentir, juste de pouvoir être elle-même. Avec Elian, la jeune fille savait qu'elle pouvait être elle-même, dire ce qu'elle pensait, même si ça devait ne pas être très agréable pour le jeune homme. Évidemment, il lui arrivait de prendre la mouche, de ne pas être d'accord avec elle et de débattre pendant des heures pour essayer de la ramener sur le droit chemin, mais Rhiannon avait eu, jusqu'ici, une confiance aveugle en son frangin et elle avait longtemps pensé que c'était un sentiment partagé par Elian. Visiblement, ce n'était pas le cas, mais elle y avait cru, vraiment cru et c'était probablement ce qui était le plus dur à vivre pour la jeune fille.

« Oui, bien sur. Écoute Juju, je dois te parler de quelque chose de grave et important, tu vas bien m'écouter et surtout ne pas t'alarmer si tu me crois du premier coup. »

Le cœur de Rhiannon se mit à battre nettement plus vite d'un seul coup. Les effets de la potion qu'elle avait ingurgitée se dissipaient toujours petit à petit, provoquant de temps à autre des petits frissons qu'elle trouvait particulièrement perturbants. Toutefois, elle parvenait, malgré tout, à rester la plus stoïque possible. Il lui coûtait vraiment de rester zen alors qu'elle avait simplement envie de se jeter sur Elian et de lui donner trois baffes pour le forcer à cracher cette fameuse révélation. C'était bien son frère, ça, lui annoncer qu'une bombe n'allait pas tarder à exploser, mais la laisser en suspend au-dessus de sa tête, attendant qu'elle craque avant de la laisser retomber. C'était bien joli de lui demander de ne pas s'inquiéter, mais ça semblait impossible là, tout de suite, maintenant. Elle avait la nette impression qu'il allait lui annoncer quelque chose de très grave, qu'il était malade, qu'il allait mourir, qu'il comptait quitter la maison ou pire encore. Rhiannon ne se sentait pas capable d'encaisser un deuxième mauvais nouvelle à la suite de la trahison de son grand-frère vis-à-vis de Naïa et elle espérait de tout son cœur qu'elle n'aurait pas à le faire.

« Hein ?! Mais de quoi tu parles ? » Demanda Rhiannon, vaguement inquiète de cet étrange silence. « Je ne vois pas comment tu veux que je ne m'alarme pas si tu restes aussi vague. On dirait que tu cherches simplement à m'effrayer et je ne trouve pas ça très drôle. »

Ce n'était pas juste, elle n'était pas juste. Après lui avait prouvé qu'il n'avait pas confiance en elle, Elian n'aurait pas en plus cherché à lui faire peur, il n'avait d'ailleurs jamais cherché à le faire. Elle se souvenait très bien des tournées pour Halloween qu'ils faisaient lorsqu'ils étaient gamins. Certains des frères de ses amies cherchaient à leur faire peur en surgissant derrière elles sans prévenir, les faisant inévitablement hurler à chaque fois, mais pas Elian. Son grand-frère avait toujours été là pour la rassurer, la tenir par la main lorsqu'elle avait peur d'être toute seule, rallumer la lumière du couloir discrètement quand son père voulait qu'elle dorme dans le noir comme une grande. Bref, elle n'aurait pas pu avoir meilleur frangin, et même s'il faisait parfois des erreurs, il restait son Elian et ne changerait probablement jamais. Après tout, c'était un être humain comme les autres, il était tout à fait normal qu'il fasse parfois des boulettes, tant que ça restait involontaire, elle ne pouvait pas franchement lui en vouloir. Elle avait vraiment été bête et elle ne voyait pas quoi faire pour se racheter, ou à défaut, lui faire comprendre qu'elle avait enfin ouvert les yeux.

« Je ne veux pas qu'on reste en froid, Elian. Je vais partir pour le voyage scolaire, mais j'espère que quand je reviendrais, les choses se seront améliorées. »

Un vœu pieux ? Probablement. Rhiannon restait persuadée qu'elle agissait au mieux en choisissant de participer au voyage scolaire au lieu de rester tout l'été chez elle. Ils avaient besoin de s'éloigner un peu, de faire le point et ils seraient encore plus heureux de se retrouver quand elle reviendrait. Enfin, ça, c'était ce qu'elle espérait, elle ne pouvait pas voir les choses autrement. Si leur relation se retrouvait définitivement bousillée, Naïa aurait gagné et ça, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas accepter.

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« Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'aurais toujours besoin de toi, tu es mon grand-frère, je n'ai juste pas besoin que tu prennes des décisions à ma place quand je ne te demande pas de m'aider, ni que tu essaies de guider ma façon de penser, c'est totalement différent. Je serais complètement perdue si tu n'étais plus là. »

C'est compliqué de comprendre quelqu'un de temps en temps, surtout sa sœur en pleine crise d'ado et identitaire, qui dans un sens veux qu'on lui foute la paix mais qui aussi affirme avoir besoin de son grand frère. Elian sourit. Après tout lui aussi aura toujours besoin d'elle, ne serait-ce que pour décompresser rien qu'à la vue de son sourire angélique. Si Julietta n'a rien d'un ange, que c'est une fille parfaitement normale, avec son lots de défaut, elle est très mignonne, polie et adorable. Comment Elian pourrait se passer d'elle ? Surtout quand c'est celle-ci qui lui ouvre les yeux et le sort d'un mauvais pas. Sans elle, il ne saurait pas que Naïa n'est qu'une garce manipulatrice sans aucun partis prit. Évidemment qu'il était au courant mais jamais au grand jamais il n'aurait songé qu'elle s'en prenne à lui.

-Tu es contradictoire ma Juju, lance-t-il en rigolant. Tu sais que je te laisserai jamais tomber, que je serai toujours là en cas de besoin, mais tu as raison tout de même, j'peux pas non plus continuer à tout le temps garder un œil sur toi …

Tout est en nuances et finalement tout concorde dans sa tête. Il y'a une subtilité entre surveiller sa sœur et la protéger. En cas de besoin Elian accourra a toute jambes. Pour sa sœur il encaisserait n'importe quoi, si elle lui demandait de ne plus adresser la parole à Naïa pour qu'elle le pardonne il le ferait. Il a joué au con et maintenant qu'il est le nez dans la vérité il ne peut nier quoique ce soit. Lentement dans la cabane en haut de l'arbre ainsi que dans le crâne d'Elian, le sujet change, et ça tourne au vinaigre. Il lui vient à l'esprit que tout le monde est en danger et que ça ne peut être que judicieux que d'en parler à une des principale intéressée. Comme à son habitude, le manque de tact et son air rude fait légèrement paniqué Julietta.

« Hein ?! Mais de quoi tu parles ? Je ne vois pas comment tu veux que je ne m'alarme pas si tu restes aussi vague. On dirait que tu cherches simplement à m'effrayer et je ne trouve pas ça très drôle. »

Le jeune homme secoue la tête. Il est resté vague parce qu'il ne sait pour le moment pas par où commencer. L'histoire est longue, complètement farfelue et blessante. Julietta doit savoir, il en va de sa sécurité, mais elle ne risque pas d'apprécier la conséquence de cette discussion … Leur père va prendre une nouvelle place dans son cœur, elle qui si naïve ne peut se douter de rien.

- C'est pas hyper facile à balancer comme ça, permet moi de réfléchir à comment tourner ma phrase.

Elian a conscience que le silence est long à entendre, mais Julietta enchaîne assez vite, d'un air un peu maladroit. Vraiment, il ne pourrait pas se passer d'elle, c'est un véritable ange au caractère bien trempé et déterminé. « Je ne veux pas qu'on reste en froid, Elian. Je vais partir pour le voyage scolaire, mais j'espère que quand je reviendrais, les choses se seront améliorées. » Il se félicite de ne pas avoir parlé avant du corbeau, sinon il n'aurait sans doute pas reçu cette preuve d'amour de la part de sa sœur. Bien sur que ça se sera amélioré, lui, il ne lui en veut pas du tout et e plierait en douze pour elle. Déjà durant leur enfance il le lui a prouvé, en couvrant ses bêtises devant leur parents, ou inventant des histoires de raton laveur nocturne voleur de saucisse pour éviter que Zephir ne soit viré de la maison. Jamais sa sœur n'aurait supporté de voir son gros chat disparaître sous prétexte qu'il est gourmand. Et voleur. Cela dit il ne l'a pas fait depuis longtemps, et jamais rien n'a prouvé sa culpabilité. Peut être que l'histoire du raton laveur était vraie ?

- Je suis triste de savoir que tu pars à cause de moi, je voulais pas te blesser ni perdre ta confiance mais je saurai la reprendre. Tu verras !

Le jeune homme sait maintenant qu'il ne doit pas trop réfléchir pour doit dévoiler à sa sœur. Un instant il hésite quant à aller chercher les lettres anonymes pour prouver ses futurs dires mais il est certain que sa sœur le croira. Avant de parler, il se remémore rapidement l'ordre des choses, en espérant que sa sœur ne paniquerait pas à l'écoute du récit. Quiconque ait écrit ces lettres, Elian le trouvera, parole de Wallace

- Avant de parler, écoute moi jusqu'au bout, annonce Elian d'un air qu'il veut détendu. Au mois de novembre j'ai reçu une lettre pas très aimable et surtout, pas signé. Elle parlait d'une vengeance contre notre père, qui ne serait pas ce qu'il semblait être tout en menaçant Naïa J'ai pris ça pour canular alors j'ai pas donné de suite, mais j'en ai rapidement reçu une seconde, s'en prenant à moi, parlant de ma mort certaine. Puis j'y ai crut, lorsque le maître chanteur à parlé de toi, de s'en prendre à toi. D'après lui je n'avais le droit d'en parler à personne, tu es la première. Inquiet, j'ai questionné papa au sujet de son passé, et en le harcelant de question, creusant un peu dans des dossiers et mettant bout à bout les informations, j'en ai conclu qu'il n'était pas très net. Je pense que le danger n'est pas à négliger, c'est pour ça que je tenais à t'en parler. J'ai mené une enquête mais rien de probant, j'ai les lettres dans ma chambre si tu veux …

Quel idiot, à peine Elian a finit son explication qu'il voudrait s'arracher les cheveux par poignées. Bien sur Julietta va paniquer, son propre frère, d'un air sérieux, vient de lui annoncer qu'un type fou à lier veut s'en prendre à elle parce que leur père à fait un truc de pas net dans son passé ! Qui ne paniquerai pas en cet instant ? Personne, pas même Elian. Avant d'en parler, de se confier, il ne réalisait pas trop le danger encourut, et encore moins la part d'implication de leur paternel. Il devrait peut être en parler à Fergus, mais le corbeau était clair : n'en parler à personne. A moins qu'il n'ait des yeux et des oreilles partout il ne pouvait savoir que le jeune homme venait de mettre sa jeune sœur dans la confidence. Si Naïa est menacée, elle n'est pas au courant, mais prévenir sa sœur est très important finalement. C'est semble-t-il une histoire de famille. Certainement va-t-il devoir expliquer ce qu'il sait sur leur père et ça risque de ne pas plaire à Julietta.

[HJ] C'est nul, pardonne moi … [/HJ]

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« Tu es contradictoire ma Juju. Tu sais que je te laisserai jamais tomber, que je serai toujours là en cas de besoin, mais tu as raison tout de même, j'peux pas non plus continuer à tout le temps garder un œil sur toi … »

Ce n'était pas de sa faute si elle était contradictoire mais de celle de son frère qui savait comment faire pour l'attendrir. Elle ne voulait pas le rendre triste, c'était plus fort qu'elle et tout de suite après s'être comportée comme une réelle garce, elle se sentait obligée d'être un véritable petit ange pour se racheter. Bon, elle avait eu de la chance dans son malheur, Elian n'avait pas fait exprès de retenir uniquement le côté positif de ce qu'elle pouvait dire, il était conscient qu'il était grand temps pour lui de se faire un peu plus discret pour la laisser vivre sa vie en toute tranquillité. A dire vrai, Rhiannon était presque déçue, en réalité, ça pouvait paraître étrange, elle venait tout juste d'obtenir ce qu'elle voulait, mais la jeune fille avait l'habitude de tout faire pour provoquer son frangin, pour le pousser à bout, pour le forcer à ce qu'elle devienne son seul et unique sujet d'inquiétude. Elle n'était pas une vipère pour rien, finalement, elle aimait être le centre d'attention, surtout celui du membre de sa famille qu'elle estimait le plus, mais heureusement, Elian ne savait probablement pas qu'elle pouvait être si mauvaise, parfois.

« C'est pas hyper facile à balancer comme ça, permet moi de réfléchir à comment tourner ma phrase. »

Réfléchir, c'était bien mignon, mais ça ne faisait pas avancer les choses et à part l'augmentation de son niveau de stress, la jeune fille ne voyait aucune utilité à ce genre de suspense difficilement soutenable. S'il voulait lui parler de quelque chose en particulier, il devait avoir préparé ce qu'il allait dire longtemps à l'avance, ou alors c'était tout simplement une banalité qui venait de lui revenir en mémoire et il cherchait simplement à rassembler toutes les pièces du puzzles pour pouvoir lui faire un récit cohérent et structuré. Voilà, c'était tout simple, il n'y avait rien à ajouter. Elle n'avait plus qu'à prendre son mal en patience et à attendre que monsieur daigne enfin ouvrir la bouche pour lui raconter sa petite histoire. Dans quelques secondes, elle serait soulagée et pourrait faire semblant de bouder en l'accusant d'avoir voulu la faire mourir de peur. Tout était très facile, en réalité... Enfin, ça, c'était la bonne version, celle qu'elle aimait à imaginer pour essayer de faire diminuer le niveau d'angoisse qu'elle sentait grimper au fur et à mesure que le temps passait.

« Je suis triste de savoir que tu pars à cause de moi, je voulais pas te blesser ni perdre ta confiance mais je saurai la reprendre. Tu verras ! »

Encore une chose qu'elle aurait préféré taire. Pourquoi avait-elle dit quelque chose d'aussi méchant d'un seul coup ? Rhiannon n'en avait pas la moindre idée, elle sentait bien qu'elle ne l'avait pas totalement fait exprès et maintenant qu'elle redevenait enfin maîtresse d'elle-même, la jeune fille s'en voulait affreusement de s'être montrée si désagréable. Mais elle ne pouvait pas revenir sur ce qu'elle avait dit, pas tout de suite, elle attendait simplement qu'Elian veuille bien reprendre le fil de son récit. Il avait peut-être trouvé une parade, cru qu'il pourrait attendre un peu, la faire mariner avant de lui raconter son histoire aussi banale et peu intéressante soit-elle, mais il n'avait pas le droit d'attirer son attention, de lui faire espérer quelque chose et ensuite de se taire, tout simplement. Rhiannon n'avait pas pour habitude de se laisser faire et il était hors de question qu'elle le laisse mener la conversation comme il l'entendait en changeant de sujet au gré de ses envies alors qu'elle ne le voulait pas. La verte et argent se contenta donc de hausser les épaules dans un geste bien étudié, ne signifiant ni l'agacement ni un quelconque remord qu'elle ne voulait pas lui montrer, pas encore, il était trop tôt pour avoir des regrets. Elle devait avoir en mémoire que c'était lui qui avait raté son coup dans l'histoire, elle n'avait rien à se reprocher.

« Avant de parler, écoute moi jusqu'au bout, annonce Elian d'un air qu'il veut détendu. Au mois de novembre j'ai reçu une lettre pas très aimable et surtout, pas signé. Elle parlait d'une vengeance contre notre père, qui ne serait pas ce qu'il semblait être tout en menaçant Naïa J'ai pris ça pour canular alors j'ai pas donné de suite, mais j'en ai rapidement reçu une seconde, s'en prenant à moi, parlant de ma mort certaine. Puis j'y ai cru, lorsque le maître chanteur à parlé de toi, de s'en prendre à toi. D'après lui je n'avais le droit d'en parler à personne, tu es la première. Inquiet, j'ai questionné papa au sujet de son passé, et en le harcelant de question, creusant un peu dans des dossiers et mettant bout à bout les informations, j'en ai conclu qu'il n'était pas très net. Je pense que le danger n'est pas à négliger, c'est pour ça que je tenais à t'en parler. J'ai mené une enquête mais rien de probant, j'ai les lettres dans ma chambre si tu veux … »

Rhiannon avait écouté, sans aucune réaction. Les mots glissaient sur elle sans vraiment la toucher, elle regrettait presque de ne plus être dans cet univers parallèle dans lequel elle avait été plongé, bien malgré elle, simplement pour la petite expérience de son frère. Il avait voulu avoir la vérité et il l'avait eu, la conversation aurait dû s'arrêter là. Rhiannon devrait être dans sa chambre, en train de faire sa valise, simplement pour s'éloigner de cette maison, se retourner sans un regard pour une famille qu'elle pensait pouvoir mépriser, au moins pendant la durée de l'été, dans le simple but d'assouvir une envie de vengeance psychologique aussi futile que fausse. En effet, la vipère n'avait jamais pu en vouloir à ses parents ou à son frère, elle était plus du genre à tout sacrifier pour sa famille et même si elle ne tenait pas franchement à ce que son petit secret soit dévoilé au grand jour, elle ne pouvait nier son existence. Alors, pour le coup, tout semblait être complètement différent de ce qu'elle avait envisagé, voire prévu, si on pouvait pendant un instant l'assimiler à la planificatrice machiavélique.

« Quoi ?! Je comprends pas... Comment ça pas très net ? Je suis sûre que papa n'a rien fait de mal, ça ne lui ressemble pas du tout. » Répondit la jeune fille avec aplomb. « Je suis sûre que tu te prends la tête pour rien Elian, ce n'est qu'une mauvaise blague, ça ne peut pas être autre chose. »

Il n'y avait pas d'autre explication. La vipère venait de retourner les paroles de son frère dans sa tête, et elle ne voyait pas d'autre possibilité qu'une simple hallucination, totalement stupide. Non pas que son frère soit un idiot, absolument pas, mais il devait avoir un don pour dramatiser les choses sur ce coup-là. C'était comme sa peur panique qu'elle fréquente les garçons, ça ne voulait absolument pas dire que ces soi-disant lettres anonymes puissent avoir un quelconque impact sur son avenir ou sur celui de son frère... Quoi que, en y réfléchissant bien, Rhiannon se souvenait d'avoir eu, elle aussi, une lettre de ce genre, non signée avec plein de menaces. Sur le coup, elle avait un peu flippé, elle devait bien le reconnaître, puis, elle l'avait rangé dans un coin, sûrement dans sa valise et n'avait pas eu l'occasion de la ressortir puisqu'elle avait purement et simplement oublié son existence. Ça voulait bien dire que ça n'avait pas une importance folle. Si elle c'était sentie menacée pour de vrai, Rhiannon aurait probablement fait plus attention à cette missive et à son contenu.

« En fait, je crois... J'en ai reçu une aussi... Une lettre, je veux dire. J'ai pris ça pour une farce, même si j'ai eu un peu peur au début, je ne saurais même plus te dire exactement quand est-ce que je l'ai eu, je l'ai vite oubliée... Tu crois qu'une personne pourrait vraiment vouloir nous faire du mal ? »

La jeune fille n'avait pas autant d'assurance qu'elle l'aurait voulu. Montrer à Elian qu'elle commençait à ne pas se sentir aussi à l'aise qu'elle aurait dû l'être n'était probablement pas ce qu'elle faisait de mieux, mais peu importait. Elle était avec son frère, la personne en qui elle avait le plus confiance, peu importaient les récents événements, elle n'avait aucun rôle à jouer avec lui, il n'était pas là pour la juger ou pour chercher une faille mais simplement pour lui tendre la main et tenter d'élucider cette sombre histoire, rien de plus.

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Raconter toute l'histoire à Julietta n'est pas facile, d'ailleurs Elian en souffre. Pour l'instant il n'a rien contre le corbeau, peut être effectivement n'est il qu'une farce finalement. La seule chose qui le rattache à la réalité se sont les révélations de son père. Évidement lorsque le jeune homme a finit son histoire, il remarque que sa sœur ne sait que penser. Un silence flotte quelques secondes entre eux. Ca n'est pas rassurant, bien sur que Juju ne va rien croire. Il lui faudra des preuve tangible... Elian secoue la tête. Non, sa sœur n'est pas comme lui et devrait lui faire confiance. S'il n'avait pas trahis ça aujourd'hui en doutant de sa sœur, peut être que maintenant elle croirait tout, sans piper mots.

« Quoi ?! Je comprends pas... Comment ça pas très net ? Je suis sûre que papa n'a rien fait de mal, ça ne lui ressemble pas du tout. Je suis sûre que tu te prends la tête pour rien Elian, ce n'est qu'une mauvaise blague, ça ne peut pas être autre chose. »

Et voilà. En même temps ce n'est pas très facile à digérer. La journée commence à être longue et le Wallace n'a qu'une hâte, qu'elle se termine. Ce soir il ira se coucher avec un bon bouquin et dormira sans doute très mal à l'idée que sa sœur ne le haïsse de lui avoir avoué que leur père fut un mauvais homme. Pourtant, cette façon de voir la chose ne fait pas reculer Elian, il doit aller au bout sinon il s'en mordra les doigts. Le ton employé par sa petite sœur l'impressionne, elle doute vraiment de ses paroles mais au bon sens du terme. L'hésitation est une réaction normale finalement, cette histoire est tellement tirée par les cheveux … Même lui a douté, jusqu'à ce que le corbeau s'en prenne à Julietta si il n'allait pas questionner son père. Fergus à été homme de main à tire larigot, il effectuait les taches difficiles et a beaucoup de sang sur les mains. Si leur père n'est pas méchant et a cessé de travailler ainsi, il a été une personne terrible.

- Juju, c'est pas facile à entendre et encore moins à admettre mais je te promet que ça n'est pas une mauvaise blague. J'aurai préféré moi aussi …

Sa voix est basse et très grave pourtant à la fin elle a commencé à se briser. Sa sœur lui coupe la parole et sans le savoir lui sauve la mise. S'il avait continué a parler elle aurait vu sa difficulté à assumer la situation. Il lui en parle pour la mettre en garde seulement ça ouvre de potentiels risque puisqu'à la base il n'est censé en parler à personne. Naïa n'est pas au courant et ne le sera certainement jamais puisqu'à l'heure actuelle il n'a nullement envie de la voir. A la rentrée ça sera l'anarchie. Tout deux dans la même classe cette année encore, à se voir tout les jours, à partager Seth ... Si personne ne perce l'abcès ça sera invivable. Elian sent qu'il va passer un très mauvais début d'année si cela continue ainsi. Obsédé par l'idée que sa soeur soit touché par un fou furieux heurté par leur père, que Seth s'éloigne de lui ... Peut être qu'avec l'aide de Julietta il pourrait y voir plus clair ? A deux les Wallaces auront plus de chance de trouver leur maître chanteur.

« En fait, je crois... J'en ai reçu une aussi... Une lettre, je veux dire. J'ai pris ça pour une farce, même si j'ai eu un peu peur au début, je ne saurais même plus te dire exactement quand est-ce que je l'ai eu, je l'ai vite oubliée... Tu crois qu'une personne pourrait vraiment vouloir nous faire du mal ? »

La nouvelle fait mal. Elle aussi à donc reçu une lettre qu'elle n'a pas prit au sérieux. Elian n'aime pas ça, tout est vraiment sensible et le risque grandissant. Comme lui elle n'a pas tenu compte de la première lettre, l'a mise de coté et à oublié, seulement elle n'a jamais reçu de suite.

- Il va falloir que tu me la montre, l'auteur à un style très spécial. Quelqu'un nous veux du mal, c'est pourquoi je t'en parle avant que tu ne partes avec des élèves de toutes horizons. Je ne soupçonne personne, même si j'ai vaguement songé à Quick mais il n'est pas assez malin. Cet été, tu pars sans moi, aussi je te prie de faire attention à tout et de me tenir au courant s'il se passe quelque chose d'étrange …

Elian décide de ne pas détruire plus sa sœur et préfère se taire quant aux anciennes activités de leur père. Si jamais elle apprend que Fergus à un jour utilisé la magie à mauvais escient, ou même des armes moldue, pour servir les intérêt de quelqu'un, elle serait vraiment mal. Déjà quand le jeune homme à reçu la réponse sincère de son père à ses lettres il a été secoué.

[HJ : 1 Désolée du retard, comme je disais j'ai des difficultés internet.
2 : C'est nul et archi nul ! J'ai honte de te pondre une réponse comme ça >< ]

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« Juju, c'est pas facile à entendre et encore moins à admettre mais je te promet que ça n'est pas une mauvaise blague. J'aurai préféré moi aussi… »

Non, décidément, elle ne pouvait pas croire une chose pareille. Rhiannon avait toujours estimé son père comme la huitième merveille du monde. Il avait du charisme, c'était un homme d'affaire influent, qui plus était, il se montrait toujours attentionné à son égard. C'était le genre de père que tout le monde aurait rêvé d'avoir. Il l'aimait, elle en était persuadé et il avait toujours tout fait pour la rendre heureuse. Bon, certes, elle avait toujours été un peu trop gâtée et s'était longtemps comportée comme une petite princesse capricieuse. Encore aujourd'hui, la vipère avait la mauvais habitude de vouloir toujours obtenir ce qu'elle voulait quand elle le voulait. Son papa avait des sous, elle pouvait lui demander de décrocher la lune, il l'aurait fait pour elle. Lorsqu'elle était enfant, elle le voyait comme un super héros, avec une cape, une sorte de justicier qui faisait fuir les monstres à tout jamais. Il était évident qu'il était innocent, in-accusable, c'était son papa à elle et rien que ça suffisait à ôter tout soupçon. Malheureusement, son grand-frère ne semblait pas être de cet avis, loin de là et Rhiannon avait beaucoup de mal à le comprendre. Faisait-il des recherches à propos de son géniteur ? Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ? Et surtout, dans quel but ? Les questions se bousculaient dans la tête de la Serpentard en un flot qu'elle peinait à interrompre. Décidément, ce début de vacances ne se déroulait pas comme elle l'aurait souhaité.

« Mais alors... Qu'est-ce qu'il a fait, au juste ? Je ne vois pas ce que papa peut avoir dans toute cette histoire. Si un mauvais plaisantin nous cherche des noises, c'est probablement à cause d'un souci à l'école, rien de plus. Je ne sais pas où tu es allé chercher tout ça, mais tu vas trop loin, je t'assure... T'es flippant, là... »

La jeune fille avait besoin de savoir pourquoi Elian avait de tels soupçons vis-à-vis de son père et s'il l'aimait toujours autant ou pas. Si un conflit avait éclaté entre eux, elle n'en savait rien et se demandait comment elle ferait pour gérer une chose pareille. Il lui serait très difficile de se retrouver entre les deux hommes qui comptaient le plus dans sa vie. D'un côté, son grand-frère adoré qui lui avait toujours tout sacrifié, cédant à tous ses caprices et se montrant toujours tellement protecteur envers elle, à tel point que ça finissait souvent par l'irriter. Et puis, de l'autre côté, se trouvait son père, l'homme qui, vraisemblablement, lui avait tout sacrifié pour qu'elle soit heureuse. Mais finalement, il était possible qu'elle ne le connaisse pas tant que ça. Quand elle voulait lui poser des questions sur son travail, la verte et argent ne recevait jamais de vraie réponse. Son père parvenait à s'échapper par une pirouette sous forme de petite blague de son invention, ou chatouilles lorsqu'elle était enfant. Il était toujours resté très vague sur le sujet et Rhiannon se souvenait s'être souvent posé des questions à ce sujet. Alors oui, effectivement, il y avait de quoi se poser quelques questions, mais la vipère était prête à parier que son père était blanc comme neige. C'était quelqu'un de bien, ça ne faisait aucun doute.

« Il va falloir que tu me la montres, l'auteur à un style très spécial. Quelqu'un nous veut du mal, c'est pourquoi je t'en parle avant que tu ne partes avec des élèves de toutes horizons. Je ne soupçonne personne, même si j'ai vaguement songé à Quick mais il n'est pas assez malin. Cet été, tu pars sans moi, aussi je te prie de faire attention à tout et de me tenir au courant s'il se passe quelque chose d'étrange… »

Elian avait vraiment un don pour lui faire peur. Elle ignorait, jusqu'à maintenant, qu'il pouvait avoir ce pouvoir. Il avait toujours été là pour l'entourer, la protéger, la rassurer, comme s'il pouvait la préserver de tout mal, quasiment en permanence. La jeune fille s'était toujours sentie particulièrement heureuse en sa compagnie, tout simplement parce qu'il savait comment la mettre à l'aise. Ça n'avait rien d'étonnant finalement, il l'avait vue dès sa naissance, avait choisi son prénom, l'avait vue grandir et était resté auprès d'elle jusqu'à son entrée à Poudlard. Si quelqu'un devait savoir qui elle était, c'était bien lui. Toutefois, il venait de lui prouver qu'elle ne pouvait pas lui faire totalement confiance et cette petite faille dans son jugement parfait lui laissait penser qu'elle avait peut-être fait d'autres erreurs. Rhiannon n'était pas le genre de personne à douter facilement d'elle-même, au contraire, elle avait une fâcheuse tendance à avoir une confiance sans limite en ses capacités, à tel point qu'elle parvenait à s'en sortir en se reposant sur ses acquis presque exclusivement, comportement qui lui avait valu quelques remarques, que ce soit de la part de professeurs ou d'autres personnes de son entourage. Cette histoire commençait à lui sortir par les yeux, elle n'avait qu'une envie, se lever et sortir de la pièce avant de tenter d'oublier toute cette conversation le plus rapidement possible. Cependant, elle savait pertinemment que ce n'était pas possible. Elian tenait à ce qu'elle entende et comprenne ce qu'il avait à lui dire et son grand-frère était du genre coriace.

« De toute façon, je ne vois pas ce que Ryan pourrait nous vouloir. Si quelqu'un nous veut du mal, c'est probablement pour une bonne raison. Tu as fait quelque chose qui aurait pu provoquer la colère de quelqu'un ? Pas moi, en tout cas, je t'assure. » Promit-elle spontanément avant de froncer les sourcils. « Attends une minute... Quand tu dis qu'il a un style particulier, je crois me souvenir que la lettre était signée de « la main du destin », sur le coup, j'ai trouvé ça particulièrement pitoyable comme trouvaille, mais peut-être que c'est sa signature habituelle... C'était comme ça pour toi aussi ? »

Relativiser, c'était bien tout ce qu'elle pouvait faire. Rhiannon n'était pourtant pas du genre à voir la vie en rose bonbon sous prétexte qu'elle ne se sentait pas capable de voir la misère et la violence dans le monde. Étant très impliquée en politique, ou en tout cas, cherchant à s'impliquer en politique, la vipère savait que tout n'était pas toujours parfait, qu'elle ne vivait pas dans un monde si magnifique que ça et qu'il faudrait encore des années complètes de travail pour réussir à rétablir les choses. Toutefois, dans le cas présent, elle ne se sentait pas capable de donner raison à son frère. Pas maintenant.

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« Mais alors... Qu'est-ce qu'il a fait, au juste ? Je ne vois pas ce que papa peut avoir dans toute cette histoire. Si un mauvais plaisantin nous cherche des noises, c'est probablement à cause d'un souci à l'école, rien de plus. Je ne sais pas où tu es allé chercher tout ça, mais tu vas trop loin, je t'assure... T'es flippant, là... »

Si jamais il lui explique tout, Julietta va perdre le reste ces moyens. Déjà, Elian voit bien qu’il accable sa sœur alors qu’elle n’a rien fait pour mériter ça. La voir comme ça lui tord l’estomac mais c’est un mal pour un bien. Du moins c’est ce qu’il pense, après tout si elle est au courant que la menace est réelle, elle se méfiera et risquera moins de subir quoique ce soit. Non ? Le jeune homme perd pied au cœur de cette cabane dans le jardin. La zone devient un endroit oppressant et lui-même perd pied. Face à n’importe qui d’autre il peut résister, encaisser tout et n’importe quoi. Même en réalisant que sa petite amie l’avait trahis il n’a pas bronché. Ça a toujours été son mot d’ordre, dans toutes les situations : garder son calme et analyser. Là tout de suite, le calme l’a fuit aussi vite que le veritaserum du corps de sa sœur. Il ne faut pas que le silence pèse plus longtemps, mais la vérité n’est pas facile à annoncer. Deux fois Elian ouvre puis referme la bouche avant d’arriver à parler.

- Papa travaillait pour une mafia, débite Elian à une allure folle en regardant le sol. Il relève alors des yeux triste vers sa sœur. Il ne m'a pas dit grand chose de plus à part que c'est du passé. Maman n'en sait rien. Je suppose suite à des recherches qu'il était une sorte d'homme de main... D'après l'auteur des lettres, si on subit c'est à cause de quelque chose qu'aurait fait papa.

Intimement, le Wallace prie pour que sa sœur de voit pas le mensonge qu'il vient de glisser dans ses paroles. Il se souvient encore de la discussion qu'il a eut avec son père, un jour qu'il aimerait zapper. Suite à ces révélations il a cherché pendant des jours dans le bureau de son père, allant jusqu'à mettre son nez dans des dossiers vieux de plusieurs années. L'un d'entre eux l'a marqué comme une vache au fer rouge. Jamais sa mémoire n'effacera ça de son esprit et malheureusement, il ne peut pas se confier à sa sœur. Pas encore. Elle est trop fragile pour entendre ça ... Jouer celui qui n'en sait pas plus suffira. Le quelque chose dont Elian à parler il sait très bien ce que ça peut être. Dans ses fouilles, il a trouvé un contrat. Un contrat pour la tête d'un homme, confié à Fergus. Le nom en haut du contrat était Harrison, inconnu du Wallace. Le soir de son investigation, il a tout fouillé, vidé tiroirs et armoires, il a même jeté un œil aux dossiers soit disant confidentiel. Evidement ce qu’il a découvert ne lui a pas plut, au départ il ne voulait même pas y croire. Pourtant les contrats étaient bien réels, avec photos, adresses, particularité, type de sorcellerie et même un topo sur la famille. Il y en avait une demi douzaine datée d’avant le déménagement à Glasgow. L’idée que son père soit un meurtrier rend souvent visite à Elian dans ses rêves en ce moment. Il se réveille en sueur, paniqué après avoir assisté au meurtre de quelqu’un. Un jeune homme comme lui en est malade, imaginez sa petite sœur. Hors de question qu’elle entende un mot de plus. Dans la discussion, Julietta en vient à annoncer qu’elle aussi à reçu une lettre un jour mais qu’elle n’y a pas fait attention. Vraiment, cette histoire prend trop d’ampleur, mais pour le moment, Elian n’en parlera pas à son paternel.

« De toute façon, je ne vois pas ce que Ryan pourrait nous vouloir. Si quelqu'un nous veut du mal, c'est probablement pour une bonne raison. Tu as fait quelque chose qui aurait pu provoquer la colère de quelqu'un ? Pas moi, en tout cas, je t'assure. Attends une minute... Quand tu dis qu'il a un style particulier, je crois me souvenir que la lettre était signée de « la main du destin », sur le coup, j'ai trouvé ça particulièrement pitoyable comme trouvaille, mais peut-être que c'est sa signature habituelle... C'était comme ça pour toi aussi ? »

Toujours debout, le Wallace passe sa main dans ses cheveux. Ce geste ne le détend pas du tout, au contraire c’est plus fort que lui. Chaque fois que ça se passe, il serre au dessus de son cuir chevelu. Un psychologue nommerait ça geste d’autodestruction inconscient. Evidemment que non il n’a rien fait pour mériter ça, c’est leur père. Et eux ne sont que des dommages collatéraux. On voit souvent ça dans les films ou les séries moldue. Elian aime assez visionner ce genre d’ouvrage lorsqu’il est chez ses parents. Le méchant s’en prend à la famille pour faire souffrir le principal visé. L’admettre n’est pas facile mais dans la famille Wallace, c’est le cas aujourd’hui.

- Mais non je n'ai rien fait pour mériter ça, lance Elian en se levant d'un bon, exaspéré. Nous sommes malheureusement des dommages collatéraux, les lettres sont claire : on prend pour faire souffrir papa.

Le jeune homme se laisse emporter par ses émotions et ne se rend compte que trop tard qu'il effraie sa sœur. Julietta le regarde avec de grands yeux ronds qui ne disent rien qui vaille. Histoire de ne pas trop en rajouter, Elian approche son tabouret d'elle et s'installe là, à quelques centimètres du visage de sa sœur. Il reprend son calme doucement puis finit par sourire légèrement. Elle ne mérite pas ça. La souffrance qui pénètre le cœur du Wallace lui pétrie le cœur. Elle ne devrait pas être mêlée à ça, c'est une histoire d'hommes, pas pour une petite fille comme elle. Si Julietta s'est toujours revendiquée forte et indépendante Elian sait très bien que si elle apprend les détails de cette histoire elle en souffrirait bien plus que personne ne peut l'imaginer.

- L'auteur signe effectivement avec « la main du destin », se reprend-il beaucoup plus zen que tout à l’heure. Ju' essaye de rester sur tes gardes même si tu ignores d'où peut venir une potentielle menace … Surtout que cette année tu as décidé de partir sans moi. Il se fait tard, le soleil se couche. On devrait rentrer préparer le dîner et éventuellement se montrer les diverses lettres ?

Par la petite fenêtre sans vitre de la cabane au fond du jardin on peut voir les champs dorés se recouvrir d’une lueur pâle et rougeâtre. La nuit ne va pas tarder à tomber, les parents vont rentrer. Il est temps que cette discussion se termine, que la douleur et la peur s’apaisent. Elian restera vigilant pour deux, c’est son rôle de grand frère. Finalement, il regrette d’avoir parlé ouvertement à sa sœur pour une seule raison. La peur qu’il a lu dans ses yeux risque de le hanter un long moment, en plus de l’image de son père en tueur …

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« Papa travaillait pour une mafia. Il ne m'a pas dit grand-chose de plus à part que c'est du passé. Maman n'en sait rien. Je suppose suite à des recherches qu'il était une sorte d'homme de main... D'après l'auteur des lettres, si on subit c'est à cause de quelque chose qu'aurait fait papa. »

Rhiannon déglutit difficilement à la fin de la tirade de son frère. Elle s’attendait presque à ce qu’il reprenne la parole pour lui dire que ce n’était pas vrai, qu’il venait d’inventer tout ça et qu’il était désolé de lui avoir fait peur, mais rien ne vint, le silence semblait se prolonger indéfiniment, rendant encore plus pesante la situation. Le regard sérieux d’Elian était difficile à supporter la jeune fille qui le regardait fixement sans comprendre depuis qu’il avait fini de s’exprimer. Mais ce qui lui fit définitivement baisser les yeux vers le sol fut la profonde tristesse qu’elle finit par percevoir chez son frangin. Rien que ça lui suffit à comprendre qu’il disait la vérité, il n’était pas possible qu’il lui mente, pas comme ça. Elian n’avait pas jamais voulu lui faire du mal, il n’y avait juste pas de bon moyen pour faire ce genre de révélation. La vipère ne se souvenait pas s’être senti un jour aussi mal qu’à ce moment précis, mais elle savait qu’il fallait qu’elle parle, elle ne pouvait pas décemment rester comme ça des heures et même si son frère respectait son silence, elle savait qu’il attendait une réaction de sa part.

« Homme de main. » Reprit la jeune fille en chuchotant. « Tu veux dire qu’il tuait des gens… Des tas de gens. Je… C’est… Assez inattendu. »

Rhiannon se tut, incapable de rajouter quoi que ce soit. Elle reste sous le choc de la nouvelle et ne peut pas vraiment exprimer ce qu’elle ressent pour la bonne raison qu’elle ne sait pas vraiment ce qu’il se passe dans sa tête à cet instant précis. Trop de choses l’envahissaient, elle était totalement incapable de s’y retrouver. Il y avait de la colère, bien sûr, surtout à l’encontre de son père qu’elle idéalisait depuis si longtemps mais aussi à l’encontre d’Elian qui n’avait pourtant rien fait de mal mis à part lui annoncer cette nouvelle fracassante. Pourtant, elle lui en voulait de chambouler sa vie de cette façon, de lui voler son innocence et de ne pas être capable de la rassurer comme il le faisait d’habitude. Cependant, il y avait aussi de la tristesse, le genre de tristesse qui mettrait de mois voire des années avant de s’estomper et qui ne disparaitrait probablement jamais totalement. Elle voulait sauver le monde depuis si longtemps, elle s’était tellement inspirée de ce grand homme qui lui avait donné la vie, et voilà qu’elle apprenait que des vies, il en avait pris un certain nombre. C’était une révélation impossible à accepter.

« Mais non je n'ai rien fait pour mériter ça. Nous sommes malheureusement des dommages collatéraux, les lettres sont claires : on prend pour faire souffrir papa. »

La colère de son frère lui remit un peu les idées en place. Bien sûr, les émotions restaient là et Rhiannon continuait à se demander si elle serait capable de surmonter ça ou même si elle serait capable de regarder son père dans les yeux lorsqu’elle serait confronté à lui mais elle savait que cette histoire ne s’arrêtait pas là, ils étaient en danger et ce n’était pas leur père qui pouvait les aider en quoi que ce soit. De toute façon, il était hors de question qu’elle lui demande quoi que ce soit, à partir de maintenant, elle n’avait plus de père. La vipère avait fini par comprendre d’où venait la souffrance qu’elle ressentait, et ce n’était pas celle d’avoir vécu avec un homme qu’elle ne connaissait pas mais plutôt celle de perdre un père qu’elle connaissait. Elle avait l’impression qu’il venait de mourir et cette sensation était insoutenable.

« On va prendre. » Rectifia Rhiannon sur un ton relativement calme compte tenu de la situation. « Pour l’instant, à part ces lettres, il n’y a rien eu, mais ça ne sera pas toujours le cas… »

Depuis combien de temps Elian savait tout ça ? Comment avait-il fait pour garder le silence, continuer à fréquenter ce père qui ne méritait tellement pas la vie de famille qu’il avait eu ? Rhiannon avait bien conscience que son frère était quelqu’un de bien plus calme et posé qu’elle pouvait l’être, mais de là à réussir à donner le change face à de pareilles révélation, la jeune fille n’imaginait pas un seul instant que ça puisse être possible, bien au contraire. Il avait probablement essayé de la préserver, il avait toujours fait ça avec elle et Rhiannon ne pouvait pas lui reprocher. Pour le moment, elle avait simplement envie de n’avoir jamais rien sur alors que quelques instants auparavant elle voulait juste en finir et savoir la vérité. Comme quoi, on pouvait avoir n’importe quoi, on restait éternellement insatisfait. Si remonter le temps avait été possible, Rhiannon aurait pris cette option avec plaisir.

« L'auteur signe effectivement avec « la main du destin ». Ju' essaye de rester sur tes gardes même si tu ignores d'où peut venir une potentielle menace … Surtout que cette année tu as décidé de partir sans moi. Il se fait tard, le soleil se couche. On devrait rentrer préparer le dîner et éventuellement se montrer les diverses lettres ? »

Il y avait encore tellement de choses qu’elle devait demander à son grand-frère. Est-ce que quelqu’un d’autre qu’eux était au courant pour ces fameuses lettres ? Est-ce qu’il avait déjà des idées sur l’identité de la personne ? Est-ce qu’il en avait parlé avec leur père – ce mot la dégoutait maintenant – ou est-ce qu’il avait préféré garder ça pour lui ? Cependant, Rhiannon avait bien conscience que ça faisait déjà beaucoup pour une seule journée. Son monde venait de s’écrouler et elle savait qu’il lui faudrait beaucoup de temps pour s’en remettre, alors quelles que puissent être ces questions, elle allait simplement les mettre dans un coin de sa tête et attendre sagement des jours meilleurs pour les poser. En ce qui concernait le diner, elle ne voyait pas comment Elian pouvait envisager de lui faire avaler quoi que ce soit, elle avait plutôt l’impression qu’elle était sur le point de vomir, mais là encore, elle ne dit rien, essayant douloureusement de sourire pour donner le change.

« D’accord. » Répondit-elle en se levant précipitamment, heureuse d’échapper à cette désagréable situation. « Tu sais Elian, je ne suis plus un bébé, je suis capable d’affronter ça, moi aussi. A deux on sera plus forts, si on trouve qui c’est on sera en sécurité. Je suis sûre qu’on peut y arriver. »

Etait-ce réellement si simple ? Rhiannon n’en était pas vraiment sûre, au contraire, elle commençait à se dire que la situation était peut-être un peu plus dramatique que ce qu’elle avait envisagé à l’origine. Sa nature désinvolte l’obligeait à ne rien prendre réellement au sérieux et à faire ce qu’elle aimait en occultant toute perturbation extérieure. Sauf que pour le coup, il lui était impossible de faire abstraction des paroles de son frère. Une chose restait positive, tout de même, ils étaient deux à partager ce secret désormais et en réfléchissant ensemble, ils avaient deux fois plus de chance de réussir à s’en sortir. Réconfortée par de telles pensées, la jeune fille reprit le chemin de la maison sans jeter un regard en arrière, elle ne se sentait pas capable de croiser de nouveau le regard d’Elian.

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