Une coupe de printemps

C'était une belle journée de mai, une journée comme toutes les autres, qui avait cette piquante odeur de pin, de tilleul, et d'herbe fraîche. Une journée qui sentait déjà la fin de l'année. Nombre d'élèves erraient dans le parc, délaissant un peu plus que de raison les devoirs pour le plaisant appel de la nature et des quatre-cent coups ourdis à l'encontre de profs et de rivaux.

Par chance, Flamina n'avait encore essuyé aucune plaisanterie douteuse, aucune remarque acerbe, ni même le moindre chahut pendant le cours qu'elle avait assumé le matin même. En vérité, l'enseignante n'était pas dans les murs depuis longtemps. Remplaçante du professeur Longdubas qui avait été remercié quelques temps plus tôt, déjà. Arriver en cours d'année n'était jamais chose aisée pour une enseignante, à plus forte raison si tard dans l'année scolaire, aussi se sentait-elle un peu déphasée d'avec le reste du monde.

L'enseignante avait relevé ses cheveux touffus d'un brun-roux particulièrement soutenu en un lourd chignon qui lui dégageait la nuque. N'ayant jamais apprécié les robes de sorciers, elle en était restée au jean et au T-shirt qui du reste se prêtaient parfaitement à son activité présente. Des plumes voletaient autour de sa tête, maintenues par de fins liens de cuir aux mèches rebelles de Flamina, et, pour parachever le tout, on se rendait assez vite compte que ce n'était pas n'importe quel morceau de bois qui retenait le chignon de la jeune femme mais... sa baguette magique!

Une cisaille à la main, la professeur s'affairait autour d'un bosquet particulièrement touffu. Elle avait obtenu de pouvoir prélever quelques échantillons dans le parc, et elle comptait bien en profiter. Ce plant n'avait en soi, rien d'extraordinaire, et ne différait en rien des buis Moldus, cependant, la sorcière s'était mise en tête de voir si la magie pouvait affecter la croissance des plantes, et s'amusait depuis quelques temps, déjà, à examiner de nombreuses espèces recensées. C'était, pour l'heure cet arbuste de grande taille, tout près d'un chêne massif qui faisait les frais de son investigation.

En fait de frais, c'était plutôt une petite coupe de printemps que l'enseignante orchestrait. Déjà, une forme arrondie naissait des cisailles expertes. A n'en pas douter ce buis serait exquis en sphère.

« Encore un petit coup ici, et un autre là. »

Voici ce que chatonnait à mi-voix Flamina Adams, sans se soucier le moins du monde de son entourage. Sans doute passerait-elle pour une folle, mais cela n'importait pas vraiment.

Fiche par Narja pour Never-Utopia

Devant la fenêtre, je regardais dehors. Il faisait beau et semblait même faire chaud. Une journée où nous n’aurions donc pas besoin de mettre de veste à ce que je comprenais. Tant mieux, c’était beaucoup mieux ainsi. Avec un sourire sur le visage, je pris mon petit sac et partie vers la salle à manger. Avant d’aller prendre de l’air il serait mieux de passer manger un petite quelque chose car mon ventre me disait grandement qu’il avait faim. Portant une jolie petite robe de couleur beige et des petits souliers tout mignons noirs, je me rendis vite à la grande salle. Je pris le temps de manger en parlant ici et là avec les personnes que je connaissais. Pas des grosses conversations, je n’étais pas porter à discuter de longues discussions avec beaucoup de gens. Regardant mon sac ouvert, montrant deux ou trois livres que je devais lire et des parchemins où je devais faire quelques devoirs, je me demandais s’il n’arrivait pas encore de la place pour mettre quelques morceaux de pain ainsi que des noix qui trainait sur la table. Oh et puis tiens, pourquoi pas un petit morceau de fromage aussi. On ne sait jamais, j’allais dehors et j’allais peut-être avoir faim tantôt. Ainsi, je n’aurai pas besoin de rentrer au château. J’emballais tout cela dans une serviette et plaça le tout dans mon sac. Certain me regardèrent comme si j’étais folle. Pas grave, je m’en foutais. Enfin, je crois. Pourtant, ce n’était pas si fou que cela ce que je faisais. J’essayai de ne pas porter attention aux regards et me rendis hors du château.

À peine ai-je mit le pied dehors que je m’arrêtai sur les marches du château pour respirer un grand coup. Je laissai les rayons du soleil pénétrer ma peau. C’était si bon à ressentir cette chaleur. Je souris et descendit les marches. Je marchai tranquillement vers le parc chantonnant un air que je jouais au violon. Vous savez, ma première passion. J’aimais pratiquement plus la musique que l’apprentissage. Ce qui était dans mon cas, énorme! Je me rendis à un arbre et m’assis près de celui-ci. J’allais prendre mon livre ou plutôt un des livres que j’avais dans mon sac quand je vis un petit écureuil s’avancer vers moi. Il reste tout de même à un mètre, mais semblait me regarder. Avait-il senti les noix que j’avais mises dans mon sac? Je souris à cette penser et me dépêcha vite de sortir ceux-ci de mon sac. J’en lançai une pour voir sa réaction. Comme je mis attendais bien, il alla vite la prendre dans sa bouche. J’eu un petit rire et en lança une nouvelle. Toujours un peu moins loin de moi, prête à savoir jusqu’à où il viendrait. Ma dernière noix, je l’ai mis tout juste près de moi. De sorte à ce que quand l’animal vient la manger, celui-ci me frôla la jambe. Je ris ce qui le fis malheureusement fuir.

Je me levai de près de l’arbre. Je pouvais bien me permettre de ne pas faire mes lectures toute suite et chercher d’autre animaux qu’on avait près du château non? C’est ce que je fis. Après quelques minutes à marcher dans le parc, je tombai sur la nouvelle enseignante de cours de botanique. J’étais intriguée parce qu’elle faisait. Les plantes qu’elle regardait semblaient pourtant bien ordinaires. Pas comme ceux qu’elle nous montrait en cours. Je m’avançai vers elle doucement. Pas pour lui faire peur, mais pour essayer de comprendre par moi-même ce qu’elle faisait. Sinon, poser une question et comprendre toute suite après c’était un peu idiot.

« Bonjour Professeur Adams. Désolé de vous dérangez, mais que faites-vous? »

La curiosité avait embarqué quand je ne compris pas par moi-même. Elle n’avait pas encore répondu que j’attendis une chouette criée. Je relevai la tête pour la voir percher sur une branche. Me préoccupant plus de l’enseignante, je sortie le morceau de fromage de mon sac. Tant pis, il ne sera pas pour moi. Je ne savais pas encore si l’animal allait me manger. Ma chouette elle en mangeait ou plutôt m’en volait, mais celle-ci allait-elle faire pareil. Je lavai ma main vers le ciel, tenant le morceau de fromage bien en vue. En un rien de temps, la chouette quitta sa branche pour venir prendre le morceau dans ma main. Encore une fois, je ris et regarda la chouette retourner à sa position pour manger son dû. Je me retournai vers Madame Adams.

« Pardon. »

Pourquoi je m’excusai? Parce que si elle avait répondu, je n’avais réellement rien écouté de ce qu’elle avait dit et sinon, simplement parce que j’avais eu la tête ailleurs un moment. Oh, plein de petits oiseaux qui jacassait librement plus loin. Il me restait quoi dans mon sac ? Du pain! Je crois que j’avais pris un morceau de pain. Encore une fois, l’enseignante pris le bord un moment. Ce n’était pas méchant et ce n’était pas un trouble de concentration. Au contraire. C’était que j’étais occuper avec une idée en tête, sois nourrir des petits animaux. Je sortie le morceau de pain et lança un petit bout. Les oiseaux volèrent jusqu’à celui-ci. Toute souriante, je lançai deux autres morceaux. Je continuai ainsi jusqu’à ce qu’il me reste plus de pain. Et donc, plus de nourrir pour mes petits animaux. Dommage. Dommage aussi que maintenant si j’ai faim je doive rentrer au château.

« Encore désolée … Je suis toute ouïe maintenant, j’ai malheureusement plus de nourriture à leur donner. J’avais simplement pris des noix que j’ai donné à l’écureuil tantôt et la mon morceau de fromage à la chouette et maintenant mon morceau de pain aux oiseaux. »

Heureusement que j’étais jeune et que tout cela paraissait plus mignon qu’autre chose… sinon ça serait peut-être détecter comme une jolie maladie mental. Vous savez ici, les rumeurs partent malheureusement trop vite.

HRP: Défis À Table les animaux Réalisé ici-même.

Une coupe de printemps

Tandis que Flamina taillait allègrement le buisson, on vint la surprendre dans son activité. Oh, elle avait bien cru voir des élèves qui la dévisageaient un peu plus tôt, mais personne ne s'était pour le moment permis la moindre remarque. Mais lorsque la nouvelle venue lui demanda ce qu'elle faisait, le professeur Adams ne s'y attendait pas, et elle sursauta. Les cisailles manquèrent de lui échapper des mains, et d'aller se planter dans sa peau. Fort heureusement, il n'en fut rien.

« Nom d'une petite théière! Que je suis maladroite! Un vrai phacochère dans un magasin de porcelaine! »

Houps! voila que ses expressions étranges avaient refait surface. Flamina adorait inventer des expressions, et cela faisait bien souvent peur à tout le monde, elle y comprit.

La fillette qui lui faisait face lui semblait bien sympathique, et elle se dit donc qu'il n'était en aucun cas déraisonnable de lui répondre lorsqu'une chouette jaillit pour aller s'emparer d'un morceau de fromage que l'élève avait dans la main. Flamina l'observa faire en souriant, s'amusant même du petit cri de terreur qu'avait eu l'enfant - une chouette qui vous fonce dessus, c'est toujours assez impressionnant, elle en convenait - bien qu'elle n'eût rien risqué. Les animaux de ce parc étaient tous plutôt adorables, surtout lorsqu'on les nourrissait. Elle s'excusa, craignant sans doute quelque remontrance.

« Il n'y a aucune raison de vous excuser, mademoiselle, bien que les rapaces n'aient pas de narines ni le même odorat qu'un mammifères, ils repèrent un comestible dès qu'il se présente. Il serait stupide de vous en tenir rigueur. »

La fillette acheva de nourrir les animaux - l'image était attendrissante - et reporta son attention sur le professeur. Elle lui présenta une nouvelle fois ses excuses pour cette distraction, et lui assura de sa totale attention à présent. Le personnage plut à Flamina - elle avait elle-même le souvenir de quelques excursions dans la forêt interdite de nuit... mais elle s'égarait - car elle semblait spontanée, et naturelle, deux qualités partagées par le professeur - un peu trop sans doute, cela lui vaudrait bien un jour des ennuis.

« Eh bien; en effet cet arbuste n'a rien d'une plante magique. Je crains que l'océan ne se remplisse de papillons avant qu'il n'y ait la moindre parcelle de propriété magique dans cette plante, cependant... Il ne faut pas les délaisser pour autant. Une bonne petite coupe de printemps est parfois salutaire même pour la plante qui semble inutile. Car en réalité aucune plante n'est inutile. »

Elle mit un coup de cisaille ou deux encore dans la plante, et acheva la sphère parfaite qu'elle avait voulu former. Se penchant en avant, elle ramassa une petite branche; et la tendit à la jeune élève.

« Voyez, sur ces feuilles, il y a une chenille. Cela vous paraîtra sans nul doute insignifiant, mais c'est bel et bien la preuve que cette plante est indubitablement nécessaire à la survie de quelqu'un. »

Sur un ton de conspiratrice, elle ajouta :

« En outre, je me suis toujours demandé si la magie pouvait avoir un impact sur la croissance des plantes. Poudlard est un haut lieu de sorcellerie, le pouvoir y est présent partout... qui sait si cela n'affecte pas les plantes, après tout? »

Voici qu'elle avait fait part de ses folles théories d'étudiante à cette jeune fille. Cette idée que la magie pouvait influer de façon passive, elle l'avait en tête depuis sa première aventure dans la forêt interdite, lorsqu'elle avait rencontré les centaures. Oh bien entendu elle n'avait rien pu prouver, mais... après tout, qui savait? Poudlard était peut-être le lieu où il serait bon de reprendre ses recherches? Elle pourrait très bien monter un club scolaire ou toute autre groupe d'étude?

Fiche par Narja pour Never-Utopia